Cyclone tropical
Un cyclone tropical est un type de cyclone (dĂ©pression) qui prend forme dans les ocĂ©ans de la zone intertropicale Ă partir d'une perturbation atmosphĂ©rique qui s'organise en dĂ©pression tropicale puis en tempĂȘte. Son stade final est connu sous divers noms Ă travers le monde : ouragan dans l'Atlantique nord et le Pacifique Nord-Est, typhon en Asie de l'Est et cyclone dans les autres bassins ocĂ©aniques.
Type |
Type of cyclone (d) |
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Usage |
Cyclone des régions tropicales à centre chaud |
Structurellement, un cyclone tropical est une large zone de nuages d'orage en rotation accompagnĂ©e de vents forts. On peut les classer dans la catĂ©gorie des systĂšmes convectifs de mĂ©so-Ă©chelle puisqu'ils ont un diamĂštre infĂ©rieur Ă une dĂ©pression classique, dite « synoptique », et que leur source d'Ă©nergie principale est le dĂ©gagement de chaleur latente causĂ© par la condensation de la vapeur d'eau en altitude dans leurs orages. Le cyclone tropical est semblable Ă une machine thermique, au sens de la thermodynamique. Le dĂ©gagement de chaleur latente dans les niveaux supĂ©rieurs de la tempĂȘte Ă©lĂšve la tempĂ©rature Ă l'intĂ©rieur du cyclone de 15 Ă 20 °C au-dessus de la tempĂ©rature ambiante dans la troposphĂšre Ă l'extĂ©rieur du cyclone. Pour cette raison, les cyclones tropicaux sont des tempĂȘtes à « noyau chaud ».
Les cyclones tropicaux sont redoutés pour le caractÚre destructeur de leurs pluies torrentielles et de leurs vents. Ils sont classés parmi les risques naturels les plus courants et font chaque année des centaines, voire des milliers de victimes. Les régions les plus menacées ont mis en place des mesures de surveillance météorologique, coordonnée par l'Organisation météorologique mondiale, ainsi que des programmes de recherche et de prévision de la trajectoire et la vitesse de déplacement des cyclones.
Classification et terminologie
Origine du terme
Le terme cyclone, appliquĂ© aux cyclones tropicaux, a Ă©tĂ© forgĂ© par le Capitaine de navire anglais Henry Piddington (1797 â 1858) Ă la suite de ses Ă©tudes sur la terrible tempĂȘte tropicale de 1789 qui avait tuĂ© plus de 20 000 personnes dans la ville cĂŽtiĂšre indienne de Coringa. En 1844, il publia ses travaux sous le titre The Horn-book for the Law of Storms for the Indian and China Seas (MĂ©moires sur les tempĂȘtes de l'Inde[2]). Les marins du monde reconnurent la grande qualitĂ© de ses travaux et le nommĂšrent prĂ©sident de la Marine Court of Inquiry (Cour de marine) de Calcutta. En 1848, dans une nouvelle version agrandie et complĂ©tĂ©e de son livre, The Sailor's Horn-book for the Law of Storms (Guide du marin sur la loi des tempĂȘtes[3]), ce pionnier de la mĂ©tĂ©orologie compara le phĂ©nomĂšne mĂ©tĂ©orologique Ă un serpent s'enroulant en cercle, kyklos en grec, d'oĂč cyclone[2] - [4].
Louis Froc (1859-1932) a Ă©tĂ© surnommĂ© le « pĂšre ou le prĂȘtre des typhons » pour avoir organisĂ© le premier rĂ©seau d'observation permettant de prĂ©voir et suivre les typhons en mer de Chine Ă la fin du XIXe siĂšcle et au dĂ©but du XXe siĂšcle[5] - [6].
Nomenclature
Les cyclones tropicaux sont divisĂ©s en trois stades de vie : les dĂ©pressions tropicales, les tempĂȘtes tropicales, et un troisiĂšme groupe dont le nom varie selon les rĂ©gions. Ces stades sont en fait trois niveaux d'intensitĂ© et d'organisation qu'un cyclone tropical peut ou non atteindre. On retrouve donc dans l'ordre croissant d'intensitĂ© :
- la dépression tropicale. C'est un systÚme organisé de nuages, d'eau et d'orages avec une circulation cyclonique fermée en surface et des vents dont la vitesse maximale est inférieure à 17 m/s (soit 63 km/h) ;
- la tempĂȘte tropicale. C'est un systĂšme cyclonique dont les vents ont une vitesse maximum comprise entre 17 et 33 m/s (soit entre 63 et 117 km/h) ;
- l'ouragan/typhon/cyclone. C'est un systĂšme cyclonique dont les vents ont une vitesse qui excĂšde 33 m/s (environ 118 km/h) et qui a un Ćil dĂ©gagĂ© en son centre.
Le terme utilisé pour désigner les cyclones tropicaux supérieurs varie selon les régions, comme suit[7] :
- ouragan dans l'Atlantique Nord et l'ocĂ©an Pacifique Ă l'est de la ligne de changement de date. L'origine du mot est contestĂ©e : d'huricĂĄn, du caraĂŻbe pour « dieux du mal »[8] - [9] ou « dieu des tempĂȘtes »[10], ou encore de l'arawak huracana signifiant « vent d'Ă©tĂ© » ;
- typhon dans le Pacifique Nord Ă l'ouest de la ligne de changement de date. Le mot viendrait du grec ancien Î€Ï ÏÏÎœ / tuphĆn, un monstre de la mythologie grecque responsable des vents chauds, et qui aurait voyagĂ© vers l'Asie par l'arabe (tĂ»fĂąn) puis rĂ©cupĂ©rĂ© par les navigateurs portugais (tufĂŁo). D'autre part, les Chinois utilisent 鹱鹚 (grand vent) prononcĂ© tai fung en cantonais (voir Wiktionnaire), et le Japonais donne sur le mĂȘme Ă©tymon taifĂ» ;
- cyclone tropical dans le Pacifique Sud et dans l'ocĂ©an Indien. Cependant, on utilise localement le terme de forte tempĂȘte tropicale dans l'ocĂ©an Indien Nord ;
- dans l'Atlantique Sud, le terme à utiliser n'est pas déterminé. Jusqu'à présent, on n'a répertorié qu'un seul systÚme de ce type en raison des conditions défavorables dans cette région.
Cette terminologie est définie par l'Organisation météorologique mondiale (OMM). En d'autres endroits dans le monde, les cyclones tropicaux ont reçu les noms de baguio aux Philippines, de chubasco au Mexique et taino en Haïti. Le terme willy-willy retrouvé souvent dans la littérature comme un terme local en Australie est erroné car il désigne en fait un tourbillon de poussiÚre[11] - [12].
Catégories
Les ingrédients d'un cyclone tropical incluent une perturbation météorologique préexistante, des mers tropicales chaudes, de l'humidité, et des vents relativement faibles en altitude. Si les conditions requises persistent suffisamment longtemps, elles peuvent se combiner pour produire les vents violents, les vagues élevées, les pluies torrentielles, et les inondations qui sont associées à ce phénomÚne.
Comme mentionnĂ© antĂ©rieurement, le systĂšme devient d'abord une dĂ©pression tropicale, puis une tempĂȘte et on utilise ensuite des catĂ©gories d'intensitĂ© qui varient selon le bassin. La dĂ©finition de vents soutenus, recommandĂ©e par l'OMM, pour cette classification est une moyenne sur dix minutes. Cette dĂ©finition est adoptĂ©e par la plupart des pays mais quelques pays utilisent une pĂ©riode de temps diffĂ©rente. Les Ătats-Unis, par exemple, dĂ©finissent les vents soutenus en vertu d'une moyenne d'une minute, mesurĂ©e Ă 10 mĂštres au-dessus de la surface[13].
Une échelle de 1 à 5 est utilisée pour catégoriser les ouragans de l'Atlantique nord selon la force de leurs vents : l'échelle de Saffir-Simpson. Un ouragan de catégorie 1 a les vents les plus faibles, alors qu'un ouragan de catégorie 5 est le plus intense[14] - [15]. Dans d'autres bassins, on utilise une nomenclature différente que l'on retrouve dans le tableau ci-dessous.
Classification des systÚmes tropicaux sur le bassin (vent moyen sur 10 minutes, sauf sur 1 minute pour les centres américains)[14] - [16] | ||||||||
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Ăchelle de Beaufort | Vents soutenus sur 10 minutes (nĆuds) | OcĂ©an Indien nord Service mĂ©tĂ©orologique indien | OcĂ©an Indien sud-ouest MĂ©tĂ©o-France | Australie Bureau of Meteorology | Pacifique sud-ouest Fiji Meteorological Service | Pacifique nord-ouest Agence mĂ©tĂ©orologique du Japon | Pacifique nord-ouest Joint Typhoon Warning Center | Pacific nord-est et Atlantique nord National Hurricane Center et Central Pacific Hurricane Center |
0â6 | <28 | DĂ©pression | Perturbation tropicale | DĂ©pression tropicale | DĂ©pression tropicale | DĂ©pression tropicale | DĂ©pression tropicale | DĂ©pression tropicale |
7 | 28â29 | DĂ©pression profonde | DĂ©pression tropicale | |||||
30â33 | TempĂȘte tropicale | TempĂȘte tropicale | ||||||
8â9 | 34â47 | TempĂȘte cyclonique | TempĂȘte tropicale modĂ©rĂ©e | Cyclone tropical (1) | Cyclone tropical | TempĂȘte tropicale | ||
10 | 48â55 | TempĂȘte tropicale sĂ©vĂšre | Forte tempĂȘte tropicale | Cyclone tropical (2) | TempĂȘte tropicale sĂ©vĂšre | |||
11 | 56â63 | Typhon | Ouragan (1) | |||||
12 | 64â72 | TempĂȘte tropicale trĂšs sĂ©vĂšre | Cyclone tropical | Cyclone tropical sĂ©vĂšre (3) | Typhon | |||
73â85 | Ouragan (2) | |||||||
86â89 | Cyclone tropical sĂ©vĂšre (4) | Ouragan majeur (3) | ||||||
90â99 | Cyclone tropical intense | |||||||
100â106 | Ouragan majeur (4) | |||||||
107â114 | Cyclone tropical sĂ©vĂšre (5) | |||||||
115â119 | Cyclone tropical trĂšs intense | Super typhon | ||||||
>120 | Super tempĂȘte cyclonique | Ouragan majeur (5) |
Le National Hurricane Center (le centre de prĂ©vision des cyclones tropicaux aux Ătats-Unis) classifie les ouragans de catĂ©gorie 3 (178 km/h) et plus comme Ă©tant des ouragans majeurs. Le Joint Typhoon Warning Center classifie les typhons dont les vents atteignent au moins (241 km/h) comme Ă©tant des « super typhons »[17]. Cependant, toute classification est relative, car des cyclones de catĂ©gories infĂ©rieures peuvent tout de mĂȘme causer des dommages plus importants que ceux des catĂ©gories supĂ©rieures, selon l'endroit frappĂ© et les dangers qu'ils provoquent. Les tempĂȘtes tropicales peuvent elles aussi causer de graves dommages et des pertes en vies humaines, surtout en raison des inondations.
DĂ©nomination des cyclones
Le nom de baptĂȘme d'un cyclone se compose en italiques. Le fait de donner un nom aux cyclones tropicaux remonte Ă plus de deux siĂšcles (XVIIIe siĂšcle). Cela rĂ©pond au besoin de diffĂ©rencier chaque Ă©vĂ©nement des prĂ©cĂ©dents. Ainsi les Espagnols donnaient au cyclone le nom du saint patron du jour. Par exemple, les ouragans ayant frappĂ© Porto Rico le , puis Ă la mĂȘme date en 1928, s'appellent tous les deux San Felipe[18] (Saint-Philippe). Cependant, celui de 1928 avait frappĂ© la veille la Guadeloupe et reste appelĂ© sur cette Ăźle le « Grand Cyclone ».
La premiÚre utilisation de noms de personnes donnés à ces systÚmes fut amorcée par Clement Lindley Wragge, un météorologiste australien du début du XXe siÚcle. Il prenait des prénoms de femmes, des noms de politiciens qu'il n'aimait pas, des noms historiques et mythologiques[19] - [20].
L'armée américaine, du début du XXe siÚcle jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, avait l'habitude d'utiliser l'alphabet phonétique des transmissions militaires avec l'année. De leur cÎté, les météorologistes de l'American Air Force (précurseur de la US Air Force) et de la US Navy du théùtre Pacifique, pendant la Seconde Guerre mondiale, donnaient des prénoms féminins aux cyclones tropicaux[19]. En 1950, le systÚme d'alphabet phonétique (Able, Baker, Charlie, etc.) fut officialisé dans l'Atlantique nord par le service météorologique américain (National Weather Service). En 1953, la liste répétitive fut remplacée par une autre liste utilisant exclusivement des prénoms féminins et en 1954, la liste précédente fut reprise mais il fut décidé de changer de liste chaque année[19].
Depuis 1979, Ă la suite des critiques des mouvements fĂ©ministes, les ouragans reçoivent des prĂ©noms alternativement masculins et fĂ©minins (en anglais, espagnol et français) dans le bassin atlantique[19]. Un principe de cycles fut aussi Ă©tabli : basĂ© sur six ans et six listes, les annĂ©es paires dĂ©butent par un prĂ©nom masculin, les annĂ©es impaires par un prĂ©nom fĂ©minin. Ainsi la liste de 2000 est la mĂȘme que celle de 1994 ; la liste de 2001 reprend celles de 1989 et 1995. Les six listes prĂ©voient 21 prĂ©noms courants de A Ă W mais sans Q ni U, plutĂŽt pauvres en prĂ©noms. Ensuite, il est prĂ©vu d'utiliser les lettres de l'alphabet grec. En 2005, annĂ©e de record avec 27 cyclones, la liste fut totalement utilisĂ©e jusqu'Ă Wilma, puis jusqu'Ă la lettre grecque ZĂȘta.
Comme les cyclones tropicaux ne se limitent pas au bassin Atlantique, des listes similaires sont élaborées pour les différents secteurs des océans Atlantique, Pacifique et Indien. Dans le bassin de l'océan Atlantique, le National Hurricane Center (NHC) de Miami est officiellement chargé de nommer les cyclones. Le bassin de l'océan Pacifique est divisé en plusieurs secteurs vu son étendue. Le NHC de Miami nomme ceux de la portion Est, le Central Pacific Hurricane Center de Honolulu baptise ceux du centre-nord, le centre japonais ceux du nord-ouest et le sud-ouest revient au Bureau of Meteorology (BOM) australien et aux centres météorologiques des Fidji et de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
La dĂ©nomination dans l'ocĂ©an Indien revient au BOM, au service mĂ©tĂ©orologique indien et au centre mĂ©tĂ©orologique de l'Ăle Maurice, selon le secteur. Dans les secteurs nord, sous-continent indien et Arabie, les cyclones n'Ă©taient pas nommĂ©s avant 2006 alors que ceux du secteur sud-ouest ont des noms depuis la saison 1960 - 1961[19].
Les noms restent des prénoms dans l'Atlantique nord et le Pacifique nord-est, mais ailleurs les différents pays soumettent à l'OMM des noms de fleurs, d'oiseaux, etc., pas nécessairement dans un ordre alphabétique[19]. Lors de graves cyclones, les noms de ces derniers sont supprimés des listes et remplacés afin de ne pas choquer la population en lui rappelant de trop mauvais souvenirs. Ainsi, dans la liste 2004, Matthew a remplacé le nom de Mitch car l'Ouragan Mitch tua environ 18 000 personnes en Amérique centrale en 1998.
Lieux de formation
Presque tous les cyclones tropicaux se forment Ă moins de 30° de l'Ă©quateur et 87 % Ă moins de 20° de celui-ci. Comme la force de Coriolis donne aux cyclones leur rotation initiale, ceux-ci se dĂ©veloppent cependant rarement Ă moins de 10° de l'Ă©quateur (la composante horizontale de la force de Coriolis est nulle Ă l'Ă©quateur). L'apparition d'un cyclone tropical Ă l'intĂ©rieur de cette limite est toutefois possible si une autre source de rotation initiale se manifeste. Ces conditions sont extrĂȘmement rares et de telles tempĂȘtes se produisent, croit-on, moins d'une fois par siĂšcle.
La plupart des cyclones tropicaux apparaissent dans une bande d'orages tropicaux qui encercle le globe terrestre, et qu'on appelle la zone de convergence intertropicale (ZCIT). Leur parcours affecte le plus souvent des zones au climat tropical et au climat subtropical humide. De par le monde, on rapporte en moyenne 80 cyclones tropicaux par année.
Bassins principaux
Bassin océanique | Centre responsable |
---|---|
Atlantique nord | National Hurricane Center (Miami) |
Pacifique Nord-est | National Hurricane Center (Miami) |
Pacifique Centre-nord | Central Pacific Hurricane Center (Honolulu) |
Pacifique Nord-ouest | Agence météorologique du Japon (Tokyo) |
Pacifique Sud et Sud-ouest | Fiji Meteorological Service (Nadi)â Meteorological Service of New Zealand Limited (Wellington) Papua New Guinea National Weather Service (Port Moresby)â Bureau of Meteorology (Darwin et Brisbane)â |
Indien Nord | India Meteorological Department (New Delhi) |
Indien Sud-ouest | Météo-France (La Réunion) |
Indien Sud-est | Bureau of Meteorologyâ (Perth) Meteorology and Geophysical Agency of Indonesia (Jakarta)â |
â : Indique un centre d'avertissements des cyclones tropicaux | |
Il existe sept principaux bassins de formation des cyclones tropicaux[21] :
- l'ouest du Pacifique Nord : les cyclones tropicaux dans cette rĂ©gion affectent souvent la Chine et TaĂŻwan, le Japon et les Philippines. Ils y sont appelĂ©s typhons (du chinois :ăć° éŁ(taifeng)). C'est de loin le bassin le plus actif, comptant pour le tiers de tous les cyclones tropicaux dans le monde. Les agences mĂ©tĂ©orologiques nationales, ainsi que le Joint Typhoon Warning Center (JTWC) sont responsables de l'Ă©mission des prĂ©visions et des avertissements dans ce bassin ;
- l'est du Pacifique Nord : il s'agit de la deuxiĂšme zone la plus active au monde, et aussi la plus dense (le plus grand nombre de tempĂȘtes dans une zone relativement rĂ©duite d'ocĂ©an). Les tempĂȘtes qui se dĂ©veloppent dans ce bassin peuvent atteindre l'ouest du Mexique, HawaĂŻ et trĂšs rarement la Californie. Le Central Pacific Hurricane Center est responsable des prĂ©visions pour la partie ouest de cette zone, et le National Hurricane Center est chargĂ© de la partie est ;
- l'ouest du Pacifique Sud : les cyclones dans cette région affectent généralement l'Australie et l'Océanie. Ils sont suivis et prévus par l'Australie et la Nouvelle-Guinée. Ils atteignent parfois la Nouvelle-Calédonie ;
- le nord de l'ocĂ©an Indien : on divise ce bassin en deux rĂ©gions, le golfe du Bengale et la mer d'Arabie. Le golfe du Bengale domine le dĂ©compte, avec 5 Ă 6 fois plus de cyclones que la mer d'Arabie. Les cyclones qui se forment dans ce bassin sont historiquement les plus meurtriers. Notons particuliĂšrement le cyclone de Bhola de 1970, qui fit 200 000 victimes. Les pays affectĂ©s par ce bassin incluent l'Inde, le Bangladesh, le Sri Lanka, la ThaĂŻlande, la Birmanie et le Pakistan. Chacun de ces pays Ă©met des prĂ©visions et des avertissements. En de rares occasions, un cyclone provenant de ce bassin peut affecter la PĂ©ninsule Arabique : en 1981 lorsqu'une tempĂȘte tropicale a touchĂ© le dĂ©troit d'Ormuz et le sultanat d'Oman et dĂ©versĂ© des quantitĂ©s d'eau totalement inhabituelles dans cette rĂ©gion (65 millimĂštres Ă Mascate) ;
- le sud-est de l'ocĂ©an Indien : les cyclones apparaissant dans cette rĂ©gion affectent l'Australie et l'IndonĂ©sie. Ils sont suivis et prĂ©vus par ces pays. Ils touchent Ă©galement les Ăles Cocos et l'ile Christmas ;
- le sud-ouest de l'ocĂ©an Indien : il s'agit du bassin le moins bien compris, en raison d'un manque de donnĂ©es historiques. Ces cyclones affectent Madagascar, le Mozambique, l'Ăźle de La RĂ©union, l'ile Rodrigues, l'Ăźle Maurice, les Comores (dont Mayotte), la Tanzanie et le Kenya. Les prĂ©visions pour ces cyclones sont Ă©mises par le Centre mĂ©tĂ©orologique rĂ©gional spĂ©cialisĂ© cyclones de La RĂ©union, service de MĂ©tĂ©o-France. Les baptĂȘmes sont par contre rĂ©alisĂ©s par le centre mĂ©tĂ©orologique de l'Ăźle Maurice et par celui de Madagascar ;
- l'Atlantique nord : c'est le bassin tropical le plus Ă©tudiĂ©. Il inclut l'ocĂ©an Atlantique, la mer des CaraĂŻbes et le Golfe du Mexique. Le nombre de cyclones tropicaux formĂ©s dans ce bassin varie grandement d'une annĂ©e Ă l'autre, entre un seul et une vingtaine. Ils y sont appelĂ©s ouragans (de l'espagnol huracĂĄn). Les Ătats-Unis, le Mexique, l'AmĂ©rique centrale, les CaraĂŻbes et le Canada peuvent ĂȘtre affectĂ©s par ces cyclones. Les prĂ©visions pour ces cyclones sont Ă©mises pour tous les pays de la rĂ©gion par le National Hurricane Center, basĂ© Ă Miami (Floride) ; le Centre canadien de prĂ©vision d'ouragan, basĂ© Ă Halifax (Nouvelle-Ăcosse) Ă©met des prĂ©visions et des avertissements concernant les cyclones tropicaux qui menacent le territoire et les eaux canadiennes.
Zones de formation inhabituelles
Les zones suivantes produisent trĂšs rarement des cyclones tropicaux :
- l'Atlantique Sud : des eaux moins chaudes (courant de Benguela), l'absence d'une zone de convergence inter-tropicale, et la prĂ©sence de cisaillement vertical du vent contribuent Ă rendre trĂšs difficile le dĂ©veloppement de cyclones tropicaux dans cette rĂ©gion. On y a toutefois observĂ© deux cyclones tropicaux : en 1991, une faible tempĂȘte tropicale au large de l'Afrique (qui a touchĂ© l'Ăźle Sainte-HĂ©lĂšne), et le cyclone Catarina (parfois aussi appelĂ© Aldonça), qui frappa la cĂŽte brĂ©silienne en 2004 ;
- le centre du Pacifique Nord : le cisaillement dans cette zone limite grandement les chances de développement de cyclones tropicaux. Toutefois, cette région est souvent fréquentée par des cyclones nés dans le bassin beaucoup plus favorable de l'est du Pacifique Nord ;
- la MĂ©diterranĂ©e : des tempĂȘtes qui semblent apparentĂ©es par leur structure Ă des cyclones tropicaux se produisent parfois dans le bassin mĂ©diterranĂ©en. De telles tempĂȘtes, appelĂ©es Medicanes, ont Ă©tĂ© signalĂ©es en septembre 1947, septembre 1969, janvier 1982, septembre 1983, janvier 1995 et novembre 2011. La nature tropicale de ces tempĂȘtes reste matiĂšre Ă dĂ©bats ;
- Grands Lacs (AmĂ©rique du Nord) : bien que trĂšs au nord, la grande superficie de ces lacs peut devenir un terrain propice au dĂ©veloppement convectif intense quand leur tempĂ©rature est Ă son maximum et que de l'air trĂšs froid d'altitude y passe en automne. Une tempĂȘte en 1996 (voir Cyclone de 1996 sur le Lac Huron) sur le Lac Huron avait des caractĂ©ristiques similaires Ă celles d'un cyclone tropical ou subtropical, dont un Ćil au centre durant un temps bref[22] ;
- le Pacifique Sud : sans ĂȘtre une rĂ©gion Ă fort risque, le Pacifique Sud Ă l'est du mĂ©ridien 180 n'est pas Ă©pargnĂ© par les perturbations de ce type. Entre 1831 et 1998 au moins 30 cyclones (vent moyen Ă©gal ou supĂ©rieur Ă 118 km/h) et environ 22 tempĂȘtes tropicales (90 km/h < vent moyen < 118 km/h) ont affectĂ© les Ăles Cook et la PolynĂ©sie française dont 16 cyclones et 4 tempĂȘtes entre 1981 et 1991. Ces nombres sont probablement sous-estimĂ©s en raison de donnĂ©es inexistantes ou incomplĂštes jusqu'en 1940. Le cyclone de 1906 qui frappa Anaa dans l'archipel des Tuamotu emporta, par submersion de l'atoll par la houle, environ une centaine (de 95 Ă 130 selon les rapports) de ses habitants en mer[23]. Cet inventaire ne prend pas en compte des phĂ©nomĂšnes ayant pris naissance Ă l'est du 180e qui ont Ă©voluĂ© vers l'ouest, Ă©pargnant la PolynĂ©sie française.
Saisonnalité
Sur l'ensemble du globe, la fréquence des cyclones tropicaux atteint son maximum vers la fin de l'été, lorsque l'eau est la plus chaude. Chaque bassin a toutefois ses propres caractéristiques saisonniÚres :
- dans l'Atlantique nord, une saison des ouragans bien démarquée commence au début juin et se termine fin novembre, avec une forte poussée au début de septembre[24] ;
- le nord-est du Pacifique a une période d'activité plus large mais similaire à celle de l'Atlantique ;
- le nord-ouest du Pacifique produit des cyclones tropicaux toute l'année, avec un minimum en février et une pointe au début de septembre ;
- dans le bassin du nord de l'océan Indien, les cyclones sont plus fréquents d'avril à décembre, avec des pointes en mai et en novembre ;
- dans l'hémisphÚre sud, la formation de cyclones tropicaux commence à la fin octobre et se termine en mai. Les pointes surviennent en mi-février et début mars.
Voici un tableau récapitulatif qui donne les moyennes d'événements annuels par zone, classées par ordre de fréquence décroissante :
Bassin | DĂ©but | Fin | TempĂȘtes tropicales (> 34 nĆuds) |
Cyclones tropicaux (> 63 nĆuds) |
CatĂ©gorie 3+ (> 95 nĆuds) |
---|---|---|---|---|---|
Nord-ouest du Pacifique | Avril | Janvier | 26,7 | 16,9 | 8,5 |
Sud de l'océan Indien | Octobre | Mai | 20,6 | 10,3 | 4,3 |
Nord-est du Pacifique | Mai | Novembre | 16,3 | 9,0 | 4,1 |
Nord-Atlantique | Juin | Novembre | 10,6 | 5,9 | 2,0 |
Australie et sud-ouest du Pacifique | Octobre | Mai | 10,6 | 4,8 | 1,9 |
Nord de l'océan Indien | Avril | Décembre | 5,4 | 2,2 | 0,4 |
Formation et développement
L'importance de la condensation comme source principale d'énergie différencie les cyclones tropicaux des autres phénomÚnes météorologiques, comme les dépressions des latitudes moyennes qui puisent leur énergie plutÎt dans les gradients de température préexistants dans l'atmosphÚre. Pour conserver la source d'énergie de sa machine thermodynamique, un cyclone tropical doit demeurer au-dessus de l'eau chaude qui lui apporte l'humidité atmosphérique nécessaire. Les forts vents et la pression atmosphérique réduite au sein du cyclone stimulent l'évaporation, ce qui entretient le phénomÚne.
La formation des cyclones tropicaux est toujours un sujet de recherche scientifique intense, et n'est pas encore complÚtement comprise. En général, la formation d'un cyclone tropical requiert cinq facteurs[27] - [28] :
- la tempĂ©rature de la mer doit dĂ©passer 26,5 °C jusqu'Ă une profondeur d'au moins 60 m, avec une tempĂ©rature des eaux de surface atteignant ou dĂ©passant 28 Ă 29 °C. L'eau chaude est la source d'Ă©nergie des cyclones tropicaux. Lorsque ces tempĂȘtes se dĂ©placent sur l'intĂ©rieur des terres ou sur des eaux plus froides, elles faiblissent rapidement ;
- les conditions doivent ĂȘtre favorables Ă la formation d'orages. La tempĂ©rature atmosphĂ©rique doit diminuer rapidement avec l'altitude, et la troposphĂšre moyenne doit ĂȘtre relativement humide ;
- une perturbation atmosphérique préexistante. Le mouvement vertical ascendant au sein de la perturbation aide à l'amorçage du cyclone tropical. Un type de perturbation atmosphérique relativement faible, sans rotation, appelé onde tropicale sert généralement de point de départ à la formation des cyclones tropicaux ;
- une distance de plus de 10 ° de l'équateur. La force de Coriolis amorce la rotation du cyclone et contribue à son maintien. Dans les environs de l'équateur, la composante horizontale de la force de Coriolis est quasi nulle (nulle à l'équateur), ce qui interdit le développement de cyclones ;
- absence de cisaillement vertical du vent (un changement de force ou de direction du vent avec l'altitude). Trop de cisaillement endommage ou dĂ©truit la structure verticale d'un cyclone tropical, ce qui empĂȘche ou nuit Ă son dĂ©veloppement.
à l'occasion, un cyclone tropical peut se former en dehors de ces conditions. En 2001, le typhon Vamei s'est formé à seulement 1,5 ° au nord de l'équateur, à partir d'une perturbation préexistante et des conditions atmosphériques relativement fraßches reliées à la mousson. On estime que les facteurs qui ont mené à la formation de ce typhon ne se répÚtent que tous les 400 ans. Il est également arrivé que des cyclones se soient développés avec des températures de surface de la mer à 25 ° ou moins (comme l'ouragan Vince en 2005).
Quand un cyclone tropical de l'Atlantique atteint les latitudes moyennes et prend sa course vers l'est, il peut se ré-intensifier sous la forme d'une dépression de type barocline (aussi appelée frontale). De telles dépressions des latitudes moyennes sont parfois violentes et peuvent à l'occasion conserver des vents de force d'ouragan lorsqu'elles atteignent l'Europe.
Structure
Un cyclone tropical intense comprend les éléments suivants[29] :
- une dépression : tous les cyclones tropicaux sont en rotation autour d'une zone de basse pression atmosphérique à la surface de la Terre. Les pressions mesurées au centre des cyclones tropicaux sont parmi les plus basses que l'on puisse mesurer au niveau de la mer ;
- une couverture nuageuse centrale dense : une zone concentrĂ©e d'orages et de bandes de pluie entourant la dĂ©pression centrale. Les cyclones tropicaux avec une couverture centrale symĂ©trique ont tendance Ă ĂȘtre intenses et Ă bien se dĂ©velopper ;
- un Ćil : le systĂšme dĂ©veloppe en son centre une zone de subsidence (mouvement descendant). Les conditions dans l'Ćil sont normalement calmes et sans nuages, bien que la mer puisse ĂȘtre extrĂȘmement agitĂ©e. L'Ćil est l'endroit le plus froid du cyclone Ă la surface, mais le plus chaud en altitude. Il est habituellement de forme circulaire et son diamĂštre varie de 8 Ă 200 km. Dans les cyclones de moindre intensitĂ©, la couverture nuageuse centrale dense occupe le centre du cyclone et il n'y a pas d'Ćil ;
- un mur de l'Ćil : il s'agit d'une bande circulaire de convection atmosphĂ©rique et de vents intenses sur la bordure immĂ©diate de l'Ćil. On y retrouve les conditions les plus violentes dans un cyclone tropical. Dans les cyclones les plus intenses, on observe un cycle de remplacement du mur de l'Ćil, en vertu duquel des murs concentriques se forment et remplacent le mur de l'Ćil. Le mĂ©canisme Ă l'origine de ce phĂ©nomĂšne est encore mal compris ;
- Ă©coulement divergent : dans les niveaux supĂ©rieurs d'un cyclone tropical, les vents s'Ă©loignent du centre de rotation et manifestent une rotation anticyclonique. Les vents de surface sont fortement cycloniques, mais faiblissent avec l'altitude et changent de direction de rotation prĂšs du sommet de la tempĂȘte. C'est une caractĂ©ristique unique des cyclones tropicaux.
Le dĂ©gagement de chaleur latente dans les niveaux supĂ©rieurs de la tempĂȘte Ă©lĂšve la tempĂ©rature Ă l'intĂ©rieur du cyclone de 15 Ă 20 °C au-dessus de la tempĂ©rature ambiante dans la troposphĂšre Ă l'extĂ©rieur du cyclone. Pour cette raison, les cyclones tropicaux sont des tempĂȘtes à « noyau chaud ». Toutefois, ce noyau chaud n'est prĂ©sent qu'en altitude â la zone touchĂ©e par le cyclone Ă la surface est habituellement plus froide de quelques degrĂ©s par rapport Ă la normale, en raison des nuages et des prĂ©cipitations.
Ănergie
Il existe plusieurs façons de mesurer l'intensitĂ© d'un systĂšme tropical, parmi lesquelles la technique de Dvorak, qui est une façon d'estimer la pression centrale et les vents d'un cyclone Ă partir de son organisation sur les photos satellitaires et de la tempĂ©rature des sommets des nuages. Les mĂ©tĂ©orologues utilisent aussi la mesure directe par reconnaissance aĂ©rienne, ou Ă©valuent, a posteriori, les effets dĂ©vastateurs sur les zones traversĂ©es. Le National Weather Service amĂ©ricain estime que la puissance rĂ©elle d'un systĂšme tropical se situe entre 2,2 x 1012 et 1,6 x 1018 watts, mais ce calcul utilise plusieurs approximations sur les paramĂštres mĂ©tĂ©orologiques. Le NWS a donc dĂ©veloppĂ© une mĂ©thode rapide pour estimer l'Ă©nergie totale dĂ©gagĂ©e dans un tel systĂšme en tenant compte de la vitesse des vents, estimĂ©e ou notĂ©e, ainsi que la durĂ©e de vie du cyclone : l'indice dâĂnergie cumulative des cyclones tropicaux (Accumulated cyclone energy ou ACE en anglais).
Cet indice utilise le vent maximum soutenu â â, sans la rafale, comme approximation de l'Ă©nergie cinĂ©tique. On calcule l'indice en utilisant le carrĂ© de dans le cyclone, notĂ© ou estimĂ©, pour chaque pĂ©riode de six heures durant la durĂ©e de vie du systĂšme. On divise le tout par 104 pour rĂ©duire le chiffre Ă une valeur raisonnable[30] - [31].
L'Ă©quation est donc :
Comme l'Ă©nergie cinĂ©tique est , cet indice est proportionnel Ă l'Ă©nergie dĂ©veloppĂ©e par le systĂšme en prenant comme hypothĂšse que la masse par unitĂ© de volume des systĂšmes est identique mais il ne tient pas compte de la masse totale de ceux-ci. Ainsi l'indice peut comparer des systĂšmes de dimensions semblables mais pourra sous-estimer un systĂšme ayant des vents moins violents tout en ayant un plus large diamĂštre. Un sous-indice est celui du Potentiel de destruction d'ouragan, qui est le calcul de l'indice cumulatif mais seulement durant la pĂ©riode durant laquelle le systĂšme tropical est de niveau cyclone tropical/ouragan/typhon[30]. Dans le graphique Ă droite, on peut voir la variation de l'indice d'Ă©nergie cumulative pour les systĂšmes dans l'Atlantique nord en noir et la moyenne annuelle de cette Ă©nergie par systĂšme en brun. On remarque la trĂšs grande variabilitĂ© de ces valeurs annuellement mais que la moyenne par systĂšme suit la mĂȘme tendance que le total annuel. Ce dernier Ă©tait particuliĂšrement Ă©levĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1950, puis est passĂ© par un creux de 1970 Ă 1990, et semble en train de remonter depuis ce temps. En revanche, une Ă©tude du Center for Ocean-Atmospheric Prediction Studies de l'UniversitĂ© d'Ătat de Floride montre que l'ACE pour l'ensemble des phĂ©nomĂšnes cycloniques tropicaux du globe a connu un pic en Ă©tĂ© 1992 et rĂ©gresse pour atteindre un minimum historique en Ă©tĂ© 2009 jamais observĂ© depuis 1979[32] - [33].
Observations et prévisions
Observations
Les cyclones tropicaux intenses posent un problĂšme particulier quant Ă leur observation. Comme il s'agit d'un phĂ©nomĂšne ocĂ©anique dangereux, on dispose rarement d'instruments sur le site mĂȘme du cyclone, sauf lorsque celui-ci passe sur une Ăźle ou une zone cĂŽtiĂšre, ou si un navire infortunĂ© se trouve pris dans la tempĂȘte. MĂȘme dans ces cas, la prise de mesures en temps rĂ©el n'est possible qu'en pĂ©riphĂ©rie du cyclone, oĂč les conditions sont moins catastrophiques. La prise de mesures au sein mĂȘme du cyclone est toutefois possible par avion. Des avions spĂ©cialement Ă©quipĂ©s, gĂ©nĂ©ralement de gros quadrimoteurs turbopropulsĂ©s, peuvent voler dans le cyclone, prendre des mesures directement ou Ă distance, et y lĂącher des catasondes.
On peut aussi repĂ©rer la pluie associĂ©e avec la tempĂȘte par radar mĂ©tĂ©orologique lorsqu'elle s'approche relativement prĂšs des cĂŽtes. Ceci donne des informations sur la structure et l'intensitĂ© des prĂ©cipitations. Les satellites gĂ©ostationnaires et circumpolaires peuvent obtenir des informations en lumiĂšre visible et en infrarouge partout au-dessus du globe. On en tire l'Ă©paisseur des nuages, leur tempĂ©rature, leur organisation et la position du systĂšme ainsi que la tempĂ©rature de surface de la mer. Certains nouveaux satellites Ă orbite basse sont mĂȘme Ă©quipĂ©s de radars.
Prévisions
Les systĂšmes tropicaux se situent Ă la limite infĂ©rieure de l'Ă©chelle synoptique. Comme les systĂšmes des latitudes moyennes, ils dĂ©pendent donc de la position des crĂȘtes baromĂ©triques, anticyclones et des creux environnants mais la structure verticale des vents et le potentiel de convection y est Ă©galement critique, comme pour les systĂšmes de mĂ©so-Ă©chelle. Les prĂ©visionnistes tropicaux considĂšrent encore que le meilleur indicateur instantanĂ© du dĂ©placement de ces systĂšmes est encore le vent moyen dans la troposphĂšre oĂč se trouve le cyclone et la trajectoire lissĂ©e notĂ©e antĂ©rieurement. Dans le cas d'un environnement avec beaucoup de cisaillement, l'utilisation du vent moyen de basse altitude, comme celui de 700 hPa Ă environ 3 000 mĂštres, est cependant meilleure[34].
Pour une prévision à plus long terme, des modÚles de prévision numérique du temps ont été développés spécialement pour les systÚmes tropicaux. En effet, la combinaison d'une circulation en général assez faible dans les Tropiques et une grande dépendance de la convection sur les cyclones tropicaux nécessite une analyse et un traitement à trÚs fine résolution qui ne sont pas présents dans les modÚles normaux. De plus, ceux-ci incorporent des paramÚtres des équations primitives atmosphériques qui sont souvent négligés à plus large échelle. Les données d'observations obtenues par le biais des satellites météorologiques et des chasseurs d'ouragans sont injectées dans ces modÚles pour accroßtre la précision. On voit à droite un graphique de l'évolution de l'erreur sur la position de la trajectoire depuis les années 1970, en milles marins, dans le bassin de l'Atlantique nord sur les prévisions du National Hurricane Center[35]. On remarque qu'à toutes les périodes de prévision, l'amélioration est trÚs importante. Pour ce qui est de l'intensité des systÚmes, l'amélioration a été moindre[36] à cause de la complexité de la micro-physique des systÚmes tropicaux et des interactions entre les échelles méso et synoptiques.
Tendances et réchauffement climatique
Le dĂ©veloppement de cyclones est un phĂ©nomĂšne irrĂ©gulier et le dĂ©but des mesures fiables de la vitesse des vents ne remonte qu'au milieu du XXe siĂšcle[28]. Une Ă©tude publiĂ©e en 2005 montre une augmentation globale de l'intensitĂ© des cyclones entre 1970 et 2004, leur nombre total Ă©tant en diminution pendant la mĂȘme pĂ©riode[37] - [38] - [39]. Selon cette Ă©tude, il est possible que cette augmentation d'intensitĂ© soit liĂ©e au rĂ©chauffement climatique, mais la pĂ©riode d'observation est trop courte et le rĂŽle des cyclones dans les flux atmosphĂ©riques et ocĂ©aniques n'est pas suffisamment connu pour que cette relation puisse ĂȘtre Ă©tablie avec certitude. Une seconde Ă©tude, publiĂ©e un an plus tard, ne montre pas d'augmentation significative de l'intensitĂ© des cyclones depuis 1986[40] - [41]. La quantitĂ© dâobservations Ă notre disposition nâest en fait statistiquement pas suffisante.
Ryan Maue, de l'université de Floride, dans un article intitulé « Northern Hemisphere tropical cyclone activity », observe pour sa part une baisse marquée de l'activité cyclonique depuis 2006 dans l'hémisphÚre nord par rapport aux trente derniÚres années[42]. Il ajoute que la baisse est probablement plus marquée, les mesures datant de trente ans ne détectant pas les activités les plus faibles, ce que permettent les mesures d'aujourd'hui. Pour Maue, c'est possiblement un plus bas depuis cinquante ans que l'on observe en termes d'activité cyclonique. Christopher Landsea, de la NOAA et un des anciens coauteurs du rapport du GIEC, estime lui aussi que les mesures passées sous-estiment la force des cyclones passés et sur-valorisent la force des cyclones actuels[43] - [44].
On ne peut donc pas dĂ©duire que l'augmentation de spectaculaires ouragans depuis 2005 soit une consĂ©quence directe du rĂ©chauffement climatique. Cette augmentation pourrait ĂȘtre due Ă lâoscillation entre pĂ©riodes froides et chaudes de la tempĂ©rature de surface des bassins ocĂ©aniques comme lâoscillation atlantique multidĂ©cennale. Le cycle chaud de cette variation Ă lui seul permet de prĂ©dire des ouragans plus frĂ©quents pour les annĂ©es 1995 Ă 2020 dans l'Atlantique nord[28]. Les simulations informatiques ne permettent Ă©galement pas dans l'Ă©tat actuel des connaissances de prĂ©voir d'Ă©volution significative du nombre de cyclones liĂ© Ă un rĂ©chauffement climatique Ă cause des autres effets mentionnĂ©s qui brouillent la signature[45]. Dans la seconde moitiĂ© du XXIe siĂšcle, lors de la prochaine pĂ©riode froide de lâAtlantique nord, le rĂ©chauffement climatique pourrait donner un signal plus clair[28].
Effets
Le relĂąchement de chaleur latente dans un cyclone tropical mature peut excĂ©der 2 ĂâŻ1019 joules par jour[46] - [47]. Cela Ă©quivaut Ă faire dĂ©toner une bombe thermonuclĂ©aire de 10 mĂ©gatonnes toutes les 20 minutes[48] ou 200 fois la capacitĂ© instantanĂ©e de production Ă©lectrique mondiale[47]. Les cyclones tropicaux au grand large causent de grosses vagues, de la pluie forte, et des vents violents, ce qui compromet la sĂ©curitĂ© des navires en mer. Toutefois, les effets les plus dĂ©vastateurs des cyclones tropicaux se produisent quand ils frappent la cĂŽte et entrent dans les terres. Dans ce cas, un cyclone tropical peut causer des dommages de quatre façons :
- vents violents : des vents de force d'ouragan peuvent endommager ou détruire des véhicules, des bùtiments, des ponts, etc. Les vents forts peuvent aussi transformer des débris en projectiles, ce qui rend l'environnement extérieur encore plus dangereux ;
- onde de tempĂȘte : les tempĂȘtes de vent, y compris les cyclones tropicaux, peuvent causer une montĂ©e du niveau de la mer et des inondations dans les zones cĂŽtiĂšres ;
- houle cyclonique : les cyclones tropicaux génÚrent de fortes houles avant leur arrivée. Ce phénomÚne est source de dégùts, surtout dans les baies ou les plaines littorales, les vagues pouvant atteindre une vingtaine de mÚtres de haut[49]. Le cyclone peut avoir une trajectoire parallÚle à la cÎte, sans jamais l'affecter directement, mais comme la houle se propage latéralement, elle va donner une grosse mer à une grande distance. Ainsi, il arrive souvent que des noyades soient rapportées sur les cÎtes lors du passage d'un cyclone au large à cause des vagues et de la création d'un courant d'arrachement.
- pluie forte : les orages et les fortes pluies provoquent la formation de torrents, emportant les routes et provoquant des glissements de terrain ;
- tornades : les orages imbriquĂ©s dans le cyclone donnent souvent naissance Ă des tornades. Bien que ces tornades soient normalement moins intenses que celles d'origine non-tropicale, elles peuvent encore provoquer d'importants dommages. Elles se produisent surtout Ă la bordure externe du systĂšme aprĂšs son entrĂ©e sur les terres, lĂ oĂč le cisaillement des vents est important Ă cause de la friction[50] - [51] - [52] - [53]. Parmi ces tornades, les cyclones tropicaux sont particuliĂšrement susceptibles de donner le phĂ©nomĂšne rare des tornades anticycloniques puisque la rotation est induite Ă trĂšs bas niveau par le relief.
Les effets secondaires d'un cyclone tropical sont souvent aussi destructeurs, notamment les Ă©pidĂ©mies. Le milieu humide et chaud dans les jours qui suivent le passage du cyclone, conjuguĂ© Ă la destruction des infrastructures sanitaires, augmente le risque de propagation d'Ă©pidĂ©mies, qui peuvent tuer longtemps aprĂšs le passage du cyclone. Ă ce problĂšme peut s'ajouter celui des pannes de courant : les cyclones tropicaux causent souvent de lourds dommages aux installations Ă©lectriques, privant de courant la population, coupant les communications et nuisant aux moyens de secours et d'intervention. Ceci rejoint le problĂšme des transports, puisque les cyclones tropicaux dĂ©truisent souvent des ponts, viaducs, et routes, ralentissant considĂ©rablement le transport de vivres, de mĂ©dicaments et de matĂ©riel de secours vers les zones sinistrĂ©es. Paradoxalement, le passage meurtrier et destructeur dâun cyclone tropical peut avoir des effets positifs ponctuels sur lâĂ©conomie des rĂ©gions touchĂ©es, et du pays en gĂ©nĂ©ral, ou plutĂŽt sur son PIB dans certains secteurs comme la construction[54]. Par exemple, en octobre 2004, aprĂšs une saison cyclonique particuliĂšrement intense dans l'Atlantique, 71 000 emplois ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s dans le bĂątiment pour rĂ©parer les dĂ©gĂąts subis, notamment en Floride.
Un cyclone peut aussi avoir des effets durables sur la population ; un exemple rendu cĂ©lĂšbre par Oliver Sacks[55] est le cyclone Lengkieki, qui a dĂ©vastĂ© l'atoll de Pingelap, aux Ătats fĂ©dĂ©rĂ©s de MicronĂ©sie, vers 1775. Le typhon et la famine qui a suivi n'ont fait qu'une vingtaine de survivants, dont l'un Ă©tait porteur d'un gĂšne de l'achromatopsie, maladie gĂ©nĂ©tique dont les principaux symptĂŽmes sont une absence totale de vision des couleurs, une acuitĂ© visuelle trĂšs rĂ©duite et une forte photophobie. Quelques gĂ©nĂ©rations plus tard, entre 8 et 10 % de la population est atteinte d'achromatopsie, et environ 30 % des habitants de l'atoll sont porteurs sains du gĂšne.
Protection et prévention
On ne peut totalement se protĂ©ger des effets des cyclones tropicaux. Cependant, en zone Ă risque, un amĂ©nagement adaptĂ© et prudent du territoire peut permettre de limiter les dĂ©gĂąts humains et matĂ©riels dus aux vents, aux prĂ©cipitations et aux inondations. Une architecture offrant moins de prise au vent, l'absence de construction en zones humides, des rĂ©seaux Ă©lectriques enterrĂ©s et isolĂ©s de l'eau, le maintien ou la restauration de zones humides tampons, et de mangroves et forĂȘts littorales, la prĂ©paration des populations, des antennes et Ă©oliennes qu'on peut « coucher » le temps de la tempĂȘte, etc. peuvent y contribuer. En 2008, la FAO a par exemple estimĂ© que si la mangrove du delta de l'Irrawaddy (Birmanie), existant avant 1975 (plus de 100 000 hectares), avait Ă©tĂ© conservĂ©e, les consĂ©quences du cyclone Nargis auraient Ă©tĂ© au moins deux fois moindres[56].
Dissipation artificielle
En raison du coĂ»t Ă©conomique considĂ©rable provoquĂ© par les cyclones tropicaux, lâhomme cherche par tous les moyens Ă en prĂ©venir lâapparition. Dans les annĂ©es 1960 et 1970, sous lâĂ©gide du gouvernement amĂ©ricain, dans le cadre du projet « Stormfury », on a tentĂ© de procĂ©der Ă lâensemencement des tempĂȘtes tropicales avec de lâiodure d'argent[57] - [58]. GrĂące Ă une structure cristalline proche de celle de la glace, l'iodure joue le rĂŽle d'agent de nuclĂ©ation des gouttelettes d'eau qui transformeront la vapeur d'eau en pluie. Le refroidissement crĂ©Ă©, pensait-on, pourrait provoquer lâeffondrement de lâĆil du cyclone et rĂ©duire les vents violents. Le projet a Ă©tĂ© abandonnĂ© aprĂšs quâon se fut rendu compte que lâĆil se reforme naturellement dans les cyclones de forte intensitĂ© et que lâensemencement a des effets trop rĂ©duits pour ĂȘtre rĂ©ellement efficace. De plus, des Ă©tudes subsĂ©quentes ont montrĂ© que l'ensemencement avait peu de chances d'augmenter la quantitĂ© de pluie car la quantitĂ© de gouttelettes en surfusion dans un systĂšme tropical est trop bas comparativement Ă des orages violents des latitudes moyennes[59].
Dâautres approches ont Ă©tĂ© envisagĂ©es comme le remorquage dâicebergs dans les zones tropicales pour refroidir lâeau en deçà du point critique, le dĂ©versement dans les eaux ocĂ©aniques de substances qui empĂȘchent lâĂ©vaporation ou mĂȘme le pompage des eaux plus froides venant du fond[59]. Le « projet Cirrus » envisageait de jeter de la glace sĂšche sur le cyclone et certains ont mĂȘme suggĂ©rĂ© de faire exploser des bombes atomiques dans les cyclones[59]. Toutes ces approches souffrent dâun dĂ©faut majeur : un cyclone tropical est un phĂ©nomĂšne thermique trop massif pour ĂȘtre contenu par les trop faibles techniques physico-chimiques disponibles. En effet, il s'Ă©tend sur plusieurs centaines de kilomĂštres de diamĂštre et la chaleur libĂ©rĂ©e toutes les vingt minutes correspond Ă l'explosion d'une bombe nuclĂ©aire de 10 mĂ©gatonnes pour un ouragan moyen[59]. MĂȘme la surface parcourue par un Ćil moyen de 30 km de diamĂštre couvre des dizaines de milliers de kilomĂštres carrĂ©s en 24 heures, et modifier la tempĂ©rature de la mer le long de cette surface serait dĂ©jĂ un projet colossal qui nĂ©cessiterait en plus une connaissance parfaite de sa trajectoire[59].
Cyclones notables
Il n'y a guĂšre de donnĂ©es Ă©crites antĂ©rieures au XIXe siĂšcle sur le continent amĂ©ricain concernant spĂ©cifiquement des donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques. En ExtrĂȘme-Orient, les donnĂ©es sont beaucoup plus anciennes et complĂštes. Il existe par exemple, un registre des typhons qui se sont produits sur les Philippines entre 1348 et 1934. Il existe cependant des mĂ©thodes scientifiques permettant d'identifier et de dater des Ă©vĂ©nements anciens[60], constituant une palĂ©otempestologie, terme crĂ©Ă© en 1996 par Kerry Emanuel. Ce sont en particulier l'Ă©tude des sĂ©diments des lacs cĂŽtiers montrant la prĂ©sence de sable marin, la relative pauvretĂ© en oxygĂšne 18, un isotope lourd, qu'on peut retrouver dans les cernes des arbres ou dans les concrĂ©tions des grottes.
Cyclones historiques
Avant le XXe siĂšcle, comme mentionnĂ© antĂ©rieurement, il n'y avait pas de façon systĂ©matique de nommer les cyclones, ouragans et typhons, mais certains sont quand mĂȘme passĂ©s Ă l'Histoire. La plupart des pays dans les zones affectĂ©es ont suivi la tradition lancĂ©e par les AmĂ©ricains et les Australiens depuis ce temps. LâOrganisation mĂ©tĂ©orologique mondiale, lors de la rencontre annuelle du comitĂ© de surveillance des cyclones tropicaux en mars ou avril, dĂ©cide des listes de noms potentiels pour les cyclones tropicaux. Les pays affectĂ©s par des cyclones particuliĂšrement intenses et ayant causĂ© de forts dommages peuvent proposer de retirer le nom de ceux-ci des listes futures, ce qui les fait aussi passer Ă l'Histoire.
Océan Atlantique
Parmi les ouragans célÚbres, dont le nom a été retiré ou non, de l'Atlantique nord, on note :
Rang | Ouragan | Saison | Coût (2010) (milliards de $US) |
---|---|---|---|
1 | Ouragan de Miami de 1926 | 1926 | 164,8 |
2 | Katrina | 2005 | 113,4 |
3 | Galveston | 1900 | 104,3 |
4 | Second ouragan de Galveston |
1915 | 71,3 |
5 | Andrew | 1992 | 58,5 |
6 | Nouvelle-Angleterre | 1938 | 41,1 |
7 | CubaâFloride | 1944 | 40,6 |
8 | Okeechobee | 1928 | 35,2 |
9 | Ike | 2008 | 29,5 |
10 | Donna | 1960 | 28,1 |
Rang | Ouragan | Saison | Morts |
---|---|---|---|
1 | Grand ouragan | 1780 | 22 000 â 27 500 |
2 | Mitch | 1998 | 11 000 â 18 000 |
3 | Ouragan de Galveston | 1900 | 8 000 â 12 000 |
4 | Fifi-Orlene | 1974 | 8 000 â 10 000 |
5 | RĂ©publique dominicaine | 1930 | 2 000 â 8 000 |
6 | Flora | 1963 | 7 186 â 8 000 |
7 | Pointe-Ă -Pitre | 1776 | 6 000+ |
8 | Ouragan de Terre-Neuve | 1775 | 4 000 â 4 163 |
9 | Ouragan Okeechobee | 1928 | 4 075+ |
10 | Ouragan San Ciriaco | 1899 | 3 433+ |
Rang | Ouragan | Saison | Pression (hPa) |
---|---|---|---|
1 | Wilma | 2005 | 882 |
2 | Gilbert | 1988 | 888 |
3 | Ouragan de la FĂȘte du travail 1935 | 1935 | 892 |
4 | Rita | 2005 | 895 |
5 | Allen | 1980 | 899 |
6 | Katrina | 2005 | 902 |
7 | Camille | 1969 | 905 |
Mitch | 1998 | 905 | |
Dean | 2007 | 905 | |
10 | Maria | 2017 | 908 |
D'autres ouragans célÚbres :
- Liste des noms retirés d'ouragans dont :
- David, en 1979 sur l'Ăźle de la Martinique et sur la Dominique ;
- Hugo, en 1989, un des plus puissants ouragans Ă frapper les Antilles et la Caroline du Sud ;
- Luis, en 1995 qui a frappé les ßles françaises de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy ;
- Floyd, en 1999, le long des cÎtes américaines, avec un fort impact en Caroline du Nord ;
- Gustav, en 2008 qui a frappé Cuba et La Nouvelle-Orléans ;
- Sandy, en 2012 qui a frappé New York.
Océan Pacifique
Nom | Catégorie | Pression hPa (mbar) |
Année |
---|---|---|---|
Ouragan Patricia[N 1] | 5 | 879 | 2015 |
Ouragan Ioke | 5 | 920 | 2006 |
Cyclone Ingrid | 4 | 924 | 2005 |
Cyclone Larry | 5 | 915 | 2006 |
Cyclone Erica | 4 | 915 | 2003 |
Cyclone Heta | 5 | 915 | 2003 |
Rang | Nom | Pression hPa (mbar) |
Année |
---|---|---|---|
1 | Typhon Tip | 870 | 1979 |
2 | Typhon Gay | 872 | 1992* |
2 | Typhon Ivan | 872 | 1997* |
2 | Typhon Joan | 872 | 1997* |
2 | Typhoon Keith | 872 | 1997* |
2 | Typhon Zeb | 872 | 1998* |
*Pression centrale estimée avec les données des satellites météorologiques seulement. |
Pré-1950
Années 1950-1990
- cyclone Denise, en janvier 1966 sur l'ßle de La Réunion, détient le record de pluie en 12 heures[64]
- cyclone de Bhola, en 1970, ayant fait entre 300 000 et 500 000 morts
- cyclone Hyacinthe, en 1980 sur l'ßle de La Réunion, détient le record de pluie sur 10 et 15 jours[64]
- cyclone Firinga en 1989 sur l'Ăźle de La RĂ©union
- cyclone Gorky de 1991 qui fit 138 000 victimes au Bangladesh
- cyclone Geralda en 1994 qui cause la mort de 231 personnes Ă Madagascar
- cyclone d'Orissa de 1999 qui fit 10 000 morts en Inde
Années 2000
- Cyclone LeonâEline (en), en 2000 sur Madagascar et le Mozambique
- Cyclone Dina, en 2002 sur l'Ăźle de La RĂ©union et sur l'Ăle Maurice
- Cyclone Gafilo, en 2004 sur Madagascar causant la mort d'environ 500 personnes
- Cyclone Gonu, en 2007 sur Oman devenant le plus intense ouragan observé dans la région
- cyclone Sidr de 2007 qui tua plus de 3 000 personnes au Bangladesh
- cyclone GamĂšde, en 2007 sur l'Ăźle de La RĂ©union
- cyclone Nargis qui frappa la Birmanie en 2008 et tua, selon estimation, au moins 100 000 personnes
Années 2010
- Cyclone Chapala (en), en 2015 au YĂ©men, battant le record du plus intense impact direct pour le pays
- Cyclone Enawo, en 2017 sur Madagascar
- Cyclone Fakir, en 2018 sur l'Ăźle de La RĂ©union, le plus destructeur depuis Dina en 2002
- Cyclone Idai, en mars 2019 au Mozambique causant la mort de plusieurs milliers de personnes
- Cyclone Kenneth, en avril 2019 au Mozambique, Comores, et Tanzanie
Années 2020
- Cyclone Batsirai, en 2022, sur l'Ăźle Maurice, l'Ăźle de La RĂ©union et Madagascar
Intensité
LâOrganisation mĂ©tĂ©orologique mondiale (OMM) a homologuĂ© dĂ©but 2010 le record du vent le plus violent jamais observĂ© scientifiquement, hors ceux des tornades, de 408 km/h le 10 avril 1996 Ă l'Ăźle de Barrow (Australie-Occidentale) lors du passage du cyclone Olivia[65]. Le prĂ©cĂ©dent record de 372 km/h observĂ© scientifiquement datait d'avril 1934 au sommet du mont Washington (New Hampshire) aux Ătats-Unis[65]. Cependant, le cyclone Olivia n'est pas considĂ©rĂ© lui-mĂȘme comme le plus violent Ă avoir affectĂ© la rĂ©gion australienne car ce record ne reprĂ©sente pas l'intensitĂ© gĂ©nĂ©rale du systĂšme.
Dimensions
Typhon Tip, en octobre 1979, est le cyclone tropical de plus grand diamĂštre, 2 170 km[66] - [29]. A contrario, le cyclone Tracy, en dĂ©cembre 1974, est le plus petit avec seulement 96 km[29] - [67]. Ces diamĂštres reprĂ©sentent la distance intĂ©rieure au systĂšme oĂč les vents atteignent au moins la force de coups de vent (62 km/h).
Ondes de tempĂȘte
Les cyclones tropicaux causent des ondes de tempĂȘte qui dĂ©ferlent sur les cĂŽtes. Celles-ci dĂ©pendent de la force du vent, du gradient de pression vers l'Ćil du cyclone et du diamĂštre de la tempĂȘte. Plus les vents sont forts, plus la poussĂ©e sur lâocĂ©an est grande mais des vents plus faibles peuvent ĂȘtre compensĂ©s par un plus grand diamĂštre autour du systĂšme oĂč on les retrouve. De plus, le contour du fond marin le long de la cĂŽte, en particulier une rapide remontĂ©e du fond, va les amplifier.
Parmi les trois ondes les plus hautes jamais rapportĂ©es, celle de lâouragan Katrina de 2005 : le plus large ouragan de catĂ©gorie 5 a eu la plus haute onde de tempĂȘte des ouragans de lâAtlantique nord avec 8,5 mĂštres[68]. Vient ensuite lâouragan Camille de 1969, avec des vents de force identique Ă ceux de Katrina mais de diamĂštre plus petit, les mĂ©tĂ©orologues ayant relevĂ© une onde de 7,2 mĂštres.
Il est possible que de plus importantes ondes aient dĂ©ferlĂ© avant les prises de mesure modernes mais c'est le cyclone Mahina de 1899 qui est en gĂ©nĂ©ral reconnu comme celui ayant produit la plus haute onde de tempĂȘte mondialement consignĂ©e : 14,6 mĂštres[69] - [70] - [71]. Une Ă©tude en 2000 a remis en question ce record en regardant les dĂ©pĂŽts marins dans la rĂ©gion concernĂ©e et en utilisant un modĂšle de simulation mathĂ©matique pour calculer l'onde de tempĂȘte avec les donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques et ocĂ©anographiques disponibles[72].
Dans la culture
La nouvelle "Typhon" de Joseph Conrad a pour sujet l'hĂ©roĂŻsme de l'Ă©quipage d'un vapeur pris dans un cyclone tropical. Ă son sujet, le Morning Post du 22 avril 1903 Ă©crit : "'Typhon' contient la plus Ă©tonnante description que nous ayons jamais lue de la fureur dĂ©chaĂźnĂ©e de la mer lorsqu'elle est tourmentĂ©e par une force presque aussi puissante qu'elle-mĂȘme."[73]
Notes et références
Notes
- C'est le plus puissant du Pacifique centre et Est combinĂ©s. C'est le plus puissant Ă porter le nom d'« ouragan » Ă©galement mais il n'a jamais Ă©tĂ© dans l'Atlantique nord oĂč c'est Wilma qui dĂ©tient le record.
Références
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Voir aussi
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Articles connexes
Gouvernementaux ou universitaires
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