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Lin cultivé

Linum usitatissimum

Le lin cultivé (Linum usitatissimum) est une espÚce de plantes dicotylédones de la famille des Linaceae, originaire d'Eurasie. C'est une plante herbacée annuelle, largement cultivée pour ses fibres textiles et ses graines oléagineuses[1].

Le lin a commencĂ© Ă  ĂȘtre cultivĂ© dans le Croissant fertile. Les restes de graines de lin trouvĂ©s dans les villages agricoles du NĂ©olithique sont d'abord de petites tailles, comme celles du lin sauvage, Linum bienne, puis les graines remontant Ă  10 500 ans sont plus grosses, jusqu'Ă  devenir aussi grosses que celles du lin cultivĂ© actuel, Ă  partir de 8600 avant J-C. De plus, des donnĂ©es morphologiques, gĂ©nĂ©tiques et molĂ©culaires suggĂšrent aussi que L. bienne, le lin bisannuel, est l'ancĂȘtre sauvage de L. usitatissimum[2]. La culture du lin suivra les voies de diffusion de l'agriculture nĂ©olithique depuis le noyau du Croissant fertile vers l'Europe et la vallĂ©e du Nil[3].

Le lin fut, historiquement, une des premiÚres espÚces cultivées en Asie du Sud-Ouest, avec l'amidonnier, l'orge, la lentille et le pois.

Ce lin cultivĂ© (Linum usitatissimum L.), trĂšs diffĂ©rent de ses ancĂȘtres, est une espĂšce annuelle, avec des capsules indĂ©hiscentes pour permettre la rĂ©colte des graines, des graines plus grosses et plus riches en matiĂšres grasses ou bien de longues tiges Ă  proportion Ă©levĂ©e de longues fibres. Suivant les critĂšres de sĂ©lection, elle comprend des variĂ©tĂ©s dont la production principale est la fibre et d'autres la graine[4].

Étymologie

Le nom de genre Linum vient du latin linum (et du grec Î»ÎŻÎœÎżÎœ / lĂ­non), dĂ©signant les plantes herbacĂ©es Ă  tiges fibreuses nommĂ©es « lin » en français et par mĂ©tonymie le fil et le tissu qu'on en fait. L'Ă©pithĂšte spĂ©cifique usitatissimus est la forme superlative du latin usitatus « usitĂ©, accoutumĂ© » soit « trĂšs usitĂ©, trĂšs utile »[5].

Description

Lin : 1. sépale, 2. bouton floral sans calice,
3. pétale bleu, 4,5. étamines, 6. grains de pollen, 7. 8. fleur sans calice, corolle et étamines

Linum usitatissimum L. se prĂ©sente gĂ©nĂ©ralement sous l’aspect d’une tige unique (ou lĂ©gĂšrement ramifiĂ©e Ă  la base) pouvant atteindre une hauteur voisine d'un mĂštre[6] pour un diamĂštre au collet de l'ordre de mm.

Sur cette tige se rĂ©partissent 80 Ă  100 feuilles simples, linĂ©aires, lancĂ©olĂ©es, de 2–4 cm de long sur 1–5 mm de large, sessiles, possĂ©dant trois nervures[7]. La disposition de celles-ci est spiralĂ©e ; elle forme 3 hĂ©lices Ă  partir de la troisiĂšme feuille, les deux premiĂšres ayant une disposition opposĂ©e alterne par rapport aux cotylĂ©dons. Pour trouver deux feuilles successives sur une mĂȘme gĂ©nĂ©ratrice, il convient de faire trois tours de tige et de compter 8 insertions foliaires. L’intervalle qui les sĂ©pare correspond Ă  la distance interfoliaire. Elle dĂ©termine la longueur maximale des fibres Ă©lĂ©mentaires.

Le lin possĂšde une racine pivotante pouvant descendre Ă  plus d'un mĂštre de profondeur dans les terres profondes et Ă©mettant de nombreuses radicelles.

L'inflorescence en forme de cyme porte de nombreuses fleurs dont la couleur varie d'un bleu pur jusqu'Ă  un blanc plus ou moins rosĂ©, selon les variĂ©tĂ©s. La floraison Ă©tagĂ©e peut durer jusqu'Ă  quinze jours. Les fleurs comptent cinq pĂ©tales obovĂ©s, de 5-10 mm et ont une durĂ©e de vie brĂšve (une journĂ©e). Le pollen demeure viable pendant 5 Ă  7 heures seulement, depuis la dĂ©hiscence des anthĂšres jusqu'Ă  celles des pĂ©tales. La reproduction se fait principalement par autopollinisation, quoique les fleurs peuvent occasionnellement ĂȘtre visitĂ©es par des insectes, assurant ainsi une pollinisation croisĂ©e[1].

Chaque fleur donne un fruit : une capsule, ovoĂŻde, de 6-10 sur 5-10 mm, Ă  cinq loges contenant chacune deux graines et sĂ©parĂ©es par une fausse cloison plus ou moins ciliĂ©e. Ces capsules prĂ©sentent une lĂ©gĂšre pointe au sommet. À maturitĂ©, les capsules sont plus ou moins dĂ©hiscentes selon les variĂ©tĂ©s[6].

Les graines sont lisses, plates, oblongues, petites et lĂ©gĂšres (entre 4 et 7 grammes les mille grains) et de couleur brune Ă  maturitĂ©. Elles se terminent par un bec lĂ©gĂšrement recourbĂ©.

La graine de lin est riche en huile ; celle-ci représente 35 à 50 % de sa masse sÚche. L'acide linolénique (oméga 3) peut représenter 55 à 75 % des acides gras qui composent cette huile.

La distinction variétale se fait essentiellement par les caractÚres des fleurs et des capsules (couleur des pétales, des étamines et des styles, moucheture des sépales, ciliation des cloisons des capsules, etc.).

Linum usitatissimum L. possÚde quinze paires de petits chromosomes (2n = 30). Le génome du lin a été décrypté et publié en 2012[8].

  • Champ de lin cultivĂ©
    Champ de lin cultivé
  • Pieds de lin
    Pieds de lin
  • Fleur
    Fleur
  • Fruits
    Fruits
  • Graines
    Graines

Histoire

Le lin cultivĂ©, L. usitatissimum, est Ă©troitement apparentĂ© au lin sauvage, Linum bienne Mill. (=syn. L. angustifolium Huds.) avec lequel il est totalement interfertile[3]. Des donnĂ©es morphologiques, gĂ©nĂ©tiques et molĂ©culaires suggĂšrent que Linum bienne, le lin bisannuel, est l'ancĂȘtre sauvage de L. usitatissimum[2]. Les principaux changements sous l'effet de la domestication sont l'apparition de capsules indĂ©hiscentes, de graines plus grosses et plus riches en huile, ou bien de longues tiges Ă  proportion Ă©levĂ©e de longues fibres. On distingue ainsi deux morphotypes de lin cultivĂ©, dĂ©signĂ©s comme le type Ă  huile et le type Ă  fibre.

Études gĂ©nĂ©tiques

Les études archéologiques n'ont pas permis de déterminer les motivations initiales de la culture du lin, l'huile de ses graines ou les fibres de ses tiges. Par contre, les études génétiques suggÚrent que le lin cultivé a une origine monophylétique. Autrement dit, le lin cultivé a probablement évolué aprÚs un simple événement de domestication. Les données génétiques établissent que celui-ci s'est fait en vue d'obtenir des graines plus grosses et plus riches en lipides, caractéristiques de la variété oléagineuse plutÎt que de la variété textile[2]. C'est pourquoi les chercheurs se sont intéressés au locus sad2 qui est associé à la composition lipidique des graines de lin cultivé et de lin sauvage. L'analyse phylogénétique de ce locus sur 43 accessions de lin bisannuel sauvage et de 70 de lin cultivé a permis d'établir une histoire plus complexe de la domestication[9]. L'accroissement du contenu huileux de la premiÚre domestication (sans indéhiscence des capsules) a été suivie de la sélection d'autres caractÚres de la domestication comme la perte de la dispersion des semences et la production de fibres.

Études archĂ©ologiques

Le lin est historiquement l’une des premiĂšres espĂšces cultivĂ©es. Les plus anciennes fibres au monde seraient des fibres de lin torsadĂ©es et teintĂ©es, trouvĂ©es dans la grotte de Dzudzuana en GĂ©orgie remontant Ă  36 000 ans[10], soit bien avant le dĂ©but de l'agriculture au NĂ©olithique mais cette assertion est controversĂ©e[11]. Les populations mĂ©solithiques de cette Ă©poque ont rĂ©alisĂ© l'importance du lin sauvage, probablement le Linum bienne Mill., pour obtenir des fibres textiles.

Les plus anciens restes de graines de lin trouvĂ©s dans les sites archĂ©ologiques en Asie du Sud-Ouest viennent de Mureybet (sur la rive gauche de l'Euphrate, en Syrie), remontant Ă  11 800-11 300 ans[12]. Des graines de lin ont Ă©tĂ© aussi trouvĂ©es dans de nombreux villages agricoles du NĂ©olithique acĂ©ramique B qui sont apparus dans le Croissant fertile, il y a 10 500 ans[3]. Les graines sont encore petites (comme celles du L. bienne) mais elles sont presque toujours associĂ©es avec les blĂ©s et orge cultivĂ©s. Une indication de domestication ancienne du lin vient des restes de graines retrouvĂ©s Ă  Tell Ramad (au sud-ouest de Damas, en Syrie). La taille de ces graines, compte tenu de la rĂ©duction due Ă  la carbonisation, les situe dans la taille de L. usitatissimum. On a donc une indication de domestication dans des conditions pluviales remontant Ă  8 600 ans. Un peu plus tard, dans le bassin mĂ©sopotamien, la taille des graines de lin de Tell Sabz (Iran, il y a 8 350-7 750 ans) ou Ă  Arpachiya (Mossoul, Irak, il y a 7 750-7 250 ans) est encore supĂ©rieure[3]. Ces grosses graines indiquent une domestication avancĂ©e, et Ă©tablissent que le lin faisait partie du systĂšme irriguĂ© d'agriculture Ă  graines qui s'est dĂ©veloppĂ© dans cette rĂ©gion.

La culture du lin suivra les voies de diffusion de l'agriculture néolithique depuis le noyau du Croissant fertile vers l'Europe et la vallée du Nil[3].

Égyptiens rĂ©coltant le lin (hypogĂ©e de ThĂšbes).

En Égypte, le lin a Ă©tĂ© retrouvĂ© dans les sites agricoles nĂ©olithiques les plus anciens de la vallĂ©e du Nil, datant du VIIIe millĂ©naire BP, au Fayoum[13] et Ă  MĂ©rindĂ©. Au Fayoum, des silos Ă  grains enterrĂ©s contenaient en tout 3,4 kg de grains du NĂ©olithique dont des graines de lin[14].

À partir du dĂ©but de l'Ă©poque dynastique, le lin apparaĂźt comme une des principales plantes Ă  graines fondatrices de l'Égypte (avec le blĂ©-amidonnier, l'orge, les lentilles et les pois). L’usage du lin a commencĂ© Ă  se dĂ©velopper : sa production, attestĂ©e il y a plus de 6 000 ans, servait Ă  confectionner vĂȘtements, tissus funĂ©raires, voiles de bateaux, cordages ou filets. Les graines Ă©taient consommĂ©es pour leurs qualitĂ©s nutritives[15]. Le rouissage, le filage et le tissage du lin sont splendidement illustrĂ©s dans les peintures tombales de Beni Hassan (XIIe dynastie).

La culture du lin a ensuite essaimĂ© de proche en proche au cours de l’époque nĂ©olithique, jusqu’à l’Europe. Des graines de lin ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans plusieurs sites de la premiĂšre moitiĂ© du NĂ©olithique ancien (VIIIe millĂ©naire BP) dans le Bassin mĂ©diterranĂ©en et le Sud de l'Europe : Cnossos (CrĂšte), quelques sites en Thessalie (GrĂšce), La Marmotta (Italie) et jusqu'Ă  Mohelnice (Moravie).

Les graines et le textile de lin les plus anciens trouvĂ©s en France remontent au VIe millĂ©naire BP, dans la Station III de Clairvaux. Puis Ă  l'Âge du Bronze rĂ©cent (2 905-2 869 BP), des graines et des capsules ont Ă©tĂ© trouvĂ©es Ă  GrĂ©sine. Les Gaulois auraient cultivĂ© le lin dans la vallĂ©e de la Lys bien avant la conquĂȘte des Gaules par Jules CĂ©sar[16]. Au Ier siĂšcle, l'encyclopĂ©diste Pline indique que « les Gaules dans leur ensemble tissent des voiles, mĂȘme nos ennemis au-delĂ  du Rhin le font dĂ©jĂ , et leurs femmes ne connaissent pas de plus belle Ă©toffe » (HN[17], XIX, 8). Il cite des lieux de production de toile de lin rĂ©putĂ© pour leur blancheur ou leur finesse, dans la vallĂ©e du PĂŽ en Italie, en Hispanie ou en Germanie, ou bien certaines rĂ©gions rĂ©putĂ©es pour leurs filets de pĂȘche ou de chasse en lin. Il dĂ©crit les techniques de rouissage, filage et tissage. Les graines de lin avaient aussi un usage mĂ©dicinal (HN[17], XX, 249, p. 1011-2).

La culture du lin a Ă©tĂ© encouragĂ©e par Charlemagne - il fait partie des plantes dont la culture est recommandĂ©e dans les domaines royaux dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe ou dĂ©but du IXe siĂšcle) - et c’est Ă  partir du XIe siĂšcle que son utilisation s’est gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Au XIe siĂšcle, la Tapisserie de Bayeux, une broderie sur toile de lin de 68 m de long, est l’exemple le plus cĂ©lĂšbre de la prĂ©sence du lin Ă  cette Ă©poque.

En ce temps-là, le lin était considéré comme une plante magique associée à la magie blanche. Au XIIIe siÚcle, l'école de médecine de Salerne indique que « rÎties, les graines de lin sont diurétiques et apéritives »[18].

Au XIIIe siĂšcle, sa culture s'est dĂ©veloppĂ©e dans les Flandres, la Bretagne et l’Anjou oĂč le lin, principale fibre textile utilisĂ©e au Moyen Âge et Ă  la Renaissance, est employĂ© comme le chanvre pour la confection des draps, des sous-vĂȘtements et d'un bon nombre de vĂȘtements[19]. Entre le XVIe siĂšcle et le dĂ©but du XXe siĂšcle, se met en place un commerce de semences de lin entre la Livonie (territoire des États baltes actuels) et la Bretagne[20]. Le commerce intense de ces graines Ă©tait soumis Ă  de sĂ©vĂšres contrĂŽles de qualitĂ© chez les producteurs et les utilisateurs.

C’est au XVIIe siĂšcle que l'utilisation du lin a atteint son apogĂ©e. Il entrait alors dans la fabrication des toiles fines de Cambrai, des toiles dites « Bretagne superfine », des dentelles comme celles du point d’Alençon, des blouses, des chemises, des mouchoirs. Les surfaces cultivĂ©es ont atteint 300 000 ha, avec un rendement de 600 kg de fibres par hectare. Louis XIV, par l'abolition de l'Ă©dit de Nantes, entraĂźne l'exil de nombreux huguenots qui ont emportĂ© avec eux leur savoir-faire de la liniculture en Irlande (avec son berceau Lisburn), en Suisse ou aux Pays-Bas. L'importation de grands volumes de coton a vu cette fibre remplacer progressivement le lin au cours du XVIIe siĂšcle (Ă  la fin de ce siĂšcle, 18 % des fibres textiles Ă©taient en lin, 78 % en laine)[19].

Au début du XIXe siÚcle, c'est Philippe de Girard qui, avec son invention de la machine à filer le lin, a permis au nord de la France de devenir l'un des premiers centres de filatures industrielles d'Europe, comme avec la batiste originaire de Cambrai.

Au XIXe siĂšcle, la filature et le tissage sont entrĂ©s dans l’ùre de l’industrialisation. En France, les petits lots produits dans les fermes ne convenaient plus aux industriels et les surfaces de lin ont chutĂ© Ă  100 000 hectares. Ce dĂ©clin a Ă©tĂ© accentuĂ© par l’utilisation intensive du coton. La production française n'Ă©tait plus que de 20 000 ha avant 1945.

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, l’arrivĂ©e en France d’agriculteurs belges a relancĂ© la culture du lin et les surfaces cultivĂ©es ont atteint 50 000 ha. Les dĂ©cennies suivantes ont vu l’apparition de la mĂ©canisation agricole et de la crĂ©ation variĂ©tale ainsi que le perfectionnement du teillage.

Production de lin en tonnes
2015 2016 2017 2018 2019
France 78 866 88 480 98 218 105 880 121 670
Monde 214 756 222 044 231 562 237 038 259 424
Source : statistiques de la FAO

Les variétés

Lin en fleur.
Schéma de sélection de variétés de lin.

La sĂ©lection du lin se caractĂ©rise par un effort permanent d'amĂ©lioration du rendement en fibres et en graines, de la rĂ©sistance Ă  la verse et de la tolĂ©rance Ă  plusieurs maladies (fusariose, brĂ»lure, moisissure blanche (oĂŻdium), verticilliose, etc). À ces critĂšres de base s’ajoutent la recherche de variĂ©tĂ©s plus rĂ©sistantes aux amplitudes thermiques et dont les fibres ou les graines pourront ĂȘtre valorisĂ©es sur de nouveaux marchĂ©s.

9 Ă  11 annĂ©es sont nĂ©cessaires Ă  la sĂ©lection et Ă  la multiplication d’une nouvelle variĂ©tĂ© car le lin ─ autogame ─ oblige Ă  la production de lignĂ©es pures, gĂ©nĂ©tiquement fixĂ©es, et il prĂ©sente un faible taux de multiplication.

Le schĂ©ma de sĂ©lection commence par le croisement de deux variĂ©tĂ©s[21]: l’une que l’on souhaite amĂ©liorer, l’autre qui apporte une qualitĂ© identifiĂ©e. Le parent choisi comme femelle est castrĂ© manuellement puis il est fĂ©condĂ© par le pollen du gĂ©niteur choisi comme mĂąle. Les graines issues du croisement de dĂ©part reprĂ©sentent la famille F1. Ces graines semĂ©es produisent la F2 qui rĂ©vĂšle la variabilitĂ© introduite par le croisement des parents. L’importance numĂ©rique de la F2 dans laquelle le sĂ©lectionneur choisit 1 Ă  10 % des meilleures plantes qui donnent la F3 est essentielle car plus ce nombre est Ă©levĂ©, plus il y a de chance que se trouve rĂ©alisĂ©es les combinaisons gĂ©nĂ©tiques recherchĂ©es.

La F3 est cultivĂ©e en plein champ. De la F3 Ă  la F5, les familles sĂ©lectionnĂ©es sont semĂ©es en lignes et les caractĂ©ristiques de prĂ©cocitĂ©, de hauteur et de rĂ©sistance Ă  la verse et aux maladies sont observĂ©es. À partir de la F6, les semis sont rĂ©alisĂ©s en micro-parcelles d’environ m2 et la richesse en fibres est Ă©valuĂ©e. La F8 marque gĂ©nĂ©ralement la fixation d’une lignĂ©e. On parle d’une sĂ©lection gĂ©nĂ©alogique.

Il faut attendre la F10 pour que le sĂ©lectionneur formule auprĂšs du CTPS une demande d’inscription de la variĂ©tĂ© au catalogue officiel français des espĂšces et variĂ©tĂ©s et commence la multiplication des semences de prĂ©-base et la sĂ©lection conservatrice.

En 2016, une quarantaine de variétés de lin textile et presque autant de lin oléagineux sont inscrites au catalogue officiel[22]. Par leur réponse aux conditions de sol et au climat, par leur résistance aux maladies, par leur tenue de tige, les qualités de leurs fibres et, bien sûr, par leur productivité, elles constituent un élément clé de la rentabilité de la culture.

Compte tenu du faible taux de multiplication du lin (x 6), les nouvelles variĂ©tĂ©s[22] sont gĂ©nĂ©ralement disponibles 3 Ă  4 ans aprĂšs leur inscription. Cela donne aux professionnels le temps de mieux connaitre leurs comportements respectifs dans des contextes variĂ©s pendant la phase de leur dĂ©veloppement.

La culture et la transformation du lin fibre

La place du lin dans la rotation des cultures[21]

98 % des surfaces de lin fibre et 50 % des surfaces de lin graine sont emblavĂ©es avec des variĂ©tĂ©s de printemps. Dans cette version, le lin reprĂ©sente une tĂȘte de rotation trĂšs complĂ©mentaire des cĂ©rĂ©ales d’hiver. Le lin montre cependant quelques exigences : il affectionne les terres Ă  tendance lĂ©gĂšrement acide (pH d'environ 6,5), profondes et surtout trĂšs bien structurĂ©es.

Ces Ă©lĂ©ments sont Ă  prendre en considĂ©ration avant mĂȘme l’implantation de la culture, en lui donnant prioritĂ© quant au choix des parcelles[23] y compris par rapport au prĂ©cĂ©dent cultural. En effet le potentiel du lin s'exprime d'autant mieux que sa racine pivotante ne rencontre pas d'obstacle, que le couvert vĂ©gĂ©tal est homogĂšne et que la croissance des plantes est rĂ©guliĂšre. Il faut une implantation soignĂ©e et homogĂšne sur un sol rĂ©gulier. Le meilleur prĂ©cĂ©dent du lin est une cĂ©rĂ©ale Ă  paille.

Les effets bénéfiques du lin sur les autres cultures

Dans l’assolement, le lin peut avoir des effets bĂ©nĂ©fiques sur les autres cultures en structurant les terres et en rĂ©duisant certaines pressions exercĂ©es par les bio-agresseurs. Son introduction dans les rotations permet :

  • d’allonger le dĂ©lai de retour des autres cultures et de limiter ainsi les maladies et les ravageurs qui se conservent dans le sol,
  • de rompre le cycle de certaines adventices (mauvaises herbes),
  • de contrĂŽler celles qui sont difficiles Ă  dĂ©truire dans d’autres cultures (gĂ©raniums, crucifĂšres, graminĂ©es estivales annuelles ou vivaces),
  • d’alterner les matiĂšres actives utilisĂ©es dans une mĂȘme parcelle, gĂ©nĂ©ralement, un Ă©talement du temps de travail lors des pĂ©riodes de semis et de rĂ©colte.

L’effet bĂ©nĂ©fique du lin fibre sur la structure du sol se traduit le plus souvent par une hausse moyenne de rendement de 5 % de la culture suivante.

Le respect d'un intervalle de six Ă  sept ans entre deux lins

Comme tĂȘte de rotation, le lin ne doit pas revenir trop souvent pour ne pas favoriser la multiplication de champignons telluriques responsables de maladies graves, tels Fusarium oxysporum f.sp. lini, agent de la fusariose vasculaire ou Verticillium dalhiae, agent de la verticilliose. Une frĂ©quence de retour de 6-7 ans constitue un rythme raisonnable, mĂȘme si la plupart des champignons pathogĂšnes ont une durĂ©e de conservation bien supĂ©rieure.

La croissance et le développement des plantes[21]

Plantules : les 2 cotylédons laissent entrevoir la premiÚre feuille.
Lins atteignant une hauteur de 15 cm.
Lins matures.

La croissance du lin fibre est rapide. De la levée à la maturité, il s'écoule environ 120 jours au cours desquels les tiges atteignent leur hauteur maximale et mûrissent. Les étapes de son développement sont nettes. On peut en distinguer six :

  • De l’émergence Ă  la levĂ©e : cette pĂ©riode correspond au « point de dĂ©part » de la vĂ©gĂ©tation. C'est Ă  ce moment que les plantes sont les plus sensibles au gel, aux amas d’eau et aux ravageurs.
  • De la levĂ©e au stade cm : les lins couvrent leurs besoins en zinc. S’ils ne peuvent pas en disposer, ils souffriront d'une carence qui se manifestera vers 10 cm. À cm, la longueur des racines est normalement 10 fois plus importante que la hauteur des plantules.
  • Du stade cm au stade 10 cm : cette Ă©tape dure environ un mois. Les racines explorent la terre jusqu’à une profondeur de 60 cm. Elles puisent au moins 50 % de l’azote nĂ©cessaire Ă  la croissance des lins.
  • Du stade 10 cm Ă  la premiĂšre fleur : c’est Ă  ce moment que la croissance des lins se fait rapide. En conditions douces et humides, ils peuvent gagner jusqu’à cm par jour. Vers 40 cm, les plantes passent du stade vĂ©gĂ©tatif au stade reproducteur. Leur couleur, caractĂ©ristique, tire sur le vert tendre. En deux semaines, elles peuvent atteindre 80 cm. C'est pendant cette Ă©tape rapide que la sensibilitĂ© des lins Ă  la verse est maximale.
  • La floraison : elle intervient aux environs du . Elle est Ă©tagĂ©e. Les champs se parent alors d’une subtile couleur bleue entre 1 et 3 semaines selon les conditions mĂ©tĂ©orologiques. Les fleurs s'ouvrent gĂ©nĂ©ralement entre 10 h et 13 h (phĂ©nomĂšne de thermonastie). Quand la floraison s’achĂšve, les plantes forment des fruits appelĂ©s capsules et les feuilles en bas de tiges commencent Ă  tomber.
  • La maturation : aprĂšs floraison, les lins virent du vert tendre au jaune, leurs capsules brunissent, les tiges se dĂ©folient presque entiĂšrement et les graines mĂ»rissent. Le moment de la rĂ©colte est arrivĂ©. Celle-ci peut commencer vers le .

99 % des variĂ©tĂ©s cultivĂ©es en 2013 sont de type « printemps ». En fonction des conditions climatiques, les semis ont lieu entre le 1er mars et le . Un peuplement de 1 500 Ă  1 600 plantes viables par mĂštre carrĂ© est optimal. Cette densitĂ© assure le meilleur rapport entre le rendement, la rĂ©sistance Ă  la verse et les qualitĂ©s de fibres.

GrĂące Ă  son systĂšme racinaire pivotant, le lin fibre montre une grande capacitĂ© Ă  prĂ©lever les Ă©lĂ©ments minĂ©raux du sol pour assurer sa croissance, son dĂ©veloppement, et pour produire des fibres et des graines. De ce fait, les apports d’azote, de phosphore et de potassium peuvent ĂȘtre modĂ©rĂ©s. L’apport de zinc est quant Ă  lui indispensable.

La rĂ©ussite du dĂ©sherbage est un des points clĂ© de l’itinĂ©raire cultural car la plupart des adventices reprĂ©sentent une concurrence importante pour le lin Ă  tous les stades. Les exigences qualitatives des filateurs et des tisseurs incitent Ă  diversifier les moyens de lutte.

Les altises et les thrips sont les ravageurs[24] les plus frĂ©quents et les plus nuisibles. NĂ©matodes, tipules, noctuelles, tordeuses se manifestent Ă©pisodiquement, sous certaines conditions. Plus rarement encore, quelques espĂšces d’oiseaux, de rongeurs et de gibier peuvent ĂȘtre dommageables au lin.

Comme beaucoup d’espĂšces, le lin est sujet aux attaques de champignons pathogĂšnes[24] qui peuvent provoquer une fonte des semis ou le dessĂšchement des plantes, entraĂźnant ainsi des pertes de rendement en paille, en fibres et/ou en graines, et une dĂ©prĂ©ciation des qualitĂ©s des produits rĂ©coltĂ©s. C'est notamment le cas de la rouille provoquĂ©e par Melampsora lini. Les maladies du lin sont souvent liĂ©es Ă  un Ă©tat dĂ©pressif des plantes. Les bonnes pratiques culturales (respect d’un intervalle d’au moins 6 ans entre deux lins, nettoyage des matĂ©riels, semis de variĂ©tĂ©s rĂ©sistantes) reprĂ©sentent les moyens les plus efficaces de s'en prĂ©munir.

L'arrachage

Arrachage du lin.

L’arrachage correspond Ă  la premiĂšre Ă©tape de la rĂ©colte. Il intervient quand les lins sont matures. Ce terme est employĂ© pour signifier que les plantes ne sont pas fauchĂ©es pour que l’opĂ©ration puisse se faire rapidement et afin de ne pas perdre les fibres prĂ©sentes dans la partie basse des tiges.

Dans la pratique, l’opĂ©ration consiste Ă  :

  • tirer fortement sur les plantes dont les tiges cassent au niveau du sol et les racines restent en terre,
  • maintenir les tiges parallĂšles les unes par rapport aux autres et les dĂ©poser sur terre en bandes (ou nappes) continues appelĂ©es andains.

L’arrachage mobilise des machines spĂ©cifiques, automotrices, appelĂ©es arracheuses. Celles-ci pincent les tiges de lin Ă  mi-hauteur entre poulies et courroies et les arrachent par l’effet d’avancement. La multitude des points de pincement sur la largeur de travail d’une arracheuse contraint la machine Ă  regrouper l’ensemble des prises pour former deux andains de tiges et Ă  les faire passer de la position debout Ă  la position couchĂ©e Ă  l'aide de courroies quart de tour.

Le rouissage

Tiges de lin fibre disposées en andains, avant rouissage.
Tiges de lin fibre disposées en andains, rouies.

AprĂšs leur arrachage, les pailles de lin disposĂ©es au champ, en andains, subissent le rouissage. Cette Ă©tape dĂ©termine en grande partie la qualitĂ© du lin. Elle correspond Ă  l’action des micro-organismes du sol (champignons, bactĂ©ries) sur les tiges. À la faveur d’une bonne humiditĂ© (rosĂ©es, pluies) et de tempĂ©ratures douces (>10 °C), ceux-ci sĂ©crĂštent des enzymes qui fragilisent les tissus qui entourent les faisceaux de fibres. En crĂ©ant une perte de la cohĂ©sion tissulaire, le rouissage facilite l’extraction mĂ©canique des fibres. Son dĂ©faut : il est une Ă©tape empirique qui dĂ©pend Ă©normĂ©ment du climat. Il faut en effet que l’attaque microbiologique des pailles soit suffisante pour les fragiliser, mais que cette action reste limitĂ©e pour que les micro-organismes n’aient pas le temps d’endommager les fibres.

Le rouissage se traduit par un changement de couleur des pailles qui prennent une couleur brune Ă  grisĂ©e. Il est jugĂ© optimal quand les tiges prĂ©sentent une couleur homogĂšne et quand on peut sans effort extraire les fibres qu’elles contiennent. On dit alors que le lin est « teillable ».

Autrefois, le rouissage s'effectuait à l'eau, dans les riviÚres ou dans des cuves. Cette technique a été abandonnée pour des raisons environnementales et économiques. Pour l'anecdote, dans l'Oise, on rouissait le lin dans des bassins creusés dans le sol que l'on appelait, en patois, Pocs à Lin (Poches à lin). Ce nom est à l'origine de celui de Poclain, célÚbre constructeur, aujourd'hui disparu, de pelleteuses hydrauliques au Plessis-Belleville.

Le vent est Ă  la fois un ennemi et un alliĂ© du lin lors du rouissage. Quand il souffle trĂšs fort, les pailles de lin peuvent ĂȘtre emportĂ©es sur plusieurs centaines de mĂštres mais il est nĂ©cessaire au sĂ©chage, et c'est l'alternance de pĂ©riodes sĂšches et humides qui favorise un bon rouissage. Toutes ces difficultĂ©s font que la production de lin est limitĂ©e Ă  certaines rĂ©gions, et est trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšne d'une parcelle Ă  l'autre (un orage localisĂ© suffit Ă  altĂ©rer la qualitĂ©). Comme pour le vin, on parle souvent de crus pour le lin.

Le retournage et l'enroulage

Les pailles rouies sont enroulées.

Il est généralement nécessaire de retourner le lin pour obtenir un rouissage homogÚne.

Quand les lins sont rouis, les pailles sont enlevĂ©es du champ par enroulage. L’opĂ©ration consiste Ă  enrouler les andains pour former des balles rondes tout en :

  • conservant aux tiges leur disposition parallĂšle,
  • permettant aux balles de se dĂ©rouler ultĂ©rieurement, pour reformer l’andain et autoriser l’extraction des fibres.

L’enroulage mobilise une machine spĂ©cifique appelĂ©e enrouleuse. Celle-ci soulĂšve les pailles et les entraine vers une cellule dont la dimension s’ajuste au diamĂštre des balles. L’originalitĂ© de l’enroulage du lin repose sur l’insertion de 2 ficelles sur l’andain de pailles afin de permettre le dĂ©roulage des balles et l’extraction des fibres qui composent les tiges.

Les pailles de lin récoltées bien sÚches et stockées dans de bonnes conditions se conservent de nombreuses années. Elles peuvent alors subir le teillage.

Le teillage

Broie Ă  tiller (outil servant Ă  broyer les tiges de lin ou de chanvre pour en extraire les fibres, ÉcomusĂ©e de Plouigneau).
Les différentes étapes du teillage.
Lin teillé (= fibres longues) extrait des pailles.

Le teillage est l’opĂ©ration mĂ©canique qui s’exerce sur les tiges de lin rouies, pour en extraire les fibres. Il est une Ă©tape clĂ© de la production liniĂšre correspondant Ă  la premiĂšre transformation des pailles rĂ©coltĂ©es. Sa rĂ©alisation met en Ɠuvre des machines spĂ©cifiques.

Lors du teillage, les graines de lin sont récupérées, puis la tige est battue pour enlever le bois. Les morceaux de bois récupérés sont appelés les « anas ». Les fibres ainsi récupérées sont séparées en fibres longues et en fibres courtes (les « étoupes »).

Schématiquement, teiller le lin consiste à broyer et à battre les pailles pour éliminer :

  • l’épiderme des tiges ─ sous forme de poussiĂšres,
  • la partie ligneuse des tiges qui se dĂ©lite en petits fragments de bois appelĂ©s anas.

L’opĂ©ration Ă©tant mĂ©canique, elle gĂ©nĂšre (par arrachement) des fibres courtes faiblement rĂ©sistantes, Ă©galement appelĂ©es Ă©toupes de teillage.

Les fibres extraites sont dites « longues » ; elles constituent le lin teillĂ©, autrement appelĂ© long brin ou filasse, et correspondent au produit noble extrait des pailles, celui dont l’agriculteur attend le meilleur rendement, les meilleures qualitĂ©s et la meilleure valorisation.

Les étoupes, les anas, les graines et les poussiÚres représentant des coproduits. Leurs valorisations respectives complÚtent avantageusement celle des fibres longues.

ArrivĂ©es Ă  l’usine aprĂšs stockage chez l'agriculteur, les balles de pailles sont dĂ©roulĂ©es de maniĂšre Ă  obtenir une nappe rĂ©guliĂšre, dont la masse linĂ©ique oscille entre 2,5 et kg par mĂštre. Les tiges passent ensuite dans un diviseur qui a pour action de rĂ©duire l’épaisseur de la nappe en multipliant par quatre la vitesse de transport des matiĂšres (80 m/min contre 20 m/min).

Les pailles sont ensuite broyĂ©es par des cylindres cannelĂ©s dont les axes sont orientĂ©s parallĂšlement aux pailles de lin. Cette opĂ©ration se fait alternativement sur la partie basse des tiges, et sur leur partie haute. Le bois des tiges est fragmentĂ© sous forme d’anas, rĂ©cupĂ©rĂ©s par aspiration sous la teilleuse.

Les tiges subissent ensuite l’écangage, opĂ©ration qui consiste Ă  les battre de maniĂšre Ă  extraire et Ă  nettoyer vĂ©ritablement les fibres qu’elles contiennent. Les fibres sont nettoyĂ©es par des tambours, munis de lames de faible Ă©paisseur tournant Ă  une vitesse proche de 250 tours par minute. Cette vitesse est adaptĂ©e en fonction des caractĂ©ristiques de chaque lot de paille. Les Ă©toupes, moins rĂ©sistantes, sont rĂ©cupĂ©rĂ©es par aspiration sous la teilleuse. Les anas sont dĂ©collĂ©s en mĂȘme temps.

Au bout de la chaine, des opĂ©rateurs effectuent un tri des matiĂšres pour obtenir des lots de fibres homogĂšnes. Le lin teillĂ© est alors conditionnĂ© en balles rondes d’environ 100 kg. Ces fibres longues reprĂ©sentent 20 Ă  25 % de la masse des pailles. Un hectare de lin produit en moyenne entre 1 200 et 1 700 kg de lin teillĂ©.

Le peignage et la filature

Peigne à égrener le lin (exposé au moulin de Trouguer en Cléden-Cap-Sizun).
Fileuse de chanvre à Pluherlin au début du XXe siÚcle.
Ruban de lin obtenu aprĂšs peignage.
Bobines de fils.

Pour des usages textiles, les fibres de lin issues du teillage doivent ĂȘtre converties en fils. Cette Ă©tape correspond Ă  la filature. PremiĂšre des opĂ©rations de filature, le peignage consiste Ă  parallĂ©liser les fibres et Ă  les prĂ©senter sous forme de rubans doux et lustrĂ©s prĂȘts Ă  ĂȘtre filĂ©s.

Le peu d’élasticitĂ© des fibres de lin, leur faible longueur moyenne et la trĂšs grande dispersion de leurs longueurs et de leurs diamĂštres ne sont pas des facteurs favorables Ă  la filature conventionnelle de type « coton ». C’est pourquoi la « filature lin » s’est orientĂ©e vers des voies spĂ©cifiques de formation du fil, au mouillĂ©, au sec, ou selon le circuit des mĂ©langes.

Les matiÚres utilisées se présentent sous deux formes : le lin teillé et les étoupes. Ceux-ci suivent des circuits de préparation différents pour aboutir à l'un des trois modes classiques de « filature lin » :

La filature au mouillé

Elle emploie davantage le long brin que les étoupes. Les rubans obtenus en sortie de peignage sont laminés et rendus le plus homogÚnes possible en densité linéaire et dans leur composition en fibres. Cette opération est conduite plusieurs fois et le ruban final subit une légÚre torsion. La mÚche ainsi obtenue est étirée puis elle subit à son tour une torsion pour que le fil résiste au tissage. La spécificité de ce type de filature provient du fait que la mÚche est immergée dans une eau à 60 °C avant étirage pour « ramollir » les ciments pectiques qui lient les fibres élémentaires entre elles, permettant ainsi une meilleure dissociation et un certain glissement. Ainsi, les fils sont fins, lisses, lustrés, solides et réguliers ; ils sont destinés à la fabrication de tissus de grande qualité.

La filature au mouillĂ© utilise des fibres collĂ©es, plus ou moins prĂ©-dissociĂ©es. Le traitement de division de la matiĂšre se fait progressivement, grĂące Ă  l’eau au traitement de la mĂšche, mĂ©caniquement Ă  l’étirage final.

Comme tous les fils, un fil de lin se caractĂ©rise par son numĂ©ro mĂ©trique (Nm). Celui-ci correspond au nombre de mĂštres que mesure un fil de 1 gramme ou au nombre de kilomĂštres que mesure un fil de kg. Plus cette valeur est Ă©levĂ©e, plus le fil est fin. Le numĂ©ro mĂ©trique du lin peut atteindre 80 (= 80 m de fil pĂšsent g).

La filature au sec

C’est un procĂ©dĂ© de fabrication qui ressemble Ă  la filature de la laine dont elle reprend certains matĂ©riels aprĂšs adaptations spĂ©cifiques. Elle est utilisĂ©e pour les Ă©toupes, mais aussi pour le lin teillĂ© craquĂ© (Ă©tirĂ© brutalement).

En filature au sec, la matiĂšre (le ruban) est Ă©tirĂ©e et filĂ©e sans passer dans l'eau. De fait, elle ne permet pas d'aller jusqu’à la division ultime des faisceaux techniques en fibres Ă©lĂ©mentaires. Les fils produits sont plus gros et moins lisses que ceux obtenus au mouillĂ© ; ils sont employĂ©s dans la fabrication de tissus techniques.

La filature au sec utilise des fibres techniques incomplÚtement dissociées.

Le circuit des mélanges

Certains circuits visent Ă  rĂ©aliser des fils faits de lin et d'autres fibres naturelles (coton, laine, soie, etc.), artificielles (viscoses) ou synthĂ©tiques (polyester, polyamide, acrylique, etc.). Dans ce cas, le procĂ©dĂ© utilisĂ© est celui de la filature « coton » ou « fibres courtes ». Il s'agit, Ă  partir d'un ruban de fibres de 80 cm de long (lin teillĂ©) ou de 20 cm de long (Ă©toupes), d'obtenir par clivage et par coupage des fibres de longueur aussi constante que possible, proche de celle des fibres de coton (25 Ă  35 mm). C'est l'opĂ©ration d'affinage qui permet Ă©galement le mĂ©lange avec d'autres fibres. Les fibres en bourre sont alors parallĂ©lisĂ©es par cardage dont on obtient un ruban. Finalement, ce dernier est filĂ© aprĂšs doublages et Ă©tirages successifs. Les fils obtenus confĂšrent aux tissus une apparence, un toucher, un drapĂ© particulier.

Le circuit des mélanges correspond à une filature à partir de fibres fortement dissociées.

Une valorisation de toutes les composantes de la plante

Destination des produits issus du lin fibre.

Fibreux et olĂ©agineux, le lin fibre offre une palette de produits (fibres longues, Ă©toupes, anas, graines, poussiĂšres) qui se prĂȘtent Ă  une large gamme de valorisations. Ses propriĂ©tĂ©s uniques, sa renouvelabilitĂ© et sa naturalitĂ© concourent Ă  son intĂ©rĂȘt et Ă  son image positive dans toutes ses applications.

Le textile

MĂȘme si les fibres de lin ne reprĂ©sentent que 0,3 % des fibres textiles produites dans le monde, ce secteur reste de loin leur principal dĂ©bouchĂ© en absorbant 95 % des fibres longues et 60 % des Ă©toupes.

Les États-Unis reprĂ©sentent le premier pays consommateur de lin (37 %). Ils sont suivis par l’Union EuropĂ©enne (32 %), oĂč l’Italie reprĂ©sente la moitiĂ© de la consommation. Pays Ă  climat humide et tiĂšde, le Japon se classe immĂ©diatement derriĂšre (7 %). Mais l’avenir se joue de plus en plus auprĂšs des classes aisĂ©es et moyennes des pays Ă©mergents, Russie, Inde, Chine et BrĂ©sil.

L'habillement reprĂ©sente environ 60 % des dĂ©bouchĂ©s textiles des fibres de lin. L’univers de la maison compte Ă  hauteur de 30 %, rĂ©partis Ă  Ă©galitĂ© entre linge de lit et de table et les tissus d’ameublement. Les textiles techniques (toiles Ă  peindre, tuyaux souples, etc.) et matĂ©riaux Ă  usages industriels (bĂąches, etc.) rĂ©alisent le solde de 10 %.

DotĂ© d’une grande rĂ©sistance et d’un pouvoir d’absorption de l’humiditĂ© sans Ă©quivalent, le lin procure une sensation de bien-ĂȘtre Ă  ceux qui le portent. AssociĂ© au cachemire ou Ă  la laine, il se fait doux et chaud pour l’hiver. MĂ©langĂ© Ă  la soie, il devient prĂ©cieux et portable le soir. MariĂ© Ă  la viscose ou au polyamide, il perd de sa froissabilitĂ© et peut se porter en toute circonstance. Autre atout : la soliditĂ© du lin. AprĂšs 50 lavages, une chemise en coton souffre et perd de sa tenue ; il en faut plus du double pour le lin. Sans parler du rendu incomparable des couleurs Ă  l’origine de son succĂšs dans le vestimentaire et dans l’univers de la dĂ©coration oĂč il affiche son image qualitative et noble.

AprĂšs plusieurs annĂ©es d’investissements en R&D, les filateurs europĂ©ens ont rĂ©ussi Ă  amĂ©liorer le titrage des fils et Ă  faciliter le tricotage pour donner naissance Ă  une nouvelle gĂ©nĂ©ration de fils extra fins, rĂ©guliers et lisses, permettant de rĂ©aliser des mailles de lin, souples et Ă©lastiques. Le lin infroissable est nĂ© et offre de nouvelles perspectives de dĂ©veloppement.

Les non-tissés

Ils reprĂ©sentent un dĂ©bouchĂ© d’environ 15 %, en volume, pour les Ă©toupes de lin.

Les produits se prĂ©sentent sous la forme d'un voile ou d'une nappe de fibres, orientĂ©es directionnellement ou au hasard, liĂ©es par aiguilletage, cohĂ©sion ou couturage, associĂ©es ou non Ă  des rĂ©sines. Ces produits sont utilisĂ©s dans le bĂątiment (feutres isolants thermiquement et/ou phoniquement), l’automobile (intĂ©rieur de portiĂšres, planches de bord, garnitures latĂ©rales de coffres, etc.), mais aussi pour fabriquer du papier Ă  cigarettes.

Les matériaux composites

Les contraintes d’allĂšgement de poids dans de nombreux domaines industriels ainsi que les nouvelles rĂ©glementations limitant la consommation d’énergies et encourageant le recyclage conduisent de nombreux industriels Ă  se tourner vers des matĂ©riaux innovants, composites, Ă©co-conçus et/ou bio-sourcĂ©s.

Dans ce contexte, la faible densitĂ© des fibres de lin, leur rigiditĂ© spĂ©cifique en traction comme en dĂ©flexion, leur rĂ©sistance Ă  la rupture, Ă  la torsion et Ă  la compression ainsi que leur capacitĂ© Ă  absorber les vibrations sont les propriĂ©tĂ©s les plus Ă  mĂȘme de les positionner aux cĂŽtĂ©s du carbone et du verre.

L’utilisation de matĂ©riaux composites renforcĂ©s de fibres de lin est aujourd’hui active dans de nombreux secteurs industriels, notamment ceux des sports et loisirs (vĂ©los, raquettes de tennis, skis, etc.) avec des matrices thermoplastiques et thermodur. Également utilisables au quotidien, les composites lin renforcent leur positionnement dans les domaines de l’amĂ©nagement de la maison et du design. L’émergence de ces nouvelles valorisations rĂ©sulte pour l’essentiel d’une dynamique d’innovation de PME. Elle reprĂ©sente un fort potentiel pour des secteurs industriels particuliĂšrement exigeants sur les propriĂ©tĂ©s des matĂ©riaux tels le nautisme, l’aĂ©ronautique et le secteur ferroviaire.

Les papiers fins

  • En Occident

Les papiers fabriquĂ©s Ă  base de fibres de lin sont lĂ©gers, rĂ©sistants et de haut-de-gamme. Leurs usages sont variĂ©s : papiers d’édition, papiers Ă  usage graphique, papier Ă  cigarette, papier Bible, billets de banque amĂ©ricains. Le papier Ă  cigarettes Ă  rouler est fabriquĂ© Ă  partir de fibres de lin ou d’un mĂ©lange de lin et bois. En France, en 1982, les papeteries Schweitzer-Mauduit, premier producteur mondial de papier Ă  cigarettes situĂ© dans le FinistĂšre, fabriquaient 30 % de leur papier Ă  partir de pĂąte de lin. En 1998, elles n’en produisaient plus que 12 %[25].

  • En Asie orientale

La Chine, la CorĂ©e et le Japon, sont rĂ©putĂ©s pour leur fabrication de papiers traditionnels. Les fibres papetiĂšres de lin proviennent soit des chiffons, soit des dĂ©bris de lin (ou Ă©toupe de lin) aprĂšs que les fibres textiles aient Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©es, soit de la plante entiĂšre (en gĂ©nĂ©ral du lin Ă  graines pour l’huile)[26].

Le lin Ă©tait cultivĂ© dans les rĂ©gions du Nord et de l’Ouest de la Chine pour sa fibre papetiĂšre. Avec la ramie (苎éș» zhĂčmĂĄ) (Urticaceae), le chanvre (性éș»dĂ mĂĄ) (Cannabinaceae), le lin (äșšéș» yĂ mĂĄ) (Linaceae) fait partie des premiĂšres fibres papetiĂšres chinoises utilisĂ©es.

Toutes ces plantes sont appelĂ©es de la mĂȘme maniĂšre par le monosyllabe « ma éș» » dans les documents anciens chinois. Ce n’est qu’à partir des travaux de Pan Jixing effectuĂ©s dans les annĂ©es 1970 sur les morceaux de papiers trouvĂ©s dans des sites archĂ©ologiques, que les analyses microscopiques et chimiques ont permis d’identifier Ă  quel type de fibre papetiĂšre (chanvre, ramie, lin, etc.) et Ă  quelle technique de fabrication, les premiers papetiers avaient recouru[27]. Cependant de nos jours encore, les historiens du papiers chinois ont dans leur classification des papiers traditionnels, dĂ©fini une classe appelĂ©e mazhi éș»çșž (papiers chanvroĂŻdes), regroupant les plantes Ă  fibre papetiĂšre dont le nom chinois se termine par le caractĂšre ma éș» (voir Ramie#Fabrication de papier)[28].

Un morceau de papier trouvĂ© en 1959, connu sous le nom de « papier de Niya », dans une tombe des premiers siĂšcles de l’ùre commune (en chronologie chinoise, datant de la dynastie des Han postĂ©rieurs (+25, +220)), rĂ©examinĂ© par Li Xiaocen et al[29] en 2014, a permis de montrer que la fibre papetiĂšre utilisĂ©e Ă©tait le lin. Cette sĂ©pulture se trouve prĂšs de Minfeng, une ville-oasis situĂ©e sur la branche sud de la route de la soie qui contournait par le sud le dĂ©sert du Taklamakan dans la rĂ©gion ouĂŻghour du Xinjiang. À partir des photographies analytiques de la lumiĂšre transmise Ă  travers le papier et rĂ©flĂ©chie par les fibres, on peut voir que les fibres sont longues, droites et de diamĂštre assez uniforme, caractĂ©ristiques des papiers chanvroĂŻdes. Les bords blanc jaunĂątre des fibres indiquent qu’il s’agit du lin.

Les autres dĂ©couvertes de fragments de papiers dans la rĂ©gion du Xinjiang ont montrĂ© qu’aprĂšs le Ve siĂšcle, l’écorce de mĂ»rier blanc a Ă©tĂ© systĂ©matiquement utilisĂ©e pour la fabrication du papier et a continuĂ© Ă  l'ĂȘtre Ă  l’époque contemporaine.

Les panneaux de particules

En raison de leur faible masse volumique liĂ©e Ă  leur structure alvĂ©olaire (120 kg/m3 non tassĂ©s), les anas de lin sont utilisĂ©s dans la fabrication de panneaux de particules de bois agglomĂ©rĂ©es.

Dans cette application, les anas apportent aux matériaux :

  • un fort pouvoir ignifuge. Cette caractĂ©ristique unique permet au panneau de lin d’ĂȘtre utilisĂ© comme un composant majeur des portes coupe-feu.
  • une bonne isolation phonique. Cette propriĂ©tĂ© est particuliĂšrement intĂ©ressante pour la fabrication de portes et de cloisons.
  • une flexibilitĂ© et une grande rĂ©sistance des panneaux Ă  la torsion, en raison de leur dimension (entre 10 et 20 mm de long, avec une section de l’ordre de mm).

Les litiĂšres et le paillage horticole

GrĂące Ă  leur structure alvĂ©olaire, les anas de lin prĂ©sentent une grande capacitĂ© Ă  absorber l’eau et Ă  la retenir durablement. Cette propriĂ©tĂ© en fait un matĂ©riau de choix pour composer :

  • des litiĂšres pour animaux,
  • des paillis horticoles qui conservent l’humiditĂ© du sol et limitent la pousse des adventices.

L’énergie

Certains anas sont utilisĂ©s Ă  des fins Ă©nergĂ©tiques. Leur pouvoir calorifique est comparable Ă  celui du bois (kWh/kg) ─ pour un coĂ»t d'accĂšs infĂ©rieur ─ et leur taux d’humiditĂ© est faible (10 Ă  12 %). En comparaison, 2,5 kg d'anas Ă©quivalent Ă  1 litre de fioul.

L’huile

Connue pour sa siccativité et ses capacités de polymérisation, l'huile de lin est employée seule ou mélangée à d'autres huiles, résines et solvants. Classiquement, elle est utilisée en tant que :

  • liant pour certaines peintures Ă  l'huile,
  • imprĂ©gnateur et protecteur des bois Ă  l'intĂ©rieur comme Ă  l'extĂ©rieur : protection contre l'humiditĂ©, les champignons et insectes, et contre la poussiĂšre par son caractĂšre antistatique,
  • composant de certains vernis de finition,
  • agent plastifiant du mastic de vitrier,
  • agent de cohĂ©rence et liant dans la fabrication du linolĂ©um[30],
  • dans le montage de roues de vĂ©lo, oĂč l'huile de lin lubrifie le filet de l'Ă©crou des rayons lors du montage de la roue, puis par sĂ©chage va l'empĂȘcher de se desserrer lors du roulage.

Nutriment

Le lin peut ĂȘtre consommĂ© sous forme de graines, d'huiles de lin ou d'extraits. Son utilisation dĂ©rive de sa richesse en acides gras polyinsaturĂ©s, en particulier en acides linolĂ©nique et linolĂ©ique, qui lui doivent leur nom. Il est Ă©galement riche en fibres.

Anatomie d'une fibre de lin

Fibres de lin rouies observées par microscopie électronique à balayage.

Les fibres sont des cellules situĂ©es dans la tige entre l’écorce et le « bois ». Les fibres forment des massifs, ou faisceaux, disposĂ©s en un arrangement circulaire autour du bois. Dans la direction longitudinale, les fibres sont collĂ©es les unes aux autres, trĂšs fortement soudĂ©es par un ciment interstitiel, de telle sorte que les faisceaux fibreux prĂ©sentent une longueur sensiblement Ă©gale Ă  celle de la tige. Dans la section complĂšte de la tige, on compte 20 Ă  40 faisceaux composĂ©s chacun de 20 Ă  40 fibres. La longueur des fibres varie entre 10 et 100 mm, et leur diamĂštre varie de 20 Ă  40 microns. À maturitĂ© des plantes, les fibres reprĂ©sentent environ 25 % de la masse sĂšche des tiges.

Les fibres ont une structure tubulaire Ă  faible Ă©lasticitĂ© (allongement Ă  la rupture de 1 Ă  2 %) et Ă  forte tĂ©nacitĂ© (l’une des fibres naturelles les plus solides), qui assure la protection de la plante contre les intempĂ©ries, les micro-organismes, ainsi que les insectes et les herbivores.

À maturitĂ©, les cellules fibreuses sont complĂštement entourĂ©es des diffĂ©rentes couches formant les parois. De l’extĂ©rieur vers l’intĂ©rieur on distingue la paroi primaire PI, puis les trois couches S1 Ă  S3 de parois secondaires.

Les parois secondaires qui assurent l’essentiel des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques des fibres sont composĂ©es de microfibrilles de cellulose unidirectionnelles, entourĂ©es de polysaccharides matriciels, tels que les pectines ou les hĂ©micelluloses.

La cellulose est un homopolysaccharide composĂ© d’unitĂ©s ÎČ-D-glucose liĂ©es entre elles par une liaison (1,4). Les diffĂ©rentes chaĂźnes de cellulose sont reliĂ©es par des liaisons d'hydrogĂšne reproduites de façon trĂšs rĂ©guliĂšre entre les groupements OH des diffĂ©rentes chaĂźnes. Les pectines sont les polysaccharides les plus importants avec la prĂ©sence de galactanes et de rhamnogalacturonanes de type I. Les hĂ©micelluloses sont essentiellement des ÎČ-1-4 glucanes, mais Ă©galement des glucomannanes, galactomannanes


Le rĂŽle des pectines est, d’une part, d’assurer la cohĂ©sion entre les faisceaux de fibres en formant un complexe avec les ions calcium et, d’autre part, dans la paroi secondaire, de constituer une matrice enrobant les microfibrilles de cellulose. Les fibres comportent Ă©galement d’autres polymĂšres chargĂ©s nĂ©gativement, et des protĂ©ines (notamment riche en glycine). La composition des fibres varie selon l’origine et la variĂ©tĂ© de la plante.

La production de lin fibre

DĂ©tail de la production mondiale (2012).
Détail de la production française, en 2012.

Au début des années 2000 le lin représente moins de 1 % des fibres produites dans le monde[31].

En 2014 80 % du lin europĂ©en, principalement cultivĂ© en France, Belgique et aux Pays-Bas (sur environ 81 300 hectares en 2014), a Ă©tĂ© exportĂ© hors d'Europe, surtout vers la Chine, l'Inde, le BrĂ©sil et le Mexique. L'Europe est le premier producteur de fibres longues (130 000 tonnes produites en 2014)[31]. Avec 50 000 Ă  75 000 hectares selon les annĂ©es, la France produit 75 % du lin mondial[31]. Cette position de leader tient Ă  la disponibilitĂ© de terroirs trĂšs favorables Ă  sa culture et aux savoir-faire techniques des liniculteurs et des teilleurs. Ces avantages s’accompagnent de l’image trĂšs positive qu'a le lin dont la biomasse est entiĂšrement valorisĂ©e et dont les fibres sont symboles de produit naturel et noble, et souvent associĂ© Ă  l'Ă©lĂ©gance.

Une culture de terroirs

Le lin fibre requiert des sols profonds oĂč les limons prĂ©dominent, et des tempĂ©ratures n’excĂ©dant pas 25 °C durant toute sa croissance. La Haute-Normandie, la Basse-Normandie, la Picardie, le Nord-Pas-de-Calais et l’est de l’Île-de-France rĂ©unissent ces conditions et concentrent 99 % des parcelles. RĂ©introduit dans la rĂ©gion normande au XXe siĂšcle par des agriculteurs des Flandres, le lin est surtout cultivĂ© en Seine-Maritime (Pays de Caux), dans l’Eure (Campagne de Saint-AndrĂ© et Campagne du Neubourg, Pays d'Ouche) et en Campagne de Caen. La Normandie reprĂ©sente 64 % des surfaces françaises cultivĂ©es en lin textile (dont 85 % en Haute-Normandie). Une vingtaine de coopĂ©ratives et d’entreprises de teillage collectent les pailles pour en extraire les fibres. Selon leur dimension, leur capacitĂ© respective de teillage varie entre 300 et 12 000 ha/an.

Des savoir-faire humains

Entre respect des traditions et innovation, la culture du lin nĂ©cessite une attention constante et une grande rĂ©activitĂ©, depuis sa mise en place jusqu’à l’enlĂšvement des matiĂšres du champ. La rĂ©ussite du semis, l’observation et la maĂźtrise des bio-agresseurs, le respect des matiĂšres au cours des opĂ©rations de rĂ©colte et au teillage font appel aux savoir-faire des liniculteurs et des teilleurs. Cet assemblage de compĂ©tences donne Ă  la France la meilleure productivitĂ© liniĂšre mondiale.

Un acteur sur le plan social

Le lin fibre contribue Ă  maintenir un tissu Ă©conomique et social en zones rurales. Sa culture et sa premiĂšre transformation mobilisent une main d’Ɠuvre importante et non dĂ©localisable. La filiĂšre gĂ©nĂšre environ 1 500 emplois directs.

La production de lin graine

Capsules de lin.
Graines de lin brunes.

Dans le monde, le lin est aussi cultivé pour sa graine qui contient environ 41 % d'huile[32], riche en oméga-3, en particulier de l'acide gras nommé acide alpha-linolénique. L'huile de lin en contient 57 % en moyenne, ainsi que 16 % d'acide linoléique[33].

Du point de vue de la production mondiale, le Canada est le principal producteur et exportateur de graines de lin. La production est assez variable (entre 720 000 et 930 000 tonnes ces derniĂšres annĂ©es), et exportĂ©e pour l'essentiel[34].

Production en tonnes de graines de lin en 2010
Données de FAOSTAT (FAO)
Canada423 00022 %
Chine350 00018,2 %
États-Unis230 03012 %
Russie178 2109,3 %
Éthiopie150 0007,8 %
Inde146 0007,6 %
Kazakhstan94 6104,9 %
Royaume-Uni72 0003,7 %
Argentine52 0752,7 %
Ukraine46 8002,4 %
France35 0001,8 %
SuĂšde23 9001,2 %
Autres pays220 7536,3 %
Total1 922 759100 %

Nutrition animale et humaine

Graines de lin
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 1558 kJ
(Calories) (376 kcal)
Principaux composants
Glucides 0 g
– Amidon 0 g
– Sucres 0 g
Fibres alimentaires 38,6 g
Protéines 24,4 g
Lipides 30,9[35] g
– SaturĂ©s 2,95 g
– OmĂ©ga-3 16,7 g
– OmĂ©ga-6 4,2 g
– OmĂ©ga-9 5,62 g
Eau 6,10 g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 198 mg
Chrome 0,00581 mg
Cobalt 0,0056 mg
Cuivre 1,2 mg
Fer 8,2 mg
ManganĂšse 2,6 mg
Nickel 0,190 mg
Phosphore 662 mg
Potassium 725 mg
Sodium 607 mg
Zinc 5,5 mg
Vitamines
Vitamine B1 0,170 mg
Vitamine B2 0,160 mg
Vitamine B3 (ou PP) 1,4 mg
Vitamine K 0,005 mg
Acides aminés
Acides gras
Acide palmitique 1840 mg
Acide stéarique 1110 mg
Acide oléique 5620 mg
Acide linoléique 4200 mg
Acide alpha-linolénique 16700 mg

Source : Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, 7e Ă©dition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, (ISBN 978-3-8047-5038-8)

La graine de lin se conserve trĂšs bien tandis que l'huile, contenant beaucoup de polyinsaturĂ©s et quasiment pas de vitamine E (anti-oxydant naturel des huiles vĂ©gĂ©tales), se dĂ©grade rapidement. Elle contient en particulier deux acides gras dont les noms sont proches (et dont la racine est le mot « lin »), l'acide α-linolĂ©nique (un omĂ©ga-3) et l'acide linolĂ©ique (un omĂ©ga-6). L'huile doit ĂȘtre utilisĂ©e rapidement aprĂšs trituration, et prĂ©servĂ©e de la lumiĂšre et de l'oxygĂšne. Les usages techniques classiques de l'huile de lin sont les peintures, le traitement du bois et la production de revĂȘtements de sols comme le linoleum.

La graine est utilisĂ©e en alimentation animale, en particulier pour les poules pondeuses dont on souhaite augmenter la teneur en omĂ©ga-3 des Ɠufs[36].

En France, l'huile de lin a longtemps Ă©tĂ© rĂ©servĂ©e Ă  un usage technique, elle Ă©tait mĂȘme interdite Ă  la consommation humaine, tandis qu'elle Ă©tait autorisĂ©e au mĂȘme moment en Allemagne. Interdite depuis 1908, car on la considĂ©rait comme potentiellement dangereuse du fait de son rancissement rapide, elle est autorisĂ©e Ă  la vente au dĂ©tail depuis le , en contenant opaque de moins de 25 cl. Les graines entiĂšres sont aussi utilisĂ©es en boulangerie, grillĂ©es ou non, en couverture de pains spĂ©ciaux.

En consommation humaine, on peut considĂ©rer que les graines entiĂšres sont trĂšs peu digestes dans le sens oĂč elles sont retrouvĂ©es intactes dans les selles donc non assimilĂ©es. On conseille donc de les Ă©craser voire de les moudre juste avant consommation pour que ses composants soient assimilables. Les graines entiĂšres ont un effet laxatif, moins important si les graines sont moulues[37].

Les graines de lin, comme bien d'autres graines, contiennent des petites quantitĂ©s d'un glycoside cyanogĂšne - la linamarine - qui sont dĂ©truites par cuisson Ă  230 °C pendant 15–18 minutes ou par Ă©bullition[38]. Ce traitement est conseillĂ© dans la prĂ©paration des tourteaux dans l'alimentation animale[39] - [40]. Les graines peuvent aussi ĂȘtre thermo-extrudĂ©es[41] - [42]. Toutefois, la prĂ©sence de glycosides cyanogĂšnes ne pose aucun risque dans l'alimentation humaine, les teneurs Ă©tant bien infĂ©rieures Ă  celles des amandes amĂšres ou des noyaux d'abricot[43].

IntĂ©rĂȘt mĂ©dicinal

Dans l'Antiquité, Pline[17] (XIX, 8) dit que la graine de lin avait un usage médicinal (HN[17], XX, 249, p. 1011-2).

Selon une Ă©tude ethnobotanique de 1984 sur les usages des plantes dans la vie quotidienne d'autrefois Ă  Bagnes (France), « pour nettoyer le bĂ©tail aprĂšs le vĂȘlage, on lui donnait des graines de lin ; on moulait les graines en cataplasme pour les gens »[44].

On attribue aujourd'hui ses vertus à sa teneur en lignane spécifique, le diglucoside de sécoisolaricirésinol (SDG) (voir Secoisolariciresinol diglucoside).

L'ingestion de graines de lin moulues a un effet sur le cholestérol, et des études sont en cours sur les maladies cardiovasculaires[45] - [33], probablement grùce aux oméga-3, un certain effet sur certains cancers (en lien avec sa teneur en oméga-3, quoique les nombreuses études aient produit des résultats mitigés et parfois contradictoires sur ce point), en SDG[46] et en fibres[33]. Plusieurs études ont conclu que consommer 30 g/jour de graines de lin moulues diminue le risque de cancer de la prostate[47] - [48].

Le SDG est un phytoestrogÚne dont l'activité et prouvée sur la femme[49] - [50].

Selon une revue systĂ©matique et une mĂ©ta-analyse dose-rĂ©ponse d'essais cliniques randomisĂ©s « la supplĂ©mentation avec divers produits Ă  base de graines de lin a considĂ©rablement rĂ©duit les niveaux de pression artĂ©rielle systolique et diastolique, confirmant l'hypothĂšse selon laquelle les graines de lin pourraient ĂȘtre utilisĂ©es comme complĂ©ment efficace pour la gestion de la pression artĂ©rielle, parallĂšlement aux mĂ©dicaments de routine »[51].

Calendrier

Le 17e jour du mois de thermidor du calendrier républicain / révolutionnaire français est dénommé jour du lin[52], généralement chaque 4 août du calendrier grégorien.

Folklore

Le motif du champ de lin en fleur confondu avec la mer, en raison de sa couleur, par des personnages pas trĂšs malins qui s'y baignent, y nagent ou y pĂȘchent, apparaĂźt dans le conte allemand des Sept Souabes (rapportĂ© notamment par les frĂšres Grimm et Ludwig Bechstein) aussi bien que dans des « contes de Jaguens » (habitants de Saint-Jacut-de-la-Mer, en Haute-Bretagne), rapportĂ©s par Paul SĂ©billot. Le motif a Ă©tĂ© codifiĂ© J1821 par Stith Thompson[53]. Dans un autre conte collectĂ© par SĂ©billot, NorouĂąs, le vent de noroĂźt disperse une rĂ©colte de lin.

En tant que matiÚre textile, le lin intervient dans divers contes traditionnels, par exemple dans Soleil, Lune et Thalie (Giambattista Basile ; il s'agit d'une écharde de lin) ou dans les Contes de Grimm : Les Trois Fileuses (KHM 14), Les Chutes de lin (KHM 156), etc. Dans la zone culturelle germanique, la déesse Perchta, ou Holda (voir Dame Holle), était également associée au lin.

Notes et références

  1. (en) Alistair D. Muir et Neil D. Westcott, Flax : the genus linum, Taylor & Francis, coll. « Medicinal and aromatic plants », .
  2. (en) Yong-Bi Fu et Robin G. Allaby, « Phylogenetic network of Linum species as revealed by non-coding chloroplast DNA sequences », Genetic Resources and Crop Evolution, vol. 57, no 5,‎ , p. 667-677 (ISSN 0925-9864, e-ISSN 1573-5109, OCLC 618299930, DOI 10.1007/s10722-009-9502-7, lire en ligne).
  3. Daniel Zohary, Maria Hopf et Ehud Weiss (trad. de l'anglais par Michel Chauvet), La domestication des plantes : origine et diffusion des plantes domestiquées en Asie du Sud-Ouest, en Europe et dans le bassin méditerranéen [« Domestication of plants in the Old World »] (essai d'écologie historique), Arles, Actes Sud-Errance, , 4e éd., 330 p. (ISBN 978-2-330-06643-7, OCLC 1055793138, BNF 45612546, SUDOC 230258727, présentation en ligne).
  4. (fr) Référence Prota (Ressources végétales de l'Afrique Tropicale) : Linum usitatissimum
  5. François Couplan, Dictionnaire étymologique de botanique, Delachaux & Niestlé, , 238 p. (ISBN 978-2-6030-1182-9)
  6. (en) Référence Flora of North America : Linum usitatissimum Linnaeus
  7. (en) Référence Flora of China : Linum usitatissimum
  8. Mike Deyholos (University of Alberta), « Linum usitatissimum v1.0 (Flax) » (consulté le )
  9. Yong-Bi Fu, Axel Diederichsen, and Robin G Allaby, « Locus-specific view of flax domestication history », Ecology and Evolution, vol. 2, no 1,‎ , p. 139-152 (lire en ligne)
  10. (en) C. Bergfjord et col, « Comment on "30,000-Year-Old Wild Flax Fibers" », Science, vol. 328, no 5986,‎ , p. 1634-1634 (DOI 10.1126/science.1186345)
  11. Aline Planchon, Le pathosystĂšme Lin (Linum usitatissimum) - Fusarium oxysporum : impact du champignon et d'un agent de biocontrĂŽle sur des rĂ©ponses molĂ©culaires de la plante et le dĂ©veloppement de la fusariose (thĂšse de doctorat en physiologie et biologie des organismes - populations - interactions), (OCLC 1089196869, HAL tel-03127002, SUDOC 234397594, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), p. 3 : « Au cours d’une expĂ©dition en 2009, dans la grotte de Dzudzuana en GĂ©orgie, une Ă©quipe a trouvĂ© des traces de fibres datant de plus de 30 000 ans. Ces fibres, colorĂ©es et torsadĂ©es, ont Ă©tĂ© associĂ©es Ă  des fibres de lin par Kvavadze et al., en 2009. Cette comparaison controversĂ©e, et notamment par Bergfjord et al., en 2010, dĂ©note tout de mĂȘme l’existence d’une certaine technicitĂ© pour la fabrication de textiles Ă  partir de fibres vĂ©gĂ©tales Ă  l’époque du PalĂ©olithique SupĂ©rieur (Fig. 1 A). Les premiĂšres utilisations du lin par l’Homme dateraient de 11 200 - 10 500 ans, en Syrie (Hillman, 1975). »
  12. Van Zeist, Bakker-Heeres, « Archeological studies in the Levant 1. Neolithic sites in the Damascus basin: Aswad, GhoraifĂ©, Ramad », Palaeohistoria, vol. 24,‎ , p. 165-256
  13. Willeke Wendrich, RenĂ© Cappers, « Egypt's earliest granaries: evidence from the Fayum », Egyptian Archeology,‎ (lire en ligne)
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  16. Le Lin, histoire et production
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  31. Usine nouvelle (2015) La filiÚre lin mise sur l'innovation Franck Stassi L'Usine des MatiÚres premiÚres, Produits agricoles Publié 01/12/2015 et mis à jour 01/12/2015
  32. (en) Site du Flax Council of Canada
  33. Monographie sur le lin sur le site du Flax Council of Canada
  34. Rapport sur la production au Canada, site Agriculture et Agroalimentaire Canada
  35. De nombreuses sources indiquent un taux de lipides compris entre 35% et 45%, comme Nutritional value and functional properties of flaxseed et Description and composition of flax
  36. Interview de Dominique Hermier, INRA
  37. European Union herbal monograph on Linum usitatissimum L., semen
  38. (en) « Facteurs toxiques et antinutritionnels des tourteaux »
  39. Cours de véto Lyon sur les facteurs anti-nutritionnels des graines oléagineuses
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  42. Lin extrudé de Valorex
  43. (en) « [35] New Zealand Food Safety Authority, Cyanogenic Glycosides information sheet »
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  48. Treatment effects of flaxseed-derived secoisolariciresinol diglycoside and its metabolite enterolactone on benign prostatic hyperplasia
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  51. Lingou Li, Hanzhang Li, Yuzhen Gao et Somayeh Vafaei, « Effect of flaxseed supplementation on blood pressure: a systematic review, and dose-response meta-analysis of randomized clinical trials », Food & Function,‎ (ISSN 2042-650X, PMID 36622248, DOI 10.1039/d2fo02566c, lire en ligne, consultĂ© le )
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  53. Voir Index des Motifs sur folkmasa.org

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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