Reboisement
Le reboisement est une opĂ©ration qui consiste Ă crĂ©er des zones boisĂ©es ou des forĂȘts qui ont Ă©tĂ© supprimĂ©es par coupe rase (ou « coupe Ă blanc ») ou dĂ©truites par diffĂ©rentes causes dans le passĂ© (surexploitation, feu de forĂȘt, surpĂąturage, guerreâŠ). Parfois, il s'agit explicitement de forĂȘts de protection. Le reboisement spontanĂ© dĂ©signe le stade terminal de la succession des diffĂ©rentes phases de reconquĂȘte forestiĂšre.
L'afforestation est le boisement sur des terres vierges d'arbres depuis longtemps.
Les boisements ou massifs forestiers ainsi (re)créés peuvent présenter divers bénéfices tant pour les écosystÚmes et en tant qu'aménité, que pour les ressources économiques restaurées. Ce sont aussi potentiellement des puits de carbone (s'ils ne brûlent pas de maniÚre répétée).
La notion de « reforestation » laisse supposer un objectif plus ambitieux du point de vue de la surface et de la qualitĂ© Ă©cologique ou paysagĂšre que celle de reboisement. L'objectif Ă©tant alors gĂ©nĂ©ralement de restaurer un Ă©cosystĂšme de type forestier, atteignant donc une superficie assez significative pour justifier le qualificatif de forĂȘt.
Enjeux
Ils sont multiples et concernent au premier chef la ressource en bois, mais aussi l'eau, le sol et la faune dĂ©pendant de la forĂȘt.
Ainsi pour J. PerrÚve (ancien procureur du roi et juge français) en 1845,
« Le rĂ©tablissement des massifs d'arbres dont les cimes et les pentes rapides Ă©taient autrefois abritĂ©es mĂ©rite toute la sollicitude de l'administration : peu d'entreprises donneraient Ă la longue des rĂ©sultats comparables. Un capital immense se trouverait, avant un-demi siĂšcle, ajoutĂ© aux ressources de l'Ă©tat, Ă l'avoir des communes et des Ă©tablissements publics. Les forĂȘts du gouvernement rendent aujourd'hui trente-trois millions ; ce revenu serait doublĂ© peut-ĂȘtre. Un demi-siĂšcle, c'est bien long pour un individu; mais pour une nation, un demi-siĂšcle est bientĂŽt passĂ© (...) Une bonne surveillance, la rĂ©pression des abus du pacage, suffiraient souvent Ă produire la rĂ©gĂ©nĂ©ration spontanĂ©e des forĂȘts. L'expĂ©rience en a Ă©tĂ© faite dans nos "rĂ©gions mĂ©ridionales, particuliĂšrement dans les dĂ©partements des Alpes. Ceux qui ont parcouru les PyrĂ©nĂ©es dĂ©pouillĂ©es maintenant des bois sĂ©culaires qui en faisaient l'ornement et la richesse, ceux qui ont visitĂ© les CĂ©vennes, oĂč le roc est Ă nu lĂ oĂč la tradition rapporte que des arbres magnifiques s'Ă©levaient jadis, ceux qui ont Ă©tĂ© tĂ©moins, dans les dĂ©partements du Var, des Basses et Hautes-Alpes, des dĂ©vastations affreuses causĂ©es tous les ans par les torrents, depuis qu'on a ravi aux montagnes ces forĂȘts tutĂ©laires, dont la prĂ©sence modĂ©rait la fonte des neiges et l'Ă©coulement des eaux ; ceux qui s'effraient du changement funeste survenu dans le rĂ©gime de nos riviĂšres depuis 1789, tous ceux enfin qui souhaitent de voir commencer l'Ćuvre d'une rĂ©paration, considĂ©reront le reboisement des forĂȘts comme Ă©tant d'une vĂ©ritable importance, car il est Ă©vident pour chacun que l'accroissement de la population et le dĂ©frichement des bois ont amenĂ© parallĂšlement la trop grande dĂ©population des animaux non malfaisants qui constituaient une vĂ©ritable ressource pour l'alimentation. »[1]
â J. PerrĂšve
Dans le monde
Pour l'ONU,
- le Programme des Nations unies pour lâenvironnement (PNUE) a lancĂ© en novembre 2006 avec la militante Ă©cologiste kenyane Wangari Maathai (Prix Nobel de la Paix en 2004) une campagne mondiale de reforestation « Plantons pour la planĂšte : la campagne pour un milliard dâarbres», chaque planteur d'arbre pouvant enregistrer son acte via Internet[2]. En 2008, plus de 2 milliards dâarbres dans le monde avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© plantĂ©s. Fort de ce succĂšs l'ONU a relevĂ© son objectif en visant 7 milliards dâarbres plantĂ©s dâici la fin de lâannĂ©e 2009, ce qui peut sembler ambitieux mĂȘme si cela ne correspond qu'Ă un arbre par habitant Ă Ă©chelle de la planĂšte, et alors que dans le mĂȘme temps, la FAO estime que 80 000 km2 de forĂȘt sont dĂ©truits chaque annĂ©e (l'Ă©quivalent en surface de lâAutriche). Au , 4 323 556 527 arbres Ă©taient promis, et 2 722 670 332 Ă©taient dĂ©jĂ plantĂ©s. C'est aussi un moyen pour l'ONU de rappeler dans tous les pays combien le rĂŽle des forĂȘts est important en tant que puits de carbone, ainsi que pour la restauration quantitative et qualitative des ressources en eau et pour la biodiversitĂ©. En 2008, 700 millions dâarbres avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© plantĂ©s en Ăthiopie et 250 millions au Mexique. L'ONU rappelle qu'il faudrait en planter le double durant 10 annĂ©es pour atteindre 130 millions dâhectares et parvenir Ă compenser la dĂ©forestation (en ce qui concerne la surface boisĂ©e, mais sans pour autant rĂ©cupĂ©rer la biodiversitĂ© perdue). Un projet existe au SĂ©nĂ©gal visant 5 millions dâarbres en quatre ans, de la Casamance aux marges du dĂ©sert du Sahara, pour restaurer un microclimat permettant l'Ă©volution des sols et une vie plus intense.
- Le DĂ©fi de Bonn' est un effort mondial lancĂ© par l'UICN et l'Allemagne, visant Ă restaurer en moins d'une dĂ©cennie (2011 et 2020) 150 millions d'hectares de paysages forestiers sur des terres dĂ©gradĂ©es et dĂ©boisĂ©e. Puis la DĂ©claration de New York sur les forĂȘts (lors du Sommet sur le climat de 2014) a ajoutĂ© Ă cet objectif 200 millions dâhectares supplĂ©mentaires Ă boiser avant 2030). Cette dĂ©claration a par la suite Ă©tĂ© approuvĂ©e par plus de 100 gouvernements, organisations de la sociĂ©tĂ© civile et organisations autochtones et entreprises privĂ©es (UNASYLVA, 2014).
L'objectif est donc dĂ©sormais de reboiser 350 millions dâhectares avant 2030.
Ces opérations s'inscrivent dans l'effort mondial pour le climat, mais aussi dans d'autres objectifs de soutenabilité du développement, portés par l'ONU. Le reboisement est inscrit dans l'Objectif de développement durable n° 15 de l'ONU.
Reboisement naturel
La reforestation par rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle peut survenir spontanĂ©ment, sans l'homme, ou ĂȘtre initiĂ©e par ce dernier (rĂ©gĂ©nĂ©ration assistĂ©e). Elle se fait dans les deux cas par la dissĂ©mination des graines et propagules ; par expression naturelle de la banque de graines du sol ou par apports via le vent, l'eau ou les animaux (oiseaux, sanglier, Ă©cureuil...) dans le cas de la rĂ©gĂ©nĂ©ration naturelle stricto-sensu.
Le terme « reboisement » décrit plus souvent des plantations de main d'homme que la régénération naturelle.
Il faut Ă©galement crĂ©er les conditions nĂ©cessaires Ă la germination (humiditĂ© suffisante, levĂ©e de dormance de graines et le cas Ă©chĂ©ant restauration d'un stade pionnier, installation des conditions de restauration d'un sol et/ou d'une rĂ©silience Ă©cologique). Les pousses ou plants doivent parfois ĂȘtre protĂ©gĂ©s du bĂ©tail (notamment des chĂšvres en Afrique sub saharienne), de certains herbivores sauvages ou simplement d'une dynamique naturelle installĂ©e de vĂ©gĂ©tation adventice qui favoriserait les herbacĂ©es ou certains buissons denses au dĂ©triment des arbres.
Reboisement artificiel
Le reboisement artificiel se fait désormais quasi totalement par plantation, trÚs rarement par semis de graines, et consiste à mettre en place des plants de feuillus ou de résineux élevés en pépiniÚre sur un terrain nu ou déjà boisé préparé à l'avance ; lorsqu'il ne concerne que des plants résineux on désigne cette opération par celle d'enrésinement.
De nombreux reboisements par plantations ont été effectués dans le monde :
- pour restaurer des stocks de bois d'Ćuvre ;
- pour stabiliser des sols érodés par des activités miniÚres[3] ou par la déforestation (c'est par exemple le cas de la reforestation du Mont Aigoual en France au XIXe siÚcle ; premiÚre opération rationnelle entamée sur les bases scientifiques de l'époque, à la suite de séries d'inondations catastrophiques et des apports de sédiments qui ont dégradé les riviÚres et presque comblé le port de Bordeaux) ;
- pour stabiliser des sols polluĂ©s (sur friches industrielles) ou en pentes (terrils, flancs et bordures de carriĂšres), ou aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale sur les sols de la zone rouge (sĂ©quelles de guerre). C'est par exemple l'origine de la ForĂȘt de Verdun ou de la ForĂȘt de Vimy, forĂȘts de guerre artificiellement plantĂ©es lors de la reconstruction sur des champs antĂ©rieurement cultivĂ©s, voire sur d'anciens villages totalement dĂ©truits par les combats et polluĂ©s par les nombreux cadavres, dĂ©bris et restes de munitions ;
- pour restaurer la diversitĂ© des forĂȘts mixtes aprĂšs incendies[4] ;
- en tant que « forĂȘt de protection », par exemple ;
- sur des périmÚtres de captage d'eau potable ou de champ captant,
- en tant que réserve naturelle, arboretums, parcs urbains boisés,
- sur des zones sensibles aux tremblements de terre (forĂȘts de protection au Japon, restaurĂ©es notamment par Akira Miyawaki),
- sur des zones Ă risque de type glissement de terrain, coulĂ©e de boue et/ou avalanches. Ces forĂȘts ou boisements peuvent protĂ©ger des villes, des installations industrielles, zones d'activitĂ©, etc.
Programmes et initiatives
- L'ONU a soutenu en 2006 un programme lancĂ© par Wangari Maathai visant Ă planter des arbres sur la planĂšte, contre les changements climatiques (« la dĂ©forestation est responsable de plus de 20 % du dioxyde de carbone produit par le genre humain»[5]), la pollution et la dĂ©gradation de l'environnement. En , plus de deux milliards d'arbres avaient Ă©tĂ© plantĂ©s par des ONG, collectivitĂ©s et individus ; 700 millions d'arbres en Ăthiopie, 400 millions en Turquie, 250 millions au Mexique et 100 millions au Kenya.
- En 2008, le PNUE se fixe un objectif plus ambitieux : un arbre par habitant, soit sept milliards d'arbres à planter avant fin 2009 (date de la conférence de Copenhague sur le changement climatique)[6].
- En , aprĂšs le scandale du bois de rose[7], le gouvernement de Madagascar lance la journĂ©e nationale de reboisement dans le but de dynamiser le reboisement des forĂȘts malgaches[8].
- En 2017, le collectif de scientifiques « Trump Forest » appelle les citoyens agacĂ©s par la politique climatosceptique de Donald Trump d'aider des organisations investies dans la reforestation ou Ă planter eux-mĂȘmes des arbres afin de "compenser les 650 millions de tonnes de CO2 supplĂ©mentaires qui, selon une Ă©tude de Nature, vont entrer dans lâatmosphĂšre dans les huit prochaines annĂ©es, avec la suppression du Clean Power Plan". L'objectif est fixĂ© Ă 10 milliards d'arbres[9].
- En 2022, la plateforme Plantons des arbres est un outil Ă destination des entreprises, collectivitĂ©s, citoyens et porteurs de projets. C'est un nouvel outil incitatif Ă la contribution Ă la plantation et au renouvellement des arbres et des forĂȘts françaises[10].
- La jeune pousse Ecosia a développé un moteur de recherche qui utilise 80 % de ses revenus publicitaires pour des projets de reforestation aux quatre coins du monde[11].
Reforestation urbaine ou péri-urbaine
De grandes agglomĂ©ration ont conservĂ©, renforcĂ© ou reconstituĂ© des « forĂȘts urbaines » (la moitiĂ© environ de la surface de Bruxelles est constituĂ©e de la ForĂȘt de Soignes), parfois volontairement pour maĂźtriser la pĂ©ri-urbanisation (avec l'exemple de Barcelone, qui a classĂ© la forĂȘt riveraine en zone naturelle protĂ©gĂ©e). La forĂȘt est aussi considĂ©rĂ©e comme facteur de rĂ©duction de la pollution de l'air et d'amĂ©lioration des micro-climats (effet-tampon sur les chocs thermiques et hygromĂ©triques). C'est aussi un milieu de haute valeur paysagĂšre et amĂ©nitaire pour la population.
Quelques villes ont de vĂ©ritables projets de forĂȘt urbaine (comme Nantes en France, qui prĂ©voit l'amĂ©nagement de trois massifs dans son agglomĂ©ration[12]).
La ville de Zurich (Suisse) a conservĂ© une forĂȘt pĂ©ri-urbaine, dont l'exploitation commerciale a progressivement cessĂ©, mais qui pourrait Ă©ventuellement aussi servir de rĂ©serve de bois-Ă©nergie en cas de crise majeure.
Reboisement en Europe
Afin d'illustrer le propos selon lequel « replanter des arbres Ă lâaveugle peut [...], de toute Ă©vidence, ĂȘtre la source de nouveaux problĂšmes », l'universitaire Benjamin Neimark Ă©voque le remplacement en Europe des chĂȘnes natifs Ă larges feuilles par des conifĂšres Ă croissance rapide, qui « a entraĂźnĂ© une augmentation de 10 % du couvert forestier sur le continent par rapport Ă lâĂšre prĂ©-industrielle ». Il indique : « Ces nouveaux arbres absorbent toutefois nettement moins bien le carbone que les espĂšces originelles. En revanche, ils capturent plus efficacement la chaleur, intensifiant ainsi les effets du rĂ©chauffement climatique »[13].
Reboisement en France
En fĂ©vrier 2023, dans le cadre de la feuille de route Ă©cologique de la France, Emmanuel Macron promet de renouveler environ 10 % de la forĂȘt française d'ici Ă dix ans pour faire face au rĂ©chauffement climatique. La capacitĂ© des forĂȘts françaises Ă stocker le carbone « s'effondre », selon le Haut Conseil pour le climat : elle a baissĂ© de 48 % entre 2010 et 2020, du fait de la baisse de la production biologique, d'un bond de la mortalitĂ© liĂ©e entre autres Ă des insectes ravageurs et de la hausse des prĂ©lĂšvements. Un groupe de travail doit rendre ses rĂ©flexions dĂ©but mai[14].
Aides
Le fonds forestier national a contribuĂ© Ă une forte extension de l'enrĂ©sinement en France et Ă lâextension des populicultures. Puis d'autres fonds l'ont remplacĂ©, qui ont rĂ©cemment Ă©tĂ© complĂ©tĂ©s par le Fonds stratĂ©gique de la forĂȘt et du bois (FSFB) destinĂ© entre autres Ă l'amĂ©lioration des peuplements[15], et en particulier Ă la transformation de certains peuplements forestiers « dĂ©gradĂ©s » par plantation. Le FSFB s'inscrit dans le cadre du volet agricole du « grand plan dâinvestissement » 2018-2022. Il veut contribuer à « amĂ©liorer la qualitĂ© et la rĂ©silience des peuplements sur les moyen et long termes, de favoriser le dĂ©veloppement dâune ressource en bois qui soit en adĂ©quation avec les besoins des industriels, d'inciter les propriĂ©taires forestiers Ă entreprendre le renouvellement des peuplements de faible valeur Ă©conomique et environnementale, de prĂ©parer les forĂȘts aux consĂ©quences du changement climatique et Ă des conditions sanitaires Ă©volutives, de maximiser la sĂ©questration de carbone par les arbres, au bĂ©nĂ©fice de la filiĂšre forĂȘt-bois dans son ensemble. Sâinscrivant dans les principes de la gestion forestiĂšre durable, ces projets visent donc la double performance Ă©conomique et environnementale »[16].
Le FSFB peut ĂȘtre une contrepartie du financement national dans le cadre des sous-mesures 8.5 et 8.6 des Programmes de DĂ©veloppement Rural (PDR 2014-2020) ou hors cadre PDR[16]. Les peuplements Ă©ligibles Ă l'aide DynamĂ©lio[17] ne le sont pas au FSFB. Si l'aide concerne un peuplement situĂ© sur un territoire Ă©ligible aux appels Ă manifestation d'intĂ©rĂȘt (AMI) Dynamic Bois[18], le projet doit rĂ©pondre aux critĂšres d'Ă©ligibilitĂ© des peuplements initiaux tels que mentionnĂ©s dans les instructions techniques spĂ©cifiques Ă ce dispositif et les notes de cadrages rĂ©gionales ; elle devra ĂȘtre rĂ©orientĂ©e et instruite selon les procĂ©dures Dynamic Bois[16].
Crédits carbone et reboisement
Dans le cadre des outils de flexibilitĂ© et des mĂ©canismes de mise en Ćuvre conjointe (MOC) du protocole de Kyoto concernant les « projets domestiques » de boisement-reboisement (portĂ©s par une personne morale), depuis la fin 2012, en France[19], certains boisements ou reboisements volontaires peuvent bĂ©nĂ©ficier de crĂ©dits carbone correspondant aux unitĂ©s de rĂ©duction d'Ă©mission (URE) assises sur les unitĂ©s d'absorption (UA) attribuĂ©es Ă la France sur la base du puits de carbone forestier du pays.
Il existe des conditions : le terrain ne devait pas supporter de boisement avant le et de rĂ©pondre Ă plusieurs de rĂšgles communes avant la dĂ©livrance des crĂ©dits carbone (dont dĂ©monstration d'additionnalitĂ© « oĂč la prise en compte du rĂŽle dĂ©clencheur du crĂ©dit carbone pour la mise en place du projet est Ă dĂ©montrer ». Le projet doit s'appuyer sur un scĂ©nario de rĂ©fĂ©rence, Ă partir duquel sont comptabilisĂ©es les absorptions Ă©ligibles Ă la dĂ©livrance de crĂ©dits carbone.
En France, 4 valeurs seuils minimales sont :
- couverture du houppier : 10 % de la surface totale au sol[19];
- superficie : 0,5 hectare[19];
- hauteur des arbres à maturité : 5 mÚtres[19];
- largeur : 20 mĂštres[19]
Calcul des absorptions de GES (dans ce cadre d'attribution d'unitĂ©s de rĂ©duction des Ă©missions). Il se fait selon la formule : N = 0,9 * 1/26 * n oĂč[19] :
- N = nombre d'unitĂ©s de rĂ©duction d'Ă©mission susceptibles d'ĂȘtre dĂ©livrĂ©es Ă l'activitĂ© de projet ;
- n = nombre de tonnes Ă©quivalent CO2 stockĂ©es par l'activitĂ© de projet au sens de l'article 3.3 du protocole de Kyoto, mise en Ćuvre par le demandeur (et respectant les conditions fixĂ©es par la mĂ©thode mentionnĂ©e au 3 de l'article 3 de l'arrĂȘtĂ©).
Reboisement en Islande
L'Islande est le pays le moins boisé d'Europe, une étude de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture en 2015 considérait que seul 0,5 % du territoire était boisé. Cette situation remonte à la colonisation de l'Islande, au XIe siÚcle, qui s'est accompagnée d'une déforestation massive par les Vikings[20] - [21]. Les programmes de reboisement remontent aux années 1950, mais la tendance s'est surtout accélérée à partir des années 1990. En plus du bouleau pubescent, la seule essence naturellement présente sur l'ßle, des pins et épicéas originaires d'Alaska sont plantés.
De 2015 à 2019, trois à quatre millions d'arbres ont ainsi été plantés, soit 1 000 ha (10 km2). Le sol islandais étant trÚs pauvre en azote, la pousse des arbres est dix fois plus lente que celle observée en Amazonie. Le réchauffement climatique, amenant des températures plus élevées, semble cependant favoriser leur croissance, et donc la séquestration du carbone.
Voir aussi
Articles connexes
- Le défi de Bonn
- ForĂȘt
- Afforestation
- DĂ©forestation
- Ăcologie de la restauration
- Feu de forĂȘt
- Gestion durable des forĂȘts
- Puits de carbone
- Sol (pédologie)
- Sylviculture
- RĂ©silience Ă©cologique
- Prosilva
- Naturalité
- Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification
- Akira Miyawaki
- Ecosia
Bibliographie
- Sara Cristofoli et Grégory Mahy, Restauration écologique : contexte, contraintes et indicateurs de suivi, revue Biotechnologie, Agronomie, Société et Environnement (BASE), Gembloux (Belgique), 2010, 14(1), pp. 203-211 (9 p.), [lire en ligne]
- AndrĂ©e Corvol-Dessert, La politique de boisement et reboisement en France depuis le second conflit mondial, in Le bois et la forĂȘt en 100 questions, chapitre 9 : Politiques et gouvernances, AcadĂ©mie d'agriculture de France, , 5 p., [lire en ligne]
Liens externes
- « Reforestation : les racines du bien ? », La Méthode scientifique, France Culture, 8 décembre 2021.
- « Le reboisement du massif de l'Aigoual au XIXe siÚcle », Observatoire météorologique du mont Aigoual.
Références
- J. PerrĂšve (1845), TraitĂ© des dĂ©lits et des peines de chasse dans les forĂȘts de l'Ă©tat, les propriĂ©tĂ©s de la liste civile, des communes, des Ă©tablissements publics et des particuliers, chez P. A. Manceron, 1845 - 464 pages - 464 pages
- « Plantons pour la planĂšte : la campagne pour un milliard dâarbres »
- T.D. Wassenaar, J.R. Henschel, M.M. Pfaffenthaler, E.N. Mutota, M.K. Seely, J. Pallett. (2012) Ensuring the future of the Namib's biodiversity: Ecological restoration as a key management response to a mining boom. Journal of Arid Environments Online publication date: 1-Jul-2012. Read More: http://www.esajournals.org/doi/abs/10.1890/07-1431.1
- « Biodiversité : donner un coup de pouce à la nature », sur www.irstea.fr, (consulté le )
- (communiqué du PNUE)
- communiqué AFP 13 mai 2008
- Jeannot Ramambazafy, Madagascar : les vrais dessous du trafic de bois de rose : noms, schémas, chiffres, tenants et aboutissants, Madagate, 18 juillet 2010
- Journée Nationale de Reboisement 2012, Site officiel d'Andry Rajoelina, 20 avril 2012
- Aude Massiot, « Une bĂȘtise de Trump, un arbre plantĂ© », LibĂ©ration,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Lancement du guichet unique « Plantons des arbres » : sensibilisation et mobilisation pour la plantation », sur Le Bois International,
- Ecosia, une start-up qui lutte contre la déforestation
- CommuniquĂ© de Nantes MĂ©tropole sur la forĂȘt urbaine (consultĂ© le 13 octobre 2008)
- Benjamin Neimark, « Planter des arbres pour le climat ? Oui, mais pas nâimporte comment », sur Reporterre.net, (consultĂ© le ).
- Climat : la France au dĂ©fi de renouveler 10 % de ses forĂȘts en dix ans, Les Ăchos, 23 fĂ©vrier 2023.
- MinistĂšre de l'Agriculture de l'Alimentation et de la ForĂȘt, « Instruction technique relative au fonds stratĂ©gique de la forĂȘt et du bois », (instruction DGPE/SDFCB/2015-1122 ; 15 p.), sur info.agriculture.gouv.fr, (consultĂ© le )
- MinistÚre de l'Agriculture et de l'Alimentation, « Aide financiÚre à la transformation des peuplements forestiers (plantation) pour l'année 2019 », (Instruction technique DGPE/SDFCB/2019-348 ; 28 p.), sur info.agriculture.gouv.fr, (consulté le )
- Dynamélio est le volet amélioration des peuplements forestiers de certains programmes d'aides financiÚres.
- MinistĂšre de l'Agriculture et de l'Alimentation, « Instruction technique relative Ă l'appel Ă manifestation dâintĂ©rĂȘt DYNAMIC Bois », (Instruction technique DGPE/SDFCB/2019-556 ; dont liste des 43 projets sĂ©lectionnĂ©s ; 31 p.), sur info.agriculture.gouv.fr, (consultĂ© le )
- http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=2581C1938D6FCAC2EB858D4115F429DD.tpdjo10v_2?cidTexte=JORFTEXT000026864354&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id ArrĂȘtĂ© interministĂ©riel du ] (publiĂ© le ) fixant les rĂšgles d'agrĂ©ment des projets de reboisement volontaires permettant de bĂ©nĂ©ficier de crĂ©dits carbone dans le cadre du protocole de Kyoto.
Voir aussi l'arrĂȘtĂ© du 2 mars 2007 pris pour l'application des articles 3 Ă 5 du dĂ©cret n 2006-622 du 29 mai 2006 et relatif Ă l'agrĂ©ment des activitĂ©s de projet relevant des articles 6 et 12 du protocole de Kyoto - R.D. et Q.W., « L'Islande veut retrouver ses forĂȘts dĂ©truites par les Vikings », sur RTBF.be, (consultĂ© le ).
- AFP, « Climat : l'Islande reboise son territoire, des années aprÚs le ravage viking », sur Le Point, (consulté le ).