Reporterre
Reporterre est un site d'actualité lancé en 2007 par le journaliste Hervé Kempf, sous-titré « le média de l'écologie », qui traite principalement de problématiques environnementales et sociales. Le journal est en accès libre et sans publicité, il repose sur les dons de ses lecteurs.
Reporterre | |
Adresse | reporterre.net |
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Slogan | Le média de l'écologie |
Publicité | Non |
Type de site | Actualité |
Langue | Français |
Siège social | Paris France |
Propriétaire | Association La Pile |
Rédacteur en chef | Hervé Kempf |
Directeur de la publication | Hervé Kempf |
Lancement | 2007 |
État actuel | Actif |
Fonctionnement
Le site est publié par une association à but non lucratif, la Pile (Association pour une presse indépendante, libre et écologique). Les ressources de Reporterre dépendaient à 98 % des dons de ses lecteurs, les 2 % restant en ventes éditoriales (droits notamment)[1] - [2]. Le site emploie vingt et un salariés dont quinze journalistes professionnels, et une quinzaine de collaborateurs réguliers[1], et revendique 1,6 million visiteurs uniques mensuels en moyenne.
Histoire
En 1989, Reporterre est le premier magazine sur l'écologie à paraître depuis Survivre et vivre, La Gueule ouverte et Le Sauvage[2]. Lancé par une équipe animée par Hervé Kempf[3], le titre vend en moyenne 26 000 exemplaires par mois. Il a compté jusqu'à 4 400 abonnés payants. Mais l'insuffisance des moyens financiers l'oblige à s'arrêter.
En 2007, Reporterre est relancé par Hervé Kempf sur internet[3] - [2], afin « d'informer sur les liens entre la crise écologique, les injustices sociales et les menaces sur les libertés ». D'abord modeste, le site se développe petit à petit, en commençant à publier des enquêtes ou des entretiens exclusifs. Une maquette plus moderne est mise en place en , à l'occasion de l'adaptation du site au logiciel libre SPIP (Système de publication pour l'Internet). Le site a pris son essor quand Hervé Kempf a quitté le quotidien français Le Monde, en , et s'est consacré totalement au « média de l'écologie »[3] - [2]. Ce média sur internet est en accès libre et sans publicité[2].
Ligne éditoriale
La ligne éditoriale du site peut être définie comme profondément écologiste, en faisant la promotion d’un certain écologisme et agrarisme. Le média, qui observe entre autres l'effondrement de la biodiversité et l'accélération du bouleversement climatique, prône ouvertement la décroissance économique et se montre très critique sur l’urbanisation du monde. Par ailleurs, le site contient de nombreux articles antinucléaires.
Dans un entretien pour Ballast, Hervé Kempf détaille la ligne éditoriale, et la définit comme l'articulation entre journalisme et engagement politique : « Nous avons une ligne rédactionnelle très claire, qui est inscrite sur le site : nous considérons que la question écologique est la question historique et politique principale de ce début de XXIe siècle. C'est une grille de lecture visible, assumée, et à partir de laquelle nous faisons notre travail de journaliste. Nous sommes aussi engagés, et j'allais même dire moins, que des journaux comme The Economist, Les Échos, Le Figaro ou Le Monde, qui défendent explicitement, à des degrés divers, une ligne néolibérale et affirment la primauté de l'économie comme mode principal de l'activité sociale. […] À partir de ça, nous menons une bagarre contre la vision du monde dirigée par l'économie, pour faire simple. Comme elle est dominante en ce moment, elle prétend refléter la réalité, alors que ce n'est que la vision du pouvoir. Nous affirmons autre chose, mais évidemment, comme nous sommes beaucoup plus petits, les dominants voudraient nous faire passer pour engagé ou militant »[4]. En , dans un article mis en ligne le 24, Reporterre déclare que les plus à même de nous sortir de la crise écologique étaient les politiques ancrés à gauche.
Thèmes
Le site traite principalement des sujets suivants :
- le changement climatique ;
- l'effondrement de la biodiversité ;
- les limites planétaires
- la politique écologique du gouvernement ;
- les grands travaux inutiles ;
- l'agriculture et l'alimentation ;
- les alternatives (habitat écologique…) ;
- les pratiques sociales et environnementales portées par le secteur de l'économie sociale et solidaire ;
- les traités de libre-échange CETA et TAFTA ;
- les mouvements de lutte zadistes (contre l'aéroport Notre-Dame-des-Landes et le laboratoire de Bure par exemple).
Audience
En , Reporterre annonce plus de 1,3 million de visiteurs uniques mensuels[5], sur la base des relevés de Google Analytics. En juin 2022, le lectorat atteint 1,6 million de visiteurs uniques[2].
Critiques et controverses
Diffusion d'une fausse information
En , dans le contexte du mouvement étudiant du printemps 2018, Reporterre publie[6] une information qui s'avérera par la suite être une fausse nouvelle sur un blessé grave lors de l'évacuation de la faculté de Tolbiac. Sur la base de plusieurs témoignages, le site publie un article, vite repris par d'autres médias, affirmant qu'un étudiant a été gravement blessé[7] et que ce fait a été caché par les autorités[8]. Après sa propre enquête, intégrant vérifications et démentis officiels, Reporterre conclut qu'aucun étudiant n'a été gravement blessé[9]. Le rédacteur en chef explique dans l'émission Les décodeurs de la RTBF les incertitudes initiales et comment la vérité a pu être établie[10].
Publication d'une tribune sur l'anthroposophie
En janvier 2011, Reporterre publie une tribune de soutien à l'anthroposophie[11], un mouvement critiqué dont un Rapport parlementaire français sur les sectes de 1999 souligne les risques de dérive sectaire[12].
Contributeurs
L'équipe comprend, en 2022, quinze journalistes en CDI et de cinq à dix pigistes réguliers[2].
- Marie Astier, journaliste
- Hervé Kempf, journaliste et écrivain
- Nicolas de La Casinière, journaliste et auteur
- Lorène Lavocat, journaliste
- Emilie Massemin, journaliste
- Fabrice Nicolino, journaliste et auteur
- Alexandre-Reza Kokabi, journaliste
- Charles Dannaud, journaliste
- Gaspard d'Allens, journaliste
- Hortense Chauvin, journaliste
- Justine Guitton-Boussion, journaliste
- Laury-Anne Cholez, journaliste
- Celia Izoard, journaliste
Collection d'ouvrages
Depuis 2014, Reporterre a développé une collection d'ouvrages en partenariat avec les Éditions du Seuil. Une douzaine de livres ont ainsi été co-édités, dont :
- Grégoire Souchay et Marc Laimé, Sivens : le barrage de trop, Seuil/Reporterre, 2015.
- Gaspard d'Allens et Lucile Leclair, Les néo-paysans, Seuil/Reporterre, 2016.
- Marie Astier, Quel pain voulons-nous ?, Seuil/Reporterre, 2016.
- Tiffany Blandin, Un monde sans travail ?, Seuil/Reporterre, 2017.
- Gaspard d'Allens et Andrea Fuori, Bure, la bataille du nucléaire, Seuil/Reporterre, 2017.
- Élisabeth Schneiter, Les héros de l'environnement, Seuil/Reporterre, 2018.
- Christine Laurent, Mon jardin sans pétrole, Seuil/Reporterre, 2019.
- Gaspard d'Allens, Main basse sur nos forêts, Seuil/Reporterre, 2019, 176 p. (ISBN 978-2-02-134390-8).
- Isabelle Attard, Comment je suis devenue anarchiste, Seuil/Reporterre, 2019, 160 p.
- L'écologie au XXIe siècle, ouvrage collectif[13] présenté par Hervé Kempf, Seuil/Reporterre, 2020, 224 p. (ISBN 978-2-0214-4326-4).
- Lucile Leclair, Pandémies, une production industrielle, Seuil/Reporterre, 2020, 144 p. (ISBN 978-2-0214-6605-8)
- Matthieu Auzanneau et Hortense Chauvin, Pétrole, le déclin est proche, 2021, 160 p. (ISBN 978-2-0214-8075-7)
- Lucile Leclair, Hold up sur la terre, 2022, 160 p. (ISBN 978-2-02-149253-8)
- Fabien Benoît et Nicolas Celnik, Techno-luttes, enquête sur ceux qui résistent à la technologie, 2022, 224 p. (ISBN 978-2-02-150773-7)
- Dorothée Moisan, Les Écoptimistes, remèdes à l’écoanxiété, 2023, 192 p. (ISBN 978-2-02-152337-9)
Notes et références
- Hervé Kempf, « Les comptes 2021 de Reporterre », sur reporterre.net, (consulté le ).
- Adrien Franque et Aurore Coulaud, « Ecologie: les médias indépendants se plient en quatre », Libération, (lire en ligne)
- Anne-Sophie Novel, « We Demain, Kaizen, Socialter, Reporterre… à lire sans modération Monsieur Trump ! », sur alternatives.blog.lemonde.fr, (consulté le ).
- Hervé Kempf : « On redécouvre ce qu'est la politique », Ballast, .
- « Les comptes 2020 de Reporterre », sur reporterre.net, (consulté le ).
- « Tolbiac, le point sur l'affaire », sur reporterre.net (consulté le ).
- « Blessé grave à Tolbiac: un témoin avoue avoir menti, le site «Reporterre» rétropédale », Libération, (consulté le ).
- « Tolbiac : itinéraire d'une « fake news » », Europe 1 (consulté le ).
- « Tolbiac : le point sur l'affaire », sur reporterre.net (consulté le ).
- « Affaire du « mort » de Tolbiac : déconstruction d'une rumeur - Les Décodeurs », RTBF, (consulté le ).
- « Un million de signatures pour l'anthroposophie », sur Reporterre (consulté le )
- « Les sectes et l'argent », sur assemblee-nationale.fr (consulté le )
- Avec des contributions de Mathieu Amiech, Corinne Morel Darleux, Angélique Huguin, Jade Lindgaard, Claire Nouvian, Fatima Ouassak, Jon Palais, Alessandro Pignocchi, Pierre Rigaux, Juliette Rousseau, François Ruffin et Pablo Servigne.