Glycolyse
La glycolyse (γλῠÎșáœÏ glykĂœs « sucrĂ© » et λÏÏÎčÏ lĂœsis « libĂ©ration ») ou voie d'Embden-Meyerhof-Parnas est une voie mĂ©tabolique d'assimilation du glucose et de production d'Ă©nergie. Elle se dĂ©roule dans le hyaloplasme (ou cytosol) de la cellule. Comme son nom l'indique elle nĂ©cessite du glucose et permet de produire du pyruvate. Ce dernier peut soit entrer dans le cycle de Krebs, qui se dĂ©roule dans la mitochondrie des eucaryotes ou le cytoplasme des bactĂ©ries en aĂ©robiose, soit ĂȘtre mĂ©tabolisĂ© par fermentation en anaĂ©robiose, pour produire par exemple du lactate ou de l'Ă©thanol.
Principe général
La glycolyse est un mécanisme de régénération d'ATP qui ne nécessite pas d'oxygÚne. Au cours de ce processus, on assiste à :
- des réactions d'oxydo-réduction au cours desquelles un accepteur d'électrons (coenzyme NAD+) est réduit :
- des synthÚses d'ATP par phosphorylation d'ADP (formation de quatre molécules d'ATP, mais consommation de deux molécules d'ATP, soit au total formation nette de deux molécules d'ATP) :
Le symbole Pi reprĂ©sente ici le phosphate inorganique HPO42â, ou hydrogĂ©nophosphate[1].
La glycolyse se traduisant par la réduction de coenzymes, elle s'accompagne donc de l'oxydation de molécules organiques. On peut dire qu'elle correspond à l'oxydation du glucose en pyruvate :
- glucose + 2 NAD+ â 2 CH3-CO-COOâ + 2 (NADH + H+),
couplée à :
soit au total
- glucose + 2 ADP + 2 Pi + 2 NAD+ â 2 pyruvate* + 2 ATP + 2 (NADH + H+) + 2 H2O.
* Le pyruvate CH3-CO-COOâ dĂ©signe en toute rigueur la base conjuguĂ©e de l'acide pyruvique CH3-CO-COOH.
La glycolyse est d'une importance cruciale pour l'organisme car c'est la voie principale du métabolisme du glucose. Elle est l'unique source métabolique de l'énergie pour le cerveau, les muscles squelettiques se contractant rapidement ou les érythrocytes, sauf en période de jeûne prolongé ou d'activité physique prolongée[2]. En effet, dÚs que les réserves en glycogÚnes hépatiques seront terminées, le corps dégradera ses lipides pour relùcher dans le sang des acides gras libres et du glycérol, qui seront transformés par béta-oxydation en corps cétoniques. Ce seront alors ces corps cétoniques qui iront nourrir le cerveau et le reste du corps. Une fois produit, le pyruvate peut suivre plusieurs voies métaboliques suivant les conditions du milieu[3].
- Dans la plupart des tissus, quand l'oxygÚne est abondant, le pyruvate s'oxyde en perdant le groupe carboxyle sous forme de CO2, et l'unité à deux carbones restant rentre dans le cycle de l'acide citrique puis subit des phosphorylations oxydatives, dans un processus appelé respiration cellulaire.
- Sinon en absence d'oxygĂšne, le pyruvate peut ĂȘtre rĂ©duit en lactate grĂące Ă l'oxydation couplĂ©e du NADH+H+ en NAD+. Ce processus nommĂ© fermentation lactique, se rencontre aussi chez certains micro-organismes, comme les bactĂ©ries lactiques utilisĂ©es dans la fabrication du yaourt.
- Enfin, chez des micro-organismes comme les levures et dans les tissus de certaines plantes, le pyruvate peut ĂȘtre rĂ©duit en alcool Ă©thylique (Ă©thanol), lĂ aussi avec oxydation couplĂ©e du NADH en NAD+. C'est la fermentation alcoolique.
Ătapes de la glycolyse
La série de 10 réactions de la glycolyse peut se décomposer en trois phases :
- Phase 1 : le glucose, une espÚce à 6 atomes de carbone C, est d'abord phosphorylé en position C6 et C1 (réactions 1, 2 et 3) ;
- Phase 2 : il est ensuite clivé en deux molécules à trois carbones sous forme de glycéraldéhyde-3-phosphate (réactions 4 et 5)
- Phase 3 : l'énergie investie dans les phosphorylations est enfin récupérée sous forme d'ATP (réactions 6 à 10).
Ătapes de la glycolyse |
Phosphorylation du glucose en glucose-6-phosphate
Cette réaction nécessite un cation Mg2+ comme cofacteur et consomme une molécule d'ATP pour phosphoryler chaque molécule de glucose. Elle contribue à maintenir la concentration en glucose relativement basse dans le cytoplasme afin de faciliter l'entrée de molécules de glucose supplémentaires. De surcroßt, le glucose-6-phosphate ne peut plus quitter la cellule, car la membrane plasmique n'a pas de transporteur pour cette molécule.
+ ATP â ADP + H+ + Glucose Glucose-6-phosphate Hexokinase â EC
Cette réaction est irréversible. Elle est catalysée par une kinase, soit une hexokinase, non spécifique du glucose qui, chez les mammifÚres, se trouve le plus souvent dans le muscle, soit une glucokinase, spécifique du glucose. Ces deux enzymes ont des constantes de Michaelis (KM) différentes avec pour valeurs respectives 0,1 mM et 10 mM en sachant que la KM est inversement proportionnelle a l'affinité de l'enzyme pour ses substrats. Ces deux enzymes sont Mg2+ dépendantes. Chez l'homme, la glucokinase est localisée dans le foie et dans les cellules pancréatiques. En effet, cette derniÚre est parfaitement adaptée à la fonction de stockage du foie (elle fonctionne principalement lors d'afflux de glucose importants, aprÚs un repas par exemple, et contribue ainsi à la régulation de la glycémie). Un dysfonctionnement de cette enzyme est donc responsable de certains types de diabÚte (diabÚtes MODY qui, pour 50 % des cas, sont dus à une mutation de la glucokinase).
La phosphorylation du glucose n'est pas spécifique de la glycolyse. Cette étape sert également de point de départ dans la voie des pentoses phosphates ou pour la glycogénogenÚse.
Remarque : toutes les réactions qui ont une variation d'enthalpie libre élevée sont irréversibles, et comme cette phosphorylation est énergétiquement trÚs favorisée, la réaction est irréversible. C'est pourquoi ces enzymes sont trÚs régulées afin d'éviter l'emballement du systÚme, à l'instar des deux autres étapes irréversibles de la glycolyse. (Phosphofructokinase-1, Pyruvate kinase). L'hexokinase est notamment inhibée par son propre produit, le glucose-6-phosphate (rétrocontrÎle négatif), et son expression génique est induite par l'insuline. La glucokinase n'est quant à elle pas inhibée par le glucose-6-phosphate, mais son expression génique est induite par l'insuline.
Isomérisation en fructose-6-phosphate
Le α-D-glucose-6-phosphate produit au cours de la glycolyse est isomĂ©risĂ© en ÎČ-D-fructose-6-phosphate par la glucose-6-phosphate isomĂ©rase (GPI) ou phosphohexose isomĂ©rase. Cette rĂ©action est rĂ©versible, et demeure orientĂ©e vers la droite en raison de la concentration en Fru-6-P, maintenue assez faible en raison de sa consommation immĂ©diate par l'Ă©tape suivante de la glycolyse.
Phosphorylation en fructose-1,6-bisphosphate
Le ÎČ-D-fructose-6-phosphate (Fru-6-P) produit au cours de la rĂ©action prĂ©cĂ©dente est phosphorylĂ© en ÎČ-D-fructose-1,6-bisphosphate (Fru-1,6-BP) par la phosphofructokinase-1 (PFK-1) Ă partir d'une molĂ©cule d'ATP, convertie en ADP. Cette consommation d'Ă©nergie rend cette Ă©tape irrĂ©versible, et constitue un point de rĂ©gulation majeur de la vitesse de la glycolyse. Un cation Mg2+ intervient comme cofacteur.
+ ATP â ADP + H+ + Fructose-6-phosphate Fructose-1,6-bisphosphate Phosphofructokinase-1 â EC
Il existe, essentiellement chez des organismes autres que les animaux, des enzymes différentes capables de phosphoryler le fructose-6-phosphate à partir de pyrophosphate inorganique au lieu d'ATP. C'est le cas de la diphosphate fructose-6-phosphate 1-phosphotransférase (PFP), qu'on trouve chez de nombreuses plantes, certaines bactéries, des archées et des protistes. De rares archées possÚdent une variante de la phosphofructokinase utilisant, cette fois, de l'ADP et non de l'ATP.
Cette réaction, catalysée par une phosphofructokinase (PFK) est irréversible et Mg2+ dépendante. Cette enzyme catalyse la premiÚre étape qui soit spécifique de la glycolyse. Elle est trÚs fortement régulée de maniÚre allostérique par l'ATPlibre (l'ATPlibre est la forme de l'ATP non complexé au magnésium), qui est le produit final « utile » de la glycolyse. Plus la concentration en ATPlibre est importante, plus cette réaction est lente et, inversement, plus la concentration en ATPlibre est faible, plus l'enzyme est active. Il s'agit d'un systÚme d'autocontrÎle de la glycolyse. Plusieurs modÚles mathématiques de la glycolyse ont été mis au point et montrent que cette étape est la plus importante de celles qui contrÎlent le flux de la glycolyse.
L'inhibition par l'ATP est réversible par l'AMP, ce qui permet de garder un rapport ATP/AMP constant.
Mais elle est surtout rĂ©gulĂ©e par le fructose-2,6-bisphosphate : en effet, la production de fructose-2,6-bisphosphate Ă partir du fructose-6-phosphate a pour seule fonction de mettre en Ă©vidence une saturation de la voie en fructose-6-phosphate (« trop plein »), car le fructose-2,6-bisphosphate n'a pas de devenir mĂ©tabolique. Par allostĂ©rie, le fructose-2,6-bisphosphate active donc la phosphofructokinase-1 afin de stimuler la consommation de fructose-6-phosphate et ainsi empĂȘcher sa propre formation.
Clivage en glycéraldéhyde-3-phosphate et dihydroxyacétone phosphate
Le ÎČ-D-fructose-1,6-bisphosphate est clivĂ© par une lyase, la fructose-bisphosphate aldolase, en D-glycĂ©raldĂ©hyde-3-phosphate (G3P) et dihydroxyacĂ©tone phosphate (DHAP).
- Clivage du Fru-1,6-BP par l'aldolase.
Il existe deux classes d'aldolases susceptibles de cliver le fructose-1,6-bisphosphate : la classe I chez les animaux et les plantes, et la classe II chez les mycÚtes et les bactéries ; ces deux classes d'enzymes utilisent des mécanismes différents pour cliver ce cétose.
Isomérisation de la dihydroxyacétone phosphate en glycéraldéhyde-3-phosphate
La dihydroxyacĂ©tone phosphate est isomĂ©risĂ©e en D-glycĂ©raldĂ©hyde-3-phosphate par la triose-phosphate isomĂ©rase. Cette rĂ©action est peu favorisĂ©e, elle a lieu Ă raison de 5 % dans le sens « dihydroxyacĂ©tonephosphate â glycĂ©raldĂ©hyde-3-phosphate » et Ă 95 % dans l'autre sens.
Bien qu'Ă l'Ă©quilibre la forme cĂ©tose (DHAP) soit beaucoup plus abondante que la forme aldose (G3P), la transformation DHAP â G3P est rapide car le composĂ© G3P est Ă©liminĂ© en permanence par les rĂ©actions suivantes de la glycolyse[4].
Ainsi, chaque molĂ©cule de ÎČ-D-fructose-1,6-bisphosphate donne en fin de compte deux molĂ©cules de D-glycĂ©raldĂ©hyde-3-phosphate (G3P).
Phosphorylation en acide 1,3-bisphosphoglycérique
Le D-glycĂ©raldĂ©hyde-3-phosphate est phosphorylĂ© en 1,3-bisphospho-D-glycĂ©rate (1,3-BPG) par la glycĂ©raldĂ©hyde-3-phosphate dĂ©shydrogĂ©nase avec rĂ©duction concomitante d'une molĂ©cule de NAD+ en NADH + H+ ; c'est la seule Ă©tape de la glycolyse oĂč est formĂ© du pouvoir rĂ©ducteur, sous forme de NADH + H+. Cette rĂ©action est Ă©quilibrĂ©e du point de vue de la charge Ă©lectrique et du nombre d'atomes d'hydrogĂšne par le fait que le phosphate inorganique (Pi) existe, dans le milieu cytoplasmique, sous forme d'ion hydrogĂ©nophosphate HPO42â.
Cette rĂ©action d'oxydorĂ©duction, rĂ©versible et catalysĂ©e par une oxydo-rĂ©ductase, conduit Ă la formation d'une liaison acylthioester Ă haut potentiel de transfert. Cette Ă©tape constitue le dĂ©but de la seconde partie de la glycolyse. L'Ă©nergie contenue dans les liaisons Ă haut potentiel de transfert va ĂȘtre utilisĂ©e pour la synthĂšse de l'ATP. Les coenzymes sont rĂ©duites (gain d'Ă©lectrons).
Conversion en 3-phosphoglycérate avec récupération d'ATP
Le groupe phosphate Ă haut potentiel de transfert du 1,3-bisphospho-D-glycĂ©rate (1,3-BPG) permet de phosphoryler une molĂ©cule d'ADP en ATP pour former le 3-phospho-D-glycĂ©rate (3PG) sous l'action de la phosphoglycĂ©rate kinase ; c'est la premiĂšre Ă©tape de la glycolyse oĂč de l'Ă©nergie est rĂ©cupĂ©rĂ©e sous forme rĂ©utilisable, emmagasinĂ©e dans l'ATP.
Isomérisation en 2-phosphoglycérate
Le 3-phospho-D-glycérate est isomérisé en 2-phospho-D-glycérate (2PG) par la phosphoglycérate mutase.
Conversion en phosphoénolpyruvate
Le 2-phospho-D-glycĂ©rate (2PG) est dĂ©shydratĂ© par une lyase, lâĂ©nolase (ou phosphopyruvate hydratase), pour former le phosphoĂ©nolpyruvate (PEP). Un cation Mg2+ est requis comme catalyseur de la rĂ©action de dĂ©shydratation, tandis qu'un second Mg2+ intervient avec un rĂŽle « conformationnel » en coordination avec le groupe carboxyle du 2-phospho-D-glycĂ©rate.
Conversion en pyruvate avec récupération d'ATP
Le groupe phosphate Ă haut potentiel de transfert (ÎG°' = â61,9 kJ molâ1) du phosphoĂ©nolpyruvate permet la phosphorylation d'une molĂ©cule d'ADP en ATP par la pyruvate kinase. Un cation Mg2+ est nĂ©cessaire Ă cette rĂ©action comme cofacteur.
Au cours de cette réaction, le phosphoénolpyruvate est en fait converti en énolpyruvate de façon irréversible par la pyruvate kinase[5], l'énolpyruvate donnant ensuite du pyruvate de façon réversible par tautomérie.
Bilan de la glycolyse
Sont utilisées :
- 1 mole de glucose
- 2 moles de coenzymes oxydées (NAD+)
- 4 moles d'ADP
- 2 moles d'ATP
- 2 moles de phosphate inorganique
Pour produire :
- 2 moles de pyruvate
- 2 moles de coenzymes réduites (NADH)
- 4 moles d'ATP
- 2 moles d'ADP
- 2 moles d'eau
- 2 moles de protons (H+)
De sorte que 2 mol d'ATP sont produites en traitant 1 mol de glucose.
RĂ©gulation de la glycolyse
La glycolyse est principalement régulée au niveau de trois enzymes clés : la PFK-1, la pyruvate kinase et l'hexokinase.
RĂ©gulation de la PFK-1
La PFK-1 est régulée de façon allostérique :
- L'ATP et le citrate agissent comme des inhibiteurs
- L'AMP et le fructose-2,6-bisphosphate agissent comme des activateurs.
La concentration en fructose-2,6-bisphosphate est donc primordiale sur la glycolyse. Elle est régulée par la phosphofructokinase-2 dont l'activité est différente selon l'état de phosphorylation :
- sous l'effet de l'insuline (hormone hypoglycĂ©miante), elle est dĂ©phosphorylĂ©e et catalyse la rĂ©action fructose-6-phosphate + ATP â fructose-2,6-bisphosphate + ADP ; la concentration de fructose-2,6-bisphosphate augmente et la glycolyse est accĂ©lĂ©rĂ©e.
- sous l'effet du glucagon (hormone hyperglycĂ©miante), elle est phosphorylĂ©e et catalyse la rĂ©action : fructose-2,6-bisphosphate + H2O â fructose-6-phosphate + Pi ; la concentration de fructose-2,6-bisphosphate diminue et la glycolyse est ralentie.
RĂ©gulation de la pyruvate kinase
La pyruvate kinase est régulée allostériquement et ceci de façon ubiquitaire :
- L'AMP et le fructose-1,6-bisphosphate sont des activateurs
- L'ATP, l'acétyl-CoA et l'alanine sont des inhibiteurs.
Au niveau du foie, elle est également régulée de façon covalente (par l'action d'hormones)
- le glucagon agit en phosphorylant cette enzyme, ce qui a pour effet de l'inhiber
- l'insuline réalise l'action inverse, ce qui a pour effet d'activer la pyruvate kinase.
RĂ©gulation au niveau de l'hexokinase
L'activité de cette enzyme est inhibée par le produit de la réaction, le glucose-6-phosphate. Si celui-ci s'accumule, sa production diminue rapidement pour s'équilibrer avec sa consommation. Ce processus évite l'accumulation de métabolites.
RĂ©oxydation des coenzymes
La glycolyse cesse lorsque les coenzymes réduites ne sont pas réoxydées, notamment lorsque le NADH n'est pas régénéré sous la forme NAD+. Par exemple, l'étape catalysée par la glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase ne peut se produire sans NAD+ :
Oxydation couplée à une phosphorylation du glycéraldéhyde-3-phosphate (G3P) en 1,3-bisphosphoglycérate (1,3-BPG) |
.
Il existe deux voies métaboliques principales pour cela, suivant l'état rédox du milieu[6] :
- 1) l'une, en milieu anaérobie, appelée fermentation, se fait par phosphorylation au niveau du substrat et acceptation d'électrons par une substance organique. Il en existe de plusieurs sortes : fermentation lactique (qui se produit dans le muscle non oxygéné), fermentation butyrique, fermentation alcoolique[7]. Dans la fermentation lactique, le pyruvate est réduit directement par le NADH en lactate. Dans la fermentation alcoolique provoquée par des levures, la glycolyse se prolonge par deux réactions supplémentaires : la décarboxylation du pyruvate en acétaldéhyde puis la réduction de ce dernier en éthanol. C'est donc dans le premier cas, le pyruvate qui sert d'accepteur final d'électrons et l'acétaldéhyde dans le second cas.
Fermentation lactique : la rĂ©gĂ©nĂ©ration du NAD+ est assurĂ©e par la rĂ©duction directe du pyruvate en lactate pyruvate + 2 H+ + 2 eâ â lactate |
Fermentation alcoolique : la rĂ©gĂ©nĂ©ration du NAD+ est assurĂ©e par la rĂ©duction de l'acĂ©taldĂ©hyde en Ă©thanol acĂ©taldĂ©hyde + 2 H+ + 2 eâ â Ă©thanol |
- 2) l'autre voie, en milieu aĂ©robie, se fait par phosphorylation oxydative (par exemple en utilisant l'oxygĂšne de l'air comme accepteur d'Ă©lectron final) et est appelĂ©e respiration, certains parlent de respiration cellulaire pour la diffĂ©rencier de la ventilation pulmonaire, bien que les contextes d'utilisation ne prĂȘtent pas Ă confusion. Elle a lieu au niveau de la chaĂźne respiratoire des mitochondries (phosphorylation oxydative) chez les eucaryotes et dans le cytoplasme des bactĂ©ries. Elle fait intervenir une cytochrome oxydase et entraine la formation d'H2O.
glycolyse â cycle de Krebs â chaĂźne respiratoire L'accepteur final de protons et d'Ă©lectrons est l'oxygĂšne de l'air |
Le bilan énergétique de la glycolyse suivie de la respiration (32 ATP) est environ 20 fois plus élevé que celui de la glycolyse suivie de la fermentation (2 ATP pour la fermentation lactique).
Notes et références
- Biologie moléculaire de la cellule par Harvey Lodish, Arnold Berk, Paul Matsudaira, James Darnell, Chris A. Kaiser, Pierre L. Masson - page 301.
- (en) Stephen D. Anton, Keelin Moehl, William T. Donahoo et Krisztina Marosi, « Flipping the Metabolic Switch: Understanding and Applying Health Benefits of Fasting », Obesity (Silver Spring, Md.), vol. 26, no 2,â , p. 254â268 (ISSN 1930-7381, PMID 29086496, PMCID 5783752, DOI 10.1002/oby.22065, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Reginald H. Garrett et Charles M. Grisham, Biochemistry, Wadsworth Publishing Co Inc, , 5e Ă©d., 1280 p. (ISBN 978-1-133-10629-6 et 1-133-10629-3, lire en ligne)
- Pascal RibĂ©reau-Gayon, Denis Dubourdieu, Bernard DonĂšche et Aline Lonvaud, TraitĂ© dâĆnologie, t. 1 : Microbiologie du vin. Vinifications, Dunod, , 6e Ă©d. (ISBN 978-2-10-058234-1 et 2-10-058234-8)
- (en) S. H. Seeholzer, A. Jaworowski, I. A. Rose, « Enolpyruvate: chemical determination as a pyruvate kinase intermediate », Biochemistry, vol. 30, no 3,â , p. 727-732 (lire en ligne)
- Georges B. Johnson, Jonathan B. Losos, Peter H. Raven et Susan S. Singer (trad. de l'anglais), Biologie : Version luxe, Bruxelles/Paris, De Boeck Supérieur, , 1406 p. (ISBN 978-2-8041-6638-0)
- Joseph-Pierre Guiraud, Microbiologie alimentaire, Dunod, , 2e Ă©d. (ISBN 978-2-10-057008-9 et 2-10-057008-0)
Voir aussi
Articles connexes
Autres voies de dégradation du glucose :
Liens externes
- Ressources relatives à la santé :
- (en) Medical Subject Headings
- (cs + sk) WikiSkripta
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- La logique chimique de la glycolyse (anglais)
- Une animation simplifiée du processus de glycolyse (français)