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ĂŽle Christmas (Australie)

L'Ă®le Christmas[2], en anglais Christmas Island et Territory of Christmas Island, littĂ©ralement en français « Ă®le de NoĂ«l », est un territoire extĂ©rieur australien situĂ© dans le Nord-Est de l’ocĂ©an Indien, Ă  345 km au sud-sud-ouest de la province de Java occidental (IndonĂ©sie), Ă  958 km Ă  l'est-nord-est des Ă®les Cocos et Ă  1 540 km des cĂ´tes nord-ouest de l'État d'Australie-Occidentale (North West Cape). L'Ă®le est longue de 21 km, large de 18 km (cette dernière dimension descendant Ă  km dans le centre de l'Ă®le) et couvre une superficie de 136 km2. La capitale est Flying Fish Cove.

ĂŽle Christmas

Christmas Island (en)

Blason de ĂŽle Christmas
Armoiries
Drapeau de ĂŽle Christmas
Drapeau
Image illustrative de l’article Île Christmas (Australie)
Administration
Pays Drapeau de l'Australie Australie
Statut politique Territoire extérieur
Capitale Flying Fish Cove (The Settlement)
Gouvernement
- Administrateur
Shire President'

Sarah Vandenbroek
Gordon Thomson
DĂ©mographie
Population 2 205 hab. (2017[1])
DensitĂ© 16 hab./km2
Langue(s) Anglais (de facto), chinois, malais, tagalog
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 10° 29′ 24″ sud, 105° 37′ 39″ est
Superficie 136 km2
Divers
Monnaie Dollar australien
Fuseau horaire UTC +7
Domaine internet .au et .cx
Indicatif téléphonique +61
Code ISO 3166-1 CXR, CX
    Carte de l'île Christmas

    L'Australie en a la souveraineté depuis 1958. Près des deux tiers de la superficie de l’île ont été déclarés parc national.

    L'île abrite depuis 2001 avec une fermeture d'un an en 2018 un centre de rétention pour immigrés.

    Histoire

    Elle fut baptisée le par le capitaine anglais William Mynors qui l'aperçut ce jour au cœur de l'océan Indien. Inhabitée lors de sa découverte controversée (personne ne sait exactement quand et par qui elle a été découverte), elle est notée sur une carte hollandaise par Pieter Goos, publiée en 1666. Sur cette carte l’île était désignée sous le nom de Moni, peut-être d'origine malaise, à moins que ce ne soit un nom grec savant (moni : « isolée ») donné par les Hollandais.

    La première visite certaine date de mars 1688, par le Britannique William Dampier qui la trouva inhabitée.

    La première installation sur l’île s’est faite deux cents ans après, au lieu-dit Flying Fish Cove, en 1888 par le Britannique George Clunies-Ross qui, avec sir John Murray, un naturaliste britannique, obtint la première location de terres. Ce dernier ayant analysé des échantillons de roche avait constaté qu’elle était composée presque entièrement par du phosphate (engrais de guano). À la suite de cette découverte, l’île fut annexée par le Royaume-Uni le et fut administrée par la colonie de Singapour, comme dépendance des Établissements des détroits, comme on appelait alors l’ensemble formé par les colonies de Malacca, Penang et Singapour.

    L’exploitation du phosphate débuta en 1897 avec la fondation de la Christmas Island Phosphate Co. Ltd.

    De mars 1942 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, les forces japonaises occupèrent l’île.

    Cette île est devenue un territoire australien le avec l’entrée en vigueur du Christmas Island Act 1958–59[3]. Depuis cette date, l’administration australienne du territoire est sous la responsabilité d’un représentant officiel du gouvernement australien. Cette situation a été modifiée en 1968 par la nomination d’un administrateur relevant du ministère des Territoires.

    En 1948, les gouvernements australiens et néozélandais qui avec les British Phosphate Commissioners avaient poursuivi l’exploitation intensive des mines rachetèrent l’île à la Christmas Island Phosphate Company. L’Australian Phosphate Corporation, une régie nationale, a remplacé les exploitants précédents en 1981. Cette situation a duré jusqu’en 1987, quand la Corporation a cessé à son tour et a été remplacée par une compagnie appartenant à l’Union of Christmas Island Workers. L’extraction de phosphate constitue encore la principale industrie de l'île.

    En 1989, un parc national de quelque 1 600 ha a Ă©tĂ© crĂ©Ă©, dans lequel une espèce endĂ©mique de crabe rouge, le Gecarcoidea natalis, est protĂ©gĂ©e. Ce parc couvre 60 % de l'Ă®le, comprenant principalement la forĂŞt pluviale. Il est surveillĂ© par l’Australian Nature Conservation Agency.

    Le centre de rétention de l'Île Christmas.

    L’histoire rĂ©cente de l’île est liĂ©e Ă  celle des migrations humaines et de leur rĂ©pression. Elle est devenue l’un des principaux points de passage pour les rĂ©fugiĂ©s cherchant Ă  gagner l’Australie, notamment en provenance d’Irak, d’Afghanistan ou du Sri Lanka et transitant par l’IndonĂ©sie. Depuis la mise en place de la politique dite « Pacific Solution », l'Ă®le abrite le plus grand centre de rĂ©tention australien[4], destinĂ© Ă  enfermer ces migrants dĂ©barquĂ©s clandestinement. Les cĂ´tes de l’île ont connu des naufrages tragiques qui ont fait plusieurs centaines de morts en dix ans. En 2009, cinq rĂ©fugiĂ©s afghans meurent en mer, et le , un naufrage sur les cĂ´tes de l’île Christmas fait 27 morts et 36 blessĂ©s[5].

    GĂ©ographie

    Une plage sur l'île Christmas.

    L’île a l’aspect quadrilatère aux cĂ´tes incurvĂ©es. Il s’agit du sommet aplati d’une montagne sous-marine, un atoll surĂ©levĂ©[6], de plus de 4 500 mètres de haut, la partie Ă©mergĂ©e culminant Ă  361 mètres au-dessus du niveau de la mer au niveau de Murray Hill. La prĂ©sence de basalte atteste ses origines volcaniques, mais la plus grande partie est constituĂ©e de calcaire accumulĂ© par les coraux sur plusieurs millions d’annĂ©es, mais soulevĂ©s par les mouvements tectoniques. D’abruptes falaises constituent la plupart de ses cĂ´tes. Le rĂ©cif corallien qui entoure l’île la rend encore plus difficile d’accès.

    Le climat est tropical, modéré par les alizés.

    Environnement

    Faune

    Crabe rouge terrestre Gecarcoidea natalis de l’île Christmas.

    L’île connaît à la saison des pluies une migration de reproduction de crabes rouges qui vivent à l’intérieur des forêts. Ils migrent pour aller pondre sur le rivage maritime, même s’ils n’y vivent plus. Leur déplacement annuel se fait à la saison des pluies pour éviter la chaleur.

    Ces crabes sont une espèce protégée — inoffensifs pour l’être humain — parce qu’ils sont indispensables à la vie des forêts locales. Pendant la migration, la population de Christmas s’adapte, notamment en évitant certaines routes.

    Ă€ chaque saison des pluies, l'Ă®le est envahie par des dizaines de millions de crabes terrestres rouges, Gecarcoidea natalis. Costaud et mafflu, il peut peser plus de kg et vivre au-delĂ  de 12 annĂ©es[7]. Sortant de la forĂŞt tropicale, ils se ruent vers les rivages afin de s'y reproduire, les mères se dressent face Ă  la mer et expulsent près de 100 000 Ĺ“ufs chacune puis regagnent leurs terriers. La longue marche des bĂ©bĂ©s crabes commence par une difficultĂ© de taille : la falaise qu'il leur faut escalader. Seuls les oiseaux de mer constituent une menace pour les mini-crabes parfaitement inoffensifs. Pendant les 3 semaines de cette formidable transhumance, les Ă®liens imperturbables, prennent le parti de la nonchalance et continuent Ă  cultiver leur forme, par exemple en jouant au golf parmi des milliers de crabes. La migration des crabes rouges constitue une attraction touristique supplĂ©mentaire.

    Ils sont cependant menacés par une espèce de fourmi non autochtone (Anoplolepis gracilipes) amenée certainement avec une cargaison de bois d’Afrique.

    L'île Christmas abrite plusieurs espèces d'oiseaux endémiques comme le ninoxe de Christmas, le carpophage de Wharton, le Zostérops de Christmas et Collocalia natalis.

    L'île compte également des geckos endémiques, comme Cyrtodactylus sadleiri. Certaines sont éteintes à l'état sauvage depuis le début du XXIe siècle, notamment Lepidodactylus listeri et Cryptoblepharus egeriae.

    Mammifères

    Deux espèces de rat endémiques, Rattus macleari et Rattus nativitatis, ont vécu sur l'île jusqu'au début du XXe siècle. Elles se sont éteintes avec l'introduction accidentelle du rat noir (Rattus rattus).

    Les autres mammifères endémiques sont la musaraigne Crocidura trichura, probablement éteinte, et la chauve-souris Pipistrellus murrayi déclarée éteinte en 2017.

    Gouvernement

    L'île Christmas est un territoire australien non-autonome, administré par le Ministère des Transports et des Services Régionaux (Department of Transports and Regional Services - DOTARS). Le système légal est placé sous l'autorité du gouverneur général d'Australie et de la législation australienne. Un administrateur, nommé par le Gouverneur-général, représente le Roi et l'Australie.

    Il existe un conseil local, le Christmas Island Shire Council (9 sièges ; Ă©lection au suffrage direct pour quatre ans, la moitiĂ© des sièges renouvelĂ©e tous les deux ans).

    Au niveau fédéral, les résidents australiens de l'île sont représentés à la Chambre des représentants par les élus de la circonscription de Lingiari (Territoire du Nord), et au Sénat par les sénateurs du Territoire du Nord.

    Économie

    Phosphates

    Depuis la découverte en 1888 par John Murray de l'abondance de phosphates dans l'île, qui provoqua son immédiate annexion par la couronne britannique, son exploitation représente de loin la première ressource du territoire. Les mines de phosphates sont exploitées par une compagnie appartenant à l’Union of Christmas Island Workers depuis 1991.

    Centre de rétention

    Vue du centre de rétention pour immigrés en 2008.

    En 2001, Ă  la suite de l'affaire du Tampa dĂ©bute la construction d'un imposant centre de rĂ©tention pour immigrĂ©s grâce Ă  un budget de 230 millions de dollars. D'une capacitĂ© initiale de 800 dĂ©tenus, Ă©tendue par la suite Ă  1 200, et de par ses multiples camĂ©ras de vidĂ©o-surveillance, micros, portes Ă©lectriques, grillages Ă©lectrifiĂ©s, dĂ©tecteurs de mouvements, surveillance par micro-ondes, ses bornes d'identification des dĂ©tenus et sa pièce de surveillance Ă  distance, son "quartier pour bĂ©bĂ©s" de huit bâtiments, ce centre rĂ©tention devient le plus grand et plus high-tech de l'Australie. La topographie naturelle de l'Ă®le renforce d'autant plus sa sĂ©curitĂ©, la cĂ´te Ă©tant bordĂ©e de falaises abruptes.

    L'île Christmas est depuis surnommée l'île de la détention, ou l'île-prison. Le camp est parfois comparé à celui de Guantánamo. Des rumeurs circulent d'ailleurs sur des fins militaire de ce camp, alimentées par la visite d'une délégation militaire américaine en 2006.

    L'influence de ce centre de rétention est à prendre en compte pour expliquer les fortes variations démographiques et les évolutions économiques de l'île, dont le tourisme a quasiment disparu.

    Le centre de rétention a fermé ses portes le [8] mais a rouvert un an plus tard.

    Autres activités économiques

    Avec l'aide du gouvernement, un casino ouvrit ses portes en 1993, mais dut fermer définitivement en 1998.

    En 2001, le gouvernement australien décide de créer une base de lancement spatial, mais à ce jour, la construction de la base n'a pas encore commencé.

    En 1989, un parc national a été créé, dans lequel une espèce rare de crabe rouge est protégée. Cette curiosité crée une activité touristique de petite envergure.

    DĂ©mographie

    La population de l'Ă®le, qui a connu de grandes variations ces dernières annĂ©es, est estimĂ©e Ă  2 072 personnes en 2011.

    Les Chinois constituent le plus grand groupe ethnique (18,3 %), puis suivent les Australiens (11,7 %), les Malais (9,3 %) et les Anglais (8,9 %).

    Environ 25 % des habitants sont nés en Iran, en Afghanistan et en Irak.

    Les bouddhistes représentent 16,8 % de la population, les musulmans 14,7 %, les catholiques 7,1 %; d'autres pratiquent diverses religions ou aucune (61,4 %).

    Drapeau

    Le drapeau du territoire de l'île Christmas fut créé en 1986 lors d'un concours organisé par le conseil du comté (Christmas Island Shire Council) en vue de la création d'un drapeau insulaire. Le drapeau ne fut toutefois pas officiellement reconnu avant le , jour de la fête nationale australienne. Les étoiles de la Croix du Sud, symbolisent l'association de l'île avec l'Australie. Le bleu représente l'océan Indien ; le vert, la forêt tropicale et l'oiseau est un bosun doré (Phaethon lepturus fulvus), une espèce vivant uniquement sur l'île. Une représentation graphique de l'île figure sur le disque jaune au centre du drapeau.

    Culture

    Les autorités locales de l'île Christmas n'ont pas de politique linguistique particulière. La Christmas Island Act de 1958 ne contient aucune disposition en matière de langue. Il existe un conseil local, le Christmas Island Shire Council (neuf sièges, élus au suffrage direct pour un an, chaque mois de décembre), qui ne délibère qu'en anglais. Les tribunaux locaux fonctionnent en cette même langue, de même que l'Administration. Les écoles dispensent leurs cours en anglais. Les établissements d'enseignement sont pourvus en personnel par des enseignants relevant de l'Education Department of Western Australia (Département d'éducation de l'Australie occidentale) et suit le programme d'études de cet État. La plupart des élèves qui désirent poursuivre la fin du secondaire doivent fréquenter des écoles de l'Australie occidentale.

    Outre les journaux australiens, le Shire of Christmas Island publie un bimensuel de langue anglaise, The Islander. L'Ă®le Christmas reçoit le Golden West Network (GWN), une Ă©mission de rĂ©seau de la tĂ©lĂ© commerciale de l'Australie occidentale, mais aussi les stations ABC, SBS et la TWIN-TV, toutes en anglais. La radio VLU2 est la station d'Ă©mission locale, transmettant sur 1 422 kHz et 102.2; elle diffuse en anglais, en malais et en chinois mandarin. L'Ă®le reçoit aussi WAFM, une station commerciale basĂ©e en Australie-Occidentale, ainsi qu'ABC Classical Radio et Triple-J. Depuis plusieurs annĂ©es, un complexe rĂ©crĂ©o-touristique (avec casino) a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© afin d'attirer des touristes.

    Sport

    Le rugby à XIII se développe dans l'île à la fin des années 2010, mais se heurte à des difficultés certaines. L'Australie, pays où ce sport est roi, est en effet très éloignée et n'est desservie que par une ligne aérienne d'une fréquence bihebdomadaire. Le premier match à IX (rugby joué avec les règles du rugby à XIII mais avec seulement neuf joueurs) se déroule en 2016. Le comité local est aidé dans sa démarche de développement par la NRL Western Australa et a pour objectif de disputer des matchs contre ses voisines, les îles Cocos, et de créer une compétition de rugby à XIII dans l'Océan Indien[9].

    Codes

    L'île Christmas a pour codes :

    Références

    1. (en) « The World Factbook — Central Intelligence Agency », sur www.cia.gov (consulté le ).
    2. (fr) Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique, Pays, territoires et villes du monde juillet 2021, , 34 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 3
    3. Alain Coret, « Le statut de l'Ile Christmas de l'Océan Indien », Annuaire Français de Droit International, vol. 8, no 1,‎ , p. 206–210 (DOI 10.3406/afdi.1962.965, lire en ligne, consulté le )
    4. Australie: une cinquantaine de noyés dans le naufrage d'un bateau d'immigrants, AFP,
    5. Naufrage/Australie: 27 morts, Le Figaro,
    6. (en) « Islands of Australia », sur islands.unep.ch (consulté le ).
    7. F. Senneville, « VIDÉO - Australie : l'impressionnante migration de dizaines de millions de crabes rouges » Accès libre, sur LCI, (consulté le )
    8. (en) Michael Koziol, « After 10 years, the notorious Christmas Island detention centre has quietly closed », The Sydney Morning Herald,‎ (lire en ligne)
    9. (en) Ash Hope, « Christmas Time : We've found a place where it really is Christmas everyday, and not only that, they play rugby league too », Rugby League World, no 453,‎ , p. 74-75 (ISSN 1466-0105)

    Liens externes

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