Concentration molaire
La concentration molaire ou molarité, ou parfois taux molaire, d'une espÚce chimique est sa quantité rapportée au volume total du mélange qui contient cette espÚce. Elle est exprimée en moles par unité de volume[1].
Cette notion est essentiellement utilisée pour des espÚces en solution. La concentration molaire d'un soluté est notée ou . Elle est définie par le rapport de la quantité de soluté au volume de solution :
Unités
Dans le SystĂšme international, la concentration molaire s'exprime en moles par mĂštre cube (mol/m3 ou molâ mâ3), mais on utilise plus couramment les moles par litre (mol/l ou molâ lâ1) :
- 1 mol/l = 1 000 mol/m3
En chimie des solutions aqueuses, l'unitĂ© mol/l est souvent abrĂ©gĂ©e en M ; par exemple, une solution d'acide chlorhydrique de concentration 0,1 mol/l peut ĂȘtre Ă©tiquetĂ©e « HCl 0,1 M ».
Grandeurs voisines
Concentration moléculaire
La concentration molaire ne s'exprime pas directement en nombre d'entitĂ©s Ă©lĂ©mentaires (atomes pour les espĂšces chimiques monoatomiques et molĂ©cules pour les espĂšces polyatomiques), qui serait peu pratique car requĂ©rant des nombres trĂšs Ă©levĂ©s, mais en moles. Le nombre d'entitĂ©s Ă©lĂ©mentaires et le nombre de moles sont liĂ©s par le nombre d'Avogadro (6,022 141 29(27) ĂâŻ1023 molĂ©cules) : .
Par exemple, une mole d'eau liquide Ă 25 °C occupe un volume de 0,018 l donc la concentration (molaire) de l'eau dans l'eau pure vaut 55,6 mol/l. Dans la vapeur d'eau Ă 100 °C sous 1 atm, ce mĂȘme volume vaut 30,6 l donc la concentration de l'eau y est 0,033 mol/l, soit 1 700 fois moins que dans l'eau liquide. La concentration (molĂ©culaire) est respectivement de 3,342 29 ĂâŻ1025 et 1,842 78 ĂâŻ1022 molĂ©cules d'eau par litre.
Concentration massique
Il ne faut pas confondre la concentration molaire, en moles par unitĂ© de volume (ex. : mol/l) avec la concentration massique (notĂ©e ÏX pour l'espĂšce X ou usuellement CX (majuscule) ; en unitĂ© de masse par volume (ex. : g/l), dĂ©signĂ©e en physique comme la masse volumique en vrac ou apparente). En effet, les deux sont souvent dĂ©signĂ©es sous le simple terme « concentration », ce qui se comprend de par le contexte ou l'unitĂ© indiquĂ©e, mais cela porte parfois ambiguĂŻtĂ©.
Concentration pondérale (molalité)
La concentration molaire diffÚre aussi de la « concentration pondérale » (ou teneur, molalité), notée m[2], sans unité (masse par masse) (ex. : 15 g de composé X par 10 000 g de solvant) et de la fraction molaire [notée x, ou x% ; sans unité (mole par mole), ex. : 0,15 % de composé X par mole totale]. La concentration est une grandeur dite intensive car elle ne dépend pas de la quantité de matiÚre présente mais d'un nombre d'entités, tout comme la masse volumique.
Applications
La notion de concentration molaire s'applique typiquement en chimie et biologie, aux constituants en solution, mais elle est également valable à l'état pur et dans les mélanges gazeux.
Dans les solutions ioniques, il existe souvent plusieurs espĂšces chimiques en Ă©quilibre. Par exemple, une solution d'un acide faible HA contient les espĂšces H+, Aâ et HA Ă cause de l'Ă©quilibre de dissociation HA â H+ + Aâ. La concentration (molaire) de la matiĂšre acide est alors :
- cHA = [HA] + [Aâ],
c'est-à -dire la somme des concentrations de ses espÚces chimiques dérivées[alpha 1]. Ceci s'applique aux réactions d'ionisation, de complexation, d'oxydoréduction, etc.
Les concentrations sont trĂšs utilisĂ©es en chimie, notamment en analyse quantitative par volumĂ©trie, cinĂ©tique chimique, et thĂ©orie des ions (thĂ©orie de Debye-HĂŒckel). En thermodynamique, on leur prĂ©fĂšre les fractions molaires ou les molalitĂ©s qui ont l'avantage d'ĂȘtre indĂ©pendantes de la tempĂ©rature et de la pression.
En biochimie et biologie, les concentrations molaires sont aussi trĂšs utilisĂ©es, pour dĂ©duire les concentrations des produits de rĂ©action, ou Ă l'inverse des rĂ©actants d'origine quand on dose les produits. Ainsi, avec une rĂ©action A + 3 B â AB + B2, on utilise la stĆchiomĂ©trie des Ă©lĂ©ments chimiques (proportion molaire des Ă©lĂ©ments entre rĂ©actants et produits) et/ou un bilan de masse. Une mole de A donnera 1 mole de AB, tandis que 1 mole de B2 sera issue de 3 moles de B. Une mole de AB contient 1 mole de A et 1 mole de B. Ă volume(s) initial et final connu(s), on peut calculer les concentrations molaires apparues ou disparues.
On parle de solutions Ă©quimolaires en composĂ© X pour des solutions ayant la mĂȘme concentration molaire en X, et de rĂ©action Ă©quimolaire pour une rĂ©action chimique qui fait rĂ©agir ses rĂ©actifs mole Ă mole (molĂ©cule Ă molĂ©cule ou espĂšce chimique Ă espĂšce chimique).
La quantitĂ© ou concentration (massique) de certains Ă©lĂ©ments Ă©tant dĂ©terminĂ©e notamment par des pesĂ©es, on utilise beaucoup la relation entre concentration massique Ïi du solutĂ© i de masse molaire Mi Ă sa concentration molaire ci
- .
Certaines mĂ©thodes de mesure donnent un accĂšs direct Ă la concentration molaire c d'une substance. Dans la loi de Beer-Lambert, c est liĂ© Ă l'absorbance (Aλ) Ă une longueur d'onde λ, Ă la longueur du trajet optique (â) et Ă l'absorptivitĂ© molaire (Δλ) propre Ă la substance Ă la longueur d'onde λ selon
Notes et références
Notes
- Attention à ne pas confondre la concentration globale du composé HA avec la concentration de l'espÚce HA. On peut les noter cHA et [HA], ou cHA,tot et cHA, ou [HA]tot et [HA].
Références
- (en) « amount concentration, c », IUPAC, Compendium of Chemical Terminology [« Gold Book »], Oxford, Blackwell Scientific Publications, 1997, version corrigée en ligne : (2019-), 2e éd. (ISBN 0-9678550-9-8)
- « La mole et la concentration molaire », sur 123bio.net