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Madagascar

Madagascar (Madagasikara), en forme longue rĂ©publique de Madagascar (Repoblikan'i Madagasikara), est un État insulaire situĂ© dans l'OcĂ©an Indien et gĂ©ographiquement rattachĂ© au continent africain, dont il est sĂ©parĂ© par le canal du Mozambique. C’est la quatriĂšme plus grande Ăźle du monde aprĂšs le Groenland, la Nouvelle-GuinĂ©e et BornĂ©o. Longue de 1 580 km et large de 580 km, Madagascar couvre une superficie de 587 000 km2. Sa capitale est Antananarivo[9] et le pays a pour monnaie l'ariary. Ses habitants, les Malgaches, sont un peuple associant un mĂ©lange de populations d'origines austronĂ©siennes et est-africaines, mais parlant une langue malayo-polynĂ©sienne : le malgache. Le pays est entourĂ© par d'autres Ăźles et archipels dont la RĂ©union, Maurice, les Comores (dont Mayotte) et les Seychelles.

Madagascar

(mg) Repoblikan'i Madagasikara

(fr) RĂ©publique de Madagascar

Devise en Malgache : Fitiavana, Tanindrazana, Fandrosoana (« Amour, Patrie, ProgrÚs »)
Hymne en malgache : Ry Tanindrazanay malala ĂŽ (« Ô, notre chĂšre patrie »)
FĂȘte nationale
· ÉvĂ©nement commĂ©morĂ©
Indépendance vis-à-vis de la France ()
Description de l'image Madagascar (centered orthographic projection).svg.
Description de l'image Madagascar-carte.png.
GĂ©ographie
Plus grande ville Antananarivo
Superficie totale 587 041 km2
(classé 48e)
Superficie en eau 0,95 %
Fuseau horaire UTC +3
DĂ©mographie
Gentilé Malgache
Population totale (2020[3]) 26 955 737 hab.
(classé 53e)
DensitĂ© 46 hab./km2
Économie
PIB nominal (2013) en diminution 10,61 milliards de dollars[4]
PIB (PPA) (2020) en diminution 10,61 milliards de dollars[5]
PIB (PPA) par hab. (2013) en augmentation 1 414 dollars
Monnaie Ariary (MGA​)
Divers
Code ISO 3166-1 MDG, MG​
Domaine Internet .mg
Indicatif téléphonique +261
Code sur plaque minéralogique RM
M (sur certaines plaques)
Organisations internationales

Drapeau des Nations unies Nations unies ()
Drapeau de l'Union africaine Union africaine

()
FMI ()
Francophonie ()
SADC
COMESA
BAD
INBAR
CIR
G33
CAMES

Durant la majeure partie du XIXe siĂšcle, l'Ăźle est administrĂ©e par le royaume de Madagascar, cette administration s'exerce dans le cadre du protectorat français de Madagascar aprĂšs 1883, Ă  la suite de la premiĂšre expĂ©dition de Madagascar. ConsidĂ©rant que le protectorat est peu appliquĂ© par le gouvernement malgache, la France organise une deuxiĂšme expĂ©dition militaire Ă  partir de 1895. Les Ă©tablissements français de Diego-Suarez, de Nosy Be et de l'Île Sainte-Marie sont rattachĂ©s au protectorat le . Les troubles consĂ©cutifs Ă  l'intervention militaire française conduiront, en 1897, Ă  la fin de l'autonomie malgache, Ă  l'annexion de l'Ăźle par la France et Ă  la rĂ©union de l'ancien protectorat et d'autres territoires français au sein de la colonie de Madagascar et dĂ©pendances. Le premier gouvernement autonome malgache revoit le jour le lorsque la rĂ©publique de Madagascar est proclamĂ©e sur le territoire de l'ancien protectorat (territoire de l'ancien Royaume mĂ©rina et des anciens Ă©tablissements français de Diego-Suarez, de Nosy Be et de l'Ăźle Sainte-Marie) tout en restant membre de la CommunautĂ© française. En 1960, la RĂ©publique malgache accĂšde Ă  l'indĂ©pendance, ce qui fait du pays l'un des premiers Ă  devenir souverain dans cette zone de l'ocĂ©an Indien.

Le pays est divisĂ© en six anciennes provinces (faritany) historiques, de mĂȘme nom que celui de leurs capitales : Antananarivo (ou Tananarive), Antsiranana (ou Diego-Suarez), Fianarantsoa, Majunga (ou Mahajanga), Tamatave (ou Toamasina) et Toliara (ou TulĂ©ar).

Durant vingt siĂšcles, Madagascar a Ă©tĂ© façonnĂ©e par des peuples venant d'horizons divers (Afrique, Sud-Est asiatique (IndonĂ©sie), Proche-Orient, Europe, etc.) pour crĂ©er la sociĂ©tĂ© pluriculturelle malgache actuelle. Ce pays de plus de 26 millions d’habitants est trĂšs diversifiĂ© sur le plan culturel et compte 18 ethnies distinctes (foko = « groupe », « tribu », « caste »), ou nations autochtones, parlant chacune un dialecte malgache, ainsi que trois minoritĂ©s arrivĂ©es au cours des trois derniers siĂšcles, les Karanes, les Sinoas et les Vazahas.

Madagascar appartient au groupe des pays les moins avancés selon l'ONU[10].

GĂ©ographie

Toponymie

L'Ăźle de Madagascar est nommĂ©e de bien des façons au cours des siĂšcles par les diffĂ©rents peuples qui l'ont visitĂ©e : on lit chez les navigateurs les noms de MĂ©nouthias (dans la GĂ©ographie de PtolĂ©mĂ©e, mais il n'est pas sĂ»r qu'il dĂ©signe bien cette Ăźle), PhĂ©bol, QanbalĂ» (par les Arabes), Bukini (en swahili), Wakwak (pour certains peuples malgaches), CernĂ©, Malichu ou Madeigester, sans qu'il soit toujours certain que tous ces tĂ©moignages se rapportent bien Ă  la mĂȘme Ăźle[11].

Le nom arabe de Madagascar est « Ķ(u)mr’ » (homonyme d'une montagne africaine, peut-ĂȘtre le Kilimandjaro et non de la lune - qamar - comme souvent affirmĂ©), qui a peut-ĂȘtre dĂ©signĂ© toutes les Ăźles situĂ©es sous le nuage de Magellan avant d'ĂȘtre finalement rĂ©servĂ© aux Ăźles Comores (« Jouzour al qomr »)[12]. Quant aux Portugais, ils la baptisent briĂšvement SĂŁo Lourenço[12].

Le terme « Madagascar » est d'origine europĂ©enne et semble ĂȘtre une translittĂ©ration de l'arabe ŰšŰ§Ù„Ű„ÙŠŰ·Ű§Ù„ÙŠŰ© soit malay-jazayra, « Ăźle malaise » (les Arabes ayant remarquĂ© la parentĂ© linguistique entre Malgaches et Malais, avec qui ils commerçaient). Ce mot a d'ailleurs Ă©galement eu des traductions latines en malai insula, abrĂ©gĂ© en malains[h]u puis Malichu, forme que l'on retrouve sur certaines cartes de la Renaissance[11]. Certaines sources suggĂšrent que ce serait Ă©galement l'Ă©tymologie de Ķ(u)mr’, qui pourrait ĂȘtre apparentĂ© Ă  khmer (mĂȘme si khmers et malais sont des peuples bien distincts)[12].

Situation, délimitation

SituĂ© dans la partie sud-ouest de l’ocĂ©an Indien, au sud de l’équateur et traversĂ© par le tropique du Capricorne, Madagascar est la quatriĂšme plus grande Ăźle du monde en superficie (591 896 km2)[13] aprĂšs le Groenland, la Nouvelle-GuinĂ©e et BornĂ©o. Elle fait partie de l'Afrique, le canal du Mozambique, d'une largeur d'environ 400 km, la sĂ©parant de l'Afrique de l'Est continentale.

La Grande Île, parfois appelĂ©e « l’üle Rouge » en rĂ©fĂ©rence Ă  la latĂ©rite qui colore ses plateaux, s’étire sur 1 580 km du nord au sud et 500 km d'est en ouest avec un maximum Ă  575 km. Elle est entourĂ©e de l'archipel des Comores (300 km au nord-ouest), des Seychelles (1 000 km au nord), de La RĂ©union (800 km Ă  l’est), de l'Ăźle Maurice (868 km Ă  l’est), du Mozambique (400 km Ă  l'ouest) et est ceinturĂ© par les Îles Éparses de l'ocĂ©an Indien (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Bassas da India et Europa).

Relief

Le relief divise le pays en trois bandes : Ă  l'est, une Ă©troite bande de falaises s’aplanit brusquement en une mince plaine cĂŽtiĂšre bordĂ©e par l’ocĂ©an Indien ; des hauts plateaux au centre, enfin Ă  l'ouest, une zone plus large et plus Ă©talĂ©e, occupĂ©e par des plaines alluvionnaires Ă  faible dĂ©clivitĂ© jusqu’au canal du Mozambique.

Les hauts plateaux centraux dans le sens nord-sud ont une altitude oscillant entre 800 et 1 500 m et couvrent 60 % de l'Ăźle ; ils s'Ă©lĂšvent brusquement lorsqu'on approche le pays par la cĂŽte est et descendent beaucoup plus doucement vers les vastes plaines de l'ouest. Les hauts plateaux comptent trois principaux massifs : au nord, le Tsaratanana, qui possĂšde le plus haut sommet de l'Ăźle (un pic volcanique de 2 876 m d'altitude, le Maromokotro), au centre le massif volcanique de l'Ankaratra avec 2 642 m d'altitude au Tsiafajavona et au sud l'Andringitra, qui culmine au pic Boby Ă  2 658 m.

Outre ces ensembles montagneux majeurs, on distingue aussi au nord, Ă  une trentaine de kilomĂštres au nord-ouest du Maromokotro, dans la rĂ©gion Diana, la chaĂźne Tsiafapandroaka, dont l'altitude moyenne est de 508 m. Toujours dans la mĂȘme rĂ©gion, on trouve la chaĂźne de l'Andrafiamena, qui culmine Ă  une altitude de 760 m. Elle fait partie de l'aire protĂ©gĂ©e Andrafiamena-Andavakoera. Au sud-ouest, rĂ©partie sur les rĂ©gions Menabe et Atsimo-Andrefana, se situe la chaĂźne de Makay, d'une longueur de 120 km sur 50 km de large et culminant Ă  environ 750 m d'altitude. TrĂšs sauvage, sillonnĂ© de nombreux canyons, cet ensemble montagneux est encore peu connu du grand tourisme. Plus au sud, dans la rĂ©gion d'Ihorombe, se dresse le massif de l'Isalo, trĂšs original par son relief ruiniforme et ses canyons, et qui, pour ces raisons, a fait l'objet d'un parc national[14]. Son altitude atteint 1 304 m au Mitsinjoroy[15]. Au sud et sud-est, en se dirigeant vers la cĂŽte orientale, on rencontre les monts de l'Ivakoany, qui s'Ă©lĂšvent Ă  1 644 m. De lĂ  partent vers le nord les monts Kalambatritra (1 842 m) qui sĂ©parent la vallĂ©e de l'Onilahy (qui coule vers le canal du Mozambique) de celle de l'Ionaivo (qui coule vers le nord pour se jeter dans la Mananara)[16].

La cÎte orientale est bordée de lagons abrités par une barriÚre de corail. La cÎte nord-ouest (sur le canal du Mozambique) comporte de nombreuses ßles dont celles de Nosy Be et Nosy Mitsio.

Hydrographie

Le fleuve Loky pendant la saison sĂšche

Le pays dispose d'un large réseau hydrographique répartis sur cinq bassins versants[17].

Le bassin Est accueille les fleuves Faraony, Mangoro, Manampatrana, Mananara, tandis que coté Ouest on trouve les fleuves Betsiboka Mangoky, Tsiribihina, Fiherena.

Dans la partie Nord il y a les fleuves : Sambirano, Mahavavy, Loky, Besokatra, Irodo, Saharenana, Bemarivo, Lokoho.

L’Alaotra (182 km2) est le plus vaste des cinq grands lacs de Madagascar.

GĂ©ologie

Carte des terres émergées au Trias, montrant deux supercontinents, la Laurasia et le Gondwana.
Mouvements continentaux dans le cadre de la tectonique des plaques.

La tectonique des plaques montre qu'au Permo-Trias (250–200 Ma), Madagascar, l’Afrique, l’Inde, l’Australie, l’Antarctique et l’AmĂ©rique du Sud Ă©taient rĂ©unis en un supercontinent appelĂ© Gondwana. Il y a 250 millions d’annĂ©es, le Gondwana s'est disloquĂ© pour former les cinq continents : Ă  une premiĂšre phase de rifting qui a commencĂ© au Permo-Trias, suit une phase d’ouverture ocĂ©anique du Jurassique moyen au CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur (180–70 Ma) avec la formation des bassins de Somalie au nord et de Mozambique au sud, reliĂ© par la ride de Davie entraĂźnant la plaque Indo-Malgache vers le sud[18]. L’extension de la dorsale centrale indienne il y a 150 millions d'annĂ©es sĂ©pare l’Inde de Madagascar avec un Ă©pisode de compression le long de la ride de Davie alors exhumĂ©e. Au cours de cette ocĂ©anisation, l'Inde opĂšre une remontĂ©e du sud au nord vers l'Asie, il y a entre 150 et 50 millions d'annĂ©es, Ă  une vitesse estimĂ©e d'environ 15 cm/an, ce qui aboutit Ă  une collision avec l'ancienne plaque eurasienne (l'ancien Tibet), provoquant la surrection de l'Himalaya et l'expulsion du bloc indochinois vers le sud-est[19].

L'amincissement lithosphĂ©rique et la remontĂ©e asthĂ©nosphĂ©rique Ă  la hauteur de Madagascar suggĂšrent que l'Ăźle est soumise Ă  une extension E-W depuis le MiocĂšne, contemporaine et de direction parallĂšle Ă  l’ouverture du rift Est-Africain. Ainsi, le rifting afromalgache qui se dĂ©veloppe actuellement tĂ©moigne de la reprise, depuis le NĂ©ogĂšne, du dĂ©mantĂšlement du Gondwana[20].

Cette origine permet d’expliquer l’existence d’une faune et d’une flore communes Ă  Madagascar et au sud des continents africain, asiatique et amĂ©ricain, ainsi que des profils gĂ©ologiques trĂšs proches.

NĂ©anmoins, l'isolement de Madagascar au cours des temps gĂ©ologiques a fait Ă©voluer la faune et la flore de façon unique. On trouve donc sur la Grande Île des espĂšces particuliĂšres qui n'existent nulle part ailleurs (endĂ©miques), dont les lĂ©muriens sont un exemple cĂ©lĂšbre (bien qu'on puisse en trouver sur l'archipel des Comores). D'un point de vue gĂ©ologique, on retrouve dans la structure de la Grande Île toutes les pĂ©riodes de l’histoire de la planĂšte.

Le point culminant de Madagascar est le Maromokotro dans le massif du Tsaratanana dans le massif volcanique nord, qui culmine Ă  2 876 m d’altitude.

Du fait de son relief, Madagascar rĂ©unit une vĂ©ritable mosaĂŻque de paysages. L’üle est faite de contrastes entre le bush du grand Sud, les forĂȘts humides de l’est, les hauts plateaux granitiques du centre, parfois surmontĂ©s de massifs volcaniques et les savanes des collines sĂ©dimentaires de l’ouest.

L'ßle de Madagascar bien que faisant partie de l'Afrique, est parfois surnommée « le huitiÚme continent »[21].

Climat

Madagascar est découpé en cinq zones climatiques :

  • au nord et nord-ouest, la rĂ©gion reçoit des pluies annuelles abondantes pendant la mousson, pĂ©riode qui dure de dĂ©cembre Ă  avril. Le climat est de type tropical et les tempĂ©ratures varient de 15 Ă  37 °C ;
  • sur la cĂŽte est, du nord-est au sud-est, rĂšgne un climat tropical humide et la cĂŽte rectiligne est exposĂ©e annuellement aux alizĂ©s et aux cyclones tropicaux dĂ©vastateurs, entre les mois de janvier et mars ;
  • la grande rĂ©gion de l’ouest de Madagascar est moins pluvieuse que la prĂ©cĂ©dente et se caractĂ©rise par des savanes. Les tempĂ©ratures y varient de 6 Ă  37 °C ;
  • au centre de l’üle, les Hautes Terres se trouvent Ă  une altitude qui varie de 1 200 Ă  1 500 m. Le climat peut ĂȘtre assimilĂ© Ă  un climat de type subtropical Ă  pluies estivales dominantes, avec des tempĂ©ratures annuelles moyennes de l’ordre de 20 °C ;
  • l’extrĂȘme sud de la Grande Île est trĂšs sec et les pluies sont rares. L’amplitude thermique est trĂšs Ă©levĂ©e allant de −6 Ă  40 °C. Le climat est de type subdĂ©sertique.

L’üle subit l’influence des alizĂ©s et de la mousson. Il existe deux saisons : la saison des pluies (saison chaude), de novembre Ă  avril, et la saison sĂšche (saison fraĂźche), de mai Ă  octobre.

Dans le passé, d'importantes variations climatiques et environnementales (« hypervariations ») semblent avoir touché certaines parties de la grande ßle[22], qui pourraient expliquer le « nanisme » de certaines espÚces de lémuriens (microcÚbes)[23].

Madagascar est particuliĂšrement exposĂ©e au changement climatique[24]. L'Ăźle a en effet Ă©tĂ© classĂ©e septiĂšme pays le plus affectĂ© par le changement climatique en 2017 par le Global Climate Risk Index. Dans une Ă©tude publiĂ©e par le WWF en , l’ONG Ă©crivait que « les rĂ©sultats des projections des scientifiques sur la Grande Ile sont alarmants. MĂȘme si nous limitons l’augmentation de la tempĂ©rature de la Terre Ă  2 °C — objectif des pays signataires de l’accord de Paris —, la situation climatique sera insoutenable pour 25 % des espĂšces de Madagascar. Ce qui provoquera leur extinction dans les annĂ©es 2080 »[25].

Fin janvier 2022, la tempĂȘte Ana provoque la mort de 48 personnes et le dĂ©placement de 72 000 Malgaches ayant perdu leur maison[26].

Milieu naturel

La dĂ©forestation et la dĂ©gradation environnementale causent l'Ă©rosion des sols, elle-mĂȘme facteur de disettes.
Madagascar abrite une des faunes endémiques les plus riches au monde, en voie rapide de régression.

TrĂšs Ă©tirĂ©e entre l'Ă©quateur et le tropique du Capricorne, l’originalitĂ© de Madagascar rĂ©side dans son extrĂȘme diversitĂ© : la variĂ©tĂ© du relief et du climat a favorisĂ© la biodiversitĂ© d’une flore et d’une faune caractĂ©risĂ©es par un important taux d’endĂ©misme, bien que l'Ăźle n’abrite plus qu’une partie de sa forĂȘt primaire.

RĂ©cifs de corail, plages de sable fin, arbres du voyageur (ravinala), allĂ©es de baobabs, jungle aquatique, savanes. La cĂŽte nord-ouest est protĂ©gĂ©e par une barriĂšre corallienne comme un atoll. Le littoral oriental est une chaĂźne de falaises couronnĂ©es d'arbres gĂ©ants. À l'intĂ©rieur, au nord, des cuvettes fertiles ; au sud, une brousse d'Ă©pineux ; au centre, des montagnes.

RiziĂšre Nosimbary Ă  Mahavanona (Province d'Antsiranana)

En 2003, le PrĂ©sident Marc Ravalomanana a annoncĂ© qu’il triplerait la superficie des aires protĂ©gĂ©es de l’üle pour atteindre six millions d’hectares. En , le pays a crĂ©Ă© un million d’hectares d’aires protĂ©gĂ©es nouvelles. En 2007, plus d’un million d’hectares supplĂ©mentaires (soit un total de 3,7 millions d’hectares) incluant :

  • le corridor biologique / corridor forestier « Fandriana-Vondrozo » ;
  • le complexe de lacs, riviĂšres et forĂȘts des zones humides de Mahavavy-Kinkony (cĂŽte nord-ouest) dans le District de Mitsinjo (Sud-est) et incluant le second lac le plus grand du pays, Ă  environ 80 km de Mahajanga. Bien qu'abritant l’industrie sucriĂšre Sirama, ce complexe reste d'une extrĂȘme richesse en biodiversitĂ© et associe la riviĂšre de Mahavavy, le lac Kinkony, la forĂȘt de Tsiombikibo, la baie de Boeny Aranta et les mangroves littorales. Sur 30 espĂšces de poissons, cinq sont endĂ©miques ; sur 18 espĂšces de reptiles, 12 sont endĂ©miques ; sur 133 espĂšces d’oiseaux, 57 sont terrestres dont 45 endĂ©miques et 76 sont aquatiques dont 23 sont endĂ©miques ; quatre lĂ©muriens, un rongeur et un carnivore bĂ©nĂ©ficient aussi de protection ;
  • la forĂȘt sĂšche centrale du Menabe (sud-ouest de l'Ăźle).

Faune, flore et biodiversité

Carte (modélisation) de la répartition de la biodiversité sur l'ßle.
Le Ravinala, endémique de Madagascar.

Madagascar est isolée de l'Afrique continentale et de l'Asie depuis plus de 80 millions d'années et a développé une flore et une faune distinctives, avec plus de 90 % de ses espÚces endémiques à la nation insulaire[27]. La biodiversité de l'ßle est fortement menacée[28].

L'isolement biogĂ©ographique de Madagascar, la variĂ©tĂ© des climats et des reliefs ont favorisĂ© le dĂ©veloppement d'une faune et d'une flore uniques au monde, en partie endĂ©miques (dont l’HapalĂ©mur gris du lac Alaotra (Hapalemur alaotrensis), unique primate au monde Ă  vivre dans des roseaux). On dĂ©couvre encore de nouvelles espĂšces dans le pays ; en 11 ans, au dĂ©but du XXIe siĂšcle, ce sont ainsi 41 mammifĂšres, 61 reptiles, 69 amphibiens, 17 poissons, 42 invertĂ©brĂ©s et 385 plantes qui ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes sur l’üle, soit plus de 600 nouvelles espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales au total. Parmi elles figurent le plus petit primate du monde, un lĂ©murien de dix centimĂštre (Microcebus berthae) ou encore un camĂ©lĂ©on au museau inhabituellement long (Calumma crypticum)[29]. Dans les espĂšces vĂ©gĂ©tales remarquables, on peut citer le Baobab amoureux. Un grand nombre de ces espĂšces, animales ou vĂ©gĂ©tales, ont Ă©tĂ© nommĂ©es avec l'Ă©pithĂšte spĂ©cifique madagascariensis ou madagascariense. Un genre d'archĂ©es et un genre de serpents ont Ă©galement Ă©tĂ© nommĂ©s en rĂ©fĂ©rence Ă  Madagascar : Madagascarchaea et Madagascarophis.

Cette biodiversité est cependant trÚs fragilisée par le développement de l'agriculture et par la déforestation en partie illégale. Les Malgaches pratiquent de façon intense la culture sur brûlis.

Madagascar a perdu 44 % de sa couverture forestiĂšre depuis les annĂ©es 1950. Entre 50 000 et 100 000 hectares de forĂȘts sont dĂ©truits chaque annĂ©e[30].

La faune marine est Ă©galement trĂšs riche, bien qu'encore mal connue.

L'avifaune de Madagascar comprend 294 espÚces dont 107 endémiques : voir la liste des espÚces d'oiseaux de Madagascar. Les amphibiens de Madagascar comportent 247 espÚces dont 245 endémiques : voir la liste des amphibiens de Madagascar.

96 % des espĂšces de lĂ©muriens sont considĂ©rĂ©es comme Ă©tant menacĂ©es d’extinction. D’ici Ă  2070, 95 % de l’habitat des lĂ©muriens pourraient ĂȘtre dĂ©truits du fait de la dĂ©forestation et du rĂ©chauffement climatique[31].

Histoire

Origines de la population malgache actuelle

Les dĂ©couvertes archĂ©ologiques permettent d'envisager une premiĂšre prĂ©sence de l'espĂšce humaine Ă  Madagascar il y a au moins 10 000 ans[32] - [33]. Ce sont des traces d'actes de boucherie sur un oiseau gĂ©ant, l’épyornis, espĂšce aujourd'hui disparue.

L'origine de la population malgache actuelle est diverse et discutĂ©e. Les Malgaches sont tantĂŽt considĂ©rĂ©s comme majoritairement d'ascendance austronĂ©sienne (comme leurs langues) tantĂŽt, compte tenu de la proximitĂ© de l'Afrique (400 km des cĂŽtes de Madagascar), comme majoritairement Africains. Des origines indiennes, mĂ©lanĂ©siennes ou mĂȘme phĂ©niciennes ont Ă©tĂ© aussi proposĂ©es[34].

Une grande étude pan-génomique (le projet MAGE, Madagascar Génétique et Ethnolinguistique[35]) a été lancé sur tout le territoire malgache. Cette étude a montré en 2018 que chaque Malgache est le fruit d'un ancien métissage entre des populations de langue austronésienne et de populations de langue bantoue[36]. Les proportions de chromosomes Y d'origine africaine réservés apparaissent comme plus communs que ceux d'origine asiatique orientale (70,7 % contre 20,7 %). Cependant, les lignées d'ADNmt, transmises de mÚre à enfant, ont des proportions inverses (42,4 % d'origine africaine contre 50,1 % d'origine asiatique)[36].

Carte des langues apparentées a la famille des langues bantoues
Carte de l'expansion des austronésiens.
Waka, « canoë à balancier » austronésien qui a donné au malgache le mot vahoaka (le « peuple », du proto-austronésien *va-waka, « ceux des canoës », « peuple de la mer ».
Bas-relief du temple de Borobudur (VIIIe siÚcle) dans le centre de Java en Indonésie, montrant un bateau à balancier typique de la technologie navale austronésienne.
VaÎłimba, « ceux de la forĂȘt » en proto-barito du Sud-Est (ancienne langue austronĂ©sienne dont la branche moderne dite « barito oriental » regroupe le malgache et des langues parlĂ©es par des peuples Dayaks du bord du fleuve Barito Ă  BornĂ©o (Kalimantan du Sud) : ma'anyan, dusun deyah, dusun malang, dusun witu et paku).

Les nombreuses recherches pluridisciplinaires rĂ©centes — archĂ©ologiques[37], linguistiques[38] - [39] - [40] et historiques[41] — confirment ce mĂ©lange[42] :

  • gĂ©nĂ©tiquement, un vieux « motif polynĂ©sien » (ADN mitochondrial/haplogroupe B/sous-groupe B4a1a1a2) (en) commun et unique au monde a Ă©tĂ© dĂ©celĂ© au sein de diffĂ©rentes ethnies malgaches distantes gĂ©ographiquement et endogames historiquement tels que les VĂ©zos et les MĂ©rinas[43] (cette altĂ©ration du « motif polynĂ©sien » d'origine, commune et propre aux Malgaches, a Ă©tĂ© baptisĂ© « motif malgache » par les chercheurs en gĂ©nĂ©tique) ;
  • linguistiquement, le lexique du malgache est composĂ© de 90 % de vocabulaire austronĂ©sien. La langue malgache est une langue issue du proto-austronĂ©sien, appartenant Ă  la branche proto-malayo-polynĂ©sienne (proto-MP) et Ă  la sous-branche proto-Sud-Est Barito (proto-SEB) qui partage ces mĂȘmes bases anciennes communes avec les langues dayak actuelles du groupe barito de BornĂ©o du Sud telles que le ma'anyan, dusun deyah, dusun malang, dusun witu et paku actuels[38] - [39] - [40] ;
  • il existe nĂ©anmoins de nombreux superstrats bantous swahilis dans la langue proto-austronĂ©sienne des Vazimbas, notamment le vocabulaire domestique et agraire (exemples : le bƓuf - omby - du swahili ngumbe, l'oignon - tongolo - du swahili kitungu, la marmite malgache - nongo - vient du swahili nungu) ;
  • sur le plan morphologique, enfin, l'origine Sud-Est asiatique des Malgaches explique des caractĂ©ristiques dĂ©celĂ©es en 1940 par le professeur Albert Ratsimamanga[44], notamment le pli Ă©picanthal de la paupiĂšre supĂ©rieur prĂ©sent chez certains Malgaches ;
  • la culture malgache porte des Ă©lĂ©ments communs aux AustronĂ©siens, des Ăźles du Pacifique Ă  l'IndonĂ©sie, et jusqu'Ă  la Nouvelle-ZĂ©lande et les Philippines : coutumes anciennes (comme celle d'ensevelir les dĂ©funts dans une pirogue au fond de la mer ou d'un lac), agriculture ancienne (la culture du taro - saonjo, de la banane - akondro, de la noix de coco - voanio et de la canne Ă  sucre - fary qui est originaire de Nouvelle-GuinĂ©e), l'architecture traditionnelle (maison levu vĂ©gĂ©tale Ă  base carrĂ©e sur pilotis), la musique (les instruments comme la conque marine antsiva, le tambour de cĂ©rĂ©monie hazolahy, le xylophone atranatrana, la flĂ»te sodina ou encore la cithare valiha) et la danse (notamment la « danse des oiseaux » que l'on retrouve Ă  la fois au centre et dans le Sud)[Note 1].

L'arrivĂ©e des populations austronĂ©siennes a suscitĂ© de nombreuses Ă©tudes. Des simulations sur ordinateur de la navigation entre l'IndonĂ©sie et Madagascar permettent de comprendre les itinĂ©raires possibles qui ont amenĂ© Ă  la colonisation de Madagascar par des AustronĂ©siens Ă  partir du dĂ©but de notre Ăšre. Les Maldives, et dans une moindre mesure les Chagos voisines, Ă©taient une escale probable sur la route de Madagascar, aussi bien depuis Sumatra que depuis le sud de l'Inde et Sri Lanka, oĂč des marins et marchands javanais et malais se rendaient pour le commerce[45]. Quant Ă  la cause de la venue de ces AustronĂ©siens, l’histoire de l'ocĂ©an Indien du dĂ©but du premier millĂ©naire de notre Ăšre est encore trĂšs mal connue. On peut seulement supposer que l’üle de Madagascar joua un rĂŽle important dans le commerce, notamment celui des Ă©pices[46], entre l’Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient, directement ou via les cĂŽtes africaines. Il se peut notamment que ces vahoaka ntaolo aient en particulier recherchĂ© du bois solide pour construire leurs pirogues, tel le lakana ou le vintana (un nom que l'on trouve encore aujourd'hui dans le vinta, homonyme contemporains des Vezo).

Les Vazimbas et les Vezos

Au dĂ©but du peuplement humain, appelĂ© « pĂ©riode palĂ©omalgache », les Ntaolo semblent s'ĂȘtre divisĂ©s en deux grands ensembles selon leurs choix de subsistance : les Vazimbas (de *ba/va-yimba-« ceux de la forĂȘt », de *yimba-« forĂȘt » en proto Sud-Est Barito (SEB), aujourd'hui barimba ou orang rimba en malais[47]) qui s'installĂšrent — comme leur nom l'indique — dans les forĂȘts de l'intĂ©rieur, et les VĂ©zos (de *ba/va/be/ve-jau, « ceux de la cĂŽte » en proto-Malayo-Javanais, qui a aussi donnĂ© veju en bugis, bejau en malais et bajo en javanais[48]) qui restĂšrent sur la cĂŽte Ouest. Le qualificatif Vazimba dĂ©signait donc Ă  l'origine les Ntaolo chasseurs et/ou cueilleurs qui dĂ©cidĂšrent de s'Ă©tablir « dans la forĂȘt », notamment dans les forĂȘts des hauts plateaux centraux de la Grande Île et celles de la cĂŽte Est et Sud-Est[Note 2], tandis que les Vezo Ă©taient les Ntaolo pĂȘcheurs qui restĂšrent sur les cĂŽtes de l'Ouest et du Sud (probablement les cĂŽtes du premier dĂ©barquement)[40].

Le mot vazimba est un qualificatif austronĂ©sien dĂ©signant les « habitants de la forĂȘt » d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale (y compris les AustronĂ©siens eux-mĂȘmes qui s'installĂšrent dans les forĂȘts), il n'est pas exclu que d'autres hominidĂ©s vazimba aborigĂšnes, de type homme de FlorĂšs par exemple, aient habitĂ© dans les forĂȘts de Madagascar des dizaines — voire des centaines — de milliers d'annĂ©es avant l'arrivĂ©e des vazimba austronĂ©siens. Quelques-uns ont peut-ĂȘtre encore existĂ© Ă  l'arrivĂ©e des vahoaka ntaolo austronĂ©siens au premier millĂ©naire avant notre Ăšre. Ceci pourrait expliquer le mythe des « petits hommes/nains primaires de la forĂȘt » que les vahoaka ntaolo austronĂ©siens — ancĂȘtres de la majoritĂ© des malgaches actuels — auraient rencontrĂ©s et assimilĂ©s (ou peut-ĂȘtre anĂ©antis) Ă  leur arrivĂ©e. Seules l'archĂ©ologie et la gĂ©nĂ©tique pourraient apporter des preuves Ă  l'appui de ce mythe. Il n'est pas Ă  exclure non plus que le mythe des « vazimba-petits hommes/nains » ait Ă©tĂ© emmenĂ© par les AustronĂ©siens Ă  partir des Ăźles oĂč ils habitaient auparavant, auquel cas ce mythe pourrait effectivement concerner les hominidĂ©s de type « FlorĂšs » ou NĂ©grito (orang asli en malais). Ces derniers, de petite taille, ont en effet habitĂ© les forĂȘts des Ăźles de la Sonde bien avant l'arrivĂ©e sur place des AustronĂ©siens, et y sont considĂ©rĂ©s comme Ă©tant les peuples aborigĂšnes. On sait par exemple que le mythe de l'ogre « Trimo be - mangeur d'enfant » est un conte emmenĂ© par les AustronĂ©siens et parle en fait du tigre (de * (t)rimu, « tigre » en proto-MP) qui habite les forĂȘts des Ăźles de la Sonde. Le mythe des « petits nains vazimba » pourrait avoir subi un voyage similaire.

Immigrations néo-austronésiennes, bantoues, perses et arabes (700-1600)

DÚs le milieu du premier millénaire jusqu'à 1600 environ, l'ile accueillit des immigrants moyen-orientaux (Perses shirazi, Arabes omanites, Juifs arabisés), africains (Bantous) et orientaux (Indiens gujaratis, Malais, Javanais, Bugis et Orang Laut), voire européens (Portugais), qui s'intégrÚrent et s'acculturÚrent à la société Vezo et Vazimba, souvent par alliance matrimoniale.

Les apports culturels, politiques et technologiques seront à l'origine des grands bouleversements du XVIe siÚcle qui conduiront à l'époque féodale malgache.

Les clans nĂ©o-austronĂ©siens[39] (Malais, Javanais, Bugis, Toraja et Orang Laut), quant Ă  eux, historiquement et globalement — sans distinction de leur Ăźle d'origine — dĂ©nommĂ©s les Hova (de uwa-« homme du peuple », « roturier » en vieux bugis[49]), ont, selon les traditions orales[50], dĂ©barquĂ© au Nord et Ă  l'Est de l'Ăźle. Selon l'observation des linguistes au sujet des emprunts aux vieux malais (sanskritisĂ©), vieux javanais (sanskritisĂ©) et vieux bugi du Moyen Âge dans le fonds de vocabulaire proto-austronĂ©sien (proto-SEB) originel, les premiĂšres vagues hova sont arrivĂ©es au VIIIe siĂšcle au plus tĂŽt[38] - [39].

Diplomates, officiers, savants, commerçants ou simples soldats, certains alliés aux marins Orang Laut ou Talaut (Antalaotra en malgache), ces hova étaient probablement issus des thalassocraties indonésiennes. Leurs chefs, connus sous le nom des diana ou andriana ou raondriana (de (ra)hadyan-« seigneur » en vieux javanais[51], aujourd'hui raden et qu'on retrouve également encore dans le titre de noblesse andi(an) chez les Bugis), se sont, pour la plupart, alliés aux clans vazimba :

  • au nord-ouest dans la rĂ©gion de l'actuel Ankoala (du malais/de l'indonĂ©sien kuala-« estuaire ») oĂč les hova Orang Laut (Antalaotra en malgache) avaient probablement Ă©tabli leur base pour les actions dans l'ocĂ©an Indien ;
  • sur la cĂŽte Est (Betsimisaraka) oĂč les chefs hova Ă©taient Ă©galement appelĂ©s Filo be ;
  • au sud-est oĂč les dynaties hova Zafiraminia et Zafikazimambo notamment qui fondĂšrent les royaumes Antaisaka, Antaimoro, Antambahoaka, etc. ;
  • Ă  l'ouest : la dynastie Maroserana(na) qui fonda le royaume sakalava est elle-mĂȘme issue des Zafiraminia de la cĂŽte Est ;
  • au centre oĂč les alliances rĂ©pĂ©tĂ©es des chefs (andriana) des hova (tels qu'Andrianerinerina et Andriantomara et leurs descendants) avec les chefs des clans vazimba (tels que Rafandrana et, plus tard, Rabiby et leurs descendants) durant tout le dĂ©but du second millĂ©naire fut Ă  l'origine du Royaume Merina (fondĂ© Ă  Ambohidrabiby par la dynastie de Ralambo) ainsi que du royaume Betsileo.

Le , le portugais Diogo Dias fut le premier Européen à apercevoir Madagascar, qu'il appela l'ßle São Lourenço.

Époque ancienne : naissance des ethnies et royaumes (1600-1895)

Village austronesien avec levu sur piloti (*levu-« maisons » en proto-austronĂ©sien qui a donnĂ© en malgache an-devu –« Ă  la maison ») : tous les villages des ntaolo vazimba et vezo de Madagascar Ă©taient probablement similaires au premier millĂ©naire. On retrouve d'ailleurs encore ce modĂšle aujourd'hui sur toutes les cĂŽtes de la Grande Île et dans les zones intĂ©rieures reculĂ©es (forĂȘts, etc.).
Le général péruvien Luis Miguel Sånchez Cerro, président du Pérou à deux reprises entre 1930 et 1933, descendait en partie d'esclaves malgaches amenés au XVIe siÚcle.

À l'intĂ©rieur des terres, les luttes pour l'hĂ©gĂ©monie des diffĂ©rents clans nĂ©o-Vazimba des hauts plateaux centraux (que les autres clans nĂ©o-Vezo des cĂŽtes appelaient sans distinction les Hova) aboutirent Ă  la naissance des royaumes et/ou ethnies Merina, Betsileo, Bezanozano, Sihanaka, Tsimihety et Bara.

Sur les cÎtes, l'intégration des nouveaux immigrés orientaux, moyen-orientaux et africains donnÚrent naissance aux royaumes et/ou ethnies néo-Vezo : Antakarana, Boina, Menabe (réunis plus tard en Sakalaves) et Vézos (cÎte Ouest), Mahafaly et Antandroy (Sud), Antesaka, Antambahoaka, Antemoro, Antaifasy, Antanala, Betsimisaraka (cÎte Est).

La naissance de ces grands royaumes « post-Vazimba »/ « post-Vezo » modifiÚrent essentiellement la structure politique de l'ancien monde des clans néo-Vazimba et néo-Vezo, mais la grande majorité des anciennes catégories demeurÚrent intactes au sein de ces nouveaux royaumes : la langue commune, les coutumes, les traditions, le sacré, l'économie, l'art des anciens demeurÚrent préservés dans leur grande majorité, avec des variations de forme selon les régions.

Aujourd'hui, la population de Madagascar peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme le produit d'un brassage entre les premiers occupants vahoaka ntaolo austronĂ©siens (Vazimba et Vezo) et, ceux arrivĂ©s plus tardivement (Hova nĂ©o-AustronĂ©siens, Perses, Arabes, Africains et EuropĂ©ens).

GĂ©nĂ©tiquement, le patrimoine austronĂ©sien originel est plus ou moins bien rĂ©parti dans toute l'Ăźle. Les chercheurs ont notamment remarquĂ© la prĂ©sence, partout, du « motif polynĂ©sien »[52] - [43] - [53], un vieux marqueur caractĂ©ristique des populations austronĂ©siennes datant d'avant les grandes immigrations vers les Ăźles polynĂ©siennes et mĂ©lanĂ©siennes, (c. 500 av. J.-C. au plus tard). Ceci supposerait un foyer de dĂ©part commun entre les ancĂȘtres des PolynĂ©siens actuels (partis vers les Ăźles Pacifiques Ă  l'est) et des vahoaka ntaolo (partis vers l'ouest jusqu'Ă  Madagascar) vers (ou avant) 500 av. J.-C.

Phénotypiquement, c'est parmi les populations des hautes terres (Merina, Betsileo, Bezanozano, Sihanaka), plus endogames, que le phénotype austronésien mongoloïde est le plus prégnant. On remarque également parfois le phénotype austronésien australoïde et austronésien négrito partout à Madagascar (y compris sur les hauts plateaux). Contrairement au phénotype bantou, le phénotype austronésien « négrito » se caractérise notamment par sa petite taille.

Les populations locales ont Ă©galement souffert, comme de nombreux pays africains, de la traite des esclaves. Ainsi, par exemple, des esclaves malgaches ont Ă©tĂ© amenĂ©s par les EuropĂ©ens dans la vice-royautĂ© du PĂ©rou, en AmĂ©rique du Sud, et se sont installĂ©s principalement sur la cĂŽte nord du pays, dans la rĂ©gion de Piura[54]. Il existe mĂȘme au PĂ©rou un lieu baptisĂ© « Ferme Malakasy », qui date de l'Ă©poque Ă  laquelle les Malgaches ont Ă©tĂ© exploitĂ©s dans la culture des champs, et qui Ă©voque le nom de leur pays d'origine, tout comme il est prononcĂ© dans leur propre langue. Actuellement au PĂ©rou, les descendants de ces esclaves sont connus comme « Mangaches », une corruption de la langue au fil du temps. Ces descendants des Malgaches ont encore conservĂ© dans de nombreux cas, les caractĂ©ristiques d'origine afro-indonĂ©sien. Leur intĂ©gration au PĂ©rou a Ă©tĂ© si forte qu'ils ont contribuĂ© Ă  la culture de ce pays par la crĂ©ation de formes musicales telles que tondero[55]. Ils ont mĂȘme eu une influence dans le domaine politique puisque l'ancien prĂ©sident pĂ©ruvien Luis Miguel SĂĄnchez Cerro, qui a gouvernĂ© ce pays dans la troisiĂšme dĂ©cennie du XXe siĂšcle, Ă©tait un « Mangache »[56].

Époque coloniale (1895-1960)

Jean Laborde est nommé premier consul de France à Madagascar le 12 avril 1862, sous le Second Empire, c'est-à-dire avant la colonisation à proprement parler. Il est le précepteur du futur roi Radama II, mais aussi le confident des missionnaires, l'initiateur de l'industrie malgache et l'amant de la reine Ranavalona Ire.

La fin du XIXe siĂšcle, avec le partage de l'Afrique entre les empires coloniaux europĂ©ens Ă  la confĂ©rence de Berlin (1884-1885), sonne le glas de l'expansion et de l'indĂ©pendance du Royaume de Madagascar. Les politiciens malgaches jouaient jusqu'alors sur les rivalitĂ©s des puissances coloniales pour conserver leur souverainetĂ©. Le traitĂ© de Berlin attribue l'Ăźle Ă  la France (position stratĂ©gique face aux Anglais, dans l’ocĂ©an Indien). La France signe alors un traitĂ© avec le Royaume de Madagascar qui repose sur l'ambiguĂŻtĂ© de la langue malgache et qui ne donne thĂ©oriquement aucun droit Ă  la RĂ©publique française sur le Royaume de Madagascar. Mais, au fil des incidents diplomatiques, la France mĂšne une politique de plus en plus intrusive[57], puis entreprend la conquĂȘte de l'Ăźle.

Le taro (saonjo) qui est, selon un trÚs vieux proverbe malgache « l'ainé du riz » (Ny saonjo zokin'ny vary) constitue la base alimentaire de tous les Austronésiens, notamment des anciens Ntaolo Vazimba et Vezo.

ConquĂȘte française

La résistance est massive, l'armée malgache parvient à repousser les premiÚres vagues d'invasion en 1883, mais les combats décisifs suivront. Ils sont connus sous le nom de « deuxiÚme guerre franco-malgache »[58].

Lorsque le gouvernement français envoie une armée de conscrits mal préparés qui progresse trÚs lentement, les maladies font des ravages dans leurs rangs. Finalement, au premier coup de canon sur la capitale Antananarivo, la reine Ranavalona III fait hisser le drapeau blanc. Contrairement à un récit forgé par les autorités, puis diffusé dans l'enseignement, les Malgaches sont vaincus facilement. Les ennemis principaux ne sont ni les monarques ou chefs indigÚnes, ni les sultans marchands d'esclaves, mais le climat et les maladies[59].

Quand la campagne de Madagascar se termine en 1895, l'armĂ©e française recense 13 tuĂ©s et 88 blessĂ©s au cours des combats, et 4 498 morts de maladies (paludisme, dysenterie...), soit prĂšs de 30 % de pertes sur un effectif total de 14 850 hommes[59].

Pirogue-sarcophage de Dayak d'Indonésie : une sépulture qui rappelle les traditions orales témoignant que les anciens Vazimba ensevelissaient leurs morts dans des pirogues-sarcophages, sous la mer ou sous un lac.

Administration française

La conquĂȘte est suivie de dix ans de guerre civile larvĂ©e, due Ă  l'insurrection des Menalamba. La « pacification » conduite par l'administration française dure plus de quinze ans, en rĂ©ponse aux guĂ©rillas rurales dispersĂ©es dans le pays. Au total, la rĂ©pression de cette rĂ©sistance Ă  la conquĂȘte coloniale fait entre 100 000 et 700 000 victimes malgaches, selon les sources[58].

Madagascar sera sous administration française du au .

La flûte suling indonésienne, cousine de la sodina.

Le gĂ©nĂ©ral Joseph Gallieni, nommĂ© gouverneur gĂ©nĂ©ral de Madagascar (1896-1905), contribue Ă  pacifier l'Ăźle, non sans mesures rĂ©pressives. Selon ce dernier, l'action militaire devait ĂȘtre accompagnĂ©e d'une aide aux peuples colonisĂ©s dans diffĂ©rents domaines, comme l'administration, l'Ă©conomie et l'enseignement. Elle nĂ©cessitait un contact permanent avec les habitants ainsi qu'une parfaite connaissance du pays et de ses langues. Le , l'administration française abolit l'esclavage (il s'agissait d'un esclavage inter-malgache). Trentinian, Joffre et Lyautey servirent Ă  Madagascar sous les ordres de GalliĂ©ni.

Durant l'Ă©tĂ© 1897 a lieu le massacre d’Ambiky[60] - [61] citĂ© par AimĂ© CĂ©saire dans son Discours sur le colonialisme, comme un des exemples de la violence de la conquĂȘte coloniale.

Sous l'impulsion de GalliĂ©ni, de nombreuses infrastructures sont mises en place : premier chemin de fer Tananarive-Tamatave (achevĂ© en 1903), achĂšvement du chemin de fer de Madagascar[62], dĂ©veloppement rapide du rĂ©seau routier (1905 Ă  1935), Institut Pasteur, Ă©coles. Toutes les Ă©coles Ă©tablies avant l'Ăšre coloniale sont fermĂ©es et l’obligation pour les indigĂšnes de parler le français est instaurĂ©e.

En 1907, pour la premiÚre fois depuis un siÚcle, les exportations malgaches sont supérieures aux importations : les planteurs et l'administration coloniale s'enrichissent, d'immenses concessions miniÚres et forestiÚres sont accordées à de grosses sociétés. Les chefs indigÚnes loyaux envers l'administration française se voient également accorder une partie des terres et certains jeunes Malgaches vont étudier en France, contribuant à faire connaßtre Madagascar. Le travail forcé est instauré en faveur des compagnies françaises et les paysans se voient incités, à travers l'impÎt, à se salarier (notamment dans les concessions coloniales) au détriment des petites exploitations individuelles[58].

Madagascar est avec 46 000 hommes l'une des colonies françaises Ă  mobiliser le plus de soldats par rapport Ă  sa population durant la PremiĂšre Guerre mondiale[63].

La pĂ©riode coloniale est toutefois accompagnĂ©e de mouvements de lutte pour l'indĂ©pendance : les Menalamba, les Vy Vato Sakelika, le Mouvement dĂ©mocratique de la rĂ©novation malgache (MDRM). En 1927, d’importantes manifestations sont organisĂ©es Ă  Antananarivo, notamment Ă  l'initiative du militant communiste François Vittori, emprisonnĂ© Ă  la suite de cette action[64]. Les annĂ©es 1930 voient le mouvement anti-colonial malgache gagner encore en dynamisme. Le syndicalisme malgache commence Ă  apparaĂźtre dans la clandestinitĂ© et le Parti communiste de la rĂ©gion de Madagascar se constitue. Mais dĂšs 1939, toutes les organisations sont dissoutes par l’administration de la colonie, qui opte pour le rĂ©gime de Vichy. Le MDRM est lui accusĂ© par le rĂ©gime colonial d'ĂȘtre Ă  l'origine de l'insurrection de 1947 et sera poursuivi par de violentes rĂ©pressions[58].

La répression menée contre la résistance des malgaches à la colonisation aurait fait entre 1897 et 1947 plus de cent mille morts pour une population de trois millions d'habitants à l'époque[65].

Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, un projet nazi est resté dans les cartons : c'est le « Plan Madagascar » visant à déporter quatre millions de Juifs d'Allemagne, de ses pays alliés et de ses territoires conquis, à Madagascar, alors colonie française du régime de Vichy.

Joueurs de valiha des Philippines et de Madagascar.

À partir de mai 1942, craignant que le gouvernement de Philippe PĂ©tain n'ouvre les ports malgaches aux sous-marins allemands ou Ă  la marine impĂ©riale japonaise, l'Empire britannique mĂšne l'opĂ©ration Ironclad et prend progressivement possession des points stratĂ©giques de l'Ăźle. Lorsque les Français libres arrivent en janvier 1943, le contrĂŽle de ces points devient l'objet de tensions entre le gĂ©nĂ©ral de Gaulle et le gouvernement britannique.

AprĂšs-guerre

Le retour des combattants malgaches enrÎlés durant la Seconde Guerre mondiale, les discriminations du régime de l'indigénat et les conditions de vie misérables des autochtones favorisent le militantisme des mouvements anti-colonialistes aspirant à l'indépendance et créent les conditions d'une insurrection.

L'insurrection malgache dĂ©bute en mars 1947, entraĂźnant une rĂ©pression sanglante par l'armĂ©e française, qui fait plusieurs dizaines de milliers de morts, les chiffres oscillant, selon les sources, entre une dizaine de milliers et 89 000 d'aprĂšs Jacques Tronchon[66]. La rĂ©pression s'accompagne d'exĂ©cutions sommaires, de tortures, de regroupements forcĂ©s et d'incendies de villages. L'armĂ©e française expĂ©rimente la « guerre psychologique » : des suspects sont jetĂ©s, vivants, depuis des avions afin de terroriser les villageois dans les rĂ©gions d’opĂ©ration[58].

Territoire d'outre-mer de 1946 Ă  1958, Madagascar obtient un premier niveau d'autonomie le , en tant que RĂ©publique autonome malgache au sein de la CommunautĂ©. Le 14 octobre, Philibert Tsiranana devient prĂ©sident du Conseil de gouvernement avant d'ĂȘtre Ă©lu premier prĂ©sident de la RĂ©publique le .

Indépendance et PremiÚre République (1960-1975)

L'Ăźle accĂšde Ă  l'indĂ©pendance le mais la PremiĂšre RĂ©publique malgache reste trĂšs Ă©troitement liĂ©e Ă  la France par les accords de coopĂ©ration. Le prĂ©sident Tsiranana, critiquĂ© par la population pour son soutien aux intĂ©rĂȘts français, fait face Ă  une contestation grandissante, en particulier la grĂšve des Ă©tudiants menĂ©e de la capitale vers les provinces, et quitte le pouvoir en 1972.

Il donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa qui décide d'organiser un référendum afin d'officialiser son pouvoir pour une période transitoire. Le référendum l'ayant plébiscité, il crée un gouvernement d'union nationale, qu'il dirige jusqu'en 1975, avant de passer le flambeau au populaire colonel de gendarmerie Richard Ratsimandrava. Ce dernier est assassiné au bout d'une semaine, le 11 février 1975 à 20 heures. AprÚs l'assassinat du général Ratsimandrava, Madagascar est dirigé par un Comité national de direction militaire présidé par le général Andriamahazo.

Le 14 juin 1975, Didier Ratsiraka est nommĂ© chef de l'État et du gouvernement. Le ComitĂ© national de direction militaire est alors remplacĂ© par un ComitĂ© national de la rĂ©volution.

État socialiste et DeuxiĂšme RĂ©publique (1975-1991)

La deuxiĂšme rĂ©publique malgache est apparentĂ©e Ă  un État communiste, mĂȘme si la propriĂ©tĂ© privĂ©e n’y est pas abolie, et que la religion n’y est pas persĂ©cutĂ©e. Comme le rĂ©gime cubain, elle contrĂŽle tous les Ă©changes avec l’extĂ©rieur, se dote en mars 1976 d’un parti unique, l’« Avant-Garde de la RĂ©volution malgache » (AREMA), et s’appuie sur le bloc de l'Est pour subsister. Pour commencer, le capitaine de frĂ©gate Didier Ratsiraka organise le 21 dĂ©cembre 1975 un rĂ©fĂ©rendum pour approuver la Charte de la RĂ©volution socialiste et la nouvelle constitution. Le 30 dĂ©cembre 1975, Didier Ratsiraka proclame la RĂ©publique dĂ©mocratique malgache. Par la suite, il devient l’un des militants actifs du non-alignement. En 1976, le gouvernement achĂšve l’expulsion de l'armĂ©e française et ferme les ambassades et consulats. Ratsiraka instaure le franc malgache (FMG) et dĂ©laisse le franc CFA. Dix ans plus tard, vers la fin des annĂ©es 1980, on parle d’« Ă©chec de l’expĂ©rience socialiste » car le rĂ©gime de Didier Ratsiraka ne parvient pas Ă  amĂ©liorer les conditions de vie et l’opposition s'amplifie. Au dĂ©but des annĂ©es 1990, la fin du soutien du bloc de l’Est oblige le rĂ©gime Ă  autoriser des investisseurs privĂ©s Ă  opĂ©rer dans le pays. Les disettes provoquent des manifestations populaires qui sont rĂ©primĂ©es par l’armĂ©e au prix de nombreuses victimes[Note 3].

AprĂšs-socialisme et TroisiĂšme RĂ©publique (1991-2010)

Albert Zafy

1991-1996 : présidence Albert Zafy

La Convention du est adoptĂ©e pour mettre fin aux Ă©meutes dans le pays. Elle officialise une transition dĂ©mocratique et libĂ©rale conduite par Albert Zafy, lequel dirige la Haute AutoritĂ© de l’État, tandis que Didier Ratsiraka demeure symboliquement prĂ©sident de la RĂ©publique. AprĂšs une brĂšve pĂ©riode transitoire, une nouvelle Constitution est adoptĂ©e par rĂ©fĂ©rendum et Albert Zafy, candidat de l’opposition, est Ă©lu Ă  la prĂ©sidence en 1993. C’est le dĂ©but d’un libĂ©ralisme Ă©conomique et politique sans prĂ©cĂ©dent, mais la croissance promise et tant attendue n’est pas plus au rendez-vous. Le prĂ©sident fait appel le Ă  un rĂ©fĂ©rendum constitutionnel afin de donner le pouvoir au prĂ©sident de la RĂ©publique de nommer le Premier ministre et ainsi de destituer Francisque Ravony, soutenu par les dĂ©putĂ©s de la majoritĂ©. C’est le dĂ©but d’une guerre ouverte entre le prĂ©sident et les dĂ©putĂ©s, laquelle se soldera par le vote en de la destitution du prĂ©sident. Le Premier ministre Norbert Ratsirahonana devient chef de l’État par intĂ©rim en attendant les nouvelles Ă©lections.

1997-2001 : présidence Didier Ratsiraka

Didier Ratsiraka en 1997.

L’amiral Didier Ratsiraka, rentrĂ© quelques mois plus tĂŽt de son exil en France, est rĂ©Ă©lu au 2e tour de l’élection prĂ©sidentielle face Ă  Zafy[67]. Madagascar connaĂźt une pĂ©riode de stabilitĂ© Ă©conomique jusqu’en 2001 avec 4,3 % de croissance annuelle moyenne.

2001

Le maire de la capitale, Marc Ravalomanana, arrive en tĂȘte de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de . Un second tour est prĂ©vu mais celui-ci revendique la victoire dĂšs le premier tour sur la base des rĂ©sultats publiĂ©s par son propre quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Ankorondrano (quartier de Tananarive). Ravalomanana dĂ©nonce une fraude Ă©lectorale massive et dĂ©cide d'acculer ainsi le gouvernement Ratsiraka. Le prĂ©sident Didier Ratsiraka tente de reprendre la main en modifiant les membres de la Haute Cour Constitutionnelle, chargĂ©e de proclamer les rĂ©sultats Ă©lectoraux Ă  Madagascar. Le candidat Ravalomanana rĂ©clame la confrontation des procĂšs-verbaux en sa possession et les procĂšs-verbaux officiels. Le gouvernement refuse une telle mĂ©thode jugĂ©e « illĂ©gale » mais exhorte les opposants Ă  participer au second tour.

2002

Marc Ravalomanana est élu président de la République et nomme plus tard Jacques Sylla, Premier ministre. La capitale étant acquise à la cause de l'ancien maire, Didier Ratsiraka décide de délocaliser le siÚge du gouvernement à Toamasina, son fief et principal port de l'ßle situé dans l'est. Le gouvernement érige des barrages routiers pour paralyser et asphyxier la capitale, ce qui finit par paralyser tout le pays.

À l'invitation de l'Union Africaine et du prĂ©sident du SĂ©nĂ©gal Abdoulaye Wade, les deux parties protagonistes se rĂ©unissent Ă  Dakar et signent des accords en qui prĂ©voient notamment un nouveau dĂ©compte des voix, l'organisation d'un rĂ©fĂ©rendum (Ă  la place d'un second tour) si la majoritĂ© absolue n'Ă©tait pas obtenue et l'instauration d'un gouvernement d'union nationale dirigĂ© par M. Ravalomanana. Ces accords ne seront pas respectĂ©s par les deux parties qui camperont sur leur position, une fois rentrĂ©es au pays. Ravalomanana ne relĂąche pas la pression et finit par obtenir l'annulation de la nomination de la nouvelle Haute Cour constitutionnelle en raison d'un vice de forme, la cour prĂ©cĂ©dente, reconduite dans ses fonctions, se charge de procĂ©der Ă  la publication des rĂ©sultats des Ă©lections.

En , Marc Ravalomanana est dĂ©clarĂ© vainqueur dĂšs le premier tour avec plus de 51 % des voix. Il est investi dans ses fonctions de prĂ©sident de la RĂ©publique une semaine plus tard. Il confirme Jacques Sylla au poste de Premier ministre. Il dĂ©cide de faire appel aux rĂ©servistes de l'armĂ©e pour lancer des expĂ©ditions contre les troupes fidĂšles Ă  Didier Ratsiraka et pour « libĂ©rer » les provinces des barrages. Les deux camps s'affrontent dĂ©sormais militairement. En , Toamasina, la derniĂšre province oĂč le camp Ratsiraka s'est retranchĂ© est tombĂ©e entre les mains de Ravalomanana. Didier Ratsiraka prend la fuite avec ses fidĂšles Ă  bord d'un avion Ă  destination de la France. Les pays occidentaux, les États-Unis en tĂȘte, et la France en dernier, reconnaissent la victoire de Ravalomanana. Cependant, l'Union africaine, l'ONU et les bailleurs de fonds ne reconnaissent le gouvernement de Marc Ravalomanana qu'en , Ă  la suite des Ă©lections lĂ©gislatives remportĂ©es par son parti.

À la fin de son premier mandat, le prĂ©sident Marc Ravalomanana Ă©labore sa vision « Madagascar Naturellement » et met en Ɠuvre le Madagascar Action Plan (MAP), un nouveau programme de dĂ©veloppement pour 5 ans[68].

2006

En , le président Marc Ravalomanana est réélu dÚs le premier tour avec 56 % des voix pour un second mandat de 5 ans, avec comme principal objectif la réalisation du MAP[69] - [70].

2007

En , Marc Ravalomanana fait modifier par voie rĂ©fĂ©rendaire la Constitution dans un sens qui renforce les pouvoirs prĂ©sidentiels en permettant les ordonnances « en cas d’urgence et de catastrophe ». Cette rĂ©vision introduit en outre l’anglais comme troisiĂšme langue officielle, modifie la structure administrative en remplaçant les six provinces autonomes par 22 rĂ©gions et supprime le caractĂšre laĂŻc de l’État malgache[71].

L’opposition voit dans cette rĂ©vision des risques de dĂ©rive autocratique tandis que l’Église catholique malgache critique sĂ©vĂšrement l’organisation du rĂ©fĂ©rendum, et pointe « le pouvoir exorbitant » accordĂ© au prĂ©sident. Les autoritĂ©s Ă©piscopales catholiques craignent que le prĂ©sident Ravalomanana, qui est vice-prĂ©sident de la puissante Église rĂ©formĂ©e de Madagascar[72], interfĂšre directement dans les activitĂ©s religieuses[71].

2008
Marc Ravalomanana

Au fil des annĂ©es, les partis d'opposition accusent le gouvernement de paralyser les entreprises locales comme la Savonnerie tropicale[Note 4] - [Note 5], la sociĂ©tĂ© le Quartz[73]. Le gouvernement ne serait pas neutre vis-Ă -vis des diverses concurrences entre entreprises, qui devraient ne compter que sur elles-mĂȘmes pour assurer leur gestion. Marc Ravalomanana est Ă©galement pointĂ© du doigt par l'opposition pour avoir « Ă©liminĂ© » les entrepreneurs malgaches performants, accaparĂ© leurs affaires pour se placer lui-mĂȘme dans tous les secteurs Ă©conomiques bĂ©nĂ©ficiaires[Note 6].

Le problÚme principal est que des luttes intestines incessantes conjuguées à l'ùge de la majorité des élites négligeant leur succession ont creusé un vide politique et amené un cruel défaut d'émulation.

Le processus électoral est également fortement décrié par les opposants, qui voudraient lui apporter de fortes améliorations afin d'éviter les troubles lors de chaque élection présidentielle[74].

En août 2008, le gouvernement Ravalomanana mÚne un bras de fer intense avec la commune urbaine d'Antananarivo dirigée par le maire révolté de la capitale Andry Rajoelina. Depuis l'accession de ce dernier à ce poste, se sont succédé la confiscation des recettes de la commune par le Trésor[75], le retrait à la commune de la gestion de la gare routiÚre d'Ampasapito, le retrait de la gestion de l'assainissement de la capitale[76] ; on a constaté d'autre part l'absence de travaux sérieux de la part de la mairie et la dégradation flagrante de la ville.

En , le prĂ©sident malgache cĂšde une licence d'exploitation de 1,3 million d'hectares de terres — la moitiĂ© des terres arables malgaches — pour une durĂ©e de quatre-vingt-dix-neuf ans Ă  la multinationale sud-corĂ©enne Daewoo Logistics dans le but d’approvisionner la CorĂ©e du Sud notamment en maĂŻs[77]. L'information est dĂ©voilĂ©e en novembre Ă  la suite de sa publication dans le Financial Times[78] relayĂ© par d'autres mĂ©dias du monde et sĂšme la panique du peuple dans la capitale, ainsi que la colĂšre et la peur de « l'envahisseur », contribuant Ă  porter au pouvoir Andry Rajoelina qui dĂ©nonce l'accord comme anticonstitutionnel en [79].

En dĂ©cembre 2008, le ministre de la Communication de Marc Ravalomanana ferme la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision Viva du maire de Tananarive – ce dernier, Andry Rajoelina, ayant diffusĂ© un reportage sur l'ancien prĂ©sident Ratsiraka (acte interdit par les lois sur les mĂ©dias et n'ayant pas eu l'autorisation du ministĂšre de la TĂ©lĂ©communication)[80]. S'ensuivent protestations et manifestations.

Crise politique de 2009
Andry Rajoelina

À la suite de la fermeture de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision Viva de l'opposant Andry Rajoelina, de violentes manifestations et Ă©meutes secouent la capitale. Le , lors l'assaut du palais d'État d'Ambohitsorohitra par la foule, la garde prĂ©sidentielle ouvre le feu, tuant 28 manifestants et en blessant 212 autres[81]. Le , des militaires mutins soutiens d'Andry Rajoelina parviennent Ă  prendre de force le palais. Marc Ravalomanana se voit contraint Ă  la dĂ©mission de son poste de prĂ©sident de la RĂ©publique, Ă  transfĂ©rer le pouvoir Ă  un conseil militaire, et doit fuir en Afrique du Sud[82]. Ces changements sont considĂ©rĂ©s par l'ensemble de la communautĂ© internationale comme un putsch que la France est la premiĂšre Ă  condamner[83]. S'ensuit une pĂ©riode de bras de fer politique et militaire entre les prĂ©tendants, soutenus par les armĂ©es, rĂ©guliĂšre pour l'un, mutine pour l'autre.

Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Albert Zafy se rencontrent finalement en , en présence des représentants de l'Union africaine (UA), des Nations unies (ONU), de l'Organisation internationale de la Francophonie et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), pour des pourparlers qui conduisent aux accords de Maputo, nom de la capitale du Mozambique. Le , Andry Rajoelina dénonce ces accords de Maputo, change de premier ministre et décide de faire précéder les élections législatives à venir d'un référendum sur une nouvelle constitution. Le référendum a lieu finalement en [84].

QuatriĂšme RĂ©publique (depuis 2010)

Par rĂ©fĂ©rendum du au suffrage universel direct, la population se positionne par oui ou non sur le changement de la constitution[84]. Cette nouvelle constitution est proclamĂ©e le de la mĂȘme annĂ©e, et fait entrer le pays dans sa IVe rĂ©publique.

Le rĂ©gime semi-prĂ©sidentiel de la constitution de la TroisiĂšme RĂ©publique rĂ©visĂ©e en 2007[85] est remplacĂ© par un rĂ©gime semi-parlementaire, selon la constitution 2010[84] : « Art. 54 : Le prĂ©sident de la RĂ©publique nomme le Premier ministre, prĂ©sentĂ© par le parti ou le groupe de partis majoritaire Ă  l’AssemblĂ©e nationale ».

En , furent organisĂ©es conjointement l'Ă©lection prĂ©sidentielle et l'Ă©lection lĂ©gislative Ă  Madagascar. Hery Rajaonarimampianina est Ă©lu premier prĂ©sident de la QuatriĂšme RĂ©publique, en Ă©liminant son adversaire au second tour Jean-Louis Robinson. Il est investi et prĂȘte serment Ă  Mahamasina le . Jean-Omer Beriziky est encore le chef du gouvernement jusqu'au , ou il est remplacĂ© par le gouvernement Roger Kolo. Nouveau changement le , oĂč Jean Ravelonarivo devient chef du gouvernement. Olivier Mahafaly Solonandrasana le remplace le , mais pour calmer le pays en proie aux Ă©meutes, il est contraint Ă  la dĂ©mission et remplacĂ© par Christian Ntsay le [86]. Les Ă©lections de portent au pouvoir pour 5 ans Andry Rajoelina[1]. Celui-ci remporte Ă©galement les Ă©lections lĂ©gislatives de et obtient la majoritĂ© absolue Ă  l'AssemblĂ©e nationale[87].

Politique et administration

Institutions

Madagascar est une rĂ©publique Ă  rĂ©gime semi-prĂ©sidentiel multipartite, oĂč le prĂ©sident est le chef d'État et le Premier ministre le chef du gouvernement. Le pouvoir exĂ©cutif est aux mains du gouvernement[88] tandis que le pouvoir lĂ©gislatif est partagĂ© entre le gouvernement et les deux chambres du Parlement : l'AssemblĂ©e nationale et le SĂ©nat. Le pouvoir judiciaire est indĂ©pendant des deux premiers.

Le chef de l'État actuel est Andry Rajoelina Ă©lu au suffrage universel direct le , pour un mandat de 5 ans reconductible une fois[84]. Il devient le deuxiĂšme prĂ©sident Ă©lu de la IVe RĂ©publique de Madagascar et succĂšde Ă  l'intĂ©rim du Premier ministre Christian Ntsay qui est reconduit dans sa fonction par le nouveau prĂ©sident[2]. La passation de pouvoir a eu lieu le [1].

Subdivisions

Six provinces sont crĂ©Ă©es en 1959, au moment de l’indĂ©pendance du pays, et nommĂ©es en fonction de leur capitale. Elles sont scindĂ©es en 22 rĂ©gions en 2004[89] puis en 23 rĂ©gions en 2021[90]. La rĂ©vision 2007 de la constitution de 1992 supprime l’autonomie de ces provinces[89]. L’article 143 de la constitution de 2010 institue que « Les collectivitĂ©s territoriales dĂ©centralisĂ©es de la RĂ©publique sont les communes, les rĂ©gions et les provinces »[91].

Les nouveaux découpages régionaux et les anciennes provinces
Nouvelles régionsAnciennes provinces
Diana (1), Sava (2)Antsiranana
(Diégo-Suarez)
Itasy (3), Analamanga (4), Vakinankaratra (5), Bongolava (6)
Antananarivo
(Tananarive)
Sofia (7), Boeny (8), Betsiboka (9), Melaky (10)Majunga
(Mahajanga)
Alaotra-Mangoro (11), Atsinanana (12), Analanjirofo (13)Tamatave
(Toamasina)
Amoron'i Mania (14), Haute Matsiatra (15), Vatovavy (16), Fitovinany (17), Atsimo-Atsinanana (18), Ihorombe (19)
Fianarantsoa
Menabe (20), Atsimo-Andrefana (21), Androy (22), AnĂŽsy (23)Toliara
(Tuléar)
Carte des régions de Madagascar.

Population et société

DĂ©mographie

Enfants malgaches.

Ethnicité

La population malgache est majoritairement d'origine austronĂ©sienne et mĂ©lanĂ©sienne (cf. « Histoire » plus haut). Les diffĂ©rentes vagues successives de populations venant de tout le pourtour de l'ocĂ©an Indien se sont ensuite greffĂ©es sur ce fonds commun et, dans chaque rĂ©gion, le mariage des nouveaux arrivants avec les premiers habitants austronĂ©siens (Vazimbas et VĂ©zos) aboutit Ă  la diversitĂ© actuelle. MalgrĂ© les diffĂ©rences visibles phĂ©notypiquement, la gĂ©nĂ©tique montre que le fonds austronĂ©sien est communĂ©ment partagĂ© Ă  des degrĂ©s variables selon les rĂ©gions[43]et il est Ă©galement culturellement trĂšs prĂ©gnant (langue commune, traditions culinaires communes telles que le riz au bƓuf ou le riz au poisson, polyphonie et signature rythmique communes en musique, etc.)

Statistiques

La population, qui était de l'ordre de trois millions de personnes sous le régime colonial, dépasse 27 millions de personnes au début des années 2020.

Émigration et diaspora

Des annĂ©es 1880 aux annĂ©es 1970, l'Ă©migration reste faible. Elle est liĂ©e, dans le contexte colonial, Ă  des Ă©tudes poursuivies par des enfants de la bourgeoisie malgache - qui choisissent souvent de revenir au pays oĂč les attendent de belles situations - ou Ă  des carriĂšres militaires. Elle se dĂ©veloppe ensuite Ă  partir de l’arrivĂ©e au pouvoir de Didier Ratsiraka en 1975, la dĂ©gradation des conditions d'enseignement et de l'Ă©conomie du pays conduisant les Ă©tudiants Ă  quitter le pays plus nombreux et surtout Ă  se fixer durablement en France[92]. Depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, les flux migratoires croissent rĂ©guliĂšrement. On estimait le nombre de migrants malgaches dans le monde Ă  en 1990 Ă  58 000 personnes et en 2015 Ă  170 000 personnes[93]. Les Malgaches migrent majoritairement vers l'Europe. Environ neuf migrants sur dix vivent en Europe et 85% en France[93].

La diaspora malgache est en lien fort avec Madagascar. Elle est regroupée en plus de 240 associations rien qu'en France, et elle transfÚre chaque année quelque 86 millions d'euros vers Madagascar[94].

Diversité ethnique

S'il est vrai que l'on compte 18 ethnies à Madagascar[95], la diversité n'y est pas pour autant de type ethnique mais bien plutÎt d'ordre géographique, politique ou économique. L'amalgame des peuples d'Orient, d'Asie du Sud-Est, d'Afrique et d'Arabie se retrouve en chaque groupe, du nord au sud. Tous les clans ont une culture originelle commune.

Un autre point de vue est à affirmer, parce que, en revanche, il existe une énorme différence à Madagascar entre les ethnies (et pas les tribus) Ambaniandro (littéralement ceux qui sont nés sous le jour) essentiellement représentés par le groupe Mérina et les ethnies dites « cÎtiÚres » (essentiellement d'origines bantous).

Si, comme dans toute sociĂ©tĂ©, la mixitĂ© ethnique existe et se dĂ©veloppe dans le cadre du concept de « fihavanana » (un esprit de consensus particulier) et par les influences « occidentales » et du dĂ©veloppement des Ă©changes mondiaux (par la jeunesse malgache), il persiste une sorte de racisme latent, imperceptible aux « vahiny » (les invitĂ©s, les visiteurs), issu de la grande histoire et des fondements de la civilisation malgache, et en particulier des guerres de conquĂȘte entre les rois et reines MĂ©rina (des hauts plateaux malgaches) et principalement les Sakalava de la cĂŽte ouest de Madagascar[96]. Ce racisme existe Ă©galement envers les « MĂ©rinas » et de la part des sujets de certains royaumes « Sakalaves » (les « VĂ©zos » et les « Boina » en particulier).

Les diffĂ©rences culturelles sont marquĂ©es entre les peuples cĂŽtiers et ceux des hauts plateaux, mĂȘme si le culte des ancĂȘtres est partout rĂ©pandu et que l'espoir d'une « vie » meilleure aprĂšs la mort (le paradis) rend globalement le peuple malgache assez fataliste face aux alĂ©as de la vie terrestre.

Les ethnies sur une carte de 1839.
Les 18 principales ethnies de Madagascar

La musique et la comédie, en particulier, expriment profondément ces différences entre ces deux (ou quatre) mondes qui caractérisent Madagascar.

Parmi les Arabes, bien peu ont fait souche, et la plupart sont retournés vers Zanzibar.

Outre les 18 ethnies, certaines communautés d'origines diverses issues d'une immigration récente (à partir des années 1900) se sont installées sur l'ßle. Il s'agit notamment :

  • des Comoriens, vivant principalement dans les provinces d'Antsiranana et Majunga ;
  • de la communautĂ© europĂ©enne (« Vazaha »), descendants de colons ou expatriĂ©s installĂ©s sur l'Ăźle depuis l'indĂ©pendance ;
  • de la communautĂ© chinoise d'origine cantonaise (« Sinoa»), pour la plupart commerçants de dĂ©tail et alimentaire ;
  • de la communautĂ© indo-pakistanaise (« Karana »), propriĂ©taires de magasins particuliers et de bijouteries.

Famille

La premiĂšre dĂ©finition de la famille malgache est un cercle trĂšs large, par rapport Ă  la notion de famille europĂ©enne moderne. Si la lignĂ©e gĂ©nĂ©tique est dĂ©finie jusqu'aux arriĂšre-arriĂšre-grands-parents, la famille dĂ©bute Ă  ce point connu. Et le mariage devient difficile entre neveux, niĂšces... D'oĂč la notion importante « ĂȘtre de la mĂȘme razana » (ancĂȘtre, lieu d'enterrement...).

La deuxiÚme définition est la famille par consentement mutuel, formée par des liens d'entraide trÚs sérieux renforcés par la confiance réciproque éprouvée. Comme le lien sanguin est inexistant, le mariage est possible.

La troisiĂšme dĂ©finition est le lien historique vĂ©cu. Par exemple, une haie de plantes qui a servi (autrefois) de cache contre l'ennemi, un animal qui incarne les ancĂȘtres ou le contraire, alors ces espĂšces d'ĂȘtres vivants sont masina (adorĂ©s) ou ne peuvent ĂȘtre utilisĂ©s ni tuĂ©s ni mangĂ©s : fady (interdit ou tabou).

Mariage

La loi no 2007- 022 relative au mariage et aux régimes matrimoniaux fixe l'ùge matrimonial à 18 ans.

Le mariage dans le grand cercle familial est considéré comme un inceste, c'est un tabou.

Il est toujours défini par la procréation du couple, que les procréateurs vivent ensemble ou chacun de leur cÎté, le plus souvent prÚs des parents.

L'Ăąge de la procrĂ©ation est encore majoritairement trĂšs jeune, entre 15 et 24 ans pour 40 % des naissances en 2014[97]. Les relations se crĂ©ent avec les proches de la famille ou de connaissance d'enfance.

Une fille ayant dĂ©jĂ  accouchĂ©, mĂȘme mineure, sera considĂ©rĂ©e comme adulte responsable. La formule de courtoisie « la maman de
 » lui est attribuĂ©e. Elle est considĂ©rĂ©e alors libre sexuellement aux yeux de la sociĂ©tĂ©.

Sexualité

Le viol est réprimé socialement, et les responsables d'un viol sont considérés comme étant atteints d'une maladie psychiatrique. L'inceste est considéré comme une malédiction. La mise à l'écart de la vie sociale est automatique.

La jeune fille n'a pas d'Ăąge minimum pour avoir des relations sexuelles, d'oĂč l'expression mbola tsy mahasaky lehilahy (« ne supporte toujours pas les hommes »). Madagascar a signĂ© de multiples conventions de protection de l'enfance.

Depuis 2007, notamment d'aprĂšs la loi no 2007 022 du 20 aoĂ»t 2007 relative au mariage et aux rĂ©gimes matrimoniaux (Journal officiel de la RĂ©publique de Madagascar no 3 163 du 28/01/08, p. 131), en son article 3, « L’ñge matrimonial est fixĂ© Ă  18 ans. Toutefois, avant cet Ăąge et pour des motifs graves, sans prĂ©judice des poursuites pĂ©nales relatives aux infractions aux mƓurs, le prĂ©sident du Tribunal de premiĂšre instance peut autoriser le mariage, Ă  la demande du pĂšre et de la mĂšre ou de la personne qui exerce l’autoritĂ© sur l'enfant et avec leur consentement exprĂšs ainsi que de celui-ci. Le consentement doit ĂȘtre donnĂ© devant le prĂ©sident du Tribunal de premiĂšre instance et constatĂ© dans la dĂ©cision judiciaire autorisant le mariage ».

La premiÚre relation sexuelle, à la nubilité, est un critÚre de jugement familial et social. Pour toute jeune fille non indépendante, une premiÚre relation sexuelle est une honte qui peut la pousser vers la prostitution occasionnelle sans le soutien moral, financier des proches ou du pÚre de son enfant éventuel. La prolifération du tourisme sexuel par sa réputation lucrative est la cause, ou la conséquence, de ces phénomÚnes échos de la pauvreté sociale : éducation, économie[98].

L'homosexualitĂ© n'est pas admise mais tolĂ©rĂ©e dans la sociĂ©tĂ© malgache, beaucoup de parents malgaches renient cependant leur enfant Ă  partir du moment oĂč ils apprennent son homosexualitĂ©. Il subsiste un rejet social.

Langues

Le malgache est la langue nationale de Madagascar mais chaque rĂ©gion a aussi sa propre langue maternelle. Le français est la deuxiĂšme langue officielle, parlĂ©e par environ 26.5 % de la population, soit 7,7 millions de personnes sur 29.1 en 2022[99]. Selon les statistiques de l'acadĂ©mie malgache, dans tout Madagascar en 2012, 0,57 % du peuple malgache parlait uniquement le français, 15,87 % le pratiquait occasionnellement et 83,61 % ne comprenait que le malgache[100]. L'anglais aussi fut langue officielle de 2007 Ă  2010[85] - [71]. Cependant, la nouvelle Constitution de novembre 2010 ne mentionne que le malgache (langue nationale) et le français comme langues officielles, l'anglais ayant disparu du texte[101].

Malgré la diversité du peuplement qui est à l'origine des différents parlers dans toute l'ßle, une langue commune s'est constituée : le malgache (officiellement : malagasy). Celui-ci est devenu aujourd'hui la langue officielle du pays : c'est le parler de l'Imerina (région de Tananarive et d'Ambohimanga) qui a été choisi comme langue officielle en raison d'une longue tradition d'écriture remontant à la premiÚre moitié du XIXe siÚcle. Linguistiquement, le malgache se rattache à la famille austronésienne. Le malgache appartient donc au groupe malayo-polynésien de type occidental.

Les premiers outils linguistiques ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s en 1828, mais le premier texte fut diffusĂ© en 1835. Et la publication de la Bible malgache imposa rapidement le modĂšle d'une langue Ă©crite et d'un style noble. Les manuscrits malgaches du XIXe siĂšcle (surtout des discours royaux, des gĂ©nĂ©alogies, des comptes rendus d’évĂ©nements ou de voyages importants) sont relativement nombreux, mais beaucoup d’entre eux ont Ă©tĂ© dĂ©truits au moment de la conquĂȘte coloniale française. À la fin de la monarchie merina, il existait une dizaine de pĂ©riodiques publiĂ©s Ă  Antananarivo, puis la colonisation de 1896 entraĂźna la suppression de la presse malgache. Cependant, les journaux de l’époque avaient pris l'habitude de publier en malgache des poĂšmes et des textes littĂ©raires en prose (contes, fables, nouvelles, etc.). Aujourd’hui, la presse et la littĂ©rature malgache semblent bien vivantes. Toutefois, le marchĂ© de l’édition malgache demeure extrĂȘmement limitĂ© en raison du prix Ă©levĂ© des coĂ»ts de fabrication du livre.

Francophonie

Madagascar est aussi membre de l'Organisation internationale de la francophonie.

Les régions de Analamanga, Atsinanana et de Menabe font partie de l'Association internationale des régions francophones[102] et de l'Association internationale des maires francophones (AIMF).

Éducation

En 2013 environ 35 % de la population adulte est analphabĂšte[103]. Le taux d'alphabĂ©tisation des jeunes hommes est trĂšs lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  celui des jeunes femmes[103]. Les investissements publics pour l'Ă©ducation correspondent Ă  10,7 % des dĂ©penses gouvernementales dans la pĂ©riode de 2009-2016[104]. La part rĂ©servĂ©e Ă  l'enseignement supĂ©rieur dans le budget public de l'Ă©ducation a dĂ©gringolĂ© de 32 % au dĂ©but des annĂ©es 1990 Ă  environ 13 % en 2000[105]. « Un assistant dĂ©butant touche 300 euros et un professeur titulaire en fin de carriĂšre environ 440 », explique Émile Rakotomahanina Ralaisoa, ancien recteur de l'universitĂ© d'Antananarivo. MĂȘme si c'est largement au-dessus du SMIC local, qui est de 250 000 ariary par mois[106] (soit plus de 52 euros), la profession reste sous-payĂ©e. Les dĂ©penses courantes pour l'enseignement primaire sont d'environ 57 dollars amĂ©ricains (paritĂ© de pouvoir d'achat) par Ă©lĂšve[104].

SystĂšme Ă©ducatif malgache

Depuis 1972, l'enseignement national Ă  Madagascar se dissocie du programme de la France d'oĂč la distinction entre statuts national et international. Deux classes d'Ă©coles apparaissent : les Ă©coles malgaches « d'État » et les Ă©coles françaises « diplomatiques ».

Le malgache devient la langue officielle dans toutes les écoles et les administrations. Le français devient la premiÚre langue enseignée et l'anglais la deuxiÚme. Cette révolution intellectuelle n'a pu bénéficier d'aucune année préparatoire. Aucun programme de création du vivier professoral n'a été prévu. Des bacheliers sont recrutés par différents corps de l'armée, avec « discipline et patrie », avant de devenir des professeurs contractuels durant une année scolaire maximum.

Au dĂ©but des annĂ©es 1990, des Ă©coles primaires privĂ©es fleurissent ici et lĂ , revendiquant le modĂšle français d'enseignement. Cela constitue un espoir de se projeter vers l'Europe, pour des parents prĂȘts Ă  se sacrifier dans le paiement de droits de scolaritĂ© (Ă©colage) exorbitants pour la majoritĂ© des mĂ©nages. En 2008, ces Ă©coles se sont multipliĂ©es dans beaucoup de villes.

Centres universitaires nationaux et Ă©coles internationales

Chacune des capitales des six provinces dispose de son universitĂ© : l'universitĂ© d'Antananarivo, l'universitĂ© d’Antsiranana, l'universitĂ© de Fianarantsoa, l'universitĂ© de Mahajanga, l'universitĂ© de Toamasina et l'universitĂ© de Toliara.

Il existe aussi d'autres écoles d'enseignement supérieur :

On trouve Ă©galement diverses Ă©coles internationales, dont des Ă©tablissements financĂ©s par l'Agence pour l'enseignement français Ă  l'Ă©tranger (AEFE) dĂ©pendant du ministĂšre français de l'Éducation nationale. L'AEFE compte une vingtaine d'Ă©tablissements homologuĂ©s dans le pays[109].

En 2022, Madagascar est classé en 106e position pour l'indice mondial de l'innovation[110].

Famine et paludisme, deux menaces en suspens

Consultation gratuite auprÚs d'un médecin itinérant.
  • Famines, Ă©pidĂ©mies : les grands flĂ©aux qui dĂ©ciment certaines autres rĂ©gions d'Afrique ne frappent pas Madagascar avec la mĂȘme frĂ©quence ni la mĂȘme ampleur catastrophiques. Mais l'Ă©quilibre y reste prĂ©caire. Si la pluie tant attendue au dĂ©but de l'Ă©tĂ© ne tombe pas, les maigres rĂ©serves sont vite Ă©puisĂ©es. Le sud est toujours la rĂ©gion la plus menacĂ©e par la sĂ©cheresse, qui y est appelĂ©e kĂ©rĂ©. La zone critique se situe aux environs d'Ambovombe (rĂ©gion Androy).
  • Autre mal endĂ©mique : le paludisme. On parle d'une recrudescence alarmante de la maladie et on en attribue la cause Ă  une rĂ©sistance des plasmodiums Ă  la chloroquine, ce qui ferait Ă©chec Ă  la prise classique de quinine ou de nivaquine.
  • Sida : le taux de prĂ©valence du VIH est relativement bas Ă  Madagascar ; cependant, entre 2003 et 2013, l'Ă©pidĂ©mie est passĂ©e de « naissante » Ă  « concentrĂ©e » au niveau de certains groupes de la population (principalement les hommes ayant des rapports homosexuels, les professionnelles du sexe et les utilisateurs de drogues injectables)[111].
  • Syphilis : forte prĂ©valence des infections sexuellement transmissibles classiques : 1 femme enceinte sur 20 et 1 professionnelle du sexe sur 7 sont positives Ă  la syphilis[111].
  • Peste : maladie endĂ©mique, le pays abrite quelques foyers de peste qui apparaissent chaque annĂ©e autour de la saison des pluies. Madagascar est l'un des pays les plus touchĂ©s par cette maladie dans le monde[112].
  • Cysticercose : prĂ©valence de la cysticercose active pouvait estimĂ©e en 2003 Ă  environ 10 %, qui plaçait donc Madagascar parmi les pays les plus touchĂ©s dans le monde[113].
  • LĂšpre : elle a touchĂ© longtemps une grande partie de la population (la Fondation Raoul-Follereau a Ă©tĂ© impliquĂ© dans son Ă©radication) ; Madagascar est l'un des cinq pays d'Afrique les plus touchĂ©s[9].

Religion

Environ 40 % des Malgaches sont chrétiens[114] (divisés presque également entre protestants et catholiques) et prÚs de 50 % pratiquent toujours la religion traditionnelle, qui tend à souligner les liens entre les vivants et les morts.

Outre le culte des ancĂȘtres, d'autres religions orientales sont Ă©galement prĂ©sentes sur l'Ăźle. L'islam a d'abord Ă©tĂ© apportĂ© sur l'Ăźle au Moyen Âge par les Arabes et les commerçants somaliens musulmans qui ont crĂ©Ă© plusieurs Ă©coles islamiques le long de la cĂŽte orientale. Bien que l'astrologie islamique se soit propagĂ©e Ă  travers l'Ăźle, la religion islamique a d'abord Ă©chouĂ© son implantation, sauf dans une poignĂ©e de localitĂ©s cĂŽtiĂšres du sud-est avant de connaĂźtre ces derniĂšres annĂ©es une expansion dans toute l'Ăźle. Aujourd'hui, les musulmans reprĂ©sentent une minoritĂ© de la population malgache (15 %)[115] - [116] et sont largement concentrĂ©s dans les provinces du nord-ouest de Mahajanga et d'Antsiranana (Diego Suarez). Les musulmans sont divisĂ©s entre des ethnies malgaches, indo-pakistanaises et comoriennes. Plus rĂ©cemment, l'hindouisme a Ă©tĂ© introduit Ă  Madagascar Ă  travers des personnes qui immigrĂšrent de la rĂ©gion du KĂąthiĂąwar en Inde vers la fin du XIXe siĂšcle. La plupart des Indiens de Madagascar parlent gujarati ou hindi.

Le temple hindou se trouve actuellement Ă  Ivandry.

Un animisme est aussi présent dans certaines ethnies du sud de l'ßle.

Pauvreté

La pauvretĂ© frappe 92 % de la population en 2017. Selon la Banque mondiale, 75 % de la population vivait toujours sous le seuil international de pauvretĂ© Ă  1,90 dollar par jour en 2019 — un taux nettement supĂ©rieur Ă  la moyenne rĂ©gionale de 41 %[117].

Le pays occupe la quatriĂšme place mondiale en termes de malnutrition chronique. PrĂšs d’un enfant de moins de 5 ans sur deux souffre d’un retard de croissance. En outre, Madagascar compte parmi les cinq pays oĂč l’accĂšs Ă  l’eau est le plus difficile pour la population. Douze millions de personnes n’ont pas accĂšs Ă  l’eau potable, selon l’ONG WaterAid[118].

En ce sens, l'ONG La Source Jeune[119] permet de venir en aide aux malgaches en leur permettant de construire des puits et d'en faire bĂ©nĂ©ficier les populations locales. Les forages ont lieu dans les zones les plus reculĂ©es oĂč l'accĂšs Ă  l'eau potable est l'un des problĂšmes majeurs.

Plus d’un million de personnes se trouvent en 2021 en situation d’insĂ©curitĂ© alimentaire aiguĂ« dans le sud de Madagascar[120].

Économie

Évolution du PIB rĂ©el par habitant de Madagascar.

La création de l'euro favorise la vigueur de la monnaie malgache maintenue indépendante par rapport à la devise de l'ancienne métropole coloniale (le franc français), face au monopole du dollar américain de référence, auparavant fort.

En , l'ariary remplace le franc malgache (FMG) comme monnaie Ă  Madagascar. À partir de cette date, un double Ă©tiquetage est appliquĂ© dans les commerces et sur les marchĂ©s jusqu'au basculement officiel, le . Depuis cette date, seul l'ariary a cours officiel dans le pays (1 ariary = 5 FMG).

La corruption est Ă©levĂ©e dans les administrations du pays. Le Centre de recherches et de publications sur les relations entre le tiers-monde et l’Europe (Cetim) dĂ©nonce ainsi le « pillage » des ressources naturelles malgaches, notamment par les concessions miniĂšres et les trafiquants de bois prĂ©cieux. Les zones franches sont Ă©galement sources d’immenses profits pour les entreprises, aux dĂ©pens des salariĂ©s, souvent privĂ©s de tout droit[118].

SystĂšme des banques

En 1889, naĂźt la premiĂšre banque de Madagascar.

Le systÚme bancaire de Madagascar est entiÚrement privatisé depuis 1998-1999. Le pays abrite une banque centrale et plusieurs banques primaires et institutions de microfinance.

Mandats postaux

Une minoritĂ© reçoit des revenus pĂ©riodiques mensuels de l'extĂ©rieur de la part d'un membre de la famille. La somme est Ă©valuĂ©e Ă  50–100 â‚Ź nets en moyenne par famille.

Exportation

  • 1950, riz de luxe[121], cafĂ©, cacao, poivre, tapioca[122], pierres prĂ©cieuses[121] (bijoux), pierres semi-prĂ©cieuses, uranium (1 000 tonnes de 1950 Ă  2008 exploitĂ© par la France), or (exploitĂ© par la France), bauxite (industries), cobalt.
  • 1975, pĂ©trole exploitĂ© par la sociĂ©tĂ© Amoco (États-Unis). Abandon en raison du manque de rentabilitĂ© ;
  • 1975-1990, pĂ©riode marxiste, Ă©conomie au ralenti tournĂ©e vers le bloc de l'Est ;
  • 1990-2002, vanille[121] gousse (1er pays producteur en qualitĂ©), dĂ©but de l'exploitation industrielle intensive de la mer par l'UE[123], tentative d'exportation de la viande de zĂ©bu malgache[124]. Exportation de crevettes d'Ă©levage par des Malgaches d'origines française et indo-pakistanaise (premiĂšres crĂ©ations d'emploi dans l'industrie de la crevette) ;
  • 2002-2008, reprise de l'exploitation :
    • du pĂ©trole, cette fois-ci par la Texaco, favorisĂ© par la hausse du prix du baril, donc le retour Ă  la rentabilitĂ© des gisements de Madagascar,
    • de l'uranium par la sociĂ©tĂ© Areva,
    • de l'ilmĂ©nite par la sociĂ©tĂ© anglo-australienne Rio Tinto[125],
    • du nickel par Dynatec et Arcelor.
    • 2009 : Madagascar devient producteur de niobium[126] mĂ©tal de transition qui permit le vol Apollo 11 ;
  • entre 2008 et 2009, Madagascar a exportĂ© environ 25 000 tonnes de litchi vers l'Europe[127] ;
  • montant total des exportations : 1 040 millions de dollars en 2009[3].

Importation

De riz depuis :

  • 1978 de Chine ;
  • 1998 du Pakistan, de l'Inde, de la farine de blĂ© de France ;
  • 1980 dĂ©but avec la Chine de la provende[128] pour bĂ©tail ;
  • 2004 d'Asie ;
  • montant total des importations : 1 836 millions de dollars en 2009.

Depuis 2015, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de Madagascar et la plus grande source d'importations, selon les Douanes malgaches[129].

Ressources en exploitation

C'est l'OMNIS, une agence du ministĂšre de l’Énergie qui est chargĂ©e de l'exploration et de la gestion des ressources miniĂšres et en hydrocarbures malgaches

  • 1980 : dĂ©couverte d'uranium dans le sous-sol de Madagascar[130]
  • 1995 : dĂ©couverte de pĂ©trole offshore (sous-marin) au large de Fort-Dauphin
  • 2008 : dĂ©but d'exploitation de pĂ©trole onshore (souterrain)

Grandes entreprises étrangÚres implantées

Enjeux pétroliers

Sur l’ensemble du territoire malgache, 20 blocs d’exploration pĂ©troliĂšre Ă  terre et 264 en mer sont recensĂ©s[131]. Aujourd'hui, Madagascar compte 15 entreprises pĂ©troliĂšres en concurrence dont Sterling Energy (Royaume-Uni), Wilton Petroleum (Royaume-Uni), Tullow Madagascar (Royaume-Uni), Amicoh (Royaume-Uni), Essar Energy (Inde), Niko Ressources (Inde), Varun Petroleum (Inde), Exxon Mobil (États-Unis), Total (France), Candax (Canada), Sunpec (Chine), Roc Oil (Australie) et Sapetro (Nigeria). Parmi ces entreprises, on comptera deux entreprises malgaches, Madagascar Oil et Petromad.

Transports

Madagascar dispose de 836 km de voies ferrĂ©es et d'environ 49 250 km de routes dont 1 724 km goudronnĂ©es.

Elle possÚde 11 aéroports à liaisons commerciales réguliÚres (Antananarivo-Ivato, Nosy Be FascÚne, Toamasina, Tolagnaro, Toliara, Mahajanga Amborovy, Antsiranana Arrachart, Maorantsetra, Morondava, Sambava et Sainte-Marie).

80 % du trafic maritime de marchandises à l'international est assuré par le port de Toamasina (Tamatave).

Énergie

En 2019, seuls 15 % des habitants disposent de l'électricité. Ce taux n'a pas évolué depuis huit ans. La plupart des personnes s'éclairent à la bougie ou à la lampe à pétrole[132]

En 2011, la production d’électricitĂ© du pays atteint 1 328 GWh et est issue Ă [133] :

En 2001, les Ă©nergies renouvelables reprĂ©sentaient 63 % de la production totale d’électricitĂ©. Le potentiel de dĂ©veloppement de l’hydroĂ©lectricitĂ© est par ailleurs Ă©levĂ©, le pays n’en exploitant que 132 MW alors que la ressource totale est estimĂ©e Ă  7 800 MW[133]. L'Ă©nergie solaire photovoltaĂŻque reprĂ©sente aussi un fort potentiel en raison du bon ensoleillement disponible et de la possibilitĂ© de construire des petites unitĂ©s de production non connectĂ©es au rĂ©seau Ă©lectrique[134].

Économie informelle

L'Ă©conomie informelle Ă©chappe Ă  l'Ă©valuation nationale du PIB. Cette classification vient du fait que les revenus financiers produits en monnaies fiduciaires, sont friables et sans traçabilitĂ©. Pourtant ce sont des devises monnayables Ă  l'international mais de sources non vĂ©rifiables, donc non comptabilisĂ©e comme indice de croissance du pays, en l'absence de contrĂŽle imposĂ© par l'État[Note 7]. Cette manne fait vivre un peu plus de 30 % de la population mais la valeur de la monnaie nationale s'en retrouve lourdement affectĂ©e auprĂšs des organisations de valorisation Ă©conomique, comme le FMI.

Tourisme

En 1984, le gouvernement malgache a dĂ©cidĂ© d'Ă©largir l'ouverture du pays au tourisme. Madagascar possĂšde des potentialitĂ©s trĂšs importantes pour le dĂ©veloppement du tourisme, mais ce secteur est encore en lente progression. Les parcs nationaux, comme ceux du Tsingy de Bemaraha, d'Andasibe-Mantadia, d'Isalo, de Ranomafana ou d'Ankarana constituent des destinations prisĂ©es pour les visiteurs internationaux qui veulent dĂ©couvrir la faune et la flore unique de l'Ăźle. Le nombre de touristes internationaux fluctue en fonction des conjonctures ; ainsi, aprĂšs la crise politique de 2009, il a fortement chutĂ©. Le record annuel d'entrĂ©e de touristes Ă  avoir visitĂ© le pays est de un peu moins de 300 000 personnes en 2016, ce qui a gĂ©nĂ©rĂ© l'entrĂ©e de 702 millions de dollars en devise[135].

En , la fermeture des frontiĂšres Ă  suite de la pandĂ©mie de Covid-19 a Ă©galement fortement impactĂ© le secteur touristique malgache durant les deux annĂ©es qui ont suivi[136]. Depuis le levĂ©e des restrictions en , on observe une timide repise de l'activitĂ© : entre janvier et novembre de cette mĂȘme annĂ©e 106 000 personnes ont visitĂ© l'Ăźle[137].

MalgrĂ© son haut potentiel touristique, le tourisme Ă  Madagascar est sous-dĂ©veloppĂ©. Les attractions touristiques malgaches incluent ses plages et sa biodiversitĂ©[138]. Pendant les annĂ©es 1990, le tourisme Ă©tait le deuxiĂšme revenu d'exportation du pays et lui rapporta prĂšs de 50 millions de dollars. Le nombre de touristes visitant le pays ne cesse d'augmenter depuis les annĂ©es 1990, malgrĂ© des baisses ponctuelles dues aux instabilitĂ©s politiques, et devrait atteindre 500 000 visiteurs en 2018[139]. La grande majoritĂ© des touristes sont français ; cela s'explique par les liens historiques et linguistiques qu'ont les deux pays.

Marché local

Vente de primeurs.

PrivĂ©e de comptabilitĂ© officielle, la production rurale Ă©coulĂ©e ne laisse aucun indice Ă©conomique. Ce secteur englobe l'Ă©levage bovin, la culture du riz, la pĂȘche artisanale, etc. Des ONG achĂštent des productions artisanales pour les vendre en France et rĂ©investir les gains dans l'Ă©ducation et l'Ă©conomie malgaches[140].

Main-d'Ɠuvre locale

Le salaire moyen mensuel par habitant Ă  Madagascar compte parmi les plus bas du monde. En 2022, il Ă©tait estimĂ© Ă  environ 44 euros par mois[141]. Le , le gouvernement et la patronat malgache ont fixĂ©s le salaire minimum mensuel Ă  250 000 ariary soit environ 52 euros[142].

Accaparement des terres

Madagascar occupe le premier rang dans le classement des pays africains par rapport Ă  la superficie des terres cĂ©dĂ©es aux investisseurs Ă©trangers avec 3,7 millions d'hectares de terres agricoles cĂ©dĂ©es[143]. L’engouement pour les terres se poursuit dans le cadre d’autres projets agricoles ou miniers, et la transparence fait parfois dĂ©faut[144].

Daewoo, entreprise corĂ©enne, avait obtenu un bail pour l’exploitation de plus d’un million d’hectares de surfaces agricoles en 2009[144], en Ă©change de la promesse d’infrastructures et d’emplois[145]. Cette zone Ă©tait aussi grande que la moitiĂ© des biens arables du pays[146]. Ce bail arrĂȘtĂ© aprĂšs le coup d'Ă©tat de 2009, qui a conduit au dĂ©part forcĂ© du prĂ©sident Marc Ravalomanana[147].

465 000 hectares de terres Ă  Madagascar avaient Ă©tĂ© louĂ©s Ă  une sociĂ©tĂ© indienne, Varun International, pour cultiver du riz pour la consommation en Inde[148]. Cela a Ă©tĂ© annulĂ© par le nouveau gouvernement[148].

L’achat des terres agricoles par de nouveaux investisseurs non occidentaux en pays tropicaux est habituellement prĂ©sentĂ© comme un accaparement inĂ©dit des terres paysannes.

La situation est souvent celle-ci : les investisseurs arrivĂ©s de longue date dans ces pays contrĂŽlent la production, les filiĂšres et la commercialisation des denrĂ©es, sans avoir besoin d’endosser de nombreux aspects du « mic-mac » de la gestion des exploitations et la responsabilitĂ© Ă©thique des revenus de misĂšre de la main d’Ɠuvre.

La terre reste nominalement propriĂ©tĂ© des paysans locaux mais la production et les valeurs ajoutĂ©es sont la propriĂ©tĂ© de fait des investisseurs Ă©trangers et de quelques cooptĂ©s locaux. Ces derniers sont tenus par une corruption de longue date Ă  laquelle aucun nouvel arrivant ne peut se soustraire. Il s’agit de situations acquises durant la pĂ©riode coloniale et consolidĂ©es sur les cinquante annĂ©es qui ont suivi.

Les investisseurs des pays Ă©mergents n’ont pas ces avantages d’antĂ©rioritĂ© de prĂ©sence. Ils doivent payer au prix fort la terre, prendre en charge les investissements de terrain, gĂ©rer les alĂ©as des facteurs de production, faire face directement aux conflits sociaux Ă©ventuels, payer plus cher la main d’Ɠuvre et faire sur-enchĂšre sur des dĂ©cideurs dĂ©jĂ  corrompus.

Les aspects de la contre-attaque des premiers arrivants sont multiformes : pression directe sur les État producteurs et indirecte par des institutions internationales pour annuler des contrats, faux semblants humanistes souvent repris sincĂšrement par les citoyens des pays dĂ©veloppĂ©s, manipulation de la sociĂ©tĂ© civile organisĂ©e urbaine des pays sous-dĂ©veloppĂ©s (presse locale et ONG locales corrompues, etc.).

Parfois aussi, des efforts sous forme d'opportunitĂ©s immĂ©diates mais aux bĂ©nĂ©fices incertains Ă  long terme, sont consentis Ă  la paysannerie locale. À titre d’exemple, la flambĂ©e multifactorielle des prix de la vanille a introduit une concurrence qui a rapidement amĂ©liorĂ© les revenus paysans des Malgaches mais Ă©galement fragilisĂ© la position monopolistique des importateurs traditionnels. Le fonds Danone, le Suisse Firmenich et l’AmĂ©ricain Mars ont mis 120 millions d’euros sur la table en 2018 pour diffĂ©rents pays producteurs. À Madagascar, ils aideront 3 000 producteurs en contrepartie de l’asservissement de leur production Ă  leur filiĂšre pendant 10 ans[149].

Commerce en ligne

Depuis l'amĂ©lioration significative des offres de connexion Ă  Internet, le commerce en ligne a connu un dĂ©veloppement timide mais constant. En 2017, un internaute malgache sur dix dĂ©clare avoir dĂ©jĂ  effectuĂ© un achat en ligne. Les produits les plus achetĂ©s sur Internet concernent la haute technologie et le prĂȘt-Ă -porter, ces deux catĂ©gories rassemblant Ă  elles seules prĂšs de 50 % des ventes en ligne. Les freins majeurs au dĂ©veloppement du commerce en ligne Ă  Madagascar sont le manque de confiance dans l'Ă©conomie numĂ©rique et les problĂšmes de paiement en ligne. C'est ainsi que la majoritĂ© des achats en ligne sont payĂ©s en espĂšces Ă  la livraison. MalgrĂ© tout, plus d'un non-consommateur sur deux affirme ĂȘtre prĂȘt Ă  acheter sur Internet[150].

Culture et patrimoine

Arts visuels et plastiques

L'art malgache est toujours vivant, mais une certaine standardisation gagne l'artisanat qui devient un produit de consommation et perd donc beaucoup de sa naïveté créatrice.

Le bois

Litho dentelle en palissandre de Jean Chrysostome.

L'art malgache du bois s'enracine dans les traditions des peuples de la forĂȘt. ÉbĂšne, bois de rose, palissandre, espĂšces connues et inconnues ont fourni le matĂ©riau principal Ă  l'architecture jusqu'au XIXe siĂšcle, aux sculptures ornant les tombeaux, dans le sud, au pays mahafaly, au bois de lit taillĂ© aux ciseaux dans la rĂ©gion d'Antananarivo ou Ă  la marqueterie d'Ambositra. Les masques sculptĂ©s dans le palissandre massif ou le bois de rose sont introuvables maintenant. Ils reprĂ©sentaient les diffĂ©rents types morphologiques des clans et des tribus. Cet art a disparu. On trouve encore des masques mahafalys dans le sud mais ils se rapprochent plus de l'art africain (ils sont creux et peints). Les boĂźtes Ă  miel en forme de zĂ©bu ou les boĂźtes en bois vieilli aux dessins gĂ©omĂ©triques ont Ă©galement presque disparu. Les motifs gĂ©omĂ©triques employĂ©s dans tout l'artisanat malgache (bois ou orfĂšvrerie) se rĂ©fĂšrent Ă  un langage de signes dont la signification est perdue. Si on ne compte plus de sculptures de masques, des artisans exposent encore des personnages en bois peint, habillĂ©s de tissus colorĂ©s et qui reprĂ©sentent diffĂ©rentes activitĂ©s de la vie quotidienne. De jolies boĂźtes en bois de rose sont dĂ©corĂ©es de marqueterie naĂŻve.

Le lamba

Cette piĂšce de tissu est incontestablement le produit artisanal malgache le plus original. Il est partie intĂ©grante de la civilisation de l'Ăźle. Le lamba simple recouvre les Ă©paules des femmes des hauts plateaux, il est en coton blanc ou tissĂ© de soie sauvage d'andibe (une araignĂ©e qui confectionne des toiles gĂ©antes et dont la soie rappelle celle des vers europĂ©ens). Le lamba plus large et bordĂ© de rayures de couleurs sert de nappe de fĂȘte, dans la rĂ©gion des hauts plateaux. On le trouve dĂ©corĂ© de broderies naĂŻves. Le lambamena, c'est-Ă -dire linceul, en soie grĂšge, est le plus solide pour rĂ©sister Ă  l'humiditĂ© des tombeaux. Mais il peut ĂȘtre aussi utilisĂ© comme tentures ou tapisseries.

Les pierres

Madagascar abonde en gemmes semi-prĂ©cieuses trĂšs variĂ©es. On les trouve facilement au zoma (marchĂ©) d'Antananarivo, polies en « Ɠufs » ou en « boules ». Les pierres les plus belles sont le bĂ©ryl, l'amĂ©thyste, l'aigue-marine. Ces pierres semi-prĂ©cieuses sont utilisĂ©es pour la fabrication de jeux de solitaire.

Musique

Les Malgaches sont connus pour leur crĂ©ativitĂ© et la musique est un domaine dans lequel celle-ci est peut-ĂȘtre la plus flagrante. Bien que gĂ©ographiquement Ă©loignĂ© des circuits internationaux, Madagascar commence Ă  bĂ©nĂ©ficier d'une audience internationale pour la qualitĂ© de sa musique et de ses musiciens, tant sur le plan traditionnel (world music ou musique du monde) que moderne (jazz, world jazz, gospel, rock, metal, hip-hop, soul, variĂ©tĂ©).

Musique traditionnelle (musique du monde)

Historiquement, la musique traditionnelle (aujourd'hui musique du monde ou world music) malgache a bénéficié d'une publicité internationale par le biais des grands ambassadeurs du passé, citons pour exemple : Rakoto Frah (hira gasy), Mama Sana, etc. C'est le type de pulse rythmique qui donne son nom au genre, bien que la signature rythmique soit commune du nord au sud de Madagascar : il s'agit des 12/8 et 6/4, tels les variantes de Salegy et le Hira gasy.

Actuellement, de nombreux ambassadeurs de la musique traditionnelle malgache, musiciens et leaders internationalement reconnus résident à l'étranger. Ils contribuent au renouvellement et au rayonnement des formes rythmiques et mélodiques traditionnelles à travers le monde. C'est le cas par exemple de : Régis Gizavo (accordéon et chant, musique du Sud), D'Gary (guitare et chant, musique du Sud), Erick Manana (guitare et chant, hira gasy), Justin Vali (valiha et chant, hira gasy), Kilema (marovany et chant, musique du Sud), etc.

Opéra Hira Gasy
Emeline Raholiarisoa, une des principales artistes d'opéra Hira Gasy de Tarika Ramilison Fenoarivo, en tenue de scÚne, portant une robe de style victorien.

Un opéra unique, au monde, le Hira Gasy (distinct du vakodrazana), rassemble un public immense à Madagascar. Ses origines remonteraient au XVe siÚcle. Au début du XIXe siÚcle, le roi Andrianampoinimerina sollicita les troupes de paysans-artistes pour accompagner par des spectacles les travaux d'édifications de grandes riziÚres. Les artistes furent alors élevés au titre de mpihiran'ny andriana (« les artistes royaux »).

Puis, lorsque le royaume de Madagascar commença des relations intenses avec l'Angleterre, les troupes de mpihira gasy s'équipÚrent d'instruments européens (trompettes, violons, tambours), et de costumes inspirés de ceux venus d'Angleterre : robes victoriennes pour les femmes, tenues semi-militaires pour les hommes.

Au XXIe siĂšcle, l'opĂ©ra Hira Gasy compte plusieurs centaines de troupes de paysans — artistes qui rassemblent des centaines de milliers de spectateurs par an. La tĂ©lĂ©vision, la radio, et l'Internet relayant les spectacles qui, pour la plupart sont donnĂ©s en milieu rural, en particulier durant les cĂ©rĂ©monies de famadihana.

Cet art connaĂźt mĂȘme un rayonnement international. À l'initiative d'un pĂŽle culturel allant des Seychelles au Canada en passant par l'Europe et les Antilles, une initiative est en cours en vue de faire inscrire l'opĂ©ra Hira Gasy sur le liste du patrimoine culturel immatĂ©riel de l'UNESCO.

Musique classique

Actuellement, Madagascar voit se former de nombreux acadĂ©mies, instituts, et orchestres tels l'OCPAA (Orchestre Philharmonique d'Analamanga) associĂ© avec l'Orchestre des Jeunes rĂ©cemment crĂ©Ă©, le Jejy Music Institute, l'Anglican Music Institute (AMI), Laka association, Maestria, Harmonia Rajaofetra, le ChƓur Artistique et Symphonique de Tananarive, la Camerata de Madagascar.

Compositeurs classiques

Le compositeur français Raymond Loucheur (1899-1979) a écrit en 1946 une Rhapsodie malgache[151], qui utilise des thÚmes folkloriques.

Musique improvisée (jazz, world jazz, blues)

Parmi toutes les musiques modernes pratiquĂ©es par les artistes Ă  Madagascar, la musique improvisĂ©e (jazz, world jazz, blues) est pour l'instant la seule Ă  bĂ©nĂ©ficier d'un festival annuel internationalement reconnu et primĂ© : le « Madajazzcar » — 21e Ă©dition en — qui s'est vu dĂ©cerner le label international « Djangodor - TrophĂ©es internationaux du Jazz ».

Par ailleurs, de nombreux musiciens malgaches de jazz résidant à l'étranger se réclament aussi de la tradition malgache : ils contribuent ainsi au renouvellement et au rayonnement des formes rythmiques et mélodiques traditionnelles à travers le monde. C'est le cas, par exemple, des musiciens comme Jeannot et Lalao Rabeson (piano et chant, jazz), Nivo et Serge Rahoerson (piano et chant, jazz), Tony Rabeson (batteur de jazz) et Arly Rajaobelina (piano, jazz), Sylvain Marc (basse, jazz et variété), Julio Rakotonanahary (basse et vocal), Solorazaf (guitare et vocal), Nicolas Vatomanga ou encore Charles Kely (guitare et vocal).

Musique de variété

La musique de variĂ©tĂ© malgache s'est fait connaĂźtre internationalement — dans le monde francophone surtout — par le groupe Les Surfs, longtemps au top du hit-parade français. Les Mahaleo et Erick Manana peuvent aussi ĂȘtre intĂ©grĂ©s car leur musique fait aussi appel aux autres genres (folk, etc.).

Gastronomie

Misao.

À la base, la cuisine malgache est une base asiatique avec des influences indiennes, arabes et africaines, constituĂ© essentiellement de riz, de bananes, de noix de coco, de fruits de mer, de poissons, de viande de zĂ©bu et de tomate. Le plat principal est souvent accompagnĂ© du « romazava », sorte de soupe d'herbes aromatiques appelĂ©es brĂšdes.

Du petit déjeuner au dßner, le riz (dont la culture occupe 55 % des terres cultivées) est l'aliment de base de la cuisine malgache. Il est cuit la plupart du temps à l'eau ; on le sert en premier et on y mélange, selon son goût, les autres préparations.

Un repas typiquement malgache se présente sous la forme d'un plat unique. Traditionnel, le romazava, une sorte de ragoût à base de viande de porc ou de zébu, cuit avec des brÚdes et du gingembre ; ou encore le ravitoto, composé de viande de porc et de morceaux de gras, mijoté avec des feuilles de manioc pilées et relevé avec un zeste de pulpe de coco. Les achards, légumes macérés dans de l'huile, du vinaigre et du curry, et le piment, trÚs fort, sont toujours servis à part.

Tsaramaso sy henakisoa accompagné de riz

Sinon, il existe d'autres plats typiques, tels les sambosa (des beignets à forme triangulaire : samoussa), crevettes chinoises ; le rogay (rougail) qui est une préparation à base de tomate et d'oignons qui peut accompagner n'importe quel plat, le sakay (piment) ; le misao, un plat chinois (mian : pates - chao : sauté ou mine-sao) malgachisé, recette à base de nouilles chinoises, champignons noirs, omelette, viande hachée, carottes et haricots émincés, petit pois et sauce de soja, ou le Tsaramaso sy Henakisoa.

De maniÚre générale, aucun plat n'est servi épicé. En revanche, un petit plat de sakay (piment) est présent à chaque repas et permet à chacun d'ajuster la saveur de son repas à sa guise.

Le tout peut ĂȘtre arrosĂ© de vin malgache rouge, rosĂ© ou blanc. Moelleux, il se boit facilement.

Les poissons d'eau douce (brochets, carpes, truites) et de mer (requins, thons, espadons) tiennent Ă©galement une bonne place dans la cuisine mais c'est la langouste qui reste un des aliments privilĂ©giĂ©s de Madagascar. De goĂ»t diffĂ©rent selon la rĂ©gion oĂč elle est pĂȘchĂ©e, on l'apprĂ©cie de prĂ©fĂ©rence grillĂ©e et arrosĂ©e de jus de citron vert.

Tous les fruits et légumes d'Europe poussent à Madagascar, à l'exception de la cerise, et les fruits tropicaux tels que bananes, mangues, grenadilles ou fruits de la passion y abondent.

On déguste aussi un foie gras, de bonne qualité, produit sur place de façon tout à fait artisanale.

La cuisine malgache regroupe aussi une variĂ©tĂ© de mets sucrĂ©s. Parmi ceux-ci, il y existe plusieurs variations de beignets, aussi communĂ©ment appelĂ© mofo : des mofo gasy (en) et des ramanonaka (fait Ă  partir de farine de riz et d'Ɠuf) que l'on mange au dĂ©jeuner, du mofo akondro (beignets de bananes), des mokary (composĂ© de farine de riz et de lait de coco), etc. Il ne faut pas oublier le koba, un dessert traditionnel de Madagascar confectionnĂ© Ă  l'aide de cacahuĂštes broyĂ©es et de sucre roux. Ce mets est enveloppĂ© dans des feuilles de bananes, pour ensuite ĂȘtre bouilli pour une durĂ©e de 24 Ă  48 heures.

Le famadihana (sur les hauts plateaux centraux)

Vieille tradition austronĂ©sienne que l'on retrouve encore dans certaines Ăźles d'IndonĂ©sie (BornĂ©o et Bangka notamment), le famadihana est un rituel d'exhumation des morts propre surtout aux peuples des hauts plateaux, notamment les mĂ©rinas[152], et qui se rarĂ©fie du fait de la christianisation. Quand le devin en donne le signal, le clan familial dĂ©cide de commencer la cĂ©rĂ©monie dite du Famadihana (« retournement des morts »). ExhumĂ© quelques annĂ©es aprĂšs le dĂ©cĂšs, le dĂ©funt est d'abord portĂ© en procession avec un cortĂšge de musiciens, puis les ossements, aprĂšs une toilette rituelle, sont enveloppĂ©s dans des lambas traditionnellement en soie naturelle. La fĂȘte marque le retour dĂ©finitif des ancĂȘtres (les razana) parmi leurs descendants dont ils deviendront les protecteurs. Il s'agit bien d'une fĂȘte : la liesse est de rĂšgle, les pleurs et les lamentations sont proscrites. Le repas traditionnel Ă  cette fĂȘte est le vary be menaka, du riz avec de la viande grasse (avec beaucoup de graisse, parfois on ajoute de la viande de porc Ă  la viande de zĂ©bu). La famille organisatrice peut mĂȘme prĂ©parer des tenues spĂ©ciales pour bien marquer la fĂȘte. Cette coutume n'est propre qu'Ă  certaines tribus de Madagascar et est aussi une occasion de rassembler la grande famille et une occasion de voir qui sont les personnes qui prĂ©servent leur relation avec cette grande famille (ayant rĂ©pondu Ă  l'invitation et apportĂ© une contribution habituellement financiĂšre).

Les fady

La vie en sociĂ©tĂ© est rĂ©gie par les fady (interdits instaurĂ©s par les ancĂȘtres).

FĂȘtes et jours fĂ©riĂ©s

FĂȘtes et jours fĂ©riĂ©s
DateNom françaisNom localRemarques
Jour de l'anTaom-baovao Le premier jour de la nouvelle année est férié à Madagascar.
Lundi suivant PĂąquesLundi de PĂąquesAlatsinain'ny PaskaPĂąques est le premier dimanche qui suit la premiĂšre pleine lune aprĂšs le .
29 mars CommĂ©moration des martyrs de l'insurrection de 1947. Martioran'ny tolona tamin'ny 1947 CommĂ©moration des martyrs de l'insurrection qui a dĂ©butĂ© le et noyĂ©e dans le sang par l'armĂ©e coloniale française : 90 000 morts selon le commandant des troupes françaises de l'Ă©poque (GĂ©nĂ©ral Garbay).
FĂȘte du TravailFetin'ny asa Traditionnellement le jour de nombreuses manifestations syndicales et politiques Ă  Madagascar.
1er chawal FĂȘte de la rupture du jeĂ»ne ou la petite fĂȘteAĂŻd el-Fitr Marque la fin du ramadan.
Jeudi, 40 jours aprÚs Pùques AscensionAndro niakarana Jésus, ayant rassemblé ses disciples, rejoint son PÚre aux cieux.
Lundi suivant le septiĂšme dimanche aprĂšs PĂąques Lundi de PentecĂŽteAlatsinain'ny Pentekosta Descente du Saint-Esprit parmi les apĂŽtres.
26 juinFĂȘte nationaleFetim-pirenena CommĂ©moration de la signature de l'acte d'IndĂ©pendance de l'Ăźle, de la colonisation française, le .
10 dhou al-hijja La grande fĂȘte ou fĂȘte du sacrifice AĂŻd al-Adha CommĂ©more le sacrifice du prophĂšte Abraham.
15 aoûtAssomptionAsompsiona Transport au ciel de la Vierge Marie.
ToussaintFetin'ny olo-masina FĂȘte de tous les saints.
25 décembre NoëlKrismasy / NoelyNaissance de Jésus-Christ.

Données statistiques

  • Capitale : Antananarivo
  • Population : 29 178 075 habitants (en 2022)
  • Superficie : 587 040 km2
  • DensitĂ© : 43,5 hab./km2
  • FrontiĂšres terrestres : 0 km
  • Littoral : 4 828 km
  • ExtrĂ©mitĂ©s d'altitude : 0 m > + 2 876 m
  • EspĂ©rance de vie des hommes : 68,2 ans (en 2022)
  • EspĂ©rance de vie des femmes : 67 ans (en 2009)
  • Taux d'accroissement naturel : 2,7 % (en 2022)
  • Taux de natalitĂ© : 36,2 â€° (en 2010)
  • Taux de mortalitĂ© : 6,8 â€° (en 2010)
  • Taux de mortalitĂ© infantile : 41 â€° (en 2011)
  • Taux de fĂ©conditĂ© : 4,6 enfants/femme (en 2009)
  • Age mĂ©dian : 19,6 ans (en 2022)
  • Taux d'Ă©lectrification des foyers : 15 % (en 2019)[153]
  • Lignes de tĂ©lĂ©phone : 172 181 (en 2009)
  • TĂ©lĂ©phones portables : 8 600 000 (en 2012)
  • Postes de radio : 3,05 millions (en 1997)
  • Postes de tĂ©lĂ©vision : 2 700 000 (en 2008)
  • Utilisateurs d'Internet : 352 000 (en 2011)
  • Nombre de fournisseurs d'accĂšs Internet : 5 (en 2007)
  • Routes : 50 000 km (dont 5 000 bitumĂ©es)
  • Voies ferrĂ©es : 893 km (Ă©cartement mĂ©trique)
  • Nombre d'aĂ©roports : 130 (dont 29 avec des pistes bitumĂ©es)

Migration

Nombres de passeports à l'émigration par année :

Ville 2007 2008 2009 2010
Antsiranana 200 NC NC NC
Majunga 190 NC NC NC
Tamatave 234 NC NC NC
Antananarivo 3 000 NC NC NC
Tulear 20 NC NC NC
Fianarantsoa NC NC NC NC

Association internationale et partenaire local

AnnĂ©ePaysNom AssociationPartenaire localFinancement cumulĂ© moyenne 5 ans (€[. 1])IntĂ©rĂȘtsZone d'actions
1976
1962
ONU
États-Unis
UNICEF
USAID
Gouvernement
Communauté
250 000 (2010/02)[154]
2 962 970 (2010/03)[155]
HĂŽpitaux-Pharmacies
Écoles-Produits alimentaires
Habitats-Nature
tout le pays
1991FranceAide et Action[156]896 000Écoles-Produits alimentairestout le pays
1996FrancePartage[157]ASA[158]NCÉcoles
Terres agricoles
autour d'Antananarivo
1863SuisseCroix-RougeCroix-Rouge Malagasy[159]100 000 (2010/02)[154]
250 000 (2009/07)
70 000 (2009/12)[. 2]
HĂŽpitaux-Pharmacies
Urgences humanitaires
tout le pays
& océan Indien
*FranceFrançais du Monde - ADFE[160]Ambassade France
Autres écoles privées
malgaches
Ecolages scolaires annuels[. 3]
Variant de 900 Ă  1 800
+ Subvention État français
Écoles françaises[. 4]
homologuées France
gestion et création
tout le pays
1984FranceCIRAD[161]Ambassade France
MinistĂšre agriculture Malgache
*Industrialisation
Commercialisation
Biologique
autour d'Antananarivo
2008FranceSIF - Secours Islamique France[162]ONU - ONG localesNCSécurité alimentaire
Eau-assainissement
Enfance
Tananarive et Androy
2010SuissePuits en Madagascar[163]*NCConstruction de PuitsTout le pays
1976ItaliePAMGouvernement300 000 (2010/02)Programme alimentaireAntananarivo/Toliara/Toamasina/Fianarantsoa[154]
*FranceGRET[164]GRET-ONG[165]280 000 (2010/02)[154]Terres agricolesCentre et Sud du Pays
2007FranceGrandir AilleursOSCAPE*Éducation, Ă©conomieAntsirabe
  1. € ~ 2 400 ariarys malgaches~ 13 000 francs malgaches.
  2. Don de l'ambassade de France au resto du cƓur Madagascar à Antananarivo.
  3. par Ă©lĂšve Ă  statut externe du primaire au lycĂ©e, « http://www4b.ac-lille.fr/~lfds/scolarite.html »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le ).
  4. à caractÚre consulaire et coopération gouvernement république française et malgache de 1972 à 1988 avec uniquement des professeurs de l'éducation nationale française nommés au journal officiel.

Association locale et ressource extérieure

Les Organisations paysannes faitiĂšres : RESEAU SOA, CPM, KOLOHARENA, FIFATA, FEKRITAMA, FENAM (FiliĂšre Apiculture) en collaboration avec le Tranoben'ny Tantsaha (chambre d'Agriculture Ă  Madagascar). Source FIDA.

CrĂ©ationAssociationFinancier extĂ©rieurNature de l'aideintĂ©rĂȘtsSiĂšge
1974SAF-FJKM[166]Alliance ICCO[167]
UNDP
UNAIDS
Global Funds
APPEL
UNICEF
UE
WATER AID
Money For Madagascar
Presbyterian Church États-Unis
*DĂ©veloppement humainAntananarivo
1989Association Akamasoa
du PĂšre Pedro Opeka[168]
Union européenne
France
*Aide d'urgence
Lutte contre la pauvreté
Éducation
Santé
Antananarivo (Andralanitra)
1999ZOMARÉ[169]Armor Cuisine (Paris-Bobigny)
Frame Acime[170]
Conseil général du FinistÚre
Produits alimentaires
Fiduciaire
École de MusiqueAntsiranana (Diego-suarez)

Codes

Madagascar a pour codes :

Notes et références

Notes

  1. Pour l'historien Edouard Ralaimihoatra, ces AutronĂ©siens qu'il appelle de maniĂšre globale les Vazimba — sans faire le distinguo entre ceux des cĂŽtes, les Vezo, et ceux de la forĂȘt de l'intĂ©rieur, les Vazimba — ont « apportĂ© dans l'Ăźle le fond de la langue malgache et des techniques d'origine indonĂ©sienne, pirogues Ă  balanciers, riziĂšres inondĂ©es, cases en bois Ă©quarris ou en branchage construites sur pilotis, villages Ă©difiĂ©s sur les hauteurs entourĂ©s de fossĂ©s, etc. Ce fond a reçu des apports rĂ©sultant d'Ă©changes humains entre l'Afrique et Madagascar, grĂące Ă  la navigation arabe entre les cĂŽtes de l'Arabie, de l'Afrique de l'Est et de la Grande Île (Ralaimihoatra E., « Les Primitifs malgaches ou Vazimba », in Histoire de Madagascar).
  2. Rafandrana, un des ancĂȘtres de la dynastie royale merina, par exemple, est connu pour avoir Ă©tĂ© un Vazimba (Callet, 1908). Les deux reines fondatrices de la royautĂ© Merina, Rafohy et Rangita, Ă©taient dĂ©signĂ©es comme Vazimbas. Comme la plupart des AustronĂ©siens, les chefs Ntaolo (Vazimbas et Vezos) de Madagascar avaient pour coutume de placer les corps de leurs dĂ©funts dans des pirogues et de les enfouir dans des lacs artificiels (Vazimbas de l'intĂ©rieur) ou dans la mer (Vezos des cĂŽtes)
  3. En 1991, Albert Zafy, Ă  la tĂȘte des partisans du changement, engage une marche massive sur chaque ministĂšre d’État de la capitale. Les manifestants destituent le ministre en place de son siĂšge et installent le leur. Mais, arrivĂ©s Ă  la rĂ©sidence du prĂ©sident Ratsiraka, ils se heurtent Ă  trois barrages militaires de la garde. Au franchissement du troisiĂšme barrage, la garde « spĂ©ciale » prĂ©sidentielle ouvre le feu sur la foule. Dans la panique, survolĂ©s par des hĂ©licoptĂšres, des manifestants pĂ©rissent sous les balles. D’autres sont victimes des mines prĂ©ventives installĂ©es dans les riziĂšres alentour.
  4. La Savonnerie tropicale est une entreprise alimentant pour beaucoup les mouvements politiques - Article de Madagascar Tribune - Édition du - Citron Plus contre Savonnerie Tropicale / CONECS.
  5. « Si nous avons encore pu tenir jusqu'Ă  maintenant, c'est grĂące Ă  notre capacitĂ© de management. MalgrĂ© l'appel que nous avons lancĂ© Ă  plusieurs reprises, et les crises que nous avons endurĂ©es, le gouvernement n'a jamais levĂ© le petit doigt pour nous appuyer », AndrĂ© Ramaroson, PDG de Savonnerie tropicale sur l’Express de Madagascar, Ă©dition du .
  6. « DĂšs qu’il a Ă©tĂ© rĂ©Ă©lu, en , Marc Ravalomanana a ajustĂ© la Constitution malgache pour pouvoir, Ă  coups d’ordonnances, diriger Madagascar aussi bien que sa propre entreprise. Cette entreprise, vouĂ©e Ă  l'origine Ă  la transformation de produits laitiers, est devenue un empire prĂ©sent dans pratiquement tous les secteurs Ă©conomiques qui marchent. Il n’y aurait rien Ă  redire si ce n’est sa maniĂšre d’avoir Ă©liminĂ© certains opĂ©rateurs Ă©conomiques malgaches performants (mais corrompus) pour accaparer leurs affaires existantes depuis des dĂ©cennies », Jeannot Ramambazafy – Journaliste - madagate.com.
  7. Auparavant, avant 1994 toute devise Ă©trangĂšre devait ĂȘtre dĂ©clarĂ©e Ă  l'entrĂ©e sur le territoire malgache avant de pouvoir ĂȘtre utilisĂ©e, avec obligation d'Ă©change dans une banque malgache avec justificatif. Les devises non Ă©changĂ©es en ressortent avec le justificatif initial et celui de la banque.

Références

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Voir aussi

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Articles connexes

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