Accueil🇫🇷Chercher

Semis direct sous couvert

Le semis direct sous couvert ou semis direct sous couvert végétal (SCV), est l'une des formes d'agriculture sans labour, qui se pratique en plein champ en semant au travers d'une couche de culture intermédiaire, sans aucune intervention mécanique de travail du sol (ni labour, ni hersage) entre la récolte de la culture précédente et le semis de la suivante.

En pratique, l'agriculteur implante une culture intermédiaire entre la moisson et le prochain semis. Idéalement il s'agit d'une culture comprenant de nombreuses espèces ce qui permet de maximiser la production de biomasse, le choix des espèces dépend essentiellement des besoins de la culture principale, du sol, du climat… Cette culture intermédiaire est ensuite écrasée au rouleau pour recevoir une culture en semis direct sur ce qui s'appelle alors le couvert de l'interculture.

Le semis se fait obligatoirement à l'aide d'un semoir[1] spécifique adapté à cette technique culturale possédant des disques ou à dents afin de trancher la végétation et permettre la réalisation d'un lit de semis favorable.

La disparition du couvert (parfois considéré comme « mulch vivant »[2]) se fait naturellement par biodégradation, la seconde culture prenant alors le pas sur l'intermédiaire et le sol restant protégé du soleil et des pluies violentes.

Avantages de la technique

  • pas d'intervention mĂ©canique de travail du sol, donc gain de temps, d'Ă©nergie et prĂ©servation de la structure du sol par apport aux engrais vert.
  • semis possible mĂŞme en condition mĂ©tĂ©orologiques dĂ©favorables:
    • si humiditĂ© excessive, le couvert permet le passage des engins agricoles en limitant le compactage,
    • par temps sec, le couvert conserve une certaine humiditĂ© du sol par la limitation de l'Ă©vaporation.
  • Notable Ă©conomie de combustible[3] - [4] car :
    • Ă©conomie de travail
    • Ă©conomie sur la puissance moteur demandĂ©e (absence de labour)
  • Augmentation de l'activitĂ© biologique du sol diminuant l'apport d'intrants.
  • Stabilisation et amĂ©lioration structurale du sol ce qui supprime les problèmes d'Ă©rosion[5]
  • Diminution de la prĂ©sence des adventices annuelles due Ă  une moins bonne capacitĂ© Ă  germer Ă  partir de graines en surface [6]
  • Stockage de carbone dans le sol
  • D'Ă©ventuelles Ă©conomies d'herbicides
  • Économies d'eau pour l'irrigation, par rĂ©tention de l'eau de pluie et Ă©vaporation rĂ©duite

Inconvénients

  • Haute technicitĂ© demandĂ©e (connaĂ®tre la rotation des cultures et des cultures intercalaires),
  • Risques accrus liĂ©s aux limaces pendant 3-4 ans jusqu'au repeuplement en carabes (auxiliaires) par la suite ; donc utilisation et recherche de l'Ă©quilibre naturel,
  • Implantation dĂ©licate sans outils adĂ©quats
  • Implantation des cultures de printemps plus tardive pour laisser les sols se rĂ©chauffer (cycle de culture plus court); implantation des cultures d'automnes plus prĂ©coces pour profiter de l'humiditĂ© rĂ©siduelle et de la chaleur du sol (levĂ©e d'adventices d’automne en culture).
  • Ă©volution de la flore adventice vers plus d'espèces vivaces et/ou graminĂ©es liĂ© Ă  l’arrĂŞt du travail du sol ( Cette dernière remarque pourrait ĂŞtre placĂ©e dans le paragraphe "avantages" si on la considère du point de vue d'une agriculture rĂ©gĂ©nĂ©ratrice et non seulement productiviste.)

Notes et références

  1. Un semoir
  2. De Tourdonnet, S., Shili, I., & Scopel, E. (2008). Utilisation des mulchs vivants pour la maîtrise des flores adventices. Carrefour de l’innovation agronomique. Dijon.
  3. Économie de fioul
  4. « Le semis direct sous couvert économise temps et fioul », sur La France agricole,
  5. Chenu, C., Abiven, S., Annabi, M., Barray, S., Bertrand, M., Bureau, F., ... & Verbèque, B. (2011). Mise au point d'outils de prévision de l'évolution de la stabilité de la structure de sols sous l'effet de la gestion organique des sols. Etude et Gestion des sols, 18(3), 161-174.
  6. Cordeau, S., Guillemin, J. P., Reibel, C., & Chauvel, B., « Weed species differ in their ability to emerge in no-till systems that include cover crops », Annals of Applied biology,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Raunet, M., SĂ©guy, L., & Fovet-Rabot, C. (1998). Semis direct sur couverture vĂ©gĂ©tale permanente du sol: de la technique au concept. Gestion agrobiologique des sols et des systèmes de culture, Actes de l'atelier international, Antsirabe, Madagascar, 23-28.
  • Razafimbelo T.M (2005) Stockage et protection du carbone dans un sol ferrallitique sous systemes en semis direct avec couverture vĂ©gĂ©tale des Hautes Terres malgaches (Doctoral dissertation, UniversitĂ© Catholique).
  • Scopel, E., Douzet, J. M., da Silva, F. A. M., Cardoso, A., Moreira, J. A. A., Findeling, A., & Bernoux, M. (2005). Impacts des systèmes de culture en semis direct avec couverture vĂ©gĂ©tale (SCV) sur la dynamique de l’eau, de l’azote minĂ©ral et du carbone du sol dans les Cerrados brĂ©siliens. Cahiers Agricultures, 14(1), 71-75.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.