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Bud Spencer

Carlo Pedersoli, dit Bud Spencer, est un acteur, nageur et poloïste italien, né le à Naples et mort le à Rome.

Bud Spencer
Bud Spencer en 2015.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  86 ans)
Rome
SĂ©pulture
Nom de naissance
Carlo Pedersoli
Pseudonyme
Bud Spencer
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Maria Amato (d)
Enfants
Giuseppe Pedersoli (d)
Christina Pedersoli (d)
Diamy Spencer (d)
Autres informations
Parti politique
Taille
1,92 m
Masse
125 kg
Cheveux
Yeux
Noisette (en)
Sports
Équipe
Partenaire
Genres artistiques
Western (en), comédie
Site web
Distinctions
signature de Bud Spencer
Signature
Vue de la sépulture.

D’abord sportif de haut niveau, il est ensuite connu pour ses comédies d'action (en particulier des « westerns spaghetti ») tournées en duo avec Terence Hill. Il est également apparu en vedette principale dans de nombreux autres films.

Biographie

Enfance, formation et débuts

Issu d'une famille aisée de la bourgeoisie de Naples, Carlo Pedersoli naît dans le quartier napolitain de Santa Lucia[1]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il survit au bombardement de la maison familiale[2].

En 1940, sa famille émigre vers Rome, où Carlo devient un excellent nageur et un brillant étudiant[1]. En 1947, il suit son père, industriel ruiné par la guerre, en Amérique du Sud où ce dernier tente de refaire sa vie, d'abord au Brésil à Rio de Janeiro, puis en Argentine. Carlo Pedersoli abandonne ses études et exerce divers petits métiers : bibliothécaire, ouvrier[1]. Il revient en Italie à l'âge de 20 ans, et reprend ses études de droit[3] et des cours de natation[1].

Il ne tarde pas à se faire remarquer du fait de ses qualités athlétiques. À tel point qu'il débute dans les mythiques studios romains de Cinecittà, dans des péplums (tel Quo Vadis, 1951)[1].

Sportif de haut niveau

Carlo Pedersoli en 1950.

N’ayant pas pratiquĂ© la natation en AmĂ©rique du Sud, Carlo Pedersoli revient dans les bassins Ă  son retour dans son pays natal et rĂ©ussit de bons temps. Ainsi, malgrĂ© le manque d'entraĂ®nement, il devient le premier Italien Ă  descendre sous la minute au 100 mètres nage libre[1]. Le , il rĂ©alise 59 s 5. Il dĂ©cide ainsi de persĂ©vĂ©rer dans la natation, mĂŞme s'il le reconnaĂ®t lui-mĂŞme, il ne s'investit jamais pleinement dans la pratique de son sport. Il rĂ©ussit, nĂ©anmoins, Ă  abaisser le record d'Italie Ă  58 s 2.

Il obtient sept titres nationaux[1] et la mĂ©daille d'argent du 100 mètres nage libre des Jeux mĂ©diterranĂ©ens de 1951, derrière Alex Jany. Il pratique Ă©galement le water-polo Ă  un haut niveau puisque, avec sa sĂ©lection nationale, il remporte la mĂ©daille d'or aux Jeux mĂ©diterranĂ©ens de 1955[3] et le championnat d'Italie 1956 avec la section nautique de la Lazio[4].

Cependant, il atteint ses limites aux Jeux olympiques, car en 1952, comme en 1956, il ne dĂ©passe pas les demi-finales du 100 mètres. En 1956, il est invitĂ© Ă  l'universitĂ© Yale, qui s’intĂ©resse Ă  ses performances. En 1957, lassĂ© de la vie de sportif amateur, il repart en AmĂ©rique du Sud[3] - [1]. Au Venezuela, il dirige, notamment, une Ă©quipe de construction de la PanamĂ©ricaine[4].

Acteur

Carlo Pedersoli débute au cinéma en 1949, sous son vrai nom. Plus tard, en 1960, il épouse Maria Amato, la fille d'un producteur de cinéma[1], avec laquelle il a trois enfants, Giuseppe, Cristiana et Diamante. Aimant relever des défis, il devient tour à tour chanteur[5] ou inventeur, déposant plusieurs brevets[6].

Bud Spencer en duo avec Terence Hill dans Attention, on va s'fâcher ! (1974).

Grâce Ă  un physique imposant (plus de 1,90 m), il entame en 1967, Ă  38 ans, avec Dieu pardonne... moi pas ! de Giuseppe Colizzi[1], une longue sĂ©rie de western spaghetti oĂą sa truculence rappelle ObĂ©lix. Comme la plupart des acteurs italiens de western spaghettis, il adopte un pseudonyme anglo-saxon, Bud Spencer (« Bud » d'après la marque de bière Budweiser et « Spencer » en hommage Ă  son idole Spencer Tracy)[1].

Selon le producteur Matthias Wendlandt, si Terence Hill respectait les dialogues, Bud Spencer était plutôt là pour s'amuser. Les films dans lesquels il a joué montrent une certaine continuité avec son passé de sportif de haut niveau, refusant de se faire doubler par des cascadeurs jusqu'au début des années 1990. Avec Terence Hill, ils tournent dix-huit films ensemble, sur une période de vingt-sept ans. Malgré une qualité relative, la plupart obtiennent un succès international[3].

Dans On l'appelle Trinita (1970), le duo obtient un succès public certain qui ne se démentira pas, Bud Spencer jouant « le géant au cœur d'or, le cow-boy aventurier défenseur de la veuve et de l'orphelin, qui frappe dur mais toujours avec le sourire »[1].

En 2004, il tourne pour la dernière fois dans En chantant derrière les paravents d'Ermanno Olmi. Au total, il a joué dans une quarantaine de films[1].

Malgré sa grande popularité, il a regretté de ne pas être suffisamment considéré par le monde du cinéma, qui voyait avant tout en lui un acteur de série B[7] : « en Italie, Terence Hill et moi n’existons tout simplement pas [...] malgré la grande popularité que nous avons également aujourd’hui auprès des enfants et des plus jeunes. Nous n’avons jamais reçu un seul prix, ni n’avons été invités aux festivals »[7].

Politique

Bud Spencer en 2009.

Aux élections régionales de 2005, Carlo Pedersoli est candidat dans le Latium sur la liste de Forza Italia[1], où il échoue à se faire élire[6]. Son entrée en politique était motivée par sa volonté de répondre aux appels du Premier ministre d'alors, Silvio Berlusconi[1].

Il déclara également qu'il avait tout fait dans sa vie à l'exception de danseur de ballet, jockey, et politicien, et que les deux premiers étaient tout simplement impossibles[6].

En 2013, il soutient la candidature de sa fille Cristiana aux élections municipales de Rome en tant que représentante du parti « Le Peuple de la liberté », qui par la suite est renommé Forza Italia[5].

Dernières années

Dans ses dernières années, éloigné du cinéma, Carlo Pedersoli ne dédaigne pas les invitations de la fédération italienne de natation qui le comblent d'aise. Il a ainsi reçu en 2007 ses diplômes d'entraîneur en natation et water-polo à titre honorifique, lui, le dilettante[5]. Il a également été invité à remettre des médailles lors des Mondiaux de Rome en 2009.

À la fin de sa vie, il se consacrait à la rédaction de ses Mémoires, faisant de rares apparitions publiques[1], arrivant au troisième tome destiné au public allemand. Les deux premiers livres se sont vendus à plus de deux cent mille exemplaires[3].

Vie privée et mort

Statue en bronze à l’effigie de Bud Spencer à Budapest.

Carlo Pedersoli était un pilote accompli, ayant obtenu des brevets de pilote d'avion mais aussi d'hélicoptère[8] ; il a par ailleurs fondé une entreprise de transport aérien, « Mistral Air », en 1984[6], dont il se sépare par la suite, mais qui est toujours en activité comme filiale de la Poste italienne[5].

Il mesurait 1,94 m[9] pour un poids de 125 kg[9] et parlait le français parfaitement[10].

Dans un entretien donné au quotidien Il Messaggero le , il expliquait ainsi sa vision de la mort : « Non, elle ne me fait pas peur. En tant que catholique, elle est même source de curiosité. La curiosité d'épier ce qu'il y a au-delà, comme l'enfant qui démonte un jouet pour voir comment il fonctionne »[11].

Cercueil de Bud Spencer lors de ses obsèques en la basilique Santa Maria in Montesanto.

Il meurt le Ă  l'âge de 86 ans dans un hĂ´pital de Rome[12] - [1] entourĂ© de sa famille : « Papa s’est envolĂ© en paix Ă  18 h 15. Il n’a pas souffert, il nous avait tous autour de lui et sa dernière parole a Ă©tĂ© “Merci” », a indiquĂ© son fils, Giuseppe Pedersoli[7]. Ses funĂ©railles ont lieu le Ă  la basilique Santa Maria in Montesanto de Rome. Son vieil ami Terence Hill lui a rendu un dernier hommage durant la messe. Il est inhumĂ© au cimetière communal monumental de Campo Verano dĂ©signĂ© familièrement comme « le Verano »[13].

Palmarès sportif

Natation

Water-polo

RĂ©compenses

  • 2005 : CaĂŻman d'Or de la FĂ©dĂ©ration italienne de natation[19].
  • 2007 : diplĂ´me d'entraĂ®neur de natation et de water-polo, reçu des mains du prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration italienne, Paolo Barelli[20].

Filmographie

Avec Terence Hill

Bud Spencer et Terence Hill ont tourné 17 films ensemble (16 sortis en France en DVD - il manque Les Deux Missionnaires, toujours inédit en DVD, et avec Terence Hill sous son vrai nom de Mario Girotti, dans Annibal).

Films en solo

Sous le nom de Carlo Pedersoli
Sous le nom de Bud Spencer

Télévision

  • 1988 : Le Professeur (Il professore) (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Jack Clementi
  • 1990-1993 : Extralarge (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Jack « Extralarge » Costello
  • 1997 : Les Faux Frères (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Bob / Père Orso
  • 2005 : Padre Speranza (tĂ©lĂ©film) : Père Speranza /Père Hope
  • 2010 : I delitti del cuoco (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Carlo Banci

Personnages récurrents

  • Inspecteur Rizzo « Piedone » (« pieds plats ») : 4 films (1973-1980)
  • Jack « Extralarge » Costello : 13 tĂ©lĂ©films (1991-1993)
  • Jack ClĂ©menti « Le Professeur » : 6 tĂ©lĂ©films (1988-1989)

Discographie

Album

  • 2016 - Futtetenne

Single

  • 1978 - Cock A Doodle Doo/My Name Is Zulu avec Gli Oliver Onions
  • 1979 - Grau-Grau-Grau/Freedom avec l'Orchestra Walter Rizzati
  • 2003 - Futtetenne

Version italienne

Dans la version italienne de ses films en duo avec Terence Hill, Bud Spencer n'avait pas postsynchronisé sa propre voix, pour éviter d'imposer son accent napolitain à des personnages américains. Par conséquent, il fut doublé par le comédien Glauco Onorato.

Voix françaises

Claude Bertrand a Ă©tĂ© la voix française la plus rĂ©gulière de Bud Spencer entre 1969 et 1985. Tout comme Spencer, Bertrand mesurait dans les 1,90 m et Ă©tait physiquement très massif[21]. Après la mort de ce dernier en 1986, Bud Spencer fut essentiellement doublĂ© par Henry Djanik.

Distinctions et hommages

DĂ©coration

: Grand officier de l'ordre du MĂ©rite de la RĂ©publique italienne ()[22].

Hommages

Le , la ville de Budapest lui dédie une statue[23], de même le , avec la ville de Livourne. Par ailleurs, la ville de Fontevivo en province de Parme est la première ville en Italie à dénommer une rue à son nom[24].

Dans la bande dessinée Astérix et la Transitalique (2017) de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, Bud Spencer est représenté parmi des journalistes venus de différentes régions d'Italie (p. 13 et 20). Curieusement, son personnage est dit « Ligure » alors que Carlo Pedersoli était originaire du sud de l'Italie.

Le , le musée Bud Spencer ouvre ses portes à Berlin, sur la célèbre avenue Unter den Linden[25].

Notes et références

  1. « L'acteur italien Bud Spencer est décédé », Le Figaro.fr, 27 juin 2016.
  2. « Bud Spencer, faux balourd et vrai bourlingueur », Le Monde, 17 décembre 2004.
  3. Pierre-Étienne Minonzio, « Farce de la nature », L'Équipe, 18 juillet 2013.
  4. (it) « Auguri Bud Spencer L'affetto della Federnuoto », sur Federnuoto.it, (consulté le ).
  5. « Mort de Bud Spencer : Disques, JO, politique... Ce que vous ne saviez pas sur l'acteur », Fabien Randanne, 20 minutes.fr, 28 juin 2016 : « Au début des années 1960, sous son vrai nom, il a écrit et chanté deux chansons pour enfants. Une fois sa carrière d’acteur lancée, il a enregistré d’autres morceaux qui ont été commercialisés sans révolutionner la musique [...] Il a aussi écrit plusieurs textes de chansons pour d’autres interprètes, en étant crédité en tant que Carlo Pedersoli. Cette année [2016], il a sorti un album, Futtetenne (« Fous-t’en » en napolitain), composé de chansons en napolitain, en italien ou en français, dont J’aime Paris. ».
  6. (en) « Bud Spencer Biography » sur IMDb.com (consulté le 28 juin 2016).
  7. « Décès de Bud Spencer, célèbre acteur du western spaghetti », 20 minutes.fr, 27 juin 2016.
  8. (it) « Bud Spencer vola sempre più in alto », sur Vogliadivolare.it (consulté le ).
  9. « Mort de Bud Spencer : "Papa n'a pas souffert", Giuseppe, son fils, se confie [Photos] », sur Télé Star (consulté le ).
  10. (it) « Pronto, parlo con Bud Spencer? », Ilaria Galateria, Vignaclarablog.it, 16 avril 2015 « Tra qualche mese uscirà un CD con dieci canzoni da me scritte ed interpretate in italiano, napoletano, francese, inglese e spagnolo. Conosco tante lingue, compreso il portoghese e il tedesco che ho imparato da piccino perché avevo una tata tedesca ».
  11. (it) « Bud Spencer: «Mangio ergo sum» » (consulté le ).
  12. (it) « Addio a Bud Spencer » (consulté le ).
  13. Find a grave
  14. Records d'Italie.
  15. Palmarès des Jeux méditerranéens 1951.
  16. « Le rapport officiel des JO 1952 (volume 2), cf p.222 » [PDF], sur www.la84foundation.org (consulté le ).
  17. « Le rapport officiel des JO 1952 (volume 2), cf p.233 » [PDF], sur www.la84foundation.org (consulté le ).
  18. « Le rapport officiel des JO 1956 (volume 2), cf p.231 » [PDF], sur www.la84foundation.org (consulté le ).
  19. (it) Pedersoli reçoit le Caïman d'Or.
  20. (it) Pedersoli reçoit 2 diplômes d'entraîneur.
  21. Interview de Dominique Paturel sur l'édition DVD d'Attention les dégâts.
  22. (it) « Grande Ufficiale Ordine al Merito della Repubblica Italiana Sig. Carlo Pedersoli », Quirinale.it.
  23. « Une statue de l'acteur Bud Spencer dévoilée à Budapest », sur La Presse, (consulté le )
  24. (it) Giuseppe Gaetano, « L’Italia si ricorda (finalmente) di Bud Spencer: una via e una statua per il « grande » attore », .
  25. Condé Nast, « Chronique : cogne comme Bud Spencer ! », sur Vanity Fair, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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