William Dampier
William Dampier ( – ) est un voyageur, navigateur, pirate, corsaire et boucanier anglais. Également capitaine, écrivain et observateur scientifique, il fut le premier Anglais à explorer ou cartographier des parties de la Nouvelle-Hollande : l'Australie[1].
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Formation |
King's School (en) |
Activités |
Navigateur, pirate, botaniste, explorateur, naturaliste, corsaire |
Abréviation en botanique |
Dampier |
---|
Il parcourut les mers en deux voyages autour du monde : en 1673-1691 et en 1699-1701. Il a laissé son nom à un archipel d'Australie-Occidentale et un détroit de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Passé à la postérité grâce à la relation de ses voyages dans la mer des Antilles, l'océan Pacifique et l'océan Indien, William Dampier a minutieusement décrit les ports et les terres visités, avec leurs populations ainsi que la faune et la flore.
Biographie
La jeunesse
William Dampier naît à East Coker dans le Somerset. Il est baptisé le . Fils d'un métayer, il entre dans la marine en 1669 à l'âge de 16 ans à la mort de son père et embarque sur un navire de Weymouthpour une campagne à Terre-Neuve[2].
Engagé dans la Royal Navy, il sert avec Édouard Sprague et participe aux deux batailles de Schooneveld les et .
William Dampier tombe malade et retourne à East Coker.
De la Jamaïque à Campêche
Il accepte alors d'assister le régisseur d'une plantation appartenant au colonel William Hellyer, à la Jamaïque. Arrivé sur place en 1674, il se brouille avec le régisseur. Il devient marin sur les barques faisant la traite autour de l'île.
En , William Dampier embarque avec l'ancien flibustier Charles Hadsell charger du bois de teinture dans la baie de Campêche. Il y retourne l'année suivante et exerce, durant deux ans, les métiers de bûcheron et de flibustier.
Retour en Angleterre et deuxième séjour aux Caraïbes
William Dampier revient en Angleterre en . Il y épouse une femme au service de la duchesse de Grafton.
William Dampier repart en Jamaïque y faire du négoce et rejoint la flotte de John Coxon pour la première expédition en mer du Sud. De à , il sert à bord de la Holy Trinity sous les ordres de Bartholomew Sharp.
William Dampier traverse le Panama pour rejoindre les Antilles. Jusqu'en , il exerce la profession de flibustier avec William Wright.
Après quoi il séjourne plus d'une année en Virginie. Il y reprend la course pour la mer du Sud en et sert à bord du Bachelor's Delight jusqu'en ; d'abord sous les ordres de James Cool puis sous ceux d'Edward Davis.
L'océan Indien
William Dampier signe sous les ordres du capitaine Charles Swan à bord du Cygnet. Après avoir traversé l'océan Pacifique, l'équipage effectue un long séjour aux Philippines qui se clôture en avec une mutinerie, menée par John Read, à laquelle William Dampier prend parti. Le capitaine Swan est abandonné à Mindanao.
William Dampier quitte le Cygnet aux îles Nicobar en et tombe malade. Remis, il voyage de à jusqu'au Tonkin avec le capitaine Welden.
Jusqu'en , William Dampier sert comme canonnier au fort anglais de Benkulen, à Sumatra.
Retour en Angleterre et déconvenues
Il revient en Angleterre en , sans le sou. Il ne possède qu'un esclave malais tatoué qu'il exhibe dans les foires et finit par vendre.
En , William Dampier s'engage à Bristol comme second maître à bord du Dove, l'un des navires armés par Sir John Houblon pour commercer avec l'Amérique espagnole.
Mais en , alors que les Espagnols retiennent l'expédition à La Corogne (en Galice), les marins se mutinent et Henry Every s'empare du navire-amiral pour aller pirater en mer Rouge. Resté sur place, William Dampier attend l'expiration de son contrat jusqu'en et rentre en Angleterre avec ses compagnons pour intenter une poursuite civile contre les armateurs. La Haute Cour de l'Amirauté déboute leur action au prétexte que les plaignants ont rompu leur contrat en participant à la mutinerie.
En , William Dampier est témoin au procès pour piraterie intenté contre six de ses anciens camarades qui suivirent Henry Every. En , il contribue à la caution de l'un d'eux.
Succès littéraire
Au printemps 1697, il publie New Voyage Round The World ; le succès est immédiat. La même année, il est employé aux douanes de Londres. Il témoigne aussi de la géographie du Panama et des routes maritimes dans l'océan Indien devant le Comité du commerce et des plantations.
Son éditeur James Knapton incite William Dampier à publier un second volume de ses aventures (où il relate entre autres ses deux voyages à Campêche) ainsi qu'un traité des vents et des courants.
Retour à la course
Ce succès le mène à rencontrer le comte d'Oxford, premier lord de l'amirauté, qui lui confie le commandement du Roebuck pour aller explorer la Nouvelle Hollande. William Dampier appareille en et gagne les côtes orientales. Mais il échoue son navire sur l'île de l'Ascension durant le trajet du retour.
De retour en Angleterre, il est traduit en cour martiale pour cruauté envers ses hommes. En , il est condamné à une amende et jugé indigne de commander un navire du roi.
En 1703, William Dampier publie son dernier livre où il relate cette expédition et reçoit tout de même le commandement du corsaire Saint George. Son expédition en mer du Sud est un désastre. Après quelques prises le long des côtes de l'Amérique espagnole, son équipage se mutine et le capitaine Stradling déserte en compagnie d'Alexandre Selkirk. William Dampier pille ensuite le village de Puna (Pérou) mais il doit saborder son navire. Il embarque avec son équipage à bord d'un brigantin espagnol, traverse l'océan Pacifique et aborde une colonie néerlandaise (peut-être Batavia). Ses biens sont saisis et William Dampier est emprisonné quelques mois.
La dernière campagne
Il rentre en Angleterre à la fin de l'année 1707 et embarque comme pilote en 1708 avec le corsaire Woodes Rogers pour la mer du Sud jusqu'en . L'entreprise rapporte 170 000 £. Intéressé à hauteur de un seizième et avec sa part de 653 £ comme pilote, William Dampier touche 2 356 £.
William Dampier meurt à Londres en . Son héritage va à sa veuve.
Annexes
Articles connexes
- Pirates du Panama
- Journal du voyage fait à la mer du Sud, avec les flibustiers de l'Amérique en 1684 et années suivantes
- Autres témoins oculaires de la vie des flibustiers de la fin du XVIIe siècle
Notes et références
- Gilbert Buti et Philippe Hrodej, Dictionnaire des corsaires et des pirates, CNRS Éditions, 2013 (ISBN 978-2-271-06808-8), p. 193.
- Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 93
Sources
- Gilbert Buti et Philippe Hrodej, Dictionnaire des corsaires et des pirates, CNRS Éditions, 2013 (ISBN 978-2-271-06808-8)
- William Dampier, Le Grand Voyage. Le tour du monde d'un flibustier, 1681-1691, Phébus, coll . « Littérature étrangère », 1993, (ISBN 978-2859402853)
Bibliographie
- Gilbert Buti et Philippe Hrodej, Dictionnaire des corsaires et des pirates, CNRS Éditions, 2013 (ISBN 978-2-271-06808-8)
- William Dampier, Le Grand Voyage. Le tour du monde d'un flibustier, 1681-1691, Phébus, coll . « Littérature étrangère », 1993, (ISBN 978-2859402853)
- William Dampier, Nouveau Voyage Autour Du Monde volumes 1 à 4.
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative aux beaux-arts :
Dampier est l’abréviation botanique standard de William Dampier.
Consulter la liste des abréviations d'auteur ou la liste des plantes assignées à cet auteur par l'IPNI