Phytostérol
Les phytostérols ou stérols naturels sont un groupe de stérols naturellement présents dans la membrane cellulaire des plantes et de certains animaux[alpha 1]. On les trouve en petite quantité dans les huiles végétales, particulièrement dans l'huile d'argousier (1 640 mg/100 g d'huile)[3], l'huile de maïs (968 mg/100 g)[4], l'huile de soja (327 mg/100 g)[5] et dans les racines de la petite ortie dite aussi ortie brûlante (Urtica urens)[6].
Ils sont commercialisés sous la forme d'une poudre blanche à l'odeur douce caractéristique, insoluble dans l'eau mais soluble dans les alcools. Ce sont des composés bioactifs ayant des applications en médecine et en cosmétique, et utilisés aussi comme compléments alimentaires. La consommation journalière de 2 g de phytostérols sous forme de corps gras enrichis en ces molécules (Encapsulation liposomale) abaisse le cholestérol et le LDL cholestérol d'environ 10 %[7]. Il n'existe cependant pas de preuve que cette diminution du cholestérol par les phytostérols se traduise par une diminution du risque de survenue de maladies cardiovasculaires[8].
On peut citer parmi les complexes de phytostérols, isolés d'huiles végétales, la cholestatine composée de campestérol, stigmastérol et de brassicastérol, vendue comme complément alimentaire.
Effets indésirables
Les phytostérols bloquent l’absorption intestinale, une dose de 1,5 à 2,5 g/jour entraîne une baisse de 10 à 14 % du LDL-cholestérol sanguin.
Mais tout n'est pas bénéfique : des expériences faites avec des yaourts enrichis démontrent effectivement une diminution du cholestérol, mais fait ressortir une augmentation du taux de phytostérols dans le sang de façon très significative chez tous ceux qui en consomment. Plus le taux de phytostérols est élevé, plus le risque cardiovasculaire est grand.
Un excès de phytostérols dans le sang provoque des dépôts extravasculaires de stérols et augmente de façon importante le risque d’athérome.
Notes et références
Notes
- La plupart des animaux n'ont comme stérols dans leurs membranes que du cholestérol, alors que la plupart des autres eucaryotes (dont les plantes et les champignons) ont en outre divers phytostérols, des molécules similaires mais comportant en plus un ou plusieurs groupes alkyle. Ces phytostérols sont restés inconnus chez les animaux jusqu'en 2023, quand on a découvert que deux espèces d'annélides marins ont pour stérol principal le sitostérol, un phytostérol commun chez les plantes. L'enzyme responsable de sa synthèse a été retrouvée dans cinq phylums d'animaux[1] - [2].
Références
- (en) Jochen Brocks et Ilya Bobrovskiy, « Some animals make plant sterols », Science, vol. 3820230, no 6644,‎ , p. 455-456 (DOI 10.1126/science.adh809).
- (en) Dolma Michellod, Tanja Bien, Daniel Birgel, Marlene Violette, Manuel Kleiner et al., « De novo phytosterol synthesis in animals », Science, vol. 380, no 6644,‎ , p. 520-526 (DOI 10.1126/science.add78).
- (en) Thomas S. C. Li, « Phytosterol content of sea buckthorn (Hippophae rhamnoides L.) seed oil: Extraction and identification », Food Chemistry, Elsevier, vol. 101, no 4,‎ 1633-1639, p. 1633–1639 (DOI 10.1016/j.foodchem.2006.04.033, lire en ligne, consulté le )
- Pennington & Douglas, Food Values of Portions Commonly Used, 18th ed. (2005)
- (en) « The Marketing Edge: Phytosterols Qualisoy »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) [Brochure (PDF)], Qualisoy (consulté le )
- Urtica urens sur creapharma.ch
- Abumweis SS, Barake R, Jones PJ, Plant sterols/stanols as cholesterol lowering agents: a meta-analysis of randomized controlled trials, Food Nutr Res 2008;52
- Reiner Z, Catapano AL, De Backer G et al. ESC/EAS Guidelines for the management of dyslipidaemias: The Task Force for the management of dyslipidaemias of the European Society of Cardiology (ESC) and the European Atherosclerosis Society (EAS), Eur Heart J, 2011;32:1769-1818