Rita Hayworth
Margarita Cansino, dite Rita Hayworth [ËÉčiËtÉ ËheÉȘwÉΞ][1], est une actrice et danseuse amĂ©ricaine, nĂ©e le Ă New York et morte le dans la mĂȘme ville.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 68 ans) Upper West Side (New York, Ătats-Unis) |
SĂ©pulture | |
Nom de naissance |
Margarita Carmen Cansino |
Surnom |
La DĂ©esse de lâamour |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Période d'activité |
- |
PĂšre |
Eduardo Cansino (en) |
MĂšre |
Volga Hayworth (en) |
Fratrie | |
Conjoints |
Edward C. Judson (d) (de Ă ) Orson Welles (de Ă ) Prince Ali Khan (de Ă ) Dick Haymes (de Ă ) James Hill (de Ă ) |
Enfants |
Rebecca Welles (d) Yasmin Aga Khan |
ParentĂšle |
Vinton Hayworth (oncle) Elisa Cansino (en) (tante) |
Taille |
1,68 m |
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Distinction | |
Films notables |
Rita Hayworth filmography (d) |
Elle est l'un des grands sex-symbols fĂ©minins des annĂ©es 1940. SurnommĂ©e « la dĂ©esse de lâamour », elle devient une actrice mythique du cinĂ©ma amĂ©ricain avec son rĂŽle principal dans le film noir Gilda.
Biographie
Famille
Margarita Carmen Cansino naĂźt le dans le quartier de Brooklyn Ă New York[2]. Elle est lâaĂźnĂ©e de deux jeunes frĂšres.
Son pĂšre, Eduardo Cansino, danseur assez cĂ©lĂšbre, est dâorigine sĂ©villane[3]. Le pĂšre dâEduardo, Don Antonio Cansino, a parcouru le monde avec des reprĂ©sentations qui ont conquis des foules entiĂšres avant de s'installer en AmĂ©rique. Il a fondĂ© avec certains de ses enfants[4] une troupe populaire de danseurs de flamenco, les « Dancing Cansinos », le charme latin Ă©tant alors Ă la mode aux Ătats-Unis. Don Antonio oblige son fils aĂźnĂ© Eduardo Ă faire de la danse, alors que celui-ci nourrit le rĂȘve de devenir matador[5].
Ă la suite du dĂ©cĂšs de deux de ses filles, Don Antonio rentre en Espagne avec sa famille et se consacre uniquement Ă lâenseignement de la danse[6].
Par la suite Elisa, une autre de ses filles, monte un numĂ©ro de danse avec Eduardo, son frĂšre. Ils embarquent tous les deux en pour les Ătats-Unis et parcourent ainsi le pays avec ce nouveau numĂ©ro dansĂ© qui devient renommĂ©[7] Rita Hayworth de Barbara Leaming[6] qui se rĂ©vĂšle particuliĂšrement lucratif.
La mĂšre de Rita, Volga, nĂ©e Hayworth, elle-mĂȘme danseuse, notamment pour les Ziegfeld Follies, est fille dâacteurs anglo-irlandais[5]. Elle avait fui le domicile de ses parents, bien dĂ©cidĂ©e Ă monter sur les planches. TrĂšs vite, elle rencontre Eduardo et dĂ©cide de le suivre dans ses tournĂ©es. Ils se marient en 1917[6].
Ses premiers pas de danseuse
DĂšs ses premiĂšres annĂ©es, Rita Hayworth se produit dans la troupe familiale des « Dancing Cansinos » et danse notamment Ă quatre ans avec Ă©ventail et castagnettes, Ă lâoccasion dâun rĂ©cital au Carnegie Hall. « J'avais quatre ans lorsque je suis montĂ©e pour la premiĂšre fois sur une scĂšne. Celle du Carnegie Hall. Mon pĂšre et ma tante Eliza s'y produisaient en une Ă©poque heureuse dans cette AmĂ©rique d'aprĂšs-guerre. Ma prestation consistait Ă jouer des castagnettes et Ă danser du flamenco dans un numĂ©ro spĂ©cialement mis au point pour moi par mon grand-pĂšre Don Antonio. Je ne me souviens plus si j'ai Ă©tĂ© applaudie⊠Je l'ai sĂ»rement Ă©tĂ© car le public est toujours indulgent pour les enfants[8]. »
Son pĂšre exige dâelle un travail intense et lui impose des cours de danse rigoureux et particuliĂšrement contraignants.
« Travailler, travailler, câest le seul mot que jâai entendu pendant mon enfance, confiera plus tard la star Rita Hayworth. Mes parents mâont appris Ă danser avant que je marche[5]... » Rita Hayworth est alors dâune nature rĂ©servĂ©e, obĂ©issante et dâune timiditĂ© maladive[6].
Avec lâarrivĂ©e du parlant, lâĂąge dâor du music-hall se termine et leurs spectacles ne font plus recette, tant et si bien que le groupe se dissout. Eduardo quitte New York, entasse sa famille dans une roulotte et part au hasard des routes[5]. PersuadĂ© que lâavenir est aux comĂ©dies musicales, il prend la direction de Los Angeles, espĂ©rant poursuivre sa carriĂšre au cinĂ©ma, les "latin-lovers" Ă©tant toujours Ă la mode. Mais rĂ©ussir Ă Hollywood nâest pas facile ; il fonde alors une Ă©cole de danse en 1929, Ă lâangle de Sunset Boulevard et de Vine Boulevard ; câest un succĂšs. Margarita y perfectionne son apprentissage et sera danseuse professionnelle dĂšs l'Ăąge de douze ans[9].
Le krach boursier de Wall Street vient Ă©branler lâentente familiale et ses finances, et met l'Ă©cole de danse en danger. Eduardo perd ses Ă©conomies dans de mauvais placements[5]. Et les Cansino, bohĂšmes dans lâĂąme, repartent sur les routes dans leur roulotte dĂšs la premiĂšre offre intĂ©ressante. Eduardo pousse sa fille Ă suivre ses cours de danse, et elle se rĂ©vĂšle la plus disposĂ©e Ă prendre la relĂšve.
Les besoins financiers se faisant sentir, Eduardo remonte ses anciens numĂ©ros de danse, met sur pied des spectacles et dĂ©cide de prendre sa fille, alors ĂągĂ©e de treize ans, comme partenaire attitrĂ©e : les « Dancing Cansinos » ressuscitent. Ils dansent des versions modernes du tango espagnol et du bolĂ©ro, elle, se vieillissant, lui, se rajeunissant, arrivant mĂȘme Ă passer pour un couple. Leur succĂšs est inouĂŻ. Margarita travaille beaucoup, jusquâĂ vingt shows par semaine, dans des night-clubs, Ă Hollywood comme Ă Agua Caliente (Tijuana, frontiĂšre du Mexique) ou Ă Santa Monica, Long BeachâŠ
Rita Hayworth prend cette nouvelle vie comme un privilĂšge de se retrouver avec son pĂšre, quâelle admire, mais elle va vite dĂ©chanter : alcoolique, il devient tyrannique, violent et, comme elle le confiera plus tard Ă Orson Welles, son second mari, elle subira des relations incestueuses[10]. En tournĂ©e sur des casinos flottants, son pĂšre la viole tous les soirs[11]. Les consĂ©quences psychologiques seront dĂ©sastreuses pour Rita et se feront toujours sentir dans sa vie et dans ses relations chaotiques avec les hommes[6].
Pourtant, malgrĂ© ces abus, sa rĂ©serve et sa timiditĂ© maladive, Rita Hayworth apparaĂźt sur scĂšne comme une femme sensuelle dotĂ©e dâune grĂące et dâune prestance naturelles[12]. Si elle est rĂ©servĂ©e et introvertie dans sa vie privĂ©e, elle sâĂ©panouit dĂšs quâelle se trouve sous le feu des projecteurs. Lors de ses reprĂ©sentations dans les night-clubs, Eduardo ne manque pas de la prĂ©senter Ă tous ceux qui comptent Ă Hollywood, avec le secret espoir de dĂ©crocher un contrat de cinĂ©ma[6].
De la figurante Ă la starlette
Ainsi, en 1933, les studios Warner Bros. lui font passer un bout d'essai mais ne la retiennent pas, la jugeant trop ronde et de front trop Ă©troit[13]. Dâautres la trouvent trop brune ou d'une allure qui ne convient pas.
Câest Winfield Sheehan, vice-prĂ©sident de la Fox Film Corporation, qui remarque lâadolescente de quinze ans « Ă la timiditĂ© qui faisait peine Ă voir »[14] lors dâun passage Ă Tijuana. Il assiste au numĂ©ro de Rita Hayworth et, sĂ©duit par son charme et sa silhouette, lui fait passer des essais au studio de la Fox sur Western Avenue Ă Hollywood. Les tests sont plus que concluants, et Sheehan lui fait signer un contrat Ă condition quâelle change son prĂ©nom en Rita, quâelle suive un rĂ©gime et qu'elle prenne des leçons de diction et de maintien[12].
Elle tourne trĂšs vite un court mĂ©trage et danse dans un de ses premiers films, L'Enfer (1935), aux cĂŽtĂ©s de Spencer Tracy, film dont Eduardo sera dâailleurs lâun des chorĂ©graphes[9]. Elle apparaĂźt dans plusieurs films de sĂ©rie B : Under the Pampas Moon, Charlie Chan en Ăgypte, Human Cargo dans lesquels elle incarne des filles exotiques, mexicaine, Ă©gyptienne ou russe. Mais Sheehan a un projet dâenvergure et veut faire de Rita une vedette grĂące Ă un nouveau film, Ramona, avec pour elle un premier grand rĂŽle[12].
Mais la Fox connaĂźt de sĂ©rieuses difficultĂ©s et lorsquâelle fusionne avec la 20th Century Pictures pour devenir la 20th Century Fox, le nouveau producteur en chef Darryl F. Zanuck se dĂ©barrasse de Sheehan et dĂ©cide de retravailler tous les projets de ce dernier. Il remplace Rita Hayworth par Loretta Young pour le film Ramona (1936) alors quâelle avait dĂ©jĂ travaillĂ© le rĂŽle. De plus, il la libĂšre de son contrat[13], geste quâil regrettera des annĂ©es plus tard. Quand le studio lui signifie par tĂ©lĂ©phone quâelle nâa plus Ă mettre les pieds Ă la Fox, Rita Hayworth est dĂ©sespĂ©rĂ©e.
« Naturellement, jâai pleurĂ© et criĂ© et jâai jurĂ© que je leur montrerai quâils avaient fait une terrible erreur, jâai dĂ©cidĂ© que je deviendrai cĂ©lĂšbre et quâils le regretteraient[15]. »
Câest Ă ce moment-lĂ quâelle rencontre Edward C. Judson, un obscur homme d'affaires arriviste qui, aprĂšs avoir visionnĂ© les rushes du film Ramona[12], propose Ă Rita Hayworth, fragilisĂ©e par la perte de son contrat, de sâoccuper de sa carriĂšre pour tenter de la propulser dans le cinĂ©ma. TrĂšs vite, il lui trouve des contrats dans des sociĂ©tĂ©s de petite envergure qui produisent des films de sĂ©rie B : elle tourne un petit rĂŽle dans Meet Nero Wolfe pour la Columbia, deux westerns pour la Crescent Pictures Corporation et deux autres pour la Republic Pictures et la Boots and Saddles Pictures.
ĂtouffĂ©e par son pĂšre et sa mĂšre devenue alcoolique, Rita Hayworth prend ses distances avec sa famille et, en 1937, Ă 19 ans, Ă©pouse Judson, de vingt ans son aĂźnĂ©, ce qui lui permet d'Ă©chapper Ă lâenfer familial. Judson se substitue totalement au pĂšre de la jeune starlette, toute docile[6]. DĂšs lors, Judson la mĂ©tamorphose. Il lui fait prendre des cours de diction, la persuade de changer totalement sa façon de se vĂȘtir, de se mettre Ă la diĂšte, dâavoir recours Ă la chirurgie esthĂ©tique pour creuser lâovale de son visage (en arrachant des molaires)[13]. Rita Hayworth est trop brune et trop typĂ©e. AprĂšs des semaines de sĂ©ances dâĂ©lectrolyse pour redessiner lâimplantation de ses cheveux, il les lui fait teindre en auburn[6].
Poursuivant ses plans, il la prĂ©sente entre-temps Ă Harry Cohn, le patron de la Columbia Pictures quâil connaĂźt bien. Le producteur tombe sous le charme de la belle starlette et lui fait signer un contrat de sept ans de 250 dollars par semaine[13]. Il prend en charge les frais pour parachever sa transformation[6] et change son nom de Cansino pour le nom de sa mĂšre, Hayworth, afin de faire plus distinguĂ© (avec un y, ce qui la distingue de son oncle, Vinton Haworth, Ă©galement acteur)[13]. Elle apparaĂźt pour la premiĂšre fois sous son pseudonyme en 1937, dans le film Criminels de l'air (Criminals of the Air)[9] oĂč elle exĂ©cute Ă nouveau des danses espagnoles. Elle tourne ensuite dans une douzaine de films de piĂštre qualitĂ© mais qui lui permettent tout de mĂȘme dâacquĂ©rir plus d'expĂ©rience.
Harry Cohn, rĂ©putĂ© pour sa vulgaritĂ©, est trĂšs vite obsĂ©dĂ© par la jeune femme qui refuse ses avances. Orson Welles qualifie cette obsession de « fantastique sens de la propriĂ©tĂ© »[10]. Et Rita Hayworth subit aussi bien une cour empressĂ©e que des humiliations rĂ©pĂ©tĂ©es, Cohn lui faisant payer chĂšrement tous ses refus. Il Ă©pie toutes ses relations, allant jusqu'Ă installer des micros dans sa loge pour ĂȘtre au courant de ses faits et gestes, ce qui ne lâempĂȘche pas de renouveler Ă chaque fois ses contrats[6].
La déesse de l'amour
Rita Hayworth se fait enfin remarquer dans le film de Howard Hawks Seuls les anges ont des ailes malgrĂ© la prĂ©sence Ă©crasante de ses deux cĂ©lĂšbres partenaires, Cary Grant et Jean Arthur, alors la star de la Columbia. RebutĂ©e par la grossiĂšretĂ© de Cohn, Jean Arthur quittera par la suite la Columbia[16]. Ce film est dĂ©terminant pour la carriĂšre de Rita Hayworth, mais lâexpĂ©rience est loin dâĂȘtre des plus agrĂ©ables ; elle dĂ©clara plus tard : « Ce fut un film difficile pour moi. CâĂ©tait la premiĂšre fois que je jouais dans un film « A » important et jâavais vraiment peur. Cary Grant a Ă©tĂ© charmant et trĂšs gentil avec moi. Il mâa dit : « Ne tâinquiĂšte pas, ça va marcher » [17]. »
Effectivement, le film est un succĂšs : les critiques sont enthousiastes et le public masculin aussi, rĂ©agissant Ă chaque apparition de Rita Hayworth[17]. Harry Cohn en prend bonne note. Lui qui nâa jamais rĂ©ussi Ă crĂ©er une vĂ©ritable star sous contrat exclusif dans ses studios tient peut-ĂȘtre lĂ un vĂ©ritable filon. Il commence Ă sâoccuper intensivement dâelle[18].
Rita Hayworth gagne alors 2 500 dollars par semaine et cette somme sera multipliée par dix au cours des années suivantes. Sa carriÚre démarre[16].
Mais Harry Cohn a du mal Ă trouver des projets pour sa nouvelle vedette[13] et d'autres studios de Hollywood vont Ă©galement rĂ©vĂ©ler lâactrice. Elle tourne deux sĂ©ries B pour la Columbia, ainsi qu'un film musical, Musique dans mon cĆur, et un film de serial, Blondie on a Budget, basĂ© sur un Comic strip amĂ©ricain.
La Metro-Goldwyn-Mayer est la premiĂšre des Majors du cinĂ©ma Ă utiliser Rita Hayworth. Le rĂ©alisateur George Cukor lui avait fait passer des essais en 1938 pour la comĂ©die Vacances. La jugeant trop immature pour interprĂ©ter la sĆur de Katharine Hepburn, mais lui reconnaissant un charme indĂ©finissable[8], il la recommande deux ans plus tard Ă la Metro-Goldwyn-Mayer pour un rĂŽle secondaire trĂšs glamour dans Suzanne et ses idĂ©es avec Joan Crawford. Harry Cohn la « prĂȘte » volontiers Ă la cĂ©lĂšbre compagnie. Le public rĂ©agit immĂ©diatement, Ă tel point que la Columbia doit tirer un grand nombre de photos publicitaires pour satisfaire ses admirateurs[13].
Elle tourne ensuite deux autres films pour la Columbia : un remake du film français Gribouille, The Lady in question de Charles Vidor (qui deviendra son réalisateur fétiche et avec, pour la premiÚre fois, Glenn Ford avec qui elle tournera cinq films) et L'Ange de Broadway, réalisé par le scénariste Ben Hecht.
Harry Cohn est maintenant sĂ»r de la valeur de Rita Hayworth. Ne sachant toujours pas comment lâemployer[13], il continue Ă la « prĂȘter » Ă dâautres compagnies plus cĂ©lĂšbres. Harry Cohn apprĂ©cie de voir son Ă©toile gagner en cĂ©lĂ©britĂ© : son investissement lui rapporte un pourcentage sur le salaire versĂ© par les autres studios[6].
Ainsi, une autre des principales compagnies sâintĂ©resse Ă lâĂ©toile naissante et lâengage pour ses deux prochains films. Ce studio, la Warner Bros. Pictures, produit le nouveau film de James Cagney, La Blonde framboise avec Olivia de Havilland et Ann Sheridan comme interprĂštes fĂ©minines, lorsque Ă©clate un conflit entre Jack Warner, le producteur, et Ann Sheridan qui refuse de faire le film. Le rĂ©alisateur du film, Raoul Walsh pense alors Ă Rita Hayworth quâil avait remarquĂ©e Ă Agua Caliente, quand elle dansait avec les Cansinos, et dans un film de la Columbia. Il annonce Ă Jack Warner : « Jâai la fille qu'il vous faut[19] ! »
FraĂźche et pĂ©tillante, Hayworth va brillamment composer son personnage de sĂ©ductrice, qui fait craquer James Cagney, Ă©poux de la trĂšs sĂ©rieuse Olivia de Havilland. « Quand le petit dentiste (Cagney) parle dâelle comme de son « idĂ©al », câest Ă lâimage dĂ©sormais classique de Rita Hayworth quâil se rĂ©fĂšre : la femme dont les hommes rĂȘvent et sur laquelle ils fantasment[6] », image de sĂ©ductrice qu'on retrouve dans ses films suivants. Le sex-symbol des annĂ©es quarante est nĂ©. Le film remporte un vif succĂšs ; un critique du « Times » Ă©crit : « ⊠Rita Hayworth vole toutes les scĂšnes oĂč elle joue avec James Cagney et Olivia de Havilland ; câest elle qui domine le film. » Rita Hayworth devient une star du jour au lendemain[19]. Le deuxiĂšme film de la Warner est une comĂ©die romantique, Ma femme se marie demain (Affectionately Yours) ; la compagnie essaye de racheter le contrat de Rita Hayworth Ă la Columbia, en vain.
Câest ensuite la 20th Century Fox qui la rĂ©clame pour ArĂšnes sanglantes, film en Technicolor, avec Tyrone Power et Linda Darnell. Rouben Mamoulian, le rĂ©alisateur, a auditionnĂ© plus de trente actrices pour le rĂŽle de Doña Sol mais il finit par exiger de Darryl Zanuck quâil fasse venir Rita Hayworth au casting[12]. DĂšs quâil la voit, fascinĂ© par sa gestuelle sensuelle, il sait que câest elle. Elle y rĂ©alise une magnifique performance et renforce son image de femme fatale. Hermes Pan, cĂ©lĂšbre chorĂ©graphe des films de Fred Astaire et Ginger Rogers entre autres, est un artisan de la gestuelle de Rita Hayworth pour ces ArĂšnes sanglantes : bien des scĂšnes sont chorĂ©graphiĂ©es avec prĂ©cision, comme la scĂšne mĂ©morable oĂč lâensorcelante Doña Sol/Rita Hayworth mime le torĂ©ro donnant lâestocade au taureau reprĂ©sentĂ© par Tyrone Power, exprimant tout le dĂ©sir et la fascination sensuelle quâelle exerce sur sa proie[6].
« Les gens lâidentifiaient Ă la fascinante dĂ©esse de lâamour, mais elle nâĂ©tait quâune petite fille de huit ans. CâĂ©tait une stupĂ©fiante transformation â ou plutĂŽt un alliage stupĂ©fiant. On ne pouvait pas croire que ces deux ĂȘtres Ă©taient une mĂȘme personne⊠Elle mâa toujours fait penser Ă une gitane par sa façon de se comporter. Soudain elle se levait et se mettait Ă danser. On lui parlait, mais elle ne rĂ©pondait pas, elle se contentait de danser. Et câĂ©tait beau ! » Hermes Pan[20]. Le chorĂ©graphe devient et reste un de ses meilleurs amis.
Rita Hayworth fait maintenant la couverture de tous les magazines et la une des quotidiens et, grĂące au film, elle devient une star internationale[12]. Zanuck la rĂ©clame encore, persuadĂ© maintenant de son impact auprĂšs du public, pour le film musical Mon amie Sally dâIrving Cummings avec Victor Mature, et pour Six destins de Julien Duvivier. DĂ©sormais, Cohn ne se permet plus de « louer » sa star aux autres studios de production, bien dĂ©cidĂ© Ă ne lâemployer que pour la Columbia.
La célÚbre photo de Life magazine
En 1941, le photographe Bob Landry prend une photo de Rita Hayworth qui la montre agenouillĂ©e sur son propre lit en dĂ©shabillĂ© de satin et dentelle noirs. Le clichĂ© fait la couverture du grand magazine Life, et l'actrice obtient alors une popularitĂ© considĂ©rable auprĂšs des G.I. amĂ©ricains engagĂ©s dans la Seconde Guerre mondiale : plus de cinq millions dâexemplaires de cette photo seront tirĂ©s[21]. Câest alors le rĂšgne des pin-up girls, et Rita Hayworth est, avec Betty Grable, sans doute la plus populaire auprĂšs de ces soldats qui Ă©pinglent leurs photos aux murs de leur chambrĂ©e durant la guerre[13]. Pour soutenir le moral des troupes, Rita Hayworth participe Ă lâHollywood Canteen en dansant au bras des GIâs et visite des bases militaires et des hĂŽpitaux, et fait une immense tournĂ©e auprĂšs des soldats (on la voit en particulier en compagnie de Marlene Dietrich).
Ă la Columbia, lâactrice se remet Ă la danse pour des comĂ©dies musicales comme Musique dans mon cĆur ; elle en tourne deux avec Fred Astaire : L'amour vient en dansant et Ă toi ma charmante. Lâalchimie entre les deux danseurs est manifeste, et touche le public. Dans ses mĂ©moires, Fred Astaire Ă©crit combien les deux films tournĂ©s avec Rita Hayworth « furent de dĂ©licieuses expĂ©riences » et combien il avait aimĂ© danser avec elle, peut-ĂȘtre mĂȘme sa partenaire prĂ©fĂ©rĂ©e selon lâhistorien du cinĂ©ma Glenn Shipley[12]. « Chacun de ses mouvements Ă©pousait les siens, comme jamais avec aucune autre partenaire »[22]. Rita Hayworth considĂšre ces deux tournages comme prĂ©cieux dans sa carriĂšre : « Fred Ă©tait venu Ă la Columbia et mâavait demandĂ©e, il savait que jâĂ©tais danseuse⊠Sans lui, je nâaurais jamais jouĂ© dans ces deux films »[15].
Câest en mĂȘme temps que la sortie du film quâelle divorce () dâun Edward Judson devenu menaçant, violent et dâune jalousie maladive. Les spĂ©culations sur ses amours vont alors bon train. Outre une relation suivie avec son partenaire de Mon amie Sally, Victor Mature, on lui prĂȘte des liaisons avec David Niven, Gilbert Roland, Tony Martin et le collectionneur de conquĂȘtes fĂ©minines, le milliardaire Howard Hughes[12].
L'Ă©toile au firmament
Orson Welles
Acteur et rĂ©alisateur de gĂ©nie, Orson Welles est fascinĂ© par la cĂ©lĂšbre photo de Rita Hayworth parue dans le magazine Life et entreprend de sĂ©duire « la plus belle femme des Ătats-Unis »[23]. La star succombe Ă la passion et Ă la dĂ©termination de Welles : les deux cĂ©lĂ©britĂ©s finissent par se frĂ©quenter assidĂ»ment[24].
Toujours entourĂ© dâune troupe de thĂ©Ăątre composĂ©e dâacteurs comme Joseph Cotten ou Agnes Moorehead, Orson, rĂ©formĂ©[25] de lâarmĂ©e, veut participer Ă lâeffort de guerre en montant un spectacle de divertissement, le « Mercury Wonder Show », en produisant des numĂ©ros de variĂ©tĂ©s et de magie sous un chapiteau. Rita Hayworth y participe avec une joie folle, trop heureuse de faire partie dâune « famille », et sâamuse comme une enfant Ă exĂ©cuter auprĂšs dâOrson des tours dâillusionniste. AprĂšs quelques reprĂ©sentations de rodage, la premiĂšre du spectacle doit avoir lieu en , mais la veille, Harry Cohn interdit Ă sa star de monter sur scĂšne[23] car il ne supporte pas de la voir dans un spectacle qui pourrait la distraire du film quâelle est en train de tourner[26]. Rita Hayworth a beau le supplier, son producteur a lĂ©galement le droit dâuser de ses prĂ©rogatives. Contrainte et dĂ©pitĂ©e, elle se consacre exclusivement au film musical, La Reine de Broadway[6]. Fou dâelle et bouleversĂ© par sa dĂ©tresse, Orson Welles lui propose le mariage, et câest Ă la sauvette et en petit comitĂ© quâa lieu la cĂ©rĂ©monie, le [23].
Rita Hayworth regagne les plateaux pour La Reine de Broadway, avec Gene Kelly pour partenaire et Charles Vidor comme rĂ©alisateur. Ce film met en valeur les rĂ©elles qualitĂ©s de danseuse de Rita Hayworth et rĂ©vĂšle les talents de chorĂ©graphe de Gene Kelly (et de Stanley Donen), notamment dans le fameux numĂ©ro « The alter ego dance » oĂč il danse avec lui-mĂȘme. Ă sa sortie en 1944, le film est un triomphe sans prĂ©cĂ©dent qui vaut, cette fois, une renommĂ©e mondiale Ă Rita Hayworth. Elle tourne encore avec succĂšs deux films musicaux, Cette nuit et toujours de Victor Saville (1945) et L'Ătoile des Ă©toiles dâAlexander Hall (1947).
DĂ©sormais, le public attend son numĂ©ro musical, quel que soit le genre de films oĂč elle apparaĂźt. Mais elle nâa pas beaucoup de voix et doit se faire doubler dans ses chansons[13], notamment par Nan Wynn, Anita Ellis ou Jo Ann Greer - secret que la Columbia garde jalousement[13].
BoudĂ© par le cinĂ©ma et Ă©cartĂ© de la guerre, Orson Welles sâinvestit dans une nouvelle passion, la politique. DĂšs lors, il participe Ă des allocutions et des discours politiques, ainsi quâĂ la campagne de rĂ©Ă©lection de Franklin Roosevelt. Pour sortir un peu de Hollywood, Rita Hayworth suit son mari sur la cĂŽte est lors de ses tournĂ©es de campagne.
Lorsque Rita Hayworth, enceinte, doit rejoindre Hollywood pour tourner Cette nuit et toujours, il n'est pas question pour Orson dâinterrompre sa campagne. Il continue de plus belle ses tournĂ©es politiques, dĂ©laissant de plus en plus son Ă©pouse[12] - [23]. AprĂšs une annĂ©e dâabsence et la naissance de sa premiĂšre fille, Rebecca, en , Rita Hayworth reprend le chemin des studios et signe pour son prochain film.
Gilda
Gilda est un film phare dans la carriĂšre de Rita Hayworth dont lâimage marque encore aujourdâhui tous les esprits[12]. Incarnation de la femme fatale et de son extraordinaire fascination Ă©rotique[27], Rita Hayworth atteint son apogĂ©e dans ce film noir de Charles Vidor, son rĂ©alisateur fĂ©tiche. Une alchimie collective de gens pleins de talent va rĂ©unir tous les ingrĂ©dients pour engendrer la fascination[28]. Dans une scĂšne devenue morceau dâanthologie, le personnage de Gilda, vĂȘtu dâun fourreau de satin noir, retire ses longs gants en chantant lâincendiaire chanson Put the blame on Mame : le dĂ©nudement progressif des mains qui suggĂšre un « strip tease » intĂ©gral en biaisant la censure du code Hays, reste un des sommets de lâĂ©rotisme au cinĂ©ma[29]. Avec ce film, Rita Hayworth entre Ă jamais dans la lĂ©gende cinĂ©matographique[30].
Le succĂšs est Ă©norme et les retombĂ©es sont incroyables. Une expĂ©dition enterre au pied de la cordillĂšre des Andes une copie du film destinĂ©e Ă la postĂ©ritĂ©. On vend un disque sur lequel, Ă travers un stĂ©thoscope, ont Ă©tĂ© gravĂ©s les battements de cĆur de Rita Hayworth[31].
Le succĂšs est si foudroyant quâune des premiĂšres bombes atomiques larguĂ©e en 1946 sur lâatoll de Bikini est baptisĂ©e Gilda et porte lâeffigie de lâhĂ©roĂŻne[31]. Rita Hayworth, profondĂ©ment choquĂ©e[6] par ce funeste hommage, proteste : « Je hais la guerre ; toute cette histoire de bombe me dĂ©goĂ»te profondĂ©ment[32]. »
La Dame de Shanghai
MalgrĂ© la naissance de sa fille, le mariage de Rita Hayworth et dâOrson Welles bat de lâaile, sans doute Ă cause du comportement dâOrson Welles et de la jalousie maladive de Rita Hayworth.
Alors quâils sont en instance de divorce, Orson Welles lui offre en guise de cadeau de rupture, son film : La Dame de Shanghai.
AprĂšs avoir lu le livre dont le film sera tirĂ©, Rita Hayworth veut jouer le personnage d'Elsa Bannister et dĂ©montrer quâelle est aussi une actrice dramatique[33]. Aux journalistes qui lui demandent pourquoi ce film, elle rĂ©torque : « Je le devais Ă Orson ». Welles commence le tournage auquel il a convoquĂ© la presse. Devant seize photographes, il coupe la flamboyante chevelure rousse de la star et la teint en blonde platine pour les besoins du film. Harry Cohn est effrayĂ© aprĂšs avoir vu le film[34] et quand il voit la transformation de Rita Hayworth, il est furieux et explose : « Oh mon Dieu ! Qu'est-ce que ca bĂątard a fait ? » (oh my God ! What this bastard has done ?)[15]. Selon Maurice Bessy, le public pardonne mal Ă©galement au rĂ©alisateur du film « dâavoir dĂ©mythifiĂ© la femme amĂ©ricaine, de lâavoir dĂ©noncĂ©e comme un monstre, une mangeuse dâhommes, une mante religieuse qui se rĂ©vĂšle criminelle par la pire des passions, lâargent »[35].
Le film tourne au dĂ©sastre financier (le budget est de 2 000 000 de dollars[36]), certainement imputable au fait quâil sâagit dâune Ćuvre dâauteur et non dâun film spĂ©cialement construit autour de la star[13]. Il comporte pourtant des scĂšnes dâanthologie comme lâentrevue dâElsa Bannister avec Michael O'Hara dans lâaquarium gĂ©ant, ou celles du parc dâattractions et du thĂ©Ăątre chinois. Le final du film sera une autre sĂ©quence dâanthologie : lâextraordinaire scĂšne de massacre dans un labyrinthe de miroirs oĂč Elsa Bannister (Rita Hayworth) agonise au milieu de ses reflets multipliĂ©s par les fragments de miroirs tombĂ©s sous l'impact des balles.
Certains diront que Welles a voulu ternir lâimage et la popularitĂ© de son Ă©pouse par vengeance[12] mais tout porte Ă croire quâil sâagit plutĂŽt dâun rĂšglement de comptes avec le systĂšme hollywoodien[37].
Le divorce est prononcé le .
AprÚs Gilda, un nouveau contrat est signé avec la Columbia qui lui donne une participation aux bénéfices, et les cachets de Rita Hayworth deviennent considérables (400 000 dollars par film[8]). Elle crée la Beckworth Corporation Production (Beckworth : association des noms Becky - diminutif de Rebecca sa fille - et Hayworth) et produira deux films : Les Amours de Carmen avec de nouveau Charles Vidor, et dans lequel elle emploie des membres de sa famille : son pÚre chorégraphe pour les danses espagnoles, son oncle José Cansino avec qui elle danse le flamenco, et son frÚre Vernon qui joue un soldat, puis L'Affaire de Trinidad de Vincent Sherman.
Ali Khan
En 1948, Rita Hayworth décide de partir quelque temps en Europe loin des lumiÚres de Hollywood, malgré le projet de Harry Cohn de lui faire tourner le western Lona Hanson avec William Holden[6].
Le , lors dâune fĂȘte Ă Cannes donnĂ©e par Elsa Maxwell, cĂ©lĂšbre chroniqueuse amĂ©ricaine, Rita Hayworth est prĂ©sentĂ©e au prince Ali Khan. Un an plus tard, le , au terme dâune liaison placĂ©e sous le feu des tabloĂŻds, Rita Hayworth devient princesse et se marie Ă Vallauris
(Alpes-Maritimes), au chĂąteau de l'Horizon, dans un faste purement hollywoodien[5]. Le , la princesse Yasmin Aga Khan, sa deuxiĂšme fille, naĂźt de cette union. Rita Hayworth sĂ©journe alors souvent Ă Cannes au chĂąteau de l'Horizon, la villa que possĂšde son mari, ainsi qu'Ă Deauville[38]. Mais le conte de fĂ©es est de courte durĂ©e. Rita Hayworth, qui voulait fuir Hollywood, retrouve dâautres fastes encore plus contraignants. De plus, elle subit les tendances polygames de son mari, ce qui la blesse profondĂ©ment[5]. Le couple divorce en 1953.
Retour Ă Hollywood
Rita Hayworth fait un retour triomphal Ă Hollywood et tourne, en 1952, dans L'Affaire de Trinidad : ce film est lancĂ© comme un nouveau Gilda mais le charme nâopĂšre pas.
Sa popularitĂ© Ă©tant toujours grande, elle aborde le genre biblique avec SalomĂ©. Le film est dâabord mis en chantier par Orson Welles mais, retardĂ© par le montage dâOthello, Orson cĂšde la rĂ©alisation Ă Rouben Mamoulian[39]. Harry Cohn veut rivaliser avec Samson et Dalila, le pĂ©plum biblique de Cecil B. de Mille[39]. Lâhistoire, dâaprĂšs la piĂšce de thĂ©Ăątre d'Oscar Wilde, est complĂštement remaniĂ©e pour en faire un film Ă la gloire de la star. Le rĂ©sultat est kitchissime, criblĂ© dâinvraisemblances, mais Rita Hayworth reste Ă©blouissante et magnifiquement mise en valeur, jusquâĂ la scĂšne qui fera la cĂ©lĂ©britĂ© du film, celle oĂč elle semble nue lorsquâelle exĂ©cute la danse voluptueuse des « sept voiles »[5].
LancĂ© Ă grand renfort publicitaire, SalomĂ©, dâun budget de 2 000 000 de dollars[39], va rapporter 4 750 000 dollars[40].
Toujours aussi sensuelle, Rita Hayworth tourne ensuite La Belle du Pacifique, elle y incarne la prostituée Sadie Thompson, un rÎle interprété avant elle par Gloria Swanson et Joan Crawford[41].
Difficultés et quatriÚme mariage
Les premiĂšres annĂ©es aprĂšs son retour Ă Hollywood sont difficiles pour Rita Hayworth. La bataille juridique l'opposant Ă Ali pour la garde de Yasmin va durer plusieurs annĂ©es ; des menaces vont peser sur la vie de sa fille, des conflits continuels se prolongeront avec Harry Cohn, des ennuis naĂźtront avec le Maccarthysme. Rita Hayworth est soumise Ă une enquĂȘte par le FBI en pleine pĂ©riode du Maccarthysme Ă cause des activitĂ©s politiques dâOrson Welles lors de ses campagnes du dĂ©but des annĂ©es quarante. Rita Hayworth doit signer une dĂ©claration de non-appartenance au parti communiste[42]. Elles vont ĂȘtre Ă©galement marquĂ©es par un quatriĂšme mariage le - qui va sâavĂ©rer dĂ©sastreux - avec Dick Haymes, ancien chanteur des orchestres de Benny Goodman et de Jimmy Dorsey. Une fois encore, Rita Hayworth s'en remet complĂštement Ă un personnage qui va se rĂ©vĂ©ler aussi trouble que l'Ă©tait son premier mari, Edward C. Judson, ce qui va jeter sa vie privĂ©e dans des imbroglios sans fin avec la presse, dans une frĂ©nĂ©sie mĂ©diatique. Pendant cette pĂ©riode, Rita Hayworth fait racheter ses parts de la sociĂ©tĂ© Beckworth par la Columbia et signe un nouveau contrat, qui sera le dernier. Un nouveau film est mis en chantier, qui reprend les ingrĂ©dients de SalomĂ©, un rĂ©cit biblique avec William Dieterle pour Joseph et ses frĂšres. Mais le film capote Ă la suite du refus de Harry Cohn dâengager Dick Haymes[43] comme interprĂšte principal du film[6].
Par la suite, elle refuse le rĂŽle de Maria Vargas dans La Comtesse aux pieds nus, qui lui rappelle trop sa vie personnelle[44], ainsi que le rĂŽle de Karen Holmes dans Tant qu'il y aura des hommes. Un autre projet europĂ©en sur la vie de la danseuse Isadora Duncan ne verra pas le jour, Harry Cohn exigeant dâelle, par le biais des tribunaux, quâelle fasse les deux films quâelle lui devait encore avant de tourner pour une autre sociĂ©tĂ©.
à la suite des disputes continuelles et des violences perpétrées par son mari, Rita Hayworth demande le divorce fin 1955.
CinquiĂšme mariage et derniers succĂšs
Elle retourne Ă la Columbia en 1957 pour L'Enfer des tropiques avec Robert Mitchum, et remporte encore de grands succĂšs dans dâexcellents films comme La Blonde ou la rousse avec Frank Sinatra, son dernier film Ă la Columbia. Bien quâelle y interprĂšte le rĂŽle dâune femme mĂ»re, elle sait administrer une belle leçon par son jeu, son rayonnement et ses numĂ©ros dansĂ©s, Ă la nouvelle star de la Columbia Kim Novak, nouvelle « pouliche » choisie par Cohn pour remplacer Rita Hayworth dans son « Ă©curie »[45]. Elle est heureuse de passer le flambeau et dâen avoir enfin fini avec Harry Cohn.
En 1958, Rita Hayworth Ă©pouse son cinquiĂšme mari, James Hill, un producteur rencontrĂ© lors du tournage de La Blonde ou la Rousse. CrĂ©ateur dâune sociĂ©tĂ© de production avec Harold Hecht et Burt Lancaster, la Hecht-Hill-Lancaster, Hill propose le rĂŽle dâAnn Shankland Ă Rita Hayworth pour le film Tables sĂ©parĂ©es tirĂ© dâune piĂšce anglaise de Terence Rattigan[8]. Grand succĂšs financier, le film reçoit sept nominations dont deux oscars pour les interprĂ©tations de David Niven et Wendy Hiller. Puis Rita Hayworth tourne Ceux de Cordura qui marque sĂ»rement la fin de son mythe de star[46].
Rita Hayworth divorce trĂšs rapidement de James Hill. En 1961, elle dĂ©clarait : « James Hill a Ă©tĂ© le plus calme et le plus solide de mes maris. MĂȘme avec lui, cependant, je n'ai jamais pu construire quelque chose. Il me considĂ©rait comme l'une de ses entreprises et son affection pour moi n'a jamais Ă©tĂ© un vĂ©ritable amour⊠Toutes ces expĂ©riences nĂ©gatives de vie commune m'ont Ă©cĆurĂ©e. J'ai sans doute en moi Ă©galement les germes de cette incapacitĂ© Ă vivre normalement. Ou peut-ĂȘtre que tout simplement ma vie a Ă©tĂ© une longue erreur dont je suis la principale victime[8]. »
La décennie se termine par le drame policier Du sang en premiÚre page du dramaturge Clifford Odets.
Les adieux d'un sex-symbol
Le dĂ©clin de Rita Hayworth s'amorce et, au cours des annĂ©es 1960, sa condition laisse penser quâelle a sombrĂ© dans lâalcool alors que ce sont les premiers symptĂŽmes de la maladie qui apparaissent : Rita Hayworth est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Mal connue Ă lâĂ©poque, ses sautes dâhumeur et ses trous de mĂ©moire sont mis sur le compte de la boisson. En 1962, on lui propose le rĂŽle principal dans la piĂšce de thĂ©Ăątre Step On A Crack, mais elle abandonne Ă la suite d'angoisses et d'Ă©puisement nerveux[6].
AprĂšs la comĂ©die Les Joyeux Voleurs de George Marshall, elle fait encore de belles compositions dans la superproduction Le Plus Grand Cirque du monde de Henry Hathaway avec John Wayne, malgrĂ© ses difficultĂ©s Ă mĂ©moriser les dialogues. Dans PiĂšge au grisbi de Burt Kennedy, elle retrouve son partenaire et ami Glenn Ford ; et dans Sur la route de Salina de Georges Lautner elle joue le rĂŽle dâune mĂšre infortunĂ©e propriĂ©taire dâun bar[13].
Durant cette pĂ©riode, ses crises empirent dans la totale incomprĂ©hension de son entourage. Elle doit reprendre le rĂŽle de Lauren Bacall dans un des plus gros succĂšs de Broadway, Applause, ce qui aurait pu relancer sa carriĂšre, mais elle nâarrive plus du tout Ă apprendre le texte[6].
La sachant Ă court dâargent, Robert Mitchum, son partenaire et ami de L'Enfer des tropiques, la fait engager dans ce qui sera son dernier film, La ColĂšre de Dieu. Elle termine le film tant bien que mal malgrĂ© ses abus dâalcool et ses graves problĂšmes de mĂ©moire[47].
Elle commence le tournage de Tales That Witness Madness en 1972, mais les symptĂŽmes s'aggravant, elle est remplacĂ©e par Kim Novak[48]. La rumeur de sa dĂ©chĂ©ance se rĂ©pand, c'est la derniĂšre proposition de film qui lui est faite. En 1976, elle est prise dâune crise de dĂ©mence en plein vol et photographiĂ©e Ă Londres Ă sa sortie de lâavion, lâair complĂštement hagard[49]. En 1980, un mĂ©decin diagnostique chez la star la maladie d'Alzheimer. En 1981, elle est placĂ©e sous la tutelle de sa fille Yasmina Khan, devenue princesse elle aussi et qui deviendra l'une des plus efficaces porte-parole de lâAssociation pour la dĂ©fense des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ; elle organisera au nom de sa mĂšre des galas pour rĂ©colter des fonds[5].
Le , Rita Hayworth sâĂ©teint Ă New York. Elle est inhumĂ©e au cimetiĂšre Holy Cross Cemetery (Culver City), dans le faubourg de Los Angeles.
Elle a laissé ses empreintes dans le ciment du Grauman's Chinese Theatre et elle possÚde son étoile sur le Hollywood Walk of Fame (trottoir des célébrités) au 1645, Vine Street.
Citations
Ils ont dit :
- « J'ai toujours été utilisée et manipulée par les hommes », dira un jour Rita Hayworth. « Le premier qui m'ait exploitée était mon pÚre ! Il savait que de m'exhiber à ses cÎtés ne pouvait que plaire au public. Il savait que cela lui rapporterait un peu plus d'argent. Et nous en avions besoin ! »[8]
- Au sujet de l'image Ă©rotique qui lui collera Ă la peau toute sa vie : « Les hommes sâendorment avec Gilda et se rĂ©veillent avec moi », constate-t-elle amĂšrement.
- « Plus qu'une femme, Rita Hayworth est l'une des incarnations de notre principal mythe national. Elle est la Déesse de l'amour », selon le magazine américain Life[50].
- De Rita Hayworth, Orson Welles disait : « Peut-ĂȘtre vivrai-je si longtemps que je finirai par lâoublier. »[51]
Filmographie
En tant qu'actrice
Années 1930
- 1934 : Cruz Diablo de Fernando de Fuentes : Extra (non créditée)
- 1935 : Les Nuits de la pampa (Under the Pampas Moon) de James Tinling : Carmen
- 1935 : Charlie Chan en Ăgypte (Charlie Chan in Egypt) de Louis King : Nayda
- 1935 : L'Enfer (Dantes inferno) de Harry Lachmann : Une danseuse
- 1935 : Hi, Gaucho! de Thomas Atkins : Dolores (non créditée)
- 1935 : Professional Soldier de Tay Garnett : Danseuse gitane (non créditée)
- 1935 : Paddy O'Day de Lewis Seiler : Tamara Petrovitch
- 1936 : Cargaison humaine (Human Cargo) d'Allan Dwan : Carmen
- 1936 : Le Danseur pirate (Dancing Pirate) de Lloyd Corrigan : Une danseuse (non créditée)
- 1936 : Meet Nero Wolfe de Herbert Biberman : Maria Maringola
- 1936 : Rebellion de Lynn Shores : Paula Castillo
- 1937 : Old Louisiana d'Irvin V. Willat : Angela Gonzales
- 1937 : Hit the Saddle de Mack V. Wright : Rita
- 1937 : Trouble in Texas de Robert N. Bradbury : Carmen Serano
- 1937 : Criminels de l'air (Criminals of the air) de Charles C. Coleman : Rita
- 1937 : Girls Can Play de Lambert Hillyer : Sue Collins
- 1937 : The Game That Kills de D. Ross Lederman : Betty Holland
- 1937 : Paid to Dance de Charles C. Coleman : Betty Morgan
- 1937 : Le FantĂŽme du cirque (The Shadow) de Charles C. Coleman : Marie Gillespie
- 1938 : Who killed Gail Preston ? (en) de Leon Barsha : Gail Preston
- 1938 : Special inspector de Leon Barsha : Patricia Lane
- 1938 : Miss Catastrophe (There's Always a Woman) d'Alexander Hall : Mary
- 1938 : Convicted de Leon Barsha : Jerry Wheeler
- 1938 : Juvenile Court de D. Ross Lederman : Marcia Adams
- 1938 : The Renegade Ranger (Police montée) de David Howard : Judith Alvarez
- 1939 : Homicide Bureau de Charles C. Coleman : J.G. Bliss
- 1939 : The Lone Wolf Spy Hunt de Peter Godfrey : Karen
- 1939 : Seuls les anges ont des ailes (Only angels have wings) de Howard Hawks : Judy McPherson
Années 1940
- 1940 : Musique dans mon cĆur (Music in my heart) de Joseph Santley : Patricia Patsy O'Malley
- 1940 : Blondie on a Budget de Frank R. Strayer : Patricia Patsy O'Malley
- 1940 : Suzanne et ses idées (Susan and God) de George Cukor : Leonora Stubbs
- 1940 : The Lady in question de Charles Vidor : Natalie Roguin
- 1940 : L'Ange de Broadway (Angels over Broadway) de Ben Hecht et Lee Garmes : Nina Barone
- 1941 : La Blonde framboise (The Strawberry Blonde) de Raoul Walsh : Virginia Brush
- 1941 : Ma femme se marie demain (Affectionately Yours) de Lloyd Bacon : Irene Malcom
- 1941 : ArĂšnes sanglantes (Blood and sand) de Rouben Mamoulian : Dona Sol des Muire
- 1941 : L'Amour vient en dansant (You'll never get rich) de Sidney Lanfield : Sheila Winthrop
- 1942 : Mon amie Sally (My Gal Sal) d'Irving Cummings : Sally Elliot
- 1942 : Six destins (Tales of Manhattan) de Julien Duvivier : Ethel Halloway
- 1942 : à toi ma charmante (You were never lovelier) de William A. Seiter : Maria Acuña
- 1944 : La Reine de Broadway (Cover girl) de Charles Vidor : Rusty Parker
- 1945 : Cette nuit et toujours (Tonight and every night) de Victor Saville : Rosalind Bruce
- 1946 : Gilda, film de Charles Vidor : Gilda Mundson Farell
- 1947 : L'Ătoile des Ă©toiles (Down to Earth) d'Alexander Hall : Kitty Pendelton/Terpsichore
- 1948 : La Dame de Shanghai (The lady From Shanghai) d'Orson Welles : Elsa « Rosalie » Bannister
- 1948 : Les Amours de Carmen (The Loves of Carmen) de Charles Vidor : Carmen Garcia
Années 1950
- 1952 : Champagne safari de Jackson Leighter - Documentaire
- 1952 : L'Affaire de Trinidad (Affair of Trinidad) de Vincent Sherman : Chris Emery
- 1953 : Salomé (Salome) de William Dieterle : Princesse Salomé
- 1953 : La Belle du Pacifique (Miss Sadie Thompson) de Curtis Bernhardt : Sadie Thompson
- 1957 : L'Enfer des tropiques (Fire down bellow) de Robert Parrish : Irena
- 1957 : La Blonde ou la rousse (Pal Joey) de George Sidney : Vera Simpson
- 1959 : Tables séparées (Separate tables) de Delbert Mann : Ann Shankland
- 1959 : Ceux de Cordura (They came to Cordura) de Robert Rossen : Adelaide Geary
- 1959 : Du sang en premiÚre page (The Story on page one) de Clifford Odets : Josephine « Jo » Brown Morris
Années 1960
- 1961 : Les Joyeux Voleurs (The Happy Thieves) de George Marshall : Eve Lewis
- 1964 : Le Plus Grand Cirque du monde (Circus World) de Henry Hathaway : Lili Alfredo
- 1965 : PiĂšge au grisbi (The Money trap) de Burt Kennedy : Rosalie Kelly
- 1966 : Opération Opium (The Poppy Is Also a Flower) de Terence Young : Monique Markos
- 1967 : Peyrol le boucanier (The Rover) de Terence Young : Aunt Caterina
- 1969 : Le BĂątard (I Bastardi) de Duccio Tessari : Martha
Années 1970
- 1970 : Sur la route de Salina (Road to Salina) de Georges Lautner : Mara
- 1971 : The Naked Zoo de William Grefe : Mrs Golden
- 1972 : La ColĂšre de Dieu de Ralph Nelson : Senora de la Plata
En tant que productrice
- 1948 : Les Amours de Carmen, film de Charles Vidor
- 1952 : L'Affaire de Trinidad, film de Vincent Sherman
- 1953 : Salomé, film de William Dieterle
- 1961 : Les Joyeux Voleurs (The Happy Thieves) de George Marshall
Documentaires télévisés
Le , la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision OCS propose un documentaire intitulĂ© Rita Hayworth, la crĂ©ation d'un sex-symbol, rĂ©alisĂ© par les sĆurs Kuperberg[52]. En , Ă l'occasion de la journĂ©e de la femme, la chaĂźne Arte propose plusieurs documentaires consacrĂ©s Ă des stars d'Hollywood[53], dont un retraçant la vie de Rita. Ce documentaire de moins d'une heure s'intitule Rita Hayworth, gloire et blessures[54]. Il y Ă©voque notamment la fragilitĂ© de l'actrice, ainsi que son courage face aux difficultĂ©s du mĂ©tier[54].
Notes et références
- Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
- (en) Biographie sur IMDb.
- (en) Adrienne L. McLean, Being Rita Hayworth, Rutgers University Press, , p. 35.
- Huit fils et trois filles.
- Paris Match -M2533-1983-.
- Barbara Leaming, Rita Hayworth ; biographie, Paris, Presses de la Renaissance, , 346 p. (ISBN 2-85616-554-0).
- En 1926, grĂące Ă leur succĂšs, la Warner Bros. Pictures les engage pour participer Ă un film afin de promouvoir le Vitaphone, nouveau systĂšme dâenregistrement du son sur disque
- Christian Dureau, Rita Hayworth, Paris, Editions PAC, (ISBN 2-85336-260-4).
- EncyclopĂ©die alpha du cinĂ©ma - Volume 11 - Ăditions Grammont S.A. - Alpha Ăditions.
- RapportĂ© par Orson Welles Ă lâauteur Barbara Leaming, Rita Hayworth ; biographie, Paris, Presses de la Renaissance, , 346 p. (ISBN 2-85616-554-0).
- (en) Diane Telgen et Jim Kamp, Latinas! Women of Achievement, Visible Ink Press, , p. 172.
- Séra, Rita Hayworth, Paris, Nocturne, coll. « BD ciné », , 36 p. (ISBN 2-84907-109-9).
- Le CinĂ©ma Grande histoire illustrĂ©e du 7e art. Volume 3. Ăditions Atlas.
- Winfield Sheehan Ă Louella Parsons dans Tell it to Louella.
- The films of Rita Hayworth, The Legend & Career of a « Love Goddness ». par Gene Ringgold - The Citadel Press/Secaucus - New Jersey, 1974.
- Le CinĂ©ma Grande histoire illustrĂ©e du 7e art. Volume 2. Ăditions Atlas.
- Todd McCarthy (trad. de l'anglais), Hawks : biographie, Arles Lyon, Solin Actes Sud Institut LumiĂšre, , 941 p. (ISBN 2-7427-2442-7).
- RapportĂ© par Henry Rogers, publicitaire qui sâoccupa de Rita Hayworth pour sa campagne publicitaire au dĂ©but des annĂ©es quarante. Rita Hayworth Biographie. Presses de la Renaissance. (ISBN 2-85616-554-0).
- Raoul Walsh (trad. de l'anglais), Un demi-siÚcle à Hollywood : mémoires d'un cinéaste, Paris, Calmann-Levy, , 349 p. (ISBN 2-7021-0114-3).
- Hermes Pan - Rita Hayworth Biographie. Barbara Leaming - Presses de la Renaissance. (ISBN 2-85616-554-0).
- The Famous Pictures Collection
- Glenn Shipley The films of Rita Hayworth, The Legend & Career of a « Love Goddess » par Gene Ringgold â The Citadel Press â Secaucus â New Jersey 1974.
- Martine Moriconi - Studio Magazine.
- TĂ©lĂ©rama, « Orson Welles : âLa vĂ©ritĂ© est que je nâai jamais compris les femmesâ » , sur TĂ©lĂ©rama, (consultĂ© le )
- « Orson Welles a de lâasthme, les pieds plats et le dos tordu. » Martine Moriconi - Studio Magazine.
- . Elle est donc remplacée par Marlene Dietrich, amie du couple.
- Dictionnaire du cinĂ©ma â Les films â Jacques Lourcelles â Ăditions Robert Laffont â 1992 (ISBN 2-258-04027-2).
- 50 ans de cinĂ©ma amĂ©ricain par Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier â Ăditions Nathan - 1991/1995 - (ISBN 2-258-04027-2).
- Ado Kyrou, Amour-érotisme et cinéma, Le Terrain Vague, , p. 279
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- L'encyclopédie du cinéma - tome 2 - Roger Boussinot - Les Savoirs Bordas (ISBN 2-04-027052-3).
- Delphine Valloire - arte.tv/fr.
- With Orson Welles Stories from a Life in film.
- Entretien par Juan Cobos, Miguel Rubio et José Antonio Pruneda - Cahiers du cinéma no 165.
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- Le Film noir, Patrick Brion, Ăditions de la MartiniĂšre.
- Jacques Siclier â Le Monde ().
- Roland Godefroy, Deauville, 25 ans de cinéma américain, éditions CID, 2000.
- William Dieterle - HervĂ© Dumont - CNRS Ăditions/CinĂ©mathĂšque française (ISBN 2-271-06001-X).
- https://www.imdb.com/title/tt0046269/business.
- Cf. Faiblesse humaine (1928) et Pluie (1932).
- Le Maccarthysme Ă Hollywood â Victor Navasky â Balland - 1982.
- Dick Haymes avait un tel ascendant sur Rita Hayworth quâil la pousse Ă signer ce nouveau contrat et Ă exiger cette condition pourtant plus dĂ©favorable aux propres intĂ©rĂȘts de la star mais faite principalement pour relancer sa carriĂšre Ă lui. Rita Hayworth, Biographie. Barbara Leaming.
- Le film aurait Ă©tĂ© inspirĂ© de sa vie. Joseph L. Mankiewicz, Patrick Brion, Ăditions de la MartiniĂšre, 1978 (ISBN 2-7324-3326-8).
- EncyclopĂ©die alpha du cinĂ©ma - Le cinĂ©ma romantique Volume 1 - Ăditions Grammont S.A. - Alpha Ăditions.
- Grand dictionnaire illustré du cinéma, vol. 2, éditions Atlas - (ISBN 2-7312-0414-0) édité erroné.
- Robert Mitchum, François GuĂ©rif, Ăditions DenoĂ«l, 2003 (ISBN 2-207-25414-3).
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- « Rita Hayworth, douleur et gloire sur OCS », sur tvmag.lefigaro.fr, (consulté le ).
- Olivier De Bruyn, « West, Hayworth, Hepburn et Coppola : quatre Ćuvres pour quatre grandes stars d'Hollywood », sur www.marianne.net, 2021-03-07utc19:00:00+0000 (consultĂ© le ).
- Jean-Marc VERDREL, « « Rita Hayworth : gloire et blessures », dimanche 14 mars sur ARTE », sur Les coulisses de la Télévision (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- (en) Gene Ringgold, The films of Rita Hayworth : the legend and career of a love goddess, Secaucus, N.J, Citadel Press, (ISBN 0-8065-0907-4)
- (en) Gerald Peary, Rita Hayworth : A Pyramid Illustrated History of the Movies, New York, Pyramid Publ, (ISBN 0-515-04116-5)
- (en) John Kobal, Rita Hayworth : the time, the place, and the woman, New York, Norton, , 328 p. (ISBN 0-393-07526-5)
- (en) Joe Morella et Edward Z. Epstein, Rita : the life of Rita Hayworth, New York, Delacorte Press, , 261 p. (ISBN 0-385-29265-1)
- Christian Dureau, Rita Hayworth, Paris, Editions PAC, (ISBN 2-85336-260-4)
- Barbara Leaming (trad. de l'anglais), Rita Hayworth ; biographie, Paris, Presses de la Renaissance, (réimpr. Ramsay Poche, 2008), 415 p. (ISBN 2-85616-554-0 et 978-2-84114-926-1)
- (en) Adrienne L. McLean, Being Rita Hayworth : labor, identity, and Hollywood stardom, New Brunswick, N.J, Rutgers University Press, (ISBN 0-8135-3389-9)
- GaĂ«l LĂ©pingle, Rita Hayworth, Ăditions de l'Ćil, (ISBN 978-2351373347)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Ciné-Ressources
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) British Film Institute
- (de + en) Filmportal
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) Oscars du cinéma
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