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Mouvement antinucléaire

Le mouvement antinucléaire ou lobby antinucléaire désigne l'ensemble des personnes et organisations (associations, syndicats, partis politiques) qui s'opposent de façon générale (philosophiquement, idéologiquement ou politiquement) à l'utilisation civile ou militaire de l'énergie nucléaire sous quelque forme que ce soit. C'est donc par définition un lobby[1] - [2]. Cette opposition peut s'étendre de la bombe atomique aux différentes armes utilisant l'uranium appauvri, jusqu'à la production d'électricité d'origine nucléaire, l'irradiation des aliments et l'utilisation de la radioactivité.

« Nucléaire ? Non merci ! », Autocollant de 1975 contre l'énergie nucléaire.

Les opposants au nuclĂ©aire soutiennent que l'arme nuclĂ©aire est inutile, coĂ»teuse, et dangereuse pour la vie sur la planĂšte Terre, de mĂȘme que la production d'Ă©lectricitĂ© d'origine nuclĂ©aire, qui pourrait ĂȘtre remplacĂ©e par les Ă©conomies d'Ă©nergie ou les Ă©nergies renouvelables tandis que l'uranium est, de mĂȘme que les Ă©nergies fossiles, une source d'Ă©nergie dont l'Ă©puisement est attendu dans quelques dĂ©cennies[3].

Certains opposants au nucléaire considÚrent qu'il existe des liens étroits entre le nucléaire civil et militaire, et que le nucléaire dit « civil » a une lourde responsabilité dans la prolifération nucléaire.

Origine du mouvement antinucléaire

La technologie nuclĂ©aire est tenue par le mouvement antinuclĂ©aire comme une « technologie Ă  haut risque » pouvant mettre en danger sur une longue durĂ©e les populations environnantes et mĂȘme Ă©loignĂ©es. Le mouvement a pour motivation les problĂšmes de sĂ©curitĂ© et de sĂ»retĂ© que cette technologie implique : consĂ©quences quasi-irrĂ©mĂ©diables sur la santĂ© et poursuite de vie intenable en cas d'accident nuclĂ©aire « grave », y compris pour la descendance des victimes. Dans l'argumentaire s'ajoute l'absence de solution pĂ©renne pour la gestion des dĂ©chets radioactifs Ă  vie longue, rejettant la solution de stockage gĂ©ologique profond dont le laboratoire CigĂ©o Ă©tudie la rĂ©alisation


Des centaines de groupes de toute taille, rĂ©gionaux, nationaux ou internationaux, de toute importance politique – Greenpeace, le WWF, les Amis de la Terre (Friends of the earth), le RĂ©seau Sortir du nuclĂ©aire, la Clamshell Alliance (en) (Nouvelle-Angleterre), l'Abalone Alliance (en) (Californie), Stop Golfech (Tarn-et-Garonne)... – s'opposent au dĂ©veloppement de l'Ă©nergie nuclĂ©aire.

Ces associations pensent de la technique nucléaire :

Certains groupes utilisent une justification économique pour son effet de sensibilisation des populations : « Il y a des coûts économiques réels qui n'ont pas été correctement dimensionnés » : ce sont les « coûts cachés » dénoncés par la prospective écologique antinucléaire.

Certains groupes ont pu organiser des actions de désobéissance civile non-violente, telle l'inscription de slogans sur des tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Belleville.

Les propositions d'alternatives technologiques dĂ©centralisĂ©es – comme les Ă©conomies d'Ă©nergie et les Ă©nergies renouvelables – ou sociales – comme la non-violence et la dĂ©mocratie participative dont fait partie la procĂ©dure de dĂ©bat public–, l'effort de dĂ©veloppement nĂ©cessaire des Ă©nergies renouvelables, deviennent la plupart du temps des rĂ©fĂ©rences. La rĂ©action de refus du nuclĂ©aire dans tous ces mouvements est dĂ©nigrĂ©e et qualifiĂ©e de "NIMBY" par ceux qui les dĂ©sapprouvent, ceux que les « antinuclĂ©aires » qualifient globalement de « pro-nuclĂ©aires ».

Certains observateurs mettent en évidence un lien fort entre les opposants à l'énergie nucléaire et ceux qui, dans l'histoire mondiale, demandaient un désarmement unilatéral pendant la Guerre froide. D'autres rattachent le mouvement antinucléaire à des courants du mouvement écologiste qui prÎnent le respect de l'environnement et la responsabilité de léguer aux générations futures une terre sans déchet.

Histoire

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale

Symbole de la Campagne pour le Désarmement Nucléaire de 1963[4], devenu ensuite « Symbole de la paix »

Le mouvement antinucléaire est né aprÚs la Seconde Guerre mondiale, en réponse aux bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. Le mouvement antinucléaire est alors un mouvement pacifiste, pour lequel les considérations écologiques sont absentes ou secondaires.

En France est créé le , le groupe des Combattants de la Liberté qui deviendront en 1951 le Mouvement de la Paix. Issu de la Résistance, ce mouvement participe aux conférences mondiales.

Le , l'Appel de Stockholm de FrĂ©dĂ©ric Joliot-Curie, scientifique français, prĂ©sident du Conseil mondial de la Paix, vise Ă  interdire la bombe nuclĂ©aire dans le monde. Aux États-Unis, des personnalitĂ©s telles que Barry Commoner ou Linus Pauling s'opposent aux essais nuclĂ©aires vers la fin des annĂ©es 1950.

La bombe Castle Bravo d'une puissance de 15 mégatonnes testée dans l'atoll de Bikini en 1954 a provoqué un drame humain et écologique dans une zone de plusieurs centaines de kilomÚtres autour du lieu d'explosion. Ces conséquences déclenchÚrent un mouvement d'opinion global critique à l'égard des tests et, plus généralement, du développement des armes nucléaires[5].

Manifestants à l'entrée du centre d'essais du Nevada en 1963

En 1956, le philosophe allemand GĂŒnther Anders publie un texte intitulĂ© « Sur la bombe et les causes de notre aveuglement face Ă  l'apocalypse ».

En 1957 a lieu le premier accident grave du nucléaire civil du monde occidental à la centrale de Windscale en Angleterre (renommée Selafield depuis) .

En 1958, sous l'impulsion de Bertrand Russell la Campagne pour le dĂ©sarmement nuclĂ©aire[4] en Grande-Bretagne lance la premiĂšre marche d'opposition aux armes nuclĂ©aires, de Londres Ă  Aldermaston, lieu oĂč une usine de fabrication de missiles nuclĂ©aires avait Ă©tĂ© installĂ©e. Le logo imaginĂ© pour ce mouvement par le designer Gerald Holtom restera comme un symbole de paix universel (associĂ© au mouvement beatnik et plus tard au mouvement hippie ou Peace and love).

La premiÚre manifestation en France contre l'armement atomique se déroule le . Quatre-vingt-deux personnes pénÚtrent dans l'usine nucléaire de Marcoule (Gard) qui produit du plutonium pour la bombe atomique[6].

En 1962 est crĂ©Ă©e la premiĂšre association antinuclĂ©aire française : l'APRI - association pour la protection contre les rayonnements ionisants[7]. C'est aussi en 1962 que Satish Kumar et E. P. Menon font leur « PĂšlerinage pour la paix » de plus de 8 000 kilomĂštres, et rencontrent quatre chefs d’États nuclĂ©aires Ă  Moscou, Paris, Londres et Washington, DC.

En 1963 Claude Bourdet et Jean Rostand crĂ©ent en France le Mouvement contre l'armement atomique (MCAA) qui deviendra le Mouvement pour le dĂ©sarmement, la paix et la libertĂ© (MDPL). La mĂȘme annĂ©e, le TraitĂ© d'interdiction partielle des essais nuclĂ©aires propose l'arrĂȘt des essais atomiques atmosphĂ©riques au sol et dans les eaux : il est signĂ© par plus de 150 nations Ă  l'exception de la Chine et de la France. En 1964 a lieu la confĂ©rence internationale de Thyringen en SuĂšde rĂ©unissant des organisations opposĂ©es Ă  l'armement nuclĂ©aire se rĂ©clamant du non-alignement. Le est organisĂ© un rassemblement de 120 000 personnes Ă  l'appel du ComitĂ© national contre la force de frappe (CNFF) dans le parc des Sceaux Ă  Paris. Le est signĂ© le TraitĂ© de non-prolifĂ©ration nuclĂ©aire.

Années 1970

MaĂźtre Jean-Jacques de Felice, ThĂ©odore Monod, le pasteur RenĂ© Cruse et Yvon MontignĂ©, le , en tĂȘte de la marche du Groupe d'action et de rĂ©sistance Ă  la militarisation, de Lyon au Mont-Verdun, contre la force de frappe nuclĂ©aire
Manifestation antinucléaire à Bonn en 1979
Main Verte monument Erdeven 1975

Dans les années 1970, l'apparition de sensibilités environnementalistes ouvre le débat sur les conséquences de l'utilisation des technologies complexes, dont l'énergie nucléaire notamment, parce qu'elle est alors dans une phase de développement et sans références techniques encore bien établies. Elle est intimement liée aux technologies et concepts de l'arme nucléaire, dans un rapport qui a été codifié lors de la signature du traité de non-prolifération nucléaire :

  • la nuit du 30 au , quelques militants du Groupe d'action et de rĂ©sistance Ă  la militarisation (GARM) pĂ©nĂštrent clandestinement au cƓur du chantier du poste de commandement de la force de frappe nuclĂ©aire du Mont-Verdun, prĂšs de Lyon et s'y laissent arrĂȘter[8] - [9] - [10] - [11] ;
  • : PremiĂšre manifestation contre le nuclĂ©aire civil en France, 1 500 personnes participent Ă  la marche sur Fessenheim (Alsace - France) organisĂ©e par le ComitĂ© pour la sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin ;
  • Le , Ă  l'initiative du Groupe d'action et de rĂ©sistance Ă  la militarisation, 4 000 personnes, avec Ă  leur tĂȘte ThĂ©odore Monod, marchent de Lyon au Mont Verdun et y participent Ă  une fĂȘte[12].
  • 10 et : marche pacifique face Ă  la centrale nuclĂ©aire du Bugey rĂ©unissant 15 000 Ă  20 000 personnes[13] ;
  • : nouvelle intrusion du Groupe d'action et de rĂ©sistance Ă  la militarisation au Mont-Verdun[14] ;
  • : le Garm organise un rassemblement antimilitariste au Mont Verdun[15] ;
  • : « Appel des 400 », des scientifiques opposĂ©s au programme nuclĂ©aire  français. CrĂ©ation du Groupement des scientifiques pour l’information sur l’énergie nuclĂ©aire (GSIEN) par des physiciens Ă  l’origine de cette mobilisation[16] ;
  • : rassemblement de 15 000 personnes Ă  Erdeven (Morbihan - France). Abandon du projet de centrale en novembre ;
  • 1975 : occupation du chantier de la centrale nuclĂ©aire de Wyhl (Bade-Wurtemberg - Allemagne) par 25 000 militants pendant 8 mois ;
  • 1975 : de Kaiseraugst (Suisse) Ă  Gerstheim (Bas-Rhin - France), 12 projets de rĂ©acteurs sur le Rhin sont abandonnĂ©s ;
  • : rassemblement de 20 000 opposants venus manifester contre SuperphĂ©nix. Ils organisent un sit-in « dans le calme »[17] ;
  • : manifestation contre SuperphĂ©nix de 60 000 personnes et mort de l'une d'elles (Vital Michalon) Ă  Creys-Malville (IsĂšre - France) ;
  • 1979 : accident nuclĂ©aire de Three Mile Island aux États-Unis sans rejet d'effluents radioactifs ;
  • 1979 : vote par rĂ©fĂ©rendum de l’ « arrĂȘt du nuclĂ©aire » en SuĂšde.

Années 1980

Manifestation contre la construction de Cattenom en 1980

Dans les années 1980, l'opposition à l'énergie nucléaire s'exprime sur des bases environnementales : pollution de l'eau des fleuves et riviÚres, accidents de réacteur nucléaire connus, fuites connues de produits radioactifs pendant des livraisons. Le stockage ou traitement des déchets radioactifs à long terme reste tenu comme un risque à forte probabilité :

  • 1976-1981 : opposition et arrĂȘt du projet de centrale nuclĂ©aire de Plogoff (FinistĂšre - France)[18] ;
  • 1980-1982 : rĂ©alisation du projet de centrale nuclĂ©aire de Chooz-B (Ardennes - France) par le gouvernement socialiste nouvellement Ă©lu assortie de la « rĂ©pression de l'opposition du mouvement antinuclĂ©aire » ;
  • 1982 : l'entrĂ©e de la doctrine du no first use dans le droit international entĂ©rine une revendication minimale du mouvement antinuclĂ©aire[19] ;
  • 1986 : catastrophe de Tchernobyl (Prypiat - Ukraine) avec rejet d'effluents radioactifs ;
  • 1986 : vote par rĂ©fĂ©rendum de l'arrĂȘt du nuclĂ©aire en Italie ;
  • 1987 : abandon du projet d'usine de traitement du combustible usĂ© de Wackersdorf (BaviĂšre - Allemagne) aprĂšs de nombreuses manifestations et une pĂ©tition enregistrĂ©e par la cour constitutionnelle de BaviĂšre.

Années 1990

  • 1990 : vote par rĂ©fĂ©rendum d'un moratoire sur la construction de nouvelles centrales nuclĂ©aires en Suisse (moratoire non renouvelĂ© au cours d'un second rĂ©fĂ©rendum en 2003, qui demandait Ă©galement l'abandon de l'Ă©nergie nuclĂ©aire) ;
  • 1994 : dĂ©cision du parlement de l'arrĂȘt du nuclĂ©aire aux Pays-Bas ;
  • : vote de l'arrĂȘt du nuclĂ©aire en Belgique

Années 2000

  • À la suite de la catastrophe de Fukushima, le Japon a fermĂ© toutes ses centrales nuclĂ©aires. MalgrĂ© le refus de la population, le gouvernement les remet en service l'une aprĂšs l'autre ;
  • en 2011, Angela Merkel a pris une dĂ©cision historique : abandonner le nuclĂ©aire d'ici 2022 ;
  • 2012 Japon : les antinuclĂ©aire manifestent pour le premier anniversaire de Fukushima. Ces manifestations se rĂ©pĂ©teront Ă  chaque anniversaire ;
  • 2012 : manifestations anti-nuclĂ©aires « un peu partout en Europe »[20] ;
  • 2012 : blocage de la centrale finlandaise [21] ;
  • 2012 : pour fĂȘter les trente ans du Peace camp en Écosse, Trente jours d’actions ;
  • 2013 : manifestation contre le programme nuclĂ©aire de la CorĂ©e du Nord Ă  SĂ©oul[22] ;
  • 2013 : la chaĂźne humaine anti-nuclĂ©aire Ă  Paris ;
  • 2014 : Japon : les antinuclĂ©aire manifestent pour les 3 ans de Fukushima[23] ;
  • 2016 : Flamanville, une de nombreuses manifestations contre l'EPR[24] ;
  • 2016 : manifestations au Japon[25] ;
  • 2016 : trente ans aprĂšs Tchernobyl, manifestations anti-nuclĂ©aires sur le Rhin[26] ;
  • 2017 : Ă  Bure une de nombreuses manifestations contre le projet CIGEO (enfouissement des dĂ©chets nuclĂ©aires)â€Č[27] ;
  • en , l'ONU adopte une rĂ©solution interdisant les armes nuclĂ©aires par 122 pays pour, un contre, une abstention. Les autres pays dont l'ensemble des puissances nuclĂ©aires ont boycottĂ© le vote. La Campagne internationale pour l'abolition des armes nuclĂ©aires (en anglais International Campaign to Abolish Nuclear Weapons, abrĂ©gĂ© en ICAN) Ă  l'origine du traitĂ© a obtenu le Prix Nobel de la paix la mĂȘme annĂ©e[28]. Le TraitĂ© attend d' ĂȘtre ratifiĂ© par 50 États au moins[29]. Pour comprendre la raison d'ĂȘtre de ce vote[30]:

Aspects culturels

Le mouvement antinuclĂ©aire a Ă©tĂ© popularisĂ© par des artistes amĂ©ricains : Bonnie Raitt et Jackson Browne ont enregistrĂ© des chansons sur l'Ă©nergie nuclĂ©aire et ses alternatives, et beaucoup d'entre eux se faisaient arrĂȘter dans des manifestations. De nombreux autres films Ă©taient tournĂ©s sur le sujet, comme Le Syndrome chinois (nommĂ© aux Academy Awards de 1979) et Le MystĂšre Silkwood, qui illustrent les effets de fusion du cƓur et de contamination radioactive.

En France, de nombreux artistes (tels que Marcel et son orchestre, Kent, les Wampas...) se sont produits dans des concerts en faveur de la sortie du nucléaire. Dans son TNP (Théùtre national portatif), Jean Kergrist a incarné Le Clown atomique plusieurs milliers de fois depuis 1975[31]. Nicolas Lambert est l'auteur et l'interprÚte de la piÚce de théùtre documentaire Avenir radieux, Un fission française[32].

En Belgique aussi, des artistes tel le Groupe d'action musicale (GAM) se mobilisent, font des concerts et participent mĂȘme aux actions de luttes contre les projets de construction, comme celui de la Centrale nuclĂ©aire de Chooz.

La supplication. Tchernobyl, chronique du monde aprĂšs l’Apocalypse de Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de la LittĂ©rature, est un chƓur d’hommes et de femmes racontant le calvaire subi aprĂšs l’accident nuclĂ©aire. Magistrale polyphonie. Son livre bouleversant, traduit en dix-sept langues – et Ă  ce jour toujours interdit en BiĂ©lorussie – est un plaidoyer convaincant contre l'Ă©nergie nuclĂ©aire.

Dans Éoliennes, l'Ă©crivain Ferenc RĂĄkĂłczy a publiĂ© le journal poĂ©tique d'un voyage Ă  Tchernobyl ainsi que des poĂšmes sur la catastrophe nuclĂ©aire, analysant en particulier l'aspect de la perte de sens qui en rĂ©sultait pour l'humanitĂ©[33].

Des moines bouddhistes manifestent contre l'énergie nucléaire à cÎté du Parlement japonais à Tokyo le 5 avril 2011

Peu de temps aprĂšs la catastrophe de Fukushima, un collectif d’artistes japonais s’est rĂ©uni autour de la figure de Otomo Yoshihide, originaire de cette ville, pour le Project Fukushima[34]! « Au bout de Fukushima il y a comme suspendu, la grande question de la vie et du vivant. Qu’en faisons nous ? »[35] Des moines bouddhistes se sont mobilisĂ©s contre le nuclĂ©aire au Japon.

Mouvement antinucléaire dans le monde

Jeûne international contre les essais nucléaires, Grenoble, 1990

En Europe

En 1957, le rapport WASH-740 (en) de la Commission de l'Ă©nergie atomique des États-Unis, appelĂ© parfois rapport Brookhaven (du Brookhaven national laboratory), qui fait une analyse des risques (probabilitĂ©) et impact d'accidents nuclĂ©aires. Un groupe de scientifiques (dont des physiciens) forment l‘Union Mondiale pour la Protection de la Vie en 1958 Ă  Salzbourg (Autriche) et ils sont Ă  l'avant garde des campagnes contre les centrales d'Ă©nergie nuclĂ©aire.

En Autriche, en SuÚde (1979), en Belgique (1999) et en Allemagne (2000), sous l'influence des mouvements antinucléaires, les gouvernements ont décidé d'abandonner la filiÚre électro-nucléaire progressivement et de ne pas construire de nouvelles centrales nucléaires.

En Allemagne

Manifestation Ă  Berlin le 26 mars 2011
Barrage contre un transport de matiĂšres radioactives Ă  Gorleben en 1996

DĂšs l'annĂ©e 1979 eut lieu une occupation du chantier de la centrale nuclĂ©aire de Wyhl par 25 000 personnes pendant 8 mois.

En Allemagne, les transports de matiÚres radioactives sont devenus l'un des principaux sujets de mobilisations du mouvement antinucléaire. En particulier, les transports de déchets entre l'usine Areva NC de la Hague et le centre de stockage temporaire (TransportbehÀlterlager) de Gorleben sont entourés de manifestations fortement médiatisées et d'un important dispositif policier.

En France

En France, pays disposant du plus grand nombre de réacteurs nucléaires par habitant au monde (56 réacteurs pour 65 millions d'habitants)[36], les antinucléaires dénoncent le risque d'accident nucléaire, estiment qu'il n'y a pas de solution acceptable pour les déchets radioactifs et que le coût réel du démantÚlement des installations nucléaires est sous-estimé. Ils affirment aussi que la France a investi d'importantes ressources durant des décennies dans le nucléaire civil et militaire, sans consultation de la population, et que le pays serait maintenant en retard dans le développement des énergies renouvelables par rapport à ses voisins.

En , puis le , une manifestation Ă  Creys-Malville rassemble plus de 50 000 manifestants devant le surgĂ©nĂ©rateur SuperphĂ©nix. Elle se solde par la mort d'un manifestant et de nombreux blessĂ©s.

En 1975 et 1979 l’ArmĂ©e rĂ©volutionnaire bretonne commet deux attentats Ă  la bombe contre la centrale de Brennilis[37] - [38]. Le 1977, des explosifs sont dĂ©posĂ©s dans des bĂątiments ou sur des sites en lien avec l’énergie nuclĂ©aire (usines de Creusot-Loire et de CGE, locaux et installations d’EDF, etc.) par des militants d’extrĂȘme-gauche agissant sous la dĂ©nomination de CARLOS[39]. En 1978, afin de rĂ©duire le dĂ©ficit Ă©lectrique de la Bretagne, le gouvernement français envisage d'implanter une centrale nuclĂ©aire sur la commune de Plogoff. Le projet est rejetĂ© par de nombreux habitants de la rĂ©gion, rejoints par des opposants français et Ă©trangers Ă  l'Ă©nergie nuclĂ©aire. Le conflit se terminera par l'abandon du projet.

Entre 1980 et 1982 une opposition trÚs vive se développe contre le projet de centrale nucléaire de Chooz-B, à laquelle répond une violente répression par les forces de l'ordre. Le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy décide finalement de la construction de 2 réacteurs.

Dans la nuit du , cinq roquettes sont tirĂ©es contre le chantier de la centrale nuclĂ©aire de SuperphĂ©nix, sans que les auteurs de l'attentat soient identifiĂ©s et sans qu’il y ait de revendication. Ce n’est qu’en 2002, que ChaĂŻm Nissim, ancien dĂ©putĂ© Ă©cologiste de GenĂšve, affirme ĂȘtre l'auteur de l'attentat et s'ĂȘtre procurĂ© le lance-roquettes auprĂšs du groupe du terroriste Carlos[40]

Les antinuclĂ©aires affirment aussi que l'État est coupable de dĂ©sinformation concernant le passage du « nuage » de la catastrophe de Tchernobyl sur la France.

En 1999 et 2000, de multiples manifestations empĂȘchent la recherche d'un site destinĂ© Ă  accueillir un laboratoire de caractĂ©risation du granite comme roche hĂŽte pour le stockage de dĂ©chets radioactifs HAVL et MAVL. La « Mission de concertation granite », composĂ©e de trois hauts fonctionnaires, ne parvient pas Ă  organiser les concertations prĂ©vues. Dans son rapport[41], la « Mission de concertation granite » Ă©crit : « L’association Sortir du nuclĂ©aire s’est montrĂ©e particuliĂšrement active en divulguant la carte des sites, Ă©pisode prĂ©sentĂ© comme une fuite, en assurant partout la rĂ©sistance Ă  la concertation, et en favorisant par l’intermĂ©diaire de ses membres l’organisation de manifestations locales ». En l'absence de site granite, le seul laboratoire souterrain est le Laboratoire de recherche souterrain de Meuse/Haute-Marne implantĂ© Ă  Bure et qui caractĂ©rise une roche hĂŽte argileuse.

Le , à Avricourt (Moselle), un militant meurt accidentellement alors qu'il participe à une manifestation contre un convoi ferroviaire de déchets nucléaires. Sa mort a un grand retentissement au sein du mouvement antinucléaire et l'incident est relaté dans la presse internationale[42].

En 2009 a lieu une consultation europĂ©enne des citoyens en ligne afin de sonder l’avis des EuropĂ©ens sur les projets que devraient mettre en place les pouvoirs publics[43]. En France, la pĂ©tition “Sortir du nuclĂ©aire et favoriser les vraies Ă©nergies d’avenir” arrive en premiĂšre position un mois aprĂšs publication[44]. Ce succĂšs est dĂ» Ă  la mobilisation en ligne active des rĂ©seaux antinuclĂ©aire[45] qui, comme la plupart des mouvements activistes, utilisent le web pour organiser leurs actions[46]. Le dĂ©positaire de la pĂ©tition inscrit dans son profil son appartenance au mouvement Sortir du nuclĂ©aire, un rĂ©seau comprenant Ă  l'Ă©poque 900 associations. La pĂ©tition est la plus visitĂ©e du site le mois de sa publication et les statistiques de la page montrent que 34,1% des visites proviennent de boites mails. Cet Ă©lĂ©ment permet de mettre en lumiĂšre les ressorts et les usages des liens hypertexte dans le cadre du militantisme en ligne et particuliĂšrement dans ce cas, dans les mouvements antinuclĂ©aire[47].

En 2018 et 2019, la justice surveille plusieurs militants antinuclĂ©aires venus s'installer Ă  Bure et dans les villages voisins : 29 personnes et lieux sont placĂ©s sur Ă©coute, un millier de discussions retranscrites, plus de 85 000 conversations et messages interceptĂ©s, plus de 16 ans de temps cumulĂ© de surveillance tĂ©lĂ©phonique, etc.[48].

En 2021, plus de Français se disent plus favorables au nuclĂ©aire qu'opposĂ©s Ă  celui-ci et la confiance des Français pour le nuclĂ©aire ne cesse de croĂźtre. La production d’énergie nuclĂ©aire est Ă©galement davantage dĂ©fendue par les hommes (73 % y sont favorables) que par les femmes (54%). De mĂȘme, les Français de plus de 65 ans sont plus nombreux (71%) Ă  l’approuver que les jeunes (51 %) ; 62 % des Français des catĂ©gories socioprofessionnelles supĂ©rieures sont pour, contre 50 % pour les classes populaires[49] - [50] - [51] - [52].

En Grande-Bretagne

En Angleterre, dans le Berkshire, le camp de femmes pour la paix de Greenham Common dĂ©marre en pour protester contre l’installation de missiles nuclĂ©aires sur une base aĂ©ronautique militaire et il va durer 19 ans, jusqu’à son dĂ©mantĂšlement dĂ©finitif en 2000.

En , des musiciens forment un convoi pacifiste solidaire de plus de 100 véhicules pour se rendre à Greenham Common en clÎture du festival de rock libre de Stonehenge.

Devenu cĂ©lĂšbre Ă  partir de la chaĂźne humaine du , formĂ©e par 70 000 personnes entre la base de la Royal Air Force de Greenham et l’usine d’armement nuclĂ©aire d’Aldermaston, ce Camp de femmes pour la paix de Greenham Common fĂ©ministe, pacifiste et anti-nuclĂ©aire va inspirer « plus d’une douzaine d’autres campements de protestation pacifiste en Grande-Bretagne, dans toute l’Europe et ailleurs dans le monde »[53].

Tout au long des années 1980, le camp de Greenham Common est pour le gouvernement de Margaret Thatcher « une épine dans le pied qui perdure »[54], et le quotidien The Guardian a consacré un site web à son histoire détaillée.

À partir de 1985, un camp de protestation de femmes contre l'armement nuclĂ©aire s’installe Ă©galement Ă  Aldermaston, qui va peu Ă  peu se transformer en campagne de protestation fĂ©ministe permanente contre « la folie nuclĂ©aire en gĂ©nĂ©ral et les armes de destruction massive fabriquĂ©es en Angleterre en particulier ». Ces militantes continuent d’organiser des camps de protestation non-mixtes et publient un fil d’actualitĂ© sur les initiatives anti-guerre et antinuclĂ©aires en Grande-Bretagne.

En Écosse, le Faslane Peace Camp (en) dont des militants ont publiĂ© un journal en 2008[55], a dĂ©marrĂ© en Ă  cĂŽtĂ© de la base navale de Faslane et il se poursuit encore activement en 2009.

En marge du mouvement antinucléaire en Europe

En novembre 1979, l’écoterroriste Marco Camenisch sabote des pylĂŽnes Ă©lectriques Ă  l'explosif, pour ĂȘtre « solidaire de la rĂ©sistance contre les centrales nuclĂ©aires, de la rĂ©sistance sociale et Ă©cologiste et de la lutte rĂ©volutionnaire de libĂ©ration sociale contre la domination de classe et contre l'exploitation de l'homme et de la nature »[56].

En 1985, le sabotage du Rainbow Warrior commanditĂ© par le ministĂšre de la DĂ©fense français entraĂźne la mort d'un militant de l'association Greenpeace, tuĂ© lors de l'explosion des mines placĂ©es sous le bateau. Ce sabotage visait Ă  empĂȘcher Greenpeace de continuer Ă  pĂ©nĂ©trer dans la zone militaire française prĂšs des sites du Pacifique oĂč sont menĂ©s les essais nuclĂ©aires français.

Le , sur rĂ©quisition de la section antiterroriste du parquet de Paris, la Direction de la surveillance du territoire (DST) place le militant antinuclĂ©aire StĂ©phane Lhomme en garde Ă  vue pendant 14 heures, d'abord Ă  son domicile puis au commissariat central de Bordeaux. Son domicile est perquisitionnĂ© et la copie d'un document EDF classĂ© « confidentiel dĂ©fense » y est saisie[57] - [58]. StĂ©phane Lhomme est accusĂ© de « compromission du secret de la dĂ©fense nationale ». Le document en question concerne la sĂ©curitĂ© du rĂ©acteur nuclĂ©aire EPR, en projet au moment des faits. Le lendemain, plusieurs associations antinuclĂ©aires protestent contre cette arrestation en diffusant alors le document dans son intĂ©gralitĂ© sur Internet. StĂ©phane Lhomme est alors sous la menace d’une mise en examen par le parquet de Paris et la DST pour « compromission du secret de la dĂ©fense nationale », dĂ©lit passible de cinq annĂ©es d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende[57]. La procĂ©dure a finalement Ă©tĂ© classĂ©e sans suite fin [59].

Au Japon

L’importance du mouvement antinuclĂ©aire au Japon s’est considĂ©rablement accrue depuis le dĂ©sastre nuclĂ©aire de Fukushima, en .

Le , Setsuko Thurlow (ă‚”ăƒŒăƒ­ăƒŒ 節歐), nĂ©e Ă  Hiroshima et Hibakusha survivante du bombardement atomique du , a dĂ©livrĂ© le discours de rĂ©ception du Prix Nobel de la Paix d'ICAN Ă  Oslo pour son action en faveur du dĂ©sarmement nuclĂ©aire mondial.

Critiques du mouvement antinucléaire

Les tenants de l'énergie nucléaire estiment que les antinucléaires donnent une priorité importante à la sortie du nucléaire civil par rapport à d'autres problÚmes écologiques, comme les émissions de gaz à effet de serre.

Ainsi, Jean-Marc Jancovici s'étonne que les ONG environnementales qui acceptent sans les discuter les conclusions du GIEC, organisme de l'ONU, sont toutes à peu prÚs unanimes pour réfuter celles de l'OMS, lui aussi rattaché à l'ONU, sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl[60].

Selon les antinucléaires, les conclusions de l'OMS seraient biaisées car depuis 1959 l'OMS est statutairement soumise à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui doit promouvoir l'énergie nucléaire[61] - [62]. L'OMS a fait en 2001 une mise au point rappelant que ce n'est qu'un principe de partage des compétences comme il existe entre tous les organismes mandatés par l'ONU, comme le PNUE, le GIEC, l'Agence internationale de l'énergie etc[63].

Ils soulignent aussi l'impréparation de la France à la gestion d'un accident du type Tchernobyl[64].

Cependant, certains écologistes reprochent au mouvement anti-nucléaire de sous-estimer les coûts environnementaux des combustibles fossiles et des alternatives non-nucléaires, et d'exagérer les coûts environnementaux du nucléaire[65] - [66] - [67] - [68] - [69] - [70] - [71] - [72] - [73].

Parmi les nombreux experts nucléaires qui offrent leur expertise pour aborder ces controverses, Bernard Cohen, professeur émérite de physique à l'Université de Pittsburgh, est fréquemment cité. Il est surtout connu pour comparer la sûreté nucléaire à la sécurité relative d'un large éventail d'autres phénomÚnes[74] - [75].

Samuel MacCracken, de l'UniversitĂ© de Boston, a estimĂ© que, en 1982, aux États-Unis, si la production de carburant et de transport, ainsi que la pollution, ont Ă©tĂ© pris en compte, 50 000 dĂ©cĂšs par an pouvaient ĂȘtre directement attribuĂ©s aux centrales non nuclĂ©aires. Il a estimĂ© alors que si les centrales non-nuclĂ©aires eurent Ă©tĂ© mises aux mĂȘmes normes que les centrales nuclĂ©aires, chacune de ces centrale ne serait responsable que d'environ 100 dĂ©cĂšs par an[72].

La World Nuclear Association est la seule organisation mondiale qui réunit les différents acteurs des technologies du nucléaire. En cherchant à contrer les arguments des opposants au nucléaire, elle fait des études qui permettent de quantifier les coûts et les avantages de l'énergie nucléaire comparés aux coûts et avantages des solutions de rechange. Le Nuclear Energy Institute (en) ou la SFEN, par exemple, créent leurs propres études sur le nucléaire[76] - [77] - [78].

Les critiques du mouvement anti-nucléaire dirigent donc vers des études indépendantes qui montrent que les ressources et les capitaux nécessaires pour les sources d'énergies renouvelables sont supérieures à celles requises pour l'énergie nucléaire[77].

Certaines personnes, y compris d'anciens opposants Ă  l'Ă©nergie nuclĂ©aire, affirment que l'Ă©nergie nuclĂ©aire est nĂ©cessaire pour rĂ©duire les Ă©missions de dioxyde de carbone. Parmi elles, James Lovelock[65], auteur de l'hypothĂšse GaĂŻa, Patrick Moore[66], le cofondateur de Greenpeace et ancien directeur de Greenpeace International, George Monbiot et Stewart Brand, crĂ©ateur du Whole Earth Catalog[79] - [80]. Lovelock rĂ©fute les allĂ©gations sur le danger de l'Ă©nergie nuclĂ©aire et ses dĂ©chets[81] - [82]. « Je suis vert et je prie mes amis dans le mouvement d'abandonner leur opposition obtuse Ă  l'Ă©nergie nuclĂ©aire[65] ». Moore, dans une interview , dĂ©clare que « (...) j'ai eu tort dans mon analyse de l'Ă©nergie nuclĂ©aire comme une sorte de “complot diabolique” »[83]. Dan Becker, directeur du dĂ©partement "RĂ©chauffement Climatique" du Sierra Club, a dĂ©clarĂ© en 2007 : « Le passage de centrales au charbon polluantes Ă  l'Ă©nergie nuclĂ©aire dangereuse est d'abandonner la cigarette et de prendre du crack[84]. »

« Alors que certains Ă©cologistes, dans l'intĂ©rĂȘt de rĂ©duire les Ă©missions de CO2 liĂ©es Ă  la combustion de combustibles Ă  base de carbone, sont passĂ©s de anti- Ă  pro-nuclĂ©aire au cours des derniĂšres annĂ©es, beaucoup - sinon la plupart - des organisations Ă©cologistes militantes restent farouchement opposĂ©es Ă  l'expansion de l'Ă©nergie nuclĂ©aire. Ils vont jusqu'Ă  proposer le dĂ©classement et le dĂ©mantĂšlement des installations existantes Ă©lectriques nuclĂ©aires[85]. »[86].

George Monbiot, un Ă©crivain anglais connu pour son engagement Ă©cologiste et politique, exprimait jusqu'alors une profonde antipathie Ă  l'Ă©gard de l'industrie nuclĂ©aire[87]. Il a finalement rejetĂ© cette position et pris une position plus neutre plus tard, en ce qui concerne l'Ă©nergie nuclĂ©aire en . Bien qu'il « dĂ©teste encore les menteurs qui dirigent l'industrie nuclĂ©aire »[88], Monbiot prĂ©conise maintenant l'utilisation du nuclĂ©aire, aprĂšs avoir Ă©tĂ© convaincu de sa relative sĂ©curitĂ©. Il considĂšre que les effets du sĂ©isme de 2011 de la cĂŽte Pacifique du Tƍhoku sur les rĂ©acteurs nuclĂ©aires de la rĂ©gion sont trĂšs limitĂ©s[88]. Par la suite, il a durement condamnĂ© les mĂ©thodes anti-scientifiques du mouvement anti-nuclĂ©aire, il a Ă©crit que le mouvement « a trompĂ© le monde sur les effets des rayonnements sur la santĂ© humaine... et fait [des revendications] sans fondements scientifiques, invĂ©rifiables en cas de contestation et erronĂ©es Ă  l'extrĂȘme. »[89].

Principales organisations antinucléaires françaises et internationales

Notes et références

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  37. Badouard Romain, « Les mobilisations de clavier. Le lien hypertexte comme ressource des actions collectives en ligne », RĂ©seaux,‎ , p. 87-117 (lire en ligne). Cette pĂ©tition Ă©tait incluse dans le terrain de recherche de Romain Badouard, maĂźtre de confĂ©rences en sciences de l’information et de la communication dans le cadre d'une Ă©tude sur les mobilisations en ligne et a permis de d’identifier un “rĂ©pertoire d’action en ligne” Ă  l’usage des activistes. Dans le cadre de la pĂ©tition sur la sortie du nuclĂ©aire, son URL a Ă©tĂ© partagĂ© sur 21 sites. Cela pouvait ĂȘtre aussi bien sur des sites politiques que sur des blogs personnels. Elle a donc, Ă  la fois Ă©tĂ© diffusĂ©e par mail via les fichiers de sympathisants accompagnĂ©e d’une invitation Ă  la signer et relayĂ©e par des individualitĂ©s, ce qui a permis d’en faire la pĂ©tition la plus consultĂ©e et signĂ©e de la consultation citoyenne europĂ©enne. Ce cas a permis Ă  Romain Badouard d’identifier les liens hypertextes comme un outil de mobilisation utilisĂ© afin de rĂ©unir une somme d’individualitĂ©s autour d’une stratĂ©gie qui elle, est collective.
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Golfech, le nuclĂ©aire, implantations et rĂ©sistances, Collectif la Rotonde, Ă©dition CRAS, 1999 (ISBN 2-9509192-0-0)
  • Histoire lacunaire de l'opposition Ă  l'Ă©nergie nuclĂ©aire en France, Ă©ditions La Lenteur, 2007, 224 pages (ISBN 978-2-9527780-1-5) – textes choisis et prĂ©sentĂ©s par l'Association contre le nuclĂ©aire et son monde
  • Sezin Topçu, La France nuclĂ©aire : l’art de gouverner une technologie contestĂ©e, Le Seuil, 2013
  • Plogoff, un combat pour demain. CloĂźtre 2005
  • Maurice Balmet, Patrice Bouveret, Guy Dechesne, Jean-Michel LacroĂ»te, François MĂ©nĂ©trier et Mimmo Pucciarelli, RĂ©sister Ă  la militarisation : Le Groupe d'action et de rĂ©sistance Ă  la militarisation, Lyon 1967-1984, Lyon, Atelier de crĂ©ation libertaire, , 324 p. (ISBN 978-2-35104-121-5)
  • Nicolas Lambert et Jean-Luc Porquet (ill. Otto T.), Avenir radieux : Une fission française, Montreuil, L'ÉchappĂ©e, , 128 p. (ISBN 978-2-915830-66-8 et 2-915830-66-5, OCLC 820653652)

Articles connexes

Liens externes

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