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Charles Vidor

Charles Vidor ( – ) est un réalisateur de cinéma hongrois. Né Vidor Károly dans une famille juive de Budapest en Hongrie[1], il s'est fait connaître durant les dernières années du cinéma muet ainsi que dans les années 1940, notamment pour son film Gilda[2] - [3].

Charles Vidor
Nom de naissance Károly Vidor
Naissance
Budapest (Autriche-Hongrie)
Nationalité Drapeau de la Hongrie Hongrois
Décès
Vienne, Autriche
Profession RĂ©alisateur
Films notables Gilda

Biographie

Charles Vidor est né le dans la ville de Budapest, en Hongrie. Il fait ses études aux universités de Budapest et de Berlin, puis se tourne vers l'ingénierie civile, tout en développant un intérêt pour la musique, l'écriture, et la sculpture. Lieutenant d'infanterie durant la Première Guerre mondiale, il est blessé à trois reprises et reçoit quatre décorations. Au lendemain de la guerre, il rejoint la UFA[4] - [5] (principale société de production allemande) et apprend les métiers de monteur et d'assistant réalisateur.

En 1924, il décide de tenter sa chance aux États-Unis, choisissant la ville de New York pour débuter, où, manquant de contacts, chante un temps comme baryton-basse dans une compagnie jouant les opéras de Wagner. Finalement, en 1927, il gagne Hollywood et fait valoir son expérience de monteur et assistant réalisateur. Son premier essai, un court métrage intitulé The Bridge lui permet de signer un contrat avec la MGM.

En 1932, il codirige, sans être crédité, Le Masque d'or, avec Charles Brabin[5], et signe enfin son premier film hollywoodien l'année suivante avec Sensation Hunter. Toutefois, c'est Double Doors, en 1934, petit thriller aux tonalités expressionnistes, qui le fait remarquer. En 1935 il passe à la RKO et réalise son premier western, The Arizonian, dans lequel Richard Dix débarrasse une petite ville de son shérif corrompu. Il enchaine alors avec une comédie familiale (His Family Tree, 1935), un film de détective (Muss 'Em up, 1936) et, pour la Paramount, trois séries B mineures tournées rapidement en 1937 (voir filmographie).

En 1939, il signe avec la Columbia Pictures[5], qu'il va servir jusqu'en 1948, y tournant film d'aventure, film criminel, drame, thriller en huis clos, comédies romantiques, western, ou encore biographie filmée.

De cette période, Gilda[6] - [7] - [8] est sans doute sa réalisation la plus célèbre[5] ; poussée par la Columbia à renouveler la magie sensuelle du couple vedette, Vidor accepte de tourner une adaptation de Carmen, opéra de Georges Bizet, intitulée Les Amours de Carmen. L'échec retentissant de ce film met le cinéaste en position délicate au sein de la compagnie. Il rachète alors son contrat à Harry Cohn pour 75 000 dollars et se met à disposition de n'importe quelle major hollywoodienne[9].

Ainsi, pour la Samuel Goldwyn Productions il signe la comédie musicale Hans Christian Andersen et la Danseuse (1952) ; pour la Paramount, le film d'aventure Tonnerre sur le temple ; et pour la MGM, il dirige successivement Elizabeth Taylor et Vittorio Gassman dans le drame Rhapsodie, Doris Day dans le film biographique Les Pièges de la passion, et Grace Kelly dans Le Cygne, quelques semaines avant que celle-ci ne devienne princesse de Monaco.

En 1957, il tourne Le Pantin brisé pour la Paramount, la biographie de Joe E. Lewis, populaire chanteur des années 1920 à 1950, gravement blessé par la mafia mais qui remonta sur la scène malgré les menaces. Le film offre une célèbre prestation de Frank Sinatra. L'année suivante, Vidor remplace au pied levé sur le tournage de L'Adieu aux armes produit par David O. Selznick. Ce fut l'un des plus grands échecs de Selznick, bien qu'adapté du roman d'Ernest Hemingway, et financé à grand frais.

En 1960, Charles Vidor entame Le Bal des adieux, autre biographie filmée, consacrée cette fois à une figure majeure du romantisme européen : le pianiste/compositeur Franz Liszt, vu sous l'angle de ses relations, parfois houleuses ou contrariées, avec les femmes de sa vie. Le cinéaste meurt au milieu du tournage[4], terminé alors par George Cukor[5]. Dirk Bogarde rapporte que « Le cercueil de Vidor s'étant révélé trop petit, on scia les jambes du mort pour l'y faire entrer, et c'est ainsi qu'il fut rapatrié vers les États-Unis ».

Vidor est mort à Vienne en Autriche d'une attaque cardiaque. Une étoile lui est dédiée sur le Hollywood Walk of Fame, 6676 Hollywood Boulevard en Californie, pour sa contribution à l'industrie du cinéma.

Vie privée

Charles Vidor s'est marié quatre fois, notamment avec les actrices :

Filmographie

Références

  1. « Charles Vidor », sur Cinéclub de Caen (consulté le )
  2. (en) « Charles Vidor | American director », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. (en-US) Peter B. Flint, « King Vidor, 88, Director of Films for More Than 40 Years, Is Dead », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  4. « Fiche personnalité », sur Cinéma Encyclopédie (consulté le )
  5. Dictionnaire du cinéma, Larousse, dirigé par Jean-Loup Passek, art. Charles Vidor
  6. « Analyse : Gilda (Charles Vidor) », sur critikat.com - le site de critique de films, (consulté le )
  7. « Une femme indécente - Les mots sont importants (lmsi.net) », sur lmsi.net (consulté le )
  8. (en-US) Bosley Crowther, « THE SCREEN; Rita Hayworth and Glenn Ford Stars of 'Gilda' at Music Hall --'Vacation From Marriage' Has Donat and Deborah Kerr », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Charles Vidor sur l’Internet Movie Database Consulté le 04/03/11. « 1948, when Vidor bought out his contract for $75,000 ».

Bibliographie

  • Jean-Loup Passek, Dictionnaire du cinĂ©ma, Paris, Larousse, , 865 p. (ISBN 978-2-03-505031-1), p. 798-799 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • CinĂ©matographie Française (La), no 1823, . « Charles Vidor vient de mourir »
  • François Truffaut, Les Films de ma vie, Flammarion, , 360 p. (ISBN 978-2-08-060775-1), p. 181-183
  • GĂ©rard Pernon, Histoire du cinĂ©ma, Jean-Paul Gisserot, , 125 p. (ISBN 978-2-87747-557-0, lire en ligne), p. 28-29 et 40
  • (en) Gerald R. Barrett, From fiction to film : Ambrose Bierce's, Dickenson Pub. Co, , 216 p. (ISBN 978-0-8221-0083-6), p. 160-162 et 192
  • (en) Howard Reid John, Hollywood's Miracles of Entertainment, Lulu.com, , 252 p. (ISBN 978-1-4116-3522-7, lire en ligne)

Liens externes

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