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Ose

Un ose[1] (ou monosaccharide) est un monomÚre de glucide. Les oses possÚdent au moins trois atomes de carbone : ce sont des polyhydroxyaldéhydes ou des polyhydroxycétones[2]. Les monosaccharides ne sont pas hydrolysables, mais les polysaccharides sont trÚs solubles dans l'eau et possÚdent généralement un pouvoir sucrant. On les distingue par la longueur de leur chaßne carbonée, comme suit :

Les oses peuvent ĂȘtre libres ou liĂ©s entre eux (oligosides et polyosides) ou liĂ©s Ă  des protĂ©ines (glycoprotĂ©ines), ou encore Ă  des lipides (glycolipides). Ils sont Ă  l'origine du glycome (le patrimoine de sucres d'un organisme) et jouent un grand rĂŽle au niveau cellulaire, tout particuliĂšrement chez certaines bactĂ©ries (Ă  Gram nĂ©gatif notamment) dont les capsules protectrices sont constituĂ©es de polymĂšres d'oses, plus souvent que de protĂ©ines.

Propriétés physiques et organoleptiques

Les oses ont une couleur blanchĂątre.

Solubilité

L'abondance des groupes hydroxyle (OH) dans leur molécule confÚre aux oses une trÚs grande solubilité dans l'eau.

Cristallisation

Les solutions aqueuses concentrĂ©s d'oses sont visqueuses, ce sont des sirops (la cristallisation est difficile). Celle-ci peut ĂȘtre facilitĂ©e par addition de solvants organiques (mĂ©thanol, Ă©thanol, etc.) et Ă  chaud (prĂ©sence de chaleur) oĂč les oses sont peu solubles.

Pouvoir rotatoire

Tous les oses ont un pouvoir rotatoire défini (à l'exception de celles possédant le groupe cétone comme le dihydroxyacétone), ce qui constitue un moyen d'identification par polarimétrie.

Propriétés organoleptiques

Quelques-uns ont une saveur agréable sucrée, mais il est faux de généraliser cette propriété car d'autres composés qui ne sont pas des oses, tels la glycine ou l'acide aspartique (duquel dérive l'édulcorant aspartame) par exemple, possÚdent une saveur sucrée.

Structure

Formule brute

Cn(H2O)n oĂč n est un nombre entier reprĂ©sentant le nombre de carbones (de trois Ă  sept pour les oses naturels) pour de nombreux oses, cependant il ne faut pas gĂ©nĂ©raliser cette propriĂ©tĂ©. Par exemple, l'acide acĂ©tique, qui n'est en aucun cas un ose possĂšde la formule brute CH3COOH soit C2(H2O)2. D'autre part, des dĂ©rivĂ©s d'ose, comme la glucosamine (qui possĂšde d'autres atomes que le carbone, l'hydrogĂšne et l'oxygĂšne ; en l'occurrence, l'azote) ne prĂ©sentent pas la propriĂ©tĂ© Ă©noncĂ©e ci-dessus valable pour de nombreux oses.

Il est possible de synthĂ©tiser Ă  partir d'un ose de n carbones un autre ose de n+1 carbones (par ajout d'un groupe CH-OH en dessous du groupe aldĂ©hyde ou cĂ©tone, Ă  carbone asymĂ©trique) : on effectue des rĂ©actions chimiques successives de Kiliani-Fischer (ou synthĂšse de l'acide cyanhydrique), rĂ©action non stĂ©rĂ©ospĂ©cifique qui peut donc donner, Ă  partir d'un mĂȘme ose, deux oses diffĂ©rents.

Structure acyclique

Un ose à n carbones est composé d'une chaßne carbonée non ramifiée, de trois à sept carbones, ne comportant que des liaisons simples. Tous les carbones portent un groupe hydroxyle (OH) sauf un qui porte un groupe carbonyle.

Cela détermine deux catégories d'oses :

  • aldose, si le groupe carbonyle est un groupe aldĂ©hyde, il se trouve sur le premier carbone (par exemple le glucose) ;
  • cĂ©tose, si le groupe carbonyle est un groupe cĂ©tone, il se trouve sur le second carbone (par exemple le fructose).

Hormis la dihydroxyacétone, tous les oses possÚdent un pouvoir rotatoire du fait de la présence d'au moins un carbone asymétrique : les oses sont dits « chiraux ». S'il y a n atomes de carbone asymétriques, il existe 2n paires d'énantiomÚres, diastéréoisomÚres entre elles. Chaque paire a un nom différent et les descripteurs D et L sont traditionnellement utilisés pour différencier chaque énantiomÚre.

Figure 1 : représentation de Fischer des formes D et L du glucose. Les deux sont symétriques par rapport à un plan.

Deux Ă©nantiomĂšres (antipodes optiques) ont les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s Ă  l'exception d'une seule : leur pouvoir rotatoire opposĂ©. La figure 1 reprĂ©sente les deux Ă©nantiomĂšres du glucose, la forme D-glucose est la forme naturelle.

  • Dans la forme D, le groupe hydroxyle (-OH) portĂ© par le carbone n-1 est Ă  droite (en reprĂ©sentation de Fischer).
  • Dans la forme L, le groupe hydroxyle (-OH) portĂ© par le carbone n-1 est Ă  gauche (en reprĂ©sentation de Fischer).

La forme D ou L n'implique en rien le caractĂšre dextrogyre ou lĂ©vogyre de la molĂ©cule. Ainsi le D-(+)-glucose est dextrogyre (+52°) et le D-(-)-fructose est fortement lĂ©vogyre (−92,4°).

La majorité des oses naturels sont de la forme D, mais il existe également des oses de la série L.

Structure cyclique

La projection de Haworth est souvent utilisée pour représenter la forme cyclique des oses.

Il y a hĂ©miacĂ©talisation entre le groupe carbonyle et un OH, dĂšs lors qu'ils sont distants d'au moins trois carbones, (ex. : entre le carbone 1 et 5 du glucose ou entre le carbone 2 et 5 du fructose, ou encore entre le carbone 1 et 4 du ribose). Le OH nĂ© de la cyclisation est appelĂ© OH anomĂ©rique ou anomĂšre. Il donne lieu Ă  un nouveau carbone asymĂ©trique (le carbone porteur du groupe carbonyle : no 1 dans le cas d’un aldose ou no 2 dans le cas d’un cĂ©tose) et selon qu'il est placĂ© sous ou sur le plan du cycle il donne naissance Ă  deux isomĂšres alpha (α) ou bĂȘta (ÎČ) (alpha signifiant en dessous, et bĂȘta au-dessus pour la sĂ©rie D ; c'est l'inverse pour la sĂ©rie L), la forme bĂȘta Ă©tant plus stable que la forme alpha.

Une fois la chaĂźne carbonĂ©e repliĂ©e, la proximitĂ© de la double liaison du groupe aldĂ©hyde (ou cĂ©tone s’il s'agissait d’un cĂ©tose) permet, du fait de sa fragilitĂ©, la rupture de la liaison P et de la liaison OH du groupe hydroxyle (ici du C no 5), permettant l’établissement d’une nouvelle liaison C no 1 et O de l’ancien groupe hydroxyle du C no 5, fermant ainsi un cycle.

Cycle sous forme furanique

Les oses se cyclisant généralement sous forme furanique (furane) sont :

α-D-Fructofuranose.
ÎČ-D-Fructofuranose.

Cycle sous forme pyranique

Les oses se cyclisant généralement sous forme pyranique (pyrane) sont :

Le mécanisme le plus commun de cyclisation est un mécanisme d'hémiacétalisation pour les aldoses et hémicétalisation pour les cétoses. L'oxygÚne qui va se positionner à l'intérieur du cycle est celui du groupe hydroxyle qui détermine la série L ou D (donc porté par C5 pour les pyranoses ou C4 pour les furanoses). L'oxygÚne du groupe carbonyle donnera le OH porté par C1.

MĂ©canisme[3] :

  1. Le groupe carbonyle capte un proton du solvant ;
  2. Attaque nucléophile sur C1 par le OH qui détermine la série L ou D ;
  3. Le O intracyclique perd son proton.

En sĂ©rie D, les formes bĂȘta ont toujours leur groupe hĂ©miacĂ©talique (OH en 1, qui n'est pas un hydroxyle) vers le haut sous la reprĂ©sentation de Haworth ; de mĂȘme, les formes alpha portent le OH vers le bas.

Nomenclature

Ils peuvent se présenter sous forme cristalline. Les oses sont de deux types :

Nomenclature des aldoses :
* Triose : (1) D-(+)-glycéraldéhyde ;
* TĂ©troses : (2a) D-(−)-Ă©rythrose ; (2b) D-(−)-thrĂ©ose ;
* Pentoses : (3a) D-(−)-ribose ; (3b) D-(−)-arabinose ; (3c) D-(+)-xylose ; (3d) D-(−)-lyxose ;
* Hexoses : (4a) D-(+)-allose ; (4b) D-(+)-altrose ; (4c) D-(+)-glucose ; (4d) D-(+)-mannose ; (4e) D-(−)-gulose ; (4f) D-(−)-idose ; (4g) D-(+)-galactose ; (4h) D-(+)-talose.
Nomenclature des cétoses :
* Triose : (1) dihydroxyacétone ;
* TĂ©trose : (2) D-Ă©rythrulose ;
* Pentoses : (3a) D-ribulose ; (3b) D-xylulose ;
* Hexoses : (4a) D-psicose ; (4b) D-fructose ; (4c) D-sorbose ; (4d) D-tagatose.

Exemples d'oses remarquables :

Trioses

Pentoses

Hexoses

Dérivés

Polyalcools

Les polyalcools (ou polyols), sont obtenus par réduction du groupe aldéhyde en hydroxyle, c'est le cas par exemple du glycérol.

Osamines

Dans les osamines, le groupe hydroxyle (–OH) en C2 est remplacĂ© par –NH2. On peut Ă©galement lui rajouter un groupe acĂ©tyl.

Désoxyoses ou désoses

Les désoxyoses sont créés par substitution d'hydrogÚne en remplacement du groupe hydroxyle, on peut noter l'exemple du désoxyribose.

Acides aldoniques

Ils sont formés par une oxydation dite « douce ». (Exemples d'oxydants doux : le réactif de Tollens ou la liqueur de Fehling) des aldoses et sont caractérisés par l'oxydation du groupe aldéhyde en groupe carboxyle. Exemple : acide gluconique.

Acides uroniques

Les acides uroniques sont des aldohexoses dont un groupe acide carboxylique (-COOH) remplace le groupe alcool primaire (-CH2OH, OH du C6) par oxydation. Exemple : acide glucuronique.

Oses complexes

On distingue l'acide neuraminique et l'acide muramique. L'acide neuraminique est un dĂ©rivĂ© de cĂ©tose Ă  9 atomes de carbone rĂ©sultant d'une crotonisation d'acide pyruvique et de la D-mannosamine. L'acide muramique est formĂ© de la N-acĂ©tyl-glucosamine, de l'acide lactique et de la D-alanine.

Acides aldariques

Les acides aldariques sont formés par oxydation du groupe aldéhyde en groupe carboxylique et l'oxydation du groupe alcool primaire en fin de chaßne en groupe carboxylique. Pour réaliser cette réaction, il faut un oxydant puissant car le groupe alcool primaire est plus difficile à oxyder que le groupe aldéhyde.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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