Bertrand Tavernier
Bertrand Tavernier, né le à Lyon et mort le à Sainte-Maxime, est un réalisateur, scénariste, producteur et écrivain français. De 1982 (année de sa création) à sa mort, il a également été président de l'Institut Lumière.
Nom de naissance | Bertrand René Maurice Tavernier |
---|---|
Naissance |
Lyon 6e (France) |
Nationalité | Française |
Décès |
(Ă 79 ans) Sainte-Maxime (France) |
Profession |
Réalisateur, scénariste, producteur Écrivain |
Films notables | voir filmographie. |
Fils de l'écrivain et résistant lyonnais René Tavernier, il fut d'abord assistant-réalisateur, attaché de presse (notamment pour Stanley Kubrick) et critique avant de passer à la mise en scène avec L'Horloger de Saint-Paul, son premier succès critique, à l'origine d'une longue collaboration avec l'acteur Philippe Noiret (Que la fête commence, Le Juge et l'Assassin, Coup de torchon, La Vie et rien d'autre, La Fille de d'Artagnan).
Éclectique, il a abordé plusieurs genres cinématographiques, de la comédie dramatique (Un dimanche à la campagne, Daddy Nostalgie) au film de guerre (Capitaine Conan) en passant par le film historique (Laissez-passer, La Princesse de Montpensier) ou le polar (L.627, L'Appât). Plusieurs de ses films ont été récompensés, en France et à l'étranger (dont Autour de minuit qui remporta un Oscar et fut nommé aux Golden Globes).
Il est le père du réalisateur et comédien Nils Tavernier et de la romancière Tiffany Tavernier.
Biographie
Enfance et débuts
Bertrand Tavernier est né le à Lyon[1] Le père de Bertrand Tavernier, René Tavernier, écrivain et fondateur de la revue Confluences, publia sous l'Occupation de grandes plumes comme Paul Éluard et Louis Aragon[2] ; ce dernier vécut pendant la Seconde Guerre mondiale avec son épouse Elsa Triolet au premier étage du domicile des Tavernier. Selon Bertrand Tavernier, c'est pour sa mère, Geneviève Dumond (1918-2002), que fut écrit l'un des plus beaux poèmes d'Aragon, Il n'y a pas d'amour heureux[3]. Plus tard, en 1965, en tant qu'attaché de presse pour Jean-Luc Godard, il invita Aragon à voir Pierrot le fou dont le poète fit l'éloge à travers un article devenu fameux, « Qu'est ce que l'art, Jean-Luc Godard » dans les Lettres françaises[4]. Au sujet de son enfance :
« Mon enfance est à Lyon. Mon premier souvenir d’images –comme je le dis- c’est la libération de Lyon, les fusées, tout ça[...]Je me souviens surtout d’une après-midi où mes parents m’avaient emmené sur la terrasse qui dominait Lyon. J’avais 3 ans, c’était en septembre 44. Là , j’avais vu plein de fusées éclairantes dans le ciel. Cela marquait l’entrée des troupes américaines ou françaises qui libéraient Lyon. Et quand j’allais au cinéma et que, tout d’un coup, la lumière commençait à éclairer un écran, que le rideau s’ouvrait, je revoyais ces lumières dans le ciel[1]. »
Il découvre le cinéma dans un séjour au sanatorium pour soigner sa tuberculose, le premier film qui le marque est Dernier Atout[5]. Au sujet de cette passion débutante, il déclare en 2016 : « J’avais une enfance difficile, pour des problèmes de santé. Et c’est vrai que le cinéma était une béquille. C’est quelquechose qui m’aidait à vivre. La tuberculose, ça m’empêchait de courir, de marcher. Et donc, pour réagir, il fallait que je rêve à des ciels, à des grands espace »[1].
Ses parents quittent Lyon pour Paris en 1950 car René Tavernier est un mauvais gestionnaire et sa revue Confluences ne marche plus[6] - [7]. Comme il le montrera tout sa vie, il n'est jamais vraiment parti de la ville : « Lyon m'a appris un enracinement dans un lieu. Je suis provincial et content de l'être, je ne me sens pas parisien »[1]. Ses parents envoient leur jeune fils trois ans en pension à l'école Saint-Martin-de-France dirigée par la congrégation des Oratoriens où il fait l'expérience du sadisme et de l'humiliation[8].
Après avoir réussi son baccalauréat à la seconde tentative, il entame des études de droit à la Sorbonne où il fonde avec des amis l'Étrave, revue d'étudiants sur le cinéma[9]. Passionné de cinéma depuis l'âge de douze ans, il a notamment fréquenté la cinémathèque, fondé avec Yves Martin et Bernard Martinand en 1961 un ciné-club, le Nickel Odéon, pour promouvoir le cinéma de genre hollywoodien (westerns, films noirs, comédies musicales)[10]. Il commence à gagner sa vie en faisant des piges pour Télérama puis devient critique à Cinéma[11] - [12].
Il fait ses débuts dans le cinéma comme assistant de Jean-Pierre Melville dans Léon Morin, prêtre, expérience qu'il évoque dans le documentaire Sous le nom de Melville réalisé par Olivier Bohler[9].
Il est également attaché de presse à plein temps entre 1964 et 1974[13], notamment pour Stanley Kubrick sur 2001 : l’Odyssée de l’espace (1968), Orange mécanique (1971) et Barry Lyndon (1975). Il a raconté lui avoir envoyé ce télégramme de démission[14] - [15] : « En tant que cinéaste vous êtes un génie, mais dans le travail, vous êtes un crétin » (As a director, a creator, you are a genius, but in the work, you are an imbecile)[16].
Critique de cinéma, chroniqueur et cinéphile
Comme critique cinématographique, Bertrand Tavernier collabore dans les années 1960 à plusieurs revues : Les Cahiers du cinéma, Cinéma, Positif, Présence du cinéma, Fiction, etc[9]. Pendant ces années-là , il est l'un des premiers à interviewer des réalisateurs étrangers et analyser thématiquement leurs filmographies[17]. Outre les metteurs en scène connus, tels John Ford, Raoul Walsh ou John Huston, il a contribué à faire connaître en France Delmer Daves, André de Toth ou Budd Boetticher (dont il programmait les films avec son ciné-club, le « Nickel Odéon ») et participa, entre autres avec Martin Scorsese, à la redécouverte de l’œuvre de Michael Powell.
Cinéphile passionné, il écrit plusieurs ouvrages importants sur le cinéma américain notamment, 30 ans de cinéma américain et 50 ans de cinéma américain[18], écrits en collaboration avec Jean-Pierre Coursodon, deux ouvrages considérés comme des références. Il donne également de nombreuses conférences et participe régulièrement à des bonus DVD.
Le , il publie grâce à la SACD (société des auteurs et compositeurs dramatiques) et son directeur général Pascal Rogard, sa première chronique sur son blog appelé « dvdblog »[19]. Ces chroniques lui permettent de mettre en avant les films de patrimoine qu'il aime, sortis en DVD ou Blu-ray, ainsi qu'à l'occasion ses coups de cœurs littéraires et musicaux. Il répond et échange par ailleurs dans les commentaires avec de multiples cinéphiles passionnés comme lui constituant ainsi une source unique de discussions et débats sur le cinéma et la cinéphilie. Il tiendra ces chroniques jusqu'à son décès : une dernière chronique posthume qu'il avait lui-même préparée sera d'ailleurs publiée et introduite d'un hommage de la SACD le .
En tant que chroniqueur, il participe, en 2006, à la dernière saison de l'émission de radio hebdomadaire Cinéfilms sur France Inter[20] - [21].
En , il accepte d'être parrain de l'émission Printemps du polar diffusée sur Arte[22]. Il s'agit d'un cycle de 12 célèbres polars dont il fait la présentation de six d'entre eux : Serpico, Chinatown, Quai des Orfèvres, Classe tous risques, Pour toi j'ai tué et son propre film L.627.
RĂ©alisateur et producteur
« Je crois qu'il y a deux types de cinéastes : les grands, qui acceptent les idées des autres, et les pas bons, qui les refusent[23]. »
En 1963, puis en 1964, il réalise un segment pour les film à sketches Les Baisers et La Chance et l'Amour[7].
Il sort son premier long métrage en 1974, L'Horloger de Saint-Paul, d'après le roman L'Horloger d'Everton de Georges Simenon paru en 1954[6]. Pour l'écriture du scénario, il s'associe à Jean Aurenche et Pierre Bost[6]. Ce premier essaie est un succès, le film dépasse le million d'entrées et reçoit le Prix spécial du jury durant la Berlinale 1974 ainsi que le prix Prix Louis-Delluc[6]. Le film marque également la première collaboration avec l'acteur Philippe Noiret, ce dernier tournera en tout dans huit films du cinéaste espacés sur 20 ans[6]. Si l'action du roman se déroule aux États-Unis, Tavernier décide de délocaliser son intrigue dans sa ville natale, trouvant que « Lyon est une belle ville, et qu'on ne l'a pas souvent montrée au cinéma », comme il le déclare à la sortie du film et qu'il ne cessera de prouver durant toute sa carrière de réalisateur[24].
Son deuxième long métrage, le film historique Que la fête commence... sorti en 1975, montre déjà son envie de parcourir les différents genres du cinéma[25]. Le film parle notamment de la conspiration de Pontcallec durant la Régence[25]. Le cinéaste retrouve Philippe Noiret qui campe Philippe d'Orléans et Jean Rochefort dans le rôle de l’abbé Dubois, tandis que Jean-Pierre Marielle vient compléter le trio dans le rôle du marquis de Pontcallec[25]. Lecteur assidu passioné d'Histoire, il parle de son intérêt pour le Régent : « Ce personnage était en avance sur son temps, et [il] n'a pas eu la force, ni la volonté, ni la possibilité, d'accomplir les choses dont il rêvait. C'est un personnage qui me plaît, parce que je trouve que c'est un personnage prodigieusement moderne ; [il fait partie de ces] gens qui entrevoient un certain nombre de choses, et qui ne peuvent les réaliser »[26]. Le film obtient le Prix Méliès, ainsi que plusieurs nominations durant la 1re cérémonie des César[26]. Parmi les quatre Césars glanés, Bertrand Tavernier remporte celui du meilleur réalisateur et partage celui du meilleur scénario original ou adaptation avec Jean Aurenche[26].
La même année, il fonde sa société de production Little Bear production[9].
En 1976, Bertrand Tavernier réalise le film de procès Le Juge et l'Assassin, inspiré de la vie du tueur en série Joseph Vacher[27]. Si Tavernier retrouve Philippe Noiret dans le rôle du juge, l'assassin est quant à lui campé par Michel Galabru[27]. Durant la 2e cérémonie des César, ce dernier est sacré dans la catégorie du meilleur acteur, tandis que la paire Bertrand Tavernier-Jean Aurenche remporte une nouvelle fois le César du meilleur scénario original ou adaptation[27] - [28].
À partir de 1982, il devient le président de l'Institut Lumière créée la même année à Lyon, Bernard Chardère en étant le directeur[29].
En 2013, il sort son dernier long-métrage de fiction, à savoir Quai d'Orsay, d'après la bande dessinée de Christophe Blain et Abel Lanzac[30]. Le film est un succès critique en France ainsi qu'à l'international[30] - [31].
En 2016, il sort le documentaire Voyage à travers le cinéma français de plus de 3h10, dans lequel il revient sur le cinéma français[32]. Pour Télérama, il revient sur la nécessité de montrer ce genre de documentaire : « Aujourd'hui, tout se passe comme si on avait peur ou honte de parler de ce qu'on a fait de bien. C'est vrai en littérature, et probablement dans tous les arts. Mais c'est encore plus net au cinéma, qui passe pour ringard aux yeux des jeunes. Alors qu'il leur suffirait de voir quelques minutes de Toni, avec tous les étrangers qui arrivent à la frontière, pour les convaincre de son actualité. Seulement, voilà : cela fait longtemps que tout le monde a renoncé à transmettre, à informer. Surtout à la télé : le service public a totalement lâché le cinéma. C'est lamentable. Je voulais aussi rappeler à mes confrères, et aux spectateurs, que les neuf dixièmes des cinéastes dont je parle se sont battus contre la bêtise de la censure. Si je fais des films, si Olivier Assayas fait des films, si Arnaud Desplechin fait des films, librement, c'est parce qu'avec son foutu caractère et, hélas, plus tard, son penchant pour l'extrême droite, Claude Autant-Lara a menacé de procès le producteur du Diable au corps (1947) et a gagné le droit au montage final, dont nous profitons tous. Enfin et surtout, je fais mienne la formule de Victor Hugo : « Il y a, dans l'admiration, quelque chose de réconfortant. » J'adore admirer… »[23]. Dans la même veine, il conçoit la série documentaire Voyages à travers le cinéma français, composée de huit épisodes de 52 minutes qui sont diffusés sur la chaine France 5[33].
Contre la coupure publicitaire
En , Bertrand Tavernier prend la tête d'un mouvement de contestation composé de réalisateurs[34]. Afin de protester contre le « saucissonnage des films » par la publicité sur La Cinq, il renvoie sa médaille de chevalier des Arts et Lettres[35].
À la suite des élections législatives de mars 1986, la droite revient au pouvoir. La Cinq est autorisée à continuer à émettre mais doit immédiatement cesser de diffuser des films de cinéma[36]. Dès le dimanche , un téléfilm remplace le film prévu et les films programmés ultérieurement voient leur case réattribuée à des séries ou téléfilms. Pour pallier ce manque de longs-métrages, la chaîne achète des mini-séries de prestige [37]. En décembre de la même année, La Cinq est autorisée, de nouveau, à diffuser des films de cinéma.
En 1992, il dit avoir été blacklisté par La Cinq et TF1 :
« Au départ La Cinq est tellement mal née (...) Elle a été conçue dans des conditions imbéciles, et vous payez les conditions de sa naissance (...) J'ai été interdit sur La Cinq. J'ai eu aucun de mes films produits, parce que je m'étais battu contre les coupes publicitaires (...) Donc je m'en fous de la chaîne. Puisque les gens m'ont carrément dit, comme sur la Une et sur La Cinq, étant donné que vous vous êtes battus contre la coupure publicitaire (...) Y'a même pas à envoyer les scénarios. »
— Bertrand Tavernier dans Les coulisses de La Cinq le [38] - [39]
Procès de Jean-Claude Brisseau
Auditionné lors du procès de Jean-Claude Brisseau pour harcèlement sexuel, Bertrand Tavernier met en cause les essais organisés par ce dernier avec des comédiennes pour préparer son film Choses secrètes[40]. L'actrice Noémie Kocher, plaignante, se confie auprès de lui et indique avoir « trouvé une épaule très réconfortante »[41] - [42].
Vie privée
Bertrand Tavernier partageait sa vie avec Sarah Tavernier, épousée en 2005. Il est le père de Nils Tavernier, également réalisateur, mais aussi comédien, et de la romancière Tiffany Tavernier, tous deux issus de son union avec Colo Tavernier. Il a connu au lycée Henri-IV à Paris Volker Schlöndorff[43], devenu depuis parrain de son fils.
Mort
Depuis son enfance, Bertrand Tavernier est un hôte assidu de Sainte-Maxime (Var), résidant dans la villa familiale[44], où il meurt le à l'âge de 79 ans[7] d'une pancréatite dont il est atteint depuis quelques années[45]. Ses obsèques ont lieu le dans l'intimité familiale, suivies de la crémation puis de l'inhumation dans le cimetière de la même ville[46].
Hommages
- En 1998, la toute nouvelle salle du cinéma municipal du Buisson-de-Cadouin Louis Delluc (né à Cadouin) est baptisée en son nom et en sa présence.
- En , il est choisi pour présider la deuxième cérémonie des Magritte du cinéma, qui récompense le cinéma belge.
- Le , il est invité pour une journée spéciale sur France Musique.
- En , il est le parrain des 50 ans des cinémas Studio à Tours, le plus grand complexe de cinémas indépendants « art et essai » de France.
- Il est représenté sur la Fresque des Lyonnais située à Lyon.
Filmographie
Il se démarque des réalisateurs de sa génération par la volonté de redonner une place primordiale à une narration passée à la trappe à la fin des années 1950. Il redonne ainsi leur chance à de grands scénaristes et dialoguistes restés sur le bord du chemin, principalement à Jean Aurenche et Pierre Bost (les « bêtes noires », avec le réalisateur Claude Autant-Lara, de François Truffaut dans son fameux article « Une certaine tendance du cinéma français »).
Grand cinéphile, il fait redécouvrir des auteurs comme Jean Devaivre dont il adapte l'autobiographie dans son film Laissez-passer. Si son goût le porte parfois vers les films à costumes, il ne s'éloigne jamais des préoccupations contemporaines et son art reste profondément enraciné dans notre époque.
Tavernier exprime, au gré de ses films, son aversion contre les injustices, son engagement contre la guerre, le racisme, les côtés sombres du colonialisme, la peine de mort et son combat contre les travers de nos sociétés contemporaines : délinquance, violence, chômage, misères physique et affective, voyeurisme, drogue, sida, etc.[7] - [9] - [47] - [48].
Certains longs métrages plus apaisés ou nostalgiques sont, à plusieurs reprises, imprégnés de la figure du père[7] ou du temps qui passe et que l'on ne peut retenir (Un dimanche à la campagne, Daddy nostalgie).
Pour le réalisateur, la musique n'est jamais comme plaquée et fait toujours corps avec l'image. Dans ses premiers films tout particulièrement, une importante scène musicale ponctue le film et annonce un drame imminent : un chanteur des rues (Le Juge et l'Assassin), la scène de la guinguette (Un dimanche à la campagne), etc.
Ses amitiés et fidélités professionnelles donnent aussi un certain ton à son cinéma : les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost, mais aussi le producteur Alain Sarde et son frère le compositeur Philippe Sarde[49]. Pour la musique, on peut également citer l'auteur-compositeur-interprète Marc Perrone mais aussi Antoine Duhamel[49]. Devant sa caméra, on retrouve fréquemment les acteurs et actrices Philippe Noiret, Philippe Torreton et Charlotte Kady, puis plus tard, Jacques Gamblin[6] - [50] - [51] - [52].
De manière paradoxale, sa filmographie, aux sujets et aux traitements très divers, reste tiraillée entre sa défense pour un cinéma français fort et indépendant et sa fascination pour une certaine culture nord-américaine.
Producteur, sa société se nomme Little Bear production, il exerce aussi des activités associatives comme celle de président de l'Institut Lumière à Lyon[9] - [53].
Cinéma
- 1964 : Les Baisers, segment Baiser de Judas
- 1964 : La Chance et l'Amour, segment Une chance explosive
- 1974 : L'Horloger de Saint-Paul
- 1975 : Que la fĂŞte commence...
- 1976 : Le Juge et l'Assassin
- 1977 : Des enfants gâtés
- 1980 : La Mort en direct
- 1980 : Une semaine de vacances
- 1981 : Coup de torchon
- 1983 : Ciné Citron (court métrage)
- 1983 : La 800e Génération (court métrage)
- 1983 : Pays d'octobre (Mississippi Blues) (documentaire)
- 1984 : Un dimanche Ă la campagne
- 1986 : Autour de minuit (Round Midnight)
- 1987 : La Passion BĂ©atrice
- 1989 : La Vie et rien d'autre
- 1990 : Daddy nostalgie
- 1991 : Contre l'oubli, segment Pour Aung San Suu Kyi, Myanmar (documentaire)
- 1992 : La Guerre sans nom (documentaire)
- 1992 : L.627
- 1994 : La Fille de d'Artagnan
- 1995 : L'Appât
- 1996 : Capitaine Conan
- 1999 : Ça commence aujourd'hui
- 2001 : Histoires de vies brisées : Les « double peine » de Lyon (documentaire)
- 2002 : Laissez-passer
- 2004 : Holy Lola
- 2009 : Dans la brume Ă©lectrique (In the Electric Mist)
- 2010 : La Princesse de Montpensier
- 2013 : Quai d'Orsay
- 2016 : Voyage à travers le cinéma français (documentaire)
Télévision
- 1982 : Philippe Soupault
- 1988 : Lyon, le regard intérieur
- 1996 : La Lettre
- 1997 : De l'autre côté du périph (documentaire co-réalisé avec Nils Tavernier)
- 2001 : Les Enfants de Thiès
- 2017 : Voyages à travers le cinéma français (série documentaire pour France 5)
Scénariste
- 1967 : Coplan ouvre le feu Ă Mexico de Riccardo Freda
- 1968 : Capitaine Singrid de Jean Leduc
- 1974 : L'Horloger de Saint-Paul
- 1975 : Que la fĂŞte commence...
- 1976 : Le Juge et l'Assassin
- 1977 : Des enfants gâtés
- 1980 : La Mort en direct
- 1980 : Une semaine de vacances
- 1981 : Coup de torchon
- 1983 : La 800e Génération (court métrage)
- 1983 : Pays d'octobre
- 1983 : La Trace de Bernard Favre
- 1984 : Un dimanche Ă la campagne
- 1986 : Autour de minuit
- 1987 : Les mois d'avril sont meurtriers de Laurent Heynemann
- 1989 : La Vie et rien d'autre
- 1991 : Der grĂĽne Berg de Fredi M. Murer
- 1992 : La Guerre sans nom
- 1992 : L.627
- 1994 : La Fille de d'Artagnan
- 1995 : L'Appât
- 1996 : Capitaine Conan
- 1999 : Ça commence aujourd'hui
- 2001 : Mon père, il m'a sauvé la vie de José Giovanni
- 2004 : Holy Lola
- 2008 : Lucifer et moi de Jean-Jacques Grand-Jouan
- 2010 : La Princesse de Montpensier
- 2013 : Quai d'Orsay
Dialoguiste
Production
- 1977 : La Question de Laurent Heynemann (coproducteur)
- 1980 : La Mort en direct (coproducteur)
- 1983 : Pays d'octobre (Mississippi Blues) (producteur)
- 1983 : La Trace de Bernard Favre (producteur associé)
- 1984 : Un dimanche Ă la campagne (producteur)
- 1994 : Veillées d'armes de Marcel Ophüls (producteur)
- 1997 : Fred de Pierre Jolivet (producteur exécutif)
- 2001 : Pas d'histoires (recueil de court métrages) (producteur)
Acteur ou intervenant
- 1963 : La Boulangère de Monceau d'Éric Rohmer : le jeune homme / le narrateur
- 1969 : Tout peut arriver de Philippe Labro : un spectateur dans le public à la cinémathèque
- 1992 : Gershwin d'Alain Resnais
- 1992 : François Truffaut : portraits volés de Michel Pascal et Serge Toubiana
- 1992 : Les Demoiselles ont eu 25 ans d’Agnès Varda
- 1995 : L'Univers de Jacques Demy d’Agnès Varda
- 1995 : The Making of an Englishman de Kevin Macdonald (téléfilm)
- 1997 : Quand le chat sourit de Sabine Azéma (téléfilm)
- 2002 : Claude Sautet ou la magie invisible de N. T. Binh
- 2008 : Sous le nom de Melville d'Olivier Bohler
- 2010 : Jean Aurenche, écrivain de cinéma d'Alexandre Hilaire et Yacine Badday
- 2013 : Quai d'Orsay de lui-même : un journaliste de télévision
- 2016 : Voyage à travers le cinéma français (documentaire) de lui-même : narrateur
- 2017 : La Continental : le mystère Greven de Claudia Collao, sur Alfred Greven, que Tavernier évoque dans Laissez-passer (documentaire télévision)
Publications
En 1970, Bertrand Tavernier publie avec Jean-Pierre Coursodon 30 ans de cinéma américain (éd. C.I.B.), qui est considéré par beaucoup de cinéphiles comme la bible française sur ce sujet. L'ouvrage connaît une nouvelle édition en 1991 sous le titre 50 ans de cinéma américain (éd. Nathan), puis est révisé et mis à jour en 1995 (éd. Nathan, coll. « Omnibus ») sous le même titre. Lors des rééditions, les notules de la précédente édition sont conservées, avec des évolutions en fonction de l'évolution de la filmographie, de la disponibilité en vidéo ainsi que de nombreuses réévaluations critiques, surtout sur le trio très éreinté George Stevens-William Wyler-Fred Zinnemann.
En , il annonce dans les commentaires de son blog préparer une troisième édition sous le titre de 70 ans de cinéma américain. Le projet change et devient 100 ans de cinéma américain qui est annoncé après son décès comme devant être publié début 2022 par Thierry Frémaux aux éditions Actes Sud.
En 2013, il crée et dirige par ailleurs chez Actes Sud une nouvelle collection appelée L'Ouest, le vrai. Il s'agit d'une collection de romans permettant de faire découvrir au grand public les véritables origines des westerns les plus connus comme La Captive aux yeux clairs et L'Aventurier du Rio Grande à travers des auteurs qu'il remet en avant... Il la présente ainsi : « La série L'Ouest, le vrai veut faire redécouvrir ces auteurs aujourd'hui oubliés ou méconnus (du moins en France), dans des traductions inédites. Tout à la fois films et livres, j'ai choisi ces romans pour l'originalité avec laquelle ils racontent cette époque, pour leur fidélité aux événements historiques, pour leurs personnages attachants, le suspense qu’ils créent… mais aussi pour leur art d'évoquer des paysages si divers dont leurs auteurs sont amoureux : Dakota, Oregon, Texas, Arizona, Utah, Montana… l'Ouest, le vrai, quel irrésistible dépaysement !... »[54]. Il en assure pour chacun des romans la préface ou la postface. La collection atteint une vingtaine de titres dont le dernier de son vivant est publié en début d'année 2021 : Les Pionniers d'Ernest Haycox. Cette parution sera l'occasion de sa dernière apparition médiatique dans un petit documentaire réalisé par Arte en [55].
Ouvrages
- Coursodon et Tavernier, 30 ans de cinéma américain, Paris, éditions C.I.B., 1970, 675 p.
- Coursodon et Tavernier, 50 ans de cinéma américain, Paris, éditions Nathan, 1991, 1246 p. (ISBN 2-09-241002-4)
- Qu'est-ce qu'on attend ?, Paris, Éditions du Seuil, , 259 p. (ISBN 978-2-02-020301-2)
- Amis américains : entretiens avec les grands auteurs d'Hollywood, coédition Institut Lumière/Actes Sud, 1993, 828 p. (ISBN 2-7427-0056-0) ; nouvelle éd. revue et enrichie, établie par Thierry Frémaux, 2019 (ISBN 978-2-7427-6394-8)
- Avec Dominique Sampiero et Tiffany Tavernier, Ça commence aujourd'hui, Paris, Éditions Mango, , 97 p. (ISBN 978-2-84270-135-2)
- Avec Patrick Rotman, La Guerre sans nom : Les appelés d'Algérie 54-62, Paris, Éditions du Seuil, , 305 p. (ISBN 978-2-02-014620-3)
- Avec Michel Mercier, La Vie en couleur ! : centenaire de l'Autochrome Lumière, plaques autochromes Lumière 1904-1935, Lyon, France, Institut Lumière, , 56 p. (ISBN 978-2-909870-02-1)
- Pas à pas dans la brume électrique, Paris, Éditions Flammarion, , 267 p. (ISBN 978-2-08-123311-9)
- La Princesse de Montpensier, Paris, Éditions Flammarion, (ISBN 978-2-08-124588-4)
- Avec Noël Simsolo, Le Cinéma dans le sang, Paris : Écriture, coll. « Essais et entretiens », 2011
- L'amour du cinéma m'a permis de trouver une place dans l'existence : post-scriptum à "Amis américains", conversation avec Thierry Frémaux, Arles, Actes Sud / Lyon, Institut Lumière, 2019 (ISBN 978-2-330-13145-6) Entretien réalisé à Paris à l'occasion de la réédition d'Amis américains en octobre 2019.
Articles
Bertrand Tavernier a publié de nombreux articles et entretiens tout au long de sa carrière, dans des revues telles que Présence du cinéma, Cinéma, les Cahiers du cinéma et Positif. Il confie à cette dernière un ultime texte en hommage à son ami et comédien Didier Bezace au printemps 2020[10] - [12].
- « Au-delà du périph' »[56], Sociétés & Représentations, 1/2004, no 17, p. 335-342
Distinctions
Notes et références
- « Hommage : le cinéma et Lyon, double passion du réalisateur Bertrand Tavernier », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
- Voir la page du Ciné-club de Caen.
- Interview de B. Tavernier par Laurent Ruquier dans l'Ă©mission On va s'gĂŞner du 31 janvier 2013 Ă AngoulĂŞme.
- Norbert Czarny, Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier : Les Fiches Cinéma ..., Encyclopaedia Universalis, « Voyage à travers le cinéma français (2016) ».
- Voyage à travers le cinéma français.
- Thierry Cheze, « Cinq choses à savoir sur L’horloger de Saint Paul », sur premiere.fr, (consulté le )
- Véronique Cauhapé, « Mort de Bertrand Tavernier, inlassable cinéaste et amoureux vorace du septième art », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- (en) Stephen Hay, Bertrand Tavernier. The Film-maker of Lyon, I.B.Tauris, , p. 7.
- « Bertrand Tavernier, la mémoire du cinéma », sur cnc.fr, (consulté le )
- Philippe Rouyer, « Bertrand Tavernier (1941-2021) L’art d’admirer », sur www.syndicatdelacritique.com (consulté le ).
- Jean-Claude Raspiengeas, Bertrand Tavernier, Flammarion, , p. 76.
- Voir liste d'articles Ă©crits par Bertrand Tavernier sur Calindex.eu.
- « Bertrand Tavernier est mort : l'aventure d'un cinéphile devenu réalisateur majeur », sur Franceinfo, (consulté le ).
- Stanley Kubrick – L’homme invisible, Les Inrocks, par Olivier Père, 24 mars 1999.
- Stanley Kubrick : perfection et obsession, 6 octobre 2018, See mag.
- (en) [vidéo] Bertrand Tavernier 'Kubrick Was Driving Me Crazy'- Derek Malcolm talks to Bertrand Tavernier about working with Stanley Kubrick sur YouTube, (consulté le ).
- Tavernier B., Amis américains, entretiens avec les grands auteurs d'Hollywood, Arles, Institut Lumière/Actes Sud, 2008, p. 25.
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- « Notre inépuisable besoin d'images », sur Le Monde, - Depuis que les cinéastes ont obtenu gain de cause, elle ne diffuse plus de films. Chefs-d'œuvre et nanars ne risquent plus d'être dénaturés par un saucissonnage publicitaire qui ne gêne pas les feuilletons, puisqu'ils sont conçus pour. Plus rien d'ailleurs ne gêne les feuilletons dans les programmes d'été dont les jeux ont disparu.
- « Séries : la concurrence des chaînes fait le jeu des Américains », sur Le Monde, - La partie a repris de plus belle à l'occasion du marché des programmes à Cannes. Privée de films par la décision du Conseil d'État, la 5 ne peut survivre qu'en programmant des feuilletons et des séries de prestige. La 5 a emporté haut la main « Pierre le Grand », une minisérie de prestige et a acheté quelques autres programmes boudés par le club d'Antenne 2.
- [vidéo] « La 5 13/01/1992 20:00:00 00:31:00 Le journal 20h : émission du 13 janvier 1992 - invité Claude Berry », sur ina.fr.
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Voir aussi
Bibliographie
- Danièle Bion, Bertrand Tavernier : cinéaste de l'émotion. Paris : Bibliothèque du cinéma, coll. « 5 continents », 1984
- Jean-Luc Douin, Tavernier. Paris : Mensuel cinéma, coll. « Cinégraphique », 1988
- Jean-Luc Douin Bertrand Tavernier. Paris : Ramsay, coll. « Ramsay Biograph », 1999
- Jean-Claude Raspiengeas, Bertrand Tavernier, Paris : Flammarion, 2001
- Jean-Luc Douin, Bertrand Tavernier, cinéaste insurgé. Paris : Ramsay, coll. « Poche cinéma », 2006
- Jean-Dominique Nuttens, Bertrand Tavernier, Rome : Gremese, coll. « Les grands cinéastes », 2009
- Lynn Anthony Higgins, Bertrand Tavernier, Manchester University Press, coll. « French Film Directors », 2011
- Michel Mourlet, « Tavernier, le regard droit », chapitre de L'Écran éblouissant, Presses universitaires de France, 2011
- Thomas Pillard, Bertrand Tavernier - Un dimanche à la campagne, Neuilly : Atlande, coll. « Clefs concours cinéma », 2015
- Nadja Cohen, « Du récit épique à la construction d’un ethos d’auteur : les journaux de tournage de Cocteau, Truffaut et Tavernier », Études françaises, vol. 55, no 2,‎ , p. 75-93
- Positif, no 725-726 spécial Bertrand Tavernier, juillet-août 2021, p. 6-88
- Thierry Frémaux, Si nous avions su que nous l'aimions tant, nous l'aurions aimé davantage (Récits personnels), Paris, Éditions Grasset, , 216 p.
Liens externes
- Le blog de Bertrand Tavernier sur l'actualité des sorties DVD
- Interview du réalisateur sur le site de Dvdclassik
- Master class de Bertrand Tavernier au Forum des images
Bases de données et notices
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
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- Unifrance
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- (de + en) Filmportal
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