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MĂ©thane

Le méthane est un composé chimique de formule chimique CH4, découvert et isolé par Alessandro Volta entre 1776 et 1778. C'est l'hydrocarbure le plus simple et le premier terme de la famille des alcanes. Comme fluide frigorigÚne, il porte la dénomination « R50 » dans la nomenclature des réfrigérants, régie par la norme 34-1992 d'ANSI/ASHRAE.

MĂ©thane



Structure de la molécule de méthane.
Identification
Nom UICPA méthane
Synonymes

hydrure de méthyle[1]

No CAS 74-82-8
No ECHA 100.000.739
No CE 200-812-7
PubChem 297
SMILES
InChI
Apparence gaz comprimé ou liquéfié, incolore et inodore[2]
Propriétés chimiques
Formule CH4 [IsomĂšres]
Masse molaire[3] 16,042 5 ± 0,001 1 g/mol
C 74,87 %, H 25,13 %,
Propriétés physiques
T° fusion −182,47 °C[4]
T° Ă©bullition −161,52 °C[4]
SolubilitĂ© 22 mg l−1 (eau, 25 °C)[5]
ParamĂštre de solubilitĂ© ÎŽ 11,0 MPa1/2 (25 °C)[6]
Masse volumique 422,62 kg·m-3 (−161 °C, liquide)
0,670 9 kg·m-3 (15 °C, 1 bar, gaz)[4]
T° d'auto-inflammation 537 °C[2]
Point d’éclair Gaz Inflammable[2]
Limites d’explosivitĂ© dans l’air 4,4–17 %vol[4]
Pression de vapeur saturante 2 atm (−152,3 °C);

5 atm (−138,3 °C);
10 atm (−124,8 °C);
20 atm (−108,5 °C);
40 atm (−86,3 °C);
4,66×105 mmHg (25 °C)[5]

Point critique 4 600 kPa[8], −82,6 °C[9]
Vitesse du son 1 337 m·s-1 (liquide, −161,5 °C)
450 m·s-1 (gaz, 27 °C, 1 atm)[10]
Thermochimie
ΔfH0gaz −74,87 kJ·mol-1[11]
Cp
PCS 890,8 kJ·mol-1[13] (25 °C, gaz)
PCI 803,3 kJ·mol-1[14]
Propriétés électroniques
1re énergie d'ionisation 12,61 ± 0,01 eV (gaz)[15]
Précautions
SGH[16]
SGH02 : InflammableSGH04 : Gaz sous pression
Danger
H220
SIMDUT[17]
A : Gaz compriméB1 : Gaz inflammable
A, B1,
Transport

Écotoxicologie
LogP 1,09[2]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Assez abondant dans le milieu naturel, le mĂ©thane est un combustible Ă  fort potentiel. Gazeux dans les conditions normales de tempĂ©rature et de pression, il peut ĂȘtre transportĂ© sous cette forme, gĂ©nĂ©ralement par gazoduc, ou Ă  l'Ă©tat liquĂ©fiĂ© par des mĂ©thaniers et plus rarement des camions.

D'Ă©normes quantitĂ©s de mĂ©thane sont enfouies dans le sous-sol sous forme de gaz naturel. L'essentiel du mĂ©thane des terrains sĂ©dimentaires est produit de façon anaĂ©robie par les archĂ©es dites mĂ©thanogĂšnes. De grandes quantitĂ©s, difficiles Ă  Ă©valuer, sont Ă©galement produites par rĂ©action de l'eau de mer sur les pĂ©ridotites des dorsales ocĂ©aniques et prĂ©sentes sur le plancher ocĂ©anique sous forme d'hydrates de mĂ©thane (stables Ă  basse tempĂ©rature et haute pression). Les volcans de boue, les Ă©nergies fossiles, les dĂ©charges publiques (gaz de dĂ©charge), la digestion du bĂ©tail (notamment des ruminants), les riziĂšres, les estuaires polluĂ©s (mĂ©thane des zones humides, gaz de marais) et les feux de forĂȘts dĂ©gagent aussi beaucoup de mĂ©thane.

Le mĂ©thane est naturellement prĂ©sent dans l'atmosphĂšre terrestre, mais les apports anthropiques ont plus que doublĂ© sa concentration depuis la rĂ©volution industrielle. Elle atteignait 1 748 ppb en 1998. AprĂšs une pĂ©riode de stabilisation de 1999 Ă  2006 Ă  environ 1 774 ppb, la croissance de sa concentration a repris en 2007 Ă  un rythme de 5 Ă  15 ppb par an, atteignant 1 879 ppb en 2020. Des analyses isotopiques suggĂšrent que cet accroissement rĂ©cent du mĂ©thane atmosphĂ©rique serait principalement d'origine non fossile.

Le mĂ©thane persiste moins de dix ans dans l'atmosphĂšre oĂč il est dĂ©truit par des radicaux hydroxyle OH‱, mais c'est un gaz Ă  effet de serre bien plus puissant que le dioxyde de carbone CO2, avec un potentiel de rĂ©chauffement global 28 fois plus Ă©levĂ©, responsable, au niveau actuel de sa concentration, de quelques pour cent de l'effet de serre total Ă  l'Ɠuvre dans notre atmosphĂšre. Ainsi, Ă  titre comparatif, sur un horizon de 100 ans, relĂącher une certaine quantitĂ© de mĂ©thane dans l'atmosphĂšre a un effet sur le rĂ©chauffement climatique environ neuf fois plus important que de brĂ»ler cette mĂȘme quantitĂ© de mĂ©thane en CO2.

Histoire

En 1776, Alessandro Volta découvre le méthane en étudiant le gaz des marais de l'ßlet Partegora, qui s'échappait de zones humides proches de sa maison[18]. Il en prélÚve des capsules issues du sédiment du lac Majeur[19] et en isole la fraction inflammable[20] dont il comprend qu'il est issu de la décomposition des plantes[21].

En 1910, Söhngen écrit que le méthane se forme de façon si considérable aux Pays-Bas « qu'en différents lieux on s'en sert pour l'éclairage et le chauffage de fermes et de maisons »[21].

C'est à cause du grisou (essentiellement constitué de méthane), responsable jusqu'à nos jours de nombreuses catastrophes miniÚres, que sont mises au point les lampes de sûreté dans les mines de charbon, notamment la lampe de Davy (1817).

L'impact du mĂ©thane sur le climat est inconnu, puis suspectĂ© jusqu'en 1976 oĂč l'on dĂ©montre que le mĂ©thane est effectivement un puissant gaz Ă  effet de serre[22].

Les observations issues de l'exploration spatiale ont montré l'omniprésence du méthane dans l'Univers.

Méthane, paléo-environnement et paléoclimats

Sur la Terre, en tant que gaz à effet de serre, le méthane a toujours joué un rÎle majeur dans le cycle du carbone, la chimie atmosphérique et le climat mondial. Du méthane d'origine abiotique, comme du CO2, était trÚs présent dans l'atmosphÚre de la Terre primitive avant que la vie n'y apparaisse et n'y introduise l'oxygÚne (qui a permis l'apparition de la couche d'ozone). AprÚs l'apparition de la vie bactérienne, l'essentiel du méthane terrestre a eu une origine biologique (fossile ou directe).

Des Ă©missions gĂ©ologiques naturelles de mĂ©thane fossile existent encore, aujourd'hui principalement liĂ©es au volcanisme (environ 52 tĂ©ragrammes par an (Tg/an) de mĂ©thane Ă©mis, soit 10 % environ des Ă©missions annuelles)[23].

Le calcul des Ă©missions gĂ©ologiques passĂ©es, et plus encore l'Ă©valuation des sources de mĂ©thane selon les Ă©poques, ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă  de grandes incertitudes, mais elles se prĂ©cisent. En 2017, Petrenko et al. ont quantifiĂ© dans des carottages de glace polaire le mĂ©thane contenant du radiocarbone (14CH4), montrant que le mĂ©thane d'origine gĂ©ologique n'a pas dĂ©passĂ© durant la derniĂšre pĂ©riode de rĂ©chauffement (fin de la derniĂšre glaciation) 15,4 Tg/an (95 % de confiance), en moyenne lors du rĂ©chauffement brutal qui s'est manifestĂ© entre le Dryas rĂ©cent et le prĂ©borĂ©al (il y a environ 11 600 ans). Ces Ă©missions « gĂ©ologiques » n'Ă©tant a priori pas moindres que celles d'aujourd’hui[24] - [25], les auteurs ont conclu sur cette base que les Ă©missions actuelles de mĂ©thane gĂ©ologique (environ 52 Tg/an)[26] - [27] sont surestimĂ©es, et donc que les estimations actuelles d'Ă©missions anthropiques de mĂ©thane[27] ont, elles, Ă©tĂ© sous-estimĂ©es[23].

Cette Ă©tude a aussi confirmĂ© les donnĂ©es antĂ©rieures[28] - [29] - [30] montrant que l’augmentation rapide d’environ 50 % de la fraction molaire de mĂ©thane atmosphĂ©rique lors de l’évĂ©nement prĂ©borĂ©al-Dryas Ă©tait en trĂšs grande partie due Ă  des sources telles que les zones humides et secondairement (moins de 19 %) aux anciens rĂ©servoirs de carbone que sont les clathrates marins[31], pergĂ©lisol[32] et le mĂ©thane emprisonnĂ© sous la glace[33].

Formation, stockages naturels

Surface et sous-sol

Le méthane est l'hydrocarbure naturel le plus présent dans l'air. C'est le principal constituant du biogaz issu de la fermentation de matiÚres organiques animales ou végétales en l'absence de dioxygÚne. Une quantité importante de méthane est aussi produite en milieu aérobie[34].

MĂ©thane issu d'environnements anoxiques

C'est le produit final de la décomposition anoxique de la matiÚre organique par des archées méthanogÚnes ne vivant qu'en milieu anaérobie (sans oxygÚne)[35].

Il est naturellement produit par voie enzymatique, lors du mĂ©tabolisme Ă©nergĂ©tique anaĂ©robie des archĂ©es[36], dans les zones humides peu oxygĂ©nĂ©es comme les marais, tourbiĂšres et certains estuaires et lagunes, ainsi que dans certains sols cultivĂ©s (plutĂŽt tropicaux, sans grandes diffĂ©rences entre systĂšme labourĂ©, en semis direct ou en travail superficiel)[37] et/ou longuement inondĂ©s (mais dans ces milieux peuvent Ă©galement se trouver des organismes mĂ©thanotrophes qui en consomment une partie ou la totalitĂ©)[38]. Les sols en semis direct absorbent cependant en moyenne 0,4 kg C-CH4 par hectare et par an de plus qu'en cas de labours[37].

Le CH4 se forme aussi dans le rumen et le tube digestif de nombreux animaux (de certains invertébrés jusqu'aux mammifÚres, herbivores principalement). Il est présent en faible quantité dans les gaz intestinaux humains[39].

C'est le seul hydrocarbure classique pouvant ĂȘtre obtenu rapidement et facilement via un processus biologique naturel. Loin derriĂšre le gaz naturel (mĂ©thane fossile), le mĂ©thane renouvelable (biogaz) est nĂ©anmoins en plein dĂ©veloppement (SuĂšde, Allemagne, Danemark, ViĂȘt Nam, Cambodge, Chine, Inde, etc.) (voir section #Utilisation).

Méthane non-bactérien et d'origine aérobique

Depuis les annĂ©es 2000, les biologistes dĂ©couvrent ou confirment que des vĂ©gĂ©taux[40] - [41], des champignons[42], des algues[43] et les cyanobactĂ©ries (terrestres et aquatiques)[44] peuvent aussi produire du mĂ©thane, de mĂȘme qu'en prĂ©sence d'oxygĂšne[45], via des voies de production et des exigences biologiques longtemps incomprises, mais en quantitĂ© importante[46] : les estimations varient entre 10 et 60 millions de tonnes de mĂ©thane Ă©mises par an, pour les seules feuilles des plantes, pour un total compris entre 60 et 240 millions de tonnes par an, soit 10 Ă  30 % des Ă©missions annuelles globales. Ce gaz non bactĂ©rien provient aux deux tiers des rĂ©gions tropicales. Ces Ă©missions par la vĂ©gĂ©tation, ajoutĂ©es Ă  celles des marĂ©cages et peut-ĂȘtre Ă  celles des fonds marins, seraient un des moteurs du changement climatique historique.

En 2022, trois chercheurs russes (Bruskov, Masalimov et Chernikov) montrent que Bacillus subtilis et Escherichia coli produisent du mĂ©thane quand elles sont en prĂ©sence de fer libre et d'espĂšces rĂ©actives de l'oxygĂšne (ROS), issues du mĂ©tabolisme et renforcĂ©s par le stress oxydatif)[47]. Les ROS produisent des radicaux mĂ©thyle, eux-mĂȘmes issus de composĂ©s organiques contenant des groupes mĂ©thyle liĂ©s au soufre ou Ă  l'azote. Ces radicaux mĂ©thyle sont alors l'intermĂ©diaire nĂ©cessaire Ă  l'apparition du mĂ©thane dans les cellules (phĂ©nomĂšne aussi maintenant connu chez beaucoup d'autres organismes des domaines Bacteria, Archaea et Eukarya et dans plusieurs lignĂ©es cellulaires animales (y compris humaines), chez lesquels le stress oxydatif semble toujours augmenter cette production de mĂ©thane. Les auteurs supposent mĂȘme que « toutes les cellules vivantes possĂšdent probablement un mĂ©canisme commun de formation de CH4 exploitant les interactions entre les ROS, les donneurs de fer et de mĂ©thyle » (ce qui ouvre des pistes nouvelles pour l'Ă©tude du cycle biochimiques du mĂ©thane, du fer[48] et peut ĂȘtre l'amĂ©lioration de la production de biogaz).

Ce phénomÚne étant plus important en zone tropicale chaude et l'augmentation de la température de l'eau augmentant la production des ROS[49], on peut craindre que ce méthane puisse aussi contribuer aux boucles de rétroaction positive contribuant à accélérer le réchauffement climatique.

Fonds marins

Le méthane produit par la réaction de serpentinisation entre les péridotites et l'eau de mer dans les dorsales océaniques peut rester piégé sous forme d'hydrates de méthane (clathrates) ou s'échapper dans l'atmosphÚre.

Des quantitĂ©s importantes de mĂ©thane sont stockĂ©es sous forme d'hydrates de mĂ©thane au fond des ocĂ©ans (oĂč leur exploitation est envisagĂ©e) et dans les pergĂ©lisols. Ces deux rĂ©servoirs pourraient jouer un rĂŽle important dans les cycles climatiques et, selon des observations d'une Ă©quipe d'ocĂ©anographes en 2014, ils commencent Ă  perdre une quantitĂ© croissante de mĂ©thane dans l'atmosphĂšre[50] - [51].

Le débullage de méthane à partir des sédiments marins, sur les lignes de fractures du plancher océanique, est considéré comme un indice de risque sismique élevé, voire comme un possible précurseur des tremblements de terre (sous réserve de confirmation à la suite des expériences en cours, en mer de Marmara, sur la faille nord-anatolienne au large de la Turquie)[52].

Un documentaire intitulĂ© MĂ©thane, rĂȘve ou cauchemar sur Arte (2014 fait Ă©tat de la dĂ©couverte que le mĂ©thane issu des planchers ocĂ©aniques, Ă  une profondeur minimale de 400 m, est presque totalement absorbĂ© par des bactĂ©ries avant d'atteindre une remontĂ©e de 200 m)[53]. L'accident de la plateforme de Deepwater Horizon, survenu dans le golfe du Mexique, a libĂ©rĂ© une trĂšs grande quantitĂ© de mĂ©thane sur le plancher ocĂ©anique dont aucune trace ne subsistait aprĂšs six mois, un temps considĂ©rĂ© comme trĂšs court au regard de la quantitĂ© de mĂ©thane s'Ă©tant Ă©chappĂ© du puits d'extraction endommagĂ©. Le fait que le mĂ©thane ait Ă©tĂ© absorbĂ© par des micro-organismes n'implique pas pour autant que l'incident n'ait pas de consĂ©quence pour l'environnement, en particulier Ă  cause de l'acidification de l'ocĂ©an qui en rĂ©sulte.

Propriétés physico-chimiques

Dans les conditions normales de tempĂ©rature et de pression, le mĂ©thane est un gaz incolore et inodore. Environ deux fois plus lĂ©ger que l'air, il est explosif en milieu confinĂ© (grisou). En milieu non confinĂ© il se dilue dans l'air et s'Ă©chappe vers la haute atmosphĂšre, oĂč il a moins tendance Ă  former des nuages explosifs que les gaz plus lourds que l'air (propane, butane) ; par contre c'est un puissant gaz Ă  effet de serre.

Solubilité du méthane dans l'eau

Elle dĂ©pend beaucoup de la tempĂ©rature et de la pression (il diminue avec l'une et augmente avec l'autre). Ainsi le grisou minier peut ĂȘtre en partie solubilisĂ© et transportĂ© par de l'eau (qui contient alors aussi du radon ainsi que du dioxyde de carbone et du dioxyde de soufre qui l'acidifient). Selon l'Ineris une eau Ă  10 °C initialement saturĂ©e en gaz de mine sous une pression de 10 bars (Ă©quivalente Ă  100 m de charge hydraulique), va perdre lors de sa dĂ©tente environ 0,5 m3 de mĂ©thane et 12 m3 de CO2 par m3 d'eau[54].

Dégazage spontané

Les hydrates de mĂ©thane immergĂ©s fondent en libĂ©rant des chapelets de bulles, mais sans variation brusque[45]. De mĂȘme, les micropoches de mĂ©thane produites par les bactĂ©ries du sĂ©diment se libĂšrent en formant des bulles qui remontent dans la colonne d'eau, notamment dans la tourbe (oĂč le phĂ©nomĂšne est difficile Ă  suivre[55]) et les vases estuariennes[56], et plus ou moins vite selon la teneur en matiĂšre organique[57] et la porositĂ©/viscositĂ© du substrat[58] - [59]. Ce bullage reprĂ©sente dans les zones humides une fraction importante et probablement sous-estimĂ©e des Ă©missions de mĂ©thane et de gaz Ă  effet de serre[60]. Des chambres Ă  flux automatisĂ©es fonctionnant en continu ont Ă©tĂ© combinĂ©es Ă  un spectroscope pour mieux quantifier ces bulles et leur teneur en CH4[61].

À titre d'exemple, dans un milieu pauvre de zone tempĂ©rĂ©e, en 2009, le bullage variait d’une heure Ă  l’autre, avec un pic nocturne de libĂ©ration (de 20 h 00 Ă  06 h 00, heure locale) bien que les flux stables (c’est-Ă -dire ceux avec une augmentation linĂ©aire de la concentration de CH4 dans l’espace de tĂȘte de la chambre) ne prĂ©sentaient pas de variabilitĂ© quotidienne. Les taux de bullage moyens saisonniers ont culminĂ© Ă  843,5 ± 384,2 « Ă©vĂ©nements » par mĂštre carrĂ© et par jour en Ă©tĂ©, avec en moyenne 0,19 mg de CH4 rejetĂ©e par « Ă©vĂ©nement ».

Il est aussi démontré que la flore des marais (y compris salée) influe sur la quantité de méthane saisonniÚrement libérée dans l'air ou l'eau (avec par exemple Carex rostrata[62]. Les dates et l'importance des inondations ou des sécheresses jouent aussi[63].

Inflammation et combustion

Diagramme d'inflammabilitĂ© du mĂ©thane. Zone en orange : compositions inflammables. Ligne en bleu : mĂ©langes mĂ©thane-air. Ligne en rouge : oxygĂšne et mĂ©thane dans les proportions stƓchiomĂ©triques de la combustion. Ligne en brun : 12 % d'oxygĂšne.

Le méthane est un combustible qui compose jusqu'à 90 % le gaz naturel. Son point d'auto-inflammation dans l'air est de 540 °C[64]. La réaction de combustion du méthane s'écrit :

CH4 + 2 O2 → CO2 + 2 H2O (ΔH = −891 kJ/mol).

La combustion du mĂ©thane Ă  25 °C libĂšre une Ă©nergie de 39,77 MJ/m3 (55,53 MJ/kg)[alpha 1], soit 11,05 kWh/m3 (15,42 kWh/kg)[alpha 2].

Le gaz naturel (constituĂ© Ă  plus de 90 % de mĂ©thane) est transportĂ© par navires (mĂ©thaniers) Ă  une tempĂ©rature de −162 °C et Ă  une pression voisine de la pression atmosphĂ©rique. Les rĂ©servoirs sont construits sur le principe de la bouteille isotherme et leur capacitĂ© peut aller jusqu'Ă  200 000 m3 de gaz liquide par rĂ©servoir. Un mĂ©thanier comportant plusieurs rĂ©servoirs, sa cargaison peut actuellement atteindre 154 000 m3 de gaz naturel liquĂ©fiĂ© (GNL). Les futurs mĂ©thaniers pourront transporter jusqu'Ă  260 000 m3 de GNL. Le volume du mĂ©thane Ă  l'Ă©tat gazeux est Ă©gal Ă  600 fois son volume Ă  l'Ă©tat liquide, Ă  pression atmosphĂ©rique.

Présent à tous les stades de l'industrie pétroliÚre, mais mal valorisé, il est fréquemment brûlé en torchÚre, ce qui contribue à l'effet de serre (les pétroliers restreignent donc ce procédé).

Dans l'Univers

Dans les nuages interstellaires

Du méthane a été retrouvé à l'état de traces dans plusieurs nuages interstellaires.

Sur Titan

Le mĂ©thane est prĂ©sent partout sur Titan, et mĂȘme Ă  l'Ă©tat liquide sous forme de lacs, de riviĂšres, et de mers, particuliĂšrement prĂšs du pĂŽle nord de l'astre. Sa prĂ©sence en a Ă©tĂ© Ă©tablie dĂšs 1944. Au point que la chaleur dĂ©gagĂ©e par la sonde Huygens, lors de l'impact du a provoquĂ© un notable dĂ©gagement de mĂ©thane gazeux.

L'atmosphÚre de Titan, satellite de Saturne, est principalement constituée d'azote avec une proportion de méthane allant de 1,4 % dans la stratosphÚre jusqu'à 4,9 % au niveau du sol. Il ne pleuvait pas lorsque la sonde Huygens s'est posée sur Titan, mais l'ESA n'exclut pas que des averses de méthane y soient fréquentes. Simplement, l'aridité du sol absorberait rapidement ces précipitations, à la maniÚre des déserts terrestres.

Sur Mars

L'un des rĂ©sultats les plus Ă©tonnants de la sonde spatiale Mars Reconnaissance Orbiter, en orbite autour de Mars depuis le , provient de l'Ă©tude dĂ©taillĂ©e en 2008 de la rĂ©gion de Nili Fossae, identifiĂ©e dĂ©but 2009 comme source d'importants dĂ©gagements de mĂ©thane[65]. Ce gaz a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dĂšs 2003 dans l'atmosphĂšre de Mars, aussi bien par des sondes telles que Mars Express que depuis la Terre ; ces Ă©missions de CH4 se concentreraient notamment en trois zones particuliĂšres de la rĂ©gion de Syrtis Major Planum[66]. Or le mĂ©thane est instable dans l'atmosphĂšre martienne, des Ă©tudes rĂ©centes suggĂ©rant mĂȘme qu'il soit six cents fois moins stable qu'estimĂ© initialement (on Ă©valuait sa durĂ©e de vie moyenne Ă  300 ans) car le taux de mĂ©thane n'a pas le temps de s'uniformiser dans l'atmosphĂšre et demeure concentrĂ© autour de ses zones d'Ă©mission, ce qui correspondrait Ă  une durĂ©e de vie de quelques centaines de jours ; la source de mĂ©thane correspondante serait par ailleurs 600 fois plus puissante qu'estimĂ© initialement, Ă©mettant ce gaz une soixantaine de jours par annĂ©e martienne, Ă  la fin de l'Ă©tĂ© de l'hĂ©misphĂšre nord[67].

Visualisation d'un dégagement de méthane dans l'atmosphÚre de Mars début 2009, pendant l'été de l'hémisphÚre nord martien[68].

Les analyses gĂ©ologiques menĂ©es en 2008 par la sonde Mars Reconnaissance Orbiter dans la rĂ©gion de Nili Fossae ont rĂ©vĂ©lĂ© la prĂ©sence d'argiles ferromagnĂ©siennes (smectites), d'olivine (silicate ferromagnĂ©sien (Mg,Fe)2SiO4, dĂ©tectĂ©e dĂšs 2003[69]) et de magnĂ©site (carbonate de magnĂ©sium MgCO3)[70], ainsi que de serpentine[71]. La prĂ©sence simultanĂ©e de ces minĂ©raux permet d'expliquer assez simplement la formation de mĂ©thane, car, sur Terre, du mĂ©thane CH4 se forme en prĂ©sence de carbonates — tels que le MgCO3 dĂ©tectĂ© dans la rĂ©gion en 2008 — et d'eau liquide lors du mĂ©tamorphisme hydrothermal d'oxyde de fer(III) Fe2O3 ou d'olivine (Mg,Fe)2SiO4 en serpentine (Mg,Fe)3Si2O5(OH)4, particuliĂšrement lorsque le taux de magnĂ©sium dans l'olivine n'est pas trop Ă©levĂ© et lorsque la pression partielle de dioxyde de carbone CO2 est insuffisante pour conduire Ă  la formation de talc Mg3Si4O10(OH)2 mais aboutit au contraire Ă  la formation de serpentine et de magnĂ©tite Fe3O4, comme dans la rĂ©action :

12/x Mg2-xFexSiO4 + 2+(8(2-x)/x) H2O + CO2 → 4(2-x)/x Mg3Si2O5(OH)4 + (8x-4)x SiO2 + 4 Fe3O4 + CH4.

La probabilité de ce type de réactions dans la région de Nili Fossae est renforcée par la nature volcanique de Syrtis Major Planum et par l'étroite corrélation, observée dÚs 2004, entre le taux d'humidité d'une région et la concentration de méthane dans l'atmosphÚre[72].

Le mĂ©thane dĂ©tectĂ© par Curiosity lors d'une trentaine d'analyses de l’atmosphĂšre n'est prĂ©sent qu'Ă  l'Ă©tat de traces (0,4 ppb, Ă  comparer aux 1 800 ppb de la Terre), mais sa fluctuation saisonniĂšre (passage de 0,3 Ă  0,7 ppb) intrigue, car elle est trois fois plus importantes que ce que prĂ©voient les thĂ©ories disponibles[73]. Elle pourrait Ă©ventuellement ĂȘtre l'indice d’une prĂ©sence de vie microbienne (actuelle ou fossile) et/ou rĂ©sulter d'une ou plusieurs source(s) abiotique(s) : rĂ©action d'eaux chaudes avec des olivines (Ă©voquĂ©es plus haut), attaque par des UV solaires de mĂ©tĂ©oroĂŻdes et poussiĂšres stellaires riches en carbone minĂ©ral (car deux pics saisonniers se sont produits environ 15 jours aprĂšs une pluie de mĂ©tĂ©ores martiens), dĂ©sorption Ă  partir d’une roche dont les pores ou feuillets s’ouvrent en Ă©tĂ© quand il fait plus chaud ; ou peut ĂȘtre ne s’agit il que d’une augmentation relative (ce serait le CO2 qui gelant en hiver aux pĂŽles diminuerait dans l'atmosphĂšre en donnant l’impression qu’il y a plus de mĂ©thane Ă  ce moment, mais le phĂ©nomĂšne devrait alors ĂȘtre plus marquĂ© en plein hiver martien, Ă  moins que des courants aĂ©riens n’apporte en fin d’étĂ© ce mĂ©thane jusqu’à l’emplacement de Curiosity)
 Le dĂ©bat est en cours[73].

Sur les planÚtes géantes

Bandes de méthane dans l'atmosphÚre de Saturne.

On trouve Ă©galement du mĂ©thane sous forme de nuages et de brume sur Uranus et Neptune, de gaz non condensĂ© dans les atmosphĂšres de Jupiter et de Saturne ; ainsi que peut-ĂȘtre sur les exoplanĂštes Epsilon Eridani c et Fomalhaut b.

Utilisation

Les gisements fossiles de gaz naturel comportent entre 50 et 60 % de mĂ©thane, le gaz naturel brut est Ă©purĂ© avant d'ĂȘtre injectĂ© sur le rĂ©seau de distribution.

La proportion de méthane présent dans le gaz naturel que nous utilisons est supérieure à 90 % dans la plupart des gaz.

Le méthane « biologique » ou biogénique, ou biogaz, qui est produit par la fermentation anaérobie de matiÚre organique comporte 50 à 80 % de méthane, (60-65 % généralement)

Le biogaz produit dans les dĂ©charges pourrait ĂȘtre (bien davantage) rĂ©cupĂ©rĂ© et valorisĂ© sous forme d'Ă©lectricitĂ©, de chaleur ou comme carburant automobile. Pour l'instant, seules quelques expĂ©riences isolĂ©es (dans des fermes, des dĂ©chetteries
) ont vu le jour, spĂ©cialement dans les rĂ©gions les plus froides (nord de l'Allemagne, de la France, Scandinavie, etc.), mais la rentabilitĂ© Ă©conomique de ces installations est loin d'ĂȘtre acquise. (voir l'expĂ©rience en prison rwandaise).

Le méthane est valorisable comme combustible mais d'autres usages en seraient possibles. Par exemple, des chercheurs ont réussi à transformer à température presque ambiante (40 °C) du méthane en un ester (propanoate d'éthyle) potentiellement valorisable. Pour ce faire, un carbÚne (composé trÚs réactif) a été introduit dans une liaison du méthane via un catalyseur organométallique[74].

Biocarburant de troisiÚme génération

Pour produire un mĂ©thane de dĂ©charge assez pur et pour faire un bon biocarburant de troisiĂšme gĂ©nĂ©ration, un « digesteur anaĂ©robie » inspirĂ© de la digestion anaĂ©robie Ă  l'Ɠuvre dans la panse des bovins est expĂ©rimentĂ© au Canada. Des microorganismes mĂ©thanogĂšnes vivant en symbiose avec les vaches savent produire plus de mĂ©thane que de CO2, mais ils ont des besoins prĂ©cis, en tempĂ©rature et humiditĂ© notamment. La difficultĂ© est de conserver les conditions de vies optimales de ces organismes dans un milieu constituĂ© de dĂ©chets, ce qui est expĂ©rimentĂ© au moyen d'Ă©lectrodes rĂ©gulant la tempĂ©rature du milieu. Ce sont ensuite des fibres creuses constituĂ©es d'une membrane permĂ©able qui devraient sĂ©parer le CO2 du mĂ©thane, lequel pourra ensuite ĂȘtre brĂ»lĂ© comme source d'Ă©nergie, utilisĂ© par la carbochimie ou compressĂ© et stockĂ©[75].

Il est aussi possible de produire du méthane à partir du CO2 aérien par électrométhanogénÚse, c'est-à-dire à l'aide d'un courant électrique grùce à une biocathode ou de façon abiotique[76].

Stockage énergétique

Dans la perspective d'une transition vers des énergies renouvelables, des chercheurs de l'entreprise autrichienne Solar Fuel Technology (Salzbourg), en coopération avec l'Institut Fraunhofer de recherche sur l'énergie éolienne de Leipzig (IWES), le Centre de recherche sur l'énergie solaire et l'hydrogÚne de Stuttgart (ZSW) et l'université de Linz ont mis au point une solution de stockage de l'énergie sous forme de méthane[77] - [78]. L'énergie électrique excédentaire d'origine éolienne ou photovoltaïque est utilisée pour décomposer de l'eau en dihydrogÚne et dioxygÚne (électrolyse de l'eau), puis le dihydrogÚne est combiné avec du dioxyde de carbone par une réaction de méthanation (réaction de Sabatier).

L'un des principaux intĂ©rĂȘts de ce procĂ©dĂ© est d'utiliser les infrastructures (rĂ©servoirs et conduites de gaz) existantes, dont la capacitĂ© de stockage serait suffisante pour couvrir les besoins de mĂ©thane de l'Allemagne pendant plusieurs mois, par exemple pendant[79] une pĂ©riode oĂč le solaire et l'Ă©olien ne peuvent couvrir les besoins Ă©nergĂ©tiques.

Contribution au réchauffement climatique

Un gaz Ă  effet de serre

Le mĂ©thane est un gaz Ă  effet de serre qui contribue au rĂ©chauffement climatique, pris en compte en tant que tel par la directive 2003/87/CE. Il absorbe une partie du rayonnement infrarouge Ă©mis par la Terre, et l'empĂȘche ainsi de s'Ă©chapper vers l'espace.

De plus, il contribue aussi indirectement Ă  l'effet de serre, en diminuant la capacitĂ© de l'atmosphĂšre Ă  oxyder d'autres gaz Ă  effet de serre (comme les frĂ©ons). Son utilisation comme combustible Ă©met du dioxyde de carbone CO2 Ă  hauteur de 380 Mt/an (les Ă©missions industrielles avoisinent 6 000 Mt/an).

L'influence du mĂ©thane sur le climat est moins importante que celle du CO2, mais est tout de mĂȘme prĂ©occupante[80]. L'un des principaux enseignements du cinquiĂšme rapport d'Ă©valuation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'Ă©volution du climat (GIEC) en 2014 est que l'influence du mĂ©thane a longtemps Ă©tĂ© sous-estimĂ©e, son potentiel de rĂ©chauffement global (PRG) Ă  cent ans passant de 21 dans le cadre du protocole de Kyoto, Ă  28 et mĂȘme 34 en prenant en compte les rĂ©troactions climatiques[81].

Le mĂ©thane persiste moins de dix ans dans l'atmosphĂšre, oĂč il est dĂ©truit par des radicaux hydroxyle OH‱, mais c'est un gaz Ă  effet de serre bien plus puissant que le CO2, responsable, au niveau actuel de sa concentration, de quelques pour cent de l'effet de serre total Ă  l'Ɠuvre dans notre atmosphĂšre[82]. Ainsi, Ă  titre comparatif, sur un horizon de 100 ans, relĂącher une certaine quantitĂ© de mĂ©thane dans l'atmosphĂšre a un effet sur le rĂ©chauffement climatique environ neuf fois plus important que brĂ»ler cette mĂȘme quantitĂ© de mĂ©thane en CO2[83].

Le mĂ©thane est le deuxiĂšme gaz responsable du dĂ©rĂšglement climatique[84] (forçage radiatif de 0,97 W/m2 en 2011) derriĂšre le CO2 (1,68 W/m2), mais loin devant les frĂ©ons (0,18 W/m2) et le protoxyde d'azote[85] (0,17 W/m2). Une molĂ©cule de mĂ©thane absorbe en moyenne 28 fois plus de rayonnement qu'une molĂ©cule de dioxyde de carbone sur une pĂ©riode de 100 ans, son PRG est donc de 28 ; Ă  Ă©chĂ©ance de 20 ans, son PRG est mĂȘme de 72[86].

Une étude publiée en décembre 2016 par plus de 80 scientifiques issus de laboratoires du monde entier[alpha 3] met en garde contre la sous-estimation usuelle de la contribution du méthane au réchauffement climatique : le méthane contribue pour 20 % au réchauffement en cours (contre 70 % pour le CO2), parce que, malgré sa concentration beaucoup plus faible, son potentiel de réchauffement global (PRG) est 28 fois plus élevé. Ceci implique que pour tenir l'objectif de rester sous la barre des 2 °C on ne peut se contenter de limiter les émissions de dioxyde de carbone, mais qu'il faut aussi réduire celles de méthane[87].

En 2019, l'Agence amĂ©ricaine d’observation ocĂ©anique et atmosphĂ©rique (NOAA) annonce que les concentrations atmosphĂ©riques de mĂ©thane ont atteint un record en 2018[88].

En juillet 2020, une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par une centaine de chercheurs rĂ©unis dans le Global Carbon Project rĂ©vĂšle une hausse continue des Ă©missions de mĂ©thane depuis 2007 (+9 % par an), avec une forte accĂ©lĂ©ration depuis 2014. Ces Ă©missions atteignaient 596 Mt en 2017, dont 60 % dues aux activitĂ©s humaines : agriculture et dĂ©chets 227 Mt (38 %), production et utilisation de combustibles fossiles 108 Mt (18 %), biomasse et biocarburant 28 Mt (5 %). Elles proviennent pour 193 Mt (32 %) d'Asie, dont 56 Mt (9 %) de Chine, pour 117 Mt (20 %) d'Afrique et du Moyen-Orient, 105 Mt d'AmĂ©rique du sud, pour 93 Mt (16 %) d'AmĂ©rique du nord, pour 44 Mt de Russie et Asie centrale et 30 Mt d'Europe. Les chercheurs estiment que l'agriculture et les dĂ©chets ont contribuĂ© Ă  hauteur de 60 % Ă  la hausse des Ă©missions mondiales, l'exploitation du pĂ©trole et du gaz Ă  plus de 20 %, et celle du charbon Ă  plus de 10 %. Ils prĂŽnent une quantification plus rĂ©guliĂšre des Ă©missions de mĂ©thane, Ă  l’image de ce qui est fait pour le CO2 : le mĂ©thane ayant une durĂ©e de vie plus courte que le dioxyde de carbone dans l’atmosphĂšre, une baisse des Ă©missions peut ĂȘtre rapidement bĂ©nĂ©fique pour le climat[89].

MĂ©thane et ozone

Le méthane interagit avec l'ozone, différemment dans les hautes et les basses couches de l'atmosphÚre.

Selon les modĂ©lisations tridimensionnelles disponibles en chimie de la troposphĂšre, diminuer les Ă©missions anthropiques de CH4 pourrait ĂȘtre « un puissant levier pour rĂ©duire Ă  la fois le rĂ©chauffement climatique et la pollution de l'air par l'ozone de fond troposphĂ©rique »[90].

Variation historique (depuis l'Empire romain)

Les Ă©missions de mĂ©thane provenant des marais, des bovins, des feux de vĂ©gĂ©tation, ou des combustibles fossiles ont toutes une signature isotopique spĂ©cifique[91]. Les bactĂ©ries mĂ©thanogĂšnes des zones humides absorbent plus d'isotopes plus lĂ©gers du carbone (12C) alors que le mĂ©thane fossile est plutĂŽt enrichi en carbone plus lourd (13C). Le mĂ©thane issu des incendies de brousse ou de forĂȘt est situĂ© entre les deux[92].

On sait aussi aujourd’hui finement analyser le mĂ©thane piĂ©gĂ© dans les glaces, ce qui a par exemple permis en 2012 de confirmer l'hypothĂšse posĂ©e il y a quelques annĂ©es par le climatologue William Ruddiman, qui estimait que l'impact de l'humanitĂ© sur le climat date d'avant le rĂ©cent « AnthropocĂšne » et de bien avant la rĂ©volution industrielle. Selon l'Ă©tude isotopique du mĂ©thane des glaces antarctiques parue dans la revue Nature en octobre 2012[93], les variations passĂ©es du taux de mĂ©thane et sa composition dĂ©montrent que des feux de vĂ©gĂ©tation probablement anthropiques enrichissent depuis le XVIe siĂšcle au moins le taux atmosphĂ©rique de mĂ©thane. L'analyse fine de deux carottes de glace du forage glaciaire NEEM1 (Groenland)[94] couvrant environ 2 000 ans a Ă©tĂ© faite avec une prĂ©cision jamais atteinte en termes de dosage, analyse et rĂ©solution temporelle. Elle montre ou confirme qu'entre un siĂšcle av. J.-C. et le XIXe siĂšcle, le monde avait dĂ©jĂ  connu trois pĂ©riodes d'augmentation des taux de mĂ©thane (Ă  l'Ă©chelle de quelques siĂšcles) et une tendance longue Ă  la dĂ©croissance de la signature isotopique 13C du mĂ©thane[93]. Selon ces donnĂ©es, les modĂšles d'Ă©quilibre isotopique de l'atmosphĂšre[95] et les donnĂ©es palĂ©oclimatiques de cette pĂ©riode (tempĂ©rature, prĂ©cipitations) ainsi qu'au vu des donnĂ©es de la dĂ©mographie humaine, les feux de vĂ©gĂ©tation liĂ©s Ă  la dĂ©forestation, au chauffage, Ă  la cuisson et la mĂ©tallurgie avaient diminuĂ© au moment du dĂ©clin de l'Empire romain et de celui de la dynastie Han (Chine), pour rĂ©augmenter durant les grandes dĂ©forestations et l'expansion mĂ©diĂ©vale[93]. L'Homme semble ĂȘtre responsable de 20 Ă  30 % des Ă©missions totales de mĂ©thane par les feux de vĂ©gĂ©tation entre un siĂšcle av. J.-C. et le XVIe siĂšcle[93].

Variations récentes de teneur de l'air

Le taux de mĂ©thane dans l'atmosphĂšre terrestre atteignait 1 644 ppb en 1984[96]. Il a augmentĂ© graduellement jusqu'Ă  atteindre 1 748 ppb (Partie par milliard) en 1998[97]. AprĂšs une pĂ©riode de stabilisation de 1999 Ă  2006 Ă  environ 1 774 ppb, la croissance de sa concentration a repris en 2007 Ă  un rythme de 5 Ă  15 ppb par an, atteignant 1 879 ppb en 2020[96]. Des analyses isotopiques suggĂšrent que cet accroissement rĂ©cent du mĂ©thane atmosphĂ©rique serait principalement d'origine non-fossile[98].

Le taux est en 2018 entre 1 850 et 1 900 ppb, soit 0,000 19 % ou 1,9 ppm. Il s'est maintenu[99] - [100] entre 1 780 et 1 810 ppb de 2000 Ă  2010 avec une grande variation suivant la latitude[101]. Dans le passĂ©, le taux de mĂ©thane dans l'atmosphĂšre a variĂ© souvent parallĂšlement Ă  la tempĂ©rature. Ce taux a augmentĂ© d'environ 150 % depuis 1750 et atteint aujourd'hui un taux inĂ©galĂ©[102] dans l'histoire, principalement en raison des activitĂ©s humaines. Une augmentation des teneurs a Ă©tĂ© constatĂ©e en 2008-2009[103]. Les modĂ©lisations informatiques du taux du CH4 dans l'air ont permis de remonter Ă  la source des Ă©missions pour les vingt derniĂšres annĂ©es de mesures atmosphĂ©riques. Selon ces travaux, la rĂ©duction des Ă©missions et/ou une utilisation plus efficace du gaz naturel dans l'hĂ©misphĂšre Nord (amĂ©lioration de l'Ă©tanchĂ©itĂ© des tuyaux de gaz, rĂ©cupĂ©ration du grisou ou du gaz de dĂ©charge pour produire de l'Ă©lectricitĂ©, etc.) ont permis une baisse des Ă©missions dans les annĂ©es 1990, mais une nette augmentation des Ă©missions provenant de combustibles fossiles dans le nord de l'Asie a ensuite de nouveau Ă©tĂ© constatĂ©e (2006
). Le recul des zones humides, par drainage entre autres, et, dans une moindre mesure, les feux de brousse, expliquent aussi les variations mesurĂ©es du CH4 atmosphĂ©rique sur vingt ans[104].

Augmentation du taux de méthane atmosphérique, en ppb.
Taux de méthane à la limite supérieure de la troposphÚre.
Saisonnalité relevée par la NOAA.

Le méthane serait responsable d'environ 20 % du réchauffement moyen enregistré depuis le début de la révolution industrielle.

On estime que sans sa présence, la température moyenne de surface de la Terre serait plus basse de 1,3 °C. Le calcul du potentiel de réchauffement global (PRG) du méthane est périodiquement réévalué par le GIEC au vu des connaissances nouvelles.

Ce PRG tend Ă  augmenter[105], il y a doublement du forçage radiatif additionnel qui lui est attribuĂ© entre 2007 et 2013, ce qui le rapproche du CO2 (il est passĂ© de 0,48 Ă  0,97 W/m2 tous effets confondus et le forçage radiatif du CO2 est 1,68 W), les scientifiques montrant qu'il contribue plus que ce que l'on pensait au rĂ©chauffement, avec une source nouvelle et en augmentation forte aux États-Unis qui sont les fuites de mĂ©thane des forages et installations de gaz de schiste ou gaz de couche ou encore les Ă©missions du pergĂ©lisol[106]. D’aprĂšs le cinquiĂšme rapport du GIEC, paru en 2013, le PRG relatif du mĂ©thane est estimĂ© Ă  28.

L'augmentation rĂ©guliĂšre de la concentration du mĂ©thane dans l'atmosphĂšre pourrait aussi ĂȘtre en partie liĂ©e Ă  une diminution de la teneur de l'atmosphĂšre en radical hydroxyle (le destructeur naturel du mĂ©thane dans l'air)[107].

Origine des Ă©missions

Principales sources de méthane dans le monde (Global Methane Budget 2000-2012[108] - [109]).
Analyse par satellite montrant les concentrations de méthane (parties par million en volume) en surface (en haut) et dans la stratosphÚre (en bas).

Globalement, les Ă©missions de mĂ©thane vers l’atmosphĂšre sont estimĂ©es entre 500 et 900 Mt/an, dont environ 60 % sont d’origine anthropique[110] - [108].

Les principales sources sont, par ordre décroissant d'importance quantitative, estimées comme suit[108] :

Les marais, les mangroves tropicales et les riziĂšres sont sujets Ă  l’action d'archĂ©es mĂ©thanogĂšnes en milieu anaĂ©robie.
La tempĂ©rature agit sur les Ă©missions, qui atteignent leur valeur maximale entre 37 °C et 48 °C, d’oĂč une amplification des Ă©missions en cas de rĂ©chauffement. En prĂ©sence d'une quantitĂ© suffisante d'oxygĂšne, l'activitĂ© des archĂ©es elles-mĂȘmes contribue Ă  Ă©chauffer le matĂ©riau, mais avec Ă©mission de CO2. L'analyse des gaz piĂ©gĂ©s il y a 10 000 ans dans les glaces polaires et l'Ă©tude du rapport isotopique carbone 13/carbone 12 du carbone de ces molĂ©cules de mĂ©thane (ÎŽ13CH4) ont montrĂ© un doublement des taux de CH4 lors de la derniĂšre transition glaciaire-interglaciaire. Ce doublement est dĂ», Ă  prĂšs de 50 %, aux rĂ©gions marĂ©cageuses tropicales, renforcĂ©es par les Ă©missions des tourbiĂšres borĂ©ales favorisĂ©es par la transition climatique[111] ;
  • les Ă©nergies fossiles (21 % des Ă©missions) : le gaz naturel est composĂ© Ă  90 % de mĂ©thane. Les fuites dans l'atmosphĂšre lors de son extraction, de son transport, de son traitement et de sa distribution pourraient reprĂ©senter jusqu'Ă  2 % de la production de gaz naturel, les trois quarts de ces fuites ayant lieu chez le client, aprĂšs le compteur. Le graphe ci-contre montre l'importance des pertes lors de la production, notamment dans certains grands champs gaziers de mer Caspienne et de SibĂ©rie.
Plusieurs Ă©tudes scientifiques ont montrĂ© que les Ă©missions de mĂ©thane dues Ă  l'exploitation de gaz de schiste sont beaucoup plus Ă©levĂ©es que celles des gisements de gaz conventionnels[112] - [113] - [114] au point que l'empreinte en Ă©quivalent CO2 d’un puits de gaz de schiste en 20 ans serait de 20 Ă  50 % plus Ă©levĂ©e que si on avait utilisĂ© du charbon pour produire la mĂȘme quantitĂ© d'Ă©nergie[115] - [116]. Plus rĂ©cemment, en 2018, la NASA a rĂ©vĂ©lĂ© une forte accĂ©lĂ©ration de la croissance de la concentration de mĂ©thane dans l’atmosphĂšre, au cours des dix derniĂšres annĂ©es ; les auteurs de l’étude concluent qu’elle serait en grande partie liĂ©e Ă  l'activitĂ© du secteur des Ă©nergies fossiles[117]. En fĂ©vrier 2022, un article paru dans la revue Science rĂ©vĂšle que les observations satellitaires du TROPOspheric Monitoring Instrument (TROPOMI) en 2019-2020 ont dĂ©tectĂ© plusieurs centaines de rejets de mĂ©thane de grande ampleur par les installations pĂ©troliĂšres et gaziĂšres, totalisant environ huit millions de tonnes de mĂ©thane par an, soit 8 Ă  12 % des Ă©missions de ces industries. Ces rejets se produisent lors d'opĂ©rations de maintenance ou de dĂ©faillances des Ă©quipements ; leur attĂ©nuation est rĂ©alisable Ă  bas coĂ»t[118].
De mĂȘme, le gaz piĂ©gĂ© dans les filons de charbon lors de sa formation (le grisou) est relĂąchĂ© lors de l'extraction du minerai. En 2018, les majors du pĂ©trole, via l'OGCI (Oil and Gas Climate Initiative) notamment constituĂ© de Total, Saudi Aramco, BP, rĂ©cemment rejoints par les amĂ©ricains Chevron et ExxonMobil se sont pour la premiĂšre fois donnĂ© un objectifs (Ă  horizon 2025) : « rĂ©duire d'un cinquiĂšme l'intensitĂ© mĂ©thane moyenne collective », soit passer de 0,32 % du mĂ©thane vendu perdu dans les fuites en 2017 Ă  0,25 % en 2015 (par rapport au volume total vendu), ce qui correspond - selon l'OGCI - Ă  diminuer l'injection collective de mĂ©thane dans l'atmosphĂšre de 350 000 t/an[119] ;
  • les ruminants (eructations flatulences, fumiers et lisiers) : dans les annĂ©es 1990, on montre que les Ă©levages bovins, via leur digestion et leur fumier, contribuent significativement aux Ă©missions mondiales de mĂ©thane[120] (environ 16 % vers 2010). En France, en 2008 l'Ă©levage Ă©tait la source (fumier d'Ă©table compris) de 80 % du mĂ©thane Ă©mis (contre 69 % en 1990, avec un accroissement relatif de 4,6 % en 18 ans). L'Ă©levage lui-mĂȘme serait responsable de 92 % des Ă©missions nationales de mĂ©thane (dont 70 % sont dues Ă  la fermentation entĂ©rique et 30 % aux Ă©manations des lisiers[121]).
Une seule vache peut Ă©mettre 100 Ă  500 litres de mĂ©thane par jour (5 % venant des flatulences et 95 % d'Ă©ructations liĂ©es Ă  la rumination), quantitĂ© qui varie beaucoup selon l'alimentation de l'animal, avec par exemple une moyenne de 100 kg par vache laitiĂšre (VL) et par an (variant de 63 Ă  102 kg) selon DollĂ© et al. (2006)[122], ou de 117,7 kg en moyenne (de 90 Ă  163 kg) selon Vermorel et al. (2008)[123], quand la production de lait passe de 3 500 Ă  11 000 kg/an[124]. « Les concentrĂ©s riches en amidon (orge, blĂ©, maĂŻs) ont un effet dĂ©pressif sur la mĂ©thanogĂ©nĂšse plus important que les concentrĂ©s riches en parois digestibles (pulpe de betterave). Martin et al. (2006) citent une Ă©tude qui montre que chez la vache laitiĂšre, le remplacement des pulpes de betteraves (70 % de la ration) par de l’orge a entraĂźnĂ© une diminution de 34 % des pertes d’énergie sous forme de mĂ©thane. » Des plantes plus riches en tanin (dont lĂ©gumineuses telles que le sainfoin, le lotier et le sulla) diminuent la dĂ©gradation des protĂ©ines alimentaires mais aussi la mĂ©thanogenĂšse ruminale. Supprimer le soja (fĂ©culent) et le remplacer par des graines de lin extrudĂ©es (8,4 % sur matiĂšre sĂšche) amĂ©liore la qualitĂ© nutritionnelle du lait (+34 % d’acides gras insaturĂ©s, +120 % d’omĂ©gas-3) tout en diminuant l'Ă©mission de mĂ©thane du troupeau (-10 Ă  -20 % de mĂ©thane par jour et efficience azotĂ©e amĂ©liorĂ©e de 16 %) sans diminuer la production laitiĂšre, mais avec des taux butyreux et protĂ©ique moindre (de -8 % et -3 % respectivement) dans le lait[125].
Les excréments (fumier d'étable) qui continuent leur décomposition avec une méthanisation plus ou moins anaérobie selon le contexte sont aussi source de méthane.
Parmi les solutions Ă©tudiĂ©es[126] : amĂ©liorer l'alimentation animale, Ă©viter le stockage des dĂ©chets qui ne produisent du mĂ©thane qu'Ă  l'abri de l'air, ou mieux rĂ©cupĂ©rer ce mĂ©thane et le valoriser Ă©nergĂ©tiquement. Les fĂ©culents comme le soja augmentent la quantitĂ© de mĂ©thane Ă©mise par les bovins quand ils remplacent l'herbe dans l'alimentation industrielle. L’apport dans le rumen de bactĂ©ries acĂ©togĂšnes ou capables d'oxyder le mĂ©thane), ou l'apport de lipides alimentaires riches en acides gras polyinsaturĂ©s dans la ration des ruminants est une piste prometteuse. Des essais menĂ©s sur vaches laitiĂšres au centre INRA de Clermont ont montrĂ© qu'un apport de 6 % de lipides issus de la graine de lin a diminuĂ© la production de mĂ©thane des animaux de 27 Ă  37 %[127]. Des chercheurs nĂ©o-zĂ©landais ont rĂ©ussi par des mĂ©thodes de sĂ©lection Ă  rĂ©duire de 10 % les rots et les pets de moutons. Leurs travaux ont montrĂ© que ces rejets sont liĂ©s en partie Ă  des traits hĂ©rĂ©ditaires[128] - [129]. RĂ©introduire des fibres vĂ©gĂ©tales dans l'alimentation porcine diminue la volatilisation de l'ammoniac et la production de mĂ©thane des effluents, sans perte de productivitĂ©[130].
  • les dĂ©chets humains (11 % des Ă©missions) : les dĂ©charges fermentent et Ă©mettent de grandes quantitĂ©s de mĂ©thane (gaz de dĂ©charge) ; ce biogaz peut ĂȘtre utilisĂ© comme source d’énergie[131]. Les Ă©gouts peuvent aussi en Ă©mettre ;
  • la biomasse (10 % des Ă©missions) ; le mĂ©thane Ă©mis provient surtout de l'oxydation incomplĂšte des vĂ©gĂ©taux, lors de certains processus de dĂ©composition organique naturelle (comme les feuilles mortes des sous-bois accumulĂ©es sous l'eau, fermentation de vases riches en matiĂšre organique) ; certaines espĂšces (termites) peuvent produire des quantitĂ©s significatives de mĂ©thane ; l'utilisation de la biomasse comme source d'Ă©nergie est aussi source de quelques fuites de CH4 dans l'air ;
  • les sĂ©diments et les ocĂ©ans (4 % des Ă©missions, mais qui pourrait fortement augmenter) : les hydrates contenant du mĂ©thane (clathrates) pourraient Ă©mettre du gaz en cas de perturbation de la tempĂ©rature ocĂ©anique et/ou du dĂ©gel de certains sols riches de la toundra sibĂ©rienne et canadienne. Ces Ă©missions sont actuellement limitĂ©es mais le rĂ©chauffement global pourrait entraĂźner une augmentation de l'Ă©mission de CH4 par les clathrates (dont en pĂ©riphĂ©rie des calottes polaires[132]). Cette source pourrait donc constituer une vĂ©ritable « bombe Ă  retardement climatique » en cas de rĂ©chauffement des fonds ocĂ©aniques et des calottes glaciaires ;
  • les pergĂ©lisols : ils contiennent du mĂ©thane, libĂ©rĂ© quand le climat se rĂ©chauffe[133]. Dans les annĂ©es 2000, une Ă©tude internationale[134] (2003-2008) dans les eaux du plateau arctique de SibĂ©rie orientale (plus de deux millions de kilomĂštres carrĂ©s) a montrĂ© que les pergĂ©lisols immergĂ©s perdent du mĂ©thane, plus et plus vite que prĂ©vu par les modĂšles : durant cinq ans, plus de 50 % des eaux de surface et plus de 80 % des eaux profondes Ă©tudiĂ©es prĂ©sentaient un taux de mĂ©thane environ huit fois supĂ©rieur Ă  la normale[135]. Le taux actuel moyen de CH4 en Arctique est au tout dĂ©but du XXIe siĂšcle d'environ 1,85 ppm, soit la plus Ă©levĂ©e depuis 400 000 ans, alerte Natalia Chakhova[135]. Un taux encore plus Ă©levĂ© au-dessus du plateau arctique sibĂ©rien oriental fait que par N. Chakhova Ă©voque de signes d'instabilitĂ© dans le permafrost immergĂ© : « S'il continue Ă  se dĂ©stabiliser, les Ă©missions de mĂ©thane [
] seront beaucoup plus importantes »[135].
  • les inlandsis : en 2018, ils ne sont toujours pas comptabilisĂ©s dans les « budgets » mondiaux du mĂ©thane[136] - [137], mais il est dĂ©montrĂ© depuis peu que des Ă©cosystĂšmes microbiens assez actifs existent sous la calotte polaire arctique, alimentĂ©s par d'anciens sols organiques, chaque Ă©tĂ©, quand l'eau liquide est prĂ©sente[138] ; cette matiĂšre organique provient des anciennes zones humides, toundra et tourbiĂšres qui prospĂ©raient lĂ  lors des interglaciaires prĂ©cĂ©dents). Le cycle du mĂ©thane y est actif[139] mais reste encore Ă  Ă©valuer. Des indices (palĂ©o-climatiques notamment[140]) laissent cependant penser que ce CH4 pourrait amplifier le rĂ©chauffement climatique[138] - [141] - [142] - [143]. Ce mĂ©thane pouvant influencer les cycles biogĂ©ochimiques planĂ©taires, des scientifiques appellent Ă  accĂ©lĂ©rer l'Ă©tude de la biogĂ©ochimie des Ă©cosystĂšmes microbiens sous-glaciaire ; ces Ă©tudes ont commencĂ© sous le glacier Russel en limite ouest du Groenland, oĂč du mĂ©thane est abondamment produit par des bactĂ©ries, mais en partie consommĂ© par d'autres bactĂ©ries (mĂ©thanotrophes). Lors des deux Ă©tĂ©s 2012 et 2013, en conditions aĂ©robies (qui n'existent que localement), plus de 98 % du mĂ©thane de l'eau sous-glaciaire Ă©chantillonnĂ©e Ă©tait consommĂ© par des microbes mĂ©thanotrophes (en environ 30 jours d'incubation Ă  +/- 4 °C). À chaque saison chaude se forment sous l'indlandsis des rĂ©seaux de ruisseaux, de torrents, tunnels, lacs, etc. d'oĂč Ă©mergent des « bouffĂ©es » d'eaux sursaturĂ©es en mĂ©thane (CH4(aq)) qui perdent ensuite une grande partie de ce CH4 dans l'air[144] (l'« Ă©vasion atmosphĂ©rique » est dans cette rĂ©gion le principal puits de mĂ©thane une fois que le ruissellement atteint la bordure de la calotte de glace). Pour la zone Ă©tudiĂ©e, la premiĂšre estimation de ce flux saisonnier Ă©tait de 6,3 tonnes (moyenne ; allant de 2,4 Ă  11 tonnes) de CH4 dissous (CH4aq) transportĂ© latĂ©ralement depuis le dessous de la calotte glaciaire.
L'hydrologie sous-glaciaire doit ĂȘtre mieux connue ; elle l'est moins sous une grande partie de l'arctique que sous les glaciers alpins[145] ou dans certains contextes palĂ©oclimatologiques europĂ©ens[146], or elle apparait en arctique ĂȘtre un facteur crucial dans le « contrĂŽle » des flux de mĂ©thane[147] - [148].

DĂ©tection par satellite

Un réseau de mesures et d'analyse se met en place au niveau mondial, à l'initiative de différents groupes comme Climate TRACE et Carbon Mapper, parfois à l'aide d'intelligence artificielle, exploitant des images satellites accessibles aux scientifiques. Ce réseau devrait permettre d'identifier les émissions afin de les réduire[149].

La mission d'observation de la Terre EMIT de la NASA, lancĂ©e dans l'espace en juillet 2022, a identifiĂ© une cinquantaine de sites « super-Ă©metteurs » dĂ©gageant d'importantes quantitĂ©s de mĂ©thane. Au TurkmĂ©nistan, l'instrument a identifiĂ© douze panaches issus d'une infrastructure gaziĂšre et pĂ©troliĂšre Ă  l'est de la ville portuaire de Hazar ; certains de ces panaches s'Ă©tendent sur plus de 32 kilomĂštres. Dans l'État amĂ©ricain du Nouveau-Mexique, un autre panache long d'environ 3,3 kilomĂštres a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© au niveau de l'un des plus grands champs pĂ©trolifĂšres du monde. En Iran, au sud de TĂ©hĂ©ran, un panache d'au moins 4,8 kilomĂštres a Ă©tĂ© observĂ©, issu d'un complexe de traitement des dĂ©chets. D'autres Ă©metteurs ont Ă©tĂ© identifiĂ©s en Asie centrale, au Moyen-Orient et dans le sud-ouest des États-Unis[150].

Prospective

Les variations futures de ces Ă©missions sont incertaines, mais on prĂ©voit une augmentation de consommation des sources fossiles, marines et agricoles, des dĂ©chets, du fait de la dĂ©mographie mondiale, de l’industrialisation de certains pays et de la demande croissante en Ă©nergie, ainsi que du rĂ©chauffement climatique.

Le taux atmosphĂ©rique mondial de mĂ©thane s'Ă©tait stabilisĂ© puis est reparti Ă  la hausse (+3 % environ de 2007 Ă  2015)[151]) outre l’augmentation des sources dĂ©jĂ  connues[152], cette hausse pourrait aussi ĂȘtre due Ă  une baisse du taux atmosphĂ©rique d'hydroxyle, une molĂ©cule qui « joue le rĂŽle de dĂ©tergent atmosphĂ©rique », notamment vis-Ă -vis du mĂ©thane qu'elle dĂ©grade[151]. Des inondations tropicales accrues et un effet du rĂ©chauffement sont peut-ĂȘtre aussi en cause. Comme la fonte de la glace de mer arctique, ceci est un nouveau signal d'une perturbation Ă©cologique et climatique du systĂšme Terre[151].

Remarque : certaines archĂ©es mĂ©thanotrophes (qui consomment le mĂ©thane) sont Ă  l'origine de puits naturels de mĂ©thane (par exemple dans les forĂȘts anciennes[153]).), mais leur rĂŽle Ă©cosystĂ©mique et leurs usages potentiels sont encore mal Ă©valuĂ©s.

Puits de méthane

Ils sont encore mal cernés, mais la contribution du méthane à certains réseaux trophiques, et certains mécanismes de dégradation du méthane dans l'eau ou l'air pourraient avoir été sous-estimés.

On sait aujourd’hui que :

  • les diffĂ©rents mĂ©canismes d’élimination du mĂ©thane atmosphĂ©rique retirent environ 515 Mt/an ;
    • le principal puits Ă  CH4 est le radical hydroxyle OH‱ contenu dans l’atmosphĂšre, qui contribue Ă  90 % de la disparition de CH4. Le radical OH‱, agent oxydant des principaux polluants de l’atmosphĂšre (CH4, CO, NOx, composĂ©s organiques), provient de la dissociation photochimique de O3 et de H2O. La teneur en radical hydroxyle est donc influencĂ©e par la concentration atmosphĂ©rique en CH4 mais aussi par celle de ses produits, dont CO. De mĂȘme, divers mĂ©canismes affectent la teneur en OH‱ :
    • l’augmentation de concentration urbaine en NOx engendre plus de formation d’O3 et donc plus de dissociation en OH‱,
    • la chute de la concentration d’O3 stratosphĂ©rique induit plus de rayonnement UV atteignant la troposphĂšre et donc plus de dissociation d’O3 troposphĂ©rique,
    • l’augmentation de la vapeur d’eau rĂ©sultant de l’augmentation de la tempĂ©rature moyenne produit plus de nuages bloquant les flux de protons, effet rĂ©duisant la formation d’OH‱, et plus de vapeur d’eau, rĂ©actif de formation d’OH‱.
On a constatĂ© que depuis 1750, le niveau d’OH‱ a diminuĂ© d’environ 20 % du fait de l’augmentation en CO et CH4, et est aujourd’hui stable. D’ici 2050, ce niveau devrait encore diminuer de 25 %, ce qui aura un impact important sur les teneurs en Ă©lĂ©ments traces gazeux. Les 10 % restants sont dus Ă  l’oxydation du mĂ©thane en terrain sec par des archĂ©es mĂ©thanotrophes qui l’utilisent comme source de carbone, ainsi que par son transfert vers la stratosphĂšre ;
  • dans le sol, dans certaines nappes, dans les sĂ©diments marins ou dans les zones humides vivent des archĂ©es qui consomment du mĂ©thane. Elles sont localement Ă  l'origine d'un rĂ©seau trophique (pĂ©lagique) et d'un « puits biologique » de mĂ©thane importants, en mer mais aussi dans certains lacs, notamment en hiver oĂč ces archĂ©es deviennent une source alimentaire plus importante pour le zooplancton, ce qui a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© par des analyses isotopiques[154], par exemple en alimentant certaines larves de chironomes (phĂ©nomĂšne observĂ© Ă  la suite de la dĂ©couverte inattendue de larves de chironomidae dont l'organisme Ă©tait anormalement appauvri en 13C (toujours dans des lacs eutrophes et pauvres en oxygĂšne)[155] ;
  • le mĂ©thane est souvent associĂ© Ă  des HAP toxiques. Certaines des archĂ©es mĂ©thanotrophes sont mobiles et on a montrĂ© qu'elles pouvaient amĂ©liorer le transport des HAP dans le sous-sol. Cette qualitĂ© peut ĂȘtre utilisĂ©e pour Ă©purer une nappe polluĂ©e par les HAP[156], mais peut aussi expliquer la pollution de nappes ou certaines distribution ou dispersion de HAP[157].

L'Ă©volution de la concentration de l'air en mĂ©thane semble marquer le pas[158] (2007) ; cela pourrait s'expliquer par une destruction accĂ©lĂ©rĂ©e de molĂ©cules d'ozone O3, catalysĂ©e par des radicaux NO‱ en plus grande quantitĂ©[159] - [160].

Réduire les émissions de méthane

La réduction des émissions de méthane, comparée à celle du dioxyde de carbone, peut se révéler plus économique et plus efficace dans l'atténuation du changement climatique, étant donné son fort potentiel de réchauffement global et son temps de séjour dans l'atmosphÚre relativement court, de neuf ans[161].

Divers moyens permettent de réduire les émissions de méthane pour diminuer son action sur l'effet de serre :

  • capter le mĂ©thane, ou biogaz, Ă©mis au niveau des dĂ©charges d'ordures ou stations d'Ă©puration et le brĂ»ler (la combustion forme du CO2 qui a un effet de serre moins important), ou le purifier par distillation puis l'injecter dans le rĂ©seau de distribution du gaz naturel[162], ce qui permettrait de remplacer en partie le gaz importĂ© au lieu de brĂ»ler en torchĂšre le gaz de dĂ©charge comme c'est souvent le cas actuellement ;
  • capter et utiliser le mĂ©thane, ou biogaz, produit au niveau des systĂšmes de stockage des effluents d'Ă©levages ; rĂ©cupĂ©rer le mĂ©thane Ă©mis lors de l'exploitation miniĂšre et aprĂšs celle-ci ;
  • modifier l'alimentation des bovins pour rĂ©duire la production de mĂ©thane lors de la digestion : les chercheurs de l'Inra Clermont-Ferrand ont montrĂ© qu'en remplaçant une partie de leur alimentation par des lipides issus de la graine de lin, voire de colza, les bovins Ă©mettraient jusqu'Ă  40 % de mĂ©thane en moins. NĂ©anmoins, Michel Doreau, le chercheur Ă  l'origine de ces travaux, demeure prudent, soulignant l'obstacle du coĂ»t, et estime qu'il est possible d'arriver Ă  une baisse globale de seulement 10 % des Ă©missions[162]. 650 Ă©leveurs de l'association Bleu Blanc CƓur se sont ainsi lancĂ©s dans cette dĂ©marche, et le projet europĂ©en Eco-mĂ©thane associe huit pays ; les producteurs suisses devraient s'engager massivement dans la dĂ©marche dĂšs 2017 ; planter 250 000 hectares de lin, contre 50 000 aujourd'hui, suffirait pour l'Ă©levage français. L'industrie Ă©tudie aussi des additifs alimentaires de synthĂšse agissant sur la flore microbienne des animaux[162]. Selon Paul Hawken, la consommation par les ruminants d'algues Asparagopsis taxiformis, contenant du bromoforme, serait une autre piste pour la rĂ©duction de ce type de production de mĂ©thane[163] ;
  • dĂ©velopper une riziculture moins productrice de mĂ©thane, diminuer les taux de fertilisants, lutter contre la turbiditĂ© des eaux et la production de sĂ©diments mĂ©thanogĂšnes, et donc en amont contre l'Ă©rosion, la rĂ©gression et dĂ©gradation des sols. Des Ă©tudes menĂ©es en Asie ont montrĂ© que le simple fait de drainer les riziĂšres deux fois par an permettrait de rĂ©duire leurs Ă©missions de 80 %[162] ;
  • au niveau personnel :

Stratégie européenne de réduction des émissions de méthane

La Commission europĂ©enne prĂ©sente le 14 octobre 2020 sa stratĂ©gie de rĂ©duction des Ă©missions de mĂ©thane : crĂ©ation d'un observatoire international afin d'amĂ©liorer la mesure et le partage d'informations, renforcement de la surveillance via la galaxie satellitaire Copernicus, directive prĂ©vue en 2021 pour imposer aux industriels des Ă©nergies fossiles de mieux dĂ©tecter et rĂ©parer les fuites de mĂ©thane et interdire les pratiques de torchage et de dĂ©gazage systĂ©matiques, extension du champ d'application de la directive relative aux Ă©missions industrielles aux secteurs Ă©metteurs de mĂ©thane non encore couverts, demande aux États membres d'un effort de traitement des mines de charbon abandonnĂ©s, pression sur les pays partenaires commerciaux pour rĂ©duire l'impact mĂ©thane de l'Ă©nergie importĂ©e, incitations Ă  rĂ©duire les Ă©missions dans l'agriculture par l'innovation en matiĂšre d'alimentation animale et de gestion d'Ă©levage, renforcement de la collecte des dĂ©chets et rĂ©sidus agricoles non recyclables qui peuvent servir Ă  produire du biogaz et des biomatĂ©riaux, amĂ©lioration de la gestion du gaz de dĂ©charge[165].

Le 15 décembre 2021, la Commission européenne présente son projet détaillé pour la réduction des émissions de méthane du secteur de la production d'énergie, qu'elle espÚre réduire de 80 % en 2030 par rapport à 2020 : les industriels du gaz, du charbon et du pétrole devront effectuer des mesures réguliÚres à la source de leurs fuites de méthane, avec vérification par des experts indépendants. Les industriels auront ensuite, selon la nature des problÚmes identifiés, de 5 à 15 jours pour y remédier. Afin de lutter contre les « émissions importées » de méthane, elle imposera aux importateurs d'énergie fossile la transparence sur le niveau d'émissions de méthane de leurs fournisseurs et les efforts de ces derniers pour les réduire, puis, à compter de 2025, elle durcira les rÚgles sur les importations d'énergie fossile issue de producteurs aux efforts jugés insuffisants[166].

COP26

Le 2 novembre 2021, lors de la COP26, Ă  l'appel des États-Unis et de l'Union europĂ©enne, plus de 80 pays s'engagent Ă  rĂ©duire d'ici Ă  2030 d'au moins 30 % les Ă©missions de mĂ©thane. Selon l'ONU, tenir ce nouvel objectif pourrait Ă©viter 0,3 °C de rĂ©chauffement d'ici aux annĂ©es 2040. L'administration amĂ©ricaine a dĂ©voilĂ© auparavant une sĂ©rie de nouvelles rĂ©glementations destinĂ©es Ă  faire la chasse au mĂ©thane dans l'industrie pĂ©troliĂšre et gaziĂšre aux États-Unis, susceptibles de rĂ©duire de 41 millions de tonnes ses Ă©missions de 2023 Ă  2035, selon l'Agence amĂ©ricaine de protection de l'environnement. Cependant, certains des plus grands Ă©metteurs de mĂ©thane issu des mines de charbon n'ont pas signĂ© l'accord, en particulier la Chine, la Russie et l'Inde, qui reprĂ©sentent un tiers des Ă©missions[167].

SynthÚse du méthane

SynthĂšse photocatalytique

Des chercheurs du laboratoire d’électrochimie molĂ©culaire de l'UniversitĂ© Paris-Diderot ont montrĂ© que la conversion photochimique de CO2 en mĂ©thane Ă  tempĂ©rature ambiante et par un catalyseur sĂ©lectif, abondant, non-polluant, non-toxique et peu coĂ»teux, associĂ© Ă  la lumiĂšre solaire Ă©tait possible, ce qui ouvre de nouvelles perspectives qui, Ă  long terme, peuvent espĂ©rer aboutir Ă  des applications industrielles[168]. Elle pourrait alors — en principe — rĂ©duire les effets de la consommation de combustibles fossiles et aider Ă  diminuer les Ă©missions de CO2[169] - [170].

Jusqu’ici, les principales voies explorĂ©es pour l’élimination physicochimique du CO2 industriel Ă©taient principalement Ă©lectrochimiques. Pour ĂȘtre « soutenables », elles nĂ©cessitent une production renouvelable et propre d’électricitĂ©[171] mais des approches photochimiques activĂ©es par la lumiĂšre du soleil sont Ă©galement envisageables[172] - [173]. Parmi les photocatalyseurs et les Ă©lectrocatalyseurs molĂ©culaires inventoriĂ©s, seuls quelques-uns semblent Ă  la fois stables et sĂ©lectifs pour la rĂ©duction du CO2. Mais la plupart de ces catalyseurs produisent surtout du monoxyde de carbone (CO, toxique) ou de l’acide formique (HCOOH)[168]. Les catalyseurs pouvant dans certaines conditions gĂ©nĂ©rer avec un rendement faible Ă  modĂ©rĂ© des hydrocarbures semblent encore plus rares[174] - [175] - [176] - [177] - [178] - [179] - [180] - [181].

Un complexe Ă©lectrocatalytique molĂ©culaire s’était dĂ©jĂ  montrĂ© comme le plus efficace et le plus sĂ©lectif pour convertir le CO2 en CO ; il s’agit de la tĂ©traphĂ©nylporphyrine de fer fonctionnalisĂ©e par des groupes trimĂ©thylammonium[182] - [183] - [184]. On a montrĂ© en 2017 que sous irradiation ultraviolette il peut aussi catalyser la rĂ©duction de CO2 en mĂ©thane Ă  tempĂ©rature et pression ambiantes. UtilisĂ© dans une solution d'acĂ©tonitrile contenant un photosensibilisateur et un donneur d'Ă©lectrons sacrificiel, ce catalyseur fonctionne avec rĂ©gularitĂ© durant quelques jours, en produisant principalement du CO (par photorĂ©duction du CO2) mais Heng Rao et ses collĂšgues ont constatĂ© qu’une exposition du CO2 Ă  ce produit conduite en deux stades permet d'abord de rĂ©duire le CO2 en CO puis de synthĂ©tiser du mĂ©thane (avec une sĂ©lectivitĂ© atteignant jusqu'Ă  82 % et un « rendement quantique » (efficacitĂ© lĂ©gĂšre) de 0,18 %).

On est encore trĂšs loin d’un prototype industriel, mais les auteurs estiment que cette expĂ©rience pourrait ĂȘtre un prĂ©lude Ă  d’autres dĂ©couvertes de catalyseurs molĂ©culaires qui rendraient possible une production lente mais douce d'un combustible gazeux Ă  partir de CO2 et des ultraviolets de la lumiĂšre solaire[168].

BiosynthĂšse

Le méthane est considéré comme une source d'énergie intéressante et durable s'il n'est pas d'origine fossile mais renouvelable et soutenable dans sa fabrication. Comme l'humanité émet trop de dioxyde de carbone CO2 dans l'air, un systÚme de conversion directe de CO2 en CH4 est activement recherchée pour à la fois protéger le climat et stocker une énergie renouvelable. Des solutions sans catalyseur rare, cher ou toxique sont recherchées.

Les chercheurs peuvent pour cela s'inspirer du vivant (biomimétique) car du méthane pur est depuis des milliards d'années efficacement et abondamment produit par quelques espÚces microbiennes dites « méthanogÚnes », dans l'eau ou dans l'appareil digestif d'autres organismes.

Une clĂ© semble ĂȘtre la mĂ©thyl-coenzyme M rĂ©ductase, l'enzyme de la biogenĂšse du mĂ©thane (qui permet aussi l'utilisation du mĂ©thane comme source d'Ă©nergie (par oxydation anaĂ©robie)[185]). Cette enzyme a un facteur auxiliaire dit « coenzyme F430 », un tĂ©trapyrrole modifiĂ© contenant du nickel qui favorise la catalyse Ă  travers un intermĂ©diaire mĂ©thyle radical/Ni(II)-thiolate intermĂ©diaire. On ignore encore comment la coenzyme F430 est synthĂ©tisĂ©e (Ă  partir d'une composĂ© commun, le uroporphyrinogĂšne III), mais on sait que sa synthĂšse implique une chĂ©lation, une amidation, une rĂ©duction d'anneau macrocyclique, une lactamisation et la formation d'anneau carbocyclique[185].

Les protéines catalysant la biosynthÚse de la coenzyme F430 (à partir de sirohydrochlorine, appelée CfbA-CfbE) ont été récemment identifiées, permettant d'envisager des systÚmes recombinants basés sur ces groupes métalloprothétiques[185]. Cette meilleure compréhension de la biosynthÚse d'un coenzyme de la production de méthane par les microbes complÚte les voies biosynthétiques connues pour une famille des composés importants incluant la chlorophylle, l'hÚme et la vitamine B12[186] - [185]. Dans la nature, la plupart du méthane est produit dans un milieu aqueux, ce qui peut inspirer des solutions techniques immergées[187], mais la plupart des sources massives de CO2 anthropique sont gazeuses.

Une premiĂšre mĂ©thode de conversion de CO2 en CH4 (pilotĂ©e/catalysĂ©e par la lumiĂšre et utilisant une hĂšme, c'est-Ă -dire une porphyrine contenant du fer) a Ă©tĂ© proposĂ© en 2018 par deux chercheurs allemands (Steinlechner et Junge) du Leibniz Institut fĂŒr Katalyse (de) de l'UniversitĂ© de Rostock[188] et d'autres chercheurs travaillent sur des complexes mĂ©talliques ou organomĂ©talliques utiles[189] et sur les moyens de doper ce type de rĂ©action chimique[190] - [191].

Méthane et biodiversité

Massif d'hydrate de mĂ©thane colonisĂ© par le « vers de glace de mĂ©thane » (Hesiocaeca methanicola). Ce vers semble vivre en mangeant des bactĂ©ries ou des archĂ©es chimioautotrophes se nourrissant elles-mĂȘmes directement de cet hydrate de mĂ©thane marin en fusion (photo NOAA, 2012).

Le méthane a probablement depuis longtemps des effets sur la biodiversité et inversement, notamment via le climat qu'il peut modifier[192] ou via les communautés microbiennes formant le microbiote intestinal des animaux.

Une hypothĂšse est que certains groupes d'invertĂ©brĂ©s (mĂ©tazoaires dont le mĂ©tabolisme et le cycle de reproduction peuvent alors augmenter) ont par le passĂ© bĂ©nĂ©ficiĂ© de phases de rĂ©chauffement marins ; l'explosion cambrienne (« Big Bang de l'Ă©volution ») pourrait avoir Ă©tĂ© liĂ©e Ă  des alternances assez rapprochĂ©es de phases intenses de puits (clathrates) et d'Ă©missions de mĂ©thane bionique, liĂ©es Ă  des dĂ©placements tectoniques de plaques (migration vers les pĂŽles puis l'Ă©quateur). Ces migrations (True Polar Wander (en) ou TPW) auraient eu des consĂ©quences tectoniques, biogĂ©ochimiques et donc climato-Ă©cologiques, notamment via des changements de la circulation thermohaline ocĂ©anique, consĂ©quences intimement reliĂ©es entre elles ; l'aspect stochastique de ces Ă©vĂšnements aurait au Cambrien dopĂ© la radiation Ă©volutive des mĂ©tazoaires. Selon Kirschvink et Raub en 2003, une « mĂšche au mĂ©thane » aurait pu mettre l'Ă©tincelle de cette explosion cambrienne[193]. Remarque : au cambrien le soleil Ă©tait un peu plus petit et moins chaud qu'aujourd'hui. Lors du dernier grand rĂ©chauffement (maximum thermique du passage PalĂ©ocĂšne-ÉocĂšne), il y a 56 millions d'annĂ©es, les ancĂȘtres des mammifĂšres sont apparus, mais de nombreux autres groupes se sont Ă©teints.

Si le méthane est aujourd'hui essentiellement associé à des milieux anoxiques pauvres en espÚce, on y trouve aussi quelques espÚces méthanotrophes qui en dépendent. On a par exemple récemment identifié :

  • un nĂ©matode sans bouche ni intestin (Astomonema southwardorum (nl)) qui, en mer du Nord, dominait la microfaune du sĂ©diment d'une zone riche en mĂ©thane[194] ;
  • le « vers de glace de mĂ©thane » (Hesiocaeca methanicola) ;
  • des communautĂ©s microbiennes qui peuvent former des biofilms dans des installations de laboratoires ou industrielles utilisant ou filtrant le mĂ©thane[195].

Mesure

Sa mesure en laboratoire est bien maitrisée, mais on cherche à développer des moyens de mesures plus légers, rapides, faciles à utiliser et moins coûteux, pour mesurer les faibles doses de méthane discrÚtement émises dans les eaux douces, salées, estuariennes, l'air, les sols & sédiments ou lors de certains phénomÚnes (évents marins, fonte de pergélisols, geysers, fuites de gaz, dont de gaz de schiste, etc.)[196].

Notes et références

Notes

  1. Le pouvoir calorifique Ă  25 °C vaut PCI = 890,8 Ă— 103 J/mol et le volume molaire V = 22,4 Ă— 10−3 m3/mol donc PCI/V = 39,77 Ă— 106 J/m3. La masse molaire vaut M = 16,042 5 Ă— 10−3 kg/mol donc PCI/M = 55,53 Ă— 106 J/kg.
  2. kWh = 3,6 Ă— 106 J.
  3. Dont, en France, le CEA, le CNRS et l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ).

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Voir aussi

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Articles connexes

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