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Cyclone Erica

Le cyclone Erica fut un cyclone tropical qui frappa durement la Nouvelle-Calédonie les 13 et . Le passage d’Erica a été accompagné de pluies violentes, mais la rapidité avec laquelle il a balayé la Grande Terre a limité la durée de ces pluies torrentielles.

Cyclone Erica
Cyclone Erica
Cyclone Erica

Apparition
Dissipation

Catégorie maximale Cyclone catégorie 4
Pression minimale 915[1] hPa
Vent maximal
(soutenu sur 1 min)
215 km/h et des rafales pouvant atteindre 320 km/h

Dommages confirmĂ©s 5,692 milliards de Francs Pacifique (47,7 millions d'Euros de 2 003 environ)
Morts confirmés 2 directs et un indirect
Blessés confirmés 228

Zones touchées Nouvelle-Calédonie

Trajectoire d’Erica
Trajectoire d’Erica
Saison cyclonique 2002-2003 dans l'océan Pacifique sud

Les données enregistrées font apparaître des forces de vent exceptionnelles et les records, établis lors de passages de différents cyclones, ont presque tous été dépassés. Erica est donc un cyclone exceptionnellement violent et ravageur pour la Nouvelle-Calédonie, tant par les vents enregistrés que par les zones affectées. Les dégâts ont été considérables sur l'ensemble des infrastructures, essentiellement sur la Grande Terre et l'Ile des Pins (réseaux électriques et de télécommunications, routes et bâtiments, agriculture, bateaux, etc.). Plus de 5 milliards CFP de dégâts ont été déclarés.

Formation et trajectoire

Il s'agit d'une dépression qui se forme le à environ 300 km de la côte australienne du Queensland, au-dessus de la Grande barrière de corail et au niveau du 20e parallèle sud. Elle devient rapidement (le ) une dépression tropicale modérée baptisée Erica par le centre météorologique de Brisbane. Elle s'affaiblit toutefois presque immédiatement et redevient une dépression tropicale faible.

Après avoir fait une courte courbe vers le sud, elle s'oriente ensuite vers le nord puis le nord-est, passe au large des Louisiades avant de partir vers l'est jusqu'à environ 150 km de l'île Rennell aux îles Salomon et là prend une trajectoire définitive vers le sud-est et la Nouvelle-Calédonie. Au même moment, le , elle redevient dépression tropicale modérée puis, rapidement, cyclone tropical avec une pression au centre estimée alors à 965 hPa et des vents maximums au centre d'environ 130 km/h. Sa vitesse de déplacement est de 15 km/h.

Le cyclone ne cesse alors de se renforcer et atteint son maximum d'intensité le à 17 h (heure locale) avec une pression au centre de 915 hPa[2] et des vents moyens maximum sur une minute estimés à 260 km/h (140 nœuds) et des rafales pouvant atteindre 320 km/h : Erica est alors à seulement 160 km à l'ouest de Koumac. C'est alors que l’œil du cyclone commence à se déplacer plus rapidement, passant à 30 km/h, il atteint la Grande Terre à hauteur de Koné le à 5 h, puis il accélère pour atteindre 40 à 50 km/h. Cette accélération a beaucoup surpris les météorologues et les autorités qui ont dû coup sur coup augmenter les alertes cycloniques. Enfin, si la Chaîne centrale désorganise quelque peu la masse nuageuse, le cyclone reste particulièrement fort.

Erica poursuit sa course en longeant toute la côte Ouest: l'œil du cyclone passe sur Bourail vers 8 h, sur La Tontouta à Païta vers 11 h pour atteindre Nouméa à 12 h. Ensuite, la masse se réorganise un peu entre la Grande Terre et l'île des Pins qu'elle atteint à 14 h. Elle quitte ensuite le secteur du Territoire et continue sa trajectoire vers le sud-est avant d'être comblée définitivement le .

Passage sur le Territoire

Les alertes

En 2003, il existait en Nouvelle-Calédonie trois niveaux d'alertes cyclonique déclenchés par le Haut-commissariat sur avis de Météo-France :

  • la prĂ©-alerte cyclonique: dĂ©clenchĂ©e dès que la perturbation entre dans une zone d'avertissement qui a la forme d'un quadrilatère dĂ©limitĂ© par les 13e et 15e parallèles sud et les 158e et 172e mĂ©ridiens est. Dès qu'une dĂ©pression entre dans cette zone, la prĂ©-alerte est dĂ©clenchĂ©e. Celle-ci n'est qu'un avertissement, appelant la population Ă  se prĂ©parer au passage Ă©ventuel du cyclone, avec notamment des spots passant sur la tĂ©lĂ©vision montrant les actions Ă  rĂ©aliser pour se prĂ©parer. La prĂ©-alerte pour Erica a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e le mercredi Ă  12 h pour l'ensemble du Territoire.
  • alerte 1 : le phĂ©nomène est susceptible d'intĂ©resser le Territoire dans les prochaines 24 Ă  36 heures. Il est encore permis de circuler et l'activitĂ© Ă©conomique n'est pas interrompue. En revanche, les Ă©tablissements scolaires sont fermĂ©s. Un centre opĂ©rationnel de DĂ©fense (COD) est activĂ© au Haut-commissariat, mobilisant tous les services opĂ©rationnels pour gĂ©rer la crise. L'alerte 1 a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e progressivement pour Erica : le jeudi Ă  5 h pour les Ă®les Belep, Ă  17 h sur la Province Nord et le vendredi Ă  5 h sur la Province Sud et les ĂŽles LoyautĂ©.
  • alerte 2 : le phĂ©nomène est susceptible d'intĂ©resser le Territoire dans les prochaines 6 heures. Toutes les activitĂ©s Ă©conomiques sont suspendues, il est interdit de sortir de chez soi. Cette alerte a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e pour Erica le jeudi Ă  23 h sur la Province Nord, le Ă  7 h sur le nord de la Province Sud et Ă  8 h 30 sur le reste de cette province, si bien que de nombreuses personnes Ă  NoumĂ©a notamment qui Ă©taient parties travailler le matin ont dĂ» rentrer rapidement chez eux sous de violentes rafales de vent.

Les manifestations météorologiques

La plupart des records de vitesse de vent locaux ont été battues par Erica. Des rafales[3] atteignant 234 km/h ont ainsi été mesurées à Koniambo[4]. On a ainsi à Nouméa des vents moyens à 144 km/h (le record était de 104 km/h) pour des rafales à 202 km/h (record précédent de 159 km/h). Partout, le scénario reste à peu près le même sur la côte ouest et l'île des Pins : tout d'abord des vents de secteur nord-est avec des rafales supérieures à 150 km/h, puis le passage de l'œil qui se caractérise par une absence quasi totale de vent et par un air particulièrement sec avant que le vent ne reprenne de manière souvent plus violente dans l'autre sens (donc secteurs ouest et sud) avec des vents dont la vitesse moyenne tourne autour de 150 km/h et des rafales pouvant monter jusqu'à 200 km/h. Sur la côte est, du fait de la présence de la Chaîne centrale, seuls les vents de secteur nord-est se font réellement sentir. Les Îles Loyauté seront les moins touchées. Pour ce qui est des précipitations, elles restent assez faibles pour un cyclone qui se fera remarquer surtout par la puissance de ses vents : on enregistre ainsi 207 mm à Kaala-Gomen le et à peine 100 mm à Nouméa le .

Conséquences

Bilan humain

Le cyclone a causĂ© la mort de deux personnes, Ă  quoi il faut ajouter par la suite la mort d'un Ă©lectricien lors du rĂ©tablissement du rĂ©seau Ă©lectrique endommagĂ© par le cyclone. Il y a eu sinon 10 blessĂ©s graves, 118 blessĂ©s lĂ©gers et 2 500 personnes pouvant ĂŞtre considĂ©rĂ©es comme sinistrĂ©es. Ă€ NoumĂ©a, 730 personnes ont Ă©tĂ© accueillies dans trois centres d'hĂ©bergement : Nouville, Anse Vata et Rivière SalĂ©e.

Bilan matériel

  • Logement et agriculture : près de 3 000 habitations principales ont Ă©tĂ© dĂ©truites ou fortement endommagĂ©es, la quasi-totalitĂ© des cultures d'autoconsommation ont Ă©tĂ© ravagĂ©es. La production de maĂŻs, prĂŞte Ă  ĂŞtre rĂ©coltĂ©e, est dĂ©truite. De nombreux bateaux Ă  NoumĂ©a se sont dĂ©tachĂ©s de leur mouillage et jetĂ©s sur les berges pour faire l'objet de pillages après le passage du cyclone.
  • ÉlectricitĂ© : de mĂŞme le rĂ©seau Ă©lectrique a Ă©tĂ© gravement touchĂ© : 30 pylĂ´nes environ Ă©taient Ă  terre entre Bourail et KonĂ©, 95 % des foyers de la Province Nord et Ă©taient encore privĂ©s d'Ă©lectricitĂ© le et 17 % de la Province Sud. Toutefois, en une semaine, 11 500 abonnĂ©s sur 17 000 ont Ă©tĂ© rĂ©-alimentĂ©s en Ă©nergie grâce surtout Ă  la prĂ©sence de nombreux groupes Ă©lectrogènes.
  • TĂ©lĂ©phone : pour ce qui est du rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique, 56 pylĂ´nes sur les 92 du Territoire ont Ă©tĂ© touchĂ©s dont 3 entièrement dĂ©truits.
  • Eau potable : les installations en elles-mĂŞmes n'ont pas Ă©tĂ© touchĂ©es, mais du fait des perturbations dans le rĂ©seau Ă©lectrique, de nombreuses stations de pompage, surpresseurs ou unitĂ©s de chlorage n'ont pu ĂŞtre alimentĂ©es en Ă©nergie. Ainsi, la quasi-totalitĂ© des communes, Ă  l'exception de NoumĂ©a, a Ă©tĂ© privĂ©e d'alimentation en eau potable. Toutefois, ce problème a pu rapidement ĂŞtre rĂ©glĂ©.
  • Bâtiments publics : de nombreux biens immobiliers de l'État ou des collectivitĂ©s ont Ă©tĂ© endommagĂ©es, dont beaucoup d'Ă©tablissements scolaires ainsi que la facultĂ© des sciences Ă  Nouville : baies vitrĂ©es du hall explosĂ©es, tĂ´les en PVC qui dĂ©coraient des armatures sur le toit envolĂ©es, plusieurs arbres (dont le banian qui donnait son nom Ă  ce site) couchĂ©s voire dĂ©racinĂ©s.

Bilan financier: 5,692 milliards de Francs Pacifique (47,7 millions d'euros environ) qui se répartissent comme suit:

Horticulture: 864 millions de Francs Pacifique (7,26 millions d'euros)
Polyculture, Ă©levage: 501 millions de Francs Pacifique (4,21 millions d'euros)
cultures pérennes: 457 millions de Francs Pacifique (3,84 millions d'euros)
Élevage bovin: 450 millions de Francs Pacifique (3,78 millions d'euros)
Élevage de cervidés et petits ruminants: 238 millions de Francs Pacifique (2 millions d'euros)
Cultures en plein champ: 224 millions de Francs Pacifique (1,88 million d'euros)
Élevage hors sol: 186 millions de Francs Pacifique (1,56 million d'euros)
Aquaculture: 137 millions de Francs Pacifique (1,15 million d'euros)
Enercal (fournisseur d'Ă©nergie Ă©lectrique): 1,2 milliard de Francs Pacifique (10 millions d'euros)
Eau et Électricité de Calédonie (EEC): 735 millions de Francs Pacifique (6,16 millions d'euros) dont 400 millions pour les éoliennes.
  • Office des Postes et TĂ©lĂ©communications (OPT): 700 millions de Francs Pacifique (5,87 millions d'euros).

Voir aussi

Article connexe

Liens

Notes et références

  1. Gary Padgett, « Global Tropical Cyclone Tracks - March 2003 », Typhoon2000.ph, (consulté le )
  2. http://www.typhoon2000.ph/garyp_mgtcs/mar03tks.txt
  3. Quelques records météorologiques, Météo-France.
  4. « HistorIC - Cyclone Erica », sur infoclimat.fr (consulté le ).
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