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Enzyme

Une enzyme est une protéine dotée de propriétés catalytiques. Presque toutes les biomolécules capables de catalyser des réactions chimiques dans les cellules sont des enzymes ; certaines biomolécules catalytiques sont cependant constituées d'ARN et sont donc distinctes des enzymes : ce sont les ribozymes.

(en) ReprĂ©sentation d'une α-glucosidase (PDB 1OBB[1]) avec Ă  sa droite le substrat — ici, le maltose — au-dessus des produits de rĂ©action — deux molĂ©cules de glucose.
Diagramme d'une réaction catalysée montrant l'énergie E requise à différentes étapes suivant l'axe du temps t. Les substrats A et B en conditions normales requiÚrent une quantité d'énergie E1 pour atteindre l'état de transition A
B, à la suite duquel le produit de réaction AB peut se former. L'enzyme E crée un microenvironnement dans lequel A et B peuvent atteindre l'état de transition A
E
B moyennant une énergie d'activation E2 plus faible. Ceci accroßt considérablement la vitesse de réaction.
Action d'une enzyme sur l'énergie d'activation d'une réaction chimique.

Une enzyme agit en abaissant l'Ă©nergie d'activation d'une rĂ©action chimique, ce qui accroĂźt la vitesse de rĂ©action. L'enzyme n'est pas modifiĂ©e au cours de la rĂ©action. Les molĂ©cules initiales sont les substrats de l'enzyme, et les molĂ©cules formĂ©es Ă  partir de ces substrats sont les produits de la rĂ©action. Presque tous les processus mĂ©taboliques de la cellule ont besoin d'enzymes pour se dĂ©rouler Ă  une vitesse suffisante pour maintenir la vie. Les enzymes catalysent plus de 5 000 rĂ©actions chimiques diffĂ©rentes[2]. L'ensemble des enzymes d'une cellule dĂ©termine les voies mĂ©taboliques possibles dans cette cellule. L'Ă©tude des enzymes est appelĂ©e enzymologie.

Les enzymes permettent Ă  des rĂ©actions de se produire des millions de fois plus vite qu'en leur absence. Un exemple extrĂȘme est l'orotidine-5'-phosphate dĂ©carboxylase, qui catalyse en quelques millisecondes une rĂ©action qui prendrait, en son absence, plusieurs millions d'annĂ©es[3] - [4]. Comme tous les catalyseurs, les enzymes ne sont pas modifiĂ©es au cours des rĂ©actions qu'elles catalysent, et ne modifient pas l'Ă©quilibre chimique entre substrats et produits. Les enzymes diffĂšrent en revanche de la plupart des autres types de catalyseurs par leur trĂšs grande spĂ©cificitĂ©. Cette spĂ©cificitĂ© dĂ©coule de leur structure tridimensionnelle. De plus, l'activitĂ© d'une enzyme est modulĂ©e par diverses autres molĂ©cules : un inhibiteur enzymatique est une molĂ©cule qui ralentit l'activitĂ© d'une enzyme, tandis qu'un activateur de cette enzyme l'accĂ©lĂšre ; de nombreux mĂ©dicaments et poisons sont des inhibiteurs enzymatiques. Par ailleurs, l'activitĂ© d'une enzyme dĂ©croĂźt rapidement en dehors de sa tempĂ©rature et de son pH optimums. De plus, une enzyme a la caractĂ©ristique d'ĂȘtre rĂ©utilisable.

Structure

Les enzymes sont généralement des protéines globulaires qui agissent seules, comme le lysozyme, ou en complexes de plusieurs enzymes ou sous-unités, à l'instar du complexe α-cétoglutarate déshydrogénase. Comme toutes les protéines, les enzymes sont constituées d'une ou plusieurs chaßnes polypeptidiques repliées pour former une structure tridimensionnelle correspondant à leur état natif. La séquence en acides aminés de l'enzyme détermine la structure de cette derniÚre, structure qui, à son tour, détermine les propriétés catalytiques de l'enzyme[5]. Bien que ce soit la structure d'une enzyme qui détermine sa fonction, il n'est pas encore possible à ce jour de prédire l'activité d'une nouvelle enzyme en ne connaissant que sa structure[6]. La structure des enzymes est altérée (dénaturée) lorsqu'elles sont chauffées ou mises en contact avec des dénaturants chimiques, ce qui a généralement pour effet de les inactiver.

Les enzymes sont des molĂ©cules bien plus grandes que leurs substrats. Leur taille varie de 62 rĂ©sidus pour le monomĂšre de 4-oxalocrotonate tautomĂ©rase[7] Ă  plus de 2 000 rĂ©sidus pour l'acide gras synthase animale[8]. Seule une toute petite partie de l'enzyme — entre deux et quatre rĂ©sidus le plus souvent — est directement impliquĂ©e dans la catalyse, ce qu'on appelle le site catalytique. Ce dernier est situĂ© Ă  proximitĂ© d'un ou plusieurs sites de liaison, au niveau desquels les substrats sont liĂ©s et orientĂ©s afin de permettre la catalyse de la rĂ©action chimique. Le site catalytique et les sites de liaison forment le site actif de l'enzyme. Le reste de la protĂ©ine sert Ă  maintenir la configuration du site actif et Ă  y gĂ©nĂ©rer les conditions optimales pour le dĂ©roulement de la rĂ©action.

Dans certains cas, la catalyse ne fait intervenir aucun des résidus d'acides aminés de l'enzyme mais plutÎt un cofacteur lié à cette enzyme. La structure des enzymes peut également contenir un site de liaison pour un effecteur allostérique qui provoque un changement conformationnel activant ou inhibant l'activité enzymatique.

MĂ©canisme

Liaison au substrat

Les enzymes doivent tout d'abord se lier à leurs substrats avant de pouvoir catalyser toute réaction chimique. Les enzymes sont plus ou moins spécifiques en ce qui concerne à la fois les substrats auxquels elles peuvent se lier et les réactions qu'elles sont susceptibles de catalyser. Cette spécificité résulte de la configuration de leurs sites de liaison, qui sont des poches présentant une complémentarité de forme ainsi que de distribution spatiale des charges électriques et des propriétés hydrophile/hydrophobe par rapport à celles du substrat. Les enzymes peuvent ainsi faire la différence entre des molécules trÚs semblables, ce qui assure leur chimiosélectivité, leur régiosélectivité et leur stéréospécificité[9].

Le site actif des enzymes change de forme en se liant à leurs substrats. Ainsi, l'hexokinase présente un fort ajustement induit qui enferme l'adénosine triphosphate et le xylose dans son site actif. Les sites de liaison sont représentés en bleu, les substrats en noir et le cofacteur Mg2+ en jaune (PDB 2E2N, 2E2Q).

Certaines des enzymes parmi les plus spĂ©cifiques interviennent dans la rĂ©plication de l'ADN et l'expression gĂ©nĂ©tique. Certaines de ces enzymes sont pourvues d'un mĂ©canisme de « correction d'Ă©preuve » : c'est le cas des ADN polymĂ©rases, qui sont capables de corriger leurs erreurs de rĂ©plication — paires de bases incorrectes — avant de passer au nuclĂ©otide suivant[10]. Ce processus en deux Ă©tapes permet d'atteindre une fidĂ©litĂ© particuliĂšrement Ă©levĂ©e, avec moins d'une erreur sur 100 millions de rĂ©actions chez les mammifĂšres. Des mĂ©canismes semblables existent Ă©galement dans les ARN polymĂ©rases[11], les aminoacyl-ARNt synthĂ©tases[12] et les ribosomes[13]. A contrario, certaines enzymes prĂ©sentent une ou plusieurs activitĂ©s dites « de promiscuitĂ© », c'est-Ă -dire qu'elles peuvent catalyser un ensemble de rĂ©actions apparentĂ©es sur un ensemble de substrats ayant des implications physiologiques diverses. De nombreuses enzymes possĂšdent des activitĂ©s catalytiques mineures qui peuvent se manifester fortuitement et ĂȘtre le point de dĂ©part pour la sĂ©lection de nouvelles fonctionnalitĂ©s au cours de l'Ă©volution[14] - [15].

ModĂšle de la serrure et de la clef (obsolĂšte)

Afin d'expliquer la spécificité des enzymes dans la sélection des réactions chimiques qu'elles sont susceptibles de catalyser, le chimiste allemand Emil Fischer proposa en 1894 que l'enzyme et le substrat d'une réaction possÚdent une géométrie complémentaire permettant au substrat de s'emboßter exactement dans l'enzyme[16]. Cette représentation est souvent appelée « modÚle de la serrure et de la clef ». Ce modÚle rend compte de la spécificité des enzymes mais ne permet pas d'expliquer comment les enzymes parviennent à stabiliser l'état de transition au cours des réactions.

Ce modĂšle est aujourd'hui considĂ©rĂ© comme obsolĂšte[17] - [18], car il simplifie beaucoup trop la rĂ©alitĂ©. En effet, il ne serait pas possible que les enzymes aient la mĂȘme conformation lorsqu'elles sont liĂ©es Ă  leur substrat que lorsqu'elles n'y sont pas liĂ©es.

ModĂšle de l'ajustement induit

Le biochimiste américain Daniel Koshland proposa en 1958 le modÚle dit de l'ajustement induit (induced fit en anglais) comme adaptation du modÚle de la serrure et de la clef pour tenir compte du fait que les enzymes sont des molécules flexibles : plutÎt qu'imaginer l'emboßtement d'un substrat dans une enzyme rigide, Koshland considérait que l'interaction entre le substrat et l'enzyme remodelait en permanence le site actif, et ce tout au long de l'établissement de la liaison[19].

Dans certains cas, comme les glycoside hydrolases, le substrat lui-mĂȘme change lĂ©gĂšrement de forme lorsqu'il se lie au site actif de l'enzyme[20].

Le site actif continue de changer de configuration jusqu'Ă  ce que le substrat soit entiĂšrement liĂ©, et ce n'est qu'alors que la distribution des charges et la gĂ©omĂ©trie finale peuvent ĂȘtre dĂ©terminĂ©es.

Catalyse

Les enzymes peuvent accélérer des réactions chimiques de plusieurs façons, mais toutes passent par l'abaissement de l'énergie d'activation, notée Ea :

  1. En stabilisant l'Ă©tat de transition :
    • l'enzyme gĂ©nĂšre un environnement dans lequel la distribution de charges est complĂ©mentaire de celles de l'Ă©tat de transition afin de le stabiliser, donc d'abaisser son enthalpie libre[21], notĂ©e G ;
  2. En ouvrant un chemin réactionnel alternatif :
    • l'enzyme peut rĂ©agir temporairement avec le substrat et former un intermĂ©diaire covalent ayant un Ă©tat de transition de plus basse Ă©nergie,
    • l'enzyme peut permettre l'utilisation d'un autre chemin rĂ©actionnel, comportant la formation de plus d'Ă©tats de transitions, mais avec des Ă©nergies d'activation plus basses ;
  3. En déstabilisant l'état fondamental du substrat :
    • par dĂ©formation du substrat liĂ© dans leur Ă©tat de transition afin de rĂ©duire l'Ă©nergie nĂ©cessaire pour atteindre cet Ă©tat[22],
    • par une orientation du substrat dans une configuration qui rĂ©duit la variation d'entropie de la rĂ©action ; la contribution de ce mĂ©canisme Ă  la catalyse est assez faible[23].

Une enzyme peut recourir Ă  plusieurs de ces mĂ©canismes simultanĂ©ment. Ainsi, les peptidases telles que la trypsine mettent en Ɠuvre une catalyse covalente par triade catalytique, stabilisent la distribution des charges Ă©lectriques de l'Ă©tat de transition Ă  l'aide d'un trou oxyanion, et terminent l'hydrolyse en orientant spĂ©cifiquement une molĂ©cule d'eau.

Dynamique

Les enzymes ne sont pas des structures rigides et statiques. Elles sont au contraire le siĂšge de tout un ensemble de mouvements internes, qu'il s'agisse du mouvement de rĂ©sidus d'acides aminĂ©s individuels, d'un groupe de rĂ©sidus formant un Ă©lĂ©ment de la structure secondaire, voire d'un domaine entier de la protĂ©ine. Ces mouvements donnent naissance Ă  un ensemble de structures lĂ©gĂšrement diffĂ©rentes les unes des autres qui sont Ă  l'Ă©quilibre en perpĂ©tuelle interconversion les unes avec les autres. DiffĂ©rents Ă©tats conformationnels de l'enzyme peuvent par exemple ĂȘtre associĂ©s Ă  diffĂ©rentes phases de son activitĂ© chimique. Ainsi, diffĂ©rentes conformations de la dihydrofolate rĂ©ductase sont associĂ©es au cours du cycle catalytique respectivement Ă  la liaison avec le substrat, Ă  la catalyse, Ă  la libĂ©ration du cofacteur, et enfin Ă  la libĂ©ration du produit[24].

Régulation allostérique

Les sites de régulation allostérique sont des sites de liaison distincts du site actif qui peuvent interagir avec des molécules de l'environnement cellulaire, appelées dans ce cas effecteurs allostériques. La liaison de ces molécules avec ce site induit un changement conformationnel ou une modification de la dynamique interne de l'enzyme, qui altÚrent les propriétés du site actif et modifient par conséquent la vitesse de réaction de l'enzyme[25]. Ces changements peuvent activer ou inhiber des enzymes. Les interactions allostériques avec des métabolites en amont ou en aval d'une voie métabolique à laquelle participe l'enzyme provoquent des boucles de rétrorégulation permettant de moduler l'activité de l'enzyme en fonction de l'intensité du flux de métabolites[26].

Cofacteurs

DĂ©finitions

Structure de la transcétolase, une enzyme de la voie des pentoses phosphates, représentée avec son cofacteur thiamine pyrophosphate (TPP) en jaune et son substrat xylulose-5-phosphate en noir (PDB 4KXV[27]).

Certaines enzymes n'ont besoin d'aucun composant supplĂ©mentaire pour ĂȘtre pleinement actives. D'autres ont au contraire besoin d'interagir avec des espĂšces chimiques non protĂ©iques, appelĂ©es cofacteurs, pour ĂȘtre actives. Ces cofacteurs peuvent ĂȘtre inorganiques tels que des ions mĂ©talliques ou cluster fer-soufre, ou bien des composĂ©s organiques tels qu'une flavine ou un hĂšme. Les cofacteurs organiques peuvent ĂȘtre des coenzymes, qui sont libĂ©rĂ©es du site actif de l'enzyme au cours de la rĂ©action, ou des groupes prosthĂ©tiques, qui demeurent Ă©troitement liĂ©s Ă  l'enzyme. Certains groupes prosthĂ©tiques organiques sont liĂ©s Ă  leur enzyme par covalence, comme c'est le cas de la biotine pour des enzymes telles que la pyruvate carboxylase[28].

L'anhydrase carbonique est un exemple d'enzyme à cofacteur de zinc lié à son site actif[29]. Ces ions ou molécules étroitement liées à l'enzyme se trouvent généralement dans le site actif et interviennent dans la catalyse. Ainsi, on trouve fréquemment une flavine ou un hÚme dans les réactions d'oxydoréduction

Les enzymes dépourvues du cofacteur qui les rend actives sont appelées apoenzymes, ou apoprotéines. Une enzyme liée à son ou ses cofacteurs est appelée holoenzyme. On appelle également holoenzymes les complexes enzymatiques formés de plusieurs sous-unités pour lesquels toutes les sous-unités requises pour l'activité enzymatique sont présentes ; on emploie souvent ce terme pour les ADN polymérases.

Coenzymes

Les coenzymes sont de petites molĂ©cules organiques qui peuvent ĂȘtre liĂ©es Ă  l'enzyme de façon assez lĂąche ou, au contraire, trĂšs Ă©troite. Elles transportent des groupes fonctionnels ou des rĂ©sidus d'une enzyme Ă  une autre. Le NAD+, le NADPH et l'ATP sont des coenzymes. Certaines coenzymes telles que la riboflavine, la thiamine et l'acide folique sont des vitamines, c'est-Ă -dire des composĂ©s qui ne peuvent ĂȘtre synthĂ©tisĂ©s par l'organisme et doivent ĂȘtre absorbĂ©s tels quels par l'alimentation. Parmi les groupes chimiques transportĂ©s par des coenzymes, on trouve l'ion hydrure H− transportĂ© par le NADH et le NADPH, le groupe phosphate –OPO32− transportĂ© par l'ATP, le groupe acĂ©tyle –COCH3 transportĂ© par la coenzyme A, les groupes aldĂ©hyde –CHO, mĂ©thĂ©nyle –CH= ou mĂ©thyle –CH3 portĂ©s par l'acide folique, ou encore le groupe mĂ©thyle portĂ© par la S-adĂ©nosylmĂ©thionine (SAM).

Dans la mesure oĂč les coenzymes sont modifiĂ©es au cours des rĂ©actions chimiques catalysĂ©es par les enzymes, il peut ĂȘtre utile de les considĂ©rer comme des substrats particuliers partagĂ©s par de nombreux types d'enzymes. Ainsi, on connaĂźt plus de 1 000 enzymes utilisant le NAD+ comme coenzyme.

Les coenzymes sont rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es continuellement et leur concentration est maintenue Ă  un niveau constant dans la cellule. Par exemple, le NADPH est rĂ©gĂ©nĂ©rĂ© par la voie des pentoses phosphates et la S-adĂ©nosylmĂ©thionine est rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e par la mĂ©thionine adĂ©nosyltransfĂ©rase. Cette rĂ©gĂ©nĂ©ration permanente signifie que de petites quantitĂ©s de coenzymes peuvent ĂȘtre utilisĂ©es trĂšs intensivement. Par exemple, le corps humain utilise et rĂ©gĂ©nĂšre son propre poids en ATP chaque jour[30].

Thermodynamique

(en) Évolution de l'Ă©nergie des rĂ©actifs au cours d'une rĂ©action chimique.
En l'absence de catalyseur (pointillés), les substrats ont besoin d'une énergie d'activation élevée pour atteindre l'état de transition, qui évolue ensuite vers des produits de plus faible énergie.
En prĂ©sence d'une enzyme (ligne pleine), les substrats se lient Ă  l'enzyme (ES), qui stabilise l'Ă©tat de transition (ES‡) en rĂ©duisant la quantitĂ© d'Ă©nergie nĂ©cessaire pour le former, et le complexe enzyme-produits (EP) est dissociĂ©.

Comme c'est le cas pour tous les catalyseurs, les enzymes ne modifient pas la position de l'Ă©quilibre chimique d'une rĂ©action. La prĂ©sence d'une enzyme a simplement pour consĂ©quence d'accĂ©lĂ©rer la rĂ©action, qui se dĂ©roule dans le mĂȘme sens. Ainsi, l'anhydrase carbonique, qui catalyse une rĂ©action rĂ©versible, agit dans l'un et l'autre sens en fonction de la concentration relative de ses rĂ©actifs :

La vitesse de rĂ©action dĂ©pend de l'Ă©nergie d'activation nĂ©cessaire pour atteindre, Ă  partir des substrats, l'Ă©tat de transition, qui Ă©volue ensuite vers la formation des produits de rĂ©action. Les enzymes accĂ©lĂšrent la vitesse de rĂ©action en abaissant l'Ă©nergie d'activation de l'Ă©tat de transition. Elles commencent par Ă©tablir une liaison enzyme-substrat (ES) de faible Ă©nergie, stabilisent par la suite l'Ă©tat de transition (ES‡) de sorte qu'il requiert moins d'Ă©nergie pour se former, et font Ă©voluer cet Ă©tat de transition vers un complexe enzyme-produit (EP) qui se dissocie spontanĂ©ment.

De plus, les enzymes peuvent coupler deux ou plusieurs réactions afin de permettre à une réaction thermodynamiquement défavorisée de se produire à l'aide d'une réaction thermodynamiquement favorisée de telle sorte que l'énergie combinée des produits de deux réactions soit inférieur à l'énergie combinée de leurs substrats. C'est trÚs souvent le cas de l'hydrolyse de l'ATP, qui est généralement couplée à d'autres réactions chimiques, notamment du catabolisme (biosynthÚses).

Cinétique enzymatique

La cinétique enzymatique étudie la façon dont les enzymes se lient à leurs substrats et les convertissent en produits de réaction. Les données quantitifant la cinétique d'une enzyme sont généralement obtenues à partir de dosages enzymatiques (en). En 1913, l'Allemand Leonor Michaelis et la Canadienne Maud Menten proposÚrent une théorie quantitative de la cinétique enzymatique, appelée depuis équation de Michaelis-Menten[31]. Leur principale contribution a été de concevoir les réactions enzymatiques en deux étapes. Tout d'abord, les substrats se lient réversiblement à l'enzyme, formant un complexe enzyme-substrat. Puis l'enzyme catalyse la réaction chimique et libÚre les produits de réaction. Ces travaux ont ensuite été poursuivis par les Britanniques George Edward Briggs et John B. S. Haldane, qui en dérivÚrent les équations cinétiques encore largement utilisées de nos jours[32].

(en) Réaction chimique spontanée ou catalysée. L'enzyme (E) se lie à ses substrats (S) pour donner des produits (P).
(en) Courbe de saturation donnant la vitesse de réaction en fonction de la concentration en substrat et illustrant la signification de la vitesse maximum Vmax et de la constante de Michaelis KM.

La vitesse d'une enzyme dĂ©pend des conditions de la solution et de la concentration en substrats. La vitesse maximum Vmax d'une rĂ©action enzymatique peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e en augmentant la concentration [S] en substrats jusqu'Ă  ce que la vitesse de formation des produits de rĂ©action prĂ©sente un plateau, comme reprĂ©sentĂ© ci-contre. Cette saturation s'explique par le fait que plus la concentration en substrats augmente, plus ce substrat se lie aux enzymes, de sorte que la concentration en complexes enzyme-substrats augmente et la concentration en enzyme libre diminue ; la vitesse maximum de rĂ©action correspond Ă  la situation oĂč toutes les enzymes sont liĂ©es Ă  leurs substrats de sorte qu'il ne reste plus d'enzyme libre ayant des sites de liaison Ă  occuper.

Outre la vitesse maximum Vmax d'une enzyme, la quantité de substrat nécessaire pour atteindre une vitesse de réaction donnée est une autre grandeur importante caractérisant l'activité d'une enzyme. Cette quantité est mesurée par la constante de Michaelis KM, qui représente la concentration de substrat nécessaire pour que l'enzyme atteigne la moitié de Vmax. Chaque enzyme possÚde généralement une Km donnée pour chacun de ses substrats. La vitesse v de réaction à concentration [S] de substrat, correspondant à l'augmentation de la concentration [P] en produit, est alors donnée par l'équation :

.

La constante catalytique, notée kcat, également appelée turnover number (TON), représente le nombre de molécules de substrat converties en produits par site actif et par seconde. Elle est liée à la vitesse maximum Vmax et à la concentration [E] de l'enzyme par l'équation Vmax = kcat [E].

L'activitĂ© enzymatique est mesurĂ©e en katals, unitĂ© SI dĂ©finie par 1 kat = 1 mol s−1, ou, plus frĂ©quemment, en unitĂ©s enzymatiques, dĂ©finies par 1 U = 1 ”mol·min-1 : ces grandeurs reprĂ©sentent la quantitĂ© d'enzyme nĂ©cessaire pour traiter une quantitĂ© unitaire de substrat par unitĂ© de temps, dans des conditions opĂ©ratoires qui doivent ĂȘtre prĂ©cisĂ©es avec la mesure. On peut en dĂ©duire l'activitĂ© spĂ©cifique de l'enzyme, qui reprĂ©sente son activitĂ© par unitĂ© de masse, exprimĂ©e par exemple en U·mg-1.

L'efficacitĂ© d'une enzyme peut ĂȘtre exprimĂ©e en termes de kcat / KM, qui reprĂ©sente la constante de spĂ©cificitĂ©. Dans la mesure oĂč elle reflĂšte Ă  la fois l'affinitĂ© pour les substrats et l'efficacitĂ© de la catalyse, elle est utile pour comparer des enzymes entre elles ou pour comparer la mĂȘme enzyme par rapport Ă  diffĂ©rents substrats.

  • Le maximum de la constante de spĂ©cificitĂ© est appelĂ©e limite de diffusion et se situe aux alentours de 108 Ă  109 M−1 s−1. À cette valeur, chaque contact entre l'enzyme et ses substrats conduit Ă  une rĂ©action chimique, et la vitesse de formation des produits de rĂ©action n'est plus limitĂ©e par la vitesse de rĂ©action mais par la vitesse de diffusion. Les enzymes qui prĂ©sentent de telles propriĂ©tĂ©s sont appelĂ©es enzymes parfaites. Ce sont par exemple la triose-phosphate isomĂ©rase, l'anhydrase carbonique, l'acĂ©tylcholinestĂ©rase, la catalase, la fumarase, les ÎČ-lactamases, ou encore les superoxyde dismutases. Le turnover de telles enzymes peut atteindre plusieurs millions de rĂ©actions par seconde et par site actif.
  • Mais la plupart des enzymes ont des performances moindres. Une enzyme « moyenne » a un de l'ordre de 105 M−1 s−1 et ≈ 10 s−1[33].

La cinétique de Michaelis-Menten repose sur la loi d'action de masse, qui dérive de l'hypothÚse que la diffusion de la matiÚre est libre et que les collisions entre particules sont aléatoires et décrites par la thermodynamique. Cependant, de nombreux processus biochimiques ou cellulaires s'écartent significativement de ces conditions en raison de la concentration trÚs élevée des espÚces chimiques dans le cytosol qui restreignent leur liberté de mouvement[34]. La cinétique de Michaelis-Menten a fait l'objet d'extensions récentes qui tentent de tenir compte de ces effets[35].

Inhibition enzymatique

Un inhibiteur enzymatique est une petite molécule qui réduit la vitesse de réaction d'une enzyme.

Types d'inhibition enzymatique

On range habituellement les types d'inhibition enzymatique dans les catégories suivantes.

Inhibition compétitive

La dihydrofolate réductase se lie normalement à l'acide folique (en noir), mais peut également se lier au méthotrexate (en vert), qui lui est structurellement trÚs semblable, dans le site actif, représenté ici en bleu (PDB 4QI9).
Effet cinétique d'une inhibition compétitive.

Un inhibiteur compĂ©titif peut se lier Ă  l'enzyme en empĂȘchant ses substrats de le faire[36]. Il s'agit souvent d'une molĂ©cule qui ressemble Ă  l'un des substrats et prend sa place sur l'un des sites de liaison mais sans que l'enzyme puisse catalyser la rĂ©action chimique avec cet inhibiteur. Ainsi, le mĂ©thotrexate, un anticancĂ©reux, est un inhibiteur compĂ©titif de la dihydrofolate rĂ©ductase, qui catalyse la rĂ©duction du dihydrofolate en tĂ©trahydrofolate. Ce type d'inhibition peut ĂȘtre contournĂ© par une concentration Ă©levĂ©e en substrat. Il peut Ă©galement s'agir d'une molĂ©cule qui se lie sur un autre site de l'enzyme et induit des changements conformationnels qui modifient les propriĂ©tĂ©s du site de liaison au substrat par effet allostĂ©rique. En consĂ©quence, l'affinitĂ© de l'enzyme pour ses substrats diminue et sa constante de Michaelis KM augmente, tandis que sa vitesse maximum Vmax demeure inchangĂ©e.

L'acide folique (à gauche, une coenzyme) et le méthotrexate (à droite, un anticancéreux) présentent une structure moléculaire trÚs semblable (les différences sont représentées en vert). Cette similitude structurelle fait du second un inhibiteur compétitif du premier.

Inhibition non compétitive

Effet cinétique d'une inhibition non compétitive.

Un inhibiteur non compétitif se lie à l'enzyme sur un site indépendant des sites de liaison aux substrats. Ceux-ci se lient donc à l'enzyme avec une affinité inchangée, de sorte que la constante de Michaelis KM demeure inchangée. Cependant, l'inhibiteur réduit l'efficacité de l'enzyme, c'est-à-dire sa constante catalytique kcat, et, par conséquent, sa vitesse maximum Vmax. Contrairement à l'inhibition compétitive, l'inhibition non compétitive n'est pas réduite par l'augmentation de la concentration du substrat.

Inhibition incompétitive

Un inhibiteur incompétitif ne peut se lier qu'au complexe enzyme-substrat et non à l'enzyme seule. Ce type d'inhibiteurs est par conséquent d'autant plus efficace que la concentration en substrats est élevée. Le complexe enzyme-substrat-inhibiteur est inactif et ne peut catalyser la conversion des substrats en produits. Ce type d'inhibition demeure rare[37].

Inhibition mixte

Un inhibiteur mixte se lie à un site allostérique distinct du site de liaison des substrats sur l'enzyme, et ces deux liaisons interagissent l'une sur l'autre. La fonctionnalité de l'enzyme est réduite mais pas supprimée lorsqu'elle est liée à l'inhibiteur. Ce type d'inhibiteur ne suit pas l'équation de Michaelis-Menten.

Inhibition irréversible

Un inhibiteur irréversible, également appelé inhibiteur suicide, se lie à l'enzyme pour l'inhiber de façon permanente, généralement à travers une liaison covalente. La pénicilline[38] et l'aspirine[39] agissent de cette façon respectivement sur les transpeptidases et les cyclooxygénases.

RĂŽle biochimique

Chez de nombreux ĂȘtres vivants, les inhibiteurs enzymatiques interviennent dans le cadre d'un mĂ©canisme gĂ©nĂ©ral de rĂ©troaction mĂ©tabolique. Lorsqu'une molĂ©cule est produite en excĂšs, elle peut agir comme inhibiteur de l'enzyme qui engage la voie mĂ©tabolique produisant cette molĂ©cule, ce qui a pour effet d'en rĂ©duire la production et d'en maintenir la concentration physiologique Ă  un niveau convenable. Il s'agit d'une forme de rĂ©traction nĂ©gative. Des voies mĂ©taboliques majeures telles que le cycle de Krebs utilisent des mĂ©canismes de ce type.

Dans la mesure oĂč les inhibiteurs modulent l'activitĂ© de certaines enzymes, ils sont frĂ©quemment employĂ©s comme mĂ©dicaments. De nombreux mĂ©dicaments sont des inhibiteurs compĂ©titifs rĂ©versibles qui ressemblent au substrat naturel de ces enzymes. Outre le mĂ©thotrexate prĂ©sentĂ© plus haut, de tels inhibiteurs compĂ©titifs sont par exemple les statines utilisĂ©e pour traiter l'hypercholestĂ©rolĂ©mie[40] en inhibant l'HMG-CoA rĂ©ductase et les inhibiteurs de protĂ©ase utilisĂ©s pour traiter les infections Ă  rĂ©trovirus tels que le VIH[41]. Un exemple classique d'inhibition irrĂ©versible est celui de l'aspirine, qui inhibe les cyclooxygĂ©nases COX-1 et COX-2 produisant les messagers de l'inflammation que sont les prostaglandines[39].

D'autres inhibiteurs enzymatiques sont des poisons. C'est par exemple le cas du cyanure CN−, qui se lie au cuivre et au fer du site actif de la cytochrome c oxydase[42] et bloque la respiration cellulaire.

Fonctions biologiques

Les enzymes remplissent un grand nombre de fonctions au sein des ĂȘtres vivants. Elles sont indispensables aux mĂ©canismes de transduction de signal et de rĂ©gulation des processus cellulaires, souvent Ă  travers l'activitĂ© de kinases et de phosphatases[43]. Elles interviennent Ă©galement dans la gĂ©nĂ©ration de mouvements, comme la myosine qui hydrolyse l'ATP lors de la contraction musculaire et permet le transport de molĂ©cules Ă  travers la cellule en agissant sur le cytosquelette[44]. Les pompes Ă  ions des membranes cellulaires sont d'autres ATPases qui interviennent dans le transport actif transmembranaire. Des enzymes interviennent Ă©galement dans des processus plus exotiques tels que la bioluminescence produite par exemple par la lucifĂ©rase chez les lucioles, ou encore par certaines bactĂ©ries[45]. Les virus contiennent quant Ă  eux des enzymes leur permettant d'infecter des cellules, comme l'intĂ©grase et la transcriptase inverse du VIH, ou de sortir des cellules infectĂ©es comme la neuraminidase du virus de la grippe[46].

Digestion

Les enzymes jouent un rĂŽle important dans l'appareil digestif humain, oĂč des enzymes telles que les amylases et les peptidases interviennent en dĂ©gradant des biopolymĂšres comme l'amidon et les protĂ©ines en petites molĂ©cules susceptibles d'ĂȘtre absorbĂ©es au niveau des intestins — respectivement en maltose (puis en glucose) et en acides α-aminĂ©s dans notre exemple. Les macromolĂ©cules biologiques sont en effet trop grosses pour ĂȘtre absorbĂ©es directement, et ce sont leurs monomĂšres qui sont absorbĂ©s. La digestion recouvre prĂ©cisĂ©ment ce processus de clivage des macromolĂ©cules en petites molĂ©cules. Des enzymes diffĂ©rentes sont nĂ©cessaires pour digĂ©rer des substances diffĂ©rentes. Chez les ruminants, qui sont herbivores, des microorganismes de l'intestin produisent une enzyme particuliĂšre, la cellulase, capable de cliver la cellulose de la paroi cellulaire des cellules vĂ©gĂ©tales[47].

MĂ©tabolisme

Représentation schématique de la glycolyse, qui convertit une molécule de glucose en deux molécules de pyruvate. Chaque modification chimique, soulignée par une ombre rouge, est réalisée par une enzyme spécifique, représentée par une flÚche grise : hexokinase, glucose-6-phosphate isomérase, phosphofructokinase-1, aldolase, triose-phosphate isomérase, glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogénase, phosphoglycérate kinase, phosphoglycérate mutase, énolase et pyruvate kinase. Ce sont ces enzymes déterminent cette voie métabolique.

Plusieurs enzymes peuvent travailler ensemble dans un ordre dĂ©fini pour former des voies mĂ©taboliques : dans une telle configuration, un produit d'une enzyme devient un substrat de l'enzyme suivante. Il est possible que plusieurs enzymes catalysent parallĂšlement la mĂȘme rĂ©action ; ceci permet des modes de rĂ©gulation plus complexes avec, par exemple, une faible constante d'activitĂ© pour une enzyme mais une seconde enzyme pouvant atteindre un niveau d'activitĂ© Ă©levĂ© lorsqu'elle est activĂ©e[48].

Les enzymes dĂ©terminent les Ă©tapes des voies mĂ©taboliques. En l'absence d'enzymes, le mĂ©tabolisme n'emprunterait pas les mĂȘmes chemins et ne pourrait pas ĂȘtre rĂ©gulĂ© afin d'ĂȘtre en cohĂ©rence avec les besoins de la cellule. La plupart des voies mĂ©taboliques principales du mĂ©tabolisme sont rĂ©gulĂ©es au niveau de quelques Ă©tapes clĂ©s, gĂ©nĂ©ralement au niveau d'enzymes qui requiĂšrent l'hydrolyse de l'ATP. Cette rĂ©action Ă©tant fortement exothermique (c'est-Ă -dire qu'elle s'accompagne d'une variation d'enthalpie libre Ă©levĂ©e), elle peut ĂȘtre couplĂ©e Ă  une rĂ©action endothermique (c'est-Ă -dire s'accompagnant d'une variation d'enthalpie libre nĂ©gative) afin de la rendre thermodynamiquement favorable.

ContrÎle de l'activité enzymatique

Il existe essentiellement cinq moyens de contrÎler l'activité des enzymes dans les cellules.

RĂ©gulation

Les enzymes peuvent ĂȘtre activĂ©es ou inhibĂ©es par d'autres molĂ©cules. Le ou les produits finaux d'une voie mĂ©tabolique sont souvent des inhibiteurs de l'une des premiĂšres enzymes de cette voie, gĂ©nĂ©ralement la premiĂšre enzyme qui catalyse une Ă©tape irrĂ©versible, ce qui rĂ©gule la quantitĂ© de produit final ; il s'agit d'un mĂ©canisme de rĂ©troaction, dans la mesure oĂč la quantitĂ© de produit final est rĂ©gulĂ©e par la propre concentration de ce produit. La rĂ©troaction permet d'ajuster efficacement le niveau de biosynthĂšse d'un ensemble de mĂ©tabolites intermĂ©diaires en fonction des besoins de la cellule, en Ă©vitant de produire un excĂšs de molĂ©cules qui serait perdu et rĂ©duirait l'efficacitĂ© globale du mĂ©tabolisme cellulaire.

Modification post-traductionnelle

La phosphorylation, la myristoylation et la glycosylation sont des exemples de modifications post-traductionnelles. Ainsi, la phosphorylation, induite par l'insuline, de nombreuses enzymes, dont la glycogÚne synthase, permet de contrÎler l'anabolisme et le catabolisme du glycogÚne et permet à la cellule de s'adapter aux variations de la glycémie[49].

Le clivage d'une chaĂźne polypeptidique est un autre exemple de modification post-traductionnelle. La chymotrypsine, une peptidase digestive, est produite dans le pancrĂ©as sous une forme inactive appelĂ©e chymotrypsinogĂšne et transportĂ©e sous cette forme jusque dans l'estomac, oĂč elle est activĂ©e. Ceci permet d'Ă©viter que la chymotrypsine active ne digĂšre d'autres tissus avant de parvenir dans l'estomac. Ce type de prĂ©curseur inactif d'une enzyme est un zymogĂšne.

Quantité

La production des enzymes peut ĂȘtre accrue ou rĂ©duite par la cellule en rĂ©ponse Ă  des modifications dans son environnement. Cette forme de rĂ©gulation de l'expression gĂ©nĂ©tique est appelĂ©e induction enzymatique. C'est par exemple le cas des bactĂ©ries qui deviennent rĂ©sistantes Ă  des antibiotiques, par exemple Ă  la pĂ©nicilline par induction d'enzymes appelĂ©es ÎČ-lactamases, lesquelles hydrolysent le noyau ÎČ-lactame[50] qui est prĂ©cisĂ©ment le pharmacophore de ce type d'antibiotiques. Les cytochrome P450 oxydases sont un autre exemple d'induction enzymatique. Ces enzymes jouent un rĂŽle important dans la mĂ©tabolisation de nombreux mĂ©dicaments, et leur induction ou leur inhibition peuvent conduire Ă  des interactions mĂ©dicamenteuses.

La quantitĂ© d'enzymes prĂ©sente dans une cellule peut Ă©galement ĂȘtre modulĂ©e par leur dĂ©gradation.

Distribution subcellulaire

La distribution intracellulaire des enzymes peut ĂȘtre compartimentĂ©e, diffĂ©rentes voies mĂ©taboliques se dĂ©roulant dans diffĂ©rents compartiments cellulaires. Ainsi, les acides gras sont produits par un ensemble d'enzymes distribuĂ©es dans le cytosol, le rĂ©ticulum endoplasmique et l'appareil de Golgi, et sont dĂ©gradĂ©s pour en libĂ©rer l'Ă©nergie chimique par ÎČ-oxydation sous l'effet d'un autre ensemble d'enzymes situĂ©es dans les mitochondries[51]. De plus, les diffĂ©rents compartiments d'une cellule connaissent des niveaux de protonation diffĂ©rents (par exemple, les lysosomes sont acides quand le cytoplasme est neutre) ou des niveaux d'oxydation diffĂ©rents (par exemple, le pĂ©riplasme est plus oxydant que le cytoplasme), ce qui module Ă©galement le niveau d'activitĂ© des enzymes qui s'y trouvent.

Spécialisation par organes

Chez les organismes multicellulaires, les cellules de diffĂ©rents organes ou de diffĂ©rents tissus prĂ©sentent diffĂ©rents modes d'expression gĂ©nĂ©tique et produisent par consĂ©quent diffĂ©rentes variantes, appelĂ©s isoenzymes, d'un mĂȘme ensemble d'enzymes, catalysant diffĂ©rentes rĂ©actions mĂ©taboliques. Ceci offre un mĂ©canisme de rĂ©gulation du mĂ©tabolisme global de l'organisme. Ainsi, l'hexokinase, premiĂšre enzyme de la glycolyse, possĂšde une forme spĂ©cialisĂ©e, la glucokinase, exprimĂ©e dans le foie et dans le pancrĂ©as, dont l'affinitĂ© pour le glucose est plus faible mais qui est plus sensible aux variations de concentration de glucose[52]. Ceci permet Ă  cette enzyme de rĂ©guler la production d'insuline en fonction des variations de la glycĂ©mie[53].

Pathologies

Dans la mesure oĂč un contrĂŽle trĂšs Ă©troit de l'activitĂ© enzymatique est essentiel pour l'homĂ©ostasie de l'organisme, tout dysfonctionnement (mutation, surproduction, sousproduction ou absence) d'une seule enzyme critique peut provoquer une maladie gĂ©nĂ©tique. Le dysfonctionnement d'un seul type d'enzyme parmi les milliers du corps humain peut ĂȘtre mortel : c'est par exemple le cas d'une dĂ©ficience en hexosaminidase, responsable de la maladie de Tay-Sachs[54].

La forme la plus courante de phénylcétonurie est un autre exemple de maladie résultant d'une déficience enzymatique. De nombreuses mutations n'affectant chaque fois qu'un seul résidu d'acide aminé de la phénylalanine hydroxylase, qui catalyse la premiÚre étape de la dégradation de la phénylalanine, conduit à l'accumulation de cet acide aminé et de produits apparentés. Certaines de ces mutations affectent le site actif, altérant directement la liaison des substrats et la catalyse, mais de nombreuses autres mutations touchent des résidus éloignés du site actif et réduisent l'activité enzymatique par altération du repliement de l'enzyme (structure tertiaire) ou affectant son oligomérisation (structure quaternaire)[55] - [56]. Ceci peut conduire au handicap mental si la maladie n'est pas prise en charge. L'administration orale d'enzymes peut traiter certaines déficiences enzymatiques fonctionnelles telles que l'insuffisance pancréatique exocrine (en)[57] et l'intolérance au lactose[58].

Des maladies peuvent rĂ©sulter d'autres types de dysfonctionnements enzymatiques lorsque ces derniers affectent les enzymes assurant la rĂ©paration de l'ADN, ce qui provoque des mutations dans les cellules germinales. De tels dĂ©fauts enzymatiques sont davantage susceptibles de provoquer des cancers parce que les cellules deviennent alors plus sensibles aux mutations affectant leur gĂ©nome. La lente accumulation de telles mutations peut alors conduire Ă  l'apparition de cancers. Un exemple de tels syndromes cancĂ©reux hĂ©rĂ©ditaires est le xeroderma pigmentosum, qui conduit Ă  l'apparition d'un cancer de la peau Ă  la suite d'une exposition mĂȘme minime Ă  la lumiĂšre ultraviolette[59].

Utilisations industrielles

Certaines enzymes sont utilisĂ©es dans l'industrie chimique et pour d'autres applications industrielles lorsque des catalyseurs trĂšs spĂ©cifiques sont nĂ©cessaires. Les enzymes naturelles sont cependant assez limitĂ©es du point de vue des rĂ©actions qu'elles sont capables de catalyser, car il s'agit de rĂ©actions spĂ©cifiques au mĂ©tabolisme des ĂȘtres vivants, et non de l'industrie chimique en gĂ©nĂ©ral ; les enzymes sont Ă©galement actives dans les conditions physico-chimiques physiologiques des organismes dont elles sont issus, conditions qui diffĂšrent souvent de celles mises en Ɠuvre dans le cadre de procĂ©dĂ©s industriels. Par consĂ©quent, le gĂ©nie protĂ©ique (en) est un domaine de recherche actif qui vise Ă  dĂ©velopper de nouvelles enzymes dotĂ©es de propriĂ©tĂ©s innovantes, que ce soit par conception rationnelle ou par Ă©volution in vitro[60] - [61]. Depuis le dĂ©but du siĂšcle, des enzymes ont ainsi pu ĂȘtre conçues de maniĂšre entiĂšrement artificielle afin de catalyser des rĂ©actions chimiques qui ne se produisent pas naturellement[62].

Le tableau ci-dessous résume quelques applications industrielles de certaines enzymes courantes.

Application industrielle Enzymes employées Utilisations
Industrie des biocarburants Cellulases DĂ©gradation de la cellulose en glucides simples qui peuvent ĂȘtre fermentĂ©s pour produire de l'Ă©thanol cellulosique[63].
Ligninases Prétraitement de la biomasse pour la production de biocarburants[63].
Lessive biologique Peptidases, amylases, lipases Élimine les protĂ©ines, l'amidon, les taches de graisse ou d'huile de la vaisselle ou du linge[64].
ÎČ-Mannosidases HomogĂ©nĂ©isation des prĂ©parations Ă  base de gomme de guar[64].
Brassage Amylase, glucanases, peptidases Clivage des polysaccharides et des polypeptides du malt[65]:150–9.
ÎČ-Glucanases AmĂ©lioration des propriĂ©tĂ©s de filtration du moĂ»t et de la biĂšre[65]:545.
Amylases et pullulanases Production de biÚres basse calories et ajustement des caractéristiques de fermentation[65]:575.
Acétolactate décarboxylase (ALDC) Amélioration de l'efficacité de la fermentation en réduisant la formation de diacétyle[66].
Cuisson des aliments Papaïne Utilisation comme attendrisseur pour favoriser la tendreté de la viande en cuisine[67].
Industrie laitiÚre Rennine Hydrolyse des protéines lors de la production de fromages[68].
Lipases Production des camemberts et des bleus tels que le roquefort[69].
Processus agroalimentaires Amylases Production de sucres Ă  partir d'amidon, par exemple pour produire du sirop de maĂŻs Ă  haute teneur en fructose[70].
Peptidases Réduction de la teneur en protéines de la farine, par exemple lors de la fabrication de biscuits[71].
Trypsine Production de nourriture hypoallergénique (en) pour bébés[71].
Cellulases, pectinases Amélioration de la clarté des jus de fruits[72].
Biologie moléculaire Nucléases, ADN ligase et ADN polymérases Utilisation d'enzymes de restriction et réaction en chaßne par polymérase afin de créer des ADN recombinants[73]:6.2.
Industrie papetiĂšre Xylanases, hĂ©micellulases et lignine peroxydases Élimination de la lignine du papier kraft[74].
HygiÚne Peptidases Nettoyage des protéines des lentilles de contact afin de prévenir les infections[75].
Traitement de l'amidon Amylases Conversion de l'amidon en glucose et divers sirops Ă  sucre inverti[76].

Histoire et nomenclature

DĂ©couverte de la diastase

Anselme Payen et Jean-François Persoz isolÚrent la diastase à partir d'une solution aqueuse de malt en 1833.

La premiĂšre enzyme, la diastase, a Ă©tĂ© isolĂ©e en 1833 par Anselme Payen et Jean-François Persoz[77]. AprĂšs avoir traitĂ© un extrait aqueux de malt Ă  l'Ă©thanol, ils prĂ©cipitĂšrent une substance sensible Ă  la chaleur et capable d'hydrolyser l'amidon, d'oĂč son nom de diastase forgĂ© Ă  partir du grec ancien áŒĄ ÎŽÎčÎŹÏƒÏ„Î±ÏƒÎčς dĂ©signant l'action de cliver. Il s'agissait en rĂ©alitĂ© d'une amylase.

Le biologiste et chimiste Émile Duclaux (1840-1904) prĂ©conisa Ă  la fin du XIXe siĂšcle de nommer les substances actives semblables Ă  la diastase Ă  l'aide du suffixe -ase en rĂ©fĂ©rence Ă  cette derniĂšre[78].

Notions de ferments et de zymases

Louis Pasteur introduisit l'idée qu'un « ferment » était responsable de la fermentation alcoolique de la levure.
Eduard Buchner, prix Nobel de chimie 1907, démontra que les « zymases » pouvaient agir en l'absence de toute cellule vivante.

Quelques dĂ©cennies plus tard, alors qu'il Ă©tudiait la fermentation alcoolique du sucre par une levure, Louis Pasteur conclut qu'un principe actif — qu'il appela ferment — contenu dans la levure Ă©tait responsable de cette fermentation. Il considĂ©rait que cette substance n'Ă©tait active qu'au sein d'une cellule vivante. Pasteur Ă©crivit[79] - [80] :

« la fermentation alcoolique est un acte en corrélation avec la vie et l'organisation des cellules de levure, et non avec la mort ou la putréfaction ; que ce n'est pas non plus un phénomÚne de contact, cas dans lequel la transformation du sucre s'accomplirait sans rien lui abandonner ni rien lui prendre. »

En 1877, le physiologiste allemand Wilhelm KĂŒhne (1837–1900) introduisit le terme enzyme en rĂ©fĂ©rence Ă  ce processus, du grec ancien áŒ”ÎœÎ¶Ï…ÎŒÎżÎœ forgĂ© Ă  partir du prĂ©fixe ጐΜ « dans » et du substantif áŒĄ ζύΌη « levain ». Le mot enzyme dĂ©signa par la suite les substances actives non vivantes telles que la pepsine, tandis que le mot ferment Ă©tait utilisĂ© en rĂ©fĂ©rence Ă  l'activitĂ© chimique produite par des ĂȘtres vivants.

En 1883, le biologiste et chimiste français Antoine Béchamp publia Les microzymas, ouvrage dans lequel il théorisait son concept de « microzymes (en) » comme constituants ultimes de toute matiÚre vivante ; il y employait à cette occasion le terme zymase.

Le chimiste allemand Eduard Buchner publia son premier article sur l'Ă©tude des extraits de levure en 1897. Au cours d'une sĂ©rie d'expĂ©riences Ă  l'universitĂ© Humboldt de Berlin, il dĂ©couvrit que le sucre pouvait ĂȘtre fermentĂ© par des extraits de levure mĂȘme en l'absence de toute cellule de levure dans le mĂ©lange, et reçut en 1907 le prix Nobel de chimie pour sa dĂ©couverte de la fermentation sans cellule vivante[81]. Il appela zymase l'enzyme responsable de la fermentation, reprenant la construction du nom des enzymes en se rĂ©fĂ©rant au processus qu'elles catalysent auquel est adjoint le suffixe -ase, suivant en cela les recommandations d'Émile Duclaux quelques annĂ©es plus tĂŽt.

Caractérisation biochimique

La nature biochimique des enzymes demeurait cependant encore inconnue au dĂ©but du XXe siĂšcle. De nombreux scientifiques avaient observĂ© que l'activitĂ© enzymatique Ă©tait associĂ©e aux protĂ©ines, tandis que d'autres (dont Richard WillstĂ€tter, prix Nobel de chimie 1915 pour ses travaux sur la chlorophylle) considĂ©raient que les protĂ©ines Ă©taient de simples vĂ©hicules de l'activitĂ© enzymatique, Ă©tant par elles-mĂȘmes incapables de catalyser des rĂ©actions chimiques[82] - [83]. En 1926, James B. Sumner montra que l'urĂ©ase Ă©tait une enzyme de nature purement protĂ©ique et la cristallisa ; il fit de mĂȘme en 1937 avec la catalase. John Howard Northrop et Wendell Meredith Stanley achevĂšrent d'Ă©tablir la nature protĂ©ique des enzymes en travaillant sur la pepsine (1930), la trypsine et la chymotrypsine. Ces trois chercheurs partagĂšrent le prix Nobel de chimie de 1946[84].

Le fait que des enzymes puissent ĂȘtre cristallisĂ©es permit d'Ă©tablir leur structure tridimensionnelle par cristallographie aux rayons X. Ceci fut rĂ©alisĂ© pour la premiĂšre fois avec le lysozyme, une enzyme prĂ©sente dans les larmes, la salive et le blanc d'Ɠuf qui digĂšre l'enveloppe de certaines bactĂ©ries : sa structure fut rĂ©solue par une Ă©quipe dirigĂ©e par David Chilton Phillips et publiĂ©e en 1965[85]. L'Ă©tablissement Ă  haute rĂ©solution de la structure du lysozyme marqua les dĂ©buts de la biologie structurale et de l'Ă©tude du fonctionnement des enzymes Ă  l'Ă©chelle atomique[86].

DĂ©nomination et classement

Le comité des nomenclatures de l'Union internationale de biochimie et de biologie moléculaire (NC-IUBMB) a développé la nomenclature EC (pour Enzyme Commission), fondée sur le type de réactions chimiques catalysées[87]. Cette nomenclature est constituée de quatre nombres séparés par des points, associés à une dénomination systématique unique ; par exemple, l'α-amylase a pour numéro EC 3.2.1.1 et pour dénomination systématique 4-α-D-glucane glucanohydrolase. La dénomination systématique est rarement employée : on lui préfÚre généralement des appellations d'usage, une enzyme pouvant avoir plusieurs appellations, certaines étant parfois ambiguës.

Les enzymes sont classées en six principaux groupes, en fonction du type de réaction qu'elles catalysent :

GroupeCodeType de réaction
OxydoréductasesEC 1Réaction d'oxydoréduction
TransférasesEC 2Transfert de groupes fonctionnels d'un substrat à un autre
HydrolasesEC 3Hydrolyses
LyasesEC 4Rupture de différentes liaisons chimiques par des moyens autres que l'hydrolyse ou l'oxydation
IsomérasesEC 5Isomérisations
Ligases ou synthétasesEC 6Formations de liaisons covalentes couplées à l'hydrolyse d'un nucléoside triphosphate (généralement l'ATP)

Un numĂ©ro EC fait rĂ©fĂ©rence Ă  une rĂ©action chimique donnĂ©e, mais pas Ă  une molĂ©cule donnĂ©e : un mĂȘme numĂ©ro EC peut ainsi correspondre Ă  plusieurs isoenzymes, c'est-Ă -dire Ă  plusieurs protĂ©ines catalysant la mĂȘme rĂ©action chimique mais ayant des sĂ©quences peptidiques diffĂ©rentes — c'est par exemple le cas de toutes les ADN polymĂ©rases, qui partagent toutes le numĂ©ro EC 2.7.7.7 — tandis qu'une mĂȘme enzyme peut avoir plusieurs numĂ©ros EC lorsque la protĂ©ine qui la constitue porte plusieurs sites actifs catalysant des rĂ©actions chimiques diffĂ©rentes — on parle par exemple d'enzyme bifonctionnelle lorsqu'une mĂȘme protĂ©ine catalyse deux rĂ©actions chimiques, comme l'uridine monophosphate synthĂ©tase (UMPS) qui porte une sous-unitĂ© orotate phosphoribosyltransfĂ©rase (EC 2.4.2.10) et une sous-unitĂ© orotidine-5'-phosphate dĂ©carboxylase (EC 4.1.1.23).

Le nom des enzymes fait le plus souvent référence à un ou plusieurs de ses substrats, parfois au type de réaction chimique catalysée, et trÚs souvent avec le suffixe -ase, parfois avec le suffixe -ine.
La lactase, l'alcool déshydrogénase, l'ADN polymérase, la triose-phosphate isomérase, la papaïne, la pepsine et la trypsine sont des exemples de noms d'enzymes.
La glucose oxydase est ainsi une enzyme catalysant l'oxydation du glucose, tandis que l'amidon synthase catalyse la biosynthĂšse de l'amidon. Plusieurs enzymes qui catalysent la mĂȘme rĂ©action chimique sont appelĂ©es isoenzymes.

Concernant les peptidases, il existe un classement complémentaire mis au point par le Centre Sanger, fondé sur le séquençage des protéines. Il regroupe par familles les enzymes faisant apparaitre des séquences acido-aminés similaires. La premiÚre lettre de la classification correspond au type de peptidase : A pour les protéases aspartiques, S pour les protéases à cystéine, etc.[88].

Le mot « enzyme » : masculin ou féminin ?

Les noms d'enzymes sont presque tous du genre fĂ©minin ; le lysozyme et les ribozymes font exception, bien que le suffixe -zyme provienne du grec ancien áŒĄ ζύΌη (« levain »), qui Ă©tait du genre fĂ©minin.

Le mot enzyme Ă©tait originellement (en 1897) lui-mĂȘme employĂ© au fĂ©minin, par exemple dans le Bulletin de la sociĂ©tĂ© chimique ou celui de l'AcadĂ©mie des sciences, etc.)[89]. Selon le Larousse, il est fĂ©minin ou, parfois masculin[90], ainsi que ses composĂ©s (par exemple coenzyme[91], de mĂȘme pour le trĂ©sor de la langue française, mais l'usage fait qu'il est de plus en plus utilisĂ© au masculin. Il l'aurait Ă©tĂ© par Ă©crit pour la premiĂšre fois en 1900 par un nĂ©erlandais Ă©crivant en français, puis par les chimistes français Bourquelot et Herissey, puis de plus en plus souvent entre 1925 et 1940. En 1957 alors que dĂ©jĂ  les articles scientifiques n'utilisent presque plus que le masculin, les acadĂ©miciens du ComitĂ© du langage scientifique se penchent sur le sujet, dĂ©cidant d'abord du fĂ©minin. Mais dans une pĂ©tition 257 signataires protestent contre ce choix, plaidant au contraire pour l'emploi du masculin[89]. La pĂ©tition a fait remettre en cause la dĂ©cision de l'AcadĂ©mie, qui en 1968 continuait encore Ă  dĂ©battre des arguments grammaticaux et de la tendance populaire Ă  utiliser le genre masculin. Selon l'archiviste et palĂ©ographe EugĂšne-Humbert Guitard (en 1968) « sous l'influence de l'anglais, des scientifiques de plus en plus nombreux font et feront d'enzyme un masculin »[89].

Terminologie

  • Enzyme de la transformation alimentaire : enzyme employĂ© pour contrĂŽler la texture, le goĂ»t, l’aspect ou la valeur nutritive des aliments. Les amylases dĂ©gradent les complexes polysaccharidiques en sucres plus simples ; et les protĂ©ases « attendrissent » les protĂ©ines de la viande. Un objectif important de la biotechnologie alimentaire est le dĂ©veloppement de nouvelles enzymes alimentaires amĂ©liorant la qualitĂ© de la transformation des aliments.
  • Enzyme de restriction ou endonuclĂ©ase de restriction : classe d’enzymes qui coupent l'ADN aprĂšs avoir reconnu une sĂ©quence spĂ©cifique. Les trois types d’endonuclĂ©ase de restriction sont :
    • enzyme rĂ©pressible : enzyme dont l’activitĂ© peut ĂȘtre rĂ©duite par la prĂ©sence d’une molĂ©cule rĂ©gulatrice ;
    • enzyme limitante : enzyme dont l’activitĂ© contrĂŽle le rendement du produit final d’une voie mĂ©tabolique multi-enzymatique
 ;
    • enzyme constitutive : enzyme dont la concentration dans la cellule est constante et n'est pas influencĂ©e par une concentration en substrat.

Notes et références

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (en) BRENDA : base de donnĂ©es sur les enzymes
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