AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Membrane plasmique

La membrane plasmique, également appelée membrane cellulaire, membrane cytoplasmique, voire plasmalemme, est une membrane biologique séparant l'intérieur d'une cellule, appelé cytoplasme, de son environnement extérieur, c'est-à-dire du milieu extracellulaire. Cette membrane joue un rÎle biologique fondamental en isolant la cellule de son environnement. Elle est constituée d'une bicouche lipidique comprenant des phospholipides et du cholestérol permettant d'ajuster la fluidité de l'ensemble en fonction de la température, ainsi que des protéines membranaires intégrales ou périphériques, les premiÚres jouant généralement le rÎle de transporteurs membranaires tandis que les secondes interviennent souvent dans les processus intercellulaires, l'interaction avec l'environnement, voire les changements de forme de la cellule[1].

La membrane plasmique contrÎle les échanges de matiÚre entre l'intérieur et l'extérieur de la cellule et de ses organites. Elle présente ainsi une perméabilité sélective aux ions et aux petites molécules[2]. Les membranes plasmiques interviennent par ailleurs dans une variété de processus cellulaires telles que l'adhérence cellulaire, la conductivité ionique et la signalisation cellulaire. Elles servent également de support à des structures extracellulaires comme la paroi cellulaire, le glycocalyx et le cytosquelette.

Membrane plasmique d'une cellule d'eucaryote.

Constituants

Les membranes plasmiques contiennent tout un ensemble de molécules biologiques, essentiellement des lipides et des protéines. Leur composition n'est pas fixe. Elle se modifie constamment en fonction des changements dans l'environnement, et varie au cours du développement de la cellule. C'est par exemple le cas du taux de cholestérol dans la membrane des neurones humains, dont la variation permet de moduler la fluidité de la membrane au cours des différentes étapes du développement de ces cellules[3].

Des molĂ©cules peuvent ĂȘtre apportĂ©es dans la membrane plasmique, ou retirĂ©es de celle-ci, par plusieurs mĂ©canismes. La fusion des vĂ©sicules intracellulaires avec la membrane plasmique (exocytose) excrĂšte non seulement le contenu de la vĂ©sicule, mais intĂšgre Ă©galement les constituants de la membrane vĂ©siculaire dans la membrane plasmique. Celle-ci peut former des bulles autour du matĂ©riau extracellulaire qui se referment pour former des vĂ©sicules (endocytose). Bien que la concentration des constituants de la membrane dans la phase aqueuse environnante reste toujours faible — les constituants membranaires stables sont peu solubles dans l'eau — il existe nĂ©anmoins un phĂ©nomĂšne d'Ă©change de molĂ©cules entre les phases lipidique et aqueuse dĂ©finies par cette membrane.

Lipides

Exemples de phospholipides et de glycolipides membranaires : phosphatidylcholine (PtdCho), phosphatidyléthanolamine (PtdEtn), phosphatidylinositol (PtdIns), phosphatidylsérine (PtdSer).

La membrane plasmique comprend trois classes de lipides amphiphiles : les phospholipides, les glycolipides et les stérols. La quantité de chacun dépend du type de cellule, mais, dans la majorité des cas, les phospholipides sont les plus abondants, représentant souvent plus de la moitié des lipides des membranes plasmiques[4] - [5]. Les glycolipides ne représentent qu'une fraction d'environ 2 %, et les stérols constituent le reste. Dans le cas des globules rouges, les lipides représentent environ 30 % de la membrane plasmique. Cependant, pour la majorité des cellules d'eucaryotes, la masse des membranes plasmiques est constituée pour moitié de lipides et pour moitié de protéines.

Les chaĂźnes aliphatiques des phospholipides et des glycolipides contiennent gĂ©nĂ©ralement un nombre pair d'atomes de carbone, le plus souvent compris entre 16 et 20. Les acides gras Ă  16 et 18 atomes de carbone sont les plus courants. Ces acides gras peuvent ĂȘtre saturĂ©s ou insaturĂ©s, la configuration des doubles liaisons Ă©tant presque toujours cis. La longueur et le degrĂ© d'insaturation des chaĂźnes d'acides gras ont un effet profond sur la fluiditĂ© de la membrane, car les lipides insaturĂ©s en configuration cis forment un coude qui empĂȘche les acides gras de cristalliser en s'alignant parallĂšlement les uns aux autres, diminuant ainsi la tempĂ©rature de fusion (augmentant la fluiditĂ©) de la membrane[4] - [5]. La capacitĂ© des ĂȘtres vivants Ă  rĂ©guler la fluiditĂ© de leur membrane plasmique en modifiant leur composition lipidique est appelĂ©e adaptation homĂ©ovisqueuse.

La cohésion de la membrane est entiÚrement assurée par des interactions non covalentes entre les chaßnes aliphatiques, dites « queues hydrophobes », formant une structure relativement fluide qui n'est pas fixée de maniÚre rigide. Dans des conditions physiologiques, les molécules de phospholipides forment un cristal liquide dans la membrane plasmique. Cela signifie que les molécules lipidiques sont libres de diffuser latéralement dans le feuillet de la bicouche lipidique[4]. Cependant, l'échange de molécules de phospholipides entre les feuillets intracellulaires et extracellulaires de la bicouche est un processus bien plus lent. Les radeaux lipidiques et les cavéoles sont des exemples de microdomaines enrichis en cholestérol dans la membrane plasmique[5].

Dans les cellules animales, le cholestĂ©rol est normalement dispersĂ© Ă  divers degrĂ©s dans les membranes plasmiques, dans les espaces irrĂ©guliers entre les queues hydrophobes des lipides membranaires, contribuant Ă  la rigidification et au renforcement mĂ©canique de la membrane[2]. De plus, la quantitĂ© de cholestĂ©rol dans les membranes biologiques varie selon les organismes, les types de cellules et mĂȘme dans les cellules individuelles. Le cholestĂ©rol, constituant majeur des membranes plasmiques animales, rĂ©gule la fluiditĂ© de l'ensemble de la membrane, ce qui signifie que la concentration du cholestĂ©rol dans une membrane contrĂŽle l'intensitĂ© des dĂ©placements des divers constituants de la membrane plasmique. À tempĂ©rature Ă©levĂ©e, le cholestĂ©rol inhibe le mouvement des chaĂźnes d'acide gras phospholipidiques, entraĂźnant une rĂ©duction de la permĂ©abilitĂ© aux petites molĂ©cules ainsi qu'une rĂ©duction de la fluiditĂ© de la membrane. Le cholestĂ©rol a l'effet inverse Ă  tempĂ©rature plus basse. La production de cholestĂ©rol, et donc sa concentration, augmente en rĂ©ponse au froid. À basses tempĂ©ratures, le cholestĂ©rol interfĂšre entre les chaĂźnes d'acides gras. Il agit comme un antigel qui maintient la fluiditĂ© de la membrane. Il est plus abondant chez les animaux adaptĂ©s aux climats froids que chez ceux adaptĂ©s aux climats chauds. Chez les plantes, qui sont dĂ©pourvues de cholestĂ©rol, des composĂ©s analogues appelĂ©s phytostĂ©rols remplissent la mĂȘme fonction que le cholestĂ©rol[2].

Glucides

Les membranes plasmiques contiennent Ă©galement des glucides, essentiellement sous forme de glycoprotĂ©ines, avec une petite fraction de glycolipides, tels que cĂ©rĂ©brosides et gangliosides. Ces glucides jouent un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans la reconnaissance intercellulaire (en) chez les eucaryotes. Ils sont localisĂ©s sur la surface de la cellule, d'oĂč ils permettent l'identification de la cellule et la transmission d'informations. Un virus qui se lie Ă  une cellule hĂŽte Ă  l'aide de tels rĂ©cepteurs peut y provoquer une infection[6]. La glycosylation se produit presque exclusivement sur la face extĂ©rieure de la membrane plasmique. Le glycocalyx est une structure importante des cellules, notamment celles de l'Ă©pithĂ©lium avec microvillositĂ©s, et pourrait ĂȘtre impliquĂ© dans l'adhĂ©rence cellulaire, la migration des lymphocytes[6] et bien d'autres processus. L'ose terminal est un acide sialique et l'avant-dernier est un rĂ©sidu de galactose, tandis que le squelette osidique est mis en forme dans l'appareil de Golgi. L'acide sialique porte une charge Ă©lectrique nĂ©gative, ce qui lui confĂšre un rĂŽle de barriĂšre contre les particules chargĂ©es.

Protéines

La membrane plasmique contient une grande quantité de protéines, généralement environ 50 % du volume de la membrane. Ces protéines sont importantes pour la cellule car elles sont responsables de diverses activités biologiques. Environ un tiers des gÚnes des levures codent spécifiquement de telles protéines membranaires, et cette proportion est encore plus élevée dans les organismes multicellulaires[4]. Les protéines membranaires se répartissent en trois groupes principaux : les protéines intégrales, les protéines périphériques et les protéines à ancrage lipidique[2].

Les protĂ©ines intĂ©grales sont des protĂ©ines transmembranaires amphiphiles. Ce sont par exemple des canaux ioniques, les pompes Ă  protons et les rĂ©cepteurs couplĂ©s aux protĂ©ines G. Les canaux ioniques permettent aux ions minĂ©raux tels que les cations de sodium Na+, de potassium K+, de calcium Ca2+ ou l'anion chlorure Cl– de diffuser leur gradient Ă©lectrochimique Ă  travers la bicouche lipidique en franchissant les pores hydrophiles qui traversent la membrane. Les propriĂ©tĂ©s Ă©lectriques de certaines cellules, comme les neurones, sont contrĂŽlĂ©es par de tels canaux ioniques[2]. Les pompes Ă  protons sont des pompes protĂ©iques intĂ©grĂ©es Ă  la bicouche lipidique permettant aux protons de traverser la membrane en passant d'un feuillet Ă  l'autre. Des processus tels que le transport d'Ă©lectrons et la production d'ATP par la phosphorylation oxydative utilisent des pompes Ă  protons. Un rĂ©cepteur couplĂ© aux protĂ©ines G est une chaĂźne polypeptidique unique qui traverse sept fois la bicouche lipidique et est rĂ©ceptif Ă  certaines molĂ©cules telles que des hormones et neurotransmetteurs. Les rĂ©cepteurs couplĂ©s aux protĂ©ines G interviennent dans des processus tels que la signalisation cellulaire, la rĂ©gulation de la production d'AMP cyclique et la rĂ©gulation des canaux ioniques[2].

Type Description Exemples
Protéines intégrales
ou protéines transmembranaires
S'Ă©tendent Ă  travers la membrane et prĂ©sentent un domaine cytosolique hydrophile, qui interagit avec les molĂ©cules internes, un domaine transmembranaire hydrophobe qui l'ancre dans la membrane plasmique et un domaine extracellulaire hydrophile qui interagit avec les molĂ©cules externes. Le domaine hydrophobe consiste en la combinaison d'une ou plusieurs hĂ©lices α et de motifs en feuillet ÎČ. Canaux ioniques, pompes Ă  protons, rĂ©cepteurs coulpĂ©s aux protĂ©ines G.
ProtĂ©ines Ă  ancrage lipidique LiĂ©es de maniĂšre covalente Ă  une ou plusieurs molĂ©cules de lipides insĂ©rĂ©es de maniĂšre hydrophobe dans la membrane plasmique ce qui permet d'amarrer la protĂ©ine Ă  cette membrane ; la protĂ©ine elle-mĂȘme n'est pas en contact avec la membrane. ProtĂ©ines G.
Protéines membranaires périphériques Liées à des protéines membranaires intégrales ou associées à des régions périphériques de la bicouche lipidique, ces protéines ont tendance à n'avoir que des interactions temporaires avec les membranes biologiques avant de s'en dissocier pour poursuivre leur action dans le cytoplasme. Certaines enzymes, certaines hormones peptidiques.

La membrane plasmique étant exposée à l'environnement extérieur, elle est un élément important de la communication intercellulaire. Par conséquent, la surface de cette membrane présente une grande variété de protéines réceptrices et de protéines d'identification, tels que des antigÚnes. Parmi les fonctions d'une membrane plasmique, on note le contact intercellulaire, la reconnaissance intercellulaire (en), le contact des cytosquelettes, la signalisation cellulaire, la réalisation de certains processus enzymatiques, et le transport membranaire.

La plupart des protĂ©ines membranaires doivent ĂȘtre insĂ©rĂ©es de maniĂšre dirigĂ©e dans la membrane[7]. À cette fin, une sĂ©quence signal N-terminale d'acides aminĂ©s oriente les protĂ©ines vers le rĂ©ticulum endoplasmique, oĂč elles sont insĂ©rĂ©es dans une bicouche lipidique. De lĂ , les protĂ©ines sont transportĂ©es vers leur destination finale dans des vĂ©sicules Ă  travers le systĂšme endomembranaire.

Étude à l'aide de liposomes

Les liposomes, ou vésicules lipidiques, sont des poches grossiÚrement sphériques délimitées par une bicouche lipidique[8]. Ces structures sont utilisées au laboratoire pour étudier les effets de diverses molécules en les injectant directement à l'intérieur des cellules ainsi que pour mieux comprendre la perméabilité de la membrane plasmique. On obtient des liposomes en mettant un lipide en suspension dans une solution aqueuse puis en agitant le mélange par sonication. En mesurant le taux d'efflux de l'intérieur du liposome vers la solution extérieure, il est possible de tester la perméabilité de la membrane pour différents composés. On peut ainsi produire des liposomes chargés d'ions ou de petites molécules présentes dans la solution. Il est également possible de solubiliser des protéines à l'aide de détergents pour les intégrer dans les membranes des liposomes. Cette méthode permet d'étudier les fonctions des protéines membranaires.

Architecture fonctionnelle de la membrane plasmique

ModĂšle de la mosaĂŻque fluide

Le modÚle de la mosaïque fluide (en) a été proposé en 1972[9] et reste d'actualité un demi-siÚcle plus tard[10]. Il décrit les membranes biologiques comme des liquides bidimensionnels de lipides et de protéines liposolubles diffusant latéralement entre deux phases aqueuses de maniÚre plus ou moins fluide. Les protéines membranaires constituent une fraction importante de ces membranes et y introduisent diverses structures telles que des complexes protéiques (en), des « piquets » et des « clÎtures » formés par le cytosquelette à base d'actine, voire des radeaux lipidiques.

Ce modĂšle met en Ă©vidence l'importance de la fluiditĂ© membranaire qui « est un excellent compromis pour la cellule ; une membrane trop rigide serait gĂȘnante pour la mobilitĂ©, alors qu'une membrane trop fluide ne permettrait pas l'organisation de la structure cellulaire ni le support structurel de la cellule. La fluiditĂ© membranaire autorise les interactions au sein de la membrane, tel que l'assemblage des protĂ©ines membranaires. Elle permet Ă©galement le mouvement de composants membranaires responsables de processus cellulaires tels que le mouvement cellulaire, la croissance, la division, la sĂ©crĂ©tion et la formation de jonctions cellulaires. La fluiditĂ© membranaire permet Ă©galement Ă  la bicouche lipidique de se refermer si elle est tordue ou piquĂ©e[11]. »

Bicouche lipidique

Les bicouches lipidiques se forment par auto-assemblage. La membrane plasmique consiste essentiellement en une fine couche de phospholipides amphiphiles qui s'organisent spontanĂ©ment de telle sorte que les « queues » hydrophobes soient isolĂ©es du milieu aqueux environnant tandis que les « tĂȘtes » hydrophiles s'orientent pour les unes au contact du milieu extracellulaire et pour les autres au contact du cytosol. Cela conduit Ă  la formation d'une bicouche lipidique continue, constituĂ©e de deux feuillets, qui tend Ă  se refermer sur elle-mĂȘme. L'effet hydrophobe est le principal moteur de ce processus. L'assemblage des molĂ©cules hydrophobes permet aux molĂ©cules d'eau d'interagir entre elles plus librement, ce qui accroĂźt l'entropie du systĂšme. Cette interaction complexe peut inclure des interactions non covalentes telles que des liaisons de van der Waals, des liaisons ioniques et des liaisons hydrogĂšne.

Les bicouches lipidiques sont gĂ©nĂ©ralement impermĂ©ables aux ions et aux molĂ©cules polaires. La disposition des tĂȘtes hydrophiles et des queues hydrophobes bloque la diffusion des solutĂ©s polaires Ă  travers la membrane, comme les acides aminĂ©s, les acides nuclĂ©iques, les glucides, les protĂ©ines et les ions, mais permet gĂ©nĂ©ralement la diffusion passive de molĂ©cules hydrophobes. Cela permet aux cellules de contrĂŽler le mouvement de ces substances Ă  travers leur membrane plasmique Ă  l'aide de complexes de protĂ©ines transmembranaires tels que les pores et les canaux. Les flippases et les scramblases concentrent la phosphatidylsĂ©rine, porteuse d'une charge Ă©lectrique nĂ©gative, dans le feuillet interne de la membrane, du cĂŽtĂ© du cytosol. Avec les acides sialiques, Ă©galement chargĂ©s nĂ©gativement, cela forme une barriĂšre bloquant la diffusion des rĂ©sidus chargĂ©s Ă  travers la membrane.

La structure en mosaïque fluide de la bicouche lipide comprenant des protéines membranaires spécifiques permet d'expliquer la perméabilité sélective des membranes ainsi que les mécanismes de transport actif et de transport passif. De plus, les membranes des procaryotes, celles des mitochondries chez les eucaryotes et des chloroplastes chez les plantes permettent la phosphorylation oxydative par chimiosmose.

Composants chimiques

Les protĂ©ines trans-membranaires qui sont liĂ©es par un GPI peuvent ĂȘtre clivĂ©es par des enzymes appelĂ©es protĂ©ases. Ces protĂ©ases effectuent des coupures qui peuvent avoir lieu dans le milieu extracellulaire ou cytosolique (grĂące aux protĂ©ines caspases). Cela a Ă©tĂ© dĂ©couvert lors de l’apoptose (mort programmĂ©e de la cellule). C’est ce qui fait que nous n’avons pas des mains en forme de palmes).

Pour les cultures des cellules eucaryotes : Respecter les températures.

Échanges avec l’extĂ©rieur

Sur les membranes plasmiques des cellules, on a des lieux d’échange entre les deux milieux. On dit souvent que les cellules Ă©pithĂ©liales sont polarisĂ©es : deux domaines particuliers : le pĂŽle apical et le pĂŽle basolatĂ©ral : distinction au niveau de la composition en protĂ©ines, etc. Le pĂŽle apical constitue une zone d’interactions entre les protĂ©ines membranaires et le cytosquelette, il y a notamment des structures appelĂ©es des microvillositĂ©s : extensions cytoplasmiques (de diamĂštre : 0,1 Â”m). Au sein de ces microvillositĂ©s, on a des microfilaments d’actine (un des trois composants du cytosquelette) associĂ©s Ă  des protĂ©ines : Ă©changes avec le milieu extracellulaire.

Exemple : les cellules Ă©pithĂ©liales du systĂšme intestinal ont Ă  leur surface des microvillositĂ©s permettant l'absorption des aliments. Zone apicale : lumiĂšre de l’intestin.

La face basolatĂ©rale : face sur laquelle les cellules sont tournĂ©es vers le tissu conjonctif. Cette face sert au transfert vers les vaisseaux sanguins des aliments absorbĂ©s. On a des replis membranaires servant dans les Ă©changes hydro-minĂ©raux (cellules rĂ©nales, glandes salivaires). On a aussi dans certaines cellules des cils (systĂšme respiratoire) : extensions cytoplasmiques : microtubules et protĂ©ines associĂ©es. Au niveau des bronches, ce sont les battements de ces cils qui permettent l’évacuation des microbes sous forme de mucus.

Principales fonctions de la membrane plasmique

La membrane plasmique entoure le cytoplasme des cellules vivantes, sĂ©parant physiquement les composants intracellulaires du milieu extracellulaire. La membrane plasmique joue Ă©galement un rĂŽle dans l'ancrage du cytosquelette pour confĂ©rer une forme prĂ©cise Ă  la cellule, ainsi que dans la fixation Ă  la matrice extracellulaire et aux autres cellules pour les maintenir ensemble et former des tissus. Les champignons, les bactĂ©ries, la plupart des archĂ©es et les plantes ont Ă©galement une paroi cellulaire, qui offre un support mĂ©canique Ă  la cellule et empĂȘche le passage de molĂ©cules plus grosses.

Comme toutes les membranes biologiques, la membrane plasmique prĂ©sente une permĂ©abilitĂ© sĂ©lective lui permettant de rĂ©guler ce qui entre et ce qui sort de la cellule, facilitant ainsi le transport des substances nĂ©cessaires Ă  la cellule pour vivre. Le mouvement de ces substances Ă  travers la membrane peut ĂȘtre soit « passif », se produisant sans apport d'Ă©nergie biochimique, soit « actif », nĂ©cessitant que la cellule fournisse de l'Ă©nergie pour assurer ce mouvement. La membrane maintient Ă©galement un potentiel Ă©lectrochimique de membrane. La membrane plasmique fonctionne ainsi comme un filtre sĂ©lectif qui ne permet qu'Ă  certaines espĂšces chimiques d'entrer ou de sortir de la cellule. La cellule utilise diffĂ©rents types de mĂ©canismes de transport impliquant des membranes biologiques :

  1. Osmose et diffusion passive : certaines substances (petites molĂ©cules, ions) telles que le dioxyde de carbone CO2 et l'oxygĂšne O2 peuvent traverser la membrane plasmique par diffusion, qui est un processus de transport passif. La membrane agissant comme une barriĂšre sĂ©lective pour certaines molĂ©cules et certains ions, ceux-ci peuvent se trouver Ă  des concentrations diffĂ©rentes de part et d'autre de la membrane. La diffusion intervient lorsque de petites molĂ©cules ou des ions se dĂ©placent librement du cĂŽtĂ© de la membrane oĂč leur concentration est Ă©levĂ©e vers le cĂŽtĂ© oĂč leur concentration est faible afin d'Ă©quilibrer les deux cĂŽtĂ©s de la membrane. Il s'agit d'un processus de transport passif car il ne nĂ©cessite pas d'apport d'Ă©nergie et est propulsĂ© par le gradient de concentration Ă  travers la membrane[12]. Un tel gradient de concentration Ă  travers une membrane semi-permĂ©able crĂ©e un flux d'eau par osmose. L'osmose, dans les systĂšmes biologiques, implique un solvant qui se dĂ©place Ă  travers une membrane semi-permĂ©able de maniĂšre semblable Ă  la diffusion passive car le solvant suit le gradient de concentration et son dĂ©placement ne nĂ©cessite aucun apport d'Ă©nergie. Bien que l'eau soit le solvant le plus courant dans la cellule, il peut Ă©galement s'agir d'autres liquides ainsi que des fluides supercritiques[13] ;
  2. Canaux et transporteurs transmembranaires : les protéines transmembranaires s'étendent à travers la bicouche lipidique des membranes ; ils fonctionnent des deux cÎtés de la membrane pour permettre à des molécules et des ions de la traverser[14]. Les nutriments, tels que les oses et les acides aminés, doivent pénétrer dans la cellule et certains produits du métabolisme doivent quitter la cellule. Ces molécules peuvent diffuser passivement à travers des canaux protéiques tels que les aquaporines par diffusion facilitée ou sont pompées à travers la membrane par des transporteurs membranaires. Les protéines des canaux protéiques, également appelées perméases, sont généralement assez spécifiques, et elles ne reconnaissent et ne transportent qu'une variété limitée de substances chimiques, souvent restreinte à une seule substance. Les récepteurs de surface cellulaire sont un autre exemple de protéines transmembranaires, qui permet aux molécules de signalisation cellulaire de communiquer entre les cellules[14] ;
  3. Endocytose : l'endocytose est le processus par lequel les cellules absorbent des molécules voire des particules en les engloutissant. La membrane plasmique forme une petite dépression, dite invagination, dans laquelle la substance à transporter est capturée. Cette invagination est provoquée par des protéines situées du cÎté extérieur de la membrane plasmique qui agissent comme des récepteurs et conduisent à l'accumulation de protéines et de lipides du cÎté cytosolique de la membrane[15]. L'invagination se détache ensuite de la membrane à l'intérieur de la cellule, créant une vésicule contenant la substance capturée. L'endocytose est une voie d'internalisation des particules solides (phagocytose), des petites molécules et des ions (pinocytose), ainsi que des macromolécules. L'endocytose nécessite de l'énergie et est donc une forme de transport actif ;
  4. Exocytose : la membrane d'une vĂ©sicule peut ĂȘtre fusionnĂ©e avec la membrane plasmique, libĂ©rant son contenu dans le milieu extracellulaire. L'exocytose se produit dans diverses cellules pour Ă©liminer les rĂ©sidus non mĂ©tabolisĂ©s de substances apportĂ©es par l'endocytose, pour sĂ©crĂ©ter des substances telles que les hormones et des enzymes et pour transporter une substance Ă  travers une barriĂšre cellulaire. Au cours de l'exocytose, la vacuole alimentaire non digĂ©rĂ©e contenant des dĂ©chets ou la vĂ©sicule sĂ©crĂ©toire bourgeonnĂ©e de l'appareil de Golgi est d'abord dĂ©placĂ©e par le cytosquelette de l'intĂ©rieur de la cellule vers la surface. La membrane vĂ©siculaire entre en contact avec la membrane plasmique. Les molĂ©cules lipidiques des deux bicouches se rĂ©organisent et les deux membranes sont ainsi fusionnĂ©es. Un passage se forme dans la membrane fusionnĂ©e et les vĂ©sicules dĂ©chargent leur contenu Ă  l'extĂ©rieur de la cellule.

Transports

Transport passif sans perméases

Correspond Ă  ce qu’on appelle la diffusion simple : sans consommation d’énergie. Aucune protĂ©ine membranaire n’intervient. Les molĂ©cules (ex. : hormones lipophiles et liposolubles) sont prises dans la bicouche lipidique puis vont diffuser et repasser de l’autre cĂŽtĂ© de la membrane. Elle s’effectue selon le gradient de concentration (du milieu le plus concentrĂ© vers le moins concentrĂ©). Les particules qui diffusent Ă  travers la membrane plasmique sous forme de diffusion simple sont les molĂ©cules liposolubles (ou hydrophobes) non polaires et les petites molĂ©cules polaires non chargĂ©es (comme l'eau, l'urĂ©e, etc.). Ce type de transport ne fait donc pas intervenir de phĂ©nomĂšnes de saturation.

Transport passif avec perméases

On l'appelle la diffusion facilitĂ©e : transport passif, pas d'Ă©nergie avec permĂ©ases : nĂ©cessite une glycoprotĂ©ine transmembranaire : le transporteur passif. Canal ionique : complexe de protĂ©ines. Ce transport se dĂ©roule dans les deux sens selon le potentiel Ă©lectrique Ă©tabli Ă  travers la membrane par les molĂ©cules chargĂ©es. Dans la diffusion facilitĂ©e, les molĂ©cules ne se dissolvent pas dans la bicouche, elles sont prises en charge par des protĂ©ines : permet de protĂ©ger les petites molĂ©cules de tout contact avec le cƓur hydrophobe. La diffusion facilitĂ©e permet aux molĂ©cules polaires (sucres, acides aminĂ©s, ions
) chargĂ©es de traverser cette membrane plasmique. Exemple d’un systĂšme facilitĂ© : pour le glucose, la permĂ©ase va alterner entre deux conformations possibles : le site de fixation du glucose est tournĂ© vers l’extĂ©rieur faisant basculer le transporteur poussant le site de fixation vers l’intĂ©rieur de la cellule libĂ©rant tout le glucose. Cette diffusion facilitĂ©e va donc crĂ©er un flux continu de glucose comme le milieu extracellulaire est plus concentrĂ© que le milieu intracellulaire. Ce glucose disparaĂźt vite car il est mĂ©tabolisĂ© rapidement. Ainsi la concentration intra n’augmente pas et on a une arrivĂ©e permanente de glucose dans la cellule.

Autre exemple : Les canaux ioniques dépendent de la concentration et de la charge des ions : reposent sur différentes propriétés.

  • Le passage est trĂšs rapide (1 million d’ions par seconde traversent un canal ouvert).
  • Ces canaux sont trĂšs sĂ©lectifs car leur pores sont trĂšs Ă©troits.
  • Et ils sont intermittents. Il faut un signal (stimulus) pour l’ouverture.

Il existe deux types de canaux selon le type d’ouverture, les canaux ioniques ligands-dĂ©pendants, fixation d’un ligand sur le canal (un neurotransmetteur par exemple agissant sur le milieu extracellulaire, ou de l’ATP, etc., agissant sur le milieu intracellulaire). Le fonctionnement des canaux est contrĂŽlĂ© par le potentiel de membrane et ses variations. On distingue diffĂ©rents types de canaux qui sont potentiels dĂ©pendants : Na+, K+, Cl-, etc. Ce potentiel membranaire est dĂ©fini par une Ă©quation, comprenant la charge des ions. Le potentiel membranaire est fixĂ© par tous les ions de la membrane.

Chez le calamar, au repos cet axone est plus permĂ©able aux K+ et Na+ qu’aux autres, quand on a un influx nerveux, la membrane se dĂ©polarise. Ceci est dĂ» Ă  l’ouverture et la fermeture trĂšs rapide des canaux ioniques Na+ et K+. Cette dĂ©polarisation successive des rĂ©gions des membranes plasmiques permet la transmission rapide tout le long de l’axone.

Les hormones non lipidiques sont transportées à travers la paroi par un relais membranaire (récepteur spécifique).

Transports actifs avec perméase

PrĂ©sentent deux caractĂ©ristiques : le transport est couplĂ© avec un mĂ©canisme qui va produire de l’énergie. Le transport fonctionne contre le gradient de concentration. Il peut y avoir consommation d’ATP, dans ce cas la permĂ©ase se nomme : Pompe Na, K/ATPase, vĂ©ritable pompe. Leur rĂŽle est de maintenir le gradient ionique Ă  travers la membrane plasmique. 3 Na+ pour deux ions K+ : les ions Na+ commencent Ă  se fixer Ă  des sites de haute affinitĂ© : phosphorylation de l’ATP qui modifie la pompe (changement de conformation), simultanĂ©ment les ions K+ se fixent Ă  des sites accessibles Ă  la surface cellulaire engendrant une hydrolyse des groupements phosphates liĂ©s Ă  la membrane entraĂźnant un changement de conformation, les zones d’affinitĂ©s sont moins importantes : libĂ©ration de K+ dans le cytoplasme. Cette pompe a plusieurs fonctions essentielles pour la cellule : ajuste la pression osmotique et le volume cellulaire.

DeuxiĂšme type de transport actif liĂ© aussi Ă  une ATPase : transporteur ABC. FormĂ© de deux protomĂšres. Chacun d’eux comportent six domaines transmembranaires. Ces transporteurs, prĂ©sents dans les cellules normales ou cancĂ©reuses, sont aussi appelĂ©s PGT. Dans les cellules du foie, elles permettent d’éliminer les substances toxiques, dans les cellules cancĂ©reuses, ces transporteurs permettent de rejeter certain types de mĂ©dicaments anti cancĂ©reux (permet Ă  la cellule cancĂ©reuse de rĂ©sister au traitement : chimiorĂ©sistance).

Couplage d’un transport actif et passif

Si les deux transports se dĂ©placent dans le mĂȘme sens, on parle de symport. À l'inverse si les transports s'effectuent dans des sens contraires on parle d'antiport.

Exemple : glucose et Na+ oĂč l’absorption du glucose s’effectue sur un transporteur transportant en mĂȘme temps deux ions Na+ et une molĂ©cule de glucose. Le flux d’ions Na+, fournit l’énergie nĂ©cessaire pour que la cellule importe le glucose alimentaire. Les ions K+ sont importĂ©s par Na+. Cet Ă©changeur Na+ (passif) et H+ (actif) entraine le PH cytosolique.

Transports cytotiques

Les transports qui suivent sont qualifiés de transports cytotiques, ils ne sont donc ni actifs, ni passifs. Ces transports sont uniquement possibles par mouvements de membrane, il s'agit en fait d'un transport effectué par des vésicules de membrane.

  • L'endocytose : transfert du milieu extra- vers le milieu intracellulaire. C’est l’inverse pour l’exocytose. Ces phĂ©nomĂšnes ont lieu continuellement.
  • La pinocytose : entrĂ©e d’un faible volume dans la membrane plasmique et ingĂ©rĂ© dans la cellule, sur la membrane on a des revĂȘtements glycoprotĂ©iques piĂ©geant les petites particules.

Notes et références

  1. (en) Tom Herrmann et Sandeep Sharma, « Physiology, Membrane », StatPearls,‎ (PMID 30855799, lire en ligne)
  2. (en) B. Alberts, A. Johnson, J. Lewis et al. Molecular Biology of the Cell, 4e Ă©d., Garland Science, New York, 2002. (ISBN 978-0-8153-3218-3)
  3. (en) Pakiza Noutsi, Enrico Gratton et Sahraoui Chaieb, « Assessment of Membrane Fluidity Fluctuations during Cellular Development Reveals Time and Cell Type Specificity », PLoS One, vol. 11, no 6,‎ , article no e0158313 (PMID 27362860, PMCID 4928918, DOI 10.1371/journal.pone.0158313, Bibcode 2016PLoSO..1158313N)
  4. (en) H. Lodish, A. Berk, L. S. Zipursky, et al. « Biomembranes: Structural Organization and Basic Functions », Molecular Cell Biology, 4e éd., Scientific American Books, New York, 2000. (ISBN 978-0-7167-3136-8)
  5. (en) Geoffrey M. Cooper, « The Cell: A Molecular Approach. 2nd edition. », Sinauer Associates, (ISBN 0-87893-106-6, consulté le ).
  6. (en) Brian K. Brandley et Ronald L. Schnaar, « Cell‐Surface Carbohydrates in Cell Recognition and Response », Journal of Leukocyte Biology, vol. 40, no 1,‎ , p. 97-111 (PMID 3011937, DOI 10.1002/jlb.40.1.97, lire en ligne)
  7. (en) Harvey Lodish, Arnold Berk, S Lawrence Zipursky, Paul Matsudaira, David Baltimore, and James Darnell., « Molecular Cell Biology, 4th edition : Section 17.6 – Post-Translational Modifications and Quality Control in the Rough ER », W. H. Freeman, (ISBN 0-7167-3136-3, consultĂ© le ).
  8. (en) Harvey Lodish, Arnold Berk, S Lawrence Zipursky, Paul Matsudaira, David Baltimore et James Darnell, « Molecular Cell Biology, 4th edition : Section 5.3 – Biomembranes: Structural Organization and Basic Functions », W. H. Freeman, (ISBN 0-7167-3136-3, consultĂ© le ).
  9. (en) Seymour J. Singer et Garth L. Nicolson, « The Fluid Mosaic Model of the Structure of Cell Membranes », Science, vol. 175, no 4023,‎ , p. 720-731 (PMID 4333397, DOI 10.1126/science.175.4023.720, JSTOR 1733071, Bibcode 1972Sci...175..720S, lire en ligne)
  10. (en) Garth L. Nicolson, « The Fluid—Mosaic Model of Membrane Structure: Still relevant to understanding the structure, function and dynamics of biological membranes after more than 40 years », Biochimica et Biophysica Acta (BBA) - Biomembranes, vol. 1838, no 6,‎ , p. 1451-1466 (PMID 24189436, DOI 10.1016/j.bbamem.2013.10.019, lire en ligne)
  11. Gerard J Tortora, Bryan Derrickson, Anatomie et physiologie, De Boeck supérieur, , p. 64.
  12. (en) Geoffrey M. Cooper, « Transport of Small Molecules », The Cell: A Molecular Approach, 2e éd., Sinauer Associates, Sunderland, 2000. (ISBN 0-87893-106-6)
  13. (en) Eric M. Kramer et David R. Myers, « Osmosis is not driven by water dilution », Trends in Plants Sciences, vol. 18, no 4,‎ , p. 195-197 (PMID 23298880, DOI 10.1016/j.tplants.2012.12.001, lire en ligne)
  14. (en) B. Alberts, A. Johnson, J. Lewis, M. Raff, K. Roberts et P. Walter, « Membrane Proteins », Molecular Biology of the Cell, 4e éd., Garland Science, New York, 2002. (ISBN 0-8153-4072-9)
  15. (en) B. Alberts, A. Johnson, J. Lewis, M. Raff, K. Roberts et P. Walter, « Transport into the Cell from the Plasma Membrane: Endocytosis », Molecular Biology of the Cell, 4e éd., Garland Science, New York, 2002. (ISBN 0-8153-4072-9)

Voir aussi

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.