Louisiane
La Louisiane (en anglais : Louisiana, /luËi.ziËĂŠ.nÉ/[4] ; en crĂ©ole louisianais : LwizyĂ n) est un Ătat du sud des Ătats-Unis, entourĂ© Ă l'ouest par le Texas, au nord par l'Arkansas, Ă l'est par le Mississippi et au sud par le golfe du Mexique. C'est le 31e Ătat amĂ©ricain par sa superficie et le 25e par sa population. Sa capitale est BĂąton-Rouge et sa plus grande ville est La Nouvelle-OrlĂ©ans.
Louisiane (en) Louisiana | |
Sceau de la Louisiane. |
Drapeau de la Louisiane. |
Carte des Ătats-Unis avec la Louisiane en rouge. Surnom The Pelican State En français : « L'Ătat du PĂ©lican ». Devise Union, Justice, and Confidence « Union, justice et confiance ». | |
Administration | |
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Pays | Ătats-Unis |
Capitale | Baton Rouge |
AdhĂ©sion Ă lâUnion | (18e Ătat) |
Gouverneur | John Bel Edwards (D) |
SĂ©nateurs | John Kennedy (R) Bill Cassidy (R) |
Nombre de représentants | 6 |
ISO 3166-2 | US-LA |
Fuseau horaire | UTCâ06:00 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Louisianais (en anglais : Louisianian) |
Population | 4 648 794 hab. (2019[1]) |
Densité | 34 hab./km2 |
Rang | 25e |
Ville la plus peuplée | La Nouvelle-Orléans |
GĂ©ographie | |
Altitude | 30 m Min. â2,5 m Max. 163 m (Mont Driskill) |
Superficie | 135 382 km2 |
Rang | 31e |
â Terre | 112 927 km2 |
â Eau (%) | 21 455 km2 (16 %) |
Coordonnées | 29° N à 33° N 89° W à 94° W |
Divers | |
Langues officielles | De jure : Aucune[2] De facto : Anglais (92,65 %), français (7%) (inclut le français cadien et le créole louisianais), espagnol (3,42 %), et vietnamien (0,58 %) (2019)[3] |
Liens | |
Site web | louisiana.gov |
Symboles de la Louisiane | |
Drapeau de la Louisiane. | |
Symboles vivants | |
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Arbre | CyprĂšs chauve |
CrustacĂ© | Ăcrevisse |
Fleur | Magnolia |
Insecte | Abeille Ă miel |
MammifĂšre | Ours noir |
Oiseau | PĂ©lican brun |
Poisson | Pomoxis (d'eau douce) Spotted seatrout (d'eau de mer) |
Reptile | Alligator d'Amérique |
Symboles non vivants | |
Aliment | Fraise (fruit officiel) |
Boisson | Lait |
Chanson | You Are My Sunshine et Give Me Louisiana |
Couleur | Bleu, blanc, et or |
Gemme | Agate |
Instrument | Accordéon diatonique |
Slogan | Come fall in Love with Louisiana all over again. « Venez tomber amoureux de la Louisiane une fois de plus. » |
PiĂšce de 25 cents de l'Ătat | |
La piĂšce de la Louisiane Ă©mise en 2002. | |
En 2019, sa population s'Ă©lĂšve Ă 4 648 794 habitants[5].
C'est le seul Ătat amĂ©ricain dont les subdivisions politiques sont dĂ©nommĂ©es paroisses et non comtĂ©s ou boroughs (en Alaska).
Origine du nom
Cet Ătat est nommĂ© d'aprĂšs le nom Louisiane donnĂ© Ă la rĂ©gion du delta du Mississippi par l'explorateur français RenĂ©-Robert Cavelier de La Salle en 1682, lorsqu'il en prend possession au nom du roi de France Louis XIV[6].
Histoire
Période pré-colombienne
Les AmĂ©rindiens sont les premiers habitants de la rĂ©gion. Ils vivaient des ressources de la pĂȘche, de la chasse et de l'agriculture. L'arrivĂ©e des EuropĂ©ens signifia leur dĂ©clin, notamment dĂ©mographique par les contaminations virales (variole et vĂ©role).
Les Atakapas résidaient et résident dans le sud-ouest, soit dans les paroisses d'Ibérie, de Saint-Martin, de Sainte-Marie, de Vermilion, de l'Acadie (Acadia), de Caméron, de Jefferson Davis, de Lafayette et de Calcasieu.
Les Chitimachas résidaient et résident dans le sud-est, soit dans les paroisses d'Ibérie, de l'Assomption, de Sainte-Marie, de Saint-Martin, de Terrebonne, de Lafourche, de Saint-Jacques, de Saint-Jean-Baptiste, de Saint-Charles, de Jefferson, d'Orléans, de Saint-Bernard, et des Plaquemines.
Les Bayougoulas (en), l'une des nations Chactas, étaient disséminés dans les paroisses de Sainte-HélÚne, de Tangipahoa, de Washington, de Paroisse de Baton Rouge Est, de Paroisse de Baton Rouge Ouest, de Livingston et de Saint-Tammany.
Les Houmas se trouvaient sur les paroisses de Félicianne et de la Pointe-Coupée. La localisation originelle est à 160 km au nord de la ville d'Houma. L'expansion coloniale poussait les Houmas de plus en plus vers cette ville. Les Houmas actuels sont majoritairement bilingues anglais/français cadien et se trouvent le long de la cÎte des paroisses Terrebonne et Lafourche.
Certaines zones des paroisses des Avoyelles et de Concordie au bord du Mississippi étaient peuplées par les Avoyelles (en) et les Natchez.
Les Tunicas résident au nord-est, dans les paroisses des Tensas, de Madison, d'East Caroll et de West Caroll.
Les autres rĂ©gions du nord et du centre de l'Ătat Ă©taient peuplĂ©es par la nation oink Caddo[7].
ConquĂȘte française en 1682
En 1682, René-Robert Cavelier de La Salle, venu de la Nouvelle-France, explore le bassin du Mississippi jusqu'à son embouchure et donne à cet immense territoire le nom de Louisiane en l'honneur du roi de France, Louis XIV. Pierre Le Moyne d'Iberville débarque en Louisiane en 1699 et fonde Biloxi, qui deviendra la premiÚre capitale de la Louisiane. Précédemment (1698), d'Iberville avait demandé à Louis XIV d'établir une colonie française sur le Mississippi en présentant le territoire de la Louisiane comme s'étendant du 29e au 50e degré de latitude.
Au XVIIIe siĂšcle, le territoire de Louisiane s'Ă©tend des Grands Lacs jusqu'au golfe du Mexique. Il comprend alors une bonne partie de ce qui allait devenir le centre-ouest des Ătats-Unis, dont dix Ătats amĂ©ricains actuels (Arkansas, Dakota du Sud, Dakota du Nord, Iowa, Kansas, Missouri, Montana, Nebraska, Oklahoma, et la Louisiane actuelle) ainsi que des parcelles des futurs Colorado, Wyoming, Minnesota et Texas.
En 1712, par lettres patentes du , Louis XIV concÚde le privilÚge du commerce exclusif sur le territoire de la Louisiane à Antoine Crozat, qui crée la Compagnie du Mississippi et y introduit des esclaves noirs. Deux années plus tard, Natchitoches est fondée par Louis Juchereau de Saint-Denis.
En 1716, Antoine Crozat fonde Fort Rosalie et revend la Louisiane. La Compagnie du Mississippi rĂ©cupĂšre alors le monopole de la Compagnie de la Louisiane d'Antoine Crozat et dĂ©cide de faire un vaste appel Ă l'importante Ă©migration alsacienne. Des publicitĂ©s attirent en Louisiane des Alsaciens, qui fondent la ville Des Allemands. Deux ans plus tard, en 1718, la Louisiane passe sous le contrĂŽle de la Compagnie d'Occident de John Law. La mĂȘme annĂ©e, Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville fonde la ville de La Nouvelle-OrlĂ©ans en l'honneur du rĂ©gent Philippe d'OrlĂ©ans. Elle devient capitale de la Louisiane en 1722.
En 1719, Jean-Baptiste BĂ©nard de la Harpe remonte la RiviĂšre Rouge, rencontre les Comanches puis explore l'Oklahoma et une partie du Colorado.
En 1721, John Law recrute des germanophones qu'il installe sur la cĂŽte des Allemands, oĂč 59 immigrants sont recensĂ©s en 1724 dans les Paroisse de Saint-Jean-Baptiste et Paroisse de Saint-Charles[8]. Au mĂȘme moment, la Compagnie des Indes, avec soldats et colons, explore et dĂ©veloppe son activitĂ© commerciale. Ces activitĂ©s perdureront jusqu'en 1731. Toujours en 1724, Ătienne VĂ©nyard, Sieur de Bourgmont, remonte la riviĂšre du Missouri avec plusieurs soldats (dont le soldat Gaillard qui rencontrera les Padoucas (Comanche). Il explore le Kansas, rencontre les Indiens Canzes (Kansa) et signe un traitĂ© de paix avec les belliqueux Padoucas.
De 1726 Ă 1733, le gouverneur de la Louisiane est Ătienne de Perier.
En 1729, la Révolte des Natchez cause la mort de 248 colons français aux alentours de Fort Rosalie, dont de nombreuses femmes enceintes. En 1731, aprÚs la prise d'un fort Natchez, 427 Natchez sont vendus comme esclaves et emmenés à Saint-Domingue. Les autres sont massacrés, en rétorsion. Leurs survivants se fondent au sein des Creeks.
En 1732, dans un des actes de vengeance contre les Français qui ont commis le massacre de Natchez en 1730, le fort des Natchitoches est assiégé pendant vingt-deux jours par une bande de guerriers Natchez survivants. Son commandant Louis Juchereau de Saint-Denis ne répond pas à leur attaque. Exaspérés, les Natchez brûlent vive une femme française capturée juste à l'extérieur du fort. Saint-Denis est tant choqué par cet acte qu'il opÚre une sortie avec 140 hommes dont 40 soldats blancs et 100 Amérindiens alliés. La bataille de la Colline Sang pour Sang s'engage : 92 guerriers et 4 de leurs chefs sont tués. Les survivants sont poursuivis jusqu'au bord d'un lac aujourd'hui à sec, à Derry prÚs de Clouterville. Ils sont alors exterminés par les Français.
Au recensement de 1735, la colonie compte 2 450 Français et 4 225 esclaves noirs, soit 6 675 habitants. Parmi eux, 799 blancs habitent La Nouvelle-Orléans avec 925 esclaves noirs et 26 esclaves indiens. Selon les historiens, ces chiffres, qui ne tiennent pas compte des militaires (environ un millier d'hommes), seraient inexacts et certainement en deçà de la réalité démographique[9].
En 1736, Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville monte une expédition contre les Chicachas qui se sont alliés aux Britanniques de Virginie et des Carolines. Cependant, cette expédition sera infructueuse et les Français devront battre en retraite aprÚs de coûteux et durs combats (bataille d'Ackia). Bienville réitéra son attaque en 1739, mais sans davantage de succÚs, et n'obtint qu'une trÚve sur le Mississipi.
Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye, explore l'ouest canadien en 1738. Son fils François atteint les montagnes Rocheuses en 1740 et explore le Montana et le Wyoming. En 1739, Pierre et Paul Mallet partent du Canada et rejoignent Santa Fe (Nouveau-Mexique).
Souveraineté espagnole 1762-1800
En 1762, Ă la suite de la dĂ©faite de la guerre de Sept Ans, la France cĂšde la Louisiane Ă l'Espagne par le traitĂ© de Fontainebleau. En mĂȘme temps, elle abandonne le Canada Ă l'Angleterre qui s'est alliĂ©e aux Indiens en leur promettant que la colonisation n'irait pas plus loin que les Appalaches. L'annĂ©e suivante, par le TraitĂ© de Paris, la France cĂšde Ă l'Angleterre l'est de la Louisiane. L'ouest, dĂ©sert, reste Espagnol. Les Indiens Houmas, francophones, sont repoussĂ©s vers l'extrĂȘme sud, dans la paroisse de La Fourche.
En 1765, sous l'autorité des Espagnols, des Français accueillent des Acadiens qui s'installent en Louisiane, sans savoir que le territoire n'est plus français. Denis-Nicolas Foucault les installe dans les prairies des Attakapas avec les familles créoles récemment arrivées de Fort Toulouse et de la Mobile.
En 1768, les CrĂ©oles de Louisiane se rĂ©voltent et proclament une rĂ©publique, appelĂ©e Louisiane libre. Celle-ci perdurera jusqu'en 1769 et enverra une ambassade Ă Versailles dans le but d'obtenir l'aide de Louis XV, ce qui sera un Ă©chec, ce dernier ne daignant mĂȘme pas lui accorder une audience.
En 1782, accusĂ© de corruption, le gĂ©nĂ©ral James Wilkinson dĂ©missionne, devient gĂ©nĂ©ral de brigade de la milice et dĂ©putĂ© de Pennsylvanie, puis dĂ©mĂ©nage dans le district du Kentucky en 1784, oĂč il rĂ©clame l'indĂ©pendance de la Virginie. L'oncle de Daniel Clark nĂ©gocie avec les Espagnols la possibilitĂ© de faire venir des bateaux de Saint-Domingue, via La Nouvelle-OrlĂ©ans[10], ce qui permet Ă des marchands de la cĂŽte est de commercer plus facilement avec les Antilles[11], Saint-Domingue devenant centre de rĂ©expĂ©dition.
DĂšs 1784, la spĂ©culation immobiliĂšre fait rage dans le district de Natchez, oĂč un recensement fait Ă©tat de 1 500 habitants dont 498 esclaves noirs. George Washington bat l'Angleterre lors de la guerre d'indĂ©pendance des Ătats-Unis et ferme le Mississippi. L'annĂ©e suivante, le gouverneur espagnol, invite 1 598 Acadiens, Ă coloniser l'extrĂȘme sud de la Louisiane et assĂ©cher les marais par la technique des aboiteaux[12]. Le gouverneur de GĂ©orgie George Mathews signe le Bourbon County Act qui organise l'attribution de terres le long du Mississippi et de la Yazoo, autour du site actuel de Natchez. C'est le dĂ©but du scandale de Yazoo Land dans lequel est impliquĂ© le gĂ©nĂ©ral James Wilkinson, dĂ©jĂ actif dans les spĂ©culations au Kentucky.
En 1786, Esteban RodrĂguez MirĂł interdit l'importation d'esclaves nĂ©s dans la CaraĂŻbe, mais autorise ceux qui viennent d'Afrique. En 1787, Wilkinson vient Ă La Nouvelle-OrlĂ©ans lui proposer d'accorder au Kentucky un monopole commercial sur le Mississippi en Ă©change de la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts espagnols dans l'Ouest. Daniel Clark organise avec Isaac Dunn et le gĂ©nĂ©ral James Wilkinson une sociĂ©tĂ© pour importer des rĂ©coltes de la vallĂ©e de l'Ohio jusqu'Ă La Nouvelle-OrlĂ©ans.
En 1788, Carlos de Grand PrĂ© donne une liste des 180 colons arrivĂ©s en deux ans dans le Natchez District et le nouvel Ă©tat fĂ©dĂ©ral annule le "Bourbon County Act", lieu du scandale de Yazoo Land. En 1790 : Esteban RodrĂguez MirĂł interdit d'importer des esclaves des Ăźles françaises. Dans un mĂ©moire de 1802, Pierre-Louis Berquin-Duvallon explique que ceux nĂ©s aux Antilles sont « plus vicieux et dĂ©bauchĂ©s »[13].
Eli Whitney invente une Ă©greneuse pour sĂ©parer la graine du coton de sa fibre en 1793, facilitant une tĂąche qui exigeait alors beaucoup de main-dâĆuvre. Cette mĂȘme annĂ©e, la RĂ©volution française abolit l'esclavage. Plus de 15 000 blancs fuient et deviennent les rĂ©fugiĂ©s français de Saint-Domingue en AmĂ©rique et Ă Cuba.
En 1795, l'Espagne cĂšde Ă la France la « partie espagnole » de Saint-Domingue, ce qui favorise une autre immigration espagnole en Louisiane et le traitĂ© de Madrid (1795) consacre le repli de l'Espagne sur l'extrĂȘme sud du bassin du Mississippi, au sud du Natchez District. L'Espagne obtient toutefois un droit Ă entreposer son coton dans une zone franche de La Nouvelle-OrlĂ©ans[14]. Cette disposition ne sera cependant appliquĂ©e qu'en 1798.
Bref retour dans le giron français 1800-1803
La Louisiane est restituée en 1800 par l'Espagne à la France dans le cadre du traité de San Ildefonso.
Le , Louis-André Pichon (1771-1850), diplomate français, doit écrire au gouvernement américain pour le rassurer lorsque l'intendant espagnol de La Nouvelle-Orléans décide de mettre fin[15] au droit de dépÎt des marchands américains dans le port[16].
Vente aux Ătats-Unis par NapolĂ©on en 1803
Le , le Premier Consul de la RĂ©publique française NapolĂ©on Bonaparte vend la Louisiane aux Ătats-Unis, pour 5 millions de dollars plus 10 millions de dollars pour La Nouvelle-OrlĂ©ans, sans le consentement de l'AssemblĂ©e nationale. La vente, illĂ©gale, viole le traitĂ© de San Ildefonso de 1800 de plusieurs façons.
En 1806, la Louisiane, devenue l'un des Ătats des Ătats-Unis en 1803, voit arriver plus de 10 000 crĂ©oles, des riches planteurs de sucre d'HaĂŻti, selon Carl A. Brasseaux, historien et directeur du Centre d'Ă©tudes louisianaises de Lafayette. Une partie d'entre eux sont d'abord passĂ©s par Cuba, oĂč les quinze annĂ©es qui ont suivi 1792, date de l'introduction du commerce libre, ont fourni plus d'esclaves que les deux siĂšcles et demi prĂ©cĂ©dents. En 1809, une nouvelle vague d'immigration blanche en provenance de Saint-Domingue arrive en Louisiane. Toujours selon Carl A. Brasseaux, directeur du Centre d'Ă©tudes louisianaises de Lafayette, 10 000 d'entre eux arrivent dans l'annĂ©e. Ils font doubler la population de La Nouvelle-OrlĂ©ans. Vers 1810, on estime que mille personnes vivent Ă proximitĂ© de Baton Rouge, dans l'Est, en grande majoritĂ© des francophones.
En 1812, la Louisiane est admise au sein de lâUnion, le , devenant ainsi le 18e Ătat amĂ©ricain. Ă cette Ă©poque, la Louisiane Ă©tait le premier et le seul Ătat de lâUnion dans lequel un groupe non anglophone, les descendants dâAcadiens â les Acadiens â et de Français et d'Espagnols â les CrĂ©oles â constituait une majoritĂ© linguistique. GrĂące au juriste Louis Moreau-Lislet, un code civil, plus complet que le prĂ©cĂ©dent basĂ© sur la Coutume de Paris et reposant sur le Code NapolĂ©on, fut adoptĂ© par le lĂ©gislateur du nouvel Ătat. Ce code avait Ă©tĂ© rĂ©digĂ© en français, puis traduit en anglais. Le texte français prime encore aujourd'hui en cas de problĂšmes d'interprĂ©tation de la version anglaise[17].
En 1815, Charles Lallemand et un groupe d'officiers napolĂ©oniens crĂ©ent la Vine and Olive Colony dans le futur Ătat de l'Alabama sur 370 kilomĂštres carrĂ©s. Cent vingt d'entre eux crĂ©ent une autre colonie, prĂšs de Galveston dans le futur Ătat du Texas.
Un premier projet de liaison postale rapide nord-sud voit le jour en 1830 afin que les planteurs de coton ne soient plus victimes des spĂ©culateurs[17]. La mĂȘme annĂ©e, environ 21 000 esclaves travaillaient dans les plantations de canne Ă sucre. Alors qu'en 1810, une Ă©tude sur la colonie dit quâil y a 75 moulins Ă sucre, en 1830, il y en a 725[18].
Grùce à la Loi postale du 2 juillet 1836, une livraison deux fois plus rapide est offerte sur 4 axes, jusqu'à Saint-Louis (Missouri) et La Nouvelle-Orléans[19]. Cette derniÚre est reliée à New York en six jours, quand tout va bien, contre 18 en moyenne auparavant, sur un trajet jugé plus dangereux que la traversée de l'Atlantique[20].
En 1849, BĂąton-Rouge devient la capitale de l'Ătat.
Comme d'autres Ătats esclavagistes, la Louisiane fait sĂ©cession en 1861. Elle ne veut pas libĂ©rer ses esclaves qui travaillent dans les plantations et assurent les richesses de ces exploitations gĂ©rĂ©es par les CrĂ©oles blancs. En 1862, les troupes fĂ©dĂ©rales entrent en Louisiane et commencent Ă investir les forts Pike, Jackson et St. Philip. Les autoritĂ©s louisianaises font appel au patriotisme des CrĂ©oles blancs pour combattre le Nord.
En 1864, une nouvelle constitution consacre l'anglais comme une des langues officielles pour protéger les droits des habitants anglophones.
AprÚs la guerre de Sécession, la Louisiane tout entiÚre est parcourue de bandes armées qui fouettent, battent ou tuent des Noirs impunément. Selon le général Philip Sheridan, gouverneur militaire de la région, plus de 3 500 Noirs sont massacrés dans les 10 ans qui suivirent la guerre[21].
En , onze italiens sont lynchĂ©s par plusieurs milliers de personnes. La couverture de lâĂ©vĂ©nement par la presse fut largement complaisante, et les responsables du lynchage ne furent jamais poursuivis. The New York Times fĂ©licita les meurtriers, car la mort des Italiens « accroissait la sĂ©curitĂ© des biens et de la vie des habitants de La Nouvelle-OrlĂ©ans ». The Washington Post assura que le lynchage mettrait un terme au « rĂšgne de la terreur » quâimposeraient les Italiens. Selon le Saint Louis Globe Democrat, les lyncheurs n'avaient fait qu'exercer « les droits lĂ©gitimes de la souverainetĂ© populaire ». Le massacre eut de graves rĂ©percussions diplomatiques. LâItalie suspendit ses relations diplomatiques avec les Ătats-Unis aprĂšs le refus du prĂ©sident Benjamin Harrison d'ouvrir une enquĂȘte fĂ©dĂ©rale. La presse et la rumeur publique propagĂšrent l'idĂ©e que la marine italienne sâapprĂȘtait Ă attaquer les ports amĂ©ricains et des milliers de volontaires se prĂ©sentĂšrent pour faire la guerre Ă l'Italie. Les persĂ©cutions visant les Italiens se poursuivirent ailleurs en Louisiane ; six autres personnes sont tuĂ©es dans un lynchage en 1891[21].
XXe siĂšcle
à partir de 1916, il est interdit d'utiliser le français dans les écoles et en 1921, la Constitution louisianaise n'autorise l'usage que de la seule langue anglaise.
Les Louisianais participent à la Seconde Guerre mondiale de 1941 à 1945; les jeunes francophones sont privilégiés sur le continent européen.
En 1968, le Conseil pour le dĂ©veloppement du français en Louisiane (CODOFIL), organisme d'Ătat chargĂ© de promouvoir le français en Louisiane est crĂ©Ă©, Ă l'initiative de James Domengeaux, reprĂ©sentant (dĂ©putĂ©) et avocat francophone. Par la suite, l'enseignement du français comme deuxiĂšme langue Ă l'Ă©cole devient obligatoire. Les lois de 1968 en faveur de la renaissance francophone sont votĂ©es Ă l'unanimitĂ© par la Chambre des reprĂ©sentants et le SĂ©nat de la Louisiane.
Le , Edwin Edwards est le premier gouverneur francophone Ă©lu de la Louisiane au XXe siĂšcle.
Histoire récente
En 2004, Kathleen Blanco est la premiĂšre femme gouverneur d'origine francophone de la Louisiane.
L'ouragan Katrina ravage le sud de la Louisiane en 2005 obligeant la totalité des habitants de La Nouvelle-Orléans à évacuer la ville. La Louisiane est atteinte en 2010 par la marée noire de Deepwater Horizon, plus grave que celle de l'Exxon Valdez en 1989 (Alaska).
GĂ©ographie
SituĂ©e dans le sud des Ătats-Unis, au bord du golfe du Mexique, la Louisiane est une terre plate, exceptĂ©es quelques zones vallonnĂ©es recouvertes de forĂȘts de pins.
Un des territoires naturels les plus larges de la Louisiane est la forĂȘt nationale de Kisatchie. Plus de la moitiĂ© du territoire de cette forĂȘt abrite un Ă©cosystĂšme pinifĂšre.
Hydrographie
L'eau est abondante, recouvrant environ 9 000 km2. La Louisiane est drainée par le bassin versant du Mississippi, qui forme le Delta du Mississippi à son embouchure, en aval de La Nouvelle-Orléans.
Ă l'ouest, une vaste prairie naturelle, ponctuĂ©e de bosquets, dĂ©bouche sur des marais cĂŽtiers envasĂ©s, bordĂ©s de cordons littoraux boueux (les chĂ©niers). Ă l'est, menacĂ©es par les crues, bien que protĂ©gĂ©es par de nombreuses digues, les terres alluviales sont drainĂ©es par des chenaux mi-naturels mi-artificiels que l'on appelle bayous. La plaine deltaĂŻque s'achĂšve en une bande de sable, de vase et de mangrove, oĂč eau et terre se mĂȘlent sous une vĂ©gĂ©tation luxuriante, et oĂč depuis un siĂšcle l'Homme lutte contre la nature par de gigantesques amĂ©nagements (canaux, endiguementsâŠ)[22], qui pourrait n'avoir que repoussĂ© (en les aggravant) les risques[23].
Climat
La Louisiane est soumise au régime du climat subtropical humide. L'humidité y est omniprésente, particuliÚrement en été. Les hivers sont doux (moyenne de 12 °C) et les étés généralement torrides et moites (plus de 35 °C avec un taux d'humidité trÚs important), influencés par le golfe du Mexique tout proche. La moyenne des températures est d'environ 20 °C. Des invasions d'air chaud tropical sont néanmoins possibles toute l'année.
Les 40 °C sont atteints presque chaque annĂ©e (sous abri) dans l'Ătat. Le mois d' est marquĂ© par 30 jours avec des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă 40 °C Ă l'ombre Ă lâintĂ©rieur de lâĂtat, notamment Ă Shreveport.
La tempĂ©rature la plus haute connue en Louisiane est enregistrĂ©e Ă Plain Dealing le avec 46 °C et la plus basse connue est enregistrĂ©e Ă Minden avec â27 °C le .
Aires protégées
Le National Park Service gĂšre les sites suivants en Louisiane :
- Atchafalaya National Wildlife Refuge ;
- Cane River Creole National Historical Park ;
- El Camino Real de los Tejas ;
- Parc historique national et réserve Jean Lafitte ;
- New Orleans Jazz National Historical Park ;
- Poverty Point ;
- Vicksburg National Military Park.
Biologie
Une dizaine d'espÚces animales ou végétales, décrites en Louisiane voire endémiques, ont reçu l'épithÚte spécifique ludovicianus, ludoviciana ou ludovicianum (« de Louisiane »).
Subdivisions administratives
Paroisses
Contrairement aux autres Ătats des Ătats-Unis, l'Ătat de Louisiane n'est pas divisĂ© en comtĂ©s mais en 64 paroisses.
Aires métropolitaines et micropolitaines
Le Bureau de la gestion et du budget a dĂ©fini neuf aires mĂ©tropolitaines et neuf aires micropolitaines dans l'Ătat de Louisiane[24].
Zone urbaine | Population (2010) | Population (2013) | Variation (2010-2013) | Rang national (2013) |
---|---|---|---|---|
New Orleans-Metairie, LA | 1 189 866 | 1 240 977 | 4,3 % | 45 |
BĂąton-Rouge, LA | 802 484 | 820 159 | 2,2 % | 69 |
Lafayette, LA | 466 750 | 479 116 | 2,7 % | 108 |
Shreveport-Bossier City, LA | 439 811 | 446 471 | 1,5 % | 113 |
Houma-Thibodaux, LA | 208 178 | 209 890 | 0,8 % | 207 |
Lake Charles, LA | 199 607 | 202 040 | 1,2 % | 213 |
Monroe, LA | 176 441 | 178 564 | 1,2 % | 231 |
Alexandria, LA | 153 922 | 154 753 | 0,5 % | 261 |
Hammond, LA | 121 097 | 125 412 | 3,6 % | 313 |
Zone urbaine | Population (2010) | Population (2013) | Variation (2010-2013) | Rang national (2013) |
---|---|---|---|---|
Opelousas, LA | 83 384 | 83 454 | 0,1 % | 60 |
Morgan City, LA | 54 650 | 53 543 | -2,0 % | 182 |
Fort Polk South, LA | 52 334 | 52 606 | 0,5 % | 191 |
Ruston, LA | 46 735 | 47 414 | 1,5 % | 231 |
Bogalusa, LA | 47 168 | 46 419 | -1,6 % | 242 |
Natchitoches, LA | 39 566 | 39 138 | -1,1 % | 321 |
DeRidder, LA | 35 654 | 36 167 | 1,4 % | 369 |
Bastrop, LA | 27 979 | 27 057 | -3,3 % | 455 |
Natchez, MS-LA | 20 822
(53 119) |
20 442
(52 532) |
-1,8 %
(-1,1 %) |
(192) |
En 2010, 91,9 % des Louisianais résidaient dans une zone à caractÚre urbain, dont 82,9 % dans une aire métropolitaine et 9,0 % dans une aire micropolitaine.
Aires métropolitaines combinées
Le Bureau de la gestion et du budget a Ă©galement dĂ©fini quatre aires mĂ©tropolitaines combinĂ©es dans ou en partie dans l'Ătat de Louisiane.
Zone urbaine | Population (2010) | Population (2013) | Variation (2010-2013) | Rang national (2013) |
---|---|---|---|---|
New Orleans-Metairie-Hammond, LA-MS | 1 358 131
(1 413 965) |
1 412 808
(1 467 880) |
4,0 %
(3,8 %) |
(37) |
Lafayette-Opelousas-Morgan City, LA | 604 784 | 616 113 | 1,9 % | 78 |
Monroe-Ruston-Bastrop, LA | 251 155 | 253 035 | 0,8 % | 117 |
DeRidder-Fort Polk South, LA | 87 988 | 88 773 | 0,9 % | 162 |
Municipalités
L'Ătat de Louisiane compte 304 municipalitĂ©s[25], dont 16 de plus de 20 000 habitants.
Rang | Municipalité | Paroisse | Population (2010) | Population (2013) | Variation (2010-2013) |
---|---|---|---|---|---|
1 | La Nouvelle-Orléans | Orléans | 343 829 | 378 715 | 10,1 % |
2 | BĂąton-Rouge | Baton Rouge Est | 229 493 | 229 426 | -0,0 % |
3 | Shreveport | Caddo, Bossier | 199 311 | 200 327 | 0,5 % |
4 | Lafayette | Lafayette | 120 623 | 124 276 | 3,0 % |
5 | Lake Charles | Calcasieu | 71 993 | 74 024 | 2,8 % |
6 | Kenner | Jefferson | 66 702 | 66 975 | 0,4 % |
7 | Bossier City | Bossier | 61 315 | 66 333 | 8,2 % |
8 | Monroe | Ouachita | 48 815 | 49 761 | 1,9 % |
9 | Alexandria | Rapides | 47 723 | 48 426 | 1,5 % |
10 | Houma | Terrebonne | 33 727 | 34 040 | 0,9 % |
11 | La Nouvelle-Ibérie | Ibérie | 30 617 | 30 797 | 0,6 % |
12 | Central | Baton Rouge Est | 26 864 | 27 743 | 3,3 % |
13 | Slidell | St. Tammany | 27 068 | 27 526 | 1,7 % |
14 | Ruston | Lincoln | 21 859 | 22 287 | 2,0 % |
15 | Hammond | Tangipahoa | 20 019 | 20 337 | 1,6 % |
16 | Sulphur | Calcasieu | 20 410 | 20 155 | -1,3 % |
DĂ©mographie
Population
Historique des recensements | |||
Ann. | Pop. | %± | |
---|---|---|---|
1810 | 76 556 | â | |
1820 | 153 407 | âČ +100,39âŻ% | |
1830 | 215 739 | âČ +40,63âŻ% | |
1840 | 352 411 | âČ +63,35âŻ% | |
1850 | 517 762 | âČ +46,92âŻ% | |
1860 | 708 002 | âČ +36,74âŻ% | |
1870 | 726 915 | âČ +2,67âŻ% | |
1880 | 939 946 | âČ +29,31âŻ% | |
1890 | 1 118 588 | âČ +19,01âŻ% | |
1900 | 1 381 625 | âČ +23,52âŻ% | |
1910 | 1 656 388 | âČ +19,89âŻ% | |
1920 | 1 798 509 | âČ +8,58âŻ% | |
1930 | 2 000 000 | âČ +11,2âŻ% | |
1940 | 2 363 516 | âČ +18,18âŻ% | |
1950 | 2 683 516 | âČ +13,54âŻ% | |
1960 | 3 257 022 | âČ +21,37âŻ% | |
1970 | 3 641 306 | âČ +11,8âŻ% | |
1980 | 4 205 900 | âČ +15,51âŻ% | |
1990 | 4 219 973 | âČ +0,33âŻ% | |
2000 | 4 468 976 | âČ +5,9âŻ% | |
2010 | 4 533 372 | âČ +1,44âŻ% | |
Est. 2019 | 4 648 794 | âČ +2,55âŻ% |
Le Bureau du recensement des Ătats-Unis estime la population de la Louisiane Ă 4 648 794 habitants au , soit une hausse de 2,55 % depuis le recensement des Ătats-Unis de 2010 qui tablait la population Ă 4 533 372 habitants[26]. Depuis 2010, l'Ătat connaĂźt la 28e croissance dĂ©mographique la plus soutenue des Ătats-Unis.
Avec 4 533 372 habitants en 2010, la Louisiane Ă©tait le 25e Ătat le plus peuplĂ© des Ătats-Unis. Sa population comptait pour 1,47 % de la population du pays. Le centre dĂ©mographique de l'Ătat Ă©tait localisĂ© dans le nord-est de la paroisse de la Pointe CoupĂ©e[27].
Avec 40,51 hab./km2 en 2010, la Louisiane Ă©tait le 25e Ătat le plus dense des Ătats-Unis.
Le taux d'urbains Ă©tait de 73,2 % et celui de ruraux de 26,8 %[28].
En 2010, le taux de natalitĂ© s'Ă©levait Ă 13,8 â°[29] (13,6 â° en 2012[30]) et le taux de mortalitĂ© Ă 9,0 â°[31] (9,2 â° en 2012[32]). L'indice de fĂ©conditĂ© Ă©tait de 1,95 enfant par femme[29] (1,92 en 2012[30]). Le taux de mortalitĂ© infantile s'Ă©levait Ă 7,6 â°[31] (8,2 â° en 2012[32]). La population Ă©tait composĂ©e de 24,66 % de personnes de moins de 18 ans, 10,47 % de personnes entre 18 et 24 ans, 26,32 % de personnes entre 25 et 44 ans, 26,25 % de personnes entre 45 et 64 ans et 12,31 % de personnes de 65 ans et plus. L'Ăąge mĂ©dian Ă©tait de 35,8 ans[33].
Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ 92 098) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ 68 030) avec un excédent des naissances (201 132) sur les décÚs (133 102), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ 24 263) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ 21 772) et un excédent des flux migratoires intérieurs (+ 2 491)[34].
Selon des estimations de 2013, 95,4 % des Louisianais Ă©taient nĂ©s dans un Ătat fĂ©dĂ©rĂ©, dont 77,9 % dans l'Ătat de Louisiane et 17,5 % dans un autre Ătat (10,7 % dans le Sud, 2,9 % dans le Midwest, 2,3 % dans l'Ouest, 1,6 % dans le Nord-Est), 0,7 % Ă©taient nĂ©s dans un territoire non incorporĂ© ou Ă l'Ă©tranger avec au moins un parent amĂ©ricain et 3,9 % Ă©taient nĂ©s Ă l'Ă©tranger de parents Ă©trangers (52,8 % en AmĂ©rique latine, 32,8 % en Asie, 9,4 % en Europe, 3,2 % en Afrique, 1,7 % en AmĂ©rique du Nord, 0,1 % en OcĂ©anie). Parmi ces derniers, 41,6 % Ă©taient naturalisĂ©s amĂ©ricain et 58,4 % Ă©taient Ă©trangers[35] - [36].
Selon des estimations de 2012 effectuĂ©es par le Pew Hispanic Center, l'Ătat comptait 55 000 immigrĂ©s illĂ©gaux, soit 1,2 % de la population[37].
Composition ethno-raciale et origines ancestrales
Selon le recensement des Ătats-Unis de 2010, la population Ă©tait composĂ©e de 62,56 % de Blancs, 32,04 % de Noirs, 1,61 % de MĂ©tis, 1,55 % d'Asiatiques (0,63 % de ViĂȘts), 0,67 % d'AmĂ©rindiens, 0,04 % d'OcĂ©aniens et 1,53 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catĂ©gories.
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (1,48 %) et ceux revendiquant trois races ou plus (0,13 %).
Les non hispaniques représentaient 95,75 % de la population avec 60,33 % de Blancs, 31,82 % de Noirs, 1,53 % d'Asiatiques, 1,27 % de Métis, 0,62 % d'Amérindiens, 0,03 % d'Océaniens et 0,15 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, tandis que les Hispaniques comptaient pour 4,25 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (1,73 %) et du Honduras (0,68 %)[33].
En 2010, l'Ătat de Louisiane avait la 2e plus forte proportion de Noirs aprĂšs le Mississippi (37,02 %). A contrario, lâĂtat avait la 6e plus faible proportion de Blancs des Ătats-Unis.
L'Ătat comptait Ă©galement le 10e plus grand nombre de Noirs (1 452 396) des Ătats-Unis.
1940 | 1950 | 1960 | 1970 | 1980 | 1990 | 2000 | 2010 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Blancs | 63,95 | 66,95 | 67,91 | 69,80 | 69,24 | 67,28 | 63,91 | 62,56 |
âââNon hispaniques | 67,56 | 65,78 | 62,53 | 60,33 | ||||
Noirs | 35,93 | 32,88 | 31,91 | 29,85 | 29,44 | 30,79 | 32,49 | 32,04 |
âââNon hispaniques | 32,30 | 31,82 | ||||||
Asiatiques (et Océaniens jusqu'en 1990) | 0,04 | 0,05 | 0,06 | 0,12 | 0,57 | 0,97 | 1,23 | 1,55 |
âââNon hispaniques | 1,21 | 1,53 | ||||||
Autres | 0,08 | 0,12 | 0,12 | 0,23 | 0,75 | 0,96 | 2,37 | 3,85 |
âââNon hispaniques | 1,55 | 2,07 | ||||||
Hispaniques (toutes races confondues) | 2,36 | 2,20 | 2,41 | 4,25 |
En 2013, le Bureau du recensement des Ătats-Unis estime la part des non hispaniques Ă 95,3 %, dont 59,5 % de Blancs, 32,1 % de Noirs, 1,6 % d'Asiatiques et 1,4 % de MĂ©tis, et celle des Hispaniques Ă 4,7 %[39].
En 2000, les Louisianais s'identifiaient principalement comme étant d'origine française (12,2 %), américaine (10,1 %), allemande (7,1 %), irlandaise (7,0 %), anglaise (5,2 %), italienne (4,4 %) et canadienne-française (3,0 %)[40].
En 2000, l'Ătat avait la 4e plus forte proportion de personnes d'origine française et la 7e plus forte proportion de personnes d'origine canadienne-française.
L'Ătat abrite la 33e communautĂ© juive des Ătats-Unis. Selon le North American Jewish Data Bank, l'Ătat comptait 10 675 Juifs en 2013 (16 115 en 1971), soit 0,2 % de la population. Ils se concentraient principalement dans les agglomĂ©rations de New Orleans-Metairie (7 650) et de Baton Rouge (1 600)[41].
Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Houmas (22,4 %), Cherokees (8,9 %) et Chactas (5,4 %)[42].
Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (40,8 %), du Honduras (15,9 %), de Porto Rico (6,0 %), de Cuba (5,4 %), du Guatemala (3,5 %), du Nicaragua (3,3 %) et d'Espagne (3,1 %)[43]. Composée à 52,6 % de Blancs, 7,9 % de Métis, 5,2 % de Noirs, 1,3 % d'Amérindiens, 0,4 % d'Asiatiques, 0,2 % d'Océaniens et 32,4 % de personnes n'entrant dans aucune de ces catégories, la population hispanique représentait 21,3 % des Océaniens, 20,7 % des Métis, 8,1 % des Amérindiens, 3,6 % des Blancs, 1,1 % des Asiatiques, 0,7 % des Noirs et 90,2 % des personnes n'entrant dans aucune de ces catégories.
L'Ătat avait la plus forte proportion de personnes originaires du Honduras (0,68 %), la 5e plus forte proportion de personnes originaires du Nicaragua (0,14 %) et la 7e plus forte proportion de personnes originaires de Cuba (0,23 %).
L'Ătat comptait Ă©galement le 7e plus grand nombre de personnes originaires du Honduras (30 617) et le 8e plus grand nombre de personnes originaires du Nicaragua (6 390).
Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme Ă©tant ViĂȘts (40,4 %), Indiens (15,9 %), Chinois (14,3 %), Philippins (9,1 %) et CorĂ©ens (4,8 %)[44].
L'Ătat avait la 8e plus forte proportion de ViĂȘts (0,63 %).
L'Ătat comptait Ă©galement le 10e plus grand nombre de ViĂȘts (28 352).
Les Métis se décomposaient entre ceux revendiquant deux races (92,2 %), principalement blanche et noire (27,4 %), blanche et amérindienne (20,4 %), blanche et autre (13,5 %), blanche et asiatique (12,3 %), noire et amérindienne (6,1 %) et noire et autre (4,5 %), et ceux revendiquant trois races ou plus (7,8 %)[45].
Religions
Religion | Louisiane | Ătats-Unis |
---|---|---|
Protestantisme évangélique | 27 | 25,4 |
Catholicisme | 26 | 20,8 |
Ăglises noires | 22 | 6,5 |
Non affiliés | 10 | 15,8 |
Protestantisme traditionnel | 8 | 14,7 |
Agnosticisme | 2 | 4,0 |
Athéisme | 2 | 3,1 |
Autres | 3 | 9,7 |
Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 54 % des habitants de Louisiane se considÚrent comme « trÚs religieux » (40 % au niveau national), 29 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 17 % comme « non religieux » (31 % au niveau national)[47].
Langues
Langue | 1980 | 1990 | 2000 | 2010 | 2016 |
---|---|---|---|---|---|
Anglais | 90,01 % | 89,91 % | 90,82 % | 91,47 % | 91,93 % |
Français | 6,85 % | 5,86 % | 4,33 % | 2,80 % | 2,01 % |
Français cadien | 0,71 % | 0,35 % | 0,51 % | ||
Espagnol | 1,32 % | 1,86 % | 2,53 % | 3,30 % | 3,82 % |
Vietnamien | 0,23 % | 0,37 % | 0,56 % | 0,59 % | 0,55 % |
Autres | 1,58 % | 1,29 % | 1,41 % | 1,33 % | 1,69 % |
Les francophones sont essentiellement des Cadiens, des Créoles francophones, des Amérindiens Houma et des Chitimachas[52].
Francophonie
DĂšs le dĂ©but du XXe siĂšcle, la langue française a connu une chute de locuteurs due Ă la politique dâassimilation menĂ©e sur la population francophone Ă cette Ă©poque. Dans les annĂ©es 1940, les francophones deviennent minoritaires en Louisiane et la prĂ©servation du français est menacĂ©e. Dans les annĂ©es 1960, les francophones Ă©taient au nombre de 1 millions en Louisiane. Ce chiffre tombe sous la barre des 100 000 locuteurs en 1980. Cependant le français connait une renaissance et le nombre de francophones atteint les 200 000 en 2000. Selon les derniers estimations, prĂšs de 7% de la population Louisianaise est francophone, soit entre 250 000 et 300 000 personnes faisant donc du Français la seconde langue la plus parlĂ©e de Louisiane (Ceci inclut toutes les formes de français).
En Louisiane, le fait francophone a été relancé en majorité par la création du CODOFIL (Conseil pour le Développement du Français en Louisiane) en 1968 par James Domengeaux.
En 2018, la Louisiane rejoint LâOIF (Organisation International de la Francophonie), un Ă©vĂ©nement important dans lâhistoire de la Louisiane.
Historique
Lors de la vente de la Louisiane par NapolĂ©on Bonaparte aux Ătats-Unis en 1803, le territoire louisianais est essentiellement peuplĂ© de colons d'origine française, composĂ©s de Franco-louisianais, d'Acadiens, de Canadiens français, de CrĂ©oles et d'esclaves. Au sein de l'Ătat de Louisiane Ă partir de 1812, le port de La Nouvelle-OrlĂ©ans va recevoir un flot important et continu d'immigrants jusqu'Ă la guerre de SĂ©cession. Les premiers Ă s'installer entre 1804 et 1810 furent plusieurs milliers de Français en provenance de la colonie de Saint-Domingue fuyant avec leurs esclaves la rĂ©volution haĂŻtienne. Puis arrivĂšrent ensuite quatre flux continus d'immigrants venus du reste des Ătats-Unis, de France, d'Irlande et d'Allemagne.
Francophones et anglophones
Lors de son voyage en AmĂ©rique, Alexis de Tocqueville sĂ©journe Ă La Nouvelle-OrlĂ©ans en 1832 et rencontre le procureur gĂ©nĂ©ral de la Louisiane, Ătienne Mazureau qui lui fournit de nombreuses donnĂ©es sociologiques, dĂ©mographiques et linguistiques sur la Louisiane et notamment La Nouvelle-OrlĂ©ans. La ville portuaire est alors divisĂ©e en trois municipalitĂ©s ; deux sont francophones et une anglophone[53].
- La premiÚre municipalité est composée du Vieux carré français historique et des quartiers de Tremé, Fontainebleau, Audubon et du Bayou Saint-Jean. C'est une municipalité francophone peuplée depuis la colonisation de la Louisiane française.
- La seconde municipalitĂ© est situĂ©e en amont du fleuve Mississippi. Elle est contiguĂ« Ă la premiĂšre et accueille les immigrants amĂ©ricains anglophones venus du reste des Ătats-Unis. Majoritairement protestante, la municipalitĂ© va recevoir de nombreux Irlandais catholiques notamment avec la mise en place d'offices religieux catholiques en langue anglaise.
- La troisiÚme municipalité est située en aval du fleuve Mississippi. Elle est contiguë à la premiÚre municipalité. Elle est composée du faubourg Marigny. Elle est peuplée à l'origine de créoles, mulùtres et métis franco-africains. Elle fut le lieu historique du plaçage, systÚme hérité de la période française, mais en désuétude, qui consistait à placer des femmes esclaves noires pour les maßtres blancs comme concubines. Les enfants métissés, issus de ces centaines de couples devinrent des hommes de couleur libres. La 3e municipalité accueillit, par la suite, plusieurs milliers d'immigrants venus de France au cours du XIXe siÚcle.
Fin de la suprématie linguistique française
Jusqu'Ă la guerre de SĂ©cession, la langue française demeure prĂ©pondĂ©rante dans l'Ătat de Louisiane, mais la division entre francophones blancs et francophones noirs apparaĂźt lors du conflit armĂ© entre ConfĂ©dĂ©rĂ©s et Unionistes. Les francophones blancs, majoritairement esclavagistes, font cause commune avec les ConfĂ©dĂ©rĂ©s favorables au systĂšme esclavagiste. En fait bilingues, ils optent pour l'assimilation de fait Ă l'anglo-amĂ©ricain. CrĂ©oles, mĂ©tis, mulĂątres et esclaves noirs, massivement monolingues, restent fidĂšles Ă la langue française. AprĂšs les ravages et les bouleversements de la guerre civile, mais aussi la forte immigration irlandaise, le paysage linguistique de la Louisiane change. Les francophones ne sont plus majoritaires et s'intĂšgrent Ă la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. MĂȘme si on continue Ă parler français chez soi, la majoritĂ© des Ă©coles n'offrent plus que l'anglais comme langue d'instruction. Quant aux CrĂ©oles, mulĂątres, mĂ©tis et anciens esclaves francophones, ils ne peuvent constituer des Ă©coles francophones en raison de leur pauvretĂ©. La langue française va alors rĂ©gresser jusqu'Ă la PremiĂšre Guerre mondiale et sera mĂȘme bannie officiellement au dĂ©but des annĂ©es 1920.
Renouveau de la langue et de la culture françaises
Il faut attendre 1968 pour voir renaĂźtre officiellement la langue française en Louisiane. Le Conseil pour le dĂ©veloppement du français en Louisiane dirigĂ© par James Domengeaux va se battre pour imposer la langue française comme seconde langue officielle de l'Ătat de Louisiane[54]. Le français n'a jamais totalement disparu. Les anciens le parlent encore et leurs petits-enfants se mettent Ă s'intĂ©resser Ă leurs origines françaises. Un renouveau de l'apprentissage du français apparaĂźt en Louisiane. L'Organisation internationale de la francophonie participe Ă cet engouement en envoyant des centaines d'enseignants français, belges, canadiens, suisses, maghrĂ©bins et mĂȘme vietnamiens former Ă la fois les Ă©lĂšves et leurs futurs enseignants. Depuis cette date, la langue française a permis aux Franco-Louisianais de retrouver une fiertĂ© de parler leur langue et d'assumer pleinement leurs origines. La rĂ©gion d'Acadiane, peuplĂ©e de francophones, affiche dĂ©sormais sa francitĂ© dans les rues, dans les radios locales, lors des festivitĂ©s et aussi le jour de Mardi gras.
Situation actuelle
Le Conseil pour le dĂ©veloppement du français en Louisiane ou CODOFIL est une agence de l'Ătat pour la promotion de l'usage du français (aussi bien français mĂ©tropolitain que le français cadien et le crĂ©ole louisianais) dans la population de Louisiane. Le conseil a son siĂšge Ă Lafayette[55]. Son dirigeant historique, James Domengeaux se battait pour imposer la langue française comme seconde langue de facto de l'Ătat de Louisiane.
Le prĂ©sident actuel du CODOFIL est William Arceneaux. Le CODOFIL, qui a aussi le titre « Agence des Affaires Francophones de Louisiane », est dirigĂ© par un conseil de 23 membres. Le français est la langue de travail de cette agence, faisant de la Louisiane un Ătat francophone de jure.
Les 18 et , le ministre de l'Ă©ducation des Ătats-Unis, Terrel Bell, se rend en Louisiane Ă l'invitation du CODOFIL. Il vient constater l'application de la « rĂ©solution 161 » votĂ©e par le SĂ©nat louisianais en 1980, sur le statut de la langue française comme langue seconde de la Louisiane.
La Louisiane fonctionne principalement en anglais, l'usage du français et du crĂ©ole louisianais Ă©tant rare Ă l'extĂ©rieur du « triangle cadien » Ă l'ouest de La Nouvelle-OrlĂ©ans. Plusieurs dialectes du français sont parlĂ©s dans l'Ătat. Il existe aussi deux dialectes du crĂ©ole parlĂ©s dans l'Ătat : le crĂ©ole louisianais (qui ressemble le plus au crĂ©ole seychellois et mauricien) ainsi qu'un dialecte qui se rapproche du crĂ©ole haĂŻtien.
Le français et le crĂ©ole sont parlĂ©s principalement dans le triangle comprenant 23 paroisses dans l'extrĂȘme sud de l'Ătat, situĂ©es Ă l'ouest du Mississippi. La ville de Lafayette y est la capitale culturelle francophone et crĂ©olophone de la rĂ©gion de l'Acadiane (l'Acadiana).
La pratique de ces différentes façons de parler français est en déclin, bien que depuis quelques années, elle connaßt un regain grùce à l'action et au dynamisme du CODOFIL et sur le plan international par ses échanges culturels avec les autres nations membres de la Francophonie. En 1971, Edwin Edwards devient le premier gouverneur francophone du XXe siÚcle de la Louisiane. Il est réélu pour quatre mandats. Kathleen Babineaux Blanco, qui a servi comme gouverneur de 2004 à 2008, est aussi francophone.
En 2009, le gouverneur Bobby Jindal signe un projet de loi faisant de la fleur de lys l'emblĂšme de la Louisiane.
Politique
Gouvernement de Louisiane | LĂ©gislature d'Ătat | CongrĂšs fĂ©dĂ©ral | |||||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Gouverneur | Lieutenant-gouverneur | SecrĂ©taire d'Ă©tat | Procureur gĂ©nĂ©ral | TrĂ©sorier | Commissaire de l'Assurance | Commissaire Ă lâAgriculture et aux ForĂȘts | Chambre des reprĂ©sentants | SĂ©nat | Chambre des reprĂ©sentants | SĂ©nat | |||||||
John Bel Edwards (D) | Billy Nungesser (en) (R) | Kyle Ardoin (en) (R) | Jeff Landry (en) (R) | John Schroder (en) (R) | Jim Donelon (en) (R) | Mike Strain (en) (R) | D : 35 R : 67 Indépendants : 2 |
D : 12 R : 27 |
D : 1 R : 5 |
R : 2 |
La Louisiane est un Ătat populaire, relativement pauvre, sudiste de longue tradition dĂ©mocrate. Comme tous les autres Ătats du Sud, la Louisiane penche au XXIe siĂšcle vers les rĂ©publicains.
Politique nationale
Lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 1948, le Dixiecrat Strom Thurmond arrive en tĂȘte des candidats avec 49,07 % des suffrages. En 1956, Dwight D. Eisenhower est le premier rĂ©publicain Ă remporter la Louisiane. En 1968, le candidat sĂ©grĂ©gationniste George Wallace y arrive en tĂȘte avec 48,32 % des voix. Bill Clinton est le dernier dĂ©mocrate Ă avoir gagnĂ© en Louisiane en 1996.
Lors de l'Ă©lections prĂ©sidentielles de 2004, le rĂ©publicain George W. Bush y obtient 56,72 % des voix contre 42,22 % au candidat dĂ©mocrate John Kerry. Ă l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2008, la Louisiane confirme son virage Ă droite avec un Ă©cart record de 19 points en faveur des rĂ©publicains et devient peu Ă peu un Ătat clivĂ© entre noirs et blancs. Ainsi, le sĂ©nateur McCain remporte 84 % du vote blanc et le sĂ©nateur Obama 94 % du vote noir[56].
En 2016, le rĂ©publicain Donald Trump remporte l'Ătat de Louisiane avec 58,1 % des voix contre 38,4 % pour son adversaire dĂ©mocrate Hillary Clinton[57].
Représentation au CongrÚs
Au niveau fĂ©dĂ©ral, les deux sĂ©nateurs de l'Ătat sont les rĂ©publicains John Neely Kennedy, depuis 2017, et Bill Cassidy, qui succĂšde en 2015 Ă la dĂ©mocrate Mary Landrieu en poste depuis 18 ans. La Louisiane comprend six Ă©lus Ă la Chambre des reprĂ©sentants dont cinq sont rĂ©publicains et un seul dĂ©mocrate.
Gouverneur
Le gouverneur de Louisiane est élu pour un mandat de quatre ans, rééligible une fois. AprÚs le républicain Bobby Jindal, le premier Indo-Américain élu à un tel poste en 2007 et réélu en 2011, le gouverneur est le démocrate John Bel Edwards depuis le .
LĂ©gislature
La Chambre des représentants comprend 105 membres élus pour quatre ans. Le Sénat comprend lui 39 sénateurs élus pour quatre ans. Lors de la législature 2012-2016, la Chambre est dominée par 59 républicains, face à 44 démocrates et 2 indépendants, et le Sénat compte 26 républicains et 13 démocrates.
Pouvoir judiciaire
Le pouvoir judiciaire en Louisiane, aussi appelé Judicial Branch ou encore Judiciary of Louisiana, se compose des tribunaux suivants[58] :
- la Cour suprĂȘme ;
- les cours dâappel ;
- les cours de district ;
- les cours de paroisses et les cours municipales ;
- les cours des maires ;
- les cours de justice de paix.
- La Cour suprĂȘme de Louisiane en Nouvelle-OrlĂ©ans.
Ăconomie
Agriculture
L'agriculture a longtemps Ă©tĂ© trĂšs prospĂšre grĂące Ă son climat semi-tropical. Parmi les ressources agricoles, on compte le maĂŻs, le riz, le blĂ©, le soja, le coton, la canne Ă sucre, les fruits, les lĂ©gumes et la patate douce. Les cyclones rĂ©cents et la compĂ©tition internationale (en particulier avec le BrĂ©sil) provoquent une crise importante. Environ 30 % des fruits de mer et des poissons des Ătats-Unis proviennent de la Louisiane. C'est le premier Ătat producteur de crevettes ; ce secteur a Ă©tĂ© sinistrĂ© par la marĂ©e noire de Deepwater Horizon d'.
Industries
L'Ătat concentre une partie des raffineries du pays, et est le point d'entrĂ©e d'une partie du pĂ©trole produit dans le golfe du Mexique. L'ouragan Katrina a sĂ©rieusement endommagĂ© une partie des installations en 2005.
Secteur tertiaire
L'industrie touristique se concentre dans les grandes villes de la cÎte, et est trÚs liée aux activités des nombreux casinos qui s'y trouvent, ainsi qu'aux nombreux festivals musicaux (jazz, zarico, musique cadienne) et Mardi gras traditionnels, sans oublier la gastronomie louisianaise.
Culture
Livres
- Le roman PassĂ©e blanche de Louisiane, Ă©crit par Paul Nevski, aborde sans tabou le problĂšme de l'esclavage en Louisiane, oĂč l'on trouvait des plantations comme Ă©tant les propriĂ©tĂ©s de maĂźtres noirs qui employaient des esclaves blancs, fruit Ă la fois du « plaçage » de jeunes filles noires auprĂšs de maĂźtres blancs et de « prĂȘts Ă vie » d'enfants nĂ©s de familles pauvres cadiennes. (ISBN 978-2-84668-172-8) publiĂ© aux Ă©ditions YvelinĂ©dition.
- Tout comme l'Ćuvre de Belva Plain, Les CĂšdres de beau-jardin, le roman MĂ©moires de Louisiane, d'Emilie Richards se dĂ©roule en Louisiane et aborde le sujet des diffĂ©rentes castes, du commerce du coton ou encore de la vie dans le Bayou. (ISBN 978-2-2808-3370-7)
- Le roman Les Quatre Vies dans le jardin de la Louisiane, de Marie-Laure de Shazer, aborde Ă©galement le sujet des diffĂ©rentes castes, l'interdiction de la langue française dans les Ă©coles et dans les foyers de 1916-1968, Manon Lescaut, NapolĂ©on, les Cadiens, Jefferson, le rĂȘve amĂ©ricain, lâamour libre, la libertĂ© dâexpression, les CrĂ©oles, l'ouragan Katrina. Le dĂ©but du roman Entretien avec un vampire, d'Anne Rice, se dĂ©roule en Louisiane.
- La série de bande dessinée Jim Cutlass (dessin Christian Rossi, scénario jean Giraud) se déroule en Louisiane.
- La Communauté du Sud est une série de livres écrite par Charlaine Harris dont l'action se situe dans une ville fictive prÚs de Shreveport, en Louisiane.
- L'Ă©crivain James Lee Burke brosse un portrait rĂ©aliste et saisissant de la Louisiane moderne dans la sĂ©rie qu'il consacre Ă son hĂ©ros Dave Robicheaux (incarnĂ© Ă l'Ă©cran par Tommy Lee Jones dans le film que Bertrand Tavernier a tirĂ© du roman Dans la brume Ă©lectrique avec les morts confĂ©dĂ©rĂ©s). Ce fils d'ouvrier francophone a Ă©crit une vingtaine de romans qui magnifient la faune et la flore louisianaise, tout en dressant un portrait sans concession de la vie dans cet Ătat qui tourne le dos Ă son histoire et s'amĂ©ricanise toujours plus.
- Louisiane, saga de l'Ă©crivain et journaliste Maurice DenuziĂšre, raconte l'histoire de la Louisiane de 1830 Ă 1950 Ă travers une famille propriĂ©taire d'un domaine cotonnier prĂšs de Fausse RiviĂšre (en six volumes : Louisiane, Bagatelle, Fausse RiviĂšre, Les Trois ChĂȘnes, l'Adieu au Sud et Les annĂ©es Louisiane). Elle a Ă©tĂ© adaptĂ©e au cinĂ©ma par Philippe de Broca.
- Louisiana, de Michel Peyramaure, relate l'épopée des premiers colons français en Amérique du Nord.
Cinéma et télévision
La chaßne de télévision francophone Télé-Louisiane est lancée sur le territoire depuis 1998.
Films
- Louisiana Story de Robert Flaherty (1948)
- Un tramway nommé Désir de Elia Kazan (1951)
- Vivre et laisser mourir de Guy Hamilton (1973)
- Les Aventures de Bernard et Bianca de Wolfgang Reitherman, Art Stevens et John Lounsbery (1977)
- La Petite de Louis Malle (1978)
- La Corde raide de Richard Tuggle (1984)
- Angel Heart d'Alan Parker (1987)
- Big Easy : Le Flic de mon cĆur de Jim McBride (1987)
- Un été en Louisiane de Robert Mulligan (1991)
- L'Affaire PĂ©lican d'Alan J. Pakula (1993)
- Entretien avec un vampire de Neil Jordan (1994)
- La DerniĂšre Marche de Tim Robbins (1995)
- La Ligne Verte de Frank Darabont (1999)
- Love Song de Shainee Gabel (2004)
- La Porte des secrets de Iain Softley (2005)
- DĂ©jĂ vu de Tony Scott (2006)
- Bad Lieutenant : Escale à La Nouvelle-Orléans de Werner Herzog (2008)
- L'Ătrange Histoire de Benjamin Button (2008)
- La Princesse et la Grenouille de Ron Clements et John Musker (2009)
- Dans la brume Ă©lectrique de Bertrand Tavernier (2009)
- X-Men Origins: Wolverine de Gavin Hood (2009)
- Red de Robert Schwentke (2010)
- Les BĂȘtes du Sud sauvage de Benh Zeitlin (2012)
- Insaisissables de Louis Leterrier (2013)
- #Chef de Jon Favreau (2014)
Séries télévisées
- True Blood (2008-2013)
- Treme (2010)
- American Horror Story: Coven (2013)
- The Originals (2013)
- True Detective (Saison 1, 2014)
- NCIS : Nouvelle-Orléans (depuis 2014)
- Cloak and Dagger (2018-2019)
Musique
La Louisiane est un Ătat avec une forte richesse musicale oĂč se mĂ©langent ou s'ignorent diffĂ©rents styles eux-mĂȘmes trĂšs riches : cadien, crĂ©ole, folk, country, rock, blues⊠En outre, la Louisiane est parmi les quelques Ătats (dont New York, Michigan, Illinois) Ă avoir crĂ©Ă© au cours des annĂ©es 1960 et 1970 la funk ; en effet, aux cĂŽtĂ©s de chanteurs non Louisianais comme James Brown, des chanteurs et musiciens de Louisiane comme les Meters ont profondĂ©ment influencĂ© non seulement la funk, mais la pop et le rock en gĂ©nĂ©ral.
Musique cadienne et créole
La chanson francophone est représentée essentiellement par trois styles musicaux qui s'entrecroisent ; la musique cadienne, le zarico et le swamp pop. Elle trouve ses racines et sa vitalité dans la région de l'Acadiana au sud-ouest de la Louisiane. La Nouvelle-Orléans et Baton Rouge demeurent des centres importants de créations musicales avec de nombreux groupes influencés par ces trois styles musicaux louisianais.
Le Festival international de Louisiane est un festival de musique francophone qui se déroule chaque année dans la ville de Lafayette dans la région de l'Acadiane depuis 1986.
- La musique cadienne est un genre musical issu du country et du folk. Zachary Richard est un des représentants de la musique cadienne. Marce Lacouture est une interprÚte de musique cadienne, son registre allant des ballades, aux rondes, en passant par des ritournelles et le country. La musique cadienne fut d'abord une musique jouée par des Blancs.
- Le zarico appelé également zydeco est une musique traditionnelle louisianaise mélangeant des styles différents, tels que le rhythm and blues, le blues et le jazz, avec des paroles en créole louisianais, cadien, français standard et anglais. Elle fut une musique d'abord jouée par des noirs. Clifton Chenier, Beau Jocque, Zydeco Joe furent des représentants de ce style musical.
- Le swamp pop est un creuset musical dans lequel se mélangent avec harmonie, du blues, du rock, du country et du zydeco. Les paroles sont également un mélange de créole louisianais, français cadien, français standard et d'anglais. Bobby Charles fut un des premiers musiciens de swamp pop.
Cuisine
- Crevettes
- Ăcrevisses
- Cuisson à l'étouffée
- Jambalaya
- Gumbo Ragoût qui tire son nom de la plante potagÚre importée d'Afrique en Amérique. Le Gombo sert à épaissir la sauce de ce plat et lui donne une consistance gélatineuse
- Andouille
- Boudin
- Alligator
- Crabe au curry
- Pique-nique aux Ă©crevisses en Louisiane.
- Gombo d'Ă©crevisses - cuisine cadienne en Louisiane.
- Cuisine acadienne (Louisiane) - travers de porc et jambalaya.
Sports
Comme la plupart des Ătats du Sud (Floride, Texas, Caroline du SudâŠ), la Louisiane a depuis longtemps une forte culture autour du football amĂ©ricain qui y est le sport le plus suivi et mĂ©diatisĂ©. Non seulement les championnats professionnels sont trĂšs suivis chaque semaine jusqu'au Super Bowl qui a lieu en fĂ©vrier, mais le championnat universitaire (Collegue league) qui regroupe les meilleurs joueurs Ă©tudiants (18-20 ans) des colleges (classes prĂ©paratoires de deux ans aprĂšs le lycĂ©e, avant d'intĂ©grer l'universitĂ©) est tout aussi suivi par des fans â hommes et femmes, jeunes et plus ĂągĂ©s â prĂȘts Ă dĂ©penser plusieurs centaines de dollars amĂ©ricains pour assister Ă un match. Chaque semaine, l'Ă©quipe d'un Ătat affronte celle d'un autre Ătat fĂ©dĂ©ral, fortifiant le sentiment d'appartenance rĂ©gionaliste. Ce championnat sert Ă repĂ©rer les futurs joueurs professionnels. Dans cet Ătat relativement pauvre, un grand nombre de joueurs sur le terrain jouent en prĂ©sence de supporters en trĂšs forte majoritĂ© blancs. La biĂšre reste la boisson la plus consommĂ©e lors des matchs, suivie par les cocktails Ă base de whisky, de rhum et de sodas.
Santé
En 2019, la Louisiane adopte une loi interdisant l'avortement au-delĂ de six semaines de grossesse[59].
Presse
- le magazine bimensuel l'Acadiana Profile publie l'actualité régionale depuis 1968.
Notes et références
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- Ni l'anglais ni le français n'est officiel en Louisiane. Cependant le français possÚde un statut spécial depuis 1968.
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Voir aussi
Bibliographie
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- « Sur les chemins de Louisiane », National Geographic France, no 51,â .
- Cécilia Camoin, Louisiane : la théùtralité comme force de vie, Paris, PUPS, 516 p. (ISBN 978-2-84050-849-6 et 2840508494, OCLC 829676184, lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
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- (en) Geographic Names Information System
- (en) Marine Gazetteer
- (en + zh-Hans) Mindat.org
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