Accueil🇫🇷Chercher

Pinocytose

La pinocytose (pino- (du gr. πίνω « boire »), de cyte (cellule) et du suffixe « -ose », indiquant la destruction ou la mort) est un type d'endocytose permettant la capture de micromolécules et de solutés dans de petites vésicules redirigées vers les lysosomes en vue de leur assimilation. C'est un processus notamment fréquent chez les organismes filtreurs (éponges[1], moules[2] ou encore microorganismes aquatiques ciliés[3]...). Elle joue aussi un rôle dans l’absorption de certaines toxines[4].

Schéma de principe décrivant la pinocytose
Mécanisme de l'endocytose dépendante de la clathrine.

Contrairement à la phagocytose, la pinocytose est un mécanisme que toutes les cellules eucaryotes utilisent pour capter des substances à partir de leur environnement.

Différents types de pinocytose selon la voie d'endocytose

On distingue[5] :

  • La macropinocytose, est l'invagination de la membrane cellulaire, par la mobilisation des filaments d'actine, pour former une poche, qui se pince ensuite dans la cellule pour former une vĂ©sicule, le macropinosome (0,5-5 ÎĽm de diamètre) remplie d'un grand volume de liquide extracellulaire et des molĂ©cules Ă  l'intĂ©rieur (Ă©quivalent Ă  ~ 100 CCV). Le remplissage de la poche se fait de manière non spĂ©cifique. Le macropinosome ainsi formĂ© est dirigĂ© vers un endosome prĂ©coce pour ĂŞtre digĂ©rĂ©e dans un lysosome[6].
  • L'endocytose clathrine-dĂ©pendante (ou endocytose Ă  rĂ©cepteur) est un processus par lequel les cellules absorbent les mĂ©tabolites, hormones, autres protĂ©ines - et dans certains cas les virus - par le bourgeonnement des vĂ©sicules membranaires contenant des protĂ©ines avec des sites rĂ©cepteurs spĂ©cifiques. Il s'effectue en plusieurs Ă©tapes:
    1. Les molécules cargo sont reconnues par un récepteur auquel elles se lient.
    2. Le complexe ainsi formé est couplé, côté cytosolique, à un complexe adaptateur à la clathrine (AP-2) composé d'adaptines.
    3. Un réseau de clathrines se forme provoquant l'invagination de la membrane et la formation d'une vésicule (CCV: clathrin-coated vesicle).
    4. La CCV se détache de la membrane sous l'action de la dynamine.
    5. La vésicule de transport formée est dirigée dans le cytosol par le cytosquelette (plus particulièrement par les microtubules) avant de perdre son manteau de clathrines pour fusionner avec un endosome précoce et être digérée dans un lysosome.
  • L'endocytose cavĂ©ole-dĂ©pendante (ou potocytose[7]) est un type de pinocytose non spĂ©cifique par formation des vĂ©sicules de 50 Ă  80 nm de diamètre au niveau de microdomaines membranaires riches en cholestĂ©rol et en glycosphingolipides, les radeaux lipidiques. Ces vĂ©sicules sont formĂ©es de cavĂ©oline qui restent intĂ©grĂ©es Ă  la membrane (contrairement aux clathrines). Ces vĂ©sicules sont ensuite dĂ©tachĂ©es par la dynamine et dirigĂ©es vers un endosome prĂ©coce (parfois via la formation d'un caveosome[8] issue de la fusion de caveoles). Les molĂ©cules ainsi internalisĂ©es peuvent ĂŞtre des petites molĂ©cules (comme les folates), des protĂ©ines (comme la ferritine ou les lipoprotĂ©ines).
  • L'endocytose clathrine et cavĂ©ole indĂ©pendante faisant intervenir des mĂ©canismes impliquant d'autres protĂ©ines (RoA, flotillines, CDC42, ARF6) et nĂ©cessitant ou non l'intervention de la dynamine. Une Ă©tude mĂ©canistique sur l'endocytose non phagocytaire, indĂ©pendante de la clathrine, a fait dĂ©faut, mais une Ă©tude rĂ©cente a montrĂ© comment Graf1 (en) rĂ©gule une voie endocytaire indĂ©pendante de la clathrine connue sous le nom de CLIC / GEEC[9].
  • Certains auteurs parlent Ă©galement d'endocytose fluide (ou de pinocytose au sens strict) qui correspond Ă  la capture non spĂ©cifique d'une substance prĂ©sente en solution dans le volume de milieu extracellulaire ou piĂ©gĂ©e dans le glycocalyx qui entre dans la cellule lors de chaque invagination de la membrane plasmique. Dans ce cas, la quantitĂ© d'une substance particulière qui entre dans la cellule est directement proportionnelle Ă  la concentration de la substance dans le milieu extracellulaire.

Notes et références

  1. Schmidt, I. (1970). Phagocytose et pinocytose chez les Spongillidae. Zeitschrift fĂĽr vergleichende Physiologie, 66(4), 398-420.
  2. Pasteels J.J (1968) Pinocytose et athrocytose par l'épithélium branchial de Mytilus edulis L. Zeitschrift für Zellforschung und mikroskopische Anatomie, 92(3), 339-359 résumé
  3. Favard, P., & Carasso, N. (1964). Étude de la pinocytose au niveau des vacuoles digestives de ciliés péritriches. Journal de microscopie, 3(6), 671
  4. Bona, C. A. (1971). La pinocytose de toxines bactériennes par les macrophages et les implications immunologiques. Arch. Biol.(Liege), 82, 323-392.
  5. (en) Satyajit Mayor et Richard E. Pagano, « Pathways of clathrin-independent endocytosis », Nature Reviews Molecular Cell Biology, vol. 8, no 8,‎ , nrm2216 (DOI 10.1038/nrm2216, lire en ligne, consulté le )
  6. S. Falcone, E. Cocucci, P. Podini, T. Kirchhausen, E. Clementi et J. Meldolesi, « Macropinocytosis: regulated coordination of endocytic and exocytic membrane traffic events », Journal of Cell Science, vol. 119, no Pt 22,‎ , p. 4758–69 (PMID 17077125, DOI 10.1242/jcs.03238)
  7. « potocytose », sur le dictionnaire de l’Académie nationale de médecine
  8. Marc Maillet, Biologie cellulaire, Elsevier Masson, , 618 p. (ISBN 978-2-294-01994-4, lire en ligne)
  9. Richard Lundmark, Gary J. Doherty, Mark T. Howes et Katia Cortese, « The GTPase-Activating Protein GRAF1 Regulates the CLIC/GEEC Endocytic Pathway », Current Biology, vol. 18, nos 22-2,‎ , p. 1802–1808 (ISSN 0960-9822, PMID 19036340, PMCID PMC2726289, DOI 10.1016/j.cub.2008.10.044, lire en ligne, consulté le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.