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Indicateur environnemental

Un indicateur environnemental est un indicateur qui permet d'évaluer l'état de l'environnement, les pressions sur l'environnement et les réponses apportées (modèle Pression-État-Réponse quand il associe ces trois indicateurs). On cherche aussi généralement à dégager une tendance (amélioration, situation stable, dégradation). Ces indicateurs forment un sous-ensemble des indicateurs du développement durable. Ils sont exigés par les performentiels ou exigentiels des cahiers des charges d'opérations dites à "Haute qualité environnementale", dont le HQE appliqué à l'architecture.

Histoire

C'est le Rapport Brundtland et le Sommet de la Terre de Rio (Juin 1992) qui ont mis en avant le besoin d’indicateurs environnementaux capables de valider la performance de ses politiques socio-économico-environnementales, et de jouer un rôle de pilotage ou de rétro-correction des politiques.

Des indicateurs environnementaux et des indicateurs de développement durable (soutenable) ont alors été activement recherchés par la communauté internationale, dont les ONG (le WWF ayant été particulièrement actif dans ce domaine).

L’OCDE a élaboré un corps central d’indicateurs permettant aux 25 pays membres de quantifier l’état de leur environnement, les pressions qui s’exercent sur lui et les réponses fournies par les gouvernements pour y remédier. Eurostat, le PNUD (Action 21 chapitre 40), Alberti (Indicateurs urbains 93), Kirwan (Indicateurs urbains 93), la ville de Seattle expérimentent des indicateurs de durabilité et de soutenabilité et bien d'autres ont suivi, le PNUD et le PNUE conservant l’objectif de disposer d’indicateurs harmonisés au niveau international, mesurant le développement (durable et non durable), en tenant compte des interactions entre phénomènes économiques, sociaux et environnementaux, et des efforts et impacts des acteurs (collectivités, entreprises, citoyens).

Les Ecobilans, la responsabilité environnementale et les labellisations environnementales (éco- et socio-labels, tels que le FSC par exemple) exigent leur usage et renforcent leur “ valeur ”. Une notion intégratrice nouvelle, bien que se reconnaissant incomplète (par exemple pour les impacts de l'électricité) est celle d’empreinte écologique, moins précise, mais bien plus facile à comprendre pour le grand public.

Comment Ă©valuer la performance ?

La performance est ici définie comme le résultat obtenu dans l’exécution d’un objectif environnemental. Cette notion implique l’existence :

  • d’une action dont l’efficacitĂ© est Ă  Ă©valuer (ex : recyclage des dĂ©chets, bon Ă©tat Ă©cologique, etc),
  • d’une valeur quantitative de rĂ©fĂ©rence (Ă©chelle de valeur ou de notation, rĂ©fĂ©rencĂ©e dans l’espace (global/local) et le temps permettant de juger un rĂ©sultat. (ex : Moyenne sur les rĂ©sultats d’un ensemble d’hommes, de rĂ©gion ou de nation (valable dans le cas oĂą les situations comparĂ©es prĂ©sentent suffisamment de similitude en terme gĂ©ographique, climatique, culturel, de niveau de vie ou d’industrialisation)
  • d'une valeur zĂ©ro, qui peut par exemple ĂŞtre une valeur historique estimĂ©e de l’état prĂ©-industriel, ou “ valeur originelle ”, correspondant Ă  un lieu considĂ©rĂ© comme peu affectĂ© par les activitĂ©s humaines.

Objet de l'indicateur

Un indicateur environnemental de développement (durable ou non) est un outil d’analyse, d’information, de communication et d’incitation (Ces indicateurs, quand ils sont connus, stimulent l’application de mesures plus efficaces lorsqu’une situation tarde à s’améliorer) - Il simplifie l’information pour mettre en lumière des phénomènes parfois complexes. - Il quantifie l’information, sous la forme d’une mesure simple ou d’une mesure agrégée (de données multiples et disparates) dont on suit l’évolution ou que l’on compare à des valeurs de références (objectif politique, valeur limite, valeur-guide). Ce suivi (monitoring), selon les besoins et possibilités peut tendre vers le temps réel, et éventuellement être géo-référencé sur Système d'information géographique (SIG).

  • Il a pour but de :
    • comparer des objets diffĂ©rents (dans l’espace et le temps),
    • dĂ©celer les grandes tendances, (aspect prospectif)
    • dĂ©terminer des modèles, des rĂ©ponses, des axes et des prioritĂ©s politiques (aide Ă  la dĂ©cision),
    • coordonner et de mettre en pratique les plans proposĂ©s (planification),
    • mesurer le niveau de performance des rĂ©ponses (Ă©valuation des actions et des politiques).

Ce qu'on cherche Ă  mesurer

  • les impacts d’un produit, d’une activitĂ© ou du dĂ©veloppement,
  • les dĂ©rives ou progrès par rapport Ă  des valeurs prĂ©cĂ©demment enregistrĂ©es ou Ă  des objectifs (amĂ©lioration ou dĂ©gradation par rapport Ă  des valeurs-cibles qui peuvent Ă©ventuellement changer dans le temps ou l’espace),
  • les pressions exercĂ©es par l’ensemble ou une partie de la sociĂ©tĂ© sur l’environnement ou sur des groupes socio-Ă©conomiques particuliers,
  • l’impact et la dĂ©termination de la responsabilitĂ© effective de groupes socio-Ă©conomiques dans les divers phĂ©nomènes Ă©tudiĂ©s.

On cherche parfois à mesurer globalement et localement, dans l’espace et dans le temps, c’est-à-dire que l’on veut aussi apprécier des impacts différés dans l’espace, sur la biosphère et sur les générations futures.

Deux grands groupes

  • Les indicateurs simples,
    • Avantage : ils mesurent ce que l’on cherche
    • InconvĂ©nient : ils ne mesurent que ce que l’on cherche
  • Les indicateurs liĂ©s rĂ©pondant au modèle P-E-R Pression-État-RĂ©ponse (ex : indicateurs environnementaux OCDE) qui produisent des indices de performance, qui sont eux-mĂŞmes fonction...
  1. d’indicateurs de pression (activité humaine, divisés en indicateurs de flux qui mesurent quantitativement des émissions ou des prélèvements dans le milieu et indicateurs d’impacts qui mesurent les impacts sur la qualité des écosystèmes),
  2. d’indicateurs d’état caractérisant au moment de l’étude le degré d’artificialisation, d’eutrophisation, perte en biodiversité, degré de morcellement des continuums biologiques, la capacité de l’environnement à cicatriser, à absorber ces pressions. Ces indicateurs se définissent en fonction d’une cible ou d’un état-référence (à définir), afin d’aider à la décision, et se référant à des valeurs réglementaires...
  3. d’indicateurs de réponse socio-économique qui caractérisent les actions mises en œuvre par la société pour rendre la pression sur le milieu acceptable par ce dernier (ex : mesures de gestion restauratoire des habitats et infrastructures naturelles). Ils se définissent par rapport à des valeurs-objectifs ou réglementaires pour valider la pertinence des mesures prises et par rétroaction éventuellement réorienter les actions.

Avantage du système P-E-R : C'est un système simple, qui structure et classe les indicateurs, et permet de planifier et modéliser en mettant en lumière certains impacts indirects. Ils permettent de tester l’effet rétroactif de l’action sur différents paramètres,
Inconvénient : Ce sont ceux de la simplification (si on n’utilise pas les bioindicateurs par exemple) d'où naît le risque de manquer les effets cachés, les phénomènes induits par les synergies, ou de ne pas prévoir certains effets freinés par l’inertie des systèmes géo-biologiques.

Le Vivant ou des réalités biologiques sont mieux suivis par des bioindicateurs, dont l’homme peut éventuellement faire partie.

Il existe différentes sortes de modèles apparentés au modèle originel P-E-R de l'OCDE, voir Pression-État-Réponse. Ces modèles peuvent rendre compte des phénomènes économiques, sociaux, et institutionnels.

La mesure

L’indicateur est un rapport (exprimé en %) de la donnée actuellement mesurée à sa valeur cible (ou guide). La somme des rapports des indicateurs thématiques à leurs valeurs-cibles correspondantes (en %) produit un indice de performance globale de la politique de développement et en l’occurrence de sa soutenabilité. Les objectifs sont : - scientifiques (connaissance et monitoring), politiques (planification, aide à la décision, prospective, état des lieux, gestion, organisation et contrôles locaux et globaux, évaluation des impacts et des performances des politiques, rétroactions) et pédagogiques (sensibilisation du public, des techniciens et des décideurs, écocitoyenneté). La question du choix des indicateurs implique une réflexion sur leurs limites, leur pertinence (sensibilité, représentativité, pertinence des valeurs-guides, des seuils, accessibilité aux données, indépendance à l’égard du champ de la conjoncture socio-économique), la manière dont on les utilisera, et la construction d’un modèle qui décrit la situation globale en fonction de ces indicateurs. Ce modèle est testé sur la base de situations passées et doit permettre de réaliser des prospectives. Il permet de définir et priorité les paramètres sur lesquels l’action politique doit porter et être mesurée. Le choix de l’indicateur est scientifique et politique. Il est recommandé de valider les indicateurs par des commissions thématiques de ce double point de vue.

Conditions minimales

Un indicateur (résumant éventuellement une somme d’indicateurs agrégés) doit :

  • ĂŞtre durablement pertinent (ou remplacĂ© par une sĂ©rie d’indicateurs utilisables successivement selon les Ă©poques et les contextes en fonction de la variabilitĂ© de sa sensibilitĂ© ou de sa pertinence dans le temps)... Par ex, les bioindicateurs d’utilisation plus complexes sont plus fiable pour mesurer l’état de l’environnement que les indicateurs classiques de teneurs en polluants qui ne tiennent pas compte des synergies ni ne mesurent tous les paramètres.
  • ĂŞtre cohĂ©rent, prĂ©cis, sensible et validĂ© scientifiquement par l’ensemble des utilisateurs publics et privĂ©s (mais les problèmes de la validitĂ© de l’expertise, de l’interprĂ©tation des donnĂ©es et de la vĂ©rification de la saisie existent), et reproductible... Il faut donc que des valeurs de rĂ©fĂ©rences reconnues existent.
  • ĂŞtre accessible, dans un rapport CoĂ»t/bĂ©nĂ©fice/temps acceptable
  • ĂŞtre fiable, c’est-Ă -dire prĂ©senter une qualitĂ© rĂ©gulière des mesures (afin de limiter les problèmes posĂ©s par les valeurs physiques ou monĂ©taires diffĂ©rentes selon les Ă©poques et les lieux les mesures peuvent ĂŞtre alignĂ©es sur des valeurs “ universelles ”, telles les besoins primaires, les Ă©quivalents habitants, Ă©quivalent toxique, le prix du pain, ou sur des grandeurs sans unitĂ© comme des pourcentages)
  • Ă©ventuellement se prĂŞter Ă  l’agrĂ©gation avec d’autres donnĂ©es (problèmes d’échelles)
  • tenir compte des diffĂ©rentes Ă©chelles de mesures ou d’apprĂ©ciation (global/local)et des caractĂ©ristiques locales (ex zones urbaines)
  • ĂŞtre suffisamment dĂ©finis et souples pour s’adapter aux changements Ă©ventuels de mĂ©thodes d’analyse...
  • ĂŞtre utilisable et comprĂ©hensible par le public (ex sous forme de cartographies Ă©volutives, thĂ©matiques et de synthèse, graphes commentĂ©s, etc.)

Représentation

On cherche à représenter graphiquement, visuellement ce que l'indicateur décrit plutôt que de présenter des tableaux de chiffres. Des unités abstraites comme les tonnes équivalent pétrole (TEP), les kWh, les tonnes équivalent carbone (TEC) peuvent être traduites métaphoriquement, visuellement, ou après les avoir converties en une unité plus facile à appréhender pour le cerveau humain (des hectares consommés par exemple, dans le cas de l'Empreinte écologique).

Annexes

Articles connexes

Lien externe

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