Accueil🇫🇷Chercher

Endémisme

L'endémisme caractérise la présence naturelle d'un groupe biologique exclusivement dans une région géographique délimitée. Ce concept, utilisé en biogéographie peut s'appliquer aux espèces comme aux autres taxons et peut concerner toutes sortes d'êtres vivants, animaux, végétaux ou autres.

Le pléco-zèbre (Hypancistrus zebra), espèce endémique du rio Xingu.

Une espèce endémique (ou un taxon endémique) l'est obligatoirement par rapport à un territoire nommé : le koala est endémique de l'Australie, le cyprès de Lambert est un arbre endémique de la Californie (même s'il a ensuite été planté dans le monde entier), l'arganier est un arbre endémique du Maroc.

Les espèces endémiques d'une aire géographique constituent un sous-ensemble des espèces indigènes de cette aire géographique. Mais indigénat et endémisme sont des notions très distinctes qui ne doivent pas être confondues. De nombreuses espèces indigènes d'une région définie ne sont pas endémiques de cette région dès lors qu'elles sont aussi naturellement présentes ailleurs.

Le taux d’endĂ©misme est l'un des indicateurs et Ă©lĂ©ments d'apprĂ©ciation de la biodiversitĂ© ; par exemple, pour l'Europe, quatre espèces endĂ©miques europĂ©ennes sur cinq vivent dans la seule zone mĂ©diterranĂ©enne[1], aire biogĂ©ographique oĂą plus de 50 % des 25 000 espèces de phanĂ©rogames et de cryptogames vasculaires vivent (chiffre Ă  comparer aux 15 000 espèces de la flore supĂ©rieure d'Australie, qui vivent sur une aire trois fois plus vaste). C'est pourquoi la mer MĂ©diterranĂ©e et ses abords sont considĂ©rĂ©s comme l'un des points chauds de biodiversitĂ© planĂ©taire.

Causes de l'endémisme

L'endémisme peut provenir de deux facteurs :

  • l'apparition de nouvelles espèces, dite « processus de spĂ©ciation » liĂ©e Ă  l'isolement gĂ©ographique (divergence progressive des caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©tiques ou morphologiques). On parle parfois d'espèces « nĂ©o-endĂ©miques », puisque l'endĂ©misme provient de l'apparition de nouvelles espèces. En gĂ©nĂ©ral, plus une Ă®le ou une Ă®le Ă©cologique est ancienne, plus son taux d'endĂ©misme est Ă©levĂ© (Madagascar au large de l'Afrique, Chypre en MĂ©diterranĂ©e[2] ou la Nouvelle-CalĂ©donie dans l'ocĂ©an Pacifique). La position gĂ©ographique est Ă©galement un facteur important ; par exemple Chypre est Ă  la croisĂ©e de trois zones biogĂ©ographiques (europĂ©enne, africaine et asiatiques) ;
  • une espèce peut devenir endĂ©mique sur une aire gĂ©ographique restreinte et isolĂ©e si elle a disparu partout ailleurs sur son ancienne aire de rĂ©partition ; on parle alors d'espèces « palĂ©o-endĂ©miques ». Par exemple, une formation vĂ©gĂ©tale appelĂ©e « Rand Flora » existait en Afrique du Nord et sur les Ă®les Canaries. La dĂ©sertification a Ă©liminĂ© cette flore du continent africain, mais des vestiges en subsistent sur les Ă®les Canaries. Des invasions biologiques peuvent aussi Ă©liminer une espèce d'un continent alors qu'elle survivra sur des Ă®les isolĂ©es. L'avancĂ©e de dĂ©serts ou les glaciations impliquent certaines migrations vers des zones refuge oĂą des mĂ©langes gĂ©nĂ©tiques d'espèces floristiques, fongiques ou animales (dernièrement lors des Ă©pisodes glaciaires du PlĂ©istocène) ont pu induire des phases d’hybridation et de spĂ©ciation source d'endĂ©mismes locaux[3].

Endémisme région par région

Le phénomène d'endémisme est sous la dépendance du facteur d'isolement davantage représenté dans certains territoires géographiques : île, archipel, péninsule, chaîne de montagnes, montagne, vallée, lac, grotte…

En règle générale, le taux de taxons endémiques d'une région indique son degré d'isolement par rapport aux autres territoires. Les massifs montagneux et les lacs peuvent être des zones de fort endémisme. Ainsi, dans le lac Tanganyika, l'endémisme est poussé à l'extrême : les représentants d'une espèce peuvent être inféodés à un rocher, une baie ou un écueil et nulle part ailleurs. Il en va de même dans le lac Malawi.

Les îles sont également des zones de fort endémisme. C'est notamment le cas de Madagascar, de Socotra, mais aussi des Mascareignes. Voir aussi les articles liés :

Biologie de la conservation

En biologie de la conservation, la notion d'endémisme est prise en compte comme critère déterminant dans les classifications écologiques utilisées par les organisations internationales de protection de la nature :

Notes et références

  1. Olivier & Cheylan, 1991.
  2. Caloi et al., 1988.
  3. Quézel, 1995.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.