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Ouest américain

L’Ouest amĂ©ricain, aussi appelĂ© Far-West[1] ou Far West (« Ouest Lointain » en anglais), est une rĂ©gion situĂ©e dans l'ouest des États-Unis. Sa dĂ©finition a Ă©voluĂ© avec le temps, puisque la population de l'Ă©poque moderne a colonisĂ© les terres intĂ©rieures en se dirigeant vers l'ocĂ©an Pacifique. Cette colonisation est appelĂ©e la conquĂȘte de l'Ouest. Le Far West est une rĂ©gion oĂč se dĂ©veloppe une sociĂ©tĂ© originale, oĂč se croisent des individus d'origines et d'horizons trĂšs diffĂ©rents. L'AmĂ©rique des montagnes Rocheuses, oĂč s'affrontent les tribus amĂ©rindiennes et les pionniers amĂ©ricains venus Ă©tendre les États-Unis est Ă  jamais symbolisĂ©e, dans la mĂ©moire des peuples, par des dĂ©serts rouges Ă  perte de vue et des montagnes sculptĂ©es par l'Ă©rosion.

Carte mettant en valeur les États concernĂ©s.
Un paysage emblématique de l'Ouest américain : Monument Valley.

L'Ouest contient plusieurs biomes : des plateaux et des plaines arides et semi-arides dans le Sud-Ouest, des montagnes boisĂ©es (dont trois chaĂźnes majeures, la sierra Nevada, la chaĂźne des Cascades et les montagnes Rocheuses), un long littoral cĂŽtier sur la cĂŽte ouest, et des forĂȘts humides dans le Nord-Ouest Pacifique. Le terme Far West, populaire en Europe, est peu employĂ© aux États-Unis oĂč on lui prĂ©fĂšre le terme Wild West (« Ouest sauvage »).

GĂ©ographie

Les Coyote Buttes, en Utah.

De façon formelle, l’Ouest amĂ©ricain est constituĂ© de 13 Ă‰tats amĂ©ricains : l’Alaska, l'Arizona, la Californie, le Colorado, HawaĂŻ, l'Idaho, le Montana, le Nouveau-Mexique, le Nevada, l'Oregon, l'Utah, l’État de Washington et le Wyoming. Mais d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on considĂšre que cette rĂ©gion comprend tous les États Ă  l'ouest du fleuve Mississippi. Elle reprĂ©sente donc un territoire gigantesque, aux milieux naturels variĂ©s, le plus souvent marquĂ©s par l’ariditĂ©. L'un des enjeux de la conquĂȘte de l’Ouest fut celui de la maĂźtrise de cette immensitĂ© dĂ©sertique.

La gĂ©ographie physique de l'ouest amĂ©ricain s'organise en grandes bandes mĂ©ridiennes, que l'on peut dĂ©crire rapidement d'est en ouest : Ă  l'ouest du Mississippi se trouvent des rĂ©gions de plaines, marquĂ©es par un climat continental dans sa partie nord. Ces territoires sont parcourus depuis des siĂšcles par les bisons. Les terres sont fertiles et couvertes par la prairie. Le systĂšme fluvial du Missouri-Mississippi constitue une voie de pĂ©nĂ©tration Ă  l'intĂ©rieur des terres. Les Monts Ozark se situent entre les fleuves Arkansas et Missouri et ne dĂ©passent pas 700 mĂštres d’altitude. Ils s’étirent sur environ 350 km du nord au sud. Les Montagnes Ouachita ne sont pas des obstacles majeurs (350 km d’est en ouest). Les plaines du golfe du Mexique, larges de 250 Ă  500 kilomĂštres, sont constituĂ©es de couches sĂ©dimentaires. La cĂŽte est marquĂ©e par le delta du Mississippi, par des lagunes et cordons littoraux qui sont menacĂ©s par les cyclones en Ă©tĂ© et en automne.

Road Trip

En allant vers la cĂŽte du Pacifique, l’altitude s’élĂšve d'abord dans les Hautes Plaines. SituĂ©es Ă  l’ouest des Grandes Plaines, elles constituent un piĂ©mont qui marque une transition vers les Montagnes Rocheuses. Les Black Hills (Dakota du Sud) culminent Ă  environ 2 200 mĂštres d’altitude.

Les montagnes Rocheuses constituent une chaĂźne de montagnes Ă©levĂ©es Ă  l’ouest des Grandes Plaines et des Hautes Plaines. Elles se dĂ©composent en plusieurs sous-ensembles parallĂšles et d'extension mĂ©ridienne. Plusieurs sommets dĂ©passent les 4 000 mĂštres d’altitude (Mont Elbert, 4 399 mĂštres). Elles dĂ©terminent la ligne de partage des eaux entre le bassin du Mississippi Ă  l’est et les fleuves se jetant dans le Pacifique Ă  l’ouest. Elles sont un vĂ©ritable obstacle pour les Hommes.

À l’ouest des Rocheuses se trouvent des hauts plateaux dissĂ©quĂ©s par des cours d'eau tumultueux : le plus cĂ©lĂšbre est le plateau du Colorado, au sud, dont la vallĂ©e encaissĂ©e forme le Grand Canyon. Au nord, le plateau de la Columbia, connaĂźt des hivers neigeux. Le Grand Bassin prĂ©sente une suite de dĂ©pressions occupĂ©es par des dĂ©serts (vallĂ©e de la Mort, dĂ©sert des Mojaves) enserrĂ©s entre des chaĂźnes de montagnes parallĂšles.

Une pierre mouvante dans le désert de la vallée de la Mort (Californie).

La Sierra Nevada est une chaĂźne de sommets Ă©levĂ©s qui domine l’est de la Californie et qui borde le Grand Bassin sur environ 700 kilomĂštres. Son point culminant est le Mont Whitney (4 421 mĂštres). La Sierra Nevada est une vĂ©ritable barriĂšre rocheuse et enneigĂ©e une bonne partie de l'annĂ©e. La chaĂźne des Cascades fait partie du mĂȘme systĂšme montagneux que la Sierra Nevada, plus au nord. Elle comprend de nombreux volcans (Mont Saint Helens, 2 549 mĂštres).

La plaine de Californie, appelĂ©e aussi la VallĂ©e Centrale est un vaste espace plat et fertile, long d’environ 600 km. Les chaĂźnes cĂŽtiĂšres du Pacifique (en anglais : Pacific Coast Ranges) ont pour principal sommet aux États-Unis (hors Alaska) le mont Rainier (4 392 mĂštres) dans l’État de Washington. La rĂ©gion comprend plusieurs grabens comme celui de la riviĂšre Russe. Elle est Ă©chancrĂ©e par des estuaires comme la baie de San Francisco et le Puget Sound. On touche ici aux rĂ©gions les plus occidentales des États-Unis.

Skagway, Alaska.

Le relief de l’Alaska est fortement marquĂ© par la montagne : la chaĂźne d'Alaska culmine au Denali (6 190 mĂštres). Le littoral est trĂšs dĂ©coupĂ© et ponctuĂ© de fjords. Les chaĂźnes cĂŽtiĂšres bordent le golfe d'Alaska et font partie de la ceinture de feu du Pacifique. Les glaciers façonnent des vallĂ©es encaissĂ©es. Le milieu naturel est difficile pour les hommes.

Le Far West est aussi une rĂ©gion faiblement peuplĂ©e avant l'arrivĂ©e des Blancs : les Indiens des Plaines y sont relativement peu nombreux et vivent en groupes dispersĂ©s et nomades. Pour les États-Unis, nĂ©s Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle, ces contrĂ©es sauvages constituent une rĂ©serve de terres et de ressources naturelles qui paraissent sans limite.

Attelage de vingt mules dans la vallée de la Mort.

Historique

Présence espagnole

Mission espagnole San Juan Capistrano, Californie.

Les Espagnols se sont emparĂ©s d'une grande partie de l'AmĂ©rique latine au XVIe siĂšcle et cherchent Ă  Ă©tendre leur empire colonial vers le nord de l'actuel Mexique. Ils envoient des expĂ©ditions (Álvar NĂșñez Cabeza de Vaca, Marcos de Niza, Francisco VĂĄsquez de Coronado
) depuis la Nouvelle-Espagne, afin de trouver des mĂ©taux prĂ©cieux et des esclaves ; au XVIIIe siĂšcle, la prĂ©sence espagnole se renforce et s'Ă©tend, pour contrer l'expansionnisme français Ă  l'est. Les conquistadors apportent avec eux des maladies qui dĂ©ciment les populations amĂ©rindiennes. TrĂšs tĂŽt, les franciscains et jĂ©suites mettent en place plusieurs missions dans la rĂ©gion pour convertir les indigĂšnes au christianisme. Les Espagnols construisent des forts (presidio) au Texas, au Nouveau-Mexique et en Californie. Ils doivent faire face Ă  l'hostilitĂ© des Comanches et des Apaches, aux soulĂšvements des Pueblos et des esclaves. Ils rĂ©pondent par une politique de rĂ©pression et d'alliance avec certaines tribus: comanches, etc. Il rĂšgne dĂ©jĂ  un climat de violence et de non-droit dans ce qui allait devenir le Far West.

L'Ouest espagnol souffre de sous-peuplement et peine Ă  accueillir des immigrants. L'essor Ă©conomique peine Ă  venir, Ă  cause de l'isolement et du monopole du commerce avec l'Espagne : les colons tirent quelques ressources des Ă©changes avec les Français ou les AmĂ©rindiens, ils pratiquent l’élevage extensif ou l’agriculture en utilisant la main d’Ɠuvre locale et le systĂšme de l’encomienda. Les mines sont exploitĂ©es par des esclaves amĂ©rindiens[2].

Avec le traité secret de Fontainebleau (1762), la France cÚde La Nouvelle-Orléans et la rive occidentale du Mississippi à l'Espagne. En 1774, une piste est ouverte entre les territoires du Nouveau-Mexique et la cÎte du Pacifique.

Santa Fe (Nouveau-Mexique) en 1846.

En 1821, le Mexique devient indĂ©pendant de l'Espagne Ă  l'issue d'une dĂ©cennie de guerre. La rĂ©volution a dĂ©truit l'industrie coloniale de l'extraction d'argent, et le trĂ©sor national est en banqueroute. Le long de la frontiĂšre nord, les fonds qui ont jusqu'alors permis aux missions, aux presidios et aux camps apaches de survivre disparaissent presque entiĂšrement. Devenu un État indĂ©pendant, le Mexique accorde des terres aux AmĂ©ricains qui se rĂ©voltent en 1835-1836 au Texas. Au cours du siĂšge de Fort Alamo par Antonio LĂłpez de Santa Anna, les 187 occupants amĂ©ricains[3] parmi lesquels se trouvait Davy Crockett meurent dans la bataille. La rĂ©pression s'abat et l'armĂ©e mexicaine se livre Ă  des pillages qui ne font que souder les colons amĂ©ricains. Le , Sam Houston parvient Ă  vaincre les Mexicains Ă  la bataille de San Jacinto. Il devient le premier prĂ©sident de la RĂ©publique du Texas, qui est reconnue par le gouvernement amĂ©ricain en .

Des trappeurs américains commencent à entrer dans la région à la recherche de fourrures. En 1846, l'idéologie de la Destinée manifeste et l'occupation de territoires disputés entraßnent la Guerre américano-mexicaine, qui est suivie par la Cession mexicaine. En 1853, le président James Buchanan envoie James Gadsden à Mexico pour négocier avec Santa Anna l'achat d'une partie de territoire de l'Arizona et du Nouveau-Mexique.

Louisiane française

Coureur de bois
Gravure sur bois de Arthur Heming.

À partir des annĂ©es 1660, la France s'engage dans une politique d'expansion en AmĂ©rique du Nord, depuis le Canada. Les objectifs sont de trouver un passage vers la Chine (Passage du Nord-Ouest), d'exploiter les richesses naturelles des territoires conquis (fourrures, minerais) et d'Ă©vangĂ©liser de nouveaux autochtones. Les coureurs des bois se lancent dans l'exploration de l'ouest, le « Pays d'en Haut » selon l'expression de l'Ă©poque. Ils sont suivis par plusieurs expĂ©ditions, parfois menĂ©es par des prĂȘtres. En 1673, Louis Jolliet et Jacques Marquette commencent l'exploration du fleuve Mississippi. En 1682, Cavelier de la Salle et Henri de Tonti descendent Ă  leur tour le Mississippi jusqu'Ă  son delta. Ils construisent des forts et nouent des contacts avec les AmĂ©rindiens. Ils revendiquent la souverainetĂ© française sur l'ensemble de la vallĂ©e et l'appellent Louisiane en l'honneur du roi Louis XIV. L'exploration de l'ouest continue : en 1714, Louis Juchereau de Saint-Denis remonte la riviĂšre rouge et atteint le RĂ­o Grande. La mĂȘme annĂ©e, Étienne VĂ©niard de Bourgmont navigue sur le Missouri. En 1721, Jean-Baptiste BĂ©nard de la Harpe remonte l'Arkansas en pays caddo[4]. La zone d'influence française s'Ă©tend considĂ©rablement et les voyages jettent les bases de la reconnaissance du Far West.

Les coureurs des bois jouent un rÎle important dans l'extension de l'influence française en Amérique du Nord. DÚs la fin du XVIIe siÚcle, ces aventuriers remontent les affluents du Mississippi. Ils sont poussés par l'espoir de trouver de l'or ou de faire du commerce de fourrure ou d'esclaves[5] avec les Indiens. La traite des peaux, souvent pratiquée sans autorisation, est une activité difficile, la plupart du temps exercée par de jeunes hommes célibataires. Beaucoup d'entre eux souhaitent finalement se sédentariser pour se reconvertir dans les activités agricoles.

Bon nombre s'intÚgrent dans les communautés autochtones. Ils apprennent leur langue et prennent des épouses amérindiennes : on connaßt bien le cas du Canadien-Français Toussaint Charbonneau et de sa femme Sacagawea, qui ont eu un fils prénommé Jean-Baptiste. Ils participent à l'expédition Lewis et Clark, au début du XIXe siÚcle.

Les hostilitĂ©s entre Français et Britanniques recommencent deux ans avant le dĂ©clenchement de la guerre de Sept Ans en Europe. Elles s’arrĂȘtent plus tĂŽt en AmĂ©rique, avant le TraitĂ© de Paris (1763). Celui-ci est signĂ© le et consacre l’éviction de la France de l’AmĂ©rique du Nord : la rive occidentale du Mississippi est remise Ă  l’Espagne.

La vente de la Louisiane ouvre aux États-Unis les portes du Far West.

Le traitĂ© de San Ildefonso, signĂ© en secret le , prĂ©voit la cession de la Louisiane occidentale ainsi que de La Nouvelle-OrlĂ©ans Ă  la France en Ă©change du duchĂ© de Parme. Le , Joseph Bonaparte, alors roi d'Espagne, rĂ©trocĂšde la Louisiane Ă  son frĂšre. Cependant, NapolĂ©on Bonaparte dĂ©cide de ne pas garder cet immense territoire. DictĂ©e par le rĂ©alisme politique et par la rupture de la paix d'Amiens avec le Royaume-Uni (la Grande-Bretagne et l'Irlande se sont unies pour devenir le Royaume-Uni en 1801), la dĂ©cision est prise de vendre la Louisiane aux jeunes États-Unis le contre la somme de 80 millions de francs (15 millions de dollars). La souverainetĂ© amĂ©ricaine entre en vigueur le (acte du Louisiana Purchase). Cependant, les Français, en particulier les coureurs des bois, continuent Ă  frĂ©quenter la rĂ©gion et pĂ©nĂštrent le Far West : ainsi, Pierre Vial dĂ©couvre la piste de Santa Fe[6].

ConquĂȘte de l'Ouest (XIXe siĂšcle)

Au XIXe siĂšcle, les États-Unis obtiennent la Louisiane française (Vente de la Louisiane en 1803) puis les territoires mexicains du Sud-Ouest (Texas, Nouveau-Mexique et Californie) Ă  l'issue de plusieurs conflits (RĂ©volution texane et Guerre amĂ©ricano-mexicaine). En 1850, la majoritĂ© de l'ouest du Mississippi a Ă©tĂ© conquise par les AmĂ©ricains qui colonisent les nouveaux espaces mis ainsi Ă  leur disposition. La Californie, le Texas, le Colorado, le Nouveau-Mexique et l'Oregon sont les premiers Ă  subir une colonisation amĂ©ricaine massive. Puis les Grandes Plaines, Ă  partir des annĂ©es 1870, sont elles aussi exploitĂ©es. L'Oklahoma est le dernier territoire ouvert Ă  la colonisation blanche, en . En 1890, l'essentiel de l'Ouest a Ă©tĂ© colonisĂ©, ce qui met thĂ©oriquement fin Ă  la ConquĂȘte de l'ouest. Celle-ci a vu diffĂ©rents Ă©vĂšnements qui sont entrĂ©s dans la lĂ©gende.

Populations

Tombstone, Arizona.
  • Les cow-boys contribuent au mythe du Far West. Contrairement Ă  une idĂ©e reçue, ils sont souvent issus des minoritĂ©s (Noirs, Mexicains). Leur travail est difficile : il consiste Ă  mener des milliers de bƓufs du Texas au Kansas, Ă  travers la prairie des Grandes Plaines. Cette grande transhumance est faite de dangers : attaques de bĂȘtes, orages, passage difficile des cours d'eau et quelques fois raids amĂ©rindiens. Les cow-boys sont mal payĂ©s et mĂ©prisĂ©s par la bourgeoisie amĂ©ricaine et par les propriĂ©taires de ranch. À leur arrivĂ©e dans la ville du bĂ©tail, ils chargent les bĂȘtes dans les wagons qui les emmĂšnent dans les abattoirs de l'est des États-Unis. Ils dĂ©pensent leur paye dans les saloons et les maisons closes. En dehors de la saison de la grande transhumance, ils vagabondent et travaillent dans les ranchs. Ils finissent par disparaĂźtre lorsque le chemin de fer se dĂ©veloppe, Ă  la fin du XIXe siĂšcle.
Le Chinatown de San Francisco, de nos jours.
  • Les Chinois : ils arrivent en Californie Ă  l'Ă©poque de la RuĂ©e vers l'or. En 1859, environ 35 000 Chinois sont installĂ©s en Californie[7] ; en 1880, ils sont 75 135[8]. Ils prennent des activitĂ©s dĂ©laissĂ©es par les Blancs. Ils sont employĂ©s dans la construction du Premier chemin de fer transcontinental : les coolies se rĂ©vĂšlent ĂȘtre une excellente main d'Ɠuvre plus efficace et meilleur marchĂ© que les EuropĂ©ens ou les AmĂ©ricains. En 1868, ils reprĂ©sentent 2/3 de la main d'Ɠuvre[9]. À San Francisco, ils prospĂšrent dans la restauration, le commerce, la pĂȘche et la blanchisserie. Ils organisent des sociĂ©tĂ©s secrĂštes pour rĂ©gler leurs diffĂ©rends et vivent dans des quartiers sĂ©parĂ©s, les Chinatowns.

Ils gagnent petit Ă  petit tout l'ouest amĂ©ricain. Ils sont souvent victimes de discriminations, de xĂ©nophobie et de violences. On leur reproche de tirer les salaires vers le bas. Certains appellent au boycott de leurs magasins. Quand ils deviennent nombreux, les Chinois sont aussi vus comme des envahisseurs par les Indiens[10]. Ainsi, en , une soixantaine de Chinois sont tuĂ©s par des Indiens dans l’Idaho[11]. Mais les contacts et les Ă©changes pacifiques existent aussi : les Chinois apprennent les langues indiennes et deviennent interprĂštes.

Villes

Ville fantĂŽme de Jerome, Arizona.

L'Ouest amĂ©ricain s'urbanise rapidement sous l'effet de plusieurs facteurs : la construction du chemin de fer fixe les populations. La dĂ©couverte de mĂ©taux prĂ©cieux provoque un afflux de population brusque : entre 1848 et 1850, la population de San Francisco est multipliĂ©e par 20. Stockton et Sacramento s’agrandissent de maniĂšre semblable[12].

Mais beaucoup de ces villes miniĂšres disparaissent aussi vite qu'elles se sont peuplĂ©es : vers 1870, Virginia City comptait 30 000 habitants ; elle est dĂ©sertĂ©e quelques annĂ©es plus tard[13]. Les villes-fantĂŽmes s'Ă©grainent dans tout l'Ouest amĂ©ricain et sont autant de tĂ©moins de la fiĂšvre de l'or.

Fort Reno, Oklahoma, 1891.

Les camps de mineurs se transforment rapidement en bourgades : ils se dotent de saloons, d'une ou plusieurs Ă©piceries et de banques pour dĂ©poser l'or ou l'argent. En 1879, Leadville dans le Colorado possĂšde 120 saloons, 188 salles de jeux pour seulement quatre Ă©glises[14]. Elles deviennent un univers essentiellement masculin oĂč la violence est endĂ©mique Ă  cause du banditisme, des vols, de la prostitution, des jeux d'argent et de l'alcoolisme. Tous ces problĂšmes se concentrent dans un quartier (appelĂ© Red light district, c'est-Ă -dire des quartiers chauds), alors que les familles frĂ©quentent celui oĂč se trouvent les magasins, l'Ă©cole, l'Ă©glise, et parfois le thĂ©Ăątre ou l'opĂ©ra. Le shĂ©rif et le marshal sont les garants de l'ordre. Les villes de l'ouest sont prĂ©sentĂ©es par les journalistes et les Ă©crivains comme des repaires de bandits. Des missionnaires protestants partent vers ces contrĂ©es pour y chasser le vice. Leur action est relayĂ©e par les femmes qui tentent d'imposer la morale victorienne. Un effort est menĂ© pour l'alphabĂ©tisation, avec la construction d'Ă©coles (par exemple les Sunday Schools) et d'universitĂ©s, dans les plus grandes agglomĂ©rations, Ă  la fin du XIXe siĂšcle. En Californie, on lĂšve une taxe spĂ©ciale pour l’éducation[15].

Un Colt, 1860.

Les armes Ă  feu font partie du quotidien de l'Ouest amĂ©ricain : en 1836, Samuel Colt invente un revolver simple dans laquelle les charges sont stockĂ©es dans un barillet. Construit selon les procĂ©dĂ©s industriels, il se diffuse rapidement dans tous les États-Unis. Cette arme, qui portera son nom, permet de trĂšs rapidement tirer six coups. Dans les annĂ©es 1850, Smith et Wesson fabriquent la Winchester rifle. Les armes Ă  feu contribuent Ă  la violence meurtriĂšre qui sĂ©vit dans l'Ouest, malgrĂ© les interdictions dans certaines villes. Face aux homicides qui ont lieu en gĂ©nĂ©ral lorsque les hommes sont en Ă©tat d'Ă©briĂ©tĂ©, les jurys populaires prononcent peu de peines de mort[16]. Les prostituĂ©es et les minoritĂ©s (Chinois, Mexicains) sont aussi les victimes de cette violence armĂ©e. Dans plusieurs localitĂ©s, les citoyens crĂ©ent des comitĂ©s de vigilance, dont les membres sont appelĂ©s « les vigilantes ». Face aux carences de la force publique et Ă  l'indulgence des jurys, ils se font justice eux-mĂȘmes : entre 1849 et 1920, ces comitĂ©s exĂ©cutent 527 personnes, sans procĂšs, le plus souvent par pendaison[17].

MaĂźtrise du territoire

Piste de l'Oregon.

La conquĂȘte de l’Ouest passe par la mise en valeur et l'intĂ©gration par la route, le tĂ©lĂ©graphe et le chemin de fer. De nombreuses pistes (trails en anglais) sont empruntĂ©es par les migrants dans leurs chariots bĂąchĂ©s, les soldats et les cow-boys dans tout le Far West ; les plus cĂ©lĂšbres sont les pistes de la riviĂšre Rouge, la piste de Santa Fe, la piste de la Californie ou encore la piste de l'Oregon. Ces routes sont parcourues par les diligences qui transportent passagers et courrier dans des conditions difficiles. La diligence est un vĂ©hicule souple et robuste, conduite par un cocher. À ses cĂŽtĂ©s, un homme armĂ© garde le courrier et les valeurs. Pour les voyageurs, le parcours en diligence est risquĂ© et trĂšs inconfortable.

Le service des postes est assurĂ© par des compagnies comme l’American Express Company ou l’Overland Mail Company. Le Pony Express, fondĂ© en 1860, Ă©tablit des records de vitesse mais le coĂ»t du courrier est excessif ! Le tĂ©lĂ©graphe permet de communiquer d'un bout Ă  l'autre du pays et condamne le Pony Express.

Une locomotive Ă  vapeur, Colorado.

Au milieu du XIXe siĂšcle, l’Est des États-Unis possĂšde dĂ©jĂ  un rĂ©seau de chemins de fer relativement dense. Le dĂ©veloppement de ce moyen de transport vers l’Ouest apparaĂźt de plus en plus comme une nĂ©cessitĂ© urgente. Les Californiens le rĂ©clament pour cesser de dĂ©pendre de la voie maritime pour son approvisionnement. Le train permettrait d’acheminer les marchandises et les biens manufacturĂ©s de la cĂŽte Est ; il permettrait aux colons et aux voyageurs de gagner plus rapidement la cĂŽte du Pacifique.

Les obstacles semblent pourtant importants : le transcontinental devrait traverser les Grandes Plaines, menacĂ©s par les tribus amĂ©rindiennes. Surtout, il serait amenĂ© Ă  franchir les Montagnes Rocheuses, hautes de 4 000 mĂštres et les dĂ©serts du Grand Bassin. L’entreprise semblait impossible sans des investissements fĂ©dĂ©raux. Le gouvernement amĂ©ricain s’intĂ©ressa au projet et en 1853 il lance le Pacific Railroad Survey Act : il charge des expĂ©ditions scientifiques de trouver un passage pour le chemin de fer. Au cours de ces expĂ©ditions, les experts collectent de nombreuses donnĂ©es sur l'Ouest amĂ©ricain qui sont consignĂ©es dans les 14 volumes des Pacific Railroad Reports. Le gouvernement fĂ©dĂ©ral propose des subventions et des terres pour construire le chemin de fer. En 1856 est crĂ©Ă© le Pacific Wagon Road Office et pour la premiĂšre fois, un train franchissait le fleuve Mississippi. Le chantier du premier chemin de fer transcontinental est lancĂ© en 1865 et il emploie des anciens soldats de la Guerre de SĂ©cession, des chĂŽmeurs et des Chinois (surtout en Californie). La ligne est achevĂ©e en 1869 et elle permet de relier Sacramento Ă  Omaha en six jours. D’autres voies ferrĂ©es seront construites Ă  la fin du XIXe siĂšcle malgrĂ© la crise Ă©conomique de 1873 ; Santa Fe est reliĂ©e en 1880 ; Northern Pacific Ă  Bismarck.

Fermeture de la FrontiĂšre

En 1890, la FrontiĂšre est officiellement close : cela signifie que le territoire amĂ©ricain est dĂ©sormais colonisĂ©. Selon Frederick Jackson Turner, la FrontiĂšre a forgĂ© l’identitĂ© de la nation amĂ©ricaine qui repose sur des valeurs telles que l'esprit pionnier, le pragmatisme et l'optimisme. Les derniers territoires sont constituĂ©s en États fĂ©dĂ©raux : Oklahoma en 1907, Arizona et Nouveau-Mexique en 1912.

L'Arizona et le Nouveau-Mexique ont, en effet, Ă©tĂ© Ă©galement les derniers territoires totalement maĂźtrisĂ©s par les colons : trĂšs arides et impropres Ă  la colonisation, ces territoires n'attiraient que peu de pionniers, le CongrĂšs acte nĂ©anmoins en 1877 le Desert Land Act (une extension de l'Homestead Act qui porte la surface allouĂ©e aux pionniers Ă  2,6 km2 dans les rĂ©gions arides et semi-arides), provoquant, Ă  partir de la fin des annĂ©es 1890 en Arizona et au Nouveau-Mexique, un afflux massif d'immigrants venus mettre en valeur le dĂ©sert, pour le rendre cultivable par la technique irrigatrice de dĂ©tournement des points d'eau et des riviĂšres (une technique qu'employaient dĂ©jĂ  les colons mormons dans l'Utah depuis les annĂ©es 1840). À la fin des annĂ©es 1900, l'Arizona et le Nouveau-Mexique ne sont plus des zones marginalisĂ©es et peuvent dĂ©sormais rentrer dans l'Union.

L'Alaska et Hawaii reprĂ©sentent, tacitement, la derniĂšre frontiĂšre (mĂȘme si, historiquement parlant, ces territoires ne sont pas formellement comptabilisĂ©s dans « La FrontiĂšre ») : respectivement achetĂ© aux Russes en 1867 et annexĂ© par la force en 1898, ces deux territoires ne rejoignent l'Union qu'en 1959. L'Alaska, bien qu'Ă©tant vu en 1867 par une majoritĂ© d'amĂ©ricains comme un fardeau excentrĂ© impossible Ă  coloniser et dont l'achat n'en valait aucunement la peine, connaĂźt nĂ©anmoins Ă  partir des annĂ©es 1930 un afflux d'agriculteurs venus des Ă©tats (Ă©galement au climat froid) du nord des États-Unis, puis aprĂšs la Seconde Guerre mondiale un afflux de travailleurs venus gagner leur vie dans les bases militaires amĂ©ricaines (Ă  proximitĂ© de l'Union soviĂ©tique) ou dans les champs pĂ©troliers (aprĂšs la dĂ©couverte d'un immense gisement dans la pĂ©ninsule de Kenai). L'archipel d'Hawaii, quant Ă  lui, a immĂ©diatement attirĂ© les colons anglo-saxons dĂšs l'annexion, de par son hospitalitĂ©.

L'Ouest voit Ă©galement arriver de nouvelles vagues de migrants au cours des annĂ©es 1920/1930 : les chĂŽmeurs de la crise Ă©conomique qui sĂ©vit Ă  l’est, ainsi que des populations pauvres d’Europe orientale et de Scandinavie, tentent de reconstruire leur vie dans les Montagnes Rocheuses ou sur la cĂŽte ouest. Certains de ces migrants se nomadisent (Ă  la limite de la clochardise) et donnent naissance Ă  la sous-culture des tramps, d'autres (comme les afro-amĂ©ricains ayant quittĂ© le Sud profond) viennent s'installer dans les grandes mĂ©tropoles (en particulier Ă  Los Angeles).

Élaboration du mythe, conservation de la nature

Bisons dans l'Ouest américain.

Le dĂ©veloppement Ă©conomique et la croissance dĂ©mographique de l'Ouest posent des dĂ©fis Ă©cologiques importants dĂšs la fin du XIXe siĂšcle : l'exploitation des minerais et des mĂ©taux prĂ©cieux entraĂźne des rejets toxiques dans les fleuves (mercure). La traite des fourrures menace la survie de nombreuses espĂšces de mammifĂšres. L'expansion d'une agriculture de plus en plus moderne pose des problĂšmes de gestion de l'eau et de dĂ©gradation des sols. De nombreux animaux sauvages fuient l'avancĂ©e humaine et les espaces anthropisĂ©s s'Ă©tendent. Le bison amĂ©ricain est rĂ©duit Ă  quelques centaines d’individus et est victime d’une chasse intensive mais aussi d’épidĂ©mies comme la brucellose. Ses terrains de pĂąture se rĂ©duisent comme une peau de chagrin. Le commerce des peaux de bisons mais aussi l'arrivĂ©e du chemin de fer affectent les troupeaux. Quelques femmes des classes moyennes se mobilisent contre le massacre des bisons : elles en appellent Ă  une rĂ©action pour sauver l’espĂšce en publiant des articles et en interpelant les hommes politiques. En 1905, l’American Bison Society fut crĂ©Ă©e avec pour but de protĂ©ger les survivants et d’en dĂ©velopper la population.

Par les clichĂ©s pris par les photographes dans l'ouest sauvage et l'action d'hommes tels que John Muir, les AmĂ©ricains sont sensibilisĂ©s aux problĂšmes de la prĂ©servation de l’environnement. En 1864, la vallĂ©e de Yosemite devient le premier parc rĂ©gional des États-Unis. Le Parc national de Yellowstone est crĂ©Ă© en 1872 : c’est le plus ancien du Monde. Le Service des forĂȘts des États-Unis est une agence fĂ©dĂ©rale, fondĂ©e en 1905 pour gĂ©rer les forĂȘts du pays.

De nouvelles activités : tourisme, agriculture industrielle et pétrole

Le tourisme commence Ă  se dĂ©velopper dans l’Ouest Ă  partir de la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle. Le chemin de fer, le besoin d'exotisme ont motivĂ© les voyages des personnes les plus aisĂ©es de l'Est du pays. Les mĂ©decins vantent l’air pur des montagnes Rocheuses et contribuent au dĂ©veloppement des sanatoriums dans le Colorado dans les annĂ©es 1870 ; Las Vegas se dĂ©veloppe autour de sources thermales.

L’agriculture se modernise et les surfaces irriguĂ©es s’étendent, en particulier en Californie : en 1902, le Newlands Act accorde des fonds fĂ©dĂ©raux pour les syndicats d’agriculteurs. La construction de barrages et de conduites devient nĂ©cessaire au dĂ©veloppement de l'Ouest aride : le barrage Hoover est Ă©rigĂ© sur le Colorado dans les annĂ©es 1930, suivi bientĂŽt par le barrage de Glen Canyon dans les annĂ©es 1960.

Les pĂ©rimĂštres cultivĂ©s s’étendent dans la VallĂ©e impĂ©riale et la VallĂ©e centrale de Californie.

Production de pétrole en Californie.

À la fin du XIXe siĂšcle et au dĂ©but du XXe, du pĂ©trole est dĂ©couvert dans le bassin de Los Angeles, dans d'autres rĂ©gions de la Californie et au Texas. On amĂ©nage des olĂ©oducs et des terminaux pĂ©troliers, notamment dans les ports du Golfe du Mexique.

Urbanisation

L'Ouest amĂ©ricain s'urbanise rapidement, quoique de façon trĂšs inĂ©gale : le rĂ©seau des villes devient dense en Californie et dans l'État de Washington, alors que les grands centres urbains sont plus dispersĂ©s dans le reste de l'Ouest. Denver connaĂźt une croissance spectaculaire : en 1900, la ville rassemble dĂ©jĂ  100 000 habitants qui disposent de l'Ă©lectricitĂ©, du tramway et du tĂ©lĂ©phone.

L’aqueduc de Los Angeles traverse la Californie de l’Est Ă  travers le dĂ©sert des Mojaves et la VallĂ©e d'Antelope pour alimenter en eaux Los Angeles, qui connaĂźt une explosion dĂ©mographique au XXe siĂšcle : la ville passa de 100 000 habitants en 1900 Ă  plus de 1,2 million en 1930.

Dans la culture contemporaine

Musique

Peinture, dessin, photographie

L’Ouest amĂ©ricain devient vite un sujet de peinture pour les artistes. Des dessinateurs accompagnent les expĂ©ditions et les chantiers du transcontinental. BientĂŽt, la photographie contribua Ă  la construction d’un Ouest Ă©dĂ©nique ; elle touche en premier lieu les dĂ©cideurs de la cĂŽte Est au point qu’elle leur fait prendre conscience des richesses naturelles qui y sont.

Les peintres de l’Ouest amĂ©ricain :

Littérature

Les diffĂ©rents Ă©vĂ©nements qui s'y sont dĂ©roulĂ©s ont donnĂ© naissance Ă  une littĂ©rature abondante. Les chansons populaires des mineurs, des marins, des cow-boys et des bĂ»cherons font Ă©galement partie de la culture de l’Ouest.

Romans

Le dĂ©veloppement de la presse, les progrĂšs de l'alphabĂ©tisation et les rĂȘves d'aventures de citadins de la CĂŽte Est encouragent le dĂ©veloppement d'une littĂ©rature ayant pour cadre l'Ouest sauvage. Les romans et les nouvelles narrent l'Ă©popĂ©e du chemin de fer ou les attaques des Indiens.

Bande dessinée

Cinéma

La prisonniÚre du désert.

Le cinĂ©ma amĂ©ricain, puis europĂ©en, a produit maints films dĂ©crivant, souvent de façon romancĂ©e, la vie des habitants de cette rĂ©gion. Plusieurs de ces films western sont devenus mythiques, et le genre lui-mĂȘme est un genre trĂšs Ă  part dans l'histoire du cinĂ©ma.

RĂ©alisateurs

  • Le western est un genre trĂšs en vogue au dĂ©but du cinĂ©ma, et est souvent prĂ©texte Ă  de courts films de sĂ©rie B. Citons comme rĂ©alisateur Edwin S. Porter, cĂ©lĂšbre pour L'Attaque du rapide (The Great Train Robbery).
  • John Ford est connu pour ses westerns proches des petites gens, il dĂ©crit un ouest fait de pionniers et de bandits. Il fut le premier Ă  concilier western et cinĂ©ma d'auteur.
  • Sergio Leone a rĂ©alisĂ© plusieurs films qualifiĂ©s de western spaghetti, rĂ©fĂ©rence Ă  sa nationalitĂ© italienne. Ces westerns dĂ©peignent l'ouest amĂ©ricain tel qu'il est perçu en Europe : de maniĂšre plus Ă©pique, parfois fort Ă©loignĂ©e de la rĂ©alitĂ©. L'Ouest amĂ©ricain est un grand terrain sans lois oĂč tous les rĂȘves et toutes les dĂ©ceptions sont permises.
  • Sam Peckinpah, aprĂšs avoir dĂ©peint les lĂ©gendes d'un Ouest amĂ©ricain Ă©pique, est surtout connu pour ses westerns violents qui abandonnent les anciennes valeurs. Les anciennes lĂ©gendes de l'ouest ne sont plus que des pantins qui ont du mal Ă  accepter un monde en pleine transformation.
  • AprĂšs les westerns crĂ©pusculaires de Peckinpah, le genre a du mal Ă  se renouveler. Clint Eastwood et Kevin Costner, tous deux acteurs s'Ă©tant illustrĂ©s dans le genre, signent comme rĂ©alisateurs respectivement Impitoyable (Unforgiven) et Danse avec les loups (Dances With Wolves) qui sonnent comme des adieux au genre : les hĂ©ros y sont complĂštement dĂ©passĂ©s par le monde qui les entoure, l'Ouest amĂ©ricain n'est plus le thĂ©Ăątre de faits d'armes hĂ©roĂŻques, mais de massacres face auxquels les hĂ©ros sont impuissants.
  • Bien que le souffle Ă©pique des westerns semble s'ĂȘtre bel et bien Ă©teint, on note quelques tentatives de retour, notamment Tombstone de George Pan Cosmatos, Mort ou vif (The Quick and the Dead) de Sam Raimi ou Open Range de Kevin Costner. Malheureusement tous sont des Ă©checs au box-office.
  • AprĂšs avoir Ă©tĂ© dĂ©laissĂ© pendant plus de quinze ans, le western commence Ă  renaĂźtre depuis le dĂ©but des annĂ©es 2010 grĂące Ă  Quentin Tarantino (grand amoureux du genre) qui signe deux westerns violents qui remportent un succĂšs considĂ©rable : Django Unchained et Les Huit Salopards. Depuis, le western recommence Ă  intĂ©resser la nouvelle gĂ©nĂ©ration : Les sept mercenaires version 2016 rĂ©alise un dĂ©marrage record pour un western malgrĂ© la tiĂ©deur des critiques.

Acteurs

Certains acteurs se sont particuliÚrement illustrés dans les westerns :

et plus spécifiquement dans les western spaghetti Gian maria Volonte, Terence Hill, Bud Spencer, Benito Stefanelli, Franco Nero

Télévision

  • Colorado
  • La Petite Maison dans la prairie
  • Bonanza
  • L'ÉquipĂ©e du Poney Express
  • Zorro (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e)
  • Daniel Boone (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) Ce lien renvoie vers une page d'homonymie
  • Le Grand Chaparral met en scĂšne les aventures de la famille Cannon, des fermiers installĂ©s Ă  Tucson dans l'Arizona, Ă  la fin du XIXe siĂšcle.
  • Gunsmoke met en scĂšne les aventures du marshal Matt Dillon Ă  Dodge City dans le Kansas, aprĂšs la guerre de SĂ©cession.
  • Les MystĂšres de l'Ouest relatent les aventures de deux agents des services spĂ©ciaux du gouvernement fĂ©dĂ©ral, au service du prĂ©sident Ulysses S. Grant, James T. West, homme d'action et Artemus Gordon, as du dĂ©guisement et des inventions anachroniques. Se dĂ©plaçant tantĂŽt Ă  cheval tantĂŽt dans leur luxueux train privĂ©, ils affrontent des adversaires hors du commun (Docteur Miguelito Loveless, entre autres) dans tout l'Ouest amĂ©ricain.
  • La sĂ©rie Docteur Quinn, femme mĂ©decin se dĂ©roule Ă  Colorado Springs dans l'ouest sauvage amĂ©ricain, Ă  la fin du XIXe siĂšcle. Elle met en scĂšne une femme mĂ©decin originaire de Boston, Michaela Quinn, venue s'installer dans le Colorado afin d'y exercer sa profession. AprĂšs avoir recueilli trois orphelins et rĂ©ussi Ă  s'imposer dans un monde d'hommes, elle rencontrera l'amour auprĂšs de Byron Sully.
  • La Grande VallĂ©e raconte la saga de la famille Barkley, Ă  Stockton en Californie Ă  la fin du XIXe siĂšcle. Victoria Barkley, veuve Ă©nergique, dirige un ranch avec l'aide de ses trois fils, de sa fille et du fils illĂ©gitime, mĂ©tis, de son Ă©poux.
  • Laramie (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) met en scĂšne deux frĂšres qui, aprĂšs la mort de leur pĂšre, tentent de gĂ©rer le ranch familial et crĂ©ent un relais de diligence Ă  Laramie dans le Wyoming de la fin du XIXe siĂšcle.
  • Rintintin (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : le 101e rĂ©giment de cavalerie de Fort Apache recueille un jeune garçon, Rusty, et son berger allemand, Rintintin, uniques survivants d'un train attaquĂ© par des Indiens. AdoptĂ©s par le lieutenant Ripley Masters, Rusty est promu caporal et Rintintin, mascotte du rĂ©giment.
  • Davy Crockett (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) Ce lien renvoie vers une page d'homonymie
  • Rawhide (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) raconte le voyage d’une caravane de cow-boys chargĂ©s de convoyer en 1860 3 000 tĂȘtes de bĂ©tail de San Antonio au Texas jusqu’à Sedalia dans le Kansas.
  • Bat Masterson (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e)
  • Deadwood (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : raconte la crĂ©ation du camp de Dead Wood (Dakota) Ă  partir de 1876. Formidable reconstitution, au travers de laquelle on assiste Ă  la crĂ©ation d'une ville, ses mƓurs, ses jeux de pouvoir. 2004 - 36 Ă©pisodes.
  • Plusieurs hĂ©ros de la sĂ©rie animĂ©e Bugs Bunny demeurent dans cette rĂ©gion.
  • Hell on Whells : L’enfer de l’ouest situe l'action de la sĂ©rie sur le chantier itinĂ©rant de la construction du chemin de fer transcontinental

Notes et références

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « far-west » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le ).
  2. P. Jacquin, D. Royot, Go West !, p. 52.
  3. P. Jacquin, D. Royot, Go West !, p.82
  4. P. Jacquin, D. Royot, Go West !, p. 55.
  5. Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, Paris, Albin Michel, 1994, p. 79.
  6. P. Jacquin, D. Royot, Go West !, p. 57.
  7. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [...], p. 133.
  8. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [...], p. 124.
  9. « Chinese-American contribution to transcontinental railroad » dans Central Pacific RailRoad.org.
  10. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [...], p.166
  11. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [...], p. 167.
  12. (en) « California as I Saw It: First-Person Narratives of California's Early Years, 1849 to 1900 : American Memory Home », sur http://rs6.loc.gov, La bibliothÚque du CongrÚs (consulté le ).
  13. Jacques Binoche, Histoire des États-Unis, Paris, Ellipses, 2003, p. 100
  14. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [...], p. 138.
  15. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [...], p. 139.
  16. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [...], p. 163.
  17. Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! [...], p. 164.
  18. (fr) P. Jacquin, D. Royot, Go West !, p. 175.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Philippe Jacquin et Daniel Royot, Go West ! Histoire de l’Ouest amĂ©ricain d’hier Ă  aujourd’hui, Paris, Flammarion, , 362 p. (ISBN 2-08-211809-6).
  • Claude Fohlen, La vie quotidienne au far-west (1860–1890), Hachette (rĂ©impr. 1980) (1re Ă©d. c. 1974), 252 p. (ISBN 978-2-01-007303-8, 2-01-007303-7 et 978-2-01-007303-8, OCLC 4299912342).
  • Pierre Lagayette, L’Ouest amĂ©ricain : rĂ©alitĂ©s et mythes, Ellipses, .
  • Philippe Jacquin, Vers l’ouest : un nouveau monde, Gallimard, .
  • Histoire du Far West, Paris, Larousse, (ASIN 2036511414).
  • « Cowboys et Indiens, Ă  la dĂ©couverte de l'Ouest amĂ©ricain », dans Ulysse n°108, mai-.
  • (en) Clyde A. II Milner, Martha A. Sandweiss et Carol A. O’Connor (dir.), The Oxford History of the American West, New-York et Oxford, Oxford University Press, , 872 p. (ISBN 0-19-505968-9).
  • (en) Mary Ellen Snodgrass, Settlers of the American West : The Lives of 231 Notable Pioneers, McFarland & Company, , 256 p. (ISBN 978-0-7864-9735-5, lire en ligne).
  • Roxanne Dunbar-Ortiz, Contre-histoire des Etats-Unis, Wildproject, coll. « Le Monde Qui Vient », , 323 p. (ISBN 978-2-918490-68-5 et 2-918490-68-7)

Liens externes

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