Couvert végétal
Un couvert végétal, appelé aussi couverture végétale ou couvert par ellipse, désigne la végétation, toutes strates confondues, recouvrant dans un espace donné, le sol de manière permanente ou temporaire[1].
Une culture en couverture vise à cultiver des plantes à des fins agronomiques et environnementales (par exemple, culture intermédiaire piège à nitrates, à vocation énergétique) en complément d’une culture principale. Elle peut être en intercalaire ou à la dérobée, à l'échelle de la parcelle ou en bordure.
Couvert permanent
Couvert environnemental permanent
En France, cette dénomination désigne un couvert végétal ayant comme fonction principale la protection des sols contre l'érosion ou la protection (zone tampon) des cours d'eau, nappes aquifères ou zones humides vulnérables.
Il ne s'agit pas de culture, mais d'un couvert pérenne composé de plantes herbacées, de ligneuses ou d'un mélange des deux.
Couvert forestier
Le couvert représente la projection verticale de la surface des houppiers des arbres accédant à la lumière, au sol, et donne l’importance relative des essences au sein d’un peuplement forestier[2].
En France selon l'inventaire forestier national, l’évaluation du couvert s’effectue sur une grande placette (de 25 m de rayon soit une superficie de 20 ares pour les arbres recensables (tiges suffisamment grosses pour être inventoriées, soit d'un diamètre supérieur à 7,5 cm) et sur une petite placette concentrique à la grande (de 15 mètres de rayon soit une superficie de 7 ares) pour les arbres non recensables. L'inventaire détermine finalement le taux de couvert libre relatif exprimé en dixième (TCLR - voir exemple ci-contre) par essence ou groupe d'essences (conifères vs. feuillus) pour définir la composition (feuillu, conifère ou mixte) ou la diversité (pur ou mélangé) d'un peuplement.
Couvert intermédiaire
Il s'agit de cultures présentes entre deux cultures principales et dont tout ou partie est restitué au sol. On parle aussi de plante d’interculture ou d'engrais vert.
Leur fonction est de réduire l'érosion des sols, de réduire le lessivage des nitrates, de lutter contre l'envahissement des adventices. Leur enfouissement partiel ou total enrichit le sol en matière organique, et en azote s'il s'agit d'une espèce de la famille des fabacées, permettant ainsi des économies de produit fertilisant.
On peut citer :
- les cultures intermédiaires piège à nitrates ainsi nommés car elles piègent les nitrates restant à l'issue de la culture de vente précédente et limitent la pollution de l'eau potable. Dans l'Union européenne, leur utilisation dans les systèmes de culture s’est accrue depuis la mise en application de la directive Nitrates. En France, la couverture hivernale des sols en inter-culture est devenue obligatoire en 2012 pour toutes les parcelles situées en zone vulnérable, une mesure qui concerne 55 % des surfaces agricoles françaises[3].
- les cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE). La biomasse obtenue peut être utilisée pour produire de la chaleur, des agrocarburants ou du biométhane.
Les couverts intermédiaires suscitent un intérêt croissant pour leur potentiel d'atténuation du réchauffement climatique, du fait de leur capacité :
- à fixer du CO2 atmosphérique et à accroître le stockage de carbone dans les sols (de 0,5 à 0,7 % par an) [4];
- à engendrer un forçage radiatif négatif (refroidissement) du fait de l'augmentation de l'albédo et de la diminution du rayonnement infrarouge du sol ;
- à augmenter l'évapotranspiration et à réduire ainsi les flux de chaleur sensible[5].
- à permettre la pratique du semis direct, sans intervention mécanique de travail du sol, ni labour, ni hersage, et à réduire ainsi la consommation de carburants et les émissions de CO2 associées[6].
Cette pratique est encouragée par l’initiative internationale "4 pour 1000", lancée par la France lors de la COP 21, qui vise à augmenter le taux de carbone des sols de 0,4 % par an (soit 0,4 %). Si cet objectif était atteint, l’augmentation de la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère pourrait être stoppée[7] ;
Choix du couvert
Pour faire le bon choix d’un couvert végétal, il faut tenir compte de certains critères : la rotation des cultures sur la parcelle, le type de culture et la date de semis (précoce ou tardif), le mode de destruction, le coût, l'impact sur les pollinisateurs, la réglementation et la Pac.
Notes et références
- [Hartwig & Ulrich 2002] (en) Nathan L. Hartwig et Hans Ulrich Ammon, « Cover crops and living mulches », Weed Science, vol. 50, no 6, , p. 688–699 (ISSN 0043-1745 et 1550-2759, DOI 10.1614/0043-1745(2002)050[0688:AIACCA]2.0.CO;2, résumé).
- « Définition du couvert et des taux de couverts », sur inventaire-forestier.ign.fr (consulté le )
- « Couverts végétaux », sur terre-net.fr (consulté le ).
- [Lehman et al. 2015] (en) R. Lehman, Cynthia Cambardella, Diane Stott, Veronica Acosta-Martinez et al., « Understanding and Enhancing Soil Biological Health: The Solution for Reversing Soil Degradation », Sustainability, vol. 7, no 1, , p. 988–1027 (ISSN 2071-1050, DOI 10.3390/su7010988, lire en ligne, consulté le ).
- [Ceschia et al. 2017] E. Ceschia, B. Mary, M. Ferlicoq, G. Pique, D. Carrer, J.-F. Dejoux et G. Dedieu, « Potentiel d'atténuation des changements climatiques par les couverts intermédiaires », Innovations Agronomiques, vol. 62, , p. 43-58 (lire en ligne [sur inra.fr], consulté le ).
- [Blanco-Canqui et al. 2011] (en) Humberto Blanco-Canqui, Maysoon M. Mikha, DeAnn R. Presley et Mark M. Claassen, « Addition of Cover Crops Enhances No-Till Potential for Improving Soil Physical Properties », Soil Science Society of America Journal, vol. 75, no 4, , p. 1471–1482 (ISSN 1435-0661, DOI 10.2136/sssaj2010.0430, lire en ligne, consulté le ).
- « Initiative "4 pour 1000" », page d'accueil du site, sur 4p1000.org (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Agriculture durable
- Couvert forestier (en)
- Engrais vert
- Nitrates
- Pesticides
- Semis direct sous couvert