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Lac salé

Un lac salé est une grande étendue d'eau salée entourée par des terres. Dans le monde, la plupart des lacs sont constitués d'eau douce, les lacs salés faisant exception.

Image satellite composite du lac Eyre utilisant les longueurs d'onde infra-rouges et bleue.
Les étendues salées de Bonneville Salt Flats à l'ouest du Grand Lac Salé. Ce dernier n'est qu'un vestige du lac Bonneville préhistorique.

DĂ©finition

Lac ou mer fermée

Selon différentes définitions, un lac (ou une mer fermée) est un grand volume d'eau libre superficielle, remplissant une dépression, entouré de terres de tous côtés et sans contact direct avec les océans[1].

La nature de l'eau, notamment la salinité, n'est pas un critère de différenciation entre un lac et une mer fermée.

De plus, en limnologie les critères de dimensions comme la superficie ou la profondeur n'entrent pas dans la dĂ©finition d'un lac. Certains auteurs ont dĂ©fini que pour ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme un lac, une Ă©tendue d'eau continentale devait possĂ©der « une rĂ©gion centrale dans laquelle la profondeur de l’eau est suffisante pour interdire la venue de la flore littorale »[2], que cette profondeur devait dĂ©passer 5 Ă  7 mètres[3], que l'Ă©tendue devait dĂ©passer une surface de 100 Ă  200 hectares ou un volume de 1 million de mètres cubes[4].

Ces différents critères permettent de différencier un lac d'une étendue d'eau plus petite comme une mare. Mais ils ne permettent pas de distinguer un lac salé d'une mer fermée.

D'ailleurs, la mer Caspienne, à la fois l'une des plus petites mers et le plus grand lac salé du monde, n'a pas le statut juridique des mers et est toujours considérée comme un lac[5].

Eau salée

Par dĂ©finition, une eau est dite saumâtre quand elle contient entre 0,5 et 10 grammes de sels par litre. Une salinitĂ© infĂ©rieure qualifie l'eau de « douce » tandis qu'une salinitĂ© supĂ©rieure la qualifie de « marine ». Dans de nombreux cas, la salinitĂ© des lacs salĂ©s est supĂ©rieure Ă  celle de l'eau de mer.

Caractéristique

Les lacs salés se forment lorsque l'eau arrivant dans le bassin d'un lac et contenant des sels minéraux, ne peut le quitter et atteindre la mer. Ainsi l'endoréisme est un terme d'hydrologie qui caractérise des régions où l'écoulement des eaux (superficielles ou non) n'atteint pas la mer et se perd dans les dépressions fermées. Toute pluie ou autre forme de précipitations qui tombe sur un bassin endoréique ne peut le quitter qu'en s'évaporant. Avec le temps, la concentration en sels minéraux augmente progressivement. Certains lacs salés (par ex. le lac Karoum ou le lac Assal) sont alimentés en eau de mer via des fractures au sein de la croûte terrestre[6].

Si la quantité d'eau quittant le lac en s'évaporant est supérieure à la quantité d'eau qui y arrive, le lac s'assèche pour disparaître ou laisser une étendue de sel, ou salar.

Un cas particulier est le lac Peigneur qui était anciennement d'eau douce, en est devenu salé à la suite d'un accident industriel.

La vie dans les lacs salés

Artemia salina, petit crustacé vivant dans les lacs salés, les lagunes et les marais salants.

La forte concentration en sels n'est pas propice à la vie. Ainsi la présence d'animaux et de végétaux est rare par rapport à ce que l'on retrouve dans les lacs d'eau douce.

Cependant, ils sont peuplés d'organismes halophiles ou halotolérants, c'est-à-dire ayant besoin ou tolérant de fortes concentrations en sel. Ces organismes sont des extrêmophiles appartenant aux domaines des archaea ou des bactéries.

Lacs salés notables

La salinité, et la densité, de la mer Morte est telle qu'elle permet de lire son journal en faisant la planche.

Les quatre plus grands lacs salés du monde sont dans l'ordre : la mer Caspienne, la mer d'Aral, le lac Balkhach et le Grand Lac Salé.

Le lac salĂ© le plus Ă©levĂ© du monde est le lac Namtso, l'un des plus cĂ©lèbres lacs sacrĂ©s du Tibet. Ce lac d'eau salĂ©e, situĂ© au nord de Lhassa Ă  4 718 m d'altitude, est un lieu isolĂ© oĂą se rendent de nombreux pèlerins. Il mesure 70 km de long et 30 de large.

Le lac salĂ© le plus bas du monde est la mer Morte, qui est Ă©galement le point le plus bas de la surface de la Terre avec 417 m sous le niveau de la mer. D'une surface approximative de 1 050 km2, sa salinitĂ© est d'approximativement 22 Ă  25 % (contre 4 Ă  6 % pour l'eau de mer). Son taux de sel est de 275 grammes par litre d'eau tandis qu'il est de 35 grammes par litre environ pour l'eau de mer.

Le lac le plus salé connu est le Gaet'ale avec une MDT (en) (matière dissoute totale) de 433 ± 9 g·kg-1[7].

Liste des principaux lacs salés

  • La mer Caspienne, une mer fermĂ©e de l'Asie, est l'une des plus petites mers du monde. En fait, suivant les scientifiques, elle a des caractĂ©ristiques Ă  la fois de mer et de lac. C'est nĂ©anmoins, avec une superficie de 371 000 km2, la plus grande des masses d'eau enclavĂ©es du monde.
  • La mer d'Aral est le nom d'une mer fermĂ©e d'Asie centrale, situĂ©e entre 43° et 46° de latitude nord et entre 58° et 62° de longitude est. Elle est partagĂ©e entre le Kazakhstan pour sa partie nord et l'OuzbĂ©kistan pour sa partie sud.
  • Le lac Balkhach est le plus grand lac du Kazakhstan et le deuxième d'Asie centrale, après la mer d'Aral.
  • Le Grand Lac SalĂ© est une petite mer fermĂ©e d'AmĂ©rique du Nord, entièrement situĂ©e sur le territoire des États-Unis, dans le Nord de l'Utah. Il provient d'un lac prĂ©historique du PlĂ©istocène, dĂ©nommĂ© lac Bonneville, dont la surface s'est progressivement rĂ©duite par Ă©vaporation et dont le Grand Lac salĂ© constitue un vestige. D'une superficie moyenne de 4 400 km2 soumise Ă  de fortes variations saisonnières, il est peu profond, quatre mètres en moyenne avec un maximum de moins de onze mètres.
  • Le lac Pontchartrain est un grand lac d'eau saumâtre du Sud-Est de la Louisiane. C'est le second plus grand lac salĂ© des États-Unis (après le Grand Lac salĂ©), et le plus grand lac de Louisiane.
  • Le lac Eyre est le plus grand lac salĂ© d'Australie et Ă©galement d'OcĂ©anie. Il est aussi le point le plus bas de l'Australie Ă  approximativement quinze mètres en dessous du niveau de la mer et reprĂ©sente le point de focalisation du vaste bassin du lac Eyre.
  • La mar Chiquita (de CĂłrdoba) est un grand lac salĂ© qui se trouve au centre de l'Argentine, dans le Nord-Est de la province de CĂłrdoba. C'est le plus grand lac d'Argentine et l'un des plus grands lacs salĂ©s endorĂ©iques de la Terre. Depuis 1980, la superficie de la lagune se situe autour de 6 000 km2.
  • Le lac Turkana, anciennement nommĂ© lac Rudolf ou lac Rodolphe, est l’un des lacs de la vallĂ©e du Grand Rift. D’une superficie de 6 405 km2 et d'une longueur de quelque 300 km, il se trouve pour l'essentiel sur le territoire du Kenya mĂŞme si son extrĂ©mitĂ© septentrionale se trouve en Éthiopie. Il s'agit du plus grand lac permanent en milieu dĂ©sertique et du plus grand lac alcalin.
  • Le lac de Van est le plus grand lac de Turquie, Ă  l’extrĂŞme est du pays. C’est un lac salĂ© d’origine volcanique sans dĂ©bouchĂ©, qui reçoit l’eau de nombreux petits cours d’eau en provenance des montagnes environnantes. Il fait 120 km de long, 80 km de large et 457 m de profondeur. Sa superficie est de 3 755 km2, son altitude de 1 719 m.
  • Le lac Yssyk Koul, au Kirghizistan, forme une petite mer fermĂ©e de 6 332 km2 Ă  1 620 m d'altitude. C'est le deuxième plus grand lac de montagne du monde après le lac Titicaca. Profond de 702 m, le lac est lĂ©gèrement salĂ© et ne gèle pas en hiver.
  • Le lac Assal est un lac situĂ© au centre de Djibouti. Il se trouve Ă  153 mètres en dessous du niveau de la mer dans la dĂ©pression Afar. Le lac Assal couvre une surface de 54 km2 et constitue le point le plus bas du continent africain. Il est entourĂ© de volcans et de banquises de sel.
Caravane de sel sur le lac Karoum.
  • Le lac Karoum, parfois dĂ©signĂ© sous le nom de « lac AssalĂ© », est situĂ© dans le Nord de l'Éthiopie, dans la rĂ©gion Afar, au cĹ“ur du dĂ©sert Danakil et constitue un site important et millĂ©naire d'extraction du sel.
  • Le lac Qinghai est le plus grand lac de Chine situĂ© dans la rĂ©gion de l'Amdo, incorporĂ©e Ă  la province du Qinghai. Lac d'altitude sur le plateau Qinghai-Tibet, il est situĂ© Ă  3 205 m au-dessus de niveau de la mer et totalement couvert de glace en hiver. Ses eaux contiennent 16 g de sel par litre d'eau, soit une augmentation de 28 % en trente ans et son pH a atteint 9,5, soit 46 % plus Ă©levĂ© que le pH de l'eau de mer. En raison de la construction d'un centre de recherche d'armes nuclĂ©aires Ă  proximitĂ©, le lac Qinghai est contaminĂ© par la radioactivitĂ©, entraĂ®nant des cancers et des malformations Ă  la naissance chez les nomades tibĂ©tains de cette rĂ©gion.
  • Le lac Niamawi, situĂ© dans le Nord de la Grande Comore (Ă®le principale des Comores), dans un ancien cratère volcanique.
  • Le Grevelingenmeer, situĂ© dans le delta du Rhin-Meuse au Pays-Bas, est un ancien bras de mer, fermĂ© dans le cadre du Plan Delta.

Notes et références

  1. Selon différentes définitions :
    • Le Robert : grande nappe naturelle d'eau douce ou (plus rarement) salĂ©e Ă  l'intĂ©rieur des terres ;
    • Glossaire international d'hydrologie : Ă©tendue notable d'eau de surface, Ă  l'intĂ©rieur des terres ;
    • Dictionnaire encyclopĂ©dique de l'Ă©cologie (F.Ramade, 1993) : type d'Ă©cosystème dulçaquicole caractĂ©risĂ© par des eaux calmes (lentisques au renouvellement lent) ;
    • Limnologie gĂ©nĂ©rale (Pourriot & Meybeck, 1995) : Ă©tendue d'eau libre stagnante remplissant une dĂ©pression d'origine naturelle (ou non), sans contact direct avec les ocĂ©ans ;
    • Le LĂ©man, monographie limnologique, Lausanne, F. Rouge, t. I, 543 p. Forel F.-A., 1892 : « On dĂ©signe par lac une masse d’eau stagnante sans communication directe avec la mer, situĂ©e dans une dĂ©pression du sol fermĂ©e de tous cĂ´tĂ©s ».
  2. Forel F.-A., 1892, Le LĂ©man, monographie limnologique. Lausanne, F. Rouge, t. I, 543 p.
  3. Dussart B., 1966, Limnologie, l’étude des eaux continentales. Paris, Gautier-Villars, 678 p. : 126-133. Réédité 1992, Paris, Boubée, 681 p.
  4. Hypergéo, index complémentaire : Lac[PDF], Laurent Touchart, .
  5. Le statut juridique de la mer Caspienne : Mer ou lac ? La pratique des États vue à travers les documents publiés par les Nations Unies.
  6. Damien Jaujard, Géologie. Géodynamique - Pétrologie - Études de terrain, Maloine, , p. 93.
  7. (en) Eduardo Perez et Yonas Chebude, « Chemical Analysis of Gaet’ale, a Hypersaline Pond in Danakil Depression (Ethiopia): New Record for the Most Saline Water Body on Earth », Aquatic Geochemistry, vol. 23, no 2,‎ , p. 109–117 (DOI 10.1007/s10498-017-9312-z).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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