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ForĂȘt

Une forĂȘt ou un massif forestier est un Ă©cosystĂšme, relativement Ă©tendu, constituĂ© principalement d'un peuplement d'arbres, arbustes et arbrisseaux (fruticĂ©e), ainsi que de l'ensemble des autres espĂšces qui lui sont associĂ©es et qui vivent en interaction au sein de ce milieu. Elle peut ĂȘtre naturelle ou exploitĂ©e en sylviculture. Les espĂšces animales, vĂ©gĂ©tales ainsi que les champignons qui vivent au sein des forĂȘts sont qualifiĂ©es d'espĂšces forestiĂšres.

Carte mondiale des paysages forestiers intacts (en vert) et des zones forestiÚres dégradées (en jaune)[1] - [2].
La FAO souligne la place des forĂȘts dans l'ensemble des biomes mondiaux, ses Ă©valuations des ressources forestiĂšres mondiales en 2010 rappelant qu'elles couvrent 31 % de la superficie des terres Ă©mergĂ©es (soit 10 % de la surface du globe)[3]. 93 % de la superficie des forĂȘts du monde est formĂ©e de forĂȘts naturelles (forĂȘts primaires et forĂȘts secondaires qui se sont rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es naturellement). Les forĂȘts primaires occupent 36 % de la superficie forestiĂšre totale. Les autres forĂȘts naturellement rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es en reprĂ©sentent 57 %, tandis que les forĂȘts plantĂ©es en reprĂ©sentent 7 %[4].
  • Inlandsis et dĂ©serts polaires
  • Toundra
  • TaĂŻga ou forĂȘt borĂ©ale
  • ForĂȘts feuillues caducifoliĂ©es tempĂ©rĂ©es
  • Prairies
  • ForĂȘts sempervirentes subtropicales
  • ForĂȘts sempervirentes mĂ©diterranĂ©ennes
  • ForĂȘts de mousson
  • DĂ©serts arides
  • DĂ©serts et broussailles xĂ©rophytes
  • Steppe aride
  • DĂ©serts semi-arides
  • Savanes
  • Savanes et forĂȘts claires
  • ForĂȘts tropicales caducifoliĂ©es
  • ForĂȘts sempervirentes tropicales
  • Toundra alpine
  • ForĂȘts de montagne
ForĂȘt tropicale d'AmĂ©rique du Sud
Vue d'une forĂȘt tempĂ©rĂ©e mixte
Vue intĂ©rieure d'une forĂȘt tempĂ©rĂ©e mixte en France.
Bush australien.
ForĂȘt inondĂ©e en Pologne.
ForĂȘt tempĂ©rĂ©e de rĂ©sineux
üles San Juan, État de Washington.

Un boisement de faible Ă©tendue est dit bois, boqueteau ou bosquet selon son importance.

Divers types de forĂȘts existent ; des forĂȘts primaires aux forĂȘts dites urbaines, avec les gradients intermĂ©diaires[5]. Elles peuvent ĂȘtre naturelles ou exploitĂ©es par l'homme. Dans ce cas il existe de nombreux types d'exploitation des forĂȘts (sylviculture, ligniculture, agrosylviculture
).

Les forĂȘts sont aussi un milieu de vie et une source de revenus pour l'ĂȘtre humain : au dĂ©but du XXIe siĂšcle, plus de cinq cent millions de personnes[6], dont plusieurs peuples autochtones, vivent en forĂȘt ou Ă  ses abords. Elles abritent une grande richesse Ă©cologique, concentrant 80 % de la biodiversitĂ© terrestre mondiale recensĂ©e.

L'action de l'Homme dans plusieurs rĂ©gions de la planĂšte conduit Ă  une destruction ou une surexploitation des forĂȘts. Cela engendre une importante dĂ©forestation qui concerne surtout actuellement les forĂȘts tropicales et la taĂŻga. La moitiĂ© des forĂȘts de la planĂšte a Ă©tĂ© dĂ©truite au cours du XXe siĂšcle[7]. Il n'y a pas de gouvernance mondiale des forĂȘts, ni de convention internationale, mais l'ONU a mis en place un Forum des Nations unies sur les forĂȘts (FNUF).

Étymologie

Le terme gĂ©nĂ©rique forĂȘt

ForĂȘt de lauriers (laurisylve) sur l'Ăźle de la Palma.
En boisements plus ouverts, la strate herbacée, plus éclairée, s'exprime plus densément.

L'origine du mot forĂȘt est complexe. Il a remplacĂ© Ă  partir du XIIe siĂšcle, sous la forme forest « vaste Ă©tendue de terrain peuplĂ©e d'arbres »[8], l'ancien français selve, du latin silva, « forĂȘt ». L'anglais forest est un emprunt au français[9] - [10], l'allemand Forst, forĂȘt exploitĂ©e (vieux haut allemand forst, attestĂ© vers 800)[11] est sans doute Ă©galement apparentĂ©.

Le mĂ©canisme de cette substitution semble passer par les rois mĂ©rovingiens puis carolingiens, sous lesquels le terme de bas latin foresta dĂ©signait un territoire Ă  part, dont la jouissance Ă©tait rĂ©servĂ©e au roi, les forĂȘts royales. Ces territoires pouvaient aussi bien ĂȘtre des bois, des landes, ou des terres en eau (riviĂšre, Ă©tang, lac et mĂȘme mer), mais Ă©taient gĂ©nĂ©ralement non cultivĂ©s et rĂ©servĂ©s Ă  la chasse ou Ă  la pĂȘche.

Ainsi Jacques-Joseph Baudrillart Ă©crit-il en 1825, dans son Dictionnaire gĂ©nĂ©ral des Eaux et ForĂȘt[12] Ă  l'article « ForĂȘt » : « Nos premiers rois avaient des domaines particuliers, appelĂ©s villa regia, ou foreste dominicum, qu'ils faisaient administrer par des officiers dĂ©signĂ©s sous le nom de juges, auxquels ils recommandaient particuliĂšrement la conservation de leurs forestae, mot gĂ©nĂ©rique qui comprenait alors les Ă©tangs royaux pour le poisson, en mĂȘme temps que le bois pour le pĂąturage. »

On pouvait par exemple parler, sous Charles-le-Chauve, de la foresta des pĂȘches de la Seine. On trouve dans les capitulaires de Charlemagne (747-814) l'expression silva forestis pour dĂ©signer des Ă©tendues boisĂ©es relevant du domaine royal. Les termes foresta, ou silva forestis ont alors valeur juridique, dĂ©signant un « territoire soustrait Ă  l'usage gĂ©nĂ©ral »[13] zone dans laquelle il est dĂ©fendu de dĂ©fricher et oĂč la chasse ou la pĂȘche sont gardĂ©es. Progressivement, le terme s'est spĂ©cialisĂ© pour ne plus dĂ©signer que les Ă©tendues boisĂ©es relevant du roi ou d'un seigneur, tandis que d'aprĂšs Baudrillart (op. cit.) apparaissait l'expression les eaux et forĂȘts, ou les eaux-forĂȘts, dans un sens proche du sens initial de forestae.

ForĂȘt tropicale

L'origine de foresta est plus controversĂ©e. On a longtemps Ă©voquĂ©e une origine germanique, par un terme vieux bas francique *forhist non attestĂ©, avec perte du [h] Ă  l'Ă©poque mĂ©rovingienne *forist, qui serait un dĂ©rivĂ© du vieux bas francique *forha « sapin » (cf. allemand Föhre « pin sylvestre », anglais fir « sapin »), le suffixe -ist ayant une valeur collective, d'oĂč le sens de « sapiniĂšre, forĂȘt de sapins ». Cette explication est aujourd'hui dĂ©laissĂ©e, l'origine de foresta semblant bien plutĂŽt romane, mais avec deux hypothĂšses concurrentes cependant.

Selon une premiÚre hypothÚse, fondée sur le sens juridique donné à foresta par les mérovingiens et les carolingiens, il proviendrait du latin classique forum (forum puis tribunal)[14]. Bien que favorisée par les ouvrages étymologiques français, aucune forme intermédiaire permettant d'appuyer cette hypothÚse n'est cependant donnée.

Une hypothĂšse alternative beaucoup plus argumentĂ©e fait dĂ©river foresta directement du latin foris, « dehors, extĂ©rieur »[15] (forum dĂ©rivant lui-mĂȘme de foris) et plus prĂ©cisĂ©ment de forestis « ce qui est en dehors, hors de l’enclos » au sens de ce qui est en dehors de lĂ  oĂč l’homme vit, oĂč rĂ©side le pouvoir[16]. Le grammairien Placidus connaĂźt dĂ©jĂ  un adjectif forasticus (« extĂ©rieur »)[15] dĂ©rivĂ© de foris ; cet adjectif subsiste dans l'italien forastico, le sicilien furestico, l’ancien occitan foresgue (« sauvage », « rude », « rĂ©tif »). De plus, l'italien forestiere a le sens d'« Ă©tranger, homme du dehors », de mĂȘme que l'ancien provencal forestiero « qui est en dehors (de la commune), Ă©tranger ». L'ancien français forestier avait Ă©galement le sens d'Ă©tranger, et l'italien actuel foresta conserve le sens de « vaste zone inculte, oĂč la vĂ©gĂ©tation, et en particulier les arbres, croissent spontanĂ©ment ».

Ainsi le terme foresta aurait pu désigner à l'époque gallo-romaine les espaces restés sauvages, en dehors, à l'extérieur, de ceux mis en valeur par les communautés villageoises (ces derniers contenant aussi des bois aménagés et exploités), les rois et seigneurs francs se réservant par la suite l'usage de ces territoires. On aurait ainsi un croisement de sens intéressant entre foresta « espace sauvage, en dehors du domaine cultivé », et sauvage, de l'ancien français salvage, du latin silvaticus, « forestier ».

Autres mots pour dĂ©signer la forĂȘt ou le bois

Le mot gaulois brogilos dérive de broga (« champ »), devenant broglius désignant au IXe siÚcle un bois humide, clos ou entouré d'une haie. Il a donné breuil du dictionnaire de l'Académie française et des toponymes tels que Breuil Ce lien renvoie vers une page d'homonymie ou le Breuil Ce lien renvoie vers une page d'homonymie par exemple.

Les Romains appelaient la forĂȘt silva, mais Virgile et CicĂ©ron la nomment nemus (« bois » en latin, qui proviendrait de nēmƍ, -inis, contraction de ne homo, -inis signifiant « nul homme »). Ce mot figure souvent dans les chartes capĂ©tiennes pour dĂ©signer des petites zones boisĂ©es. Salluste utilisait le terme saltuosus pour dĂ©signer un espace boisĂ©. À l'Ă©poque romaine les saltuarii ou les silvarum custodes administraient les forĂȘts. Aux Ă©poques mĂ©rovingienne (481-751) et carolingienne (751-987), le mot saltus dĂ©signe frĂ©quemment les zones de bois et landes, plutĂŽt semble-t-il quand elles appartenaient au fisc royal. Le mot nemus ne s'est pas perpĂ©tuĂ© en gallo-roman et saltus (> ancien français sault) n'a pas survĂ©cu en français moderne.

Un autre terme existe en ancien français, il s'agit de gaut (ou gault, guault, dialectes septentrionaux waut, mot masculin). Il peut dĂ©signer le bois, la forĂȘt ou le bocage. Il est issu du vieux bas francique *wald « forĂȘt » (cf. vieil anglais weald, allemand Wald « forĂȘt »).

Le terme bois apparaĂźt sous la forme latinisĂ©e boscus en latin mĂ©diĂ©val en 704 et en français vers 1100 sous sa forme actuelle. Il est issu du vieux bas francique *bƏsk- « buisson » Contrairement au mot forĂȘt, il est sans connotation juridique. Les formes modernes bosc, trouvĂ©es dans l'onomastique essentiellement sont d'origine normande et occitane. ForĂȘt et bois ont remplacĂ© tous les termes prĂ©cĂ©dents, ainsi que le terme latin lignum « bois » dĂ©signant le matĂ©riau (cf. italien legno, espagnol leña).

Une microsylve dĂ©signe une forĂȘt de haute altitude (montagne) ou latitude, composĂ©e de minuscules arbres (sous-arbrisseaux)[17].

DĂ©finitions

Le monde antique romain oppose ce qui est du « sauvage » (silvaticus) – relatif aux bois – et ce qui est de la civilisation : la citĂ©, la culture, etc[18].

Débat sur la définition

La dĂ©finition du terme de forĂȘt pour sa classification est variable car elle se rĂ©fĂšre Ă  des seuils dont la nature et l'importance varient selon les pays : couvert forestier minimum, surface minimale du peuplement, etc. À l'Ă©chelle internationale, la FAO dĂ©finit les forĂȘts comme des terres occupant une superficie de plus de 0,5 hectare (5 000 m2) avec des arbres atteignant une hauteur supĂ©rieure Ă  5 mĂštres et un couvert forestier de plus de 10 %. Cette dĂ©finition exclut les terres dont la vocation prĂ©dominante est agricole ou urbaine[19]. Par ailleurs l'observation de l'Ă©volution de sĂ©ries chronologiques continues nĂ©cessitent une stabilitĂ© des nomenclatures. Comme le montre une Ă©tude de la CEE commandĂ©e en 1989 la plupart des pays n'ont pas adoptĂ©, ni conservĂ© au fil des ans, la mĂȘme mĂ©thode[20].

Pour le gĂ©ographe, la complexitĂ© de l'espace forestier, empĂȘche de l'enfermer dans une approche numĂ©rique univoque ; elle concerne le dedans, et le dehors de la forĂȘt, son caractĂšre ancien ou non[21], voire ses marges[22].

Des dĂ©finitions plus spĂ©cifiques sont donnĂ©es par d'autres organisations : le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) utilise 40 % de couverture comme le seuil pour les « forĂȘts fermĂ©es » et 10 Ă  40 % de couverture pour les « forĂȘts ouvertes », tandis que le projet Tropical Ecosystem Environment Observations by Satellite (TREES)[23], fondĂ© en 1991 par la Commission europĂ©enne, classifie les surfaces avec plus de 70 % de couverture de canopĂ©e comme Ă©tant des « forĂȘts denses » et celles avec 40-70 % de couverture comme des « forĂȘts fragmentĂ©es ». L'Inventaire forestier national dĂ©finit la forĂȘt comme « un territoire occupant une superficie d'au moins 50 ares avec des arbres capables d'atteindre une hauteur supĂ©rieure Ă  cinq mĂštres Ă  maturitĂ© in situ, un couvert arborĂ© de plus de 10 % et une largeur [de houppier] d’au moins 20 mĂštres[24]. Les sites momentanĂ©ment dĂ©boisĂ©s ou en rĂ©gĂ©nĂ©ration sont classĂ©s comme forĂȘt mĂȘme si leur couvert est infĂ©rieur Ă  10 % au moment de l’inventaire »[25].

Les chiffres de surface forestiĂšre varient donc selon les sources. Ainsi, tout l'Est de la TaĂŻga russe, formĂ© de formations basses de conifĂšres nains, sera, selon les sources, comptabilisĂ© ou non en forĂȘt, ce qui fera varier la surface forestiĂšre de plus ou moins 20 %.

Du point de vue botanique, une forĂȘt est une formation vĂ©gĂ©tale, caractĂ©risĂ©e par l'importance de la strate arborĂ©e, mais qui comporte aussi des arbustes, des plantes basses, des grimpantes et des Ă©piphytes. Plusieurs arbres forestiers vivent en symbiose avec des champignons et d'autres micro-organismes, et beaucoup dĂ©pendent d'animaux pour le transport de leur pollen, de leurs graines ou de leurs propagules.

Du point de vue de l'Ă©cologie, la forĂȘt est un Ă©cosystĂšme complexe et riche, offrant de nombreux habitats Ă  de nombreuses espĂšces et populations animales, vĂ©gĂ©tales, fongiques et microbiennes entretenant entre elles, pour la plupart, des relations d'interdĂ©pendance.

MalgrĂ© une apparente Ă©vidence, dĂ©finir la forĂȘt reste donc dĂ©licat : oĂč arrĂȘter les limites de hauteur de vĂ©gĂ©tation (une plantation de jeunes pousses est-elle une forĂȘt ?), de superficie minimale (Ă  partir de quelle superficie passe-t-on d'un jardin boisĂ© Ă  un bois puis Ă  une forĂȘt ?), de degrĂ© de proximitĂ© ou de « sociabilitĂ© » des arbres (un terrain portant des arbres distants de plusieurs dizaines de mĂštres est-il encore une forĂȘt ?) ou de qualitĂ© (un boisement monospĂ©cifique d'eucalyptus ou de peupliers, de pins ou de sapins d'une mĂȘme classe d'Ăąge, plantĂ©s en alignements stricts est-il une forĂȘt ou une simple culture sylvicole ?).

Évolution

Évolution des principales structures, fonctions et des plans d'organisation chez les plantes. Les plantes terrestres possĂšdent des caractĂšres communs[26] : mitoses qui favorisent le dĂ©veloppement de thalles plus importants puis de parenchymes qui assurent l'homĂ©ohydrie et une meilleure thermorĂ©gulation[27] ; flavonoĂŻdes qui les protĂšgent contre la photo-oxydation ; cuticule cireuse et spores entourĂ©es d’une paroi imprĂ©gnĂ©e de sporopollĂ©nine qui prĂ©viennent de la dĂ©shydratation par la transpiration[28] ; Ă©mergence Ă©volutive de la phase diploĂŻde dominante, le sporophyte, et rĂ©duction progressive du gamĂ©tophyte qui s'accompagne d'une protection de plus en plus grande de la phase haploĂŻde, processus qui a contribuĂ© Ă  la conquĂȘte du milieu terrestre[29] ; l'apparition de la lignine assurant le port dressĂ© et armant les vaisseaux conducteurs, coĂŻncide[30] avec celle des plantes vasculaires[31].
Évolutions comparĂ©es de la surface forestiĂšre et de la population en France. Alors que les tribus et communautĂ©s de chasseurs-cueilleurs avaient peu d'impact sur la couverture forestiĂšre, la transition vers l'agriculture et la sĂ©dentarisation au NĂ©olithique montre le dĂ©but de l'influence de l'homme sur la forĂȘt.

La plus ancienne forĂȘt fossile qui soit aujourd’hui connue a longtemps Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme celle de Gilboa (en)[32]. FigĂ©e par une inondation, cette forĂȘt est mise au jour en 1870 dans l'État de New-York. Son arbre le plus ancien, du genre Archaeopteris, date de 370 millions d'annĂ©es, et montre aux palĂ©obotanistes que les premiĂšres forĂȘts sont assez vite apparues dans l'histoire Ă©volutive des vĂ©gĂ©taux, 100 millions d'annĂ©es aprĂšs l'adaptation des plantes marines Ă  la vie terrestres. La reconstitution de la forĂȘt de Gilboa montre dĂ©jĂ  un Ă©cosystĂšme complexe avec plusieurs Ă©tages de vĂ©gĂ©tation[33].

Pendant les 50 millions d'annĂ©es qui suivent leur apparition sur terre, certaines plantes vasculaires terrestres s'affranchissent du milieu aquatique et de la poussĂ©e d'ArchimĂšde en adoptant un port Ă©rigĂ© qui sĂ©pare les zones vĂ©gĂ©tatives Ă©clairĂ©s des zones d'ancrage et d’absorption dans le sol, ce qui implique la diffĂ©renciation en organes et en tissu vĂ©gĂ©tal spĂ©cialisĂ©. Elles s'Ă©quipent ainsi d'un cormus (racines et feuilles) et se diversifient considĂ©rablement. La diffĂ©renciation chez les mousses ne va pas jusqu'Ă  la mise en place de tissus de soutien lignifiĂ©s, alors que ce processus est observĂ© chez les fougĂšres qui mettent en place des tissus conducteurs (phloĂšme et xylĂšme avec Ă©lĂ©ments lignifiĂ©s typiques, les trachĂ©ides)[34]. GrĂące Ă  la lignine, polymĂšre solide, inerte, poreux et difficilement putrescible, ces plantes ligneuses se mettent Ă  supplanter tous les autres concurrents du rĂšgne vĂ©gĂ©tal. Alors que les premiĂšres plantes terrestres demeurent Ă  la surface du sol, la compĂ©tition pour la lumiĂšre (source d'Ă©nergie nĂ©cessaire Ă  la photosynthĂšse) s'exprime chez tous les groupes de vĂ©gĂ©taux (fougĂšres arborescentes, prĂȘles, lycopodes, plantes Ă  graines). Cette course Ă  la lumiĂšre favorise le dĂ©veloppement de plantes ligneuses de plus en plus hautes[35] - [36], grĂące Ă  la rigiditĂ© de leur tronc (tige dont le cƓur est constituĂ© de bois, tissu ligneux dont la rĂ©sistance et l'emploi Ă©conomique constituent des avantages adaptatifs), et plus particuliĂšrement chez les arbres des forĂȘts dont l'architecture vĂ©gĂ©tale permet de dĂ©ployer une grande surface feuillue[37].

L'histoire des forĂȘts au Quaternaire est encore mal connue en raison des avancĂ©es et reculs des peuplements, imposĂ©es par les trois derniĂšres glaciations. Lors des maximums glaciaires, les espĂšces des forĂȘts tempĂ©rĂ©es trouvent refuge dans des zones abritĂ©es, lĂ  oĂč les conditions Ă©cologiques locales (tempĂ©ratures plus clĂ©mentes, hivers moins rigoureux en raison de barriĂšres montagneuses, rĂ©gions restĂ©es humides grĂące Ă  la fonte estivale de la calotte et des grands glaciers) permettent leur survie, et sont remplacĂ©es dans leur aire d'origine par des espĂšces vĂ©gĂ©tales de steppes et de toundras. Celles des forĂȘts tropicales subissent une sĂ©cheresse importante et trouvent refuge dans des zones d'altitude ou des plaines marĂ©cageuses. Ces zones refuges se caractĂ©risent par une diversitĂ© gĂ©nĂ©tique plus ou moins importante : dans les milieux favorables, similaritĂ© des haplotypes rencontrĂ©s intra-refuge mais enrichissement du rĂ©servoir gĂ©nĂ©tique par forte divergence gĂ©nĂ©tique inter-refuges liĂ©e Ă  l’isolement gĂ©ographique ; effet de goulot d'Ă©tranglement gĂ©nĂ©tique dans les milieux moins favorables, les espĂšces ligneuses Ă©tant marquĂ©es par une faible Ă©lasticitĂ© gĂ©nĂ©tique, d'autant plus si elles se sont spĂ©cialisĂ©es dans des niches Ă©troites. La reconquĂȘte postglaciaire, plus ou moins importante selon le potentiel d'adaptation des espĂšces ligneuses, correspond Ă  la recolonisation des essences forestiĂšres Ă  partir de ces zones, entraĂźnant une redistribution de la vĂ©gĂ©tation en quelques milliers d'annĂ©es. La vitesse de recolonisation (gĂ©nĂ©ralement quelques centaines de mĂštres par an) varie selon les pĂ©riodes et rĂ©gions en fonction du climat, des barriĂšres gĂ©ographiques (montagnes, mers, dĂ©serts) mais aussi de la vĂ©gĂ©tation concurrente. Cette reconquĂȘte entraĂźne un appauvrissement gĂ©nĂ©tique au fur et Ă  mesure que l’on s’éloigne de la zone refuge, appauvrissement pouvant ĂȘtre contrebalancĂ© par l’apparition de nouvelles mutations dans les zones recolonisĂ©es (signal d’expansion)[38].

De nombreux Ă©pisodes de dĂ©forestation ont marquĂ© l'histoire de la Terre, notamment l'effondrement de la forĂȘt tropicale du CarbonifĂšre, ou la rĂ©volution nĂ©olithique qui voit les hommes se servir des zones de faible couverture forestiĂšre (landes, pelouses, bois clairs, garrigues et maquis) pour Ă©tendre les clairiĂšres et les prairies, pratiquant pendant plusieurs millĂ©naires, de multiples dĂ©frichements par brĂ»lis, de mises en culture ou en pacage[39]. Si la surface totale des forĂȘts tropicales mondiales n'est guĂšre modifiĂ©e jusqu'au dĂ©but du XXe siĂšcle[40], celle des forĂȘts tempĂ©rĂ©es a Ă©tĂ© considĂ©rablement rĂ©duite par les grands dĂ©frichements qui s'accĂ©lĂšrent Ă  partir du Moyen Âge, notamment en Europe oĂč la forĂȘt caducifoliĂ©e a diminuĂ© en surface de maniĂšre continue jusqu'au XIXe siĂšcle, et ses diffĂ©rentes caractĂ©ristiques — composition en essences, structure, sol — en ont Ă©tĂ© Ă©galement grandement modifiĂ©es[41]. Dans les rĂ©gions tempĂ©rĂ©es chaudes du pourtour mĂ©diterranĂ©en oĂč se diffusent la culture des cĂ©rĂ©ales et l'Ă©levage, en provenance du Moyen-Orient, les forĂȘts massivement converties en terre agricole ou dĂ©gradĂ©es par l'utilisation pastorale, sont rĂ©duites en quelques millĂ©naires Ă  la formation de garrigues et de maquis[42].

Les grandes dĂ©couvertes qui s'Ă©tendent du dĂ©but du XVe siĂšcle jusqu'au dĂ©but du XVIIe siĂšcle, puis l'Ăąge de la voile (gĂ©nĂ©ralement datĂ© entre 1571 et 1862) qui voit l'essor du commerce maritime international et de la guerre navale, mettent le bois au cƓur du dĂ©veloppement Ă©conomique de plusieurs puissances maritimes. Ces puissances mettent en place des politiques sylvicoles visant Ă  amĂ©liorer la gestion et l'amĂ©nagement des forĂȘts pour juguler les pĂ©nuries de bois[43]. Au cours du XIXe siĂšcle, la rĂ©volution industrielle libĂšre les espaces sylvestres de la pression humaine avec le dĂ©but de l'exode rural et le remplacement du charbon de bois par le charbon de terre et l'hydro-Ă©lectricitĂ© pour la fourniture d'Ă©nergie, permettant Ă  la forĂȘt de s'Ă©tendre Ă  nouveau dans toute l'Europe[44]. Le mouvement en faveur de la protection des forĂȘts (en) prend de l'ampleur dans les derniĂšres dĂ©cennies du XIXe siĂšcle. La gestion durable des forĂȘts est progressivement reconnue Ă  partir des annĂ©es 1990 dans un contexte de surexploitation des ressources naturelles des forĂȘts d'Amazonie, de l'Afrique Ă©quatoriale et de la zone Malaisie/IndonĂ©sie en Asie[45].

Caractéristiques

Structure

Les 6 étapes (résumées) du cycle sylvogénétique.
AprÚs un certain temps survient une perturbation qui fait reprendre le « cycle » à son début (ou à un stade intermédiaire si la perturbation est peu importante).
Dans le bas de l'image est représentée l'accroissement de biomasse (sur pied et dans le sol, animale, végétale et fongique..) de biodiversité et d'épaisseur de sol (qui a une importance en ce qui concerne les puits de carbone). Au fur et à mesure de cette succession, les communautés végétales (et les communautés microbiennes, fongiques et animales qui leur sont associées) évoluent en se remplaçant les unes les autres.

De sa lisiĂšre (ourlet forestier) Ă  la forĂȘt intĂ©rieure, et selon le contexte gĂ©o-morpho-Ă©copaysager, un massif boisĂ© est caractĂ©risĂ©e par une grande diversitĂ© en habitats, en niches Ă©cologiques, et surtout par une structuration en hauteur (atteignant plusieurs dizaines de mĂštres, de la sphĂšre racinaire Ă  la canopĂ©e) plus complexe que dans les autres Ă©cosystĂšmes terrestres.

Cette diversité évolue dans le temps et l'espace, au gré de perturbations (naturelles ou anthropiques) selon un pattern et des structures récurrentes, correspondant à un cycle théorique dit « cycle sylvogénétique » (illustré ci-contre, à gauche) :

  • verticalement, la forĂȘt possĂšde grossiĂšrement quatre « Ă©tages » de vĂ©gĂ©tation qui sont les strates muscinales (mousses), herbacĂ©es, arbustives et arborescentes, auxquels il faudrait ajouter les Ă©tages souterrains des systĂšmes racinaires, symbiosĂ©s aux mycĂ©liums fongiques ;
  • horizontalement, elle comporte de nombreux micro-milieux ou microstations (Ă©cosystĂšmes boisĂ©s distincts, au sein d'un mĂȘme massif forestier) dĂ©pendant de facteur abiotiques diffĂ©rents.
  • En suivant la flĂšche du temps, la structure forestiĂšre tend Ă  Ă©voluer vers un stade fermĂ© dit climacique, mais qui finit toujours localement par s'ouvrir Ă  la lumiĂšre, Ă  la suite d'une perturbation (chablis, feu, inondation, glissement de terrain, etc.), permettant le retour au stade pionnier et aux stades suivants ;
  • Le bois mort constitue lui-mĂȘme un habitat essentiel, irremplaçable pour de nombreuses espĂšces qui contribuent au recyclage de la nĂ©cromasse ligneuse, et Ă  la fertilitĂ© des forĂȘts ;
  • Les ressources alimentaires sont Ă©galement abondantes, variant selon l'Ă©tage de la forĂȘt : dĂ©tritus, racines, mousses, lichens, champignons, feuilles, sĂšve Ă©laborĂ©e, bois vivant ou mort, fleurs, fruits et graines, nĂ©cromasse vĂ©gĂ©tale, animale, fongique


ForĂȘt primaire et forĂȘt secondaire

Il est courant de distinguer la forĂȘt primaire (forĂȘt naturelle) de la forĂȘt secondaire ou forĂȘt plantĂ©e (forĂȘt entiĂšrement ou fortement façonnĂ©e par l'homme). La premiĂšre est considĂ©rĂ©e comme n'ayant pas fait l'objet d'intervention humaine y ayant laissĂ© des sĂ©quelles importantes ou observables, elle correspond Ă  la vĂ©gĂ©tation naturelle potentielle ; la derniĂšre Ă©tant modifiĂ©e Ă  la suite du travail des forestiers ou sylviculteurs. Moins de 10 % de la planĂšte est encore couverte de forĂȘts primaires. Ces forĂȘts sont en forte rĂ©gression, en raison des coupes faites pour l'Ă©levage ou les cultures destinĂ©es Ă  nourrir les animaux d'Ă©levages et/ou pour gagner des terres agricoles ou pour l'exploitation commerciale du bois[46].

Superficie

Classement des dix plus grands pays par superficie forestiĂšre en 2005.
Carte mondiale avec les régions au taux de boisement supérieur à 30 %.

Dans le monde, la forĂȘt - au sens le plus large - couvrait en 2005 environ 30 % des terres Ă©mergĂ©es.

Selon les dĂ©finitions retenues, la superficie estimĂ©e de la forĂȘt mondiale varie de 2,5 Ă  6 milliards d'hectares sur la base des chiffres envoyĂ©s par les États au dĂ©but du XXIe siĂšcle[47], l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture estimant la forĂȘt mondiale Ă  presque 4 milliards d'hectares, soit 0,62 ha/habitant. Mais la forĂȘt est mieux prĂ©servĂ©e sur la ceinture tropicale humide et au nord de la zone tempĂ©rĂ©e dans l'hĂ©misphĂšre nord. Ailleurs, dans 64 pays abritant un total de 2,0 milliards d'habitants, on compte en 2005 moins de 0,1 hectare de forĂȘt par personne, chiffre qui diminue inĂ©luctablement alors que le taux de population augmente et que la forĂȘt rĂ©gresse.

Sept pays ou territoires ne possĂšdent plus aucune forĂȘt et dans 57 autres pays, elles ne couvrent plus que moins de 10 % des terres.

En Europe occidentale, avant l'intĂ©gration des pays d'Europe du Nord, le pays le plus boisĂ© Ă©tait le Luxembourg, avec 34 % de taux de boisement. C'est l'ancien dĂ©partement des ForĂȘts du temps de l'Empire napolĂ©onien. En Lettonie elle couvre 52 % du territoire national[48]. La forĂȘt europĂ©enne tend Ă  se reconstituer, mais parfois de façon trĂšs artificielle. Elle couvrait au dĂ©but du XXIe siĂšcle prĂšs de 40 % de la superficie europĂ©enne, gĂ©nĂ©rant prĂšs de 3,5 millions d'emplois directs ou indirects selon la filiĂšre bois. un Institut forestier europĂ©en (EFI, basĂ© en Finlande) impliquant prĂšs de 120 organismes dans 37 pays europĂ©ens, vise Ă  durablement renforcer la filiĂšre bois, les politiques forestiĂšres et la recherche. L'Union europĂ©enne a engagĂ© un Plan dÂŽAction pour lÂŽApplication des rĂ©glementations forestiĂšres, gouvernance et Ă©changes commerciaux (FLEGT ; Forest Law Enforcement, Governance and Trade), et une ConfĂ©rence ministĂ©rielle[49] sur la Protection des ForĂȘts en Europe (MCPFE) est prĂ©vue Ă  Oslo en 2011.

Les grands types de forĂȘts

Hors zone tropicale, les forĂȘts humides inondĂ©es sont devenues rares (ici Ă  la confluence de la « Tubby Creek » et de la « Wolf River » (Holly Springs National Forest, prĂšs d'Ashland, Mississippi, États-Unis).

Classement biogéographique

Les forĂȘts naturelles sont comme toutes les formations vĂ©gĂ©tales conditionnĂ©es par un certain nombre de facteurs : la latitude, l'altitude, la nature du sol, le climat[50], les habitats forestiers[51] et « espĂšces typiques » qu'elles abritent, l'action des animaux, etc.

La latitude influence fortement la biodiversitĂ© dans les forĂȘts. Celle-ci augmente d'autant plus que l'on s'Ă©loigne des pĂŽles et que l'on se rapproche de l'Ă©quateur.

Selon les latitudes on distingue :

NaturalitĂ©s des forĂȘts

Dans beaucoup de pays oĂč l'humanitĂ© est prĂ©sente depuis des siĂšcles, voire des millĂ©naires, la forĂȘt a perdu sa naturalitĂ© (environnement).

Les faciĂšs actuels des forĂȘts du Nord-ouest de l'Europe, par exemple, rĂ©sultent en grande partie de l'influence de l'homme sur le plan :

  • de la composition : Colbert avait en France besoin de chĂȘnes pour la marine. Dans plusieurs pays, pour bĂ©nĂ©ficier de subventions et/ou dĂ©ductions fiscales, il faut planter des essences imposĂ©es (Ainsi le Fonds forestier national français a, par exemple, imposĂ© les rĂ©sineux sur de vastes surfaces aprĂšs-guerre, en France) ;
  • de la superficie : en trois siĂšcles (XVIIIe-XXe), la superficie des forĂȘts françaises a presque doublĂ© (Cf. ForĂȘt de guerre, enrĂ©sinement des Landes, enfrichement sur zones d'exode rural, plantations encouragĂ©s par le Fonds forestier national
). Mais dans le mĂȘme temps, dans la moitiĂ© ouest du pays, les haies du bocage et les arbres dispersĂ©s ou d'alignement reculaient trĂšs fortement ;
  • de la structure : la forĂȘt française a dĂ», trĂšs longtemps, rĂ©pondre aux besoins des communautĂ©s humaines qui les entouraient : depuis l'Empire romain, les forĂȘts ont souvent Ă©tĂ© transformĂ©es en taillis qui alimentaient les forges, fonderies, boulanges et autres industries en charbon de bois ; le bois d'Ɠuvre provenant souvent d'arbres Ă©mondĂ©s dans le bocage et les alignements de bords de routes.
    En France, ce n'est qu'au XIXe siĂšcle, en 1827, que l'institution d'un code forestier (faisant suite Ă  une longue sĂ©rie d'ordonnances), ainsi que la crĂ©ation d'un corps d'État forestier (l'Administration des Eaux et ForĂȘts) et l'utilisation de plus en plus massive de la houille, en remplacement du charbon de bois, vont permettre aux forĂȘts françaises d'Ă©voluer vers la futaie ; au XXe siĂšcle, les terres libĂ©rĂ©es par la dĂ©prise agricole vont ĂȘtre plantĂ©es d'arbres, ou colonisĂ©es par des accrues spontanĂ©es, offrant respectivement des limites trĂšs gĂ©omĂ©triques Ă  la forĂȘt ou au contraire un faciĂšs plus naturel et exubĂ©rant ;
  • des espĂšces : une part significative de la forĂȘt française est encore composĂ©e d'espĂšces qui avaient Ă©tĂ© favorisĂ©es en rĂ©ponse aux besoins des communautĂ©s humaines locales (les chĂȘnes pour leurs glandĂ©es) ou mĂȘme d'impĂ©ratifs Ă©conomiques nationaux, par exemple (des lĂ©gions d'Ă©picĂ©as et de douglas ont Ă©tĂ© plantĂ©s par le Fonds forestier national, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans le contexte d'une balance commerciale dĂ©ficitaire vis-Ă -vis des bois d'Ɠuvre et d'industrie rĂ©sineux).

Classement paysager

Classement patrimonial et Ă©cologique

La forĂȘt joue souvent un rĂŽle majeur de protection des habitations, des cultures et des zones d'alimentation de nappes, contre les avalanches, l'Ă©rosion, les glissements de terrain, les coulĂ©es de boues. Les forĂȘts de protection mĂ©ritent une gestion adaptĂ©e, sans coupes rases par exemple.
Sur les fortes pentes la forĂȘt protĂšge les sols de l'Ă©rosion. Noter les taches homogĂšnes et monospĂ©cifiques de sylviculture, qui encouragent les coupes rases, sur le fond de la forĂȘt feuillue plus hĂ©tĂ©rogĂšne.

GrĂące aux approches phytosociologiques et Ă©cologiques, aux forĂȘts modĂšles canadiennes, des outils d'Ă©valuation qualitative se constituent depuis la fin du XXe siĂšcle. Ils varient selon le contexte gĂ©ographique ou social (ville, campagne, milieux plus naturels
). Ils permettent de mieux prendre en compte la taille, la qualitĂ© et l'intĂ©gritĂ© des habitats forestiers dans les plans de gestion, les Ă©colabels forestiers, et parfois dans les lois (directive Habitats en Europe par exemple).

Les critĂšres retenus sont par exemple :

  • la superficie forestiĂšre (par type et stade de la succession) rapportĂ©e Ă  la superficie des terres (en pourcentage) ;
  • la superficie des massifs ou aires boisĂ©es encore d'un seul tenant (patch, pour l'Ă©cologie du paysage) et la connectivitĂ© Ă©cologique entre les taches[52] ; et l'inverse, c'est-Ă -dire le degrĂ© de fragmentation Ă©cologique par les routes est aussi possible, ainsi que le nombre de kilomĂštres de routes par massif, ou rapportĂ© au linĂ©aire de lisiĂšre.
    Par exemple, au Canada, un systĂšme d'Ă©valuation qualitative des forĂȘts accorde :
    • trois points aux boisements de plus de 4 ha en ville et de plus de 200 ha ailleurs (sauf Ăźles) ;
    • deux points aux surfaces de 2 Ă  4 ha en ville, et Ă  celles qui couvrent de 20 Ă  200 ha ailleurs (sauf Ăźles) ;
    • un point aux bois de moins de 1 ha en ville et de moins de 20 ha ailleurs ;
  • la superficie et la forme des cƓurs forestiers.
    Dans le systÚme précédent de classement :
    • trois points aux boisements dont un cƓur d'au moins 4 ha est Ă©loignĂ© de plus de 200 m de toute lisiĂšre ou bord de route ;
    • deux points aux boisement dont un cƓur d'au moins 4 ha est Ă©loignĂ© de plus de 150 m de toute lisiĂšre ou bord de route ;
    • un point aux boisement dont un cƓur d'au moins 4 ha est Ă©loignĂ© de plus de 100 m de toute lisiĂšre ou bord de route ;
  • la connectivitĂ© ou la proximitĂ© avec d'autres massifs ou structures boisĂ©es (⇒ corridors Ă©cologiques boisĂ©s, guĂ©s
) :
    • trois points si la distance au boisement le plus proche est de moins de 100 m ;
    • deux points si la distance au boisement le plus proche est comprise entre 100 et 250 m ;
    • un point si la distance au boisement le plus proche est de plus de 250 m ; (critĂšre Ă©galement retenu par la ville de Londres) ;
  • la prĂ©sence ou proximitĂ© d'eau, et de systĂšmes hydrographiques naturels (Hydrological Linkages Criteria), avec par exemple :
    • un point si le boisement est Ă  plus de 50 m de la berge d'un cours d'eau ou d'une Ă©tendue d'eau ;
    • deux points si la distance est comprise entre 30 et 50 m ;
    • trois points si l'eau est Ă  moins de 30 m de la lisiĂšre boisĂ©e ou si elle est dans le boisement mĂȘme ;
    • La distance Ă  une zone humide de type tourbiĂšre Ă  sphaignes ou roseliĂšre vaut de mĂȘme ;
  • la qualitĂ© du sol, et de sa biomasse microbienne, sa diversitĂ© en nĂ©matodes, des vers de terre[53] ainsi qu'en champignons qui jouent un rĂŽle majeur en forĂȘt, en tant que symbiotes des arbres[54].
  • la valeur de service Ă©cosystĂ©mique[55] dont en tant que protection des sols et effet-tampon contre l'Ă©rosion et le ruissellement :
    Au-dessus de 30 % de pente, la forĂȘt est seule garante de la protection du sol ;
    De 15 Ă  30 % elle joue Ă©galement une fonction de protection trĂšs importante (voir illustration ci-contre) ;
  • les Ăźles boisĂ©es proches du continent ou sur des lacs ou fleuve, si le boisement est naturel ou « proche de la nature » sont Ă©galement considĂ©rĂ©es comme de bons refuges pour certaines espĂšces en raison d'un moindre dĂ©rangement. Dans le cas d'Ăźles vĂ©ritables, les critĂšres d'isolement prennent alors un sens positif, comme dans le cas des inselbergs ; Ă  Ă©tudier au cas par cas relativement au contexte. En cas de prĂ©sence de prĂ©dateurs introduits et devenus invasifs, elles peuvent aussi devenir des « puits Ă©cologiques » ou « piĂšges Ă©cologiques » ;
  • le pourcentage de la forĂȘt en aire protĂ©gĂ©e (par type, stade de la succession et catĂ©gorie de protection en % la superficie forestiĂšre totale) ;
  • le taux de couvert forestier (par type) dĂ©jĂ  converti ou en cours de conversion Ă  d'autres usages (y compris routier) ;
  • la superficie et le pourcentage de forĂȘts touchĂ©es par une perturbation anthropique et/ou naturelle ;
  • la complexitĂ© et l'hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© de la structure forestiĂšre ;
  • le nombre d'espĂšces tributaires de la forĂȘt ;
  • le pourcentage d'essences indigĂšnes et pourcentage de ces essences qui seraient menacĂ©es. Attention, c'est un indicateur relatif au contexte biogĂ©ographique. Il n'y a par exemple que trois essences indigĂšnes dans toute l'Islande, contre 7 780 rĂ©pertoriĂ©es en 2005 dans le seul BrĂ©sil (sous-espĂšces non comprises)[56]. De plus, les forĂȘts tropicales comportent beaucoup d'essences, mais quelques-unes sont dominantes. En Afrique de l’Ouest et du Centre, en Asie du Sud et du Sud-Est et en AmĂ©rique centrale, on trouve naturellement une trĂšs grande diversitĂ© d’espĂšces d’arbres (jusqu'Ă  prĂšs de 300 espĂšces diffĂ©rentes par ha), alors qu'en zone tempĂ©rĂ©e, borĂ©ale ou subsaharienne, les dix espĂšces d’arbres les plus frĂ©quentes (en volume) concernent au moins 50 % de la biomasse forestiĂšre (en volume de bois sur pied).
    Les espĂšces d’arbres les plus rares, surtout celles dont la valeur commerciale est Ă©levĂ©e, sont souvent en danger d’extinction pour une partie de leur lignĂ©e. La FAO estime qu'en moyenne, 5 % des espĂšces indigĂšnes d’un pays sont vulnĂ©rables, en danger ou en danger critique d’extinction ;
  • l'Ă©tat de conservation des espĂšces tributaires de la forĂȘt ;
  • les indicateurs de la variation gĂ©nĂ©tique sont exclus du prĂ©sent examen car ils exigent normalement des analyses complexes de laboratoire (Namkoong et al., 1996 ; mais voir aussi Jennings et al., 2001) ;
  • la prĂ©sence, la masse, le volume, la qualitĂ© (bois durs, tendres, rĂ©sineux, feuillus) et la rĂ©partition du bois mort, l'Ăąge moyen des arbres, la prĂ©sence de grands carnivores, de castors ou d'une grande richesse en champignons prennent ainsi des significations nouvelles, parfois opposĂ©es Ă  celles qui Ă©taient enseignĂ©es au siĂšcle prĂ©cĂ©dent en Ă©coles de sylviculture ;
  • l'Ă©tat de pollution de la forĂȘt (comment par exemple Ă©valuer la qualitĂ© de la forĂȘt, qui, dans les zones interdites de BiĂ©lorussie se restaure naturellement, mais sur des sols ayant reçu 70 % environ des retombĂ©es radioactives de la catastrophe de Tchernobyl ?).

RĂ©gimes juridiques

Ils ont beaucoup variĂ© selon les Ă©poques et les pays, et varient dans un mĂȘme pays Ă  la mĂȘme Ă©poque (La forĂȘt peut ĂȘtre communautaire, royale, publique, privĂ©e, rĂ©gionale, communale, etc.).

Il existe de nombreux classements des forĂȘts correspondant Ă  des statuts juridiques diffĂ©rents, avec par exemple pour la forĂȘt française : la ForĂȘt domaniale, la ForĂȘt communale, la ForĂȘt privĂ©e, la ForĂȘt de protection ou encore la RĂ©serve biologique domaniale (RBD ; intĂ©grale ou non)

En Allemagne, ce sont :

  • Markwald
  • Landesherrlichkeit
  • SĂ€kularisierung
  • Privatwald
    • Hauberg
    • Waldinteressentenschaft
  • Kommunalwald
  • Kirchenwald
  • Landeswald
  • Bundeswald

Aux États-Unis, on diffĂ©rencie le « Timberland » (2/3 de la surface totale enforestĂ©e) ouvert Ă  l'exploitation, et le 1/3 restant de la forĂȘt qui en est prĂ©servĂ©e, jouant le rĂŽle de « tiers sauvage » (Wilderness), dont la vocation de puits de carbone pourrait prendre de l'importance[57].

Au Canada, le classement des forĂȘts se fait grĂące Ă  la nature de l'Ă©cosystĂšme forestier dĂ©terminĂ© par le ministĂšre des Ressources naturelles et de la Faune qui protĂšgent diffĂ©rents milieux forestiers. Ces territoires sont protĂ©gĂ©s en vertu de la loi sur les forĂȘts[58]. Il y a 3 types d'Ă©cosystĂšmes forestiers exceptionnels: Les forĂȘts anciennes (77 sites, 191 km2)[59], les forĂȘts rares (30 sites, 26 km2)[60] et les forĂȘts refuges (16 sites, 13 km2)[61].

Fonctions de la forĂȘt

La forĂȘt remplit trois fonctions essentielles : Ă©cologique, Ă©conomique et sociale.

Le fait de conduire ces trois fonctions simultanĂ©ment se nomme la « multifonctionnalitĂ© » qui est une des caractĂ©ristiques majeures voulue par la politique forestiĂšre française[62]. Cependant cette position officielle ne fait pas consensus au sein des professionnels et propriĂ©taires privĂ©s de la forĂȘt, certains voulant une spĂ©cialisation des territoires, c'est-Ă -dire une « monofonctionnalitĂ© » orientĂ©e par exemple sur certaines zones vers la production optimisĂ©e de bois (fonction Ă©conomique exclusive) et sur d'autres zones vers une libre Ă©volution naturelle de la forĂȘt sans exploitation de bois (fonction Ă©cologique exclusive)[63].

Fonction Ă©cologique

La ripisylve d'une forĂȘt Ă©quilibrĂ©e et non fragmentĂ©e protĂšge l'eau, l'air et le sol. Les castors peuvent contribuer Ă  entretenir des linĂ©aires de berges plus ensoleillĂ©s.
La forĂȘt abrite une grande part de la biodiversitĂ© des continents, participe au contrĂŽle naturel du climat et des micro-climats.

« Partout oĂč les arbres ont disparu, l’homme a Ă©tĂ© puni de son imprĂ©voyance »

— François-RenĂ© de Chateaubriand, ƒuvres complĂštes[64]

  • RĂ©servoir de biodiversitĂ© et d'habitats, ainsi que de ressources gĂ©nĂ©tiques et phytopharmaceutiques, elles sont pour cette raison Ă©tudiĂ©es et parfois classĂ©es en rĂ©serves biologiques, naturelles, parcs nationaux, Espace boisĂ© classĂ© dans le PLU (Plan local d'urbanisme), etc.).
  • Fonctions Ă©copaysagĂšres : « noyaux » ou « nƓuds » du rĂ©seau Ă©cologique, et parfois corridor biologique pour la forĂȘt galerie, les forĂȘts linĂ©aires, les mangroves, et les haies vives qui peuvent s'y rattacher.
  • Protection contre certains risques naturels[65] (avalanches, inondations, sĂ©cheresse, dĂ©sertification et Ă©lĂ©ments de rĂ©silience Ă©cologique
).
  • QualitĂ© de l'air : outre que la forĂȘt produit une partie significative de l'oxygĂšne de l'air sur les continents, elle a une capacitĂ© extraordinaire Ă  fixer les poussiĂšres (comme certains polluants non dĂ©gradables), grĂące notamment aux mousses, aux lichens, Ă  la rosĂ©e et aux sols.
  • Protection des sols (lutte contre l'Ă©rosion) : la forĂȘt est un lieu de restauration du sol si elle n'est pas surexploitĂ©e.
    cf. forĂȘt des Landes en France ou la ceinture verte du sud algĂ©rien[66].
  • Fonction macro et micro climatique, grĂące Ă  l'Ă©vapotranspiration et Ă  la protection de la canopĂ©e qui attĂ©nuent considĂ©rablement les chocs thermiques, et la dĂ©shydratation due au vent.
  • Puits de carbone, par fixation du gaz carbonique dans le bois et le sol, au moins pour les forĂȘts tempĂ©rĂ©es[67] non soumises aux incendies et pour les forĂȘts tropicales en phase de croissance.
    cf. les plantations faites en Amazonie qualifiées de « puits de carbone ».
  • Fonction amĂ©nitaire.
  • Les lisiĂšres forestiĂšres naturelles, Ă©minemment complexes, ont des fonctions Ă©cotoniales importantes, notamment pour les forĂȘts rivulaires et les mangroves.

OxygĂšne et climat

Une mĂ©taphore qualifie souvent la forĂȘt de « poumon de la planĂšte ». En dĂ©pit des fonctions nombreuses et essentielle voire « vitales » qu'elle remplit, la forĂȘt ne peut ĂȘtre directement comparĂ©e Ă  un poumon. Le poumon ne produit pas d'oxygĂšne et c'est le plancton qui produit l'essentiel de l'oxygĂšne planĂ©taire disponible dans l'air et solubilisĂ© dans l'eau[68]. NĂ©anmoins, les forĂȘts peuvent jouer le rĂŽle de puits de carbone — et donc de producteur d'oxygĂšne — pendant leurs phases de croissance. Lorsqu’elles atteignent l'Ă©quilibre, c'est-Ă -dire que leur biomasse est stabilisĂ©e, le bilan de photosynthĂšse-respiration pour ces Ă©cosystĂšmes climaciques est alors nul du point de vue de l'oxygĂšne[69]. NĂ©anmoins, la forĂȘt a des fonctions essentielles micro et macro-climatique et pour la qualitĂ© de l'atmosphĂšre, sur le plan de l'Ă©quilibre thermo-hygromĂ©trique et de la puretĂ© de l'air notamment. D'un certain point de vue, un peu Ă  la maniĂšre du poumon, mais Ă  une autre Ă©chelle, elle est une sorte d'Ă©cotone complexe et fonctionnel entre l'atmosphĂšre et le sol, liĂ© au cycle du carbone notamment, mais aussi Ă  tous les cycles biogĂ©ochimiques importants.

Puits de carbone

Le bilan en carbone d'un Ă©cosystĂšme est difficile Ă  estimer.

  • Il varie selon les zones biogĂ©ographiques, les Ă©poques, l'histoire du site, le stade de croissance de la forĂȘt, les risques d'incendie, de sĂ©cheresse et d'inondation, et de nombreux autres facteurs tels que l'action d'insectes dĂ©foliateurs ou d'autres parasites des arbres. Le devenir du bois est aussi Ă  considĂ©rer : bois de chauffage, papier-cellulose, bois d'Ɠuvre, ou bois mort auront des impacts trĂšs diffĂ©rents quant aux Ă©missions de dioxyde de carbone.
  • Certaines forĂȘts peuvent - au moins provisoirement - avoir un bilan nul (forĂȘt tropicale mature) ou nĂ©gatif (en zone d'incendies rĂ©currents, ou en dĂ©but de phase de croissance), tout en contribuant indirectement Ă  enrichir les cours d'eau en nutriments (phosphore, potassium, calcium, fer, etc. et par les phĂ©nomĂšnes d'acidification, humification, dĂ©colmatation et minĂ©ralisation et structuration des sols) en offrant ainsi une source constante de nutriments pour le plancton marin en aval, plancton qui produit 80 % de l'oxygĂšne que nous respirons et qui constitue un important puits de carbone.
  • En thĂ©orie, la photosynthĂšse consomme du dioxyde de carbone et produit du dioxygĂšne et de la matiĂšre organique. De l'oxygĂšne est consommĂ© lors de la respiration des plantes elles-mĂȘmes, des animaux de la forĂȘt et de la biomasse cachĂ©e du sol forestier, ainsi que par les incendies naturels et moindrement par l'oxydation naturelle des Ă©lĂ©ments chimiques rendus disponibles par le processus de formation des sols.
    En phase de croissance, aprÚs une dizaine d'années de bilan négatif s'il s'agit d'une régénération à partir d'un sol nu, la biomasse augmente réguliÚrement, principalement sous forme de cellulose et de lignine. Elle stocke aussi du carbone sous forme de nécromasse et de biomasse animale, microbienne et fongique.
  • En zone tropicale, la forĂȘt pousse souvent sur des sols pauvres et acides ; l'humus ne s'y forme pas, et la nĂ©cromasse est rapidement recyclĂ©e ou minĂ©ralisĂ©e. La forĂȘt tropicale en croissance stocke du carbone, mais finit (aprĂšs plusieurs siĂšcles, voire plus de 1000 ans) par arriver Ă  un Ă©quilibre entre production primaire et dĂ©composition du bois mort. À ce stade elle semble produire autant d'oxygĂšne que ce qu'elle consomme. De plus, les Ă©missions de mĂ©thane liĂ©es Ă  la fermentation de bois immergĂ©s ou issus de l'activitĂ© des termites complexifient encore les calculs des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre.

Un « point de basculement » dans le systĂšme climatique va ĂȘtre atteint beaucoup plus tĂŽt que prĂ©vu. De puits de carbone, les forĂȘts tropicales vont devenir des sources de carbone dĂšs le milieu des annĂ©es 2030[70].

  • En zone tempĂ©rĂ©e ou froide, il en va autrement avec respectivement les sols forestiers (incluant les tourbiĂšres associĂ©es Ă  certaines forĂȘts) et les pergĂ©lisols qui, en zone circumpolaire, qui peuvent stocker des quantitĂ©s considĂ©rables de carbone (sous forme d'hydrate de mĂ©thane).
    Enfin, le devenir et la durée de vie du méthane émis par les écosystÚmes forestiers ne sont pas encore bien compris. Il pourrait avoir été surestimé ou sous-estimé.

Effets biophysiques

Un tiers de la contribution des forĂȘts au climat vient de leurs effets biophysiques, comme leur rĂŽle dans la formation des nuages, l’humidification de l’air ou la production de composĂ©s organiques volatils. Une Ă©tude parue en 2022[71] dĂ©taille les trois principaux effets biophysiques : l'albĂ©do, l'Ă©vapotranspiration des arbres et la « rugositĂ© » de la canopĂ©e, qui produit des microturbulences quand elle est soumise au vent, ce qui dissipe la chaleur et contribue Ă  refroidir le milieu. À ces trois effets principaux s’ajoutent ceux liĂ©s aux composĂ©s organiques volatils que les arbres Ă©mettent en condition de stress. CombinĂ©s, ces effets biophysiques refroidissent la tempĂ©rature de la planĂšte d’environ 0,5 °C[72].

Enjeux de biodiversité

  • La forĂȘt est un rĂ©servoir de biodiversitĂ© important. Les forĂȘts tropicales humides concentrent 80 % de la biodiversitĂ© terrestre mondiale recensĂ©e. « En l'Ă©tat actuel de nos connaissances, on peut estimer qu'elles abritent environ 80 % des insectes, plus de 80 % des reptiles, environ 90 % des amphibiens et des primates et prĂšs de 70 % des espĂšces vĂ©gĂ©tales terrestres[73] ». Elles sont Ă©galement un rĂ©servoir dans les rĂ©gions Ă  la fois urbanisĂ©es et trĂšs agricoles[74]).
  • Certains Ă©conomistes ont tentĂ© d'intĂ©grer les valeurs amĂ©nitaires de la biodiversitĂ© forestiĂšre. Ainsi en France, dans le cadre des travaux de l'ONU visant Ă  donner une valeur Ă©conomique Ă  la biodiversitĂ©, le Conseil d'analyse stratĂ©gique (CAS) a-t-il le 29 avril 2009 communiquĂ© les rĂ©sultats de ses premiĂšres Ă©valuations, estimant Ă  970 euros par hectare et par an en moyenne la valeur d'un boisement intĂ©grant celle des produits de cueillette et de puits ou stockage du carbone, amĂ©nitĂ©s, etc.
    Selon un sondage (de 4 500 mĂ©nages, en 2002), les Français seraient prĂȘts Ă  payer 15,20 â‚Ź par mĂ©nage et par an pour contribuer au maintien de la biodiversitĂ© dans la forĂȘt, soit au total 364 millions d'euros par an ou 22,80 â‚Ź/ha, ce qui peut contribuer Ă  estimer la valeur ressentie de la biodiversitĂ©[75].
  • Une Ă©tude du Fonds mondial pour la nature (WWF) et de la SociĂ©tĂ© zoologique de Londres (ZSL) publiĂ©e en 2019 relĂšve que la population animale des forĂȘts Ă  travers le monde a baissĂ© de prĂšs de 53 % depuis 1970. Un phĂ©nomĂšne qui s'expliquerait principalement par la destruction d'espaces vitaux par l’activitĂ© humaine[76].

Économie forestiùre

Marquage au marteau de grumes de rĂ©sineux fraichement coupĂ©s (État de New-York en 1894)
La forĂȘt est source de richesse, parfois surexploitĂ©e.

Le bois compte pour une part importante du PIB d'une dizaine de pays tropicaux ou nordiques. L’emploi forestier (hors industrie de transformation et emplois informels) payait encore prùs de 10 millions de personnes en 2005[77], 400000 dans la filiùre bois 2010 en France[78] mais ;

  1. l'emploi forestier dĂ©cline rĂ©guliĂšrement relativement au tonnage extrait des forĂȘts qui lui n'a cessĂ© d'augmenter, et ce depuis l'invention de la tronçonneuse. Il diminue en moyenne de 1 % par an dans le monde (-10 % de 1990 Ă  2000), surtout en Asie et en Europe, alors qu’il augmentait lĂ©gĂšrement ailleurs. La FAO impute ce dĂ©clin Ă  l'augmentation de productivitĂ© du secteur, et -pour l'Europe de l'Est - Ă  la restructuration des Ă©conomies planifiĂ©es[79]. Cependant, l’industrie forestiĂšre reprĂ©sente l’unique source de revenus de plusieurs communautĂ©s rurales du Canada. Le taux d’emploi liĂ© Ă  ce secteur augmente d’annĂ©e en annĂ©e. En effet, le taux d’emploi direct de l’industrie forestiĂšre de 2012 a augmentĂ© de «0,9 % par rapport au taux enregistrĂ© en 2011, pour atteindre 235 900 emplois.» Le secteur de l’industrie forestiĂšre fournissant le plus grand nombre d’emplois au Canada, soit dans celui de la fabrication des produits du bois, a lui aussi connu une hausse de 3,2 % de son taux d’emplois de 2011. Il y a toutefois, le secteur de pĂąte et papier qui a connu une diminution de 9,2 % de son taux d’emploi entre 2011 et 2012. « Ce recul s’explique par les Ă©normes dĂ©fis auxquels s’est heurtĂ© ce secteur, notamment le dĂ©clin structurel du papier journal et du papier d’impression et d’écriture en raison de l’essor des mĂ©dias Ă©lectroniques et du ralentissement cyclique des marchĂ©s mondiaux de pĂątes de bois »[80]. De plus, l’industrie forestiĂšre a amenĂ© la crĂ©ation d’environ 363 700 emplois indirects au Canada en 2012. Donc, si ses tendances se maintiennent l’industrie forestiĂšre crĂ©erait plusieurs nouveaux emplois au Canada ce qui profitera tant Ă  son Ă©conomie qu’a sa population.
  2. Le prix moyen du bois brut diminue : L'augmentation moyenne des prix payĂ©s (grumes ou bois sur pied) Ă©tait de 11 Ă  15 % dans les annĂ©es 2000-2005 (source FAO, FRA 2005), mais est toujours restĂ© infĂ©rieur Ă  l’inflation ; il y a donc baisse du prix moyen (notamment pour le bois tropical) au niveau mondial, ce qui n'exclut pas en aval et pour le consommateur de fortes hausses du bois-Ă©nergie lĂ  oĂč il devient rare ou aprĂšs les « chocs pĂ©troliers » et des bois Ă©cocertifiĂ©s ou Ă©cosociocertifiĂ©s pour lesquels l'offre reste trĂšs supĂ©rieure Ă  la demande, pour le FSC notamment.
  3. Le secteur informel reste trĂšs mal connu. Via la vente de gibier notamment, il est important.
  4. Une partie importante des prĂ©lĂšvements et bĂ©nĂ©fices est illĂ©gale, menaçant des essences et des espĂšces thĂ©oriquement protĂ©gĂ©es et/ou menacĂ©es. Les populations autochtones pĂątissent de la corruption et des pressions des exploitants. 10 Ă  15 milliards d’euros par an seraient ainsi blanchis dans le monde, dont prĂšs 3 milliards € dans l'UE, provenant de six rĂ©gions oĂč la production de bois est un enjeu important. Vingt États membres de l’UE sont en 2006 encore suspectĂ©s d’importer du bois illĂ©gal (Finlande, SuĂšde et Royaume-Uni en tĂȘte)[81]. Le « rĂ©seau TRAFFIC[82] » du WWF et de l'UICN sur le Commerce International des EspĂšces Sauvages estime que le commerce lĂ©gal et illĂ©gal d'espĂšces atteindrait 15 milliards d’euros de chiffre d'affaires annuel (juste derriĂšre le trafic d'armes et de la drogue). Une Ă©tude[83] du gouvernement britannique a estimĂ© que l'interdiction du bois illĂ©gal en Europe est possible et crĂ©dible, avec les outils existants et des contrĂŽles efficaces, au profit des filiĂšres lĂ©gales et durables aujourd'hui confrontĂ©es Ă  une concurrence dĂ©loyale. Des dizaines d'ONG dont Greenpeace et WWF depuis une vingtaine d'annĂ©es dĂ©noncent le bois illĂ©gal et promeuvent des Ă©cocertifications crĂ©dibles et transparentes, telles que dĂ©crites par le groupe d'ONG FERN, dans une Ă©valuation[84] publiĂ©e en 2001.
  5. De nouvelles fonctions Ă©mergent : sociales, agrosylvicoles, touristiques, pĂ©dagogiques, scientifiques et de protection environnementale (en 2005, 11 % des forĂȘts du monde sont dĂ©clarĂ©es par les États « affectĂ©es Ă  la conservation de la diversitĂ© biologique » ; ce taux est en augmentation, mais ne correspond pas toujours Ă  une rĂ©alitĂ© de terrain[85]). La fonction de puits de carbone semble devoir prendre de l'importance. L'importance Ă©conomique de ces nouvelles fonctions est mal Ă©valuĂ©e, mais pourrait localement rapporter plus que l'exploitation du bois.
Production de bois
Produits forestiers non ligneux (PFNL)

Selon la FAO les PFNL sont « des produits d'origine biologique, autres que le bois, dĂ©rivĂ©s des forĂȘts, d'autres terres boisĂ©es et d'arbres hors forĂȘts ».

Les PFNL peuvent ĂȘtre rĂ©coltĂ©s dans la nature ou produits dans des plantations forestiĂšres ou des pĂ©rimĂštres d'agroforesterie, ou par des arbres hors forĂȘt.

Les PFNL comprennent des produits utilisés comme nourriture et additif alimentaire (noix comestibles, champignons, fruits, herbes, épices et condiments, plantes aromatiques, viande de gibier), des fibres (utilisées dans la construction, les meubles, l'habillement ou les ustensiles), des résines, gommes et produits végétaux et animaux utilisés dans des buts médicinaux, cosmétiques ou culturels[86].

Voici quelques exemples de PFNL :

Loisirs

Chemin forestier au printemps

Les forĂȘts sont des lieux privilĂ©giĂ©s de loisirs, de dĂ©tente, de tourisme, de dĂ©couverte de la faune et de la flore et des paysages[87]. Chaque annĂ©e, les forĂȘts françaises reçoivent des centaines de millions de visites. La forĂȘt rend de nombreux services Ă  la sociĂ©tĂ©, de nature Ă©cologique et sociale. Elle est, par exemple Ă  la fois un lieu sĂ»r d'amĂ©nitĂ©s et de dĂ©tente, et un lieu de protection des espĂšces. Ces fonctions nĂ©cessitent un entretien des chemins par les forestiers (ouverture, sĂ©curisation, nettoyage
). Bien que considĂ©rĂ©e comme un bien commun pour une partie de ses fonctions, en France toute forĂȘt a un propriĂ©taire (privĂ© ou public). Quand on se promĂšne en forĂȘt, on se promĂšne sur une propriĂ©tĂ©. Le promeneur doit en tenir compte et respecter ces lieux. L'accueil du public est la rĂšgle en forĂȘt publique et souvent en forĂȘt privĂ©e.

Patrimoine et bien commun

La forĂȘt des mythes, des lĂ©gendes et de l'apprentissage.

Il y a 8 000 ans environ qu'avec l'aide du feu, nos ancĂȘtres ont commencĂ© Ă  dĂ©forester l’hĂ©misphĂšre nord (en commençant par la Chine) pourtant la forĂȘt est restĂ©e prĂ©sente dans de nombreux contes, mythes et lĂ©gendes[88], dans presque toutes les civilisations.

La valeur spirituelle et culturelle de la forĂȘt rĂ©elle ou mythique n’est pas contestĂ©e. Le nom de BrocĂ©liande en Ă©voque encore les druides et la magie. Nemeton Ă©tait le mot celte qui signifiait Ă  la fois sanctuaire, et forĂȘt. Bien aprĂšs qu'on eut oubliĂ© la forĂȘt de Dodone des Grecs, on continue de comparer les piliers des cathĂ©drales gothiques aux troncs d'une forĂȘt dont les branches seraient les arcs qui soutiennent la voĂ»te. Au siĂšcle dernier, de nombreux bĂ»cherons allemands murmuraient une petite priĂšre d'excuse Ă  l'arbre qu'ils allaient couper. En Inde, les sannyĂąsa se retirent et se recueillent en forĂȘt, comme le faisaient certains ermites europĂ©ens. En Chine, les sommets boisĂ©s abritaient presque toujours un temple. Au Japon, la forĂȘt que reflĂštent ou symbolisent en miniature certains jardins est sacrĂ©e, comme l'indique le Torii qui marque parfois son entrĂ©e, comme celle d'un temple. L'arbre de vie est omniprĂ©sent dans les mythes fondateurs des pays forestiers, mais aussi des pays dĂ©forestĂ©s, avec un arbre de la connaissance Ă  connotation ambiguĂ« dans la bible.

Illustration d'un Liéchi, créature mythologique slave habitant les bois

La forĂȘt est souvent symboliquement interprĂ©tĂ©e comme reliant ciel et terre, par les branches, les troncs et ses racines.

La forĂȘt est aussi le domaine de l'Homme sauvage, prĂ©sent dans de nombreux mythes d'Europe de l'Ouest ou d'Asie ; l'Homme sauvage qui est comme l'arbre prĂ©sent dans l'hĂ©raldique europĂ©enne[89].

La forĂȘt fait Ă©galement peur ; lieu de Nature oĂč l'on se perd, lieu oĂč l'on perd les enfants, oĂč l’on rencontre le loup, oĂč des dieux, les esprits et les animaux sauvages vivent, oĂč la nuit se fait plus noire, dernier refuge des loups et des ours pourchassĂ©s. C'est le lieu oĂč les hors-la-loi, bons (Robin des Bois) ou mĂ©chants, se cachaient, bien que les forĂȘts soient parfois exclusivement rĂ©servĂ©es aux chasses royales.

En Europe, à partir du siÚcle des LumiÚres et du modÚle royal français, on s'est employé à les humaniser, à les nommer et à les fragmenter pour mieux les maßtriser en les quadrillant d'allées et de layons, puis on les a plantées et « rationnellement » gérées.

C'est localement un lieu de mĂ©moire avec les forĂȘts royales, la forĂȘt de guerre.

C'est enfin et surtout le lieu de vie des peuples de la forĂȘt, amĂ©rindiens, africains, et d'Asie du Sud-Est notamment, lĂ  oĂč ils ont survĂ©cu. Lieu sĂ©culaire de l'initiation, refuge des esprits, lieu de vie et d'aventure pour de nombreux peuples
 lieu amĂ©nitaire de dĂ©tente et de dĂ©couverte de la nature pour d'autres, la forĂȘt est reconnue pour toutes ces fonctions par certaines lois nationales et par l'Ă©cosociolabel FSC.

La plupart des populations et des Ă©lus se disent trĂšs attachĂ©s Ă  l'idĂ©e de protection d'arbres remarquables, de la forĂȘt et/ou de forĂȘt qui protĂšge, pour des raisons bien plus larges que pour les services qu'elle rend comme espace de dĂ©tente et de loisirs ou comme lieu de cueillette familiale de fleurs, de fruits et champignons.

Partout dans le monde, des fragments de biodiversitĂ© ont Ă©tĂ© protĂ©gĂ©s dans des « bois sacrĂ©s » qui ont Ă©chappĂ© aux coupes et on repĂšre ou classe des arbres parce que vĂ©nĂ©rables et remarquables ou pour leur intĂ©rĂȘt paysager ou Ă©cologique ou de protection. Il devient dĂ©licat de gĂ©rer les forĂȘts uniquement pour la coupe du bois. Pour les artistes et les touristes, comme pour les scientifiques et les industriels, elles recĂšlent des trĂ©sors qu'il convient de lĂ©guer aux gĂ©nĂ©rations futures et sont un gage d'adaptation et de rĂ©silience face au rĂ©chauffement climatique.

Un quart de la France vit Ă  l'ombre des arbres. Certains sont millĂ©naires et ont connu la Gaule chevelue, les cultes anciens. Citadins et ruraux souhaitent la conservation d'un nombre significatif de vieux arbres. La premiĂšre rĂ©serve de la forĂȘt de Fontainebleau (552 ha de « rĂ©serve artistique ») a Ă©tĂ© demandĂ©e par des artistes, et non par des forestiers.

Pour certains collectifs et associations (telles que Prosilva, le RĂ©seau pour les Alternatives ForestiĂšres – RAF, le collectif SOS ForĂȘts France
) la forĂȘt est dĂ©sormais Ă  rĂ©examiner en tant que « bien commun », c’est-Ă -dire qu’il conviendrait de dĂ©passer le seul droit de propriĂ©tĂ© pour aller vers le droit d’usage apportĂ© par les services Ă©cosystĂ©miques fournis par la forĂȘt Ă  tout un chacun. Chaque parcelle, chaque forĂȘt reprĂ©sente un enjeu important pour les sociĂ©tĂ©s humaines, car jouant un rĂŽle primordial dans la qualitĂ© de l’eau et de l'air, dans le stockage de CO2
 Il devient alors essentiel de redonner Ă  la forĂȘt son statut de bien commun, volontairement effacĂ© par le politique au service des lobbies financiers. Pour ces associations environnementales, la tendance actuelle, qui ne conçoit la forĂȘt qu’en termes de peuplements d’arbres constitutifs d’une ressource Ă  extraire, allant jusqu’à oublier les autres composantes de l’écosystĂšme forestier, est Ă  arrĂȘter impĂ©rativement. La forĂȘt est, selon cette analyse, un bien commun Ă  dĂ©fendre[90].

Habitat de l'Homme, lieu nourricier et cynégétique

La forĂȘt europĂ©enne est aussi depuis longtemps amĂ©nagĂ©e et gĂ©rĂ©e pour la chasse qui y a attirĂ© les rois et les manants. Au XXe siĂšcle en Europe de l'Ouest, l'agrainage en a parfois fait un lieu d'Ă©levage extensif de cerfs, chevreuils et sangliers (campagnols et autres rongeurs profitant des restes), en menaçant les Ă©quilibres sylvocynĂ©gĂ©tiques (Les TrĂšs Riches Heures du duc de Berry)

Plus de 500 millions d’humains vivent en forĂȘt ou Ă  ses abords et en dĂ©pendent directement. MĂȘme quand elle n'est plus habitĂ©e, elle reste un lieu traditionnel de cueillette et de chasse (aux grands animaux surtout, qui ont disparu ou rĂ©gressĂ© dans les plaines cultivĂ©es et habitĂ©es). Pour environ 150 millions d'autochtones appartenant Ă  des centaines de tribus et peuples autochtones, la biodiversitĂ© de la forĂȘt est encore la source vitale d'eau, de matĂ©riaux, de plantes, fruits, animaux et champignons comestibles ou utiles (mĂ©dicaments, ornements
). La « viande de brousse » reste localement la premiĂšre source de protĂ©ine dans de nombreux pays tropicaux, bien qu'elle soit menacĂ©e par l'augmentation de la pression de chasse, des armes de plus en plus performantes, et des moyens de transports tels que le quad.

Dans les pays riches et tempérés, la chasse reste également importante, les revenus cynégétiques approchent ou dépassent souvent 50 % du revenu forestier global dans des pays tels que la France.

La chasse est un revenu complĂ©mentaire considĂ©rable du forestier qui atteint, par exemple, souvent 50 % des revenus des grandes forĂȘts publiques de France oĂč en 2006, les baux de chasse ont rapportĂ© 41,1 millions d'€ Ă  l'ONF (soit 2,4 millions de plus que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente), alors que le bois a rapportĂ© 199,6 millions d'€ (soit 15 % de plus qu'en 2005)[91].

Mais le « grand gibier » quand il est trop abondant, notamment à la suite d'un agrainage important et à la disparition de ses prédateurs naturels, peut provoquer des dégùts assez importants pour freiner ou bloquer la régénération forestiÚre.

Une vraie gestion cynégétique demanderait aussi de prendre en compte les problÚmes sanitaires (peste porcine, CWD, maladies véhiculées par les tiques, apparition du SIDA ou de virus hémorragiques, type Ebola, etc.), notamment en l'absence de prédateurs.

Plus localement, des problĂšmes nouveaux sont posĂ©s avec la contamination du gibier (sanglier notamment) par des toxiques issus de sĂ©quelles de guerre ou retombĂ©s avec les pluies qui ont lessivĂ© le nuage de Tchernobyl. Les forĂȘts tropicales produisent l'essentiel de la viande de brousse, avec des pressions de chasses qui ont rarĂ©fiĂ© ou fait disparaĂźtre le gibier sur de vastes zones.

La question de la pollution par le plomb de chasse, liée à la toxicité des munitions (grenaille et balles) s'y pose moins que dans les zones humides, mais elle semble pouvoir avoir été sous-estimée.

Environnement et santé

TrĂšs tĂŽt, certains arbres ont Ă©tĂ© rĂ©putĂ©s assainir l'air (sapin, Ă©picĂ©a, pin sylvestre, eucalyptus plantĂ©s autour des hĂŽpitaux et des lieux de cure), ou au contraire, plus rarement le corrompre (ne pas dormir sous un noyer). La marche en forĂȘt Ă©tait recommandĂ©e, et des parcours-santĂ© y sont encore frĂ©quemment installĂ©s, de mĂȘme que dans les parcs urbains boisĂ©s.

Les forĂȘts jouent un rĂŽle majeur en matiĂšre d'Ă©puration physique et physicochimique, et probablement biologique de l'air et de l'eau. Les produits de la forĂȘt et toutes les parties des arbres ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour produire des mĂ©dicaments et de nombreuses mĂ©decines traditionnelles. Une sylvothĂ©rapie et des cures sylvatiques ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es dans certains pays au XIXe et dĂ©but du XXe siĂšcle pour faire profiter certains malades (tuberculeux notamment) de l'air forestier enrichi en oxygĂšne (trois fois plus d'oxygĂšne produit par la forĂȘt tempĂ©rĂ©e qu'en prairie[92]), en Ozone (notamment en bord de mer et dans les forĂȘts de rĂ©sineux) et en phytoncides (molĂ©cules rĂ©putĂ©es bactĂ©ricides et fongicides, dont terpĂšnes) et de la puretĂ© de l'air. On a rĂ©cemment montrĂ© que l'activitĂ© biochimique est beaucoup plus dĂ©veloppĂ©e dans la canopĂ©e que dans la strate herbacĂ©e.

AprĂšs Louis Pasteur, diverses mesures citĂ©es par G. Plaisance ont comparĂ© diffĂ©rents airs et montrĂ© que l'air forestier contenait moins de microbes que l'air urbain (50 microbes par mÂł d'air, contre 1 000 dans le parc Montsouris de paris, 88 000 sur les Champs-ÉlysĂ©es, 575 000 sur les grands boulevards et 4 000 000 dans les grands magasins Ă  Paris selon Georges Plaissance[93]).

ForĂȘt cinĂ©raire

Les forĂȘts cinĂ©raires, ou lieu du dernier repos en forĂȘt (voir CimetiĂšre naturel), existent depuis trĂšs longtemps en Allemagne[94]. En France, en Haute-Garonne, la premiĂšre forĂȘt cinĂ©raire est ouverte[95].


Ennemis de la forĂȘt

Ennemis « naturels »

Le forestier craint surtout le feu et des insectes ravageurs tels la chenille processionnaire du pin, celle du chĂȘne, certains xylophages, des bactĂ©ries ou des champignons (ex : graphiose de l'orme, maladie de l'encre du chĂątaignier). Les attaques qui prennent l'apparence d'Ă©pidĂ©mies et de pullulations suivent gĂ©nĂ©ralement un affaiblissement des arbres dĂ» Ă  des Ă©vĂšnements de type sĂ©cheresse, tempĂȘte, pollution, drainage, fragmentation, etc. Les arbres stressĂ©s par une sĂ©cheresse sont ensuite beaucoup plus vulnĂ©rables au froid (jusqu'Ă  une dizaine d'annĂ©es aprĂšs)[96].

Il semble que dans les milieux extrĂȘmes (polaires, subsahariens), les pullulations fassent partie de cycles naturels et rĂ©gulateurs, dans des forĂȘts dont le nombre d'essences est rĂ©duit, et plus exposĂ©es aux chocs climatiques.

La biodiversitĂ© forestiĂšre peut aussi ĂȘtre menacĂ©e par des essences introduites qui peuvent devenir invasive ou poser des problĂšmes de pollution gĂ©nĂ©tique et/ou d'allĂ©lopathie.

Dans l'hĂ©misphĂšre nord, des mammifĂšres rongeurs (ex : mulots, campagnol des champs), les lapins et des espĂšces-gibier (cerfs, daims, chevreuils, wapitis, etc.) sont localement considĂ©rĂ©s comme "nuisibles" par les forestiers parce qu'ils broutent les jeunes pousses et rongent les Ă©corces. En forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne, les moutons et surtout les chĂšvres sont des ennemis redoutables des arbres.

Ainsi, la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique est au centre des prĂ©occupations actuelles sur l’avenir des forĂȘts menacĂ©es par ces ennemis. On prĂ©voit notamment, pour les espĂšces qui les composent, des pressions de sĂ©lection d’une ampleur et d’une rapiditĂ© inĂ©dites, en liaison avec les changements climatiques[97].

Chiffres : Selon les chiffres fournis par les Ă©tats Ă  la FAO ; en 2000-2005, en moyenne, 104 millions d'hectares de forĂȘts ont Ă©tĂ© annuellement ravagĂ©s par des incendies, des insectes et maladies, des sĂ©cheresses, tempĂȘtes, grands froids ou inondations. Ce chiffre est sous-estimĂ© car certains pays (africains notamment) n’ont pas rĂ©unis ou fourni de statistiques, alors que l’imagerie satellitaire montre d’importants dĂ©gĂąts par le feu en Afrique.

D'un point de vue historique, l'Homme a eu une relation ambiguĂ« Ă  la forĂȘt et notamment Ă  la forĂȘt primaire, parfois protecteur ou n'y dĂ©veloppant pas d'impact visible durant des millĂ©naires (en forĂȘt Ă©quatoriale, hormis sur certaines Ăźles), et souvent destructeur en zone tempĂ©rĂ©e europĂ©enne, asiatique et au Moyen-Orient ou en Australie, depuis plusieurs milliers d'annĂ©es.

Accidents climatiques

Effets du vent et de la neige, chablis dans une hĂȘtraie (ici en AriĂšge).

Les pĂ©riodes de sĂ©cheresse, comme 1976, ou de forte canicule (2003) peuvent provoquer le dessĂšchement des feuilles qui tombent alors prĂ©maturĂ©ment. On peut constater aussi des brĂ»lures de l'Ă©corce exposĂ©e au soleil (hĂȘtres).

Les effets peuvent se faire sentir des annĂ©es aprĂšs. La sĂ©cheresse aggrave le plus souvent les effets d'autres agents, tels les incendies ou les insectes ravageurs. Ainsi, en 1976, les incendies accentuĂ©s par la sĂ©cheresse brĂ»lĂšrent plus de 800 km2 en France.

En pĂ©riode hivernale, le gel n'est gĂ©nĂ©ralement pas Ă  redouter, sauf les cas extrĂȘmes, comme en 1956 en France ou en 1985, lorsque 30 000 pins maritimes landais gelĂšrent. Les gelĂ©es tardives, sont, elles, nuisibles pour les jeunes plants. La neige peut ĂȘtre dangereuse dans certaines conditions, lorsqu'elle forme des manchons autour des branches, qui finissent par casser sous le poids accumulĂ©.

Les tempĂȘtes, comme celle de dĂ©cembre 1999 en Europe de l'Ouest, provoquent le dĂ©racinement et l'abattage des arbres, qui forment les « chablis » ou leur cassure par le milieu du tronc, laissant en place les « chandeliers » et au sol les « volis ». En France, la tempĂȘte de 1999 a ainsi abattu 146 millions de mÂł de bois.

Action de l’homme

MĂȘme dans certains pays riches, une gestion peu respectueuse de la biodiversitĂ© est critiquĂ©e, notamment pour l'absence de prĂ©servation de rĂ©seaux de forĂȘts anciennes protĂ©gĂ©es (ici en Tasmanie, dans une rĂ©gion vulnĂ©rable au dĂ©rĂšglement climatique[98]).

La déforestation

Le recul des forĂȘts anciennes et la rĂ©gression du bois mort ont des causes humaines qui n'ont pas attendu l'invention de la tronçonneuse pour s'exercer. Ces bĂ»cherons Ɠuvraient dans la Lower Columbia au Canada, en Oregon, en 1905, mais les forĂȘts chinoises avaient dĂ©jĂ  fortement rĂ©gressĂ© il y a plus de 5000 ans.

La dĂ©forestation rĂ©sulte d'une surexploitation de la ressource forestiĂšre et/ou d'une destruction des forĂȘts (dĂ©frichements) par l'homme telles aboutissant Ă  un changement de l'occupation du sol (forĂȘt remplacĂ©e par des milieux agricoles ou des pĂąturages, l'urbanisation, les voies de transport, voire un dĂ©sert
).

Les grands dĂ©frichements sont trĂšs anciens en Europe mĂ©diterranĂ©enne et occidentale, au Moyen-Orient et en Chine, oĂč ils datent du NĂ©olithique et du Moyen Âge (la seconde phase de grands dĂ©frichements en Europe de l'Ouest se dĂ©roule au milieu du Moyen Âge). Ils se poursuivent Ă  moindre Ă©chelle pour faire place Ă  certains Ă©quipements, autoroutes, Ă  l'urbanisation, aux rĂ©servoirs hydro-Ă©lectriques, aux amĂ©nagements pour les sports d'hiver, etc. De nos jours, en Europe comme en Chine, et dans une moindre mesure en AmĂ©rique du Nord, on assiste globalement Ă  une phase de reboisement. Ce reboisement a commencĂ© au XIXe siĂšcle en Europe sur les terres peu productives, et se poursuit de nos jours avec la dĂ©prise agricole dans les zones peu propices Ă  l'agriculture mĂ©canisĂ©e, en particulier dans les rĂ©gions montagneuses.

À l'heure actuelle, ce sont surtout les forĂȘts tropicales qui souffrent de la dĂ©forestation, soit pour des raisons de dĂ©veloppement Ă©conomique, comme en Asie du sud-est et en Amazonie, soit par surexploitation des ressources en bois tropicaux, comme en Afrique. La dĂ©forestation entraĂźne la destruction des habitats naturels de nombreuses espĂšces endĂ©miques et contribue pour une grande part Ă  l'extinction des espĂšces sur la planĂšte, en particulier dans les rĂ©gions tropicales oĂč la biodiversitĂ© est beaucoup plus riche que dans les rĂ©gions tempĂ©rĂ©es.

En 2006, bien qu’il n’y ait toujours pas de convention internationale sur la ForĂȘt (le principal Ă©chec de Rio, avec abandon de la convention au profit d'une simple dĂ©claration[99]), plus de 100 pays avaient instituĂ© un programme forestier national, incluant gĂ©nĂ©ralement un volet protection (bien que les programmes portent encore essentiellement sur le dĂ©veloppement de l’exploitation du bois) et parfois un volet sur l'Ă©tat de conservation[100] (ou restauration) des sols, de l’eau, de la diversitĂ© biologique et d’autres richesses et services environnementaux.

La sylviculture durable vise Ă  rĂ©colter le bois de forĂȘts sans entraĂźner la dĂ©forestation. Ces programmes quand ils existent sont parfois peu respectĂ©s dans les pays trĂšs pauvres ou ceux subissant des troubles civils.

Il resterait en 2006 environ 4 milliards d’hectares plus ou moins boisĂ©s sur la planĂšte, soit environ 30 % des superficies Ă©mergĂ©es. De 1990 Ă  2005, 3 % de la forĂȘt a disparu, (- 0,2 % par an) selon la FAO.

De 2000 Ă  2005, 57 pays ont signalĂ© un accroissement de leur taux de boisement (mais s’agit souvent de plantations industrielles (eucalyptus, peupliers, rĂ©sineux, palmiers Ă  huile) de peu d’intĂ©rĂȘt pour la biodiversitĂ©). 83 pays ont reconnu que leur forĂȘt reculait. La perte nette serait de 7,3 millions d’ha/an (soit 20 000 hectares/jour).

Les 10 pays les plus riches en forĂȘts reprĂ©sentent Ă  eux seuls 80 % des forĂȘts primaires de la terre, dont l’IndonĂ©sie, le Mexique, la Papouasie-Nouvelle-GuinĂ©e et le BrĂ©sil. Ce sont aussi ceux qui ont subi la dĂ©forestation la plus intense et rapide de 2000 Ă  2005, en dĂ©pit de plantations de forĂȘts secondaires commerciales.

L'Asie de l'Est qui avait perdu la plupart de ses forĂȘts a enregistrĂ© le principal accroissement Ă  la suite des centaines de millions d’arbres plantĂ©s en Chine (mais ce sont de jeunes boisements et non des forĂȘts au sens Ă©cologique du terme) et ces accroissements ne compensent pas les taux Ă©levĂ©s de dĂ©forestation d’autres zones. Globalement la dĂ©forestation s’est encore accĂ©lĂ©rĂ©e en Asie du Sud-Est de 2000 Ă  2005 et plus encore en Afrique et en AmĂ©rique latine/CaraĂŻbes ; l’Afrique reprĂ©sente encore 16 % de la superficie boisĂ©e totale, mais elle a perdu plus de 9 % de ses forĂȘts de 1990 Ă  2005, pendant que la Chine, l'Europe et l'AmĂ©rique du Nord pouvaient accroĂźtre leurs superficies forestiĂšres dans le mĂȘme temps. New Scientist a publiĂ© une Ă©tude sur les 50 pays les plus boisĂ©s : 22 prĂ©sentaient en 2006 une nette reforestation. La situation au BrĂ©sil et en IndonĂ©sie est prĂ©occupante, tandis que la Chine crĂ©e la surprise : depuis 2002, on y a replantĂ© une surface Ă©quivalente Ă  celle de la Californie.

La déforestation est aussi une cause d'apparition et de diffusion de maladies émergentes.

La pollution

Les polluants liĂ©s Ă  l'activitĂ© humaine sont nombreux : anhydride sulfureux qui provoque les fameuses « pluies acides » auxquelles fut attribuĂ© le dĂ©pĂ©rissement des forĂȘts constatĂ© en Europe dans les annĂ©es 1970-80, mais qui devait beaucoup aussi Ă  la sĂ©cheresse et aux pesticides vĂ©hiculĂ©s par l'air et/ou solubilisĂ©s par les pluies, les oxydes d'azote, l'acide fluorhydrique, Ă©mis localement par certaines industries notamment dans certaines vallĂ©es alpines, les particules Ă©mises par la combustion du charbon et des carburants pĂ©troliers, l'ozone
 avec aussi en montagne et dans les zones froides le sel de dĂ©neigement. Par ailleurs, les mousses et les lichens piĂšgent trĂšs efficacement les particules de l'air, dont ils se nourrissent. Par ce biais, ils fixent aussi les mĂ©taux lourds de plus en plus prĂ©sents dans l'air, ainsi que d'autres polluants (au point d'en mourir parfois, ce qui en fait, selon la sensibilitĂ© de espĂšces de bons bio-indicateurs). Les champignons qui font la richesse du sol forestier se montrent Ă©galement capable de bioconcentrer de nombreux polluants (mĂ©taux lourds dont plomb, cadmium et mercure, mais aussi radionuclĂ©ides, qui peuvent ensuite ĂȘtre concentrĂ©s par la chaĂźne alimentaire).

La forĂȘt a de tous temps Ă©galement Ă©tĂ© un lieu privilĂ©giĂ© pour la chasse ; les munitions au plomb (grenaille et balles) y ont Ă©tĂ© dispersĂ©es par de milliers de tonnes chaque annĂ©e, souvent tirĂ©es aux mĂȘmes endroits ; prĂšs des points d'eau, des berges de fleuves, sur les lieux d'agrainage, sur les layons ou cloisonnements ou Ă  partir de postes de tir amĂ©nagĂ©s. Les sols forestiers sont souvent naturellement lĂ©gĂšrement acides Ă  trĂšs acides en zones tropicale ou borĂ©ales, ce qui facilite la dispersion et biodisponibilitĂ© de ce plomb enrichi d'arsenic et d'antimoine, ainsi que du mercure qui a longtemps Ă©tĂ© utilisĂ© par les amorces.

Dans certains pays, des boues de station d'Ă©puration sont rĂ©guliĂšrement dispersĂ©es en forĂȘts, parfois sous forme de pulvĂ©risation, ce qui peut contribuer Ă  la dispersion de certains contaminants.

Avec les premiÚres expérimentations d'arbres OGM (peupliers essentiellement, testés par exemple en France et au Canada en milieu non-confinés), certains craignent une pollution génétique en cas de transmission du gÚne, ou un impact sur la faune et le sol forestier via la toxine BT émise par ces arbres.

Les séquelles de guerre

De tous temps, les forĂȘts ont Ă©tĂ© stratĂ©giques du point de vue militaire. Elles ont servi de rĂ©serve de bois de marine et charpente, mais surtout d'abri ou de cible Ă  toutes les armĂ©es, maquis et rĂ©sistances, des millions de rĂ©fugiĂ©s s'y protĂ©geant encore aujourd'hui dans les pays en conflits. Parfois on les a pillĂ©es ou dĂ©truites dans le cadre de la stratĂ©gie de la « terre brĂ»lĂ©e ». Au ViĂȘt Nam et Laos, le dĂ©foliant, le napalm et les munitions Ă  sous-munitions ont laissĂ© des traces encore persistantes (dioxines, mĂ©taux lourds, sols dĂ©gradĂ©s, mines actives, etc.). Le bois mitraillĂ© des forĂȘts françaises a perdu de sa valeur technique et financiĂšre, mais il peut aussi avoir Ă©tĂ© polluĂ© par le plomb ou d'autres mĂ©taux lourds.

Au XXe siĂšcle, notamment en France dans la zone rouge, de vastes forĂȘts dites « de guerre » ont Ă©tĂ© artificiellement plantĂ©es sur des sites agricoles rendus incultivables par les sĂ©quelles de guerre et localement en Allemagne ou en France sur des sites gravement polluĂ©s par des accidents liĂ©s Ă  la production d'usines d'armement ou d'usine produisant en amont les toxiques chimiques ou les mĂ©taux utilisĂ©s dans les munitions (plomb, cadmium, zinc, cuivre, mercure, etc.). Des forĂȘts comme celle de Verdun contiennent encore des quantitĂ©s considĂ©rables de munitions non explosĂ©es, dont certaines chimiques (chargĂ©es de « gaz de combat »).

Feux de forĂȘt

Un feu de forĂȘt dans le Wyoming.

Ils sont le plus souvent allumés par l'homme, volontairement (pyromanes, bergers
) ou involontairement (négligence). Le fire-stick farming, souvent employé par les aborigÚnes australien, a profondément[101] modifié la faune et flore d'Australie. Cette pratique consistait à brûler de vastes terres pour faciliter la chasse a entraßné la disparition de sa mégafaune
 Malgré des moyens de surveillance et de lutte de plus en plus performant, leur nombre et leur gravité ne cesse de croßtre en zone tropicale (Indonésie, Brésil..) mais aussi en Europe et en Amérique du Nord ou Australie.

Prenant des proportions catastrophiques dans certaines régions (notamment autour de la Méditerranée), ils conduisent à la mise en place de moyens de lutte trÚs importants, dont l'efficacité est variable. Toutes les essences forestiÚres sont combustibles, mais certaines riches en produits volatils favorisent la combustion et l'extension de l'incendie, d'autres résistent mieux (grùce à des phénomÚnes de protection comme la création de liÚge), ou se régénÚrent plus vite.

Il est difficile de tirer un bilan de l'action de l'homme sur les forĂȘts : il ne se rĂ©sume pas Ă  des actions nĂ©fastes, car si les États n'ont pas enrayĂ© la dĂ©forestation ni pu s'accorder pour rĂ©diger et signer une convention internationale pour la protection des forĂȘts Ă  Rio en 1992 ou Ă  Johannesburg en 2003, de nombreux programmes locaux d'Ă©tudes et de restauration de forĂȘts existent dans le monde, dont les forĂȘts modĂšles canadiennes.

En Europe de l'Ouest, la forme et la superficie des forĂȘts europĂ©ennes contemporaines rĂ©sultent essentiellement de l'action de l'homme, et il est couramment admis chez les forestiers qu'elles sont gĂ©rĂ©es de maniĂšre durable. Contrairement Ă  une idĂ©e rĂ©pandue, la surface de la forĂȘt française, aprĂšs avoir fortement diminuĂ© jusqu'Ă  la fin du Moyen Âge a rĂ©augmentĂ©, y compris depuis les annĂ©es 1900 (d'environ + 30 %), mais souvent grĂące Ă  des plantations commerciales de rĂ©sineux et peupliers, moins riches au niveau de la biodiversitĂ© et avec un recul des zones humides. Le gain en superficie n'a pas freinĂ© ou compensĂ© le recul des oiseaux, insectes, lichens et fleurs typiquement forestiĂšres, ni le recul massif du bocage et des arbres Ă©pars depuis les annĂ©es 1950. Les arbres tendent par ailleurs Ă  ĂȘtre exploitĂ©s de plus en plus jeunes et les plantations sont gĂ©nĂ©tiquement peu variĂ©es. Hormis localement, Ă  la suite des tempĂȘtes, le gros bois mort reste trop rare pour permettre la survie de nombreuses espĂšces d'invertĂ©brĂ©s saproxylophages.

L'action de l'Homme

Gestion administrative, protection et conservation

Une forĂȘt nĂ©erlandaise, en automne.

Selon les époques, les lois et les lieux, la gestion est communautaire, nationale, régionale, communale ou privée. Elle relÚve parfois comme en France d'un ministÚre qui est chargé de l'Agriculture ou comme en Belgique des Régions.

Une trĂšs petite part des forĂȘts non primaires ne sont pas gĂ©rĂ©es pour la production de bois (ex : rĂ©serves naturelles, rĂ©serve biologique intĂ©grale, Parcs nationaux, forĂȘts de protection, forĂȘts urbaines, ou font l'objet d'une gestion restauratoire Ă  fin de protection de la ressource en eau ou des sols). L'Ă©cologue japonais Akira Miyawaki a Ă©tĂ© pionnier en matiĂšre de ForĂȘt de protection restaurĂ©e Ă  partir d'essences locales.

Les habitats forestiers comptent parmi les habitats les mieux reprĂ©sentĂ©s dans les parcs nationaux, rĂ©gionaux et les 25 000 sites Natura 2000 (couvrant fin 2009 environ 17 % du territoire europĂ©en et constituant le premier rĂ©seau d'aires protĂ©gĂ©es au monde), mais la commission europĂ©enne reconnait que Natura 2000 prĂ©serve Ă  ce jour surtout des espĂšces remarquables et pas assez de rĂ©seaux de corridors biologiques boisĂ©s ni la biodiversitĂ© dite ordinaire, dont dĂ©pend l'essentiel des services « gratuitement » rendus par les Ă©cosystĂšmes. De 40 % Ă  70 % des espĂšces d'oiseaux et de 50 % Ă  85 % des habitats dans lesquels se dĂ©ploient la faune et la flore europĂ©ennes se trouvent ainsi dans « une situation de conservation critique »[102]. Diverses espĂšces forestiĂšres, invertĂ©brĂ©s du bois mort notamment sont en pĂ©ril, et font localement l'objet de plans de restauration ou de rĂ©introduction (dont dans le cadre du Grenelle de l'environnement en France).

Les forĂȘts primaires continuent Ă  reculer, et Ă  Rio, comme Ă  Johannesburg ou Ă  Nagoya, les Ă©lus et États prĂ©sents n'ont pas rĂ©ussi Ă  valider le projet d'une Convention mondiale pour la forĂȘt, qui n'est restĂ©e qu'une dĂ©claration d'intention, dont la valeur morale et la portĂ©e juridique sont bien plus faibles que celles des conventions sur la biodiversitĂ© ou sur le climat (deux thĂšmes d'ailleurs liĂ©s Ă  la ForĂȘt qui hĂ©berge un grand nombre d'espĂšces et de gĂšnes et qui est un puits de carbone majeur).

À l'initiative de l'ONU, 2011 a Ă©tĂ© l'annĂ©e mondiale de la forĂȘt.

L'Europe qui dispose en 2010 d'environ 176 millions d'hectares dans (42 % du territoire de l'UE, sans compter l'Outre-mer) a publiĂ© en 2010 un « livre vert sur la protection des forĂȘts »[103], qui prĂ©sente les systĂšmes d'information existants sur les forĂȘts et les instruments disponibles pour leur protection des forĂȘts (dont face au dĂ©rĂšglement climatique, et pose des questions pour des solutions stratĂ©giques futures. Sur cette base, l'Union europĂ©enne, devrait revoir sa stratĂ©gie pour une gestion forestiĂšre plus intĂ©grĂ©e, mais en laissant subsidiairement les Ă©tats libres de leurs actions. Le Conseil de l'Europe a en 2010 lancĂ© un dĂ©bat et une consultation[104] sur l’impact prĂ©visible du changement climatique sur les forĂȘts europĂ©ennes et le rĂŽle que l’UE devrait tenir pour les protĂ©ger

En France, de nombreuses ONG s'inquiĂštent d'une volontĂ© administrative et privĂ©e d’accroĂźtre la pression d'exploitation et la mĂ©canisation des rĂ©coltes, ainsi que la fragmentation forestiĂšre par les routes et pistes.

Suivi de l'Ă©tat et de la surface des forĂȘts

Le suivi satellital et aĂ©rien des forĂȘts tropicales montre d'importantes rĂ©gressions dans de nombreux pays (surtout en Amazonie et en IndonĂ©sie). Dans les pays riches, les surfaces augmentent souvent lĂ©gĂšrement, mais la santĂ© des forĂȘts s'est localement dĂ©gradĂ©e. Les forĂȘts sont dans ces pays le plus souvent suivies par un rĂ©seau de placettes permanentes oĂč les inventaires forestiers sont rĂ©guliĂšrement effectuĂ©s tous les dix ou vingt ans. En France, il existe une direction de la santĂ© des forĂȘts.

En Europe, il faut attendre 1986 pour que naisse un premier programme coopĂ©ratif[105] de suivi des forĂȘts.

AprĂšs le constat dans les annĂ©es 1980 d'une tendance rĂ©guliĂšre Ă  la dĂ©gradation de la santĂ© des forĂȘts en Europe (mortalitĂ©, maladies Ă©mergentes, dĂ©foliation prĂ©coce, dĂ©coloration
)[106], un projet Life + dit FutMon a Ă©tĂ© mis en place - avec 38 partenaires (dont l'IFN pour la France), dans 23 États membres, pour mettre Ă  jour l'information sur la forĂȘt europĂ©enne (du cercle polaire arctique en Laponie au sud de la Sicile). Le programme est coordonnĂ© par l'Institute for World Forestry de Hambourg et disposait de 16 millions d'euros de cofinancement europĂ©en. Il visait aussi Ă  repenser et harmoniser le systĂšme de surveillance forestiĂšre en Europe[107].

Il s'est fondĂ© sur les rĂ©sultats du suivi fin de 300 placettes et de 5 500 parcelles Ă  grande Ă©chelle. AprĂšs plus de deux ans et demi d'analyse des effets du climat, des retombĂ©es d'azote (eutrophisation), en ayant Ă©tudiĂ© le cycle du carbone, la croissance des forĂȘts et les marchĂ©s de la bioĂ©nergie, ainsi que les opĂ©rations de conservation de la biodiversité  les chercheurs ont constatĂ© que si les pluies acides dues aux Ă©missions d'acide sulfurique ont diminuĂ© grĂące Ă  une convention[108] sur la pollution transfrontiĂšre qui a permis une diminution de 70 % des sulfates dans l'air et les pluies), les arbres forestiers doivent dans une partie importante des forĂȘts d'Europe maintenant rĂ©pondre Ă  une frĂ©quence accrue de canicules et sĂ©cheresse (observĂ©e de 2000 Ă  2010 en Europe centrale[107]). Les observations montrent que durant 10 ans (2000-2010), la vitalitĂ© des arbres s'est dĂ©gradĂ©e sur un tiers des parcelles, et est restĂ©e stable sur les deux autres tiers des parcelles[107]. Parmi les causes frĂ©quentes, un approvisionnement des sols forestiers asymĂ©trique (excĂšs d'azote par rapport aux autres nutriments fondamentaux) est trĂšs rĂ©pandu, avec des taux d'azote critiques dĂ©passĂ©e sur environ 50 % des placettes de suivi. Le lessivage des nitrates vers l'eau du sol, ses impacts sur la flore et la diversitĂ© lichĂ©nique sont maintenant bien documentĂ©s[107].

Une tendance rĂ©guliĂšre Ă  l'augmentation des taux d'ozone troposphĂ©rique, et au dĂ©clin de la biodiversitĂ© prĂ©occupe les experts. Les sĂ©cheresses plus frĂ©quentes affectent les espĂšces plus vulnĂ©rables et l'Ă©cosystĂšme dans son ensemble[106]. Les canicules comme celle de 2003 peuvent entraĂźner des dĂ©clins de croissance, des taux Ă©levĂ©s de mortalitĂ© avec des effets (maladies, mortalitĂ©s, parasitoses) retardĂ©s de plusieurs annĂ©es. Les modifications du cycle de l'eau sont donc considĂ©rĂ©s comme la plus sĂ©rieuse menace pour les forĂȘts du monde entier[106]. « Nous pouvons dĂ©jĂ  faire des prĂ©dictions assez prĂ©cises comment le climat va dĂ©velopper en utilisant la modĂ©lisation du climat. Cependant, il est largement admis qu'une grande biodiversitĂ© dans les forĂȘts sont le meilleur moyen de garantir que les forĂȘts seront capables de s'adapter aux changements actuels et futurs »[106].

Le systĂšme de surveillance europĂ©en va intĂ©grer dĂšs 2011 une surveillance de l'Ă©tat des houppiers sur environ 4300 parcelles en liaison avec les inventaires forestiers nationaux. Une surveillance intensive concernera 250 parcelles et d'ailleurs Ă©tat de la couronne et de la croissance des forĂȘts avec suivi couplĂ© mĂ©tĂ©orologique, de la qualitĂ© de l'air, des dĂ©positions, de l'Ă©tat des sols, de la strate herbacĂ©e, et la chimie foliaire. Des paramĂštres supplĂ©mentaires sont Ă©valuĂ©es via des actions de dĂ©monstration (D1 - D3). Un projet de suivi « Les forĂȘts dans l'Union europĂ©enne - Fourniture d'informations pertinentes pour les politiques forestiĂšres » (ForEU[109]) est prĂ©vu.

On espĂšre que la forĂȘt europĂ©enne, si sa santĂ© se stabilise ou s'amĂ©liore, contribuera Ă  attĂ©nuer le changement climatique et Ă  l'adaptation au changement climatique. Elle absorbe en 2011 environ 10 % des Ă©missions europĂ©ennes de CO2 et l'augmentation des dĂ©pĂŽts d'azote a dopĂ© la croissance des arbres et le piĂ©geage, au moins provisoire du carbone. Cette attĂ©nuation du changement climatique pourrait cependant diminuer, Ă  un terme que les modĂšles de croissance forestiĂšre en Europe doivent encore prĂ©ciser[107]. En 2013, l'Ademe encourage la recherche sur l'attĂ©nuation du Changement climatique par l'agriculture et la ForĂȘt[110].

Gestion et exploitation des forĂȘts

Coupe de bois dans une exploitation forestiĂšre.
Dans les pays riches, la mécanisation permet aujourd'hui à une seule personne de remplacer plusieurs dizaines de bûcherons et débardeurs d'autrefois. Le travail manuel, facilité par la tronçonneuse, est encore essentiel en zone tropicale. Le métier de bûcheron reste l'un des plus dangereux.
La mĂ©canisation a encouragĂ© des coupes plus prĂ©coces (sylviculture dite « dynamique »), car les engins ne peuvent pas couper de gros arbres, et une augmentation du nombre de routes (pour l'accĂšs aux engins) qui se traduit par une fragmentation des forĂȘts accrue.
le dĂ©bardage par cĂąble tĂ©lĂ©phĂ©rique (cĂąble-mĂąt) prĂ©sente une solution d'exploitation sur les sols fragiles et forĂȘts de pentes. Il rend cependant plus facile l'exploitation d'anciennes zones-refuges pour la biodiversitĂ©, autrefois non exploitĂ©es car trop isolĂ©es.

Selon le traitement utilisĂ©, et selon les essences, le temps de « rĂ©volution », c'est-Ă -dire le dĂ©lai Ă©coulĂ© entre le semis et la coupe, est variable mais gĂ©nĂ©ralement long, de 60 Ă  100 ans pour les rĂ©sineux (le sapin grandis peut ĂȘtre coupĂ© Ă  partir de 40 ans), de 150 ans et plus pour les feuillus (80-100 ans pour le chĂȘne rouge d'AmĂ©rique). La sylviculture est une affaire de plusieurs gĂ©nĂ©rations ; seule la populiculture (peupliers) avec une durĂ©e de rĂ©volution d'environ 20 ans se rapproche de l'agriculture.

Historique

L'homme n'a eu d'impact sur la forĂȘt que depuis qu'il s'est sĂ©dentarisĂ©, au NĂ©olithique ; tant qu'il fut un chasseur cueilleur il en a utilisĂ© les ressources vĂ©gĂ©tales ou animales sans la modifier profondĂ©ment. Il n'en fut pas de mĂȘme quand il a utilisĂ© le bois pour son habitat pour lequel les prĂ©lĂšvements de troncs furent abondants, sĂ©lectifs et rĂ©pĂ©tĂ©s. Les connaissances forestiĂšres des dix derniers millĂ©naires sont trĂšs rares car le vĂ©gĂ©tal ne conserve pas longtemps et les fouilles n'en n'offrent pratiquement jamais : seuls les pollens permettent de tracer les grandes lignes de l'environnement. Les gisements immergĂ©s en mer, lac ou riviĂšre les ont gardĂ©s en bon Ă©tat et lĂ  encore faut-il employer des mĂ©thodes particuliĂšres pour en recueillir les restes. Ce fut le cas lors de l'exploitation du site nĂ©olithique de Charavines, IsĂšre[111] oĂč cet aspect du passĂ© fut trĂšs Ă©tudiĂ© par la dendrologie, la botanique, la palynologie et la dendrochronologie des troncs et des sĂ©diments. On a pu y suivre les consĂ©quences significatives des coupes sur l'Ă©volution des peuplements, indĂ©pendamment des Ă©volutions climatiques, ainsi que la spĂ©cificitĂ© de l'utilisation des diffĂ©rentes essences pour les diverses parties de l'habitat, pour les ustensiles et les outils en bois. L'importance majeure de la forĂȘt sur la vie des hommes a pu permettre de dire que le NĂ©olithique fut l’ñge du Bois .

Aux temps historiques, la forĂȘt Ă©tait exploitĂ©e pour le bois, le charbon de bois, la cueillette, le pĂąturage et la chasse. Le bois Ă©tait gĂ©nĂ©ralement dĂ©bardĂ© Ă  l'aide de chevaux, de bƓufs, buffles ou d'Ă©lĂ©phants en Asie. En Europe centrale, sur les pentes, il Ă©tait parfois descendu coupĂ© sur des traĂźneaux (schlitte). Le plus souvent, ce sont les torrents et cours d'eau qui transportaient les troncs jusqu'aux fleuves en radeaux ou par simple flottage. Autrefois, les troncs Ă©taient coupĂ©s par les bĂ»cherons, puis dĂ©bitĂ©s par des scieurs de long, avant d'ĂȘtre portĂ©s Ă  dos d'homme ou par des chevaux jusqu'aux chemins. Aux Ă©poques rĂ©centes, ce sont des scieries actionnĂ©es par la force de l'eau qui ont permis la coupe de planches dans la forĂȘt ou Ă  proximitĂ©, avant que les camions ne transportent les arbres jusqu'Ă  des scieries plus Ă©loignĂ©es Ă  partir de la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale le nombre de bĂ»cherons et de scieurs n'a cessĂ© de se rĂ©duire en raison de la mĂ©canisation.

La sylviculture moderne vise Ă  maintenir ou augmenter le potentiel de production d'une forĂȘt, tout en conservant un Ă©quilibre sylvo-cynĂ©gĂ©tique quand le gibier est une ressource Ă©conomique majeure et que les animaux sont nombreux (en France, il est frĂ©quent que 50 % au moins du revenu d'un propriĂ©taire forestier vienne des produits de la chasse au grand gibier).

La régénération

La régénération forestiÚre, c'est-à-dire la reproduction des arbres se fait selon deux approches :

  • par rejets (ou drageons) ; cette mĂ©thode exploite la capacitĂ© de nombreuses essences de feuillus Ă  rejeter Ă  partir d'une souche. Elle est surtout utilisĂ©e pour les taillis.
  • par semences ; cette mĂ©thode nĂ©cessite, au moins pour certaines essences un niveau d'Ă©clairement suffisant du sol, ce qui justifie des coupes d'Ă©claircies pour les uns et de larges coupes pour d'autres.

On parle de rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle quand le forestier sĂ©lectionne et conserve des arbres « semenciers » lors des coupes, afin que les graines prĂ©sentes dans le sol et tombĂ©es des semenciers puissent germer et rĂ©gĂ©nĂ©rer la forĂȘt. C'est une solution efficace et peu coĂ»teuse lorsque les essences prĂ©sentes sont bien adaptĂ©es au contexte biogĂ©ographique et que les herbivores ne sont pas trop nombreux. Pour certaines essences (ChĂȘne par ex), dont les fructification ne sont pas rĂ©guliĂšres, les dĂ©lais de rĂ©gĂ©nĂ©ration peuvent ĂȘtre allongĂ©s. Il y a rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle et continue avec les approches de type Prosilva, promouvant la gestion pied Ă  pied ou en bouquets, sans coupe rase.

La rĂ©gĂ©nĂ©ration artificielle correspond Ă  la situation oĂč des plants proviennent de semis Ă©levĂ©s en pĂ©piniĂšre, ou de drageonnages extĂ©rieurs Ă  la parcelle, Ă  partir de graines ou arbres sĂ©lectionnĂ©s (provenance certifiĂ©e), au risque de perte de rĂ©silience et de biodiversitĂ©, voire d'introduction de pathogĂšnes non prĂ©sents dans la forĂȘt. C'est un mode de rĂ©gĂ©nĂ©ration adaptĂ© Ă  la mĂ©canisation de la gestion forestiĂšre, qui a Ă©tĂ© fortement dĂ©veloppĂ© au XXe siĂšcle dans les pays du nord, mais aussi en Australie et dans certaines forĂȘts tropicales. Les bĂ©nĂ©fices Ă  long terme de cette mĂ©thode sont discutĂ©s, notamment pour d'Ă©ventuelles consĂ©quences sanitaires, paysagĂšres et environnementales sur la forĂȘt.

Les animaux contribuent également à la régénération forestiÚre. Les gorilles en sont un exemple. En passant la majorité de leur temps dans les trouées forestiÚres, ils y déposent de nombreuses graines ingérées quelques heures auparavant. L'abondance de lumiÚre dans ces trouées stimule la germination des graines et le développement de jeunes plantes[112].

L'exploitation

Les mĂ©thodes d'exploitation traditionnelles en forĂȘts tempĂ©rĂ©es sont les suivantes :

  • Taillis simple : on coupe les rejets rĂ©guliĂšrement (l'ensemble des rejets issus d'une souche s'appelle une cĂ©pĂ©e), ce qui produit des arbres de petites dimensions, utilisable comme bois de feu (ou piquets pour le ChĂątaignier et le Robinier, utilisĂ© principalement aujourd'hui pour le chauffage, mais qui alimentait autrefois des industries comme la verrerie, la porcelaine et la sidĂ©rurgie.
  • Taillis sous futaie : c'est une forĂȘt exploitĂ©e principalement en taillis, mais pour fournir aussi du bois d'Ɠuvre, on laisse venir des arbres de franc-pied, c'est-Ă -dire issus de semis, d'Ăąges divers.
  • Futaie rĂ©guliĂšre : dans ce type de forĂȘt tous les arbres sont issus de semis et ont le mĂȘme Ăąge, ce qui donne Ă  l'Ăąge adulte des Futaies « cathĂ©drales ». Ce type de traitement est relativement moderne, et date en France de l'Ă©poque de Colbert qui voulut dĂ©velopper la production de bois pour la charpente de marine et notamment les mĂąts. Un exemple cĂ©lĂšbre est la futaie de chĂȘnes de Tronçais dans l'Allier.
  • Futaie jardinĂ©e : c'est une futaie dans laquelle on trouve des arbres Ă  tous les stades de dĂ©veloppement. On l'exploite en prĂ©levant rĂ©guliĂšrement une partie des arbres considĂ©rĂ©s comme mĂ»rs, mais en conservant en permanence la protection du couvert forestier. C'est la mĂ©thode traditionnelle, qui a Ă©tĂ© le mieux conservĂ©e en montagne parce qu'elle protĂšge les sols, le micro-climat forestier et limite au mieux l'Ă©rosion et les glissements de terrain. C'est aussi le principe sylvicole de Prosilva qui lui adjoint une dimension biodiversitĂ© (la futaie est hĂ©tĂ©rogĂšne et mĂ©langĂ©e, en essences et en classes d'Ăąge, en conservant des arbres morts et sĂ©nescents, considĂ©rĂ©s nĂ©cessaires Ă  l'Ă©quilibre Ă©cologique forestier).

Galerie

Voir aussi

Généralités

  • Arnould P., Corvol A., Hotyat M., La ForĂȘt. Perception et reprĂ©sentation, Paris, l’Harmattan, 1997, 401 p.
  • Defontaines P., L’Homme et la forĂȘt, Paris, Gallimard, 1969, 186 p.
  • Plaisance G., Dictionnaire des forĂȘts, Paris, La Maison rustique, 1968, 314 p.
  • Giry P., Paysages lointains, Paris, Lulu, 2010, 110 p.
  • M. Cabarrus[113] Animaux des forĂȘts, Ed Rothschild (manuel de zootechnie forestiĂšre Ă©lĂ©mentaire, principalement Ă  l'intention des gardes forestiers, avec des notions de la chasse conservatrice et prĂ©voyante).
  • M. Cabarrus[113] Les animaux des forĂȘts, mammifĂšres - oiseaux, zoologie pratique au point du vue de la chasse et de la silviculture ; 1872 - 280 pages
  • Office fĂ©dĂ©ral de l'environnement des forĂȘts et du paysage (OFEFP) La forĂȘt suisse en Ă©quilibre; Direction fĂ©dĂ©rale des forĂȘts; Berne; 1995; 33 p.
  • Agence europĂ©enne de l'environnement European forests — ecosystem conditions and sustainable use ; EEA Report No 3/2008 ; Luxembourg: Office for Official Publications of the European Communities, 2008 ; (ISBN 978-92-9167-354-4) ; ISS: 1725-9177 ; DOI:10.2800/3601, PDF, 110 pages,
  • RaphaĂ«l LarrĂšre, article « ForĂȘt » in Dominique Bourg et Alain Papaux, Dictionnaire de la pensĂ©e Ă©cologique, Presses universitaires de France, 2015 (ISBN 978-2-13-058696-8).

Histoire

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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  24. Le seuil de largeur de 20 m permet de distinguer les haies arborĂ©es et les ripisylves.
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  27. Le milieu terrestre étant beaucoup moins tamponné thermiquement que la mer (écarts de température rapides et de grande amplitude), il impose des contraintes hydriques et thermiques supplémentaires.
  28. Les Trachéophytes sont des plantes homéohydres grùce à la présence de racines et de vaisseaux conducteurs. Les Bryophytes ne possÚdent pas ces caractÚres et adoptent une autre stratégie de résistance au stress hydrique, la poïkilohydrie : comme les lichens, leur teneur en eau varie suivant les variations d'hygrométrie de l'environnement extérieur, de 10 à 90 % de leur poids frais, car ces végétaux sont incapables de contrÎler la perte en eau de leurs cellules et se déshydratent facilement par toute leur surface. Elles restent pour beaucoup inféodées aux milieux humides, mais de nombreuses espÚces sont aussi pionniÚres des milieux secs grùce à une stratégie d'évitement, l'anhydrobiose. Robert Gorenflot, Biologie végétale, Masson, , p. 213
  29. (en) Zoe Popper et al., « Evolution and diversity of plant cell walls: from algae to flowering plants », Annual Review of Plant Biology, vol. 62, no 1,‎ , p. 567-590 (DOI 10.1146/annurev-arplant-042110-103809)
  30. Les recherches actuelles suggÚrent la possibilité d'une voie de pré-lignine apparaissant dans les plantes non vasculaires de type mousses pendant les premiers stades de la transition de l'eau vers la terre.
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  35. Sans cette lignine, la croissance des plantes ne dépasserait pas quelques centimÚtres en hauteur. Cf (en) Peter Scott, Physiology and Behaviour of Plants, John Wiley & Sons, (lire en ligne), p. 27
  36. Selon le principe de l'allocation des ressources, l'arbre investit une grande partie de son Ă©nergie au dĂ©veloppement en hauteur. Il rĂ©duit celle allouĂ©e Ă  la reproduction, ce qui a la consĂ©quence suivante : alors qu'un seul chĂȘne pourrait potentiellement produire en moyenne 100 millions de glands par an, il n'en produit que de 5 Ă  10 000 /an, qu'Ă  partir de 30 et que les bonnes annĂ©es. Cf (en) Ethelyn Gay Orso, Louisiana Live Oak Lore, Center for Louisiana Studies, University of Southwestern Louisiana, , p. 8
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  74. C'est le cas par exemple en France pour le Nord-Pas-de-Calais (entre 7,5 % et 9 % de forĂȘts) et Île-de-France (oĂč hors forĂȘts, il ne reste qu'environ 4 % du territoire rĂ©gional classĂ© en milieux naturels. Cf NatureParif, "Fragmentation forestiĂšre par les infrastructures de transport", Colloque 2011
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  83. Étude de Chatham House (ex-Royal Institute for International Affairs/Institut royal des affaires internationales) montrait fin janvier 2006 que les lois de quatre pays de l’UE suffiraient - si elles Ă©taient appliquĂ©es - Ă  maĂźtriser l'importation de bois illĂ©gaux. Une lĂ©gislation europĂ©enne contre le blanchiment d’argent et la vente de bois sans licence est aussi proposĂ©e.
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  93. Par exemple (de) Inhumation en forĂȘt Ă  Rheinau au Bade-Wurtemberg Ă  Rheinau (quartier de Memprechtshofen).
  94. La premiĂšre forĂȘt cinĂ©raire de France se trouve en Occitanie
  95. Une sécheresse sévÚre, associée à la chaleur, comme celle de l'été 2003, ne provoque pas seulement la perte précoce des feuilles des arbres. Elle a des conséquences sur la capacité de l'arbre à résister au froid pendant l'hiver suivant. C'est ce qu'étudient les chercheurs de l'INRA de Clermont-Ferrand, article de Futura Science, consulté le 17 octobre 2017
  96. Antoine Kremer, RĂ©my-J. Petit et Alexis Ducousso, « Biologie Ă©volutive et diversitĂ© gĂ©nĂ©tique des chĂȘnes sessile et pĂ©donculĂ© », Revue forestiĂšre française, vol. 54, no 2,‎ , p. 111.
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  103. Consultation en ligne jusqu'au 31 juillet 2010
  104. Co-operative Programme on Assessment and Monitoring of Air Pollution Effects on Forests (Portail de l'ICP Forest)
  105. FutMon, PrĂ©sentation du cadre du projet Life + FutMon (2011) ; FutMon associe 38 bĂ©nĂ©ficiaires de presque tous les États membres de l'UE. Son budget total est de 34,44 millions d'€ (Au titre du financement de LIFE +, avec 16,14 millions d'€ supplĂ©mentaires, le reste du budget provenant des autoritĂ©s nationales. (Publications scientifiques de FutMon et l'ICP Forest)
  106. Projet FutMon CommuniquĂ© On June 21st, in the International Auditorium in Brussels, FutMon, the EU’s largest LIFE+ project, presented a comprehensive update on forest information in Europe today, consultĂ© 2011-06-26
  107. Convention on Long-range Transboundary Air Pollution (CLRTAP)
  108. "Forests in the European Union - Provision of Policy relevant information" (ForEU).
  109. Ademe prĂ©sentation de l'Appel Ă  projets R&D REACCTIF - REcherche sur l'AttĂ©nuation du Changement ClimaTique par l'agrIculture et la ForĂȘt 2013, et Appel Ă  projet tĂ©lĂ©chargeable, ouvert jusqu'au 26/06/2013
  110. Aimé Bocquet (préf. par Yves Coppens, professeur au CollÚge de France), Les oubliés du lac de Paladru. Ils vivaient il y a 5000 ans à Charavines en Dauphiné, Montmélian, Fontaine de Siloé Montmélian, , 200 p. (ISBN 978-2-84206-550-8)
    Avec un DVD contenant les résultats archéologiques et scientifiques par 60 spécialistes
  111. « RĂ©gĂ©nĂ©rer les forĂȘts africaines grĂące aux gorilles », sur UniversitĂ© de LiĂšge
  112. Sous-inspecteur des forĂȘts de la Couronne, attachĂ© Ă  la vĂ©nerie de l'Empereur.
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