AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

James E. Hansen

James Edward Hansen est nĂ© le . Il est professeur associĂ© au DĂ©partement des sciences de la Terre et de l’environnement de l’universitĂ© Columbia. Hansen est surtout connu pour ses recherches dans le domaine de la climatologie, son audition sur le changement climatique devant le CongrĂšs amĂ©ricain en 1988, qui contribua Ă  faire Ă©merger la problĂ©matique du rĂ©chauffement climatique, et son engagement en faveur d’actions visant Ă  Ă©viter un changement climatique catastrophique[1] - [2].

Ces derniĂšres annĂ©es, Hansen est devenu un militant de la cause climatique appelant Ă  mettre en Ɠuvre des actions permettant de rĂ©duire les effets du changement climatique, ce qui lui a valu plusieurs arrestations[3].

Hansen a proposĂ© une approche originale du rĂ©chauffement climatique, selon laquelle l’augmentation de 0,7 °C de la tempĂ©rature moyenne mondiale au cours des 100 derniĂšres annĂ©es s’explique essentiellement par l’effet de gaz Ă  effet de serre autres que le dioxyde de carbone (comme le mĂ©thane)[4].

Études et premiĂšres annĂ©es

Hansen est nĂ© Ă  Denison, dans l’Iowa. Ses parents sont James Ivan Hansen et Gladys Ray Hansen[5]. Il a Ă©tudiĂ© la physique et l’astronomie dans le programme de sciences spatiales de James Van Allen Ă  l’universitĂ© de l'Iowa. Toujours Ă  l’universitĂ© de l'Iowa, il a obtenu un B.A. en physique et mathĂ©matiques avec mention en 1963, un M.S. en astronomie en 1965, et un PhD en physique en 1967. Il a participĂ© au programme d'Ă©tudes supĂ©rieures de la NASA de 1962 Ă  1966 et, dans le mĂȘme temps, entre 1965 et 1966, il Ă©tait Ă©tudiant invitĂ© Ă  l'Institut d'astrophysique de l’universitĂ© de Kyoto et au dĂ©partement d'astronomie de l'universitĂ© de Tokyo. Puis Hansen a commencĂ© Ă  travailler au Goddard Institute for Space Studies en 1967[6].

CarriĂšre

AprĂšs ses Ă©tudes supĂ©rieures, Hansen a continuĂ© son travail sur les modĂšles de transfert radiatif, pour tenter de comprendre l’atmosphĂšre vĂ©nusienne. Plus tard, il appliquera et affinera ces modĂšles afin de comprendre l’atmosphĂšre terrestre, en particulier les effets des aĂ©rosols et des gaz Ă  l’état de trace sur le climat de la Terre. Le dĂ©veloppement et l'utilisation des modĂšles climatiques globaux de Hansen ont contribuĂ© Ă  la comprĂ©hension du climat de la Terre. En 2009 paraĂźt son premier livre, Storms of My Grandchildren (en)[7] En 2012, il donne une confĂ©rence TED : Why I must speak out about climate change[8] (« Pourquoi je dois parler franchement du changement climatique Â»).

De 1981 Ă  2013, il a dirigĂ© le Goddard Institute for Space Studies de la NASA Ă  New York, qui est rattachĂ© au Goddard Space Flight Center de Greenbelt dans le Maryland. Depuis 2014, Hansen dirige le Programme sur les Sciences du Climat, la Sensibilisation et les Solutions Ă  l'Institut de la Terre de l'universitĂ© Columbia[9]. Ce programme Ɠuvre Ă  « faire le lien » entre les progrĂšs de la science climatique fondamentale d’une part et la sensibilisation et l’incitation Ă  l’action du grand public et des dĂ©cideurs politiques d’autre part.

Activités de recherche et publications

Lors de ses Ă©tudes Ă  l'universitĂ© de l'Iowa, Hansen a Ă©tĂ© attirĂ© par les recherches effectuĂ©es dans le cadre du programme de science spatiale de James Van Allen dans le dĂ©partement de physique et d'astronomie. Une dĂ©cennie plus tard, il s’est tournĂ© vers la recherche sur les planĂštes, notamment pour essayer de comprendre le changement climatique induit sur Terre par les modifications anthropiques de la composition de l’atmosphĂšre.

Hansen a dĂ©clarĂ© que l'un de ses champs de recherche est le phĂ©nomĂšne de transfert radiatif au sein des atmosphĂšres planĂ©taires, en particulier l'interprĂ©tation des tĂ©lĂ©mesures de l'atmosphĂšre et de la surface de la Terre faites par satellite. En raison de la capacitĂ© des satellites Ă  surveiller l'ensemble du globe, ils peuvent ĂȘtre l'un des moyens les plus efficaces pour surveiller et Ă©tudier les changements affectant la planĂšte. Ses autres champs de recherche englobent le dĂ©veloppement de modĂšles de circulation gĂ©nĂ©rale pour aider Ă  comprendre les Ă©volutions du climat, ainsi que l’impact des activitĂ©s humaines sur le climat[10].

Étude de VĂ©nus

VĂ©nus est entourĂ©e par une atmosphĂšre Ă©paisse composĂ©e principalement de dioxyde de carbone et d'azote, et ses nuages sont composĂ©s d’acide sulfurique. Avant les travaux de Hansen, l’épaisseur de l'atmosphĂšre posait problĂšme. Elle Ă©tait en contradiction avec la tempĂ©rature Ă©levĂ©e Ă  la surface de la planĂšte.

À la fin des annĂ©es 1960 et au dĂ©but des annĂ©es 1970, Ă  l’issue de sa thĂšse, Hansen a publiĂ© plusieurs articles sur la planĂšte VĂ©nus. VĂ©nus possĂšde une tempĂ©rature de brillance Ă©levĂ©e, relativement Ă©loignĂ©e des infra-rouges. Hansen a proposĂ© d’expliquer cette tempĂ©rature de surface Ă©levĂ©e par le piĂ©geage de l'Ă©nergie interne de la planĂšte par des aĂ©rosols[11]. Des Ă©tudes plus rĂ©centes ont suggĂ©rĂ© qu’il y a plusieurs milliards d'annĂ©es, l'atmosphĂšre de VĂ©nus Ă©tait beaucoup plus proche de celle de la Terre qu'elle ne l'est aujourd’hui, et qu'il y avait probablement d'importantes quantitĂ©s d'eau liquide Ă  la surface. Mais l'Ă©vaporation de l'eau originelle a gĂ©nĂ©rĂ© un niveau critique de gaz Ă  effet de serre dans l'atmosphĂšre, ce qui aboutit Ă  un emballement de l’effet de serre[12].

Hansen a poursuivi son étude de Vénus en observant la composition de ses nuages. Il a analysé la réflectivité dans le proche infrarouge des nuages de glace, les a comparés à des observations de Vénus, et a constaté une similitude[13]. Il a également été en mesure d'utiliser un modÚle de transfert radiatif afin de fixer une limite supérieure à la taille des particules de glace[14]. Ces avancées, publiées dans les années 1980, ont démontré que les nuages se composent principalement de dioxyde de soufre et de gouttelettes d'acide sulfurique[15].

En 1974, la composition des nuages de VĂ©nus n’avait pas encore Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e. De nombreux scientifiques proposaient une grande variĂ©tĂ© de composĂ©s, y compris l'eau liquide et des solutions aqueuses de chlorure ferreux. Hansen et Hovenier se sont servis de la polarisation de la lumiĂšre solaire rĂ©flĂ©chie par la planĂšte pour Ă©tablir que les nuages Ă©taient sphĂ©riques et composĂ©s d’acide sulfurique[16]. Kiyoshi Kawabata et Hansen Ă©largirent ce travail en regardant la variation de la polarisation sur VĂ©nus. Ils ont dĂ©couvert que les nuages visibles forment une brume diffuse plutĂŽt qu'un Ă©pais nuage, confirmant les mĂȘmes rĂ©sultats obtenus Ă  partir de transits Ă  travers le soleil[17]..

Le projet spatial Pioneer Venus a Ă©tĂ© lancĂ© en et a atteint VĂ©nus Ă  fin de cette mĂȘme annĂ©e. Hansen a collaborĂ© avec Larry Travis et d'autres collĂšgues Ă  un article paru dans la revue Science en 1979. Ils ont Ă©crit sur le dĂ©veloppement et la variabilitĂ© des nuages dans le spectre ultraviolet. Ils y concluent que les nuages se composent d'au moins trois matĂ©riaux : une mince couche de brume, des nuages d'acide sulfurique, et un absorbeur d'ultraviolet inconnu en dessous de la couche de nuages d'acide sulfurique[18]. Les donnĂ©es de polarisation linĂ©aire obtenues Ă  partir de la mĂȘme mission ont confirmĂ© que les couches basses et intermĂ©diaires des nuages Ă©taient composĂ©es d'acide sulfurique d’un rayon d'environ 1 micromĂštre, et qu’une couche de brume submicronique Ă©tait prĂ©sente au-dessus de la couche nuageuse[19].

Analyse de température globale

Un exemple de station-mĂ©tĂ©o automatisĂ©e d’aĂ©roport, qui rĂ©alise toutes les heures des mesures mĂ©tĂ©orologique telles que la tempĂ©rature, les conditions mĂ©tĂ©o, le vent, l’état du ciel et la visibilitĂ©. De telles stations sont installĂ©es dans le monde entier et servent Ă  extrapoler une tempĂ©rature globale.

La premiĂšre analyse de tempĂ©rature globale conduite par le GISS (Goddard Institute for Space Studies, de la NASA) a Ă©tĂ© publiĂ©e en 1981. Hansen et ses co-auteurs y analysaient les tempĂ©ratures de l’air en surface, relevĂ©es par des stations mĂ©tĂ©orologiques entre les annĂ©es 1880 et 1985. Ils montraient que les tempĂ©ratures provenant de stations distantes de 1 000 km au plus Ă©taient trĂšs corrĂ©lĂ©es, particuliĂšrement Ă  moyenne altitude, et qu’ainsi les donnĂ©es de ces stations pouvaient ĂȘtre combinĂ©es pour fournir des variations de tempĂ©rature long terme prĂ©cises. Les auteurs concluaient que, par principe, une tempĂ©rature moyenne globale peut ĂȘtre calculĂ©e, mĂȘme si la plupart des stations se trouvent dans l’hĂ©misphĂšre nord, en zone continentale. Le rĂ©chauffement sur le siĂšcle dernier Ă©tait de 0,5−0,7 °C, avec un rĂ©chauffement similaire dans les deux hĂ©misphĂšres[20]. Lorsque cette analyse fut reconduite en 1988, les quatre annĂ©es les plus chaudes de l’histoire des relevĂ©s Ă©taient toutes dans la dĂ©cennie 1980. Les deux plus chaudes Ă©tant 1981 et 1987[21].

À la suite de l’éruption du Mont Pinatubo en 1991, l’annĂ©e 1992 fut marquĂ©e par un refroidissement de la tempĂ©rature globale. Une corrĂ©lation sĂ©rielle entre les tempĂ©ratures globales suggĂ©rait penser que les annĂ©es suivantes allaient elles aussi ĂȘtre plus froides. Basset et Lin montrĂšrent que les chances d’un nouveau record de tempĂ©rature Ă©taient assez faibles[22] ce Ă  quoi Hansen rĂ©pondit que ce genre de raisonnement statistique est biaisĂ© par le fait que leurs auteurs disposent d’informations a priori et de connaissances sur la physique des systĂšmes climatiques et que l’observation d’un « record » de tempĂ©rature est grandement influencĂ©e par le jeu de donnĂ©es considĂ©rĂ©[23].

Les donnĂ©es de tempĂ©rature actualisĂ©es en 1999 mirent en Ă©vidence d’une part que 1998 avait Ă©tĂ© l’annĂ©e la plus chaude depuis le dĂ©but des mesures en 1880, et d’autre part que la cadence du rĂ©chauffement de l’époque Ă©tait la plus forte jamais observĂ©e. Les chercheurs conclurent que l'Ă©pisode rĂ©cent d'El Niño n’était pas entiĂšrement responsable de ce phĂ©nomĂšne. MalgrĂ© cela, le rĂ©chauffement avait Ă©tĂ© moindre aux États-Unis et une partie de l’est des USA, et que l’ocĂ©an Atlantique Ouest avait mĂȘme connu un lĂ©ger refroidissement[24].

Depuis 2001, le calcul de la température globale a sensiblement changé et inclut plusieurs corrections :

  • Correction du biais de temps d'observation,
  • Modification de l'historique des stations,
  • DiffĂ©renciation entre les stations urbaines et rurales,
  • Ajustement des stations urbaines, d'aprĂšs une observation satellite de l'Ă©clairage urbain nocturne,
  • Plus grand poids donnĂ© aux stations rurales dans les calculs de tempĂ©rature[25].

Un rĂ©chauffement local urbain a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence aussi bien dans les zones urbaines que dans les zones pĂ©ri-urbaines et dans les petites villes. AprĂšs les tempĂ©ratures anormalement Ă©levĂ©es de 1998 dues Ă  El Niño, une relative baisse des tempĂ©ratures est observĂ©e en 2001. Cependant, dans une publication de 2001 dans la revue Science, Hansen rĂ©affirme l’existence – et la poursuite – du rĂ©chauffement climatique, et suggĂšre que la hausse des tempĂ©ratures devrait ĂȘtre l’occasion de discuter de solutions pour attĂ©nuer le rĂ©chauffement climatique[26]. Une mise Ă  jour des donnĂ©es en 2006 montre que les tempĂ©ratures sont alors 0,8 °C plus chaudes qu’un siĂšcle auparavant et conclut que le rĂ©chauffement climatique rĂ©cent relĂšve bien d’un changement climatique et n’est pas un artefact dĂ» Ă  l’effet d’ilot de chaleur urbaine. Par ailleurs, les variations rĂ©gionales de tempĂ©rature (plus chaud aux hautes latitudes) constitueraient une preuve de plus que le rĂ©chauffement est bien d’origine anthropique[27].

En 2007, Stephen McIntyre signala au GISS que de nombreuses donnĂ©es de tempĂ©rature, tirĂ©es du Historical Climatology Network (USHCN) aux États-Unis, prĂ©sentaient une discontinuitĂ© autour de l’an 2000. La NASA corrigea le dĂ©faut correspondant dans le logiciel chargĂ© de compiler ces donnĂ©es et porta au crĂ©dit de McIntyre la dĂ©tection du problĂšme[28]. Hansen a par la suite indiquĂ© avoir ressenti que certains media avaient sur-rĂ©agi Ă  cette nouvelle[29] - [30]. En 2010, Hansen a publiĂ© un article intitulĂ© « L’Évolution de la TempĂ©rature Globale de Surface », dĂ©crivant les analyses des tempĂ©ratures globales actuelles[31].

Études sur les particules fines

La combustion incomplĂšte de biomasse intervenue lors d’incendies qu’a connus le parc Yellowstone en 1998 prĂšs de la Snake River a libĂ©rĂ© une grande quantitĂ© de particules fines de carbone dans l’atmosphĂšre.

Hansen a aussi contribuĂ© Ă  la comprĂ©hension de l’influence des particules fines (suies) sur le climat au niveau rĂ©gional. Ces derniĂšres dĂ©cennies, la Chine du Nord a subi plus de sĂ©cheresses que de coutume, tandis que la Chine du Sud a fait face Ă  plus de pluie en Ă©tĂ©, provoquant un plus grand nombre d’inondations. La Chine du Sud a vu ses tempĂ©ratures baisser, alors que les tempĂ©ratures globales ont augmentĂ©. Dans un article rĂ©digĂ© avec Menon et al., Hansen dĂ©montre, par le biais d’observations et de modĂ©lisations climatiques, que les particules fines de carbone rĂ©chauffent l’air, augmentent les phĂ©nomĂšnes de convection et de prĂ©cipitation, et conduisent Ă  un refroidissement de surface plus important que si les aĂ©rosols Ă©taient des sulfates[32].

Un an plus tard, Hansen s’associe Ă  Makiko Sato pour publier une Ă©tude sur les particules fines de carbone, en utilisant le rĂ©seau mondial de photomĂštres solaires AERONET. Bien que le positionnement des instruments AERONET ne donne pas accĂšs Ă  une estimation globale, il est suffisant pour valider l’impact des aĂ©rosols sur le climat. Les chercheurs ont montrĂ© que la plupart des Ă©tudes sous-estiment la quantitĂ© de particules fines de carbone, par un facteur au moins Ă©gal Ă  2[33]. Cela correspond Ă  une augmentation du phĂ©nomĂšne de forçage climatique d’environ W/m2, ce qui est partiellement compensĂ© par l’effet refroidissant des aĂ©rosols non absorbants[34].

Les estimations d’émissions de particules fines de carbone montrent une rapide augmentation en 1880 aprĂšs le dĂ©but de la rĂ©volution industrielle, avant une inflexion entre 1900-1950, Ă  la suite du vote des premiĂšres lois environnementales. La Chine et l’Inde ont rĂ©cemment vu leurs Ă©missions de particules fines de carbone augmenter du fait de leur rapide dĂ©veloppement[35]. Les Ă©missions du Royaume-Uni ont Ă©tĂ© estimĂ©es Ă  l’aide d’un rĂ©seau de stations qui mesurent la prĂ©sence de fumĂ©es noires et de dioxyde de soufre : les conclusions font Ă©tat d’une dĂ©croissance de la concentration de particules fines de carbone dans l’atmosphĂšre depuis le dĂ©but des annĂ©es soixante, date des premiĂšres mesures. De plus, ce dĂ©clin est plus marquĂ© que ne l’est celui de l’utilisation de carburants connus pour ĂȘtre Ă©metteur de particules fines. En 2007, un article a utilisĂ© le modĂšle climatique du GISS afin de dĂ©terminer l’origine des particules fines de carbone de l’Arctique. La plupart des aĂ©rosols en suspension au-dessus du continent Arctique proviennent de l’Asie du Sud. Des pays comme les États-Unis et la Russie contribuent moins Ă  ces Ă©missions que ce que l’on pensait auparavant[36].

Influence humaine sur le climat

Hansen a alertĂ© sur la vulnĂ©rabilitĂ© Ă  l’élĂ©vation du niveau de la mer de certaines rĂ©gions de basse altitude telles que la Floride (cf. photo), l’East Anglia, les Pays-Bas, les iles ocĂ©aniques et le Bangladesh[37].

La Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) est un traitĂ© environnemental international dont l’objectif est la stabilisation de la concentration des gaz Ă  effet de serre dans l’atmosphĂšre terrestre Ă  un niveau qui empĂȘcherait toute perturbation anthropique dangereuse pour le systĂšme climatique. En 2003, Hansen publie un article intitulĂ© « Peut-on dĂ©samorcer la bombe Ă  retardement du rĂ©chauffement climatique ? », dans lequel il soutient que les forçages climatiques anthropiques sont dĂ©sormais supĂ©rieurs aux forçages naturels et que ceci peut, Ă  long terme, entrainer des changements climatiques majeurs[38]. Il considĂšre Ă©galement la stabilitĂ© des calottes polaires du Groenland et de l’Antarctique comme un seuil de dangerositĂ© des perturbations climatiques anthropiques. Selon lui, « si stopper le rĂ©chauffement global requiert une coopĂ©ration internationale inĂ©dite et urgente, les actions Ă  mettre en Ɠuvre restent Ă  notre portĂ©e, et elles auraient par ailleurs des retombĂ©es positives pour la santĂ© humaine, l’agriculture, et l’environnement ». Hansen a dĂ©clarĂ©, lors d’une prĂ©sentation Ă  l’universitĂ© de l'Iowa en 2004, que des hauts fonctionnaires amĂ©ricains lui ont demandĂ© de ne pas expliquer en quoi une perturbation anthropique pouvait s’avĂ©rer dangereuse pour le climat, au motif que le sens du terme « dangereux » pouvait ne pas ĂȘtre compris, ni d’expliquer que l’humanitĂ© a dĂ©sormais effectivement un impact sur le climat. Il compara cette injonction Ă  un pacte avec la Diable : les aĂ©rosols atmosphĂ©riques prĂ©sentent des risques pour la santĂ© humaine, et nous devrions donc chercher Ă  en rĂ©duire les quantitĂ©s. Mais, ces mĂȘmes aĂ©rosols ayant par ailleurs un effet limitatif de l’effet de serre, nous augmenterions ainsi le rĂ©chauffement climatique engendrĂ© par les Ă©missions de CO2[39].

Hansen et ses coauteurs considĂšrent que la tempĂ©rature moyenne planĂ©taire constitue un indicateur fiable d’évaluation de la perturbation anthropique du systĂšme climatique et de sa dangerositĂ©. Ils indiquent deux autres Ă©lĂ©ments particuliĂšrement importants Ă  leurs yeux : l’élĂ©vation du niveau de la mer d’une part, et l’extinction d’espĂšces d’autre part. Hansen et ses coauteurs prĂ©sentent un premier scĂ©nario « business-as-usual » de prolongation des tendances passĂ©es, dans lequel les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre augmentent d’environ 2 % par an, ainsi qu’un scĂ©nario alternatif, dans lequel les concentrations atmosphĂ©riques de gaz Ă  effet de serre diminuent. Dans ce scĂ©nario alternatif, l’augmentation du niveau de la mer d’un mĂštre par siĂšcle a de graves consĂ©quences compte tenu de la densitĂ© de population des rĂ©gions cĂŽtiĂšres du globe. Ces consĂ©quences sont cependant dĂ©crites comme mineures en comparaison de ce qu’elles seraient dans le cadre du scĂ©nario « business-as-usual », qui induit une augmentation du niveau de la mer de 10 mĂštres par siĂšcle. La situation Ă  laquelle aboutit le scĂ©nario alternatif n’est certes pas satisfaisante, mais celle du scĂ©nario « business-as-usual » demeure bien pire[27].

Le concept de « dangereuse perturbation anthropique » a Ă©tĂ© clarifiĂ© par un article paru en 2007 dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics, dans lequel il est expliquĂ© qu’un rĂ©chauffement global d’un degrĂ© aurait de graves consĂ©quences pour l’humanitĂ©. ConsidĂ©rant qu’un doublement des concentrations de CO2 induirait un rĂ©chauffement de 3 °C, un scĂ©nario alternatif est prĂ©sentĂ©, dans lequel le rĂ©chauffement global serait maintenu sous la limite d’un rĂ©chauffement de 1 °C. Hansen et ses coauteurs en dĂ©duisent qu’une concentration atmosphĂ©rique en CO2 supĂ©rieure Ă  450 ppm doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme dangereuse, mais qu’une rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre autres que le CO2 nous autoriserait Ă  retarder la mise en Ɠuvre des nĂ©cessaires rĂ©ductions drastiques d’émissions de CO2. L’article indique Ă©galement que les forçages climatiques Ă  l’Ɠuvre en Arctique proviennent tout autant du CO2 que d’autres Ă©lĂ©ments. Enfin, l’article alerte sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©duire les Ă©missions de CO2 et d’empĂȘcher une dangereuse perturbation anthropique du climat[40].

DĂ©veloppement de modĂšles climatiques et simulations

Comparaison de la température moyenne de surface calculée pour 3 scénarios avec deux séries de données mesurées.

Wilhelm Bjerknes initia le dĂ©veloppement moderne du modĂšle de circulation gĂ©nĂ©rale au dĂ©but du XXe siĂšcle. La modĂ©lisation numĂ©rique progressa d’abord difficilement, en l’absence d’ordinateurs puis en raison de la lenteur des premiers modĂšles, ainsi qu’en raison du manque de donnĂ©es d’observation. Ce n’est qu’à partir des annĂ©es 1950 que les modĂšles numĂ©riques purent s’approcher de la rĂ©alitĂ©[41]. La premiĂšre contribution de Hansen Ă  la modĂ©lisation climatique intervint en 1974, avec la publication du modĂšle GISS. Lui et ses collĂšgues revendiquĂšrent que leur modĂšle Ă©tait capable de simuler les principales caractĂ©ristiques de la pression Ă  la surface de la mer et des isobares 500 mbar dans l’Atlantique Nord[42].

Dans une publication de 1981 dans la revue Science, Hansen et d’autres scientifiques du Goddard Institute for Space Studies concluent que l’accumulation de dioxyde de carbone dans l’atmosphĂšre va conduire Ă  un rĂ©chauffement plus rapide que prĂ©cĂ©demment annoncĂ©. Ils s’appuient sur un modĂšle radio-convectif Ă  une dimension, qui permet de dĂ©terminer la tempĂ©rature en fonction de l’altitude. Ils notent que ce modĂšle unidimensionnel produit des rĂ©sultats comparables Ă  ceux des modĂšles tridimensionnels plus complexes, et qu’il permet de simuler les mĂ©canismes et rĂ©troactions climatiques Ă©lĂ©mentaires[43]. Hansen annonce dĂšs cette Ă©poque que l’élĂ©vation des tempĂ©ratures sera objectivement observable dĂšs les annĂ©es 1990, c’est-Ă -dire bien plus tĂŽt qu’annoncĂ© par d’autres travaux de recherche. Il prĂ©dit Ă©galement qu’il sera difficile de convaincre les dirigeants politiques et le public de la nĂ©cessitĂ© de rĂ©agir[44].

Au dĂ©but des annĂ©es 1980, l’augmentation de la capacitĂ© de calcul des ordinateurs ainsi que l’amĂ©lioration des modĂšles climatiques permettent d’étendre les expĂ©riences scientifiques. Les modĂšles prennent dĂ©sormais en compte de nouveaux phĂ©nomĂšnes physiques, comme la convection, l’amplitude quotidienne de tempĂ©rature, ou l’épaisseur du manteau neigeux. Les progrĂšs scientifiques, notamment en informatique et en physique, permettent de faire fonctionner le modĂšle GISS sur une pĂ©riode de cinq ans. La plus petite maille spatiale du modĂšle est de 1 000 km, et aboutissent Ă  des simulations considĂ©rĂ©es comme raisonnablement fiables[45].

La premiĂšre simulation obtenue Ă  partir d’un modĂšle de circulation globale et publiĂ©e par Hansen intervient en 1988, l’annĂ©e de sa fameuse audition par le CongrĂšs des États-Unis.[[46] La deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration du modĂšle GISS est utilisĂ©e pour Ă©valuer l’évolution de la tempĂ©rature moyenne de surface en fonction de diffĂ©rents scĂ©narios d’émissions futures de gaz Ă  effet de serre. Hansen conclut que le constat d’un rĂ©chauffement global deviendra Ă©vident au cours des quelques dĂ©cennies suivantes, avec des tempĂ©ratures au moins aussi Ă©levĂ©es que durant la derniĂšre pĂ©riode interglaciaire. Une augmentation durable de la tempĂ©rature 0,4 °C au-dessus de la moyenne des annĂ©es 1950-1980 serait pour lui le signe accablant et dĂ©finitif de la responsabilitĂ© humaine dans le rĂ©chauffement climatique[47]. L'opinion reste sceptique. L'annĂ©e suivante, la revue Science publie un article intitulĂ© : « Effet de serre : Hansen contre le reste du monde ». En , deux organismes de l'ONU chargĂ©s du climat et de l'environnement crĂ©ent un centre d'expertise destinĂ© Ă  collecter la littĂ©rature scientifique sur les changements climatiques en vue d'Ă©clairer les responsables politiques; ce Groupe d'experts intergouvernemental sur l'Ă©volution du climat, le GIEC, validera les thĂ©ories avancĂ©es par Hansen[48].

Audition de James Hansen devant le Congrùs des États-Unis le [49].

En 2006, Hansen et ses collĂšgues comparent les donnĂ©es d’observation avec les projections faites par Hansen lui-mĂȘme lors de son audition de 1988 devant le CongrĂšs. Le scĂ©nario intermĂ©diaire Ă©tait considĂ©rĂ© comme Ă©tant le plus probable, et ils notent que c’est de ce scĂ©nario que le forçage constatĂ© des gaz Ă  effet de serre a jusqu’ici Ă©tĂ© le plus proche. Ce scĂ©nario tenait compte, dans ses projections, des effets de trois Ă©ruptions volcaniques en 50 ans, dont l’une en 1995 ; l’éruption du Pinatubo eut en fait lieu en 1991. Hansen et ses collĂšgues constatĂšrent que le rĂ©chauffement observĂ© Ă©tait Ă©quivalent Ă  celui de deux des trois scĂ©narios. Les taux d’élĂ©vation de la tempĂ©rature des deux modĂšles les plus prudents sont sensiblement les mĂȘmes jusqu’en 2000, et ils ne furent pas en mesure de fournir une Ă©valuation prĂ©cise du modĂšle. Ils montrĂšrent en revanche que la concordance entre les observations et le scĂ©nario intermĂ©diaire Ă©tait fortuite, la sensibilitĂ© climatique qui avait Ă©tĂ© modĂ©lisĂ©e Ă©tant supĂ©rieure aux derniĂšres estimations disponibles[27].

Un an plus tard, Hansen se joignit Ă  Rahmstorf et ses collĂšgues afin de comparer les prĂ©visions climatiques aux observations. Ce travail, menĂ© de 1990 Ă  , portent sur des modĂšles physiques construits indĂ©pendamment des observations effectuĂ©es aprĂšs 1990. Il montre que la rĂ©ponse du systĂšme climatique aux perturbations anthropiques pourrait ĂȘtre plus rapide que prĂ©vu par les modĂšles antĂ©rieurs Ă  1990. Rahmstorf et ses coauteurs remarquent notamment que le niveau de la mer s’élĂšve Ă  une vitesse situĂ©e dans la fourchette haute des prĂ©visions du GIEC, principalement en raison de la dilatation thermique des ocĂ©ans, et non pas de la fonte du Groenland ou de la calotte polaire de l’Antarctique[50].

À la suite du lancement d’un satellite capable de mesurer les tempĂ©ratures terrestres, Roy Spencer et John Christy publient en 1990 la premiĂšre version de leurs mesures de tempĂ©rature par satellite. À l’inverse des modĂšles climatiques et des mesures de surface, leurs rĂ©sultats montrent dans un premier temps un refroidissement de la troposphĂšre[51]. En 1998, Wentz et Schabel concluent cependant que la dĂ©rive orbitale du satellite faussait la tempĂ©rature mesurĂ©e[52]. Hansen compare alors les tempĂ©ratures corrigĂ©es de la troposphĂšre avec les rĂ©sultats du modĂšle publiĂ© par le Goddard Institute for Space Studies (GISS), et arrive Ă  la conclusion que le modĂšle est en adĂ©quation avec les observations. Notant que les donnĂ©es de tempĂ©rature issues des estimations du satellite Ă©taient le dernier argument opposĂ© Ă  ses travaux par les climatosceptiques, il estime que la correction de ces donnĂ©es doit se traduire, dans le cadre du dĂ©bat scientifique, par le passage d’une discussion sur la rĂ©alitĂ© du rĂ©chauffement climatique Ă  une discussion dĂ©sormais axĂ©e sur sa vitesse de progression et sur les mesures Ă  prendre Ă  son sujet[53].

Hansen a poursuivi le dĂ©veloppement et l’analyse de modĂšles climatiques. Il a par exemple aidĂ© Ă  observer les Ă©volutions dĂ©cennales de la hauteur de la tropopause, qui pourrait ĂȘtre un outil utile pour dĂ©terminer « l’empreinte » humaine sur le climat[54]. Au , la version en cours du modĂšle GISS Ă©tait le modĂšle E. Cette version comporte des amĂ©liorations dans de nombreux domaines, tels que les vents d’altitude, la hauteur des nuages, et les prĂ©cipitations. Le modĂšle rencontre cependant toujours des difficultĂ©s concernant les rĂ©gions de stratocumulus maritimes[55]. Une publication ultĂ©rieure a montrĂ© que les principaux problĂšmes du modĂšle concernaient une variabilitĂ© de type « ENSO » trop faible, et une modĂ©lisation insuffisante de la banquise, dont rĂ©sulte une quantitĂ© de glace trop faible dans l’HĂ©misphĂšre Sud, et trop importante dans l’HĂ©misphĂšre Nord[56].

Forçages, rétroactions et sensibilité climatiques

Estimation des forçages climatiques entre 1850 et 2000

En l’an 2000, Hansen a publiĂ© un article intitulĂ© « RĂ©chauffement climatique au vingtiĂšme siĂšcle : un scĂ©nario alternatif » dans lequel il prĂ©sentait une approche plus optimiste du changement climatique, mettant en avant les gaz autres que le CO2 ainsi que les suies Ă  court terme, laissant plus de temps pour rĂ©duire les Ă©missions liĂ©es aux combustibles fossiles[57]. Il y pointe le fait que le rĂ©chauffement net observĂ© jusqu’ici est approximativement le mĂȘme que celui dĂ» aux seuls gaz autres que le CO2. Cela s’explique par le fait que le rĂ©chauffement dĂ» au CO2 est diminuĂ© par l’effet refroidissant des aĂ©rosols qui sont Ă©mis lors de la combustion d’énergies fossiles et par le fait que, au moment de l’étude, les gaz autres que le CO2, pris tous ensemble, reprĂ©sentaient environ 50 % du rĂ©chauffement dĂ» aux Ă©missions anthropiques de gaz Ă  effet de serre.
Dans un article publiĂ© en 2007, Hansen traite du risque d’« effets rĂ©troactifs rapides » dus Ă  la fonte de la calotte glaciaire, par analyse de donnĂ©es palĂ©oclimatiques[58]. George Monbiot en fait le compte-rendu suivant : « le GIEC prĂ©voit une Ă©lĂ©vation du niveau de la mer pouvant aller jusqu’à 59 centimĂštres au cours du siĂšcle actuel[59]. Dans son article, Hansen rĂ©torque que la fonte lente de la calotte glaciaire prise en compte par le GIEC n’est pas confirmĂ©e par les donnĂ©es expĂ©rimentales. Les relevĂ©s gĂ©ologiques suggĂšrent qu’au niveau des pĂŽles, la glace ne fond pas d’une maniĂšre progressive et linĂ©aire, mais passe brutalement d’un Ă©tat physique Ă  un autre. Lorsque les tempĂ©ratures sont passĂ©es 2 Ă  3 °C au-dessus de leur niveau actuel il y a 3,5 millions d’annĂ©es, le niveau de la mer ne s’est pas Ă©levĂ© de 59 centimĂštres mais de 25 mĂštres. La rĂ©ponse de la glace aux changements de tempĂ©ratures a Ă©tĂ© immĂ©diate. »[60]

Hansen insiste sur les incertitudes entourant ces prĂ©dictions. « Il est difficile de prĂ©dire l’instant de basculement dans le cas de problĂšmes non linĂ©aires de cette sorte
 Un temps de rĂ©ponse de la calotte glaciaire de l’ordre de plusieurs siĂšcles semble raisonnable, et on ne peut pas exclure des bouleversements Ă  l’horizon de quelques dĂ©cennies, une fois qu’on entre dans une phase de fonte massive de la surface. »[58] Il en conclut que « l’état actuel des connaissances ne permet pas d’évaluer de façon satisfaisante le degrĂ© de dangerositĂ© des [Ă©missions de gaz Ă  effet de serre] anthropiques. Cependant, il est beaucoup moins Ă©levĂ© que ce qui a Ă©tĂ© communĂ©ment admis jusqu’à prĂ©sent. Si nous n’avons pas encore franchi la ligne rouge, l’infrastructure Ă©nergĂ©tique en place nous amĂšnera inĂ©vitablement Ă  la franchir d’ici quelques dĂ©cennies. »[58]

En 2013 Hansen a publiĂ© un article intitulĂ© « SensibilitĂ© climatique, niveau de la mer et dioxyde de carbone atmosphĂ©rique », dans lequel il estime que la sensibilitĂ© climatique est de l’ordre de 3 °C +/- 1 °C sur la base de donnĂ©es palĂ©o-climatiques du PlĂ©istocĂšne. L’article arrive par ailleurs Ă  la conclusion que la combustion de toutes les Ă©nergies fossiles « rendrait la plus grande partie de la planĂšte inhabitable pour l’humanitĂ©. »[61]

Analyse des causes du changement climatique

"La premiĂšre chose que les gens devrait faire c’est d’user des leviers de la dĂ©mocratie. Ce qui fruste les gens, moi y compris, c’est que l’action dĂ©mocratique a un effet sur les Ă©lections mais tout qu’on obtient ensuite de la part des responsables politiques c’est du green-washing."

James Hansen (mars 2009)[62]

Hansen fait remarquer que ce qui compte pour Ă©tablir ce qui est responsable du changement climatique, c’est l’effet des Ă©missions cumulĂ©es de gaz Ă  effet de serre dans l’atmosphĂšre et non celui des Ă©missions actuelles. À cette aune, le Royaume-Uni reste le principal responsable, suivi par les États-Unis et l’Allemagne, en dĂ©pit du fait que leurs Ă©missions actuelles sont plus faibles que celles de la Chine[63].

En ce qui concerne les politiques publiques, la critique de Hansen se concentre sur ce qu’il considĂšre comme des tentatives de dĂ©sinformation concernant les problĂ©matiques de changement climatique. Il s’en prend plus particuliĂšrement aux campagnes de communication du Competitive Enterprise Institute et leur slogan « le dioxyde de carbone, pour eux c’est une source de pollution, pour nous c’est la source de la vie »[64] ainsi qu’aux hommes politiques qui acceptent de l’argent des lobbies de l’industrie des Ă©nergies fossiles et font passer le changement climatique pour un « immense canular »[65]. Il affirme aussi que les changements nĂ©cessaires Ă  la limitation du rĂ©chauffement climatique ne demandent pas de si grands sacrifices ou de baisse de qualitĂ© de vie, mais s’accompagneront en revanche d’effets bĂ©nĂ©fiques sur la qualitĂ© de l’air et de l’eau, et le dĂ©veloppement d’industries de haute technologie[66]. Il a critiquĂ© aussi bien les positions de l’administration Clinton que celles de l’administration George W. Bush sur le changement climatique[67]. Concernant les effets potentiels du changement climatique, Hansen a dĂ©clarĂ© dans une interview donnĂ©e en : « nous ne pouvons pas nous permettre de repousser plus longtemps le changement. Nous devons trouver une nouvelle façon d’avancer au sein de cette nouvelle administration. Nous n’avons plus que 4 ans pour faire en sorte qu’Obama se pose en exemple au reste du monde. L’AmĂ©rique doit ouvrir la voie. »[68]

Engagement militant autour du changement climatique

Critique de l’industrie du charbon

Hansen s’est montrĂ© particuliĂšrement critique envers l’industrie du charbon, affirmant que le charbon est le principal contributeur aux Ă©missions anthropiques de dioxyde de carbone dans l’atmosphĂšre[69]. Il reconnaĂźt volontiers qu’une molĂ©cule de CO2 Ă©mise par la combustion du charbon a le mĂȘme effet qu’une molĂ©cule Ă©mise par la combustion de pĂ©trole. La diffĂ©rence rĂ©side dans la provenance du combustible. La plus grande partie du pĂ©trole provient de Russie et d’Arabie Saoudite et quelle que soit l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des voitures, le pĂ©trole sera en fin de compte brĂ»lĂ© et le CO2 Ă©mis. Lors d’une audition devant l’Iowa Utilities Board en 2007, il a dĂ©clarĂ© que les États-Unis possĂšdent d’importes rĂ©serves de charbon, ce qui en fait une ressource Ă  la main de la classe politique amĂ©ricaine, contrairement au pĂ©trole qui est contrĂŽlĂ© par d’autres pays[69]. Il a appelĂ© Ă  sortir complĂštement de l’électricitĂ© au charbon d’ici Ă  2030[70].

Lors de son audition devant l’Iowa Utilities Board en 2007, Hansen a comparĂ© les trains de charbon Ă  des « trains de la mort [
] Ă©galant dans l’horreur les wagons de marchandises Ă  destination des crĂ©matoriums, rempli d’espĂšces incommensurablement prĂ©cieuses »[71]. La National Mining Association a rĂ©agi en dĂ©nonçant une « banalisation des souffrances subies par des millions de personnes » et « une perte de crĂ©dibilitĂ© »[72] - [73]. PrĂ©tendument en rĂ©ponse Ă  la rĂ©action de « plusieurs personnes » et de « trois de ses collĂšgues scientifiques », Hansen dĂ©clara qu’il ne voulait certainement pas banaliser les souffrances des familles qui ont perdu des proches lors de la Shoah et il s’excusa, en regrettant que ses propos aient pu blesser certains de ses lecteurs[74].

Mines de charbon Ă  ciel ouvert

James Hansen arrĂȘtĂ© lors d’une manifestation devant la Maison-Blanche le 29 aoĂ»t 2011.

Le , James Hansen, ainsi que 30 autres manifestants dont l’actrice Daryl Hannah, ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s pour obstruction aux forces de l’ordre et perturbation de la circulation, lors d’une manifestation sur une mine Ă  ciel ouvert utilisant la technique de « rasage de montagne » (moutain-top removal) du ComtĂ© de Raleigh, en Virginie Occidentale[75]. Les manifestants ont tentĂ© de pĂ©nĂ©trer sur le site de la Massey Energy Company mais ont Ă©tĂ© bloquĂ©s par une foule de plusieurs centaines de mineurs de charbon et de leurs soutiens[76]. Hansen dĂ©clara que la technique de « rasage de montagne » « n’assurait qu’une toute petite partie de notre approvisionnement Ă©nergĂ©tique » et « devrait ĂȘtre abandonnĂ©e »[77]. Hansen exhorta le PrĂ©sident Obama Ă  mettre un terme Ă  cette technique de « rasage de montagne »[78].

Hansen et une centaine d’autres personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s en devant la Maison-Blanche Ă  Washington, alors qu’ils rĂ©clamaient une interdiction de la technique de « rasage de montagne » ainsi que des mines Ă  ciel ouvert[79] - [80].

Marchés de quotas carbone

En 2009 Hansen se positionna contre le systÚme de « cap and trade », proposant à la place une taxe carbone progressive à assiette carbone sur le pétrole, le gaz et le charbon, avec redistribution intégrale des recettes de cette taxe équitablement entre tous les citoyens, ainsi que le propose le Citizens Climate Lobby (CCL). Il a pris position en faveur des travaux du CCL à de nombreuses reprises[81] - [82] - [83] - [84] - [85].

Retraite de la NASA

Hansen a pris sa retraite de la NASA en avril 2013 aprĂšs 46 ans au service de l’État, dĂ©clarant qu’il souhaitait jouer un rĂŽle plus actif d’un point de vue politique et juridique pour limiter les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre[86]. Il a aussi dĂ©clarĂ© que tant qu’il Ă©tait son employĂ©, il ne pouvait pas poursuivre l’État devant les tribunaux. Le mĂȘme mois, le National Center for Science Education, une organisation connue pour son engagement en faveur de l’enseignement des thĂ©ories de l’évolution dans les cours de sciences aux États-Unis, a nommĂ© Hansen comme conseiller pour Ă©tendre son domaine d’activitĂ©s Ă  l’enseignement du changement climatique[87].

Oléoduc Keystone

En le ministre canadien des Ressources naturelles Joe Oliver Ă©tait Ă  Washington pour promouvoir l’accord sur l’extension de l’olĂ©oduc Keystone, censĂ© permettre le transport de davantage de pĂ©trole brut de synthĂšse depuis les sables bitumineux de l’Athabasca au Canada jusqu’au golfe du Mexique[88]. Dans une interview sur la chaĂźne CBC, Hansen se positionna trĂšs fermement contre l’utilisation de ces combustibles fossiles non conventionnels. D’aprĂšs le GIEC et d’autres organisations de l’énergie, « il y a plus de deux fois plus de carbone dans le pĂ©trole de sables bitumineux » que dans le pĂ©trole conventionnel. D’aprĂšs Hansen, le charbon, les sables bitumineux et les huiles de schiste ne devraient pas ĂȘtre utilisĂ©s comme source d’énergie, Ă  cause de leurs Ă©missions carbone, et l’achĂšvement de l’olĂ©oduc Keystone aurait pour consĂ©quence d’augmenter l’extraction de pĂ©trole de sables bitumineux. Il explique qu’il est possible que les effets du changement climatique ne se manifestent que dans un futur assez lointain : « Il ne s’agit pas d’un cas oĂč vous Ă©mettez quelque chose et vous voyez immĂ©diatement son effet. Nous commençons Ă  voir les premiers effets mais les effets les plus importants interviendront dans les prochaines dĂ©cennies, lĂ -dessus la science ne laisse pas de doute
 Les effets se manifestent lentement Ă  cause de l’inertie du systĂšme climatique. Cela prend des dĂ©cennies voire des siĂšcles avant de voir l’ensemble des effets. Mais nous savons que la derniĂšre fois que le monde a Ă©tĂ© plus chaud de 2 °C, la mer Ă©tait 6 mĂštres au-dessus de son niveau actuel »[89]. Hansen exhorta le PrĂ©sident Obama Ă  refuser le projet de prolongement de l’olĂ©oduc Keystone[88]. Le Hansen a de nouveau Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© devant la Maison-Blanche, de mĂȘme que Daryl Hannah et Robert F. Kennedy Junior, lors d’une nouvelle manifestation contre le projet de prolongement de l’olĂ©oduc Keystone[90].

Propositions de solutions

RĂ©cemment, Hansen a apportĂ© son soutien au systĂšme de taxe carbone dit « fee and dividend » qui a la particularitĂ© de ne pas avoir d’impact sur les revenus et de permettre de donner un prix au carbone tout en redistribuant Ă©quitablement l’argent prĂ©levĂ© sur l’industrie des combustibles fossiles Ă  chaque rĂ©sident fiscal du pays. Dans une interview Ă  la chaĂźne CBC, le , Hansen affirmait : « La solution [au changement climatique] doit nĂ©cessairement venir d’un prix du carbone plus Ă©levĂ©, ce qui rendrait des combustibles vraiment polluants comme les sables bitumineux trĂšs rapidement inexploitables. Leur exploitation n’a aucun sens, si l’on se place dans une perspective Ă©conomique globale. Si l’on pouvait simplement mettre un prix sur le carbone, on taxerait les entreprises exploitant les combustibles fossiles Ă  la source (les mines du pays et les ports de dĂ©chargement) et on redistribuerait cet argent au peuple, Ă©quitablement entre chaque rĂ©sident lĂ©gal, on ferait ainsi la vĂ©ritĂ© sur les prix. C’est ce dont l’économie a besoin pour ĂȘtre plus efficace. Actuellement, les coĂ»ts externes dus aux combustibles fossiles sont entiĂšrement supportĂ©s par la collectivitĂ©. Si votre enfant devient asthmatique, vous payez, mais l’entreprise exploitant les combustibles fossiles, elle, ne paye pas un centime. Il faut absolument rendre ce systĂšme plus honnĂȘte. »[91]

Fin 2008, Hansen proposa cinq prioritĂ©s Ă  adopter par le PrĂ©sident Obama pour « rĂ©soudre les problĂšmes de l’énergie et du climat, tout en stimulant l’économie » : utilisation efficace de l’énergie, Ă©nergies renouvelables, smart-grids, rĂ©acteurs nuclĂ©aires de 4e gĂ©nĂ©ration, et capture et stockage du carbone. Vis-Ă -vis du nuclĂ©aire, il exprima son dĂ©saccord avec le projet d’enfouissement des dĂ©chets nuclĂ©aires de Yucca Mountain, affirmant que les 25 milliards de dollars de surplus du Nuclear Waste Fund « devraient plutĂŽt servir Ă  dĂ©velopper des rĂ©acteurs rapides qui brĂ»lent les dĂ©chets nuclĂ©aires, et des rĂ©acteurs au thorium, pour Ă©viter la fabrication de nouveaux dĂ©chets Ă  trĂšs haute activitĂ© »[84].

En 2009, Hansen Ă©crivit une lettre ouverte au PrĂ©sident Barack Obama, oĂč il dĂ©fendait la mise en place d’un « moratoire et un arrĂȘt des centrales Ă  charbon sans capture ni stockage de CO2 »[81]. De mĂȘme, dans son premier livre Storms of My Grandchildren, le premier principe de sa Declaration of Stewardship consiste en la crĂ©ation d’un « moratoire sur les centrales Ă  charbon sans capture ni stockage de CO2 »[92].

En , James Hansen co-Ă©crivait dans Environmental Science & Technologie un article intitulĂ© « Le nombre de dĂ©cĂšs et d’émissions de GES que le nuclĂ©aire historique et futur permettent et permettront d’éviter ». L’article examinait les niveaux de mortalitĂ© par unitĂ© d’énergie Ă©lectrique produite par les combustibles fossiles (charbon et gaz naturel), et par les combustibles nuclĂ©aires. Hansen estimait qu’environ 1,8 million de vies avaient Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©es au niveau mondial, entre 1971 et 2009, grĂące Ă  l’utilisation de l’énergie nuclĂ©aire au lieu des combustibles fossiles. Il concluait aussi que l’émission de quelque 64 milliards de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone a Ă©tĂ© Ă©vitĂ©e par l’utilisation de l’énergie nuclĂ©aire entre 1971 et 2009. Se projetant cette fois dans le futur, il a enfin estimĂ© qu’entre 2010 et 2050, le nuclĂ©aire pourrait permettre d’économiser l’émission d’entre 80 et 240 milliards de tonnes de CO2[93].

Cet article fit l’objet de plusieurs critiques, de la part notamment de personnalitĂ©s historiquement opposĂ©es Ă  l’énergie nuclĂ©aire, et qui prĂ©fĂ©raient d’autres technologies bas-carbone, notamment Benjamin Sovacool et Mark Z. Jacobson[94]. Hansen et ses co-auteurs initiaux rĂ©pondirent aux critiques notamment en arguant que les donnĂ©es sur lesquelles se basaient leurs dĂ©tracteurs « manquaient de crĂ©dibilitĂ© »[95].

En 2013, Ă©paulĂ© par trois autres experts de premier plan, Hansen co-Ă©crit une lettre ouverte aux dĂ©cideurs politiques, concluant que « le maintien de l’opposition Ă  l’énergie nuclĂ©aire affaiblit les capacitĂ©s de l’humanitĂ© Ă  contrer un changement climatique dangereux »[96].

Distinctions et récompenses

En 1996, Hansen a Ă©tĂ© Ă©lu Ă  l'AcadĂ©mie nationale des sciences pour ses travaux sur l’atmosphĂšre, les modĂšles climatiques et l’analyse des Ă©volutions du climat [97] En 2001, il a reçu le Heinz Award en environnement (dotĂ© de 250 000 dollars) pour ses recherches sur le rĂ©chauffement climatique[98]. En 2006, il a Ă©tĂ© sur la liste des 100 personnes les plus influentes du Time. Toujours en 2006, l'Association amĂ©ricaine pour l'avancement des sciences (AAAS) a nominĂ© James Hansen pour le « prix pour la libertĂ© et la responsabilitĂ© scientifique ». L’AAAS a mis en avant « son combat courageux et dĂ©terminĂ© en faveur de la responsabilitĂ© des scientifiques en termes de communication ouverte et honnĂȘte de leurs opinions et de leurs dĂ©couvertes scientifiques sur des questions d'importance publique »[99].

En 2007, Hansen a partagĂ© le prix Dan-David d’un million de dollars pour « ses rĂ©alisations exceptionnelles ayant un impact scientifique, technologique, culturel ou social sur notre monde ». En 2008, il a reçu le Common Wealth Award of Distinguished Service de la Banque PNC pour ses « rĂ©alisations exceptionnelles » dans le domaine scientifique. À la fin de 2008, Hansen a Ă©tĂ© nommĂ© par EarthSky Communications et un panel de 600 scientifiques « meilleur communicant scientifique de l'annĂ©e ». Il a Ă©tĂ© distinguĂ© comme « autoritĂ© capable d’un grand franc-parler sur le changement climatique » qui avait « le mieux communiquĂ© auprĂšs du public sur des problĂšmes scientifiques vitaux au cours de l’annĂ©e 2008 »[100].

En 2009, Hansen a reçu la médaille Carl-Gustaf-Rossby[100], la plus haute distinction décernée par l'American Meteorological Society, pour ses « contributions remarquables à la modélisation du climat, la compréhension des forçages et de la sensibilité climatique, et pour sa communication claire de la science du climat dans la sphÚre publique »[101].

Hansen a remportĂ© en 2010 le Sophie Prize, crĂ©Ă© en 1997 par le NorvĂ©gien Jostein Gaarder, l'auteur du roman best-seller « Le Monde de Sophie »[102], pour son « rĂŽle-clĂ© dans le dĂ©veloppement de notre comprĂ©hension du changement climatique induit par l'homme ». Le magazine Foreign Policy a retenu Hansen dans son Top 100 des intellectuels de l’annĂ©e 2012 pour avoir « sonnĂ© l'alarme sur le changement climatique, depuis trĂšs tĂŽt et Ă  de multiples reprises »[103].

En , Hansen a reçu le Stephan H. Schneider Award du Commonwealth Club of California pour son excellente communication scientifique à propos du climat lors d'une cérémonie à San Francisco[104].

Le , Hansen a reçu le Joseph Priestley Award au Dickinson College de Carlisle, en Pennsylvanie « ... pour son travail qui a fait progresser notre comprĂ©hension du changement climatique, [
] et pour son leadership dans la promotion de la comprĂ©hension par le public des questions climatiques et du passage de la connaissance Ă  l'action en termes de politique climatique ». Le mĂȘme jour, il a donnĂ© une confĂ©rence intitulĂ©e « Arrestations Ă  la Maison Blanche et crise climatique », au Anita Tuvin Schlechter Auditorium sur le campus de l'universitĂ©[105].

Polémiques

Pressions politiques au sein de la NASA

En 2007, Hansen affirme que des administrateurs de la NASA ont cherchĂ©, en 2005, Ă  peser sur ses prises de position publiques relatives aux causes du changement climatique[106] - [107]. Hansen indique notamment que l’équipe chargĂ©e des relations publiques de la NASA reçut pour consigne de surveiller ses dĂ©clarations publiques et interviews, Ă  la suite de la confĂ©rence qu’il donna en devant l’American Geophysical Union Ă  San Francisco. La NASA rĂ©pondit qu’en exigeant de ses employĂ©s qu’ils coordonnent toutes leurs dĂ©clarations, sans exception, par le biais du dĂ©partement des affaires publiques, elle ne faisait qu’appliquer des procĂ©dures standards pour une agence fĂ©dĂ©rale[108]. Deux ans aprĂšs que Hansen et d’autres membres de l’agence aient fait Ă©tat de situations d’ingĂ©rence politique dans des questions scientifiques, l’information est confirmĂ©e par l’inspecteur gĂ©nĂ©ral de la NASA qui dĂ©clare que le dĂ©partement des relations publiques a « limitĂ©, Ă©cartĂ© ou dĂ©naturĂ© des connaissances scientifiques rendues publiques dans le domaine du changement climatique »[109].

En , dans l’émission d’investigation amĂ©ricaine 60 Minutes, Hansen dĂ©clare que durant la prĂ©sidence de George W. Bush, des revues de presse prĂ©sentant une version attĂ©nuĂ©e des risques induits par le changement climatique ont Ă©tĂ© produites et transmises par la Maison Blanche Ă  des agences fĂ©dĂ©rales[67]. Il indique Ă©galement qu’il ne peut s’exprimer librement sur ces sujets qu’au risque de reprĂ©sailles menĂ©es par d’autres membres de l’administration Bush, et qu’il n’avait jamais eu Ă  subir, de toute sa carriĂšre, de telles restrictions dans sa communication envers le grand public[67].

Appels Ă  poursuivre les patrons de l’industrie Ă©nergĂ©tique en justice

En 2008, dans une tribune et deux interviews donnĂ©es Ă  ABC News et au Guardian, Hansen appelle Ă  poursuivre en justice pour « crimes contre l’humanitĂ© et la nature » les cadres dirigeants d’entreprises d’exploitation d’hydrocarbures fossiles, notamment ceux d’ExxonMobil et de Peabody Coal. Il fonde cet appel sur le fait que ces entreprises ont selon lui activement participĂ© Ă  une vaste campagne de dĂ©sinformation sur le rĂ©chauffement climatique, Ă  l’instar de l’industrie du tabac qui a tentĂ© de cacher le lien entre la cigarette et le cancer[110] - [111] - [112].

Arrestations lors de manifestations

Entre aoĂ»t et , Hansen et 1 251 autres militants sont arrĂȘtĂ©s lors de manifestations devant la Maison Blanche. Hansen demandait au prĂ©sident Obama de rejeter le projet d’extension d’olĂ©oduc Keystone XL destinĂ© Ă  permettre le transport de sables bitumineux d’Athabasca, au Canada, jusqu’au Golfe du Mexique[88]. Le , Hansen est de nouveau arrĂȘtĂ©, avec Daryl Hannah et Robert F. Kennedy, Jr., lors d’un autre rassemblement devant la Maison Blanche contre ce mĂȘme projet d’extension de l’olĂ©oduc Keystone[90].

Critiques

En , Andrew Freedman Ă©crit dans le Washington Post que l'American Meteorological Society a commis une erreur en attribuant sa plus haute distinction, la MĂ©daille Carl-Gustaf-Rossby, Ă  James Hansen : « Ses travaux scientifiques ne sont pas en cause
 Ce qui pose question, c’est plutĂŽt la reconnaissance par l'American Meteorological Society de sa campagne de communication autour du changement climatique. »[113] Ancien membre de l'American Meteorological Society, sceptique quant Ă  la responsabilitĂ© humaine du changement climatique, Joseph D’Aleo critique Ă©galement l’attribution de cette rĂ©compense Ă  Hansen[114].

Toujours en 2009, le physicien Freeman Dyson se montre lui aussi critique quant Ă  l’activisme de Hansen autour du changement climatique : « Le vrai responsable de cette surestimation du rĂ©chauffement global, c’est Jim Hansen. Il exagĂšre toujours tous les dangers
 La science de Hansen a virĂ© Ă  l’idĂ©ologie»[115]. Hansen rĂ©pond que, si Dyson « veut s’aventurer dans quelque chose aux consĂ©quences importantes pour l’humanitĂ© et les autres formes de vie sur Terre, il devrait d’abord se mettre au travail »[115] Dans une interview, Dyson explique que son diffĂ©rend avec Hansen a Ă©tĂ© exagĂ©rĂ© par le New York Times, affirmant que Hansen et lui sont « amis, mais qu’ils ne sont pas d’accord sur tout »[116].

AprĂšs l’arrestation de Hansen en 2009 dans l’état de Virginie Occidentale, le journaliste du New York Times Andrew Revkin Ă©crit : « Dr. Hansen est allĂ© bien au-delĂ  de son rĂŽle de scientifique, et notamment de scientifique employĂ© par le gouvernement, dans le dĂ©bat sur la politique environnementale »[77].

En , la journaliste du New Yorker Elizabeth Kolbert Ă©crit que Hansen est « de plus en plus isolĂ© parmi les activistes climatiques »[117] Eileen Claussen, prĂ©sidente du Pew Center on Global Climate Change, dĂ©clare : « je considĂšre que Jim Hansen, en tant que scientifique, est un hĂ©ros
 Mais j’aimerais qu’il s’en tienne Ă  ce en quoi il s’y connaĂźt. Car je ne pense pas qu’il ait une idĂ©e rĂ©aliste de ce qui est politiquement possible, ou de ce que serait la meilleure politique pour traiter ces problĂšmes »[117]

En , la question est de savoir si Hansen joue toujours un rĂŽle dans le dĂ©bat climatique, selon Christa Marshall, journaliste climat du New York Times. Elle relĂšve qu’ « en s’en prenant sĂ©vĂšrement au systĂšme de quotas du prĂ©sident Obama, il a irritĂ© beaucoup de ses anciens alliĂ©s »[118]. « La droite adore ce qu’il fait », ajoute Joseph Romm, un ancien collĂšgue du think-tank Center for American Progress[118]. Hansen rĂ©pond qu’il lui semble nĂ©cessaire qu’il s’exprime, dans la mesure oĂč ils sont peu nombreux Ă  ĂȘtre en mesure, comme lui, d’expliquer les liens entre politiques publiques et modĂšles climatiques. Et il ajoute qu’« il faut simplement dire ce qui vous semble juste »[118].

Références

  1. Kerr, « Hansen vs. The World on the Greenhouse Threat: Scientists like the attention the greenhouse effect is getting on Capitol Hill, but they shun the reputedly unscientific way their colleague James Hansen went about getting that attention », Science, vol. 244, no 4908,‎ , p. 1041-3 (PMID 17741038, DOI 10.1126/science.244.4908.1041)
  2. J. Rockström, W. Steffen, K. Noone, Å. Persson, F. S. Chapin Fs, E. F. Lambin, T. M. Lenton, M. Scheffer, C. Folke, H. J. Schellnhuber, B. R. Nykvist, C. A. De Wit, T. Hughes, S. Van Der Leeuw, H. Rodhe, S. Sörlin, P. K. Snyder, R. Costanza, U. Svedin, M. Falkenmark, L. Karlberg, R. W. Corell, V. J. Fabry, J. Hansen, B. Walker, D. Liverman, K. Richardson, P. Crutzen et J. A. Foley, « A safe operating space for humanity », Nature, vol. 461, no 7263,‎ , p. 472–475 (PMID 19779433, DOI 10.1038/461472a)
  3. « Top NASA scientist arrested (again) in White House protest », (consulté le ).
  4. (en) J. Hansen, M. Sato, R. Ruedy et A. Lacis, « Global warming in the twenty-first century: An alternative scenario », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 97, no 18,‎ , p. 9875–9880 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, DOI 10.1073/pnas.170278997, lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. Charles Sherwin Shene et Donna Hansen Stene, The Hansen Family, Decorah, IA, 2009, 56-57.
  6. (en) David Herring, « Earth's Temperature Tracker », Earth Observatory, NASA, (consulté le ).
  7. Keith Kloor, « The eye of the storm », Nature Reports Climate Change, (DOI 10.1038/climate.2009.124, consulté le )
  8. « Why I must speak out about climate change » [vidéo], sur ted.com (consulté le ).
  9. « Hansen's Climate Science and Advocacy Project Under Way », sur Science / AAAS, (consulté le ).
  10. « Dr. James E. Hansen », Personnel Directory, NASA (consulté le )
  11. Hansen, J.E., et S. Matsushima, « The atmosphere and surface temperature of Venus: A dust insulation model », Astrophys. J., vol. 150,‎ , p. 1139–1157 (DOI 10.1086/149410, Bibcode 1967ApJ...150.1139H, lire en ligne)
  12. Kasting J.F., « Runaway and moist greenhouse atmospheres and the evolution of earth and Venus », Icarus, vol. 74, no 3,‎ , p. 472–494 (PMID 11538226, DOI 10.1016/0019-1035(88)90116-9, Bibcode 1988Icar...74..472K)
  13. Hansen, J.E., et H. Cheyney, « Near infrared reflectivity of Venus and ice clouds », J. Atmos. Sci., vol. 25, no 4,‎ , p. 629–633 (DOI 10.1175/1520-0469(1968)025<0629:NIROVA>2.0.CO;2, Bibcode 1968JAtS...25..629H, lire en ligne)
  14. Hansen, J.E., et H. Cheyney, « Comments on the paper by D.G. Rea and B.T. O'Leary, "On the composition of the Venus clouds" », J. Geophys. Res., vol. 73, no 18,‎ , p. 6136–6137 (DOI 10.1029/JB073i018p06136, Bibcode 1968JGR....73.6136H)
  15. Krasnopolsky V.A., Parshev V.A., « Chemical composition of the atmosphere of Venus », Nature, vol. 292, no 5824,‎ , p. 610–613 (DOI 10.1038/292610a0, Bibcode 1981Natur.292..610K)
  16. Hansen, J.E., and J.W. Hovenier, « Interpretation of the polarization of Venus », J. Atmos. Sci., vol. 31, no 4,‎ , p. 1137–1160 (DOI 10.1175/1520-0469(1974)031<1137:IOTPOV>2.0.CO;2, Bibcode 1974JAtS...31.1137H, lire en ligne)
  17. Kawabata, K., et J.E. Hansen, « Interpretation of the variation of polarization over the disk of Venus », J. Atmos. Sci., vol. 32, no 6,‎ , p. 1133–1139 (DOI 10.1175/1520-0469(1975)032<1133:IOTVOP>2.0.CO;2, Bibcode 1975JAtS...32.1133K, lire en ligne)
  18. Travis, L.D., D.L. Coffeen, A.D. Del Genio, J.E. Hansen, K. Kawabata, A.A. Lacis, W.A. Lane, S.A. Limaye, W.B. Rossow, et P.H. Stone, « Cloud images from the Pioneer Venus orbiter », Science, vol. 205, no 4401,‎ , p. 74–76 (PMID 17778907, DOI 10.1126/science.205.4401.74, Bibcode 1979Sci...205...74T, lire en ligne)
  19. Kawabata, K., D.L. Coffeen, J.E. Hansen, W.A. Lane, Mko. Sato, et L.D. Travis, « Cloud and Haze Properties from Pioneer Venus Polarimetry », J. Geophys. Res., vol. 85, no A13,‎ , p. 8129–8140 (DOI 10.1029/JA085iA13p08129, Bibcode 1980JGR....85.8129K)
  20. Hansen, J.E., et S. Lebedeff, « Global trends of measured surface air temperature », J. Geophys. Res., vol. 92, no D11,‎ , p. 13345–13372 (DOI 10.1029/JD092iD11p13345, Bibcode 1987JGR....9213345H, lire en ligne)
  21. Hansen, J., and S. Lebedeff, « Global surface air temperatures: Update through 1987 », Geophys. Res. Lett., vol. 15,‎ , p. 323–326 (DOI 10.1029/GL015i004p00323, Bibcode 1988GeoRL..15..323H)
  22. Bassett,G.W. Jr. and Z. Lin, « Breaking global temperature records after Mt. Pinatubo », Climatic Change, vol. 25, no 2,‎ , p. 179–184 (DOI 10.1007/BF01661205, lire en ligne)
  23. Hansen, J., and H. Wilson, « Commentary on the significance of global temperature records », Climatic Change, vol. 25, no 2,‎ , p. 185–191 (DOI 10.1007/BF01661206, lire en ligne)
  24. Hansen, J., R. Ruedy, J. Glascoe, and Mki. Sato, « GISS analysis of surface temperature change », J. Geophys. Res., vol. 104, no D24,‎ , p. 30997–31022 (DOI 10.1029/1999JD900835, Bibcode 1999JGR...10430997H, lire en ligne)
  25. Hansen, J.E., R. Ruedy, Mki. Sato, M. Imhoff, W. Lawrence, D. Easterling, T. Peterson, and T. Karl, « A closer look at United States and global surface temperature change », J. Geophys. Res., vol. 106, no D20,‎ , p. 23947–23963 (DOI 10.1029/2001JD000354, Bibcode 2001JGR...10623947H, lire en ligne)
  26. Hansen, J., R. Ruedy, Mki. Sato, and K. Lo, « Global warming continues », Science, vol. 295, no 5553,‎ , p. 275 (DOI 10.1126/science.295.5553.275c, lire en ligne)
  27. Hansen, J., Mki. Sato, R. Ruedy, K. Lo, D.W. Lea, and M. Medina-Elizade, « Global temperature change », Proc. Natl. Acad. Sci., vol. 103, no 39,‎ , p. 14288–14293 (PMID 17001018, PMCID 1576294, DOI 10.1073/pnas.0606291103, Bibcode 2006PNAS..10314288H, lire en ligne)
  28. « August 2007 update », GISS Surface Temperature Analysis, (consulté le )
  29. James Hansen, « The Real Deal: Usufruct & the Gorilla », (consulté le )
  30. Marc Kaufman, « NASA Revisions Create a Stir in The Blogosphere », The Washington Post, (consulté le ), A6
  31. J. Hansen, R. Ruedy, M. Sato, and K. Lo, « Global Surface Temperature Change », Reviews of Geophysics, vol. 48, no 4,‎ (DOI 10.1029/2010RG000345, Bibcode 2010RvGeo..48.4004H, lire en ligne)
  32. Menon, S., J.E. Hansen, L. Nazarenko, and Y. Luo, « Climate effects of black carbon aerosols in China and India », Science, vol. 297, no 5590,‎ , p. 2250–2253 (PMID 12351786, DOI 10.1126/science.1075159, Bibcode 2002Sci...297.2250M, lire en ligne)
  33. Novakov, T., and J.E. Hansen, « Black carbon emissions in the United Kingdom during the past four decades: An empirical analysis », Atmos. Environ., vol. 38, no 25,‎ , p. 4155–4163 (DOI 10.1016/j.atmosenv.2004.04.031, Bibcode 2004AtmEn..38.4155N, lire en ligne)
  34. Sato, Mki., J. Hansen, D. Koch, A. Lacis, R. Ruedy, O. Dubovik, B. Holben, M. Chin, and T. Novakov, « Global atmospheric black carbon inferred from AERONET », Proc. Natl. Acad. Sci., vol. 100, no 11,‎ , p. 6319–6324 (PMID 12746494, PMCID 164444, DOI 10.1073/pnas.0731897100, Bibcode 2003PNAS..100.6319S, lire en ligne)
  35. Novakov, T., Veerabhadran Ramanathan, J.E. Hansen, T.W. Kirchstetter, Mki. Sato, J.E. Sinton, and J.A. Satahye, « Large historical changes of fossil-fuel black carbon aerosols », Geophys. Res. Lett., vol. 30, no 6,‎ , p. 1324 (DOI 10.1029/2002GL016345, Bibcode 2003GeoRL..30f..57N, lire en ligne)
  36. Koch, D., and J. Hansen, « Distant origins of Arctic black carbon: A Goddard Institute for Space Studies ModelE experiment », J. Geophys. Res., vol. 110, no D4,‎ , p. D04204 (DOI 10.1029/2004JD005296, Bibcode 2005JGRD..11004204K, lire en ligne)
  37. Jim Hansen, « The Threat to the Planet », The New York Review of Books, vol. 53, no 12,‎ (lire en ligne)
  38. James Hansen, « Can We Defuse the Global Warming Time Bomb? » [PDF],
  39. James Hansen, « Dangerous Anthropogenic Interference », (consultĂ© le ) : « Natural regional climate fluctuations remain larger today than human-made effects such as global warming. »
  40. Hansen, J., Mki. Sato, R. Ruedy, P. Kharecha, A. Lacis, R.L. Miller, L. Nazarenko, K. Lo, G.A. Schmidt, G. Russell, I. Aleinov, S. Bauer, E. Baum, B. Cairns, V. Canuto, M. Chandler, Y. Cheng, A. Cohen, A. Del Genio, G. Faluvegi, E. Fleming, A. Friend, T. Hall, C. Jackman, J. Jonas, M. Kelley, N.Y. Kiang, D. Koch, G. Labow, J. Lerner, S. Menon, T. Novakov, V. Oinas, Ja. Perlwitz, Ju. Perlwitz, D. Rind, A. Romanou, R. Schmunk, D. Shindell, P. Stone, S. Sun, D. Streets, N. Tausnev, D. Thresher, N. Unger, M. Yao, and S. Zhang, « Dangerous human-made interference with climate: A GISS modelE study », Atmos. Chem. Phys., vol. 7, no 9,‎ , p. 2287–2312 (DOI 10.5194/acp-7-2287-2007, lire en ligne [archive du ])
  41. Spencer Weart, « General Circulation Models of Climate », The Discovery of Global Warming, American Institute of Physics, (consulté le )
  42. Somerville, R.C.J., P.H. Stone, M. Halem, J.E. Hansen, J.S. Hogan, L.M. Druyan, G. Russell, A.A. Lacis, W.J. Quirk, and J. Tenenbaum, « The GISS model of the global atmosphere », Journal of the Atmospheric Sciences, vol. 31, no 1,‎ , p. 84–117 (ISSN 1520-0469, DOI 10.1175/1520-0469(1974)031<0084:TGMOTG>2.0.CO;2, Bibcode 1974JAtS...31...84S, lire en ligne)
  43. Hansen, J., D. Johnson, A. Lacis, S. Lebedeff, P. Lee, D. Rind, and G. Russell, « Climate impact of increasing atmospheric carbon dioxide », Science, vol. 213, no 4511,‎ , p. 957–966 (PMID 17789014, DOI 10.1126/science.213.4511.957, Bibcode 1981Sci...213..957H, lire en ligne)
  44. "Experts Find Possible Climatic 'Bomb'", Eleanor Randolph, Staff writer, Los Angeles Times, August 9, 1981, pg B3
  45. Hansen, J., G. Russell, D. Rind, P. Stone, A. Lacis, S. Lebedeff, R. Ruedy, and L. Travis, « Efficient three-dimensional global models for climate studies: Models I and II », M. Weather Rev. Volume=111, vol. 111, no 4,‎ , p. 609–662 (DOI 10.1175/1520-0493(1983)111<0609:ETDGMF>2.0.CO;2, Bibcode 1983MWRv..111..609H, lire en ligne)
  46. Philip Shabecoff, Special to the New York Times, « Global Warming Has Begun, Expert Tells Senate », New York Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ) :
    « ...Dr. James E. Hansen of the National Aeronautics and Space Administration told a Congressional committee that it was 99 percent certain that the warming trend was not a natural variation but was caused by a buildup of carbon dioxide and other artificial gases in the atmosphere. »
  47. Hansen, J., I. Fung, A. Lacis, D. Rind, Lebedeff, R. Ruedy, G. Russell, and P. Stone, « Global climate changes as forecast by Goddard Institute for Space Studies three-dimensional model », J. Geophys. Res., vol. 93,‎ , p. 9341–9364 (DOI 10.1029/88JD00231, lire en ligne)
  48. André Larané, « James Hansen planche sur le réchauffement climatique », sur herodote.net, (consulté le )
  49. André Larané, « James Hansen planche sur le réchauffement climatique », herodote.net, (consulté le )
  50. Rahmstorf, S., A. Cazenave, J.A. Church, J.E. Hansen, R.F. Keeling, D.E. Parker, and R.C.J. Somerville, « Recent climate observations compared to projections », Science, vol. 316, no 709,‎ , p. 709 (PMID 17272686, DOI 10.1126/science.1136843, Bibcode 2007Sci...316..709R, lire en ligne) :
    « Previous projections, as summarized by IPCC, have not exaggerated but may in some respects even have underestimated the change. »
  51. Spencer, R.W. And J.R. Christy, « Precise Monitoring of Global Temperature Trends from Satellites », Science, vol. 247, no 4950,‎ , p. 1558–1562 (PMID 17782811, DOI 10.1126/science.247.4950.1558, Bibcode 1990Sci...247.1558S)
  52. Wentz, F.J. and M. Schabel, « Effects of orbital decay on satellite-derived lower-tropospheric temperature trends », Nature, vol. 394, no 6694,‎ , p. 661–664 (DOI 10.1038/29267, Bibcode 1998Natur.394..661W)
  53. Hansen, J.E., Mki. Sato, R. Ruedy, A. Lacis, and J. Glascoe, « Global climate data and models: A reconciliation », Science, vol. 281, no 5379,‎ , p. 930–932 (DOI 10.1126/science.281.5379.930, lire en ligne)
  54. Santer, B.D., R. Sausen, T.M.L. Wigley, J.S. Boyle, K. AchutaRao, C. Doutriaux, J.E. Hansen, G.A. Meehl, E. Roeckner, R. Ruedy, G. Schmidt, and K.E. Taylor, « Behavior of tropopause height and atmospheric temperature in models, reanalyses, and observations: Decadal changes », J. Geophys. Res., vol. 108, no D1,‎ , p. 4002 (DOI 10.1029/2002JD002258, Bibcode 2003JGRD..108.4002S, lire en ligne)
  55. Schmidt, G.A., R. Ruedy, J.E. Hansen, I. Aleinov, N. Bell, M. Bauer, S. Bauer, B. Cairns, V. Canuto, Y. Cheng, A. Del Genio, G. Faluvegi, A.D. Friend, T.M. Hall, Y. Hu, M. Kelley, N.Y. Kiang, D. Koch, A.A. Lacis, J. Lerner, K.K. Lo, R.L. Miller, L. Nazarenko, V. Oinas, Ja. Perlwitz, Ju. Perlwitz, D. Rind, A. Romanou, G.L. Russell, Mki. Sato, D.T. Shindell, P.H. Stone, S. Sun, N. Tausnev, D. Thresher, and M.-S. Yao, « Present day atmospheric simulations using GISS ModelE: Comparison to in-situ, satellite and reanalysis data », J. Climate, vol. 19, no 2,‎ , p. 153–192 (DOI 10.1175/JCLI3612.1, Bibcode 2006JCli...19..153S, lire en ligne [archive du ])
  56. Hansen, J., Mki. Sato, R. Ruedy, P. Kharecha, A. Lacis, R.L. Miller, L. Nazarenko, K. Lo, G.A. Schmidt, G. Russell, I. Aleinov, S. Bauer, E. Baum, B. Cairns, V. Canuto, M. Chandler, Y. Cheng, A. Cohen, A. Del Genio, G. Faluvegi, E. Fleming, A. Friend, T. Hall, C. Jackman, J. Jonas, M. Kelley, N.Y. Kiang, D. Koch, G. Labow, J. Lerner, S. Menon, T. Novakov, V. Oinas, Ja. Perlwitz, Ju. Perlwitz, D. Rind, A. Romanou, R. Schmunk, D. Shindell, P. Stone, S. Sun, D. Streets, N. Tausnev, D. Thresher, N. Unger, M. Yao, and S. Zhang, « Climate simulations for 1880–2003 with GISS modelE », Clim. Dynam., vol. 29, nos 7-8,‎ , p. 661–696 (DOI 10.1007/s00382-007-0255-8, Bibcode 2007ClDy...29..661H, arXiv physics/0610109, lire en ligne)
  57. James Hansen et al., « Global warming in the twenty-first century: An alternative scenario », Proc. Natl. Acad. Sci., vol. 97, no 18,‎ , p. 9875–9880 (PMID 10944197, PMCID 27611, DOI 10.1073/pnas.170278997, Bibcode 2000PNAS...97.9875H, lire en ligne)
  58. James Hansen et al., « Climate change and trace gases », Phil. Trans. Roy. Soc. A, vol. 365, no 1856,‎ , p. 1925–1954 (PMID 17513270, DOI 10.1098/rsta.2007.2052, Bibcode 2007RSPTA.365.1925H, lire en ligne [archive du ] [PDF])
  59. Intergovernmental Panel on Climate Change, « Climate Change 2007: The Physical Science Basis – Summary for Policymakers. Table SPM-3. » [PDF],
  60. George Monbiot, « A Sudden Change of State. »,
  61. J. Hansen, M. Sato, G. Russell et P. Kharecha, « Climate sensitivity, sea level and atmospheric carbon dioxide », Philosophical Transactions of the Royal Society A: Mathematical, Physical and Engineering Sciences, vol. 371, no 2001,‎ , p. 20120294 (DOI 10.1098/rsta.2012.0294, Bibcode 2013RSPTA.37120294H, arXiv 1211.4846)
  62. David Adam, « Leading climate scientist: 'democratic process isn't working' », The Guardian, London,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  63. « Hansen's Kingsnorth testimony » [PDF] (consulté le )
  64. J.J. Sutherland, « They Call It Pollution. We Call It Life », NPR, (consulté le )
  65. James Hansen, « The Threat to the Planet: How Can We Avoid Dangerous Human-Made Climate Change? », Remarks of James E. Hansen on 21 November 2006 On Acceptance of WWF Duke of Edinburgh Conservation Medal, université Columbia, (consulté le )
  66. James Hansen, « Can We Still Avoid Dangerous Human-Made Climate Change? », (consulté le )
  67. Catherine Herrick / Bill Owens, « Rewriting the Science », CBS, (consulté le )
  68. Robin McKie, « 'We have only four years left to act on climate change – America has to lead' », London, The Guardian, (consultĂ© le )
  69. « Direct Testimony of James E. Hansen », State of Iowa: Before the Iowa Utilities Board (consulté le )
  70. J. Hansen, M. Sato, P. Kharecha, D. Beerling, R. Berner, V. Masson-Delmotte, M. Pagani, M. Raymo, D. L. Royer et J. C. Zachos, « Target Atmospheric CO2: Where Should Humanity Aim? », The Open Atmospheric Science Journal, vol. 2,‎ , p. 217 (DOI 10.2174/1874282300802010217, Bibcode 2008OASJ....2..217H, arXiv 0804.1126, lire en ligne)
  71. Andrew Revkin, « Climate, Coal and Crematoria », The New York Times, (consulté le )
  72. « Hansen's correspondence with NMA re "coal crematoria" » (consulté le )
  73. More from NASA's Hansen on coal Des Moines Register / Knight Science Journalism at MIT, November 7, 2007, Retrieved November 23, 2012
  74. James Hansen, « Averting Our Eyes », James Hansen, (consulté le )
  75. « Hannah, Hansen arrested in mountaintop removal protest »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), West Virginia Public Broadcasting,
  76. « Daryl Hannah, scientist among 30 arrested at W.Va. mine protest », Charleston Gazette,
  77. Andrew C. Revkin, « Hansen of NASA Arrested in Coal Country », New York Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  78. « A Plea To President Obama: End Mountaintop Coal Mining », Environment 360, université Yale,
  79. Associated Press, « About 100 arrested in DC mountaintop mining rally », Los Angeles Times,
  80. « Police Arrest Dozens Of People Protesting Mountaintop Mining », Nasdaq, Dow Jones,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  81. James Hansen. Letter to Obama http://www.columbia.edu/~jeh1/mailings/20081229_DearMichelleAndBarack.pdf accessed December 10, 2009.
  82. James Bone, « Climate scientist James Hansen hopes summit will fail », Timesonline, (consulté le )
  83. James Randerson, « Nasa climate expert makes personal appeal to Obama », The Guardian, London,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  84. James Hansen. Tell Barack Obama the Truth – The Whole Truth. http://www.columbia.edu/~jeh1/mailings/20081229_Obama_revised.pdf accessed 10 December 2009.
  85. Keith Kloor, « The Eye of the Storm », Nature Reports Climate Change, (consulté le )
  86. Justin Gillis, « Climate Maverick to Quit NASA », New York Times, (consulté le )
  87. National Center for Science Education, « Three new climate advisors for NCSE », (consulté le )
  88. « Climate test for Obama: 1,252 people arrested over notorious oil pipeline », Mongabay,
  89. Meagan Fitzpatrick, « Top U.S. climate expert calls Conservatives 'Neanderthal' Former NASA scientist James Hansen fires back at Natural Resources Minister Joe Oliver », CBC News,
  90. Suzanne Goldenberg, « Daryl Hannah leads celebrity Keystone XL protest at White House gates », The Guardian, London,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  91. http://www.cbc.ca/player/News/TV+Shows/Power+%26+Politics+with+Evan+Solomon/ID/2656936485/
  92. (en) Hansen, James, Storms of My Grandchildren, Londres, Bloomsbury Publishing, , 304 p. (ISBN 978-1-4088-0745-3 et 1-4088-0745-9), p. 242
  93. (en) Pushker A. Kharecha et James E. Hansen., « Prevented Mortality and Greenhouse Gas Emissions from Historical and Projected Nuclear Power », Environ. Sci. Technol., vol. 47, no 9,‎ , p. 4889-4895 (DOI 10.1021/es3051197)
  94. (en) Benjamin K. Sovacool, M.V. Ramana, Mark Z. Jacobson, Mark Diesendorf et al., « Comment on "Prevented Mortality and Greenhouse Gas Emissions from Historical and Projected Nuclear Power" », Environ. Sci. Technol., vol. 47,‎ , p. 6715−6717 (DOI 10.1021/es401667h, lire en ligne)
  95. (en) Pushker A. Kharecha et James E. Hansen., « Response to Comment on “Prevented Mortality and Greenhouse Gas Emissions from Historical and Projected Nuclear Power” », Environ. Sci. Technol., vol. 47,‎ (DOI 10.1021/es402211m)
  96. « Top climate change scientists issue open letter to policy influencers – CNN.com », CNN,‎ (lire en ligne)
    The letter was signed by Hansen, Ken Caldeira, Kerry Emanuel, and Tom Wigley.
  97. « Directory of the National Academy of Sciences » (consulté le )
  98. « The Heinz Awards, James Hansen profile » (consulté le )
  99. « AAAS Award for Scientific Freedom and Responsibility: James Hansen », Association américaine pour l'avancement des sciences (consulté le )
  100. « NASA Climate Scientist Honored by American Meteorological Society », NASA, (consulté le )
  101. « AMS Awards », American Meteorological Society (consulté le )
  102. « Climate scientist Hansen wins $100,000 prize », Reuters, (consulté le )
  103. « The FP Top 100 Global Thinkers » [archive du ], Foreign Policy, (consulté le )
  104. David R Baker, « Climate guru slams cap and trade », San Francisco Chronicle, Hearst Newspapers,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  105. « Sounding the Alarm », Dickinson College, (consulté le )
  106. Juliet Eilperin, « Putting Some Heat on Bush », Washington Post, (consulté le )
  107. Andrew Revkin, « Climate Expert Says NASA Tried to Silence Him », The New York Times, (consultĂ© le ) : « They feel their job is to be this censor of information going out to the public. »
  108. Bill Blakemore, « Top NASA Scientist Says He's Being Silenced on Global Warming », ABC News, (consulté le )
  109. Andrew C. Revkin, « NASA Office Is Criticized on Climate Reports », The New York Times,
  110. Clayton Sandell, « Global Warming 20 Years Later », ABC News, (consulté le )
  111. Ed Pilkington, « Put oil firm chiefs on trial, says leading climate change scientist », London, The Guardian, (consulté le )
  112. James Hansen, « Guest Opinion: Global Warming Twenty Years Later », Worldwatch Institute, (consultĂ© le ) : « In my opinion, these CEOs should be tried for high crimes against humanity and nature. »
  113. Andrew Freedman, « Science Group Erred Giving Hansen Top Honor », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  114. Andrew Revkin, « Weather Mavens Honor Climate Maven », New York Times,‎ (lire en ligne)
  115. Nicholas Dawidoff,, « The Civil Heretic », New York Times,‎ (lire en ligne)
  116. A conversation with theoretical physicist and mathematician Freeman Dyson () Consulté le .
  117. Elizabeth Kolbert, « The Catastrophist », The New Yorker,
  118. Christa Marshall, « Does NASA's James Hansen Still Matter in Climate Debate? », New York Times,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Mark Bowen, Censoring Science: Inside the Political Attack on Dr. James Hansen and the Truth of Global Warming, New York, Dutton, (ISBN 978-0-525-95014-1)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.