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Archaea

Les archĂ©es (/aʁ.ke/) ou Archaea (du grec ancien áŒ€ÏÏ‡Î±áż–ÎżÏ‚ / arkhaĂźos, « originel, primitif »), anciennement appelĂ©s archĂ©obactĂ©ries, sont des microorganismes unicellulaires procaryotes, c'est-Ă -dire des ĂȘtres vivants constituĂ©s d'une cellule unique qui ne comprend ni noyau ni organites, Ă  l'instar des bactĂ©ries. D'apparence souvent semblable Ă  ces derniĂšres, les archĂ©es ont longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme des bactĂ©ries extrĂȘmophiles particuliĂšres, jusqu'Ă  ce que les recherches phylogĂ©nĂ©tiques sur les procaryotes, commencĂ©es en 1965[2], aboutissent, avec les travaux de Carl Woese et George E. Fox[3], Ă  la publication en 1977 d'un arbre phylogĂ©nĂ©tique fondĂ© sur les sĂ©quences des gĂšnes d'ARN ribosomique des organismes Ă©tudiĂ©s, arbre dans lequel les procaryotes Ă©taient scindĂ©s en deux domaines distincts, celui des bactĂ©ries et celui des archĂ©es[4] - [5]. On sait aujourd'hui que l'arbre des eucaryotes prend naissance parmi des archĂ©es d'AsgĂ„rd. Ainsi les archĂ©es forment un clade avec les Eukaryota mais constituent un groupe paraphylĂ©tique situĂ© Ă  la base de ces derniers[6].

Les archĂ©es ont d’abord Ă©tĂ© dĂ©couverts dans les environnements extrĂȘmes, comme les sources chaudes volcaniques.

Du point de vue de leur gĂ©nĂ©tique, leur biochimie et leur biologie molĂ©culaire, les archĂ©es sont des organismes aussi diffĂ©rents des bactĂ©ries que des eucaryotes. Les enzymes rĂ©alisant la rĂ©plication de l'ADN, la transcription de l'ADN en ARN ainsi que la traduction de l'ARN messager en protĂ©ines chez les archĂ©es sont apparentĂ©es Ă  celles des eucaryotes et non Ă  celles des bactĂ©ries, de mĂȘme que la prĂ©sence d'histones dans le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique des archĂ©es rapproche ces derniĂšres des eucaryotes et les distingue des bactĂ©ries. Par ailleurs, les gĂšnes des archĂ©es possĂšdent des introns et leur ARN messager subit des modifications post-transcriptionnelles, ce qui est le cas Ă©galement chez les eucaryotes mais pas chez les bactĂ©ries. D'autre part, certaines archĂ©es possĂšdent des voies mĂ©taboliques qui n'existent ni chez les bactĂ©ries ni chez les eucaryotes, comme la mĂ©thanogenĂšse chez les archĂ©es mĂ©thanogĂšnes, tandis que les archĂ©es dans leur ensemble sont dĂ©pourvues d'acide gras synthase, contrairement Ă  la fois aux bactĂ©ries et aux eucaryotes : elles font un usage trĂšs limitĂ© des acides gras, et leur membrane plasmique est constituĂ©e essentiellement d'Ă©therlipides, Ă  la diffĂ©rence des bactĂ©ries et des eucaryotes. Un autre trait propre aux archĂ©es est la prĂ©sence chez certaines d'entre elles d'une paroi cellulaire constituĂ©e de pseudopeptidoglycane, ou pseudomurĂ©ine.

Les archĂ©es ont longtemps Ă©tĂ© vues comme des organismes essentiellement extrĂȘmophiles prĂ©sents notamment dans les sources hydrothermales ocĂ©aniques, les sources chaudes volcaniques ou encore les lacs salĂ©s, mais on en a dĂ©couvert depuis dans toute une variĂ©tĂ© de biotopes qui ne sont pas nĂ©cessairement extrĂȘmes, tels que le sol, l'eau de mer, des marĂ©cages, la flore intestinale et orale[7] et mĂȘme le nombril humain[8]. Les archĂ©es seraient particuliĂšrement nombreuses dans les ocĂ©ans, et celles faisant partie du plancton constitueraient l'un des groupes d'organismes les plus abondants de la Terre. Les archĂ©es interviennent par ailleurs de façon non nĂ©gligeable dans le cycle du carbone et le cycle de l'azote. On ne connaĂźt pas vraiment d'exemple d'archĂ©e pathogĂšne ou parasite, mais elles sont souvent mutualistes ou commensales. Les archĂ©es mĂ©thanogĂšnes de l'intestin humain et des ruminants participent ainsi favorablement Ă  la digestion.

Descriptif

La taille et la forme des archĂ©es sont gĂ©nĂ©ralement semblables Ă  celles des bactĂ©ries, bien que certaines espĂšces d’archĂ©es prĂ©sentent une forme inhabituelle, comme Haloquadratum walsbyi dont la cellule est plate et carrĂ©e. En dĂ©pit de ces similitudes visuelles avec les bactĂ©ries, les archĂ©es s’en distinguent par certains caractĂšres biochimiques, comme la constitution de la membrane cellulaire. De plus, elles prĂ©sentent des gĂšnes et des voies mĂ©taboliques semblables Ă  ceux rencontrĂ©s chez les eucaryotes, notamment les enzymes impliquĂ©es dans le mĂ©canisme de rĂ©plication de l'ADN, la transcription et la traduction. Les archĂ©es utilisent une plus grande variĂ©tĂ© de sources d’énergie que les eucaryotes : composĂ© organique comme les sucres, l’ammoniac, les ions mĂ©talliques et mĂȘme l’hydrogĂšne gazeux comme nutriments. Les Halobacteria utilisent la lumiĂšre solaire comme source d’énergie, et certaines espĂšces d’archĂ©es peuvent fixer le carbone. Cependant, il n’y a pas d’espĂšces d’archĂ©es connues capables de rĂ©aliser ces deux phĂ©nomĂšnes, comme le font les plantes chez les eucaryotes et les cyanobactĂ©ries. Les archĂ©es se reproduisent de maniĂšre asexuĂ©e et se divisent par fission binaire, fragmentation ou bourgeonnement. Par opposition aux bactĂ©ries et aux eucaryotes, aucune espĂšce d’archĂ©e identifiĂ©e Ă  ce jour n’est capable de former des spores.

Les archĂ©es sont extrĂȘmement diversifiĂ©es. Certaines sont connues pour leur capacitĂ© Ă  vivre dans des conditions extrĂȘmes et occupent des niches Ă©cologiques qu'elles sont souvent seules Ă  occuper (pH proche de 0, tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  100 °C, salinitĂ© Ă©levĂ©e par exemple), mais il existe beaucoup d’archĂ©es vivant dans des biotopes plus courants et trĂšs variĂ©s comme le sol, les lacs, la mer ou l’intestin des animaux. Ces procaryotes sont maintenant ainsi reconnus comme une part majeure du vivant sur Terre, ils peuvent jouer un rĂŽle dans le cycle du carbone et le cycle de l'azote. Il n’y a pas d’exemple clairement reconnu d’archĂ©es pathogĂšnes ou parasites, mais il existe des espĂšces mutualistes ou commensales. Par exemple, les archĂ©es mĂ©thanogĂšnes du tractus intestinal de l’homme et des ruminants participent Ă  la digestion des aliments. Les archĂ©es ont Ă©galement une importance en technologie, avec par exemple l’utilisation des mĂ©thanogĂšnes pour produire des biogaz ou leur participation au traitement des eaux usĂ©es. Par ailleurs, les enzymes des archĂ©es extrĂȘmophiles, rĂ©sistantes aux tempĂ©ratures Ă©levĂ©es et aux solvants organiques, sont exploitĂ©es en biotechnologie[9].

Classification

Nouveau domaine

Au dĂ©but du XXe siĂšcle, les procaryotes Ă©taient considĂ©rĂ©s comme un seul groupe d'organismes et classĂ©s en fonction de leur biochimie, de leur morphologie et du mĂ©tabolisme. Par exemple, les microbiologistes essayaient de classer les micro-organismes sur la base des structures de leurs parois cellulaires, leurs formes, et les substances qu'ils consomment. Cependant, une nouvelle approche a Ă©tĂ© proposĂ©e en 1965 qui permet d’étudier les liens de parentĂ© entre les procaryotes en utilisant les sĂ©quences des gĂšnes de ces organismes. Cette approche, connue sous le nom de la phylogĂ©nĂ©tique, est la mĂ©thode utilisĂ©e aujourd'hui.

Les archĂ©es ont d'abord Ă©tĂ© classĂ©es comme un groupe distinct des procaryotes en 1977 par Carl Woese (professeur Ă  l'universitĂ© de l'Illinois Ă  Urbana aux États-Unis) et George E. Fox dans les arbres phylogĂ©nĂ©tiques fondĂ©s sur les sĂ©quences de l’ARN ribosomique 16S (ARNr) des gĂšnes[3]. Ces deux groupes ont Ă©tĂ© initialement nommĂ©s les eubactĂ©ries et archaeobactĂ©ries et traitĂ©s comme sous-rĂšgne ou rĂšgne. Woese fait valoir que ce groupe de procaryotes est fondamentalement diffĂ©rent des bactĂ©ries. Pour souligner cette diffĂ©rence, et pour insister sur le fait qu’ils composent, avec les eucaryotes, trois domaines bien distincts du vivant, ces deux domaines ont plus tard Ă©tĂ© renommĂ©s Archaea et Bacteria[10]. Le mot archĂ©es vient du grec ancien áŒ€ÏÏ‡Î±áż–Î±, qui signifie « choses anciennes ». Pour leur part, d'autres comme Thomas Cavalier-Smith considĂ©raient que les archĂ©es, alors appelĂ©es Archaebacteria, ne sont qu'un embranchement (phylum) des Unibacteria dans le rĂšgne des bactĂ©ries[11].

Dans un premier temps, seules les bactĂ©ries mĂ©thanogĂšnes, isolĂ©es initialement par Carl Woese, ont Ă©tĂ© placĂ©es dans ce nouveau domaine et les archĂ©es ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme des extrĂȘmophiles qui n'existent que dans les habitats tels que les sources chaudes et les lacs salĂ©s : Woese dĂ©couvre en 1979 les hyperhalophiles (genre Halobacterium) puis les thermoacidophiles (Thermoplasma acidophilum, Sulfolobus acidocaldarius), Karl Stetter isole en 1981 une archĂ©e anaĂ©robie hyperthermophile, Pyrococcus furiosus. À la fin du XXe siĂšcle, les microbiologistes se sont rendu compte que les archĂ©es sont en fait un grand groupe diversifiĂ© d'organismes qui sont trĂšs rĂ©pandus dans la nature et qui sont communs dans une diversitĂ© d’habitats, tels que les sols et les ocĂ©ans[12]. Cette nouvelle apprĂ©ciation de l’importance et de l'ubiquitĂ© des archĂ©es a Ă©tĂ© rendu possible grĂące Ă  la rĂ©action en chaĂźne par polymĂ©rase pour dĂ©tecter les procaryotes dans des Ă©chantillons d'eau ou de sol Ă  partir de leurs acides nuclĂ©iques. Cela permet la dĂ©tection et l'identification d'organismes qui ne peuvent pas ĂȘtre cultivĂ©s en laboratoire, ou dont la culture est difficile[13] - [14].

Classification actuelle

Ces organismes ont longtemps été regroupés sous le terme générique de « procaryotes » avec les bactéries par opposition aux eucaryotes. Pour les différencier, les microbiologistes avaient élaboré un systÚme de comparaison et de classification fondé sur de petites différences visibles au microscope, ainsi que sur des différences physiologiques (capacité à se développer sur un certain milieu par exemple).

DĂšs qu'il a Ă©tĂ© question d'Ă©lucider les relations gĂ©nĂ©alogiques entre les diffĂ©rents procaryotes, les biologistes ont dĂ» se rendre Ă  l'Ă©vidence : les diffĂ©rences nutritionnelles et phĂ©notypiques ne permettraient pas de classer correctement les diffĂ©rents organismes. Au cours des annĂ©es 1970, les biologistes ont pris conscience de l'existence irremplaçable d'information, au cƓur mĂȘme des cellules des ĂȘtres vivants, permettant de dĂ©terminer la phylogĂ©nie, l'ADN. Le gĂšne identifiĂ© dans une cellule est le variant d'un gĂšne qui a existĂ© il y a de trĂšs nombreuses annĂ©es. La comparaison gĂšne Ă  gĂšne entre deux organismes permet donc de mesurer le temps Ă©coulĂ© depuis la divergence Ă  partir de l'ancĂȘtre commun.

Carl Woese s'est rendu compte que l'ARN ribosomique (ou ARNr, une des molécules contenues dans la cellule) des organismes qu'il étudiait permettait de mettre en évidence l'existence de deux groupes clairement séparés : les bactéries et les archéobactéries. Plus précisément, les ARNr des archées sont en fait aussi différents des ARNr des bactéries que de ceux des eucaryotes. Woese en a conclu qu'il ne fallait plus uniquement séparer en deux grands groupes le monde du vivant, en fonction de la présence ou de l'absence d'un noyau, mais plutÎt en trois domaines primitifs : les bactéries, les archées et les eucaryotes.

De nombreuses Ă©tudes confirment le caractĂšre monophylĂ©tique de l'ensemble constituĂ© des archĂ©es et des eucaryotes (mais pas des archĂ©es seules). Ces microorganismes ressemblent par leur forme aux bactĂ©ries, mais d'un point de vue molĂ©culaire, si certains de leurs traits les rapprochent des bactĂ©ries, d'autres les rapprochent plutĂŽt des eucaryotes. Il n'est donc pas possible de prĂ©senter les archĂ©es comme des ancĂȘtres des bactĂ©ries.

Le classement des archées, et des procaryotes en général, est à la fois en évolution rapide et un domaine litigieux. Sur la base de critÚres uniquement métaboliques, les archées ont été divisées en quatre grands groupes selon qu'elles sont méthanogÚnes, halophiles, thermophiles ou sulfo-dépendantes.

Les systĂšmes de classifications actuels visent Ă  organiser les archĂ©es en groupes d'organismes qui partagent des caractĂ©ristiques structurelles et des ancĂȘtres communs[15]. Ces classifications s'appuient fortement sur l'usage de la sĂ©quence des gĂšnes de l'ARN ribosomique pour rĂ©vĂ©ler les relations entre les organismes (phylogĂ©nĂ©tique molĂ©culaire)[16]. La plupart des archĂ©es cultivables sont membres de deux principaux embranchements : Euryarchaeota et Crenarchaeota. D'autres groupes ont Ă©tĂ© provisoirement crĂ©Ă©s. Par exemple, les espĂšces propres Nanoarchaeum equitans, qui ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes en 2003, ont Ă©tĂ© classĂ©es dans un nouveau phylum : Nanoarchaeota[17]. Un nouveau phylum, Korarchaeota, a Ă©galement Ă©tĂ© proposĂ© ; il contient un petit groupe d'espĂšces thermophiles inhabituelles qui partagent les caractĂ©ristiques des deux principaux embranchements, mais qui sont plus Ă©troitement liĂ©es aux Crenarchaeota[18] - [19]. RĂ©cemment mises en Ă©vidence, d'autres espĂšces d'archĂ©es, tels que les archaeal Richmond Mine acidophilic nanoorganisms (ARMAN), qui ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes en 2006, sont liĂ©es seulement de loin aux autres groupes antĂ©rieurement connus[20]. Le superphylum TACK a Ă©tĂ© proposĂ© en 2011, pour regrouper les Thaumarchaeota, Aigarchaeota, Crenarchaeota et Korarchaeota [21].

L'archée Loki, identifiée en 2015 par son génome qualifié de Candidatus en nomenclature bactérienne, appartiendrait, du point de vue phylogénétique, à l'embranchement le plus proche des eucaryotes[22] - [23]. De nouvelles lignées d'archées, apparentées à Loki, ont été identifiées dans les sédiments aquatiques par analyse métagénomique. Les archées Odin, Thor et Heimdall, formeraient, avec Loki, le super-embranchement Candidatus "Asgard", proposé en 2017 d'aprÚs le nom du royaume des dieux de la mythologie nordique[24]. Une autre étude du NCBI[25] indique que les archées d'AsgÄrd et les Eukaryotes formeraient un clade monophylétique nommé Eukaryomorpha.

Liste des embranchements

Selon LPSN[26]

et proposés[27]

D'aprĂšs Tom A. Williams et al., 2017[28] et Castelle & Banfield, 2018[29] (DPANN) :

Origine et Ă©volution

Arbre phylogénétique montrant la relation entre les archées et les autres formes de vie. Les eucaryotes sont de couleur rouge, les archées de couleur verte et les bactéries en bleu. Adapté de Ciccarelli et al.[31]

Bien que les fossiles connus de cellules procaryotes aient Ă©tĂ© datĂ©s de prĂšs de 3,5 milliards d'annĂ©es, la plupart des procaryotes n'ont pas de morphologies distinctives et les formes des fossiles ne peuvent pas ĂȘtre utilisĂ©es pour les identifier comme Ă©tant des archĂ©es[32]. Par contre, les fossiles chimiques, sous la forme des lipides caractĂ©ristiques des archĂ©es, donnent plus d'informations, car ces composĂ©s n’existent pas dans d'autres groupes d'organismes[33]. Certaines publications ont suggĂ©rĂ© que des lipides fossiles provenant de procaryotes ou d’eucaryotes Ă©taient prĂ©sents dans les schistes datant de 2,7 milliards d'annĂ©es[34]. Depuis, ces donnĂ©es ont toutefois Ă©tĂ© sujettes Ă  question[35]. Ces lipides ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s dans des roches datant du PrĂ©cambrien. Les plus anciennes traces connues de ces lipides isoprĂ©niques proviennent des roches de la formation d'Isua Ă  l'ouest du Groenland, qui comprennent des sĂ©diments formĂ©s il y a 3,8 milliards d'annĂ©es et qui sont les plus anciens sur Terre[36].

Une fossilisation expĂ©rimentale est partie du principe que les premiers fossiles (> Ga) se sont formĂ©s par silicification, c'est-Ă -dire via la prĂ©cipitation de silice sur des structures cellulaires)[37]. On a fossilisĂ© en laboratoire des souches diffĂ©rentes d'ArchĂ©es (Methanocaldococcus jannaschii (en) et Pyrococcus abyssi) et de BactĂ©ries (Chloroflexus aurantiacus (en) et Geobacillus (en) sp.) jugĂ©es proches des micro-organismes (thermophiles, anaĂ©robies et autotrophes) qui ont colonisĂ© la Terre primitive (et proches d'organismes qui auraient Ă©ventuellement pu avoir vĂ©cu sur la PlanĂšte Mars)[37]. Leur observation en microscopie Ă©lectronique (MEB, MET, Cryo-MEB) a donnĂ© des indications morphologiques utiles pour le repĂ©rage de vrais fossiles anciens (Ă  ne pas confondre avec des structures prĂ©biotiques de type sphĂšres submicromĂ©triques, tubules et Ă©lĂ©ments filamenteux ou d'apparence fibreuses possiblement issus d'une simple chimie organique[38]) ; de mĂȘme pour des analyses chimiques (GC, GC-MS, HPLC) ont apportĂ© des donnĂ©es sur la dĂ©gradation/prĂ©servation de la matiĂšre organique durant ce processus de fossilisation par silicification[37]. Ce travail a confirmĂ© que certains micro-organismes qui ne se silicifient pas : ainsi l'archĂ©e M. jannaschii s'est rapidement lysĂ©e alors que P. abyssi, Geobacillus sp. et C. aurantiacus se silicifiaient mais avec une intensitĂ© propre Ă  chaque espĂšce. Certains de ces micro-organismes lors de la silicification tentent d'y survivre en produisant des EPS (Exopolysaccharides) ou via un mĂ©canisme de rĂ©pulsion de la silice[37]. Les fossiles dĂ©jĂ  dĂ©couverts ne sont donc pas nĂ©cessairement reprĂ©sentatifs des espĂšces rĂ©ellement prĂ©sentes Ă  l'Ă©poque (ni de leur nombre ou dominance)[37].

Arbre phylogénétique basé sur l'analyse comparative des gÚnes ARNr montrant la séparation des bactéries, des archées, et des eucaryotes. Adapté de Woese et al.[10]

Woese propose que les bactĂ©ries, les archĂ©es et les eucaryotes reprĂ©sentent trois lignĂ©es sĂ©parĂ©es qui aurait divergĂ© Ă  partir d’une colonie d'organismes ancestrale[39] - [40]. D’autres biologistes, comme Gupta ou Cavalier-Smith, cependant, ont proposĂ© que les archĂ©es et les eucaryotes proviennent d'un groupe de bactĂ©ries[41] - [42]. Il est possible que le dernier ancĂȘtre commun des bactĂ©ries et des archĂ©es soit un organisme thermophile, ce qui soulĂšve la possibilitĂ© que la vie soit apparue dans des conditions de tempĂ©ratures Ă©levĂ©es[43]. Cette hypothĂšse n’est toutefois pas approuvĂ©e par l’ensemble de la communautĂ© scientifique[44] - [45]. Par ailleurs, le fait que les archĂ©es sont plus proches des eucaryotes que des bactĂ©ries, conduit Ă  penser le terme procaryote n'a pas de pertinence phylogĂ©nĂ©tique et devrait ĂȘtre rejetĂ©[46].

La relation entre les archĂ©es et les eucaryotes reste un sujet d'importance[47]. En plus des similitudes dans la structure cellulaire et les mĂ©canismes biochimiques qui sont discutĂ©es ci-aprĂšs, de nombreux arbres phylogĂ©nĂ©tiques groupent les archĂ©es et les eucaryotes ensemble. Toutefois, la dĂ©couverte de gĂšnes provenant d’archĂ©es dans le gĂ©nome de certaines bactĂ©ries, telles que Thermotoga maritima, complique l'analyse des relations entre organismes, Ă©tant donnĂ© l’importance des transferts horizontaux de gĂšnes[48].

Une thĂ©orie totalement diffĂ©rente, non basĂ©e sur les axiomes courants d'ancĂȘtre commun d'une lignĂ©e et de diffĂ©renciation arborescente, est la thĂ©orie endosymbiotique[49]. Selon celle-ci, les eucaryotes se sont dĂ©veloppĂ©s Ă  partir d’une fusion entre des bactĂ©ries et des archĂ©es, fusion elle-mĂȘme dĂ©coulant de l'Ă©volution d'une relation symbiotique. Cette thĂ©orie est aujourd'hui largement acceptĂ©e en raison de la variĂ©tĂ© de faits connus qui la soutiennent. Au sein des archĂ©es, le groupe le plus proche des eucaryotes est le superphylum des archĂ©es d'AsgĂ„rd (Asgardarchaeota)[50]. Leur gĂ©nome code une sĂ©rie de protĂ©ines identiques ou similaires Ă  des protĂ©ines qu'on pensait spĂ©cifiques des eucaryotes, et notamment l'actine qui forme le cytosquelette[51]. Les mitochondries proviendraient quant Ă  elles de l'endosymbiose d'une rhodobactĂ©rie (une alpha-protĂ©obactĂ©rie)[52].

Génome et génétique

Les archĂ©es ont gĂ©nĂ©ralement un seul chromosome circulaire. Le plus grand gĂ©nome archĂ©en sĂ©quencĂ© Ă  ce jour est celui de Methanosarcina acetivorans[53] avec 5 751 492 paires de bases alors que le gĂ©nome de Nanoarchaeum equitans, le plus petit sĂ©quencĂ© Ă  ce jour fait un dixiĂšme de cette taille avec seulement 490 885 paires de base. Il est estimĂ© que le gĂ©nome de Nanoarchaeum equitans comporte 537 gĂšnes codant des protĂ©ines[54]. Les Ă©lĂ©ments extrachromosomiques, appelĂ©s plasmides sont Ă©galement prĂ©sents chez les archĂ©es. Ces plasmides peuvent ĂȘtre transfĂ©rĂ©s entre les cellules par contact physique, dans un processus qui pourrait ĂȘtre similaire Ă  la conjugaison bactĂ©rienne[55] - [56].

Reproduction

La reproduction des archĂ©es a lieu de maniĂšre asexuĂ©e par division binaire, par fission multiple ou par fragmentation. La mĂ©iose ne se produit pas, tous les descendants ont le mĂȘme matĂ©riel gĂ©nĂ©tique. AprĂšs la rĂ©plication de l’ADN, les chromosomes sont sĂ©parĂ©s et la cellule se divise[57]. Les dĂ©tails du cycle cellulaire des archĂ©es ont fait l'objet de quelques Ă©tudes dans le genre Sulfolobus. Ce cycle a des caractĂšres qui sont similaires Ă  la fois des systĂšmes eucaryotes et bactĂ©riens. Selon les espĂšces d’archĂ©es, les chromosomes sont rĂ©pliquĂ©s Ă  partir de un ou plusieurs points de dĂ©part (origines de rĂ©plication) Ă  l'aide d'ADN polymĂ©rases qui ressemblent aux enzymes Ă©quivalentes des eucaryotes[58]. Toutefois, les protĂ©ines de la division cellulaire, tels que la protĂ©ine FtsZ (Filamenting temperature-sensitive mutant Z), qui forme un anneau contractant autour de la cellule, et les composants de la cloison naissante dans le cƓur de la cellule, sont similaires Ă  leurs Ă©quivalents bactĂ©riens[57].

S’il existe des spores chez les bactĂ©ries et les eucaryotes, elles n’ont jamais Ă©tĂ© mises en Ă©vidence dans toutes les archĂ©es connues. Certaines espĂšces de Haloarchaea peuvent subir des modifications phĂ©notypiques et croĂźtre avec diffĂ©rents types de cellules, incluant des parois Ă©paisses. Ces structures qui sont rĂ©sistantes aux chocs osmotiques (en) permettent aux archĂ©es de survivre dans l'eau Ă  de faibles concentrations en sel, mais ce ne sont pas des structures de reproduction et elles ne peuvent aider Ă  la dispersion dans de nouveaux habitats[59].

Diversité des archées, habitat

Caractéristiques cellulaires

Archées vivant dans les geysers de Yellowstone.

Les archĂ©es sont trĂšs diverses, aussi bien d'un point de vue morphologique que physiologique. Ce sont des ĂȘtres unicellulaires avec une taille variant entre 0,1 et 15 Â”m, mais certains se dĂ©veloppent pour former des filaments ou des agrĂ©gats (filaments jusqu'Ă  200 Â”m). Elles peuvent ĂȘtre sphĂ©riques (coques), spirales, en forme de bĂątonnet (bacilles), rectangulaires


Elles font preuve d'une grande diversité de modes de reproduction, par fission binaire, bourgeonnement ou fragmentation.

MĂ©tabolisme

D'un point de vue nutritionnel, elles se répartissent en de trÚs nombreux groupes, depuis les chimiolithoautotrophes (tirant leur énergie de gradients chimiques d'origine non biologique) aux organotrophes.

D'un point de vue physiologique, elles peuvent ĂȘtre aĂ©robies, anaĂ©robies facultatives ou strictement anaĂ©robies.

Habitat

Les archĂ©es existent dans une large diversitĂ© d'habitats et sont une composante importante des Ă©cosystĂšmes de la planĂšte[12]. Elles peuvent contribuer jusqu'Ă  20 % des cellules microbiennes dans les ocĂ©ans[60]. De nombreuses archĂ©es sont extrĂȘmophiles, et les milieux extrĂȘmes Ă©taient initialement considĂ©rĂ©s comme leur niche Ă©cologique[61]. En effet, certaines archĂ©es vivent Ă  des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es, souvent supĂ©rieures Ă  100 °C, que l'on rencontre dans les geysers, les fumeurs noirs et des puits de pĂ©trole. D'autres se trouvent dans des habitats trĂšs froids et d'autres en milieu trĂšs salĂ©, acide ou dans l'eau alcaline. Toutefois, d'autres espĂšces d’archĂ©es sont mĂ©sophiles et poussent dans des conditions beaucoup plus douces, dans les marais, les eaux usĂ©es, les ocĂ©ans et les sols[12].

Les archĂ©es extrĂȘmophiles sont membres des quatre principaux groupes physiologiques. Ce sont les halophiles, thermophiles, alcalophiles et acidophiles[62]. Ces groupes n’ont pas de lien avec leur embranchement dans la classification phylogĂ©nĂ©tique. NĂ©anmoins, ils sont un point de dĂ©part utile pour la classification.

Les halophiles, par exemple le genre Halobacterium, vivent dans des environnements salins, tels que les lacs salĂ©s (Grand Lac SalĂ© de l’Utah), le littoral marin, les marais salants, la mer Morte, avec des concentrations en sel jusqu'Ă  25 %. Les membres de l'ordre des Halobacteriales (Haloferax, Halobacterium, Halococcus, Halorubrum, Natrinema, Natronococcus
) sont des exemples d’archĂ©es halophiles. Elles ont souvent une pigmentation rouge Ă  jaune Ă  cause des carotĂ©noĂŻdes et sont responsables de la coloration de certains lacs (Lac Magadi au Kenya par exemple). Les thermophiles se dĂ©veloppent mieux Ă  des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă  45 °C, dans des lieux tels que les sources d'eau chaude ; les archĂ©es hyperthermophiles sont dĂ©finies comme celles qui se dĂ©veloppent au mieux Ă  une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  80 °C[63]. Pyrococcus, Methanopyrus, Thermococcus, Sulfolobus, Pyrodictium sont des exemples d’archĂ©es hyperthermophiles. Pyrobaculum provient de rĂ©servoirs profonds de pĂ©trole chaud. Pyrolobus fumarii est capable de se multiplier jusqu'Ă  113 °C. Une Ă©tude rĂ©cente a montrĂ© que la souche 116 de Methanopyrus kandleri pousse Ă  122 °C, ce qui est la tempĂ©rature la plus Ă©levĂ©e enregistrĂ©e Ă  laquelle un organisme est encore capable de se dĂ©velopper[64]. D’autres archĂ©es peuvent croĂźtre dans des conditions trĂšs acides ou alcalines[62]. Par exemple, l'une des archĂ©es acidophiles les plus extrĂȘmes est Picrophilus torridus, qui croĂźt Ă  un pH de 0, ce qui Ă©quivaut Ă  1,2 mole d'acide sulfurique[65].

Des Ă©tudes plus rĂ©centes ont montrĂ© que les archĂ©es existent non seulement dans les environnements mĂ©sophile et thermophile, mais Ă©galement Ă  basse tempĂ©rature, parfois en grand nombre. Ainsi, les archĂ©es sont communes dans les environnements ocĂ©aniques froids tels que les mers polaires[66]. Les archĂ©es sont en fait prĂ©sentes en grand nombre dans tous les ocĂ©ans du monde dans la communautĂ© planctonique (dans le cadre du picoplancton)[67]. Bien que ces archĂ©es puissent reprĂ©senter jusqu'Ă  40 % de la biomasse microbienne, presque aucune de ces espĂšces n’a Ă©tĂ© isolĂ©e et Ă©tudiĂ©e en culture pure[68]. Par consĂ©quent, notre comprĂ©hension du rĂŽle des archĂ©es dans l'Ă©cologie des ocĂ©ans est rudimentaire, de sorte que leur influence sur les cycles biogĂ©ochimiques mondiaux reste largement inexplorĂ©e[69]. Certaines Crenarchaeota marines sont capables de nitrification, suggĂ©rant que ces organismes jouent un rĂŽle important dans le cycle de l'azote ocĂ©anique[70], bien qu’elles puissent Ă©galement utiliser d'autres sources Ă©nergĂ©tiques[71]. Un grand nombre d’archĂ©es sont Ă©galement prĂ©sentes dans les sĂ©diments qui recouvrent le fond de la mer et constitueraient la majoritĂ© des cellules vivantes Ă  des profondeurs de plus d'un mĂštre dans ces sĂ©diments[72] - [73]. Les archĂ©es mĂ©thanogĂšnes (productrices de mĂ©thane) des marais sont responsables des gaz des marais (Poitevin par exemple). Beaucoup d’archĂ©es mĂ©thanogĂšnes sont prĂ©sentes dans le tube digestif des ruminants (Methanomicrobium, Methanosarcina), des termites ou des humains. Des Ă©tudes portant sur la faune nombrilienne (les micro-organismes vivant dans le nombril humain) ont dĂ©montrĂ© la prĂ©sence d'archĂ©es Ă  cet endroit[8].

Archées et santé humaine

Jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas de démonstration claire qu'il existe des archées pathogÚnes[74] - [75], bien que des relations aient été proposées entre la présence d'archées méthanogÚnes et de maladies parodontales[76].

Bien qu’un grand nombre d’archĂ©es ne soient aujourd’hui pas cultivables en laboratoire, de nombreuses espĂšces peuvent ĂȘtre cultivĂ©es en utilisant des milieux de culture adaptĂ©s et en reproduisant au mieux les conditions environnementales de leurs habitats naturels. Les effets des archĂ©es prĂ©sentes dans le nombril humain n'ont pas encore Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s[8].

Comparaison entre archées, eubactéries et eucaryotes

Les archĂ©es sont semblables aux bactĂ©ries par beaucoup d’aspects de leur structure cellulaire et de leur mĂ©tabolisme. Cependant, les mĂ©canismes et les protĂ©ines impliquĂ©s dans les processus de rĂ©plication, de transcription et de traduction prĂ©sentent des traits similaires Ă  ceux rencontrĂ©s chez les eucaryotes. Les particularitĂ©s des archĂ©es par rapport aux deux autres domaines du vivant (bactĂ©ries et eucaryotes) sont les suivantes :

  • la structure et la chimie des parois cellulaires, atypiques (absence de peptidoglycane, classique chez les bactĂ©ries) ;
  • la structure lipidique de leur membrane : les lipides des archĂ©es consistent en de longues chaĂźnes d'alcool isoprĂ©niques attachĂ©es au glycĂ©rol par des liaisons Ă©ther, alors que les autres organismes fabriquent les lipides de leurs membranes en assemblant deux chaĂźnes d'acides gras avec une molĂ©cule de glycĂ©rol par l'intermĂ©diaire d'une liaison ester[77] ;
  • les lipides de la membrane peuvent former des monocouches (formĂ© de tĂ©traĂ©thers de glycĂ©rol) ou des bicouches (constituĂ© d'ester de glycĂ©rols). Les lipides des eucaryotes et des eubactĂ©ries forment toujours des bicouches[77] ;
  • la prĂ©sence d'ARN polymĂ©rases inhabituelles, beaucoup plus complexes que les ARN-polymĂ©rases des bactĂ©ries, et Ă©tonnamment proches de celles des eucaryotes ;
  • un chromosome circulaire de type bactĂ©rien mais comportant un gĂ©nome mosaĂŻque bactĂ©ries/eucaryotes ;
  • les protĂ©ines intervenant dans les processus de rĂ©plication et de rĂ©paration de l'ADN ressemblent Ă  celles rencontrĂ©es chez les eucaryotes[78] ;
  • leur mĂ©tabolisme (mĂ©thanogĂšnes
).

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