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Loretta Young

Gretchen Michaela Young, connue sous le nom Loretta Young (née le à Salt Lake City, dans l'Utah) et morte le à Los Angeles, en Californie) est une actrice américaine.

Loretta Young
Description de cette image, également commentée ci-après
Loretta Young en 1938.
Nom de naissance Gretchen Michaela Young,
Surnom Sainte Loretta, The Steel Butterfly
Naissance
Salt Lake City (États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Décès
Los Angeles (États-Unis)
Profession Actrice
Films notables Ceux de la zone
Le Criminel
Ma femme est un grand homme

Elle est la sœur des actrices Polly Ann Young et Sally Blane.

Biographie

Enfance

Gretchen Michaela Young naît à Salt Lake City dans l'Utah, le [1]. Âgée de trois ans, elle et sa famille déménagent vers Hollywood avec ses deux sœurs, Polly Ann Young et Elizabeth Jane Young (nom de scène Sally Blane). Elles travaillent vite comme actrices, et c'est elle qui est la plus remarquée. Elle joue son premier rôle à trois ans dans The Primrose Ring. La star du film, Mae Murray, apprécie tellement la petite Gretchen qu'elle veut l'adopter. Malgré le refus de sa mère, la jeune fille est autorisée à vivre deux ans avec la star. Sa demi-sœur Georgiana (fille de sa mère et de son beau-père George Belzer) se marie avec l'acteur Ricardo Montalbán. Elle suit ses études secondaires à la Ramona Convent Secondary School (en). À sa confirmation, elle prend le prénom de Michaela.

Carrière au cinéma

Affiche de La Blonde platine de Frank Capra (1931)

Enfant, elle est figurante dans Ris donc, Paillasse !, avec Lon Chaney, et dans Le Cheik avec en vedette Rudolph Valentino. Selon le critique de cinéma Gérard Legrand, elle débute véritablement à 14 ans « dans un rôle travesti qu'elle souffle à l'une de ses trois sœurs aînées », dans Pas sage mais mignonne[2] (Naughty But Nice).

Rivale de la blonde Jean Harlow dans La Blonde platine de Frank Capra (1931), sa beauté brune et lisse la dispose aux compositions exotiques, comme dans L'Honorable Monsieur Wong réalisé par William A. Wellman ; celui-ci la retrouve notamment pour Héros à vendre et L'Appel de la forêt avec Clark Gable. La jeune actrice travaille aussi à plusieurs reprises pour William Dieterle, mais c'est avec le réalisateur Frank Borzage qu'elle trouve un de ses meilleurs rôles dans Ceux de la zone (1933) au côté de Spencer Tracy. Un autre de ses films mythiques, Révolte au zoo, est tourné la même année par Rowland V. Lee.

Dans Three Girls Lost (au centre) en 1931

Sur les conseils de son agent artistique Helen Ferguson, la star s'illustre désormais, dans des productions de prestige, telles que Les Croisades de Cecil B. DeMille, Ramona de Henry King, Suez d'Allan Dwan. Elle passe de l'aventure à la comédie (L'Amour en première page de Tay Garnett en 1937 par exemple), collectionnant les partenaires les plus brillants : Ronald Colman, Charles Boyer, Cary Grant, Tyrone Power, Don Ameche, David Niven, Henry Fonda, Fredric March, Alan Ladd, Gary Cooper...

En 1936, Quatre Femmes à la recherche du bonheur lui donne pour rivales Janet Gaynor, Constance Bennett et Simone Simon ; dans Suez elle est opposée à Annabella - toutes ces actrices étant sous contrat à la Fox dans les années 1930. Cawthorne la place parmi les prétendantes les plus acharnées au rôle de Scarlett O'Hara dans Autant en emporte le vent, avec Paulette Goddard, Katharine Hepburn, Bette Davis et Susan Hayward entre autres.

Frank Lloyd, Busby Berkeley, Mervyn LeRoy jalonnent sa carrière, et elle figure aussi dans Quatre hommes et une prière de John Ford et Le Criminel d'Orson Welles (1946). En 1947, elle est oscarisée pour Ma femme est un grand homme de H. C. Potter[3]. La même année elle enchaîne avec un autre succès : Honni soit qui mal y pense, une comédie romantique dont elle partage la vedette avec Cary Grant et David Niven. Un remake sera tourné en 1996 avec Denzel Washington et Whitney Houston (La Femme du pasteur).

Carrière à la télévision

Malgré d'indéniables succès, notamment dans le registre fantaisiste (comédies de Walter Lang, Alexander Hall, George Sidney), Loretta Young se retire du grand écran en 1953 et poursuit sa carrière à la télévision[4], à une époque où les grandes stars du cinéma boudaient le petit écran. En cela, Loretta Young est une pionnière. Elle y a son propre show pendant huit ans, The Loretta Young Show, de 1953 à 1961. Dans chaque épisode elle fait une entrée spectaculaire par une porte de salon, vêtue de diverses robes de soirée haute couture (elle sera parodiée par des humoristes). Populaire, le show remporte trois Emmy Awards.

En 1962–1963, elle essaie de prolonger le succès de son show, avec The New Loretta Young Show, sur CBS. Elle y incarne Christine Massey, une journaliste de magazines, mère de sept enfants. Le succès ne fut pas au rendez-vous, diffusé le lundi soir en concurrence avec Ben Casey de la ABC. Le show est donc abandonné après une saison de 26 épisodes[5].

Vie privée

Loretta Young en 1940.

En 1930, alors qu'elle n'a que dix-sept ans, Loretta Young, tombe amoureuse de l'acteur Grant Withers, plus âgé qu'elle. Peu de temps après, ils s'enfuient pour se marier civilement. Mais Loretta regrette rapidement sa décision et demande l'annulation du mariage. Le procès qui s'ensuit provoque un grand scandale[6]. Quelques années plus tard, elle explique dans une interview : « Vous voyez, je n'ai pas épousé Grant Withers religieusement. Ce fut un mariage civil, ce qui ne compte pas aux yeux de l’Église. Si j'avais dû me marier selon ma religion, je ne l'aurais peut-être pas fait. Je n'avais que dix-sept ans et je croyais que le mariage ouvrait les portes du paradis ; ce ne fut pas le cas. (...) »[7].

Lors du tournage de Ceux de la zone en 1933, elle fait la connaissance de l'acteur Spencer Tracy, marié ; ils entament une liaison. Très épris de la jeune actrice, Spencer Tracy prend alors la décision de quitter sa femme et prend une chambre à l'hôtel. Sa femme envoie un communiqué à la presse dans lequel elle annonce « leur séparation pour incompatibilité de caractère ». L'affaire est très médiatisée. Interrogé par les journalistes, Spencer Tracy refuse de confirmer cette rupture et déclare simplement que : « Nous allons tenter de résoudre nos problèmes. »[8]. Tous deux catholiques, Young et Tracy ne peuvent se résoudre à briser un mariage et vivre dans le péché selon les préceptes de l'Église. Le , Loretta avoue en pleurs à la presse qu'elle renonce à Spencer Tracy « en raison de leur catholicisme ». Spencer Tracy, marqué, s'éloigna d'elle et vécut par la suite une longue passion amoureuse avec les actrices Myrna Loy puis avec Katharine Hepburn. En 2011, à l'occasion d'une biographie qu'il consacra à Spencer Tracy, James Curtis écrivit que c'était Loretta Young et non Katharine Hepburn qui aurait pu être l'amour de sa vie. Tracy mit régulièrement son catholicisme en avant et n'épousa ni Myrna Loy ni Katharine Hepburn [8] - [9] - [10] - [11] - [12] - [13] - [14] - [15].

En 1935, Loretta Young a une liaison avec Clark Gable, alors marié, sur le tournage de L'Appel de la forêt et tombe enceinte. Plus tard, vers la fin de sa vie, à l'âge de 85 ans, elle parle de viol (date rape)[16] - [17] en évoquant la conception de l'enfant. Du fait des codes moraux de l'industrie du cinéma et pour éviter les dommages dus au scandale sur leurs deux carrières, les studios passent l'information de la grossesse sous silence[18]. Au retour de longues « vacances » (pendant lesquelles elle accouche de sa fille), Loretta annonce son adoption d'une petite fille en . L'enfant grandit sous le nom de Judy Lewis, après avoir pris le nom du deuxième mari de sa mère, le producteur Thomas Lewis, qui ne l'adopte jamais officiellement[19] - [20].

D'après son autobiographie Uncommon Knowledge, on se moqua de Judy à cause de ses oreilles héritées de son père, Clark Gable. Dans le documentaire Girl 27, elle affirme que sa mère lui faisait porter un bonnet et dit avoir subi une opération à l'âge de sept ans pour recoller ses grandes oreilles. Loretta Young était terrifiée que la presse ou le public puisse un jour découvrir la vérité. Judy Lewis ne rencontra Clark Gable qu'une seule fois à l'âge de 15 ans alors qu'elle ignorait qu'il était son véritable père[20].

Selon Nigel Cawthorne, Loretta Young fut également un temps la rivale de Joan Crawford auprès de Franchot Tone[21].

En 1940, elle épouse le producteur Tom Lewis de qui elle a deux fils : Peter et Christopher Lewis. Christopher devient scénariste et réalisateur. Ils divorcent âprement dans les années 1960. Puis elle fréquente l'acteur Glenn Ford au début des années 1970[22]. En 1993, elle convole en troisièmes noces avec le grand couturier français Jean Louis. Leur mariage dure jusqu'à la mort de son époux en 1997.

Mort

Fumeuse de cigarette depuis l'âge de huit ans[23], elle meurt d'un cancer de l'ovaire le 12 août 2000 à Santa Monica, en Californie. Elle est enterrée dans la parcelle familiale du Cimetière catholique Holy Cross de Culver City (Californie), dans la tombe de sa mère.

Loretta Young a deux étoiles sur le Hollywood Walk of Fame (trottoir des célébrités) : l'une pour sa contribution au cinéma, l'autre pour son travail à la télévision.

Filmographie

Actrice

Loretta Young en 1932
Taxi! (1932)
Spencer Tracy et Loretta Young dans Ceux de la zone (1933)
David Niven et Loretta Young dans Divorcé malgré lui (1939)

Années 1910

Années 1920

Années 1930

Années 1940

Années 1950

Années 1970 à 1990

  • 1979 : Has Anybody Here Seen Canada A History of Canadian Movies 1939-1953 - Documentaire TV - Non crĂ©ditĂ©e : elle-mĂŞme (au dĂ®ner des Oscars, 1942)
  • 1986 : La Colombe de NoĂ«l (Christmas Eve) de Stuart Cooper (TV) : Amanda Kingsley
  • 1987 : Happy 100th Birthday Hollywood - Documentaire TV : elle-mĂŞme
  • 1989 : Lady in the Corner de Peter Levin (TV) : Grace Guthrie
  • 1995 : First 100 Years: A Celebration of American Movies - Documentaire TV : elle-mĂŞme

RĂ©compenses et distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Notes et références

  1. (en) « Loretta Young | American actress », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. Dictionnaire du cinéma américain, Larousse, 1988
  3. (en) « The 20th Academy Awards - 1948 », sur www.oscars.org, Oscars du cinéma (consulté le )
  4. (en) Madelyn Ritrosky-Winslow, « Loretta Young Show, The », Television Academy Interviews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) Tim Brooks, Tim et Earle Marsh, The Complete Directory to Prime Time Network and Cable TV Shows, New York, Random House, (ISBN 978-0307483201, lire en ligne), p. 974
  6. Wayne, p. 135.
  7. Wayne, pp. 138 et 139.
  8. Wayne, p. 136.
  9. Christopher Andersen, An Affair to Remember: The Remarkable Love Story of Katharine Hepburn and Spencer Tracy, William Morrow et Company, 1997, p.86.
  10. Jane Ellen Wayne, op. cit., p.209.
  11. Four Hollywood Legends in World Literature: References to Bogart, Cooper - Henryk Hoffmann (2016) - Red Jacket Press
  12. Life 19 mars 1971 - p. 66
  13. Spencer Tracy bio sheds new light on an actor’s actor By Susan King, Los Angeles Times Sept. 26, 2011 - https://www.latimes.com/entertainment/la-xpm-2011-sep-26-la-et-classic-hollywood-20110926-story.html
  14. Myrna Loy: loving Spencer Tracy & hating Katherine Hepburn - https://www.youtube.com
  15. Frank McLynn, « Slick Tracy », Literary Review, décembre 2011.
  16. Pauline Verduzier, « Loretta Young aurait été violée par Clark Gable », sur madame.lefigaro.fr (consulté le )
  17. « C’est cela qui s’est passé entre Clark et moi », sur liberation.fr (consulté le )
  18. Wayne, p. 137.
  19. Wayne, pp. 137 et 139.
  20. (en) Mark Duell, « The death of Hollywood's most famous love child: Clark Gable and Loretta Young's secret daughter passes away aged 76 », Daily Mail, (consulté le )
  21. La Vie sexuelle des déesses d'Hollywood, éditions Evergreen, 1999
  22. Ford, Peter. Glenn Ford : A Life (Wisconsin Film Studies). Madison, Wisconsin: University of Wisconsin Press, 2011. p. 258 (ISBN 978-0-29928-154-0)
  23. John Kobal, People Will Talk, Knopf, (ISBN 9780394536606, lire en ligne)
  24. (en) « The 22th Academy Awards - 1950 », sur www.oscars.org, Oscars du cinéma (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Bernard F. Dick, Hollywood Madonna : Loretta Young, Jackson : University Press of Mississippi, 2011 (ISBN 1617030805 et 978-1617030802)
  • Jane Ellen Wayne, Les Femmes de Clark Gable, Carrere, 1988, 348 pages, (ISBN 2868046134)

Articles connexes

Liens externes

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