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Cyclone tropical

Un cyclone tropical est un type de cyclone (dĂ©pression) qui prend forme dans les ocĂ©ans de la zone intertropicale Ă  partir d'une perturbation atmosphĂ©rique qui s'organise en dĂ©pression tropicale puis en tempĂȘte. Son stade final est connu sous divers noms Ă  travers le monde : ouragan dans l'Atlantique nord et le Pacifique Nord-Est, typhon en Asie de l'Est et cyclone dans les autres bassins ocĂ©aniques.

Cyclone tropical
L'ouragan Ivan prĂšs de la Grenade, le 7 septembre 2004.
Présentation
Type
Type of cyclone (d)
Usage
Cyclone des régions tropicales à centre chaud

Structurellement, un cyclone tropical est une large zone de nuages d'orage en rotation accompagnĂ©e de vents forts. On peut les classer dans la catĂ©gorie des systĂšmes convectifs de mĂ©so-Ă©chelle puisqu'ils ont un diamĂštre infĂ©rieur Ă  une dĂ©pression classique, dite « synoptique », et que leur source d'Ă©nergie principale est le dĂ©gagement de chaleur latente causĂ© par la condensation de la vapeur d'eau en altitude dans leurs orages. Le cyclone tropical est semblable Ă  une machine thermique, au sens de la thermodynamique. Le dĂ©gagement de chaleur latente dans les niveaux supĂ©rieurs de la tempĂȘte Ă©lĂšve la tempĂ©rature Ă  l'intĂ©rieur du cyclone de 15 Ă  20 °C au-dessus de la tempĂ©rature ambiante dans la troposphĂšre Ă  l'extĂ©rieur du cyclone. Pour cette raison, les cyclones tropicaux sont des tempĂȘtes Ă  « noyau chaud ».

Les cyclones tropicaux sont redoutés pour le caractÚre destructeur de leurs pluies torrentielles et de leurs vents. Ils sont classés parmi les risques naturels les plus courants et font chaque année des centaines, voire des milliers de victimes. Les régions les plus menacées ont mis en place des mesures de surveillance météorologique, coordonnée par l'Organisation météorologique mondiale, ainsi que des programmes de recherche et de prévision de la trajectoire et la vitesse de déplacement des cyclones.

Classification et terminologie

Origine du terme

L'Observatoire de Zi-Ka-Wei prÚs de Shanghaï : le bùtiment météorologique vers 1925[1].

Le terme cyclone, appliquĂ© aux cyclones tropicaux, a Ă©tĂ© forgĂ© par le Capitaine de navire anglais Henry Piddington (1797 – 1858) Ă  la suite de ses Ă©tudes sur la terrible tempĂȘte tropicale de 1789 qui avait tuĂ© plus de 20 000 personnes dans la ville cĂŽtiĂšre indienne de Coringa. En 1844, il publia ses travaux sous le titre The Horn-book for the Law of Storms for the Indian and China Seas (MĂ©moires sur les tempĂȘtes de l'Inde[2]). Les marins du monde reconnurent la grande qualitĂ© de ses travaux et le nommĂšrent prĂ©sident de la Marine Court of Inquiry (Cour de marine) de Calcutta. En 1848, dans une nouvelle version agrandie et complĂ©tĂ©e de son livre, The Sailor's Horn-book for the Law of Storms (Guide du marin sur la loi des tempĂȘtes[3]), ce pionnier de la mĂ©tĂ©orologie compara le phĂ©nomĂšne mĂ©tĂ©orologique Ă  un serpent s'enroulant en cercle, kyklos en grec, d'oĂč cyclone[2] - [4].

Louis Froc (1859-1932) a Ă©tĂ© surnommĂ© le « pĂšre ou le prĂȘtre des typhons » pour avoir organisĂ© le premier rĂ©seau d'observation permettant de prĂ©voir et suivre les typhons en mer de Chine Ă  la fin du XIXe siĂšcle et au dĂ©but du XXe siĂšcle[5] - [6].

Nomenclature

Noms donnés aux cyclones tropicaux par bassin: 1) Ouragan 2) Typhon 3) Cyclone.

Les cyclones tropicaux sont divisĂ©s en trois stades de vie : les dĂ©pressions tropicales, les tempĂȘtes tropicales, et un troisiĂšme groupe dont le nom varie selon les rĂ©gions. Ces stades sont en fait trois niveaux d'intensitĂ© et d'organisation qu'un cyclone tropical peut ou non atteindre. On retrouve donc dans l'ordre croissant d'intensitĂ© :

  • la dĂ©pression tropicale. C'est un systĂšme organisĂ© de nuages, d'eau et d'orages avec une circulation cyclonique fermĂ©e en surface et des vents dont la vitesse maximale est infĂ©rieure Ă  17 m/s (soit 63 km/h) ;
  • la tempĂȘte tropicale. C'est un systĂšme cyclonique dont les vents ont une vitesse maximum comprise entre 17 et 33 m/s (soit entre 63 et 117 km/h) ;
  • l'ouragan/typhon/cyclone. C'est un systĂšme cyclonique dont les vents ont une vitesse qui excĂšde 33 m/s (environ 118 km/h) et qui a un Ɠil dĂ©gagĂ© en son centre.

Le terme utilisé pour désigner les cyclones tropicaux supérieurs varie selon les régions, comme suit[7] :

  • ouragan dans l'Atlantique Nord et l'ocĂ©an Pacifique Ă  l'est de la ligne de changement de date. L'origine du mot est contestĂ©e : d'huricĂĄn, du caraĂŻbe pour « dieux du mal »[8] - [9] ou « dieu des tempĂȘtes »[10], ou encore de l'arawak huracana signifiant « vent d'Ă©tĂ© » ;
  • typhon dans le Pacifique Nord Ă  l'ouest de la ligne de changement de date. Le mot viendrait du grec ancien ΀υφώΜ / tuphƍn, un monstre de la mythologie grecque responsable des vents chauds, et qui aurait voyagĂ© vers l'Asie par l'arabe (tĂ»fĂąn) puis rĂ©cupĂ©rĂ© par les navigateurs portugais (tufĂŁo). D'autre part, les Chinois utilisent 鹱鹚 (grand vent) prononcĂ© tai fung en cantonais (voir Wiktionnaire), et le Japonais donne sur le mĂȘme Ă©tymon taifĂ» ;
  • cyclone tropical dans le Pacifique Sud et dans l'ocĂ©an Indien. Cependant, on utilise localement le terme de forte tempĂȘte tropicale dans l'ocĂ©an Indien Nord ;
  • dans l'Atlantique Sud, le terme Ă  utiliser n'est pas dĂ©terminĂ©. Jusqu'Ă  prĂ©sent, on n'a rĂ©pertoriĂ© qu'un seul systĂšme de ce type en raison des conditions dĂ©favorables dans cette rĂ©gion.

Cette terminologie est définie par l'Organisation météorologique mondiale (OMM). En d'autres endroits dans le monde, les cyclones tropicaux ont reçu les noms de baguio aux Philippines, de chubasco au Mexique et taino en Haïti. Le terme willy-willy retrouvé souvent dans la littérature comme un terme local en Australie est erroné car il désigne en fait un tourbillon de poussiÚre[11] - [12].

Catégories

Destructions Ă  la Grenade par l'ouragan Ivan en septembre 2004.

Les ingrédients d'un cyclone tropical incluent une perturbation météorologique préexistante, des mers tropicales chaudes, de l'humidité, et des vents relativement faibles en altitude. Si les conditions requises persistent suffisamment longtemps, elles peuvent se combiner pour produire les vents violents, les vagues élevées, les pluies torrentielles, et les inondations qui sont associées à ce phénomÚne.

Comme mentionnĂ© antĂ©rieurement, le systĂšme devient d'abord une dĂ©pression tropicale, puis une tempĂȘte et on utilise ensuite des catĂ©gories d'intensitĂ© qui varient selon le bassin. La dĂ©finition de vents soutenus, recommandĂ©e par l'OMM, pour cette classification est une moyenne sur dix minutes. Cette dĂ©finition est adoptĂ©e par la plupart des pays mais quelques pays utilisent une pĂ©riode de temps diffĂ©rente. Les États-Unis, par exemple, dĂ©finissent les vents soutenus en vertu d'une moyenne d'une minute, mesurĂ©e Ă  10 mĂštres au-dessus de la surface[13].

Une échelle de 1 à 5 est utilisée pour catégoriser les ouragans de l'Atlantique nord selon la force de leurs vents : l'échelle de Saffir-Simpson. Un ouragan de catégorie 1 a les vents les plus faibles, alors qu'un ouragan de catégorie 5 est le plus intense[14] - [15]. Dans d'autres bassins, on utilise une nomenclature différente que l'on retrouve dans le tableau ci-dessous.

Classification des systÚmes tropicaux sur le bassin (vent moyen sur 10 minutes, sauf sur 1 minute pour les centres américains)[14] - [16]
Échelle de Beaufort Vents soutenus sur 10 minutes (nƓuds) OcĂ©an Indien nord
Service météorologique indien
Océan Indien sud-ouest
Météo-France
Australie
Bureau of Meteorology
Pacifique sud-ouest
Fiji Meteorological Service
Pacifique nord-ouest
Agence météorologique du Japon
Pacifique nord-ouest
Joint Typhoon Warning Center
Pacific nord-est et
Atlantique nord
National Hurricane Center et Central Pacific Hurricane Center
0–6 <28 DĂ©pression Perturbation tropicale DĂ©pression tropicale DĂ©pression tropicale DĂ©pression tropicale DĂ©pression tropicale DĂ©pression tropicale
7 28–29 DĂ©pression profonde DĂ©pression tropicale
30–33 TempĂȘte tropicale TempĂȘte tropicale
8–9 34–47 TempĂȘte cyclonique TempĂȘte tropicale modĂ©rĂ©e Cyclone tropical (1) Cyclone tropical TempĂȘte tropicale
10 48–55 TempĂȘte tropicale sĂ©vĂšre Forte tempĂȘte tropicale Cyclone tropical (2) TempĂȘte tropicale sĂ©vĂšre
11 56–63 Typhon Ouragan (1)
12 64–72 TempĂȘte tropicale trĂšs sĂ©vĂšre Cyclone tropical Cyclone tropical sĂ©vĂšre (3) Typhon
73–85 Ouragan (2)
86–89 Cyclone tropical sĂ©vĂšre (4) Ouragan majeur (3)
90–99 Cyclone tropical intense
100–106 Ouragan majeur (4)
107–114 Cyclone tropical sĂ©vĂšre (5)
115–119 Cyclone tropical trùs intense Super typhon
>120 Super tempĂȘte cyclonique Ouragan majeur (5)

Le National Hurricane Center (le centre de prĂ©vision des cyclones tropicaux aux États-Unis) classifie les ouragans de catĂ©gorie 3 (178 km/h) et plus comme Ă©tant des ouragans majeurs. Le Joint Typhoon Warning Center classifie les typhons dont les vents atteignent au moins (241 km/h) comme Ă©tant des « super typhons »[17]. Cependant, toute classification est relative, car des cyclones de catĂ©gories infĂ©rieures peuvent tout de mĂȘme causer des dommages plus importants que ceux des catĂ©gories supĂ©rieures, selon l'endroit frappĂ© et les dangers qu'ils provoquent. Les tempĂȘtes tropicales peuvent elles aussi causer de graves dommages et des pertes en vies humaines, surtout en raison des inondations.

DĂ©nomination des cyclones

Le nom de baptĂȘme d'un cyclone se compose en italiques. Le fait de donner un nom aux cyclones tropicaux remonte Ă  plus de deux siĂšcles (XVIIIe siĂšcle). Cela rĂ©pond au besoin de diffĂ©rencier chaque Ă©vĂ©nement des prĂ©cĂ©dents. Ainsi les Espagnols donnaient au cyclone le nom du saint patron du jour. Par exemple, les ouragans ayant frappĂ© Porto Rico le , puis Ă  la mĂȘme date en 1928, s'appellent tous les deux San Felipe[18] (Saint-Philippe). Cependant, celui de 1928 avait frappĂ© la veille la Guadeloupe et reste appelĂ© sur cette Ăźle le « Grand Cyclone ».

La premiÚre utilisation de noms de personnes donnés à ces systÚmes fut amorcée par Clement Lindley Wragge, un météorologiste australien du début du XXe siÚcle. Il prenait des prénoms de femmes, des noms de politiciens qu'il n'aimait pas, des noms historiques et mythologiques[19] - [20].

L'armée américaine, du début du XXe siÚcle jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, avait l'habitude d'utiliser l'alphabet phonétique des transmissions militaires avec l'année. De leur cÎté, les météorologistes de l'American Air Force (précurseur de la US Air Force) et de la US Navy du théùtre Pacifique, pendant la Seconde Guerre mondiale, donnaient des prénoms féminins aux cyclones tropicaux[19]. En 1950, le systÚme d'alphabet phonétique (Able, Baker, Charlie, etc.) fut officialisé dans l'Atlantique nord par le service météorologique américain (National Weather Service). En 1953, la liste répétitive fut remplacée par une autre liste utilisant exclusivement des prénoms féminins et en 1954, la liste précédente fut reprise mais il fut décidé de changer de liste chaque année[19].

Depuis 1979, Ă  la suite des critiques des mouvements fĂ©ministes, les ouragans reçoivent des prĂ©noms alternativement masculins et fĂ©minins (en anglais, espagnol et français) dans le bassin atlantique[19]. Un principe de cycles fut aussi Ă©tabli : basĂ© sur six ans et six listes, les annĂ©es paires dĂ©butent par un prĂ©nom masculin, les annĂ©es impaires par un prĂ©nom fĂ©minin. Ainsi la liste de 2000 est la mĂȘme que celle de 1994 ; la liste de 2001 reprend celles de 1989 et 1995. Les six listes prĂ©voient 21 prĂ©noms courants de A Ă  W mais sans Q ni U, plutĂŽt pauvres en prĂ©noms. Ensuite, il est prĂ©vu d'utiliser les lettres de l'alphabet grec. En 2005, annĂ©e de record avec 27 cyclones, la liste fut totalement utilisĂ©e jusqu'Ă  Wilma, puis jusqu'Ă  la lettre grecque ZĂȘta.

Comme les cyclones tropicaux ne se limitent pas au bassin Atlantique, des listes similaires sont élaborées pour les différents secteurs des océans Atlantique, Pacifique et Indien. Dans le bassin de l'océan Atlantique, le National Hurricane Center (NHC) de Miami est officiellement chargé de nommer les cyclones. Le bassin de l'océan Pacifique est divisé en plusieurs secteurs vu son étendue. Le NHC de Miami nomme ceux de la portion Est, le Central Pacific Hurricane Center de Honolulu baptise ceux du centre-nord, le centre japonais ceux du nord-ouest et le sud-ouest revient au Bureau of Meteorology (BOM) australien et aux centres météorologiques des Fidji et de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

La dĂ©nomination dans l'ocĂ©an Indien revient au BOM, au service mĂ©tĂ©orologique indien et au centre mĂ©tĂ©orologique de l'Île Maurice, selon le secteur. Dans les secteurs nord, sous-continent indien et Arabie, les cyclones n'Ă©taient pas nommĂ©s avant 2006 alors que ceux du secteur sud-ouest ont des noms depuis la saison 1960 - 1961[19].

Les noms restent des prĂ©noms dans l'Atlantique nord et le Pacifique nord-est, mais ailleurs les diffĂ©rents pays soumettent Ă  l'OMM des noms de fleurs, d'oiseaux, etc., pas nĂ©cessairement dans un ordre alphabĂ©tique[19]. Lors de graves cyclones, les noms de ces derniers sont supprimĂ©s des listes et remplacĂ©s afin de ne pas choquer la population en lui rappelant de trop mauvais souvenirs. Ainsi, dans la liste 2004, Matthew a remplacĂ© le nom de Mitch car l'Ouragan Mitch tua environ 18 000 personnes en AmĂ©rique centrale en 1998.

Lieux de formation

Carte montrant la trace de tous les cyclones tropicaux entre 1985 et 2005. La couleur correspond à l'échelle de Saffir-Simpson selon la légende indiquée. Un seul cyclone dans l'Atlantique Sud : c'est Catarina.

Presque tous les cyclones tropicaux se forment Ă  moins de 30° de l'Ă©quateur et 87 % Ă  moins de 20° de celui-ci. Comme la force de Coriolis donne aux cyclones leur rotation initiale, ceux-ci se dĂ©veloppent cependant rarement Ă  moins de 10° de l'Ă©quateur (la composante horizontale de la force de Coriolis est nulle Ă  l'Ă©quateur). L'apparition d'un cyclone tropical Ă  l'intĂ©rieur de cette limite est toutefois possible si une autre source de rotation initiale se manifeste. Ces conditions sont extrĂȘmement rares et de telles tempĂȘtes se produisent, croit-on, moins d'une fois par siĂšcle.

La plupart des cyclones tropicaux apparaissent dans une bande d'orages tropicaux qui encercle le globe terrestre, et qu'on appelle la zone de convergence intertropicale (ZCIT). Leur parcours affecte le plus souvent des zones au climat tropical et au climat subtropical humide. De par le monde, on rapporte en moyenne 80 cyclones tropicaux par année.

Bassins principaux

Bassins et Centres de l'OMM responsables[21]
Bassin océanique Centre responsable
Atlantique nordNational Hurricane Center (Miami)
Pacifique Nord-estNational Hurricane Center (Miami)
Pacifique Centre-nordCentral Pacific Hurricane Center (Honolulu)
Pacifique Nord-ouestAgence météorologique du Japon (Tokyo)
Pacifique Sud
et Sud-ouest
Fiji Meteorological Service (Nadi)†
Meteorological Service of New Zealand Limited (Wellington)
Papua New Guinea National Weather Service (Port Moresby)†
Bureau of Meteorology (Darwin et Brisbane)†
Indien NordIndia Meteorological Department (New Delhi)
Indien Sud-ouestMétéo-France (La Réunion)
Indien Sud-estBureau of Meteorology† (Perth)
Meteorology and Geophysical Agency of Indonesia (Jakarta)†
†: Indique un centre d'avertissements des cyclones tropicaux
Les différents bassins et les centres responsables

Il existe sept principaux bassins de formation des cyclones tropicaux[21] :

Zones de formation inhabituelles

Trajectoire des rares cyclones tropicaux et subtropicaux prÚs de la cÎte sud-atlantique de l'Amérique du Sud de 2004 à 2021.

Les zones suivantes produisent trĂšs rarement des cyclones tropicaux :

  • l'Atlantique Sud : des eaux moins chaudes (courant de Benguela), l'absence d'une zone de convergence inter-tropicale, et la prĂ©sence de cisaillement vertical du vent contribuent Ă  rendre trĂšs difficile le dĂ©veloppement de cyclones tropicaux dans cette rĂ©gion. On y a toutefois observĂ© deux cyclones tropicaux : en 1991, une faible tempĂȘte tropicale au large de l'Afrique (qui a touchĂ© l'Ăźle Sainte-HĂ©lĂšne), et le cyclone Catarina (parfois aussi appelĂ© Aldonça), qui frappa la cĂŽte brĂ©silienne en 2004 ;
  • le centre du Pacifique Nord : le cisaillement dans cette zone limite grandement les chances de dĂ©veloppement de cyclones tropicaux. Toutefois, cette rĂ©gion est souvent frĂ©quentĂ©e par des cyclones nĂ©s dans le bassin beaucoup plus favorable de l'est du Pacifique Nord ;
  • la MĂ©diterranĂ©e : des tempĂȘtes qui semblent apparentĂ©es par leur structure Ă  des cyclones tropicaux se produisent parfois dans le bassin mĂ©diterranĂ©en. De telles tempĂȘtes, appelĂ©es Medicanes, ont Ă©tĂ© signalĂ©es en septembre 1947, septembre 1969, janvier 1982, septembre 1983, janvier 1995 et novembre 2011. La nature tropicale de ces tempĂȘtes reste matiĂšre Ă  dĂ©bats ;
  • Grands Lacs (AmĂ©rique du Nord) : bien que trĂšs au nord, la grande superficie de ces lacs peut devenir un terrain propice au dĂ©veloppement convectif intense quand leur tempĂ©rature est Ă  son maximum et que de l'air trĂšs froid d'altitude y passe en automne. Une tempĂȘte en 1996 (voir Cyclone de 1996 sur le Lac Huron) sur le Lac Huron avait des caractĂ©ristiques similaires Ă  celles d'un cyclone tropical ou subtropical, dont un Ɠil au centre durant un temps bref[22] ;
  • le Pacifique Sud : sans ĂȘtre une rĂ©gion Ă  fort risque, le Pacifique Sud Ă  l'est du mĂ©ridien 180 n'est pas Ă©pargnĂ© par les perturbations de ce type. Entre 1831 et 1998 au moins 30 cyclones (vent moyen Ă©gal ou supĂ©rieur Ă  118 km/h) et environ 22 tempĂȘtes tropicales (90 km/h < vent moyen < 118 km/h) ont affectĂ© les Îles Cook et la PolynĂ©sie française dont 16 cyclones et 4 tempĂȘtes entre 1981 et 1991. Ces nombres sont probablement sous-estimĂ©s en raison de donnĂ©es inexistantes ou incomplĂštes jusqu'en 1940. Le cyclone de 1906 qui frappa Anaa dans l'archipel des Tuamotu emporta, par submersion de l'atoll par la houle, environ une centaine (de 95 Ă  130 selon les rapports) de ses habitants en mer[23]. Cet inventaire ne prend pas en compte des phĂ©nomĂšnes ayant pris naissance Ă  l'est du 180e qui ont Ă©voluĂ© vers l'ouest, Ă©pargnant la PolynĂ©sie française.

Saisonnalité

Graphique montrant la distribution temporelle des systĂšmes dans l'Atlantique nord.

Sur l'ensemble du globe, la fréquence des cyclones tropicaux atteint son maximum vers la fin de l'été, lorsque l'eau est la plus chaude. Chaque bassin a toutefois ses propres caractéristiques saisonniÚres :

  • dans l'Atlantique nord, une saison des ouragans bien dĂ©marquĂ©e commence au dĂ©but juin et se termine fin novembre, avec une forte poussĂ©e au dĂ©but de septembre[24] ;
  • le nord-est du Pacifique a une pĂ©riode d'activitĂ© plus large mais similaire Ă  celle de l'Atlantique ;
  • le nord-ouest du Pacifique produit des cyclones tropicaux toute l'annĂ©e, avec un minimum en fĂ©vrier et une pointe au dĂ©but de septembre ;
  • dans le bassin du nord de l'ocĂ©an Indien, les cyclones sont plus frĂ©quents d'avril Ă  dĂ©cembre, avec des pointes en mai et en novembre ;
  • dans l'hĂ©misphĂšre sud, la formation de cyclones tropicaux commence Ă  la fin octobre et se termine en mai. Les pointes surviennent en mi-fĂ©vrier et dĂ©but mars.

Voici un tableau récapitulatif qui donne les moyennes d'événements annuels par zone, classées par ordre de fréquence décroissante :

Moyennes saisonniĂšres[25] - [26]
Bassin DĂ©but Fin TempĂȘtes tropicales
(> 34 nƓuds)
Cyclones tropicaux
(> 63 nƓuds)
Catégorie 3+
(> 95 nƓuds)
Nord-ouest du PacifiqueAvrilJanvier26,716,98,5
Sud de l'océan IndienOctobreMai20,610,34,3
Nord-est du PacifiqueMaiNovembre16,39,04,1
Nord-AtlantiqueJuinNovembre10,65,92,0
Australie et sud-ouest du PacifiqueOctobreMai10,64,81,9
Nord de l'océan IndienAvrilDécembre5,42,20,4

Formation et développement

L'importance de la condensation comme source principale d'énergie différencie les cyclones tropicaux des autres phénomÚnes météorologiques, comme les dépressions des latitudes moyennes qui puisent leur énergie plutÎt dans les gradients de température préexistants dans l'atmosphÚre. Pour conserver la source d'énergie de sa machine thermodynamique, un cyclone tropical doit demeurer au-dessus de l'eau chaude qui lui apporte l'humidité atmosphérique nécessaire. Les forts vents et la pression atmosphérique réduite au sein du cyclone stimulent l'évaporation, ce qui entretient le phénomÚne.

La formation des cyclones tropicaux est toujours un sujet de recherche scientifique intense, et n'est pas encore complÚtement comprise. En général, la formation d'un cyclone tropical requiert cinq facteurs[27] - [28] :

  1. la tempĂ©rature de la mer doit dĂ©passer 26,5 °C jusqu'Ă  une profondeur d'au moins 60 m, avec une tempĂ©rature des eaux de surface atteignant ou dĂ©passant 28 Ă  29 °C. L'eau chaude est la source d'Ă©nergie des cyclones tropicaux. Lorsque ces tempĂȘtes se dĂ©placent sur l'intĂ©rieur des terres ou sur des eaux plus froides, elles faiblissent rapidement ;
  2. les conditions doivent ĂȘtre favorables Ă  la formation d'orages. La tempĂ©rature atmosphĂ©rique doit diminuer rapidement avec l'altitude, et la troposphĂšre moyenne doit ĂȘtre relativement humide ;
  3. une perturbation atmosphérique préexistante. Le mouvement vertical ascendant au sein de la perturbation aide à l'amorçage du cyclone tropical. Un type de perturbation atmosphérique relativement faible, sans rotation, appelé onde tropicale sert généralement de point de départ à la formation des cyclones tropicaux ;
  4. une distance de plus de 10 ° de l'équateur. La force de Coriolis amorce la rotation du cyclone et contribue à son maintien. Dans les environs de l'équateur, la composante horizontale de la force de Coriolis est quasi nulle (nulle à l'équateur), ce qui interdit le développement de cyclones ;
  5. absence de cisaillement vertical du vent (un changement de force ou de direction du vent avec l'altitude). Trop de cisaillement endommage ou dĂ©truit la structure verticale d'un cyclone tropical, ce qui empĂȘche ou nuit Ă  son dĂ©veloppement.

À l'occasion, un cyclone tropical peut se former en dehors de ces conditions. En 2001, le typhon Vamei s'est formĂ© Ă  seulement 1,5 ° au nord de l'Ă©quateur, Ă  partir d'une perturbation prĂ©existante et des conditions atmosphĂ©riques relativement fraĂźches reliĂ©es Ă  la mousson. On estime que les facteurs qui ont menĂ© Ă  la formation de ce typhon ne se rĂ©pĂštent que tous les 400 ans. Il est Ă©galement arrivĂ© que des cyclones se soient dĂ©veloppĂ©s avec des tempĂ©ratures de surface de la mer Ă  25 ° ou moins (comme l'ouragan Vince en 2005).

Quand un cyclone tropical de l'Atlantique atteint les latitudes moyennes et prend sa course vers l'est, il peut se ré-intensifier sous la forme d'une dépression de type barocline (aussi appelée frontale). De telles dépressions des latitudes moyennes sont parfois violentes et peuvent à l'occasion conserver des vents de force d'ouragan lorsqu'elles atteignent l'Europe.

Structure

« Anatomie » d'un cyclone tropical : bandes de pluie concentriques, l'Ɠil et son mur. Les flĂšches montrent le mouvement de l'air et des nuages.

Un cyclone tropical intense comprend les éléments suivants[29] :

  • une dĂ©pression : tous les cyclones tropicaux sont en rotation autour d'une zone de basse pression atmosphĂ©rique Ă  la surface de la Terre. Les pressions mesurĂ©es au centre des cyclones tropicaux sont parmi les plus basses que l'on puisse mesurer au niveau de la mer ;
  • une couverture nuageuse centrale dense : une zone concentrĂ©e d'orages et de bandes de pluie entourant la dĂ©pression centrale. Les cyclones tropicaux avec une couverture centrale symĂ©trique ont tendance Ă  ĂȘtre intenses et Ă  bien se dĂ©velopper ;
  • un Ɠil : le systĂšme dĂ©veloppe en son centre une zone de subsidence (mouvement descendant). Les conditions dans l'Ɠil sont normalement calmes et sans nuages, bien que la mer puisse ĂȘtre extrĂȘmement agitĂ©e. L'Ɠil est l'endroit le plus froid du cyclone Ă  la surface, mais le plus chaud en altitude. Il est habituellement de forme circulaire et son diamĂštre varie de 8 Ă  200 km. Dans les cyclones de moindre intensitĂ©, la couverture nuageuse centrale dense occupe le centre du cyclone et il n'y a pas d'Ɠil ;
  • un mur de l'Ɠil : il s'agit d'une bande circulaire de convection atmosphĂ©rique et de vents intenses sur la bordure immĂ©diate de l'Ɠil. On y retrouve les conditions les plus violentes dans un cyclone tropical. Dans les cyclones les plus intenses, on observe un cycle de remplacement du mur de l'Ɠil, en vertu duquel des murs concentriques se forment et remplacent le mur de l'Ɠil. Le mĂ©canisme Ă  l'origine de ce phĂ©nomĂšne est encore mal compris ;
  • Ă©coulement divergent : dans les niveaux supĂ©rieurs d'un cyclone tropical, les vents s'Ă©loignent du centre de rotation et manifestent une rotation anticyclonique. Les vents de surface sont fortement cycloniques, mais faiblissent avec l'altitude et changent de direction de rotation prĂšs du sommet de la tempĂȘte. C'est une caractĂ©ristique unique des cyclones tropicaux.

Le dĂ©gagement de chaleur latente dans les niveaux supĂ©rieurs de la tempĂȘte Ă©lĂšve la tempĂ©rature Ă  l'intĂ©rieur du cyclone de 15 Ă  20 °C au-dessus de la tempĂ©rature ambiante dans la troposphĂšre Ă  l'extĂ©rieur du cyclone. Pour cette raison, les cyclones tropicaux sont des tempĂȘtes Ă  « noyau chaud ». Toutefois, ce noyau chaud n'est prĂ©sent qu'en altitude — la zone touchĂ©e par le cyclone Ă  la surface est habituellement plus froide de quelques degrĂ©s par rapport Ă  la normale, en raison des nuages et des prĂ©cipitations.

Énergie

Indice de l'Ă©nergie cumulative annuelle depuis 1851 dans l'Atlantique nord.

Il existe plusieurs façons de mesurer l'intensitĂ© d'un systĂšme tropical, parmi lesquelles la technique de Dvorak, qui est une façon d'estimer la pression centrale et les vents d'un cyclone Ă  partir de son organisation sur les photos satellitaires et de la tempĂ©rature des sommets des nuages. Les mĂ©tĂ©orologues utilisent aussi la mesure directe par reconnaissance aĂ©rienne, ou Ă©valuent, a posteriori, les effets dĂ©vastateurs sur les zones traversĂ©es. Le National Weather Service amĂ©ricain estime que la puissance rĂ©elle d'un systĂšme tropical se situe entre 2,2 x 1012 et 1,6 x 1018 watts, mais ce calcul utilise plusieurs approximations sur les paramĂštres mĂ©tĂ©orologiques. Le NWS a donc dĂ©veloppĂ© une mĂ©thode rapide pour estimer l'Ă©nergie totale dĂ©gagĂ©e dans un tel systĂšme en tenant compte de la vitesse des vents, estimĂ©e ou notĂ©e, ainsi que la durĂ©e de vie du cyclone : l'indice d’Énergie cumulative des cyclones tropicaux (Accumulated cyclone energy ou ACE en anglais).

Cet indice utilise le vent maximum soutenu — —, sans la rafale, comme approximation de l'Ă©nergie cinĂ©tique. On calcule l'indice en utilisant le carrĂ© de dans le cyclone, notĂ© ou estimĂ©, pour chaque pĂ©riode de six heures durant la durĂ©e de vie du systĂšme. On divise le tout par 104 pour rĂ©duire le chiffre Ă  une valeur raisonnable[30] - [31].

L'Ă©quation est donc :

Comme l'Ă©nergie cinĂ©tique est , cet indice est proportionnel Ă  l'Ă©nergie dĂ©veloppĂ©e par le systĂšme en prenant comme hypothĂšse que la masse par unitĂ© de volume des systĂšmes est identique mais il ne tient pas compte de la masse totale de ceux-ci. Ainsi l'indice peut comparer des systĂšmes de dimensions semblables mais pourra sous-estimer un systĂšme ayant des vents moins violents tout en ayant un plus large diamĂštre. Un sous-indice est celui du Potentiel de destruction d'ouragan, qui est le calcul de l'indice cumulatif mais seulement durant la pĂ©riode durant laquelle le systĂšme tropical est de niveau cyclone tropical/ouragan/typhon[30]. Dans le graphique Ă  droite, on peut voir la variation de l'indice d'Ă©nergie cumulative pour les systĂšmes dans l'Atlantique nord en noir et la moyenne annuelle de cette Ă©nergie par systĂšme en brun. On remarque la trĂšs grande variabilitĂ© de ces valeurs annuellement mais que la moyenne par systĂšme suit la mĂȘme tendance que le total annuel. Ce dernier Ă©tait particuliĂšrement Ă©levĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1950, puis est passĂ© par un creux de 1970 Ă  1990, et semble en train de remonter depuis ce temps. En revanche, une Ă©tude du Center for Ocean-Atmospheric Prediction Studies de l'UniversitĂ© d'État de Floride montre que l'ACE pour l'ensemble des phĂ©nomĂšnes cycloniques tropicaux du globe a connu un pic en Ă©tĂ© 1992 et rĂ©gresse pour atteindre un minimum historique en Ă©tĂ© 2009 jamais observĂ© depuis 1979[32] - [33].

Observations et prévisions

Observations

Les cyclones tropicaux intenses posent un problĂšme particulier quant Ă  leur observation. Comme il s'agit d'un phĂ©nomĂšne ocĂ©anique dangereux, on dispose rarement d'instruments sur le site mĂȘme du cyclone, sauf lorsque celui-ci passe sur une Ăźle ou une zone cĂŽtiĂšre, ou si un navire infortunĂ© se trouve pris dans la tempĂȘte. MĂȘme dans ces cas, la prise de mesures en temps rĂ©el n'est possible qu'en pĂ©riphĂ©rie du cyclone, oĂč les conditions sont moins catastrophiques. La prise de mesures au sein mĂȘme du cyclone est toutefois possible par avion. Des avions spĂ©cialement Ă©quipĂ©s, gĂ©nĂ©ralement de gros quadrimoteurs turbopropulsĂ©s, peuvent voler dans le cyclone, prendre des mesures directement ou Ă  distance, et y lĂącher des catasondes.

On peut aussi repĂ©rer la pluie associĂ©e avec la tempĂȘte par radar mĂ©tĂ©orologique lorsqu'elle s'approche relativement prĂšs des cĂŽtes. Ceci donne des informations sur la structure et l'intensitĂ© des prĂ©cipitations. Les satellites gĂ©ostationnaires et circumpolaires peuvent obtenir des informations en lumiĂšre visible et en infrarouge partout au-dessus du globe. On en tire l'Ă©paisseur des nuages, leur tempĂ©rature, leur organisation et la position du systĂšme ainsi que la tempĂ©rature de surface de la mer. Certains nouveaux satellites Ă  orbite basse sont mĂȘme Ă©quipĂ©s de radars.

Prévisions

Diminution évidente de l'erreur de position de la trajectoire depuis les années 1970.

Les systĂšmes tropicaux se situent Ă  la limite infĂ©rieure de l'Ă©chelle synoptique. Comme les systĂšmes des latitudes moyennes, ils dĂ©pendent donc de la position des crĂȘtes baromĂ©triques, anticyclones et des creux environnants mais la structure verticale des vents et le potentiel de convection y est Ă©galement critique, comme pour les systĂšmes de mĂ©so-Ă©chelle. Les prĂ©visionnistes tropicaux considĂšrent encore que le meilleur indicateur instantanĂ© du dĂ©placement de ces systĂšmes est encore le vent moyen dans la troposphĂšre oĂč se trouve le cyclone et la trajectoire lissĂ©e notĂ©e antĂ©rieurement. Dans le cas d'un environnement avec beaucoup de cisaillement, l'utilisation du vent moyen de basse altitude, comme celui de 700 hPa Ă  environ 3 000 mĂštres, est cependant meilleure[34].

Pour une prévision à plus long terme, des modÚles de prévision numérique du temps ont été développés spécialement pour les systÚmes tropicaux. En effet, la combinaison d'une circulation en général assez faible dans les Tropiques et une grande dépendance de la convection sur les cyclones tropicaux nécessite une analyse et un traitement à trÚs fine résolution qui ne sont pas présents dans les modÚles normaux. De plus, ceux-ci incorporent des paramÚtres des équations primitives atmosphériques qui sont souvent négligés à plus large échelle. Les données d'observations obtenues par le biais des satellites météorologiques et des chasseurs d'ouragans sont injectées dans ces modÚles pour accroßtre la précision. On voit à droite un graphique de l'évolution de l'erreur sur la position de la trajectoire depuis les années 1970, en milles marins, dans le bassin de l'Atlantique nord sur les prévisions du National Hurricane Center[35]. On remarque qu'à toutes les périodes de prévision, l'amélioration est trÚs importante. Pour ce qui est de l'intensité des systÚmes, l'amélioration a été moindre[36] à cause de la complexité de la micro-physique des systÚmes tropicaux et des interactions entre les échelles méso et synoptiques.

Tendances et réchauffement climatique

Le dĂ©veloppement de cyclones est un phĂ©nomĂšne irrĂ©gulier et le dĂ©but des mesures fiables de la vitesse des vents ne remonte qu'au milieu du XXe siĂšcle[28]. Une Ă©tude publiĂ©e en 2005 montre une augmentation globale de l'intensitĂ© des cyclones entre 1970 et 2004, leur nombre total Ă©tant en diminution pendant la mĂȘme pĂ©riode[37] - [38] - [39]. Selon cette Ă©tude, il est possible que cette augmentation d'intensitĂ© soit liĂ©e au rĂ©chauffement climatique, mais la pĂ©riode d'observation est trop courte et le rĂŽle des cyclones dans les flux atmosphĂ©riques et ocĂ©aniques n'est pas suffisamment connu pour que cette relation puisse ĂȘtre Ă©tablie avec certitude. Une seconde Ă©tude, publiĂ©e un an plus tard, ne montre pas d'augmentation significative de l'intensitĂ© des cyclones depuis 1986[40] - [41]. La quantitĂ© d’observations Ă  notre disposition n’est en fait statistiquement pas suffisante.

Ryan Maue, de l'université de Floride, dans un article intitulé « Northern Hemisphere tropical cyclone activity », observe pour sa part une baisse marquée de l'activité cyclonique depuis 2006 dans l'hémisphÚre nord par rapport aux trente derniÚres années[42]. Il ajoute que la baisse est probablement plus marquée, les mesures datant de trente ans ne détectant pas les activités les plus faibles, ce que permettent les mesures d'aujourd'hui. Pour Maue, c'est possiblement un plus bas depuis cinquante ans que l'on observe en termes d'activité cyclonique. Christopher Landsea, de la NOAA et un des anciens coauteurs du rapport du GIEC, estime lui aussi que les mesures passées sous-estiment la force des cyclones passés et sur-valorisent la force des cyclones actuels[43] - [44].

On ne peut donc pas dĂ©duire que l'augmentation de spectaculaires ouragans depuis 2005 soit une consĂ©quence directe du rĂ©chauffement climatique. Cette augmentation pourrait ĂȘtre due Ă  l’oscillation entre pĂ©riodes froides et chaudes de la tempĂ©rature de surface des bassins ocĂ©aniques comme l’oscillation atlantique multidĂ©cennale. Le cycle chaud de cette variation Ă  lui seul permet de prĂ©dire des ouragans plus frĂ©quents pour les annĂ©es 1995 Ă  2020 dans l'Atlantique nord[28]. Les simulations informatiques ne permettent Ă©galement pas dans l'Ă©tat actuel des connaissances de prĂ©voir d'Ă©volution significative du nombre de cyclones liĂ© Ă  un rĂ©chauffement climatique Ă  cause des autres effets mentionnĂ©s qui brouillent la signature[45]. Dans la seconde moitiĂ© du XXIe siĂšcle, lors de la prochaine pĂ©riode froide de l’Atlantique nord, le rĂ©chauffement climatique pourrait donner un signal plus clair[28].

Effets

Photographe japonais filmant les dĂ©gĂąts laissĂ©s par le typhon Vera en banlieue de Nagoya, Japon, en septembre 1959. Le bilan humain s'Ă©leva Ă  5 098 morts.
L'aprĂšs-coup de l'ouragan Andrew (1992), le second cyclone tropical le plus coĂ»teux de l'histoire des États-Unis, aprĂšs Katrina (2005).

Le relĂąchement de chaleur latente dans un cyclone tropical mature peut excĂ©der 2 Ă— 1019 joules par jour[46] - [47]. Cela Ă©quivaut Ă  faire dĂ©toner une bombe thermonuclĂ©aire de 10 mĂ©gatonnes toutes les 20 minutes[48] ou 200 fois la capacitĂ© instantanĂ©e de production Ă©lectrique mondiale[47]. Les cyclones tropicaux au grand large causent de grosses vagues, de la pluie forte, et des vents violents, ce qui compromet la sĂ©curitĂ© des navires en mer. Toutefois, les effets les plus dĂ©vastateurs des cyclones tropicaux se produisent quand ils frappent la cĂŽte et entrent dans les terres. Dans ce cas, un cyclone tropical peut causer des dommages de quatre façons :

  • vents violents : des vents de force d'ouragan peuvent endommager ou dĂ©truire des vĂ©hicules, des bĂątiments, des ponts, etc. Les vents forts peuvent aussi transformer des dĂ©bris en projectiles, ce qui rend l'environnement extĂ©rieur encore plus dangereux ;
  • onde de tempĂȘte : les tempĂȘtes de vent, y compris les cyclones tropicaux, peuvent causer une montĂ©e du niveau de la mer et des inondations dans les zones cĂŽtiĂšres ;
  • houle cyclonique : les cyclones tropicaux gĂ©nĂšrent de fortes houles avant leur arrivĂ©e. Ce phĂ©nomĂšne est source de dĂ©gĂąts, surtout dans les baies ou les plaines littorales, les vagues pouvant atteindre une vingtaine de mĂštres de haut[49]. Le cyclone peut avoir une trajectoire parallĂšle Ă  la cĂŽte, sans jamais l'affecter directement, mais comme la houle se propage latĂ©ralement, elle va donner une grosse mer Ă  une grande distance. Ainsi, il arrive souvent que des noyades soient rapportĂ©es sur les cĂŽtes lors du passage d'un cyclone au large Ă  cause des vagues et de la crĂ©ation d'un courant d'arrachement.
  • pluie forte : les orages et les fortes pluies provoquent la formation de torrents, emportant les routes et provoquant des glissements de terrain ;
  • tornades : les orages imbriquĂ©s dans le cyclone donnent souvent naissance Ă  des tornades. Bien que ces tornades soient normalement moins intenses que celles d'origine non-tropicale, elles peuvent encore provoquer d'importants dommages. Elles se produisent surtout Ă  la bordure externe du systĂšme aprĂšs son entrĂ©e sur les terres, lĂ  oĂč le cisaillement des vents est important Ă  cause de la friction[50] - [51] - [52] - [53]. Parmi ces tornades, les cyclones tropicaux sont particuliĂšrement susceptibles de donner le phĂ©nomĂšne rare des tornades anticycloniques puisque la rotation est induite Ă  trĂšs bas niveau par le relief.

Les effets secondaires d'un cyclone tropical sont souvent aussi destructeurs, notamment les Ă©pidĂ©mies. Le milieu humide et chaud dans les jours qui suivent le passage du cyclone, conjuguĂ© Ă  la destruction des infrastructures sanitaires, augmente le risque de propagation d'Ă©pidĂ©mies, qui peuvent tuer longtemps aprĂšs le passage du cyclone. À ce problĂšme peut s'ajouter celui des pannes de courant : les cyclones tropicaux causent souvent de lourds dommages aux installations Ă©lectriques, privant de courant la population, coupant les communications et nuisant aux moyens de secours et d'intervention. Ceci rejoint le problĂšme des transports, puisque les cyclones tropicaux dĂ©truisent souvent des ponts, viaducs, et routes, ralentissant considĂ©rablement le transport de vivres, de mĂ©dicaments et de matĂ©riel de secours vers les zones sinistrĂ©es. Paradoxalement, le passage meurtrier et destructeur d’un cyclone tropical peut avoir des effets positifs ponctuels sur l’économie des rĂ©gions touchĂ©es, et du pays en gĂ©nĂ©ral, ou plutĂŽt sur son PIB dans certains secteurs comme la construction[54]. Par exemple, en octobre 2004, aprĂšs une saison cyclonique particuliĂšrement intense dans l'Atlantique, 71 000 emplois ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s dans le bĂątiment pour rĂ©parer les dĂ©gĂąts subis, notamment en Floride.

Un cyclone peut aussi avoir des effets durables sur la population ; un exemple rendu cĂ©lĂšbre par Oliver Sacks[55] est le cyclone Lengkieki, qui a dĂ©vastĂ© l'atoll de Pingelap, aux États fĂ©dĂ©rĂ©s de MicronĂ©sie, vers 1775. Le typhon et la famine qui a suivi n'ont fait qu'une vingtaine de survivants, dont l'un Ă©tait porteur d'un gĂšne de l'achromatopsie, maladie gĂ©nĂ©tique dont les principaux symptĂŽmes sont une absence totale de vision des couleurs, une acuitĂ© visuelle trĂšs rĂ©duite et une forte photophobie. Quelques gĂ©nĂ©rations plus tard, entre 8 et 10 % de la population est atteinte d'achromatopsie, et environ 30 % des habitants de l'atoll sont porteurs sains du gĂšne.

Protection et prévention

Maison conçue pour résister aux cyclones (ici aprÚs l'ouragan Dennis de 2005).

On ne peut totalement se protĂ©ger des effets des cyclones tropicaux. Cependant, en zone Ă  risque, un amĂ©nagement adaptĂ© et prudent du territoire peut permettre de limiter les dĂ©gĂąts humains et matĂ©riels dus aux vents, aux prĂ©cipitations et aux inondations. Une architecture offrant moins de prise au vent, l'absence de construction en zones humides, des rĂ©seaux Ă©lectriques enterrĂ©s et isolĂ©s de l'eau, le maintien ou la restauration de zones humides tampons, et de mangroves et forĂȘts littorales, la prĂ©paration des populations, des antennes et Ă©oliennes qu'on peut « coucher » le temps de la tempĂȘte, etc. peuvent y contribuer. En 2008, la FAO a par exemple estimĂ© que si la mangrove du delta de l'Irrawaddy (Birmanie), existant avant 1975 (plus de 100 000 hectares), avait Ă©tĂ© conservĂ©e, les consĂ©quences du cyclone Nargis auraient Ă©tĂ© au moins deux fois moindres[56].

Dissipation artificielle

En raison du coĂ»t Ă©conomique considĂ©rable provoquĂ© par les cyclones tropicaux, l’homme cherche par tous les moyens Ă  en prĂ©venir l’apparition. Dans les annĂ©es 1960 et 1970, sous l’égide du gouvernement amĂ©ricain, dans le cadre du projet « Stormfury », on a tentĂ© de procĂ©der Ă  l’ensemencement des tempĂȘtes tropicales avec de l’iodure d'argent[57] - [58]. GrĂące Ă  une structure cristalline proche de celle de la glace, l'iodure joue le rĂŽle d'agent de nuclĂ©ation des gouttelettes d'eau qui transformeront la vapeur d'eau en pluie. Le refroidissement crĂ©Ă©, pensait-on, pourrait provoquer l’effondrement de l’Ɠil du cyclone et rĂ©duire les vents violents. Le projet a Ă©tĂ© abandonnĂ© aprĂšs qu’on se fut rendu compte que l’Ɠil se reforme naturellement dans les cyclones de forte intensitĂ© et que l’ensemencement a des effets trop rĂ©duits pour ĂȘtre rĂ©ellement efficace. De plus, des Ă©tudes subsĂ©quentes ont montrĂ© que l'ensemencement avait peu de chances d'augmenter la quantitĂ© de pluie car la quantitĂ© de gouttelettes en surfusion dans un systĂšme tropical est trop bas comparativement Ă  des orages violents des latitudes moyennes[59].

D’autres approches ont Ă©tĂ© envisagĂ©es comme le remorquage d’icebergs dans les zones tropicales pour refroidir l’eau en deçà du point critique, le dĂ©versement dans les eaux ocĂ©aniques de substances qui empĂȘchent l’évaporation ou mĂȘme le pompage des eaux plus froides venant du fond[59]. Le « projet Cirrus » envisageait de jeter de la glace sĂšche sur le cyclone et certains ont mĂȘme suggĂ©rĂ© de faire exploser des bombes atomiques dans les cyclones[59]. Toutes ces approches souffrent d’un dĂ©faut majeur : un cyclone tropical est un phĂ©nomĂšne thermique trop massif pour ĂȘtre contenu par les trop faibles techniques physico-chimiques disponibles. En effet, il s'Ă©tend sur plusieurs centaines de kilomĂštres de diamĂštre et la chaleur libĂ©rĂ©e toutes les vingt minutes correspond Ă  l'explosion d'une bombe nuclĂ©aire de 10 mĂ©gatonnes pour un ouragan moyen[59]. MĂȘme la surface parcourue par un Ɠil moyen de 30 km de diamĂštre couvre des dizaines de milliers de kilomĂštres carrĂ©s en 24 heures, et modifier la tempĂ©rature de la mer le long de cette surface serait dĂ©jĂ  un projet colossal qui nĂ©cessiterait en plus une connaissance parfaite de sa trajectoire[59].

Cyclones notables

Il n'y a guĂšre de donnĂ©es Ă©crites antĂ©rieures au XIXe siĂšcle sur le continent amĂ©ricain concernant spĂ©cifiquement des donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques. En ExtrĂȘme-Orient, les donnĂ©es sont beaucoup plus anciennes et complĂštes. Il existe par exemple, un registre des typhons qui se sont produits sur les Philippines entre 1348 et 1934. Il existe cependant des mĂ©thodes scientifiques permettant d'identifier et de dater des Ă©vĂ©nements anciens[60], constituant une palĂ©otempestologie, terme crĂ©Ă© en 1996 par Kerry Emanuel. Ce sont en particulier l'Ă©tude des sĂ©diments des lacs cĂŽtiers montrant la prĂ©sence de sable marin, la relative pauvretĂ© en oxygĂšne 18, un isotope lourd, qu'on peut retrouver dans les cernes des arbres ou dans les concrĂ©tions des grottes.

Cyclones historiques

Avant le XXe siĂšcle, comme mentionnĂ© antĂ©rieurement, il n'y avait pas de façon systĂ©matique de nommer les cyclones, ouragans et typhons, mais certains sont quand mĂȘme passĂ©s Ă  l'Histoire. La plupart des pays dans les zones affectĂ©es ont suivi la tradition lancĂ©e par les AmĂ©ricains et les Australiens depuis ce temps. L’Organisation mĂ©tĂ©orologique mondiale, lors de la rencontre annuelle du comitĂ© de surveillance des cyclones tropicaux en mars ou avril, dĂ©cide des listes de noms potentiels pour les cyclones tropicaux. Les pays affectĂ©s par des cyclones particuliĂšrement intenses et ayant causĂ© de forts dommages peuvent proposer de retirer le nom de ceux-ci des listes futures, ce qui les fait aussi passer Ă  l'Histoire.

Océan Atlantique

Parmi les ouragans célÚbres, dont le nom a été retiré ou non, de l'Atlantique nord, on note :

Ouragans les plus coûteux du bassin Atlantique de 1900 à 2010
Dommages totaux ajustés au coût de la vie[61] - [62]
Rang Ouragan Saison Coût (2010)
(milliards de $US)
1 Ouragan de Miami de 1926 1926 164,8
2 Katrina 2005 113,4
3 Galveston 1900 104,3
4 Second ouragan
de Galveston
1915 71,3
5 Andrew 1992 58,5
6 Nouvelle-Angleterre 1938 41,1
7 Cuba–Floride 1944 40,6
8 Okeechobee 1928 35,2
9 Ike 2008 29,5
10 Donna 1960 28,1
Ouragans les plus meurtriers
Rang Ouragan Saison Morts
1 Grand ouragan 1780 22 000 – 27 500
2 Mitch 1998 11 000 – 18 000
3 Ouragan de Galveston 1900 8 000 – 12 000
4 Fifi-Orlene 1974 8 000 – 10 000
5 RĂ©publique dominicaine 1930 2 000 – 8 000
6 Flora 1963 7 186 – 8 000
7 Pointe-Ă -Pitre 1776 6 000+
8 Ouragan de Terre-Neuve 1775 4 000 – 4 163
9 Ouragan Okeechobee 1928 4 075+
10 Ouragan San Ciriaco 1899 3 433+
Ouragans les plus intenses[63]
Mesurés par la pression centrale
Rang Ouragan Saison Pression (hPa)
1 Wilma 2005 882
2 Gilbert 1988 888
3 Ouragan de la FĂȘte du travail 1935 1935 892
4 Rita 2005 895
5 Allen 1980 899
6 Katrina 2005 902
7 Camille 1969 905
Mitch 1998 905
Dean 2007 905
10 Maria 2017 908
Deux vaisseaux anglais en perdition dans le canal de la Mona lors du grand ouragan de 1780.

D'autres ouragans célÚbres :

Océan Pacifique

Ouragans et cyclones
importants
Nom Catégorie Pression
hPa (mbar)
Année
Ouragan Patricia[N 1] 5 879 2015
Ouragan Ioke 5 920 2006
Cyclone Ingrid 4 924 2005
Cyclone Larry 5 915 2006
Cyclone Erica 4 915 2003
Cyclone Heta 5 915 2003
Typhons les plus intenses
du Pacifique Ouest
Rang Nom Pression
hPa (mbar)
Année
1 Typhon Tip 870 1979
2 Typhon Gay 872 1992*
2 Typhon Ivan 872 1997*
2 Typhon Joan 872 1997*
2 Typhoon Keith 872 1997*
2 Typhon Zeb 872 1998*
*Pression centrale estimée avec les données
des satellites météorologiques seulement.
Pré-1950
Années 1950-1990
Années 2000
Années 2010
Années 2020

Intensité

L’Organisation mĂ©tĂ©orologique mondiale (OMM) a homologuĂ© dĂ©but 2010 le record du vent le plus violent jamais observĂ© scientifiquement, hors ceux des tornades, de 408 km/h le 10 avril 1996 Ă  l'Ăźle de Barrow (Australie-Occidentale) lors du passage du cyclone Olivia[65]. Le prĂ©cĂ©dent record de 372 km/h observĂ© scientifiquement datait d'avril 1934 au sommet du mont Washington (New Hampshire) aux États-Unis[65]. Cependant, le cyclone Olivia n'est pas considĂ©rĂ© lui-mĂȘme comme le plus violent Ă  avoir affectĂ© la rĂ©gion australienne car ce record ne reprĂ©sente pas l'intensitĂ© gĂ©nĂ©rale du systĂšme.

Dimensions

Dimensions relatives entre le typhon Tip et le cyclone Tracy sur une carte des États-Unis.

Typhon Tip, en octobre 1979, est le cyclone tropical de plus grand diamĂštre, 2 170 km[66] - [29]. A contrario, le cyclone Tracy, en dĂ©cembre 1974, est le plus petit avec seulement 96 km[29] - [67]. Ces diamĂštres reprĂ©sentent la distance intĂ©rieure au systĂšme oĂč les vents atteignent au moins la force de coups de vent (62 km/h).

Ondes de tempĂȘte

Les cyclones tropicaux causent des ondes de tempĂȘte qui dĂ©ferlent sur les cĂŽtes. Celles-ci dĂ©pendent de la force du vent, du gradient de pression vers l'Ɠil du cyclone et du diamĂštre de la tempĂȘte. Plus les vents sont forts, plus la poussĂ©e sur l’ocĂ©an est grande mais des vents plus faibles peuvent ĂȘtre compensĂ©s par un plus grand diamĂštre autour du systĂšme oĂč on les retrouve. De plus, le contour du fond marin le long de la cĂŽte, en particulier une rapide remontĂ©e du fond, va les amplifier.

Parmi les trois ondes les plus hautes jamais rapportĂ©es, celle de l’ouragan Katrina de 2005 : le plus large ouragan de catĂ©gorie 5 a eu la plus haute onde de tempĂȘte des ouragans de l’Atlantique nord avec 8,5 mĂštres[68]. Vient ensuite l’ouragan Camille de 1969, avec des vents de force identique Ă  ceux de Katrina mais de diamĂštre plus petit, les mĂ©tĂ©orologues ayant relevĂ© une onde de 7,2 mĂštres.

Il est possible que de plus importantes ondes aient dĂ©ferlĂ© avant les prises de mesure modernes mais c'est le cyclone Mahina de 1899 qui est en gĂ©nĂ©ral reconnu comme celui ayant produit la plus haute onde de tempĂȘte mondialement consignĂ©e : 14,6 mĂštres[69] - [70] - [71]. Une Ă©tude en 2000 a remis en question ce record en regardant les dĂ©pĂŽts marins dans la rĂ©gion concernĂ©e et en utilisant un modĂšle de simulation mathĂ©matique pour calculer l'onde de tempĂȘte avec les donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques et ocĂ©anographiques disponibles[72].

Dans la culture

La nouvelle "Typhon" de Joseph Conrad a pour sujet l'hĂ©roĂŻsme de l'Ă©quipage d'un vapeur pris dans un cyclone tropical. À son sujet, le Morning Post du 22 avril 1903 Ă©crit : "'Typhon' contient la plus Ă©tonnante description que nous ayons jamais lue de la fureur dĂ©chaĂźnĂ©e de la mer lorsqu'elle est tourmentĂ©e par une force presque aussi puissante qu'elle-mĂȘme."[73]

Notes et références

Notes

  1. C'est le plus puissant du Pacifique centre et Est combinĂ©s. C'est le plus puissant Ă  porter le nom d'« ouragan » Ă©galement mais il n'a jamais Ă©tĂ© dans l'Atlantique nord oĂč c'est Wilma qui dĂ©tient le record.

Références

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    Version française de 1859, traduite par F.J.T. Chardonneau, lieutenant de vaisseau
  4. (en) Abhijit Mukherjee, « Henry Piddington », Banglapedia (consulté le ).
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Le rĂ©sultat de recherches publiĂ© dans le magazine scientifique Nature du 4 aoĂ»t 2005, par Kerry Emanuel (« Aggravation de l'effet destructeur des cyclones tropicaux sur les 30 derniĂšres annĂ©es »), suggĂšre que l'augmentation des tempĂ©ratures des eaux de surface des ocĂ©ans, consĂ©cutive au rĂ©chauffement global, entraĂźnera des cyclones plus violents. D'aprĂšs les analyses menĂ©es par le Professeur Kerry Emanuel, climatologue, du Massachusetts Institute of Technology, les grandes tempĂȘtes dans l'Atlantique et le Pacifique ont augmentĂ© en intensitĂ© d'environ 50 % depuis les annĂ©es 1970. Cette tendance est Ă©troitement liĂ©e Ă  l'Ă©lĂ©vation de la tempĂ©rature moyenne de la surface des ocĂ©ans.
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Articles connexes

Liens externes

Gouvernementaux ou universitaires

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