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Acide pyruvique

L’acide pyruvique est un composĂ© chimique de formule CH3-CO-COOH. Il s'agit d'un 2-oxoacide ou α-cĂ©toacide, portant Ă  la fois une fonction acide carboxylique et une fonction cĂ©tone. Sa base conjuguĂ©e est l'anion pyruvate CH3-CO-COO−, un mĂ©tabolite clĂ© situĂ© au carrefour de plusieurs voies mĂ©taboliques majeures des cellules vivantes, telles que la glycolyse, le cycle de Krebs et la nĂ©oglucogenĂšse, et peut ĂȘtre converti en acide gras, en alanine ou encore en Ă©thanol aprĂšs dĂ©carboxylation oxydative en acĂ©tyl-coenzyme A.

Acide pyruvique

Structure de l'acide pyruvique
Identification
Nom UICPA acide 2-oxopropanoĂŻque
Synonymes

acide pyruvique
acide pyroracémique
acide acétylformique
acide 2-cétopropanoïque
acide α-cétopropanoïque
acide 2-oxopropionique
acide 2-cétopropionique
acide α-cétopropionique

No CAS 127-17-3
No ECHA 100.004.387
No CE 204-824-3
PubChem 1060
FEMA 2970
SMILES
InChI
Apparence liquide incolore
Propriétés chimiques
Formule C3H4O3 [IsomĂšres]
Masse molaire[1] 88,062 1 ± 0,003 6 g/mol
C 40,92 %, H 4,58 %, O 54,5 %,
pKa 2,4
Propriétés physiques
T° fusion 12 °C[2]
T° ébullition 165 °C (décomposition) [2]
Solubilité soluble dans l'éthanol et l'éther[2]
Miscibilité miscible dans l'eau
Masse volumique 1,27 g·cm-3 à 20 °C[2]
Point d’éclair 82 °C [2]
Thermochimie
Cp
Précautions
SGH[4]
SGH05 : Corrosif
Danger
H314, P280, P301+P330+P331, P305+P351+P338 et P309+P310
SIMDUT[5]
B3 : Liquide combustibleE : MatiĂšre corrosive
B3, E,
Transport[4]
Écotoxicologie
DL50 souris, subdermal :
3 533 mg·kg-1
Composés apparentés
Autres composés


Structure de l'anion pyruvate


Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Acide pyruvique

L'acide pyruvique se présente sous la forme d'un liquide incolore, d'odeur semblable à celle de l'acide acétique. Il est miscible dans l'eau, et soluble dans l'éthanol et l'éther.

En laboratoire, l'acide pyruvique peut ĂȘtre prĂ©parĂ© en chauffant un mĂ©lange d'acide tartrique et de bisulfate de potassium[6], par oxydation du propylĂšne glycol par un oxydant fort (par exemple du permanganate de potassium ou de l'hypochlorite de sodium), ou encore par hydrolyse du 2-oxopropiononitrile, formĂ© par rĂ©action du chlorure d'Ă©thanoyle avec le cyanure de potassium :

CH3COCl + KCN → CH3COCN
CH3COCN + 2 H2O → CH3COCOOH + NH3

Biochimie du pyruvate

Description

L'ion pyruvate est le produit final des voies de dégradation du glucose (la glycolyse, voie des pentoses phosphates, voie d'Entner-Doudoroff). Il est le substrat d'une fermentation en condition anaérobie (fermentation lactique, alcoolique), et du cycle de Krebs de façon indirecte en condition aérobie, aprÚs décarboxylation oxydative le convertissant en acétyl-coenzyme A.

Formation du pyruvate par la glycolyse

+ ADP + H+ ATP +
PEP Acide pyruvique
Pyruvate kinase – EC 2.7.1.40

Le phosphoĂ©nolpyruvate (PEP) formĂ© au cours de la glycolyse possĂšde un groupe phosphate Ă  haut potentiel de transfert — ΔG°' = −61,9 kJ mol−1, valeur la plus Ă©levĂ©e mesurĂ©e chez les ĂȘtres vivants — permettant la phosphorylation d'une molĂ©cule d'ADP en ATP par la pyruvate kinase. Un cation Mg2+ est nĂ©cessaire Ă  cette rĂ©action comme cofacteur.

Devenir du pyruvate en anaérobiose

Les réactions suivantes ont lieu, en milieu anaérobie, dans le cytoplasme, dans le muscle, chez les bactéries lactiques (pour la fermentation lactique, par exemple chez lactobacillus), ou encore chez la levure (pour la fermentation alcoolique). D'autres fermentations sont possibles, par exemple chez les entérobactéries (cf. voies fermentaires des entérobactéries).

Fermentation lactique

Le lactate CH3-CHOH-COO− produit dans le muscle n'est pas responsable des courbatures, contrairement Ă  une idĂ©e reçue[7], et n'intervient pas non plus dans le phĂ©nomĂšne des crampes. Par ailleurs, il peut ĂȘtre transportĂ© dans le sang puis dans les cellules hĂ©patiques (cycle de Cory).

Fermentation alcoolique

  1. CH3-CO-COO− + H+ → CH3CHO + CO2, par la pyruvate dĂ©carboxylase, en prĂ©sence de thiamine pyrophosphate (TPP).
  2. CH3CHO + NADH + H+ CH3CH2OH + NAD+, par l’alcool dĂ©shydrogĂ©nase.

Devenir du pyruvate en aérobiose

En milieu aérobie, le pyruvate est dégradé dans les mitochondries. Il y pénÚtre par la pyruvate translocase. Deux réactions sont possibles, qui génÚrent les précurseurs du cycle de Krebs :

Décarboxylation oxydative en acétyl-CoA

Cette réaction est catalysée par un complexe multienzymatique, le complexe pyruvate déshydrogénase, faisant intervenir cinq coenzymes :

  • deux coenzymes libres et non liĂ©es au complexe : le NAD+ et la coenzyme A.


Cette réaction a lieu au niveau de la paroi mitochondriale pour les eucaryotes et au niveau de la membrane pour les procaryotes.

Le NADH + H+ sera par la suite réoxydé par la chaßne respiratoire, synonyme de chaßne mitochondriale de transport d'électrons, pour produire de l'ATP en aérobiose.

Carboxylation en oxaloacétate

La réaction, catalysée en présence de biotine par la pyruvate carboxylase (synthétase), produit de l'oxaloacétate :

+ ATP + CO2 → ADP + Pi +
Acide pyruvique Acide oxaloacétique
Pyruvate carboxylase – EC 6.4.1.1

Il s'agit d'une réaction anaplérotique majeure.

Rendement énergétique comparé

À partir d'une molĂ©cule de glucose, qui donne deux molĂ©cules de pyruvate :

  • les fermentations ont un rendement mĂ©diocre : elles ne libĂšrent que deux molĂ©cules d'ATP par molĂ©cule de glucose ;
  • les dĂ©gradations aĂ©robies sont bien plus rentables : chaque molĂ©cule de glucose permet la production de 14 molĂ©cules d'ATP via la dĂ©carboxylation oxydative, ou de 6 molĂ©cules d'ATP via la carboxylation, avant mĂȘme la dĂ©gradation de l'acĂ©tyl-CoA par le cycle de Krebs qui libĂšre encore davantage d'Ă©nergie.

Notes et références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. EntrĂ©e du numĂ©ro CAS « 127-17-3 Â» dans la base de donnĂ©es de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© au travail) (allemand, anglais), accĂšs le 03/08/09 (JavaScript nĂ©cessaire)
  3. (en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams, vol. 1, Huston, Texas, Gulf Pub. Co., (ISBN 0-88415-857-8)
  4. EntrĂ©e « Pyruvic acid Â» dans la base de donnĂ©es de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© au travail) (allemand, anglais), accĂšs le 6 janvier 2019 (JavaScript nĂ©cessaire)
  5. « Acide pyruvique » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 24 avril 2009
  6. Organic Syntheses, Coll. Vol. 1, p. 475 (1941); Vol. 4, p. 63 (1925).
  7. Wienek, Biologie du sport, p. 256, Vigot

Voir aussi

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