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Katharine Hepburn

Katharine Hepburn [ˈkÊΞrÉȘn ˈhɛpˌbɝn][1], nĂ©e le Ă  Hartford (Connecticut) et morte le Ă  Old Saybrook (Connecticut), est une actrice amĂ©ricaine.

Katharine Hepburn
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Katharine Hepburn en 1940.
Nom de naissance Katharine Houghton Hepburn
Surnom Katharine of Arrogance
First Lady of Cinema
The Great Kate
Naissance
Hartford (Connecticut)
États-Unis
NationalitĂ© Drapeau des États-Unis AmĂ©ricaine
DĂ©cĂšs (Ă  96 ans)
Old Saybrook (Connecticut)
États-Unis
Profession Actrice
Films notables L'Impossible Monsieur Bébé
Vacances
Indiscrétions
L'Odyssée de l'African Queen
Soudain l’étĂ© dernier
Devine qui vient dĂźner...
Le Lion en hiver
La Maison du lac

SurnommĂ©e « Miss Kate »[2], Hepburn compte parmi les grands mythes hollywoodiens. DotĂ©e d'un fort tempĂ©rament, elle refuse les conventions ; Ă©clectique et prolifique, elle excelle dans le registre de jeunes femmes loufoques ou de vieilles filles aigries (notamment dans les comĂ©dies de George Cukor et Howard Hawks) avant d'endosser le costume de souveraines d'Écosse et d'Angleterre (pour John Ford et Anthony Harvey).

Elle dĂ©tient le record, inĂ©galĂ© jusqu’à prĂ©sent, de l’actrice la plus oscarisĂ©e au monde, puisqu’elle a reçu l'Oscar de la meilleure actrice Ă  quatre reprises, sans jamais venir chercher ses rĂ©compenses. En 1999, Katharine Hepburn est classĂ©e par l'American Film Institute comme la « plus grande actrice de lĂ©gende du cinĂ©ma amĂ©ricain ».

Elle n'a aucun lien de parentĂ© avec l'actrice Audrey Hepburn[3], troisiĂšme de ce mĂȘme classement[4].

Biographie

Jeunesse et débuts au théùtre

Katharine Martha Houghton Hepburn et ses six enfants.

Katharine Hepburn[5] - [6] - [7] - [8] - [9] est l'une des six enfants[10] (Richard Houghton Hepburn, Dr. Robert Houghton Hepburn, Margaret Houghton Perry, Marion Hepburn Grant et Thomas Houghton Hepburn[11]) d'un médecin urologue pionnier de l'hygiÚne sexuelle, Thomas Norval Hepburn (1879-1962), et d'une suffragette (militante de la Women's Social and Political Union), Katharine Martha Houghton (1878-1951)[12].

Elle est Ă©levĂ©e dans une famille cultivĂ©e du New Jersey. DeuxiĂšme de six enfants, elle est d’une nature indĂ©pendante et affirme un caractĂšre bien dĂ©terminĂ©. TrĂšs tĂŽt, aprĂšs des Ă©tudes Ă  l’Oxford School et au CollĂšge Bryn Mawr, elle s’intĂ©resse aux cours d’art dramatique. En 1921, elle est traumatisĂ©e[13] par la dĂ©couverte de son frĂšre aĂźnĂ© Thomas pendu (probablement un suicide)[14] - [15].

À l’ñge de 19 ans, elle abandonne ses Ă©tudes et se rend Ă  Baltimore dans une compagnie thĂ©Ăątrale oĂč elle commence par de petits rĂŽles, dans La Tsarine et The Cradle Snatchers ; puis part pour New York pour monter The Big Pond, mais sans grand succĂšs.

À vingt ans, elle pose nue pour un peintre. Le poĂšte Phelps Putman dit d'elle : « Elle Ă©tait l'anarchie vivante du cƓur. Elle Ă©tait aussi impolie que la vie et la mort. »

« Garce » — selon ses propres termes —, elle Ă©pouse par commoditĂ© un homme d'affaires, Ludlow "Luddy" Ogden Smith, en 1928[16], pour se plonger sans souci dans sa seule passion, le thĂ©Ăątre ; elle est pourtant mauvaise et le sait. AprĂšs sa premiĂšre reprĂ©sentation de The Lake Ă  Broadway, la romanciĂšre et critique Dorothy Parker Ă©crit : « Allez donc voir Miss Hepburn dĂ©cliner toute la gamme des Ă©motions de A Ă  B ». À la suite de cet Ă©chec elle ne retrouve plus de rĂŽle, mais dĂ©cide de s'acharner.

En 1930, elle assiste à la conférence de Lee Strasberg au cours de laquelle ce dernier énonce le dogme de l'Actors Studio : « Nous jouerons toutes sortes de piÚces. Nous serons tous égaux. Vedette une semaine. Simple figurant la suivante ». Kate, qui « cachetonne » depuis presque dix ans, ne peut accepter et claque la porte du théùtre.

Elle obtient enfin ses premiers succĂšs, Ă  Broadway dans Art and Mrs Bottle en 1931 et surtout dans The Warrior’s Husband (1932) dans le rĂŽle d’Antiope, reine des Amazones, oĂč elle impressionne favorablement les critiques.

À la conquĂȘte de Hollywood

Katharine Hepburn en 1932 dans la piÚce de théùtre The Warrior's Husband.

Katharine Hepburn dĂ©cide de tenter sa chance Ă  Hollywood. À l'Ă©poque les nababs des studios cherchent justement une AmĂ©ricaine capable de concurrencer la SuĂ©doise Greta Garbo, avec une morphologie androgyne, un visage diaphane et une personnalitĂ© raffinĂ©e. Lorsque Kate se prĂ©sente, sa sveltesse et son indĂ©pendance impressionnent David Selznick (un des directeurs de la RKO Ă  ce moment), qui lui propose en 1932 son premier film, HĂ©ritage (A Bill of Divorcement)[17], aux cĂŽtĂ©s de John Barrymore, rĂ©alisĂ© par George Cukor, qui deviendra son rĂ©alisateur prĂ©fĂ©rĂ©. Ils tourneront sept films ensemble et plusieurs tĂ©lĂ©films.

Forte de ses derniers succĂšs au thĂ©Ăątre, l’actrice parvient Ă  nĂ©gocier un avantageux contrat. ArrivĂ©e en 1932 Ă  Hollywood, elle dĂ©tonne dans cet univers trĂšs glamour par son physique, sa façon d’ĂȘtre et de s’habiller (pantalon et chemise dĂ©sassortis, qu'Ă  part Katharine Hepburn Ă  cette Ă©poque seules Greta Garbo et MarlĂšne Dietrich avaient osĂ© porter).

Son tempĂ©rament est Ă  l’opposĂ© des stĂ©rĂ©otypes fĂ©minins de l’époque, incarnĂ©s par Greta Garbo, la femme mythifiĂ©e, Marlene Dietrich, la femme fatale inaccessible, Ă  l’érotisme trouble, ou Mae West et Jean Harlow, stars Ă  la sexualitĂ© agressive. Elle va incarner les nouvelles hĂ©roĂŻnes de l’écran : indĂ©pendantes et actives, affirmant leur personnalitĂ© propre, non pas dans la sĂ©curitĂ© du mariage, mais dans la volontĂ© d’agir de façon Ă©gale, sinon supĂ©rieure, Ă  celle d’un homme.

Elle campe une ambitieuse aviatrice prĂȘte Ă  tout dans Le PhalĂšne, son second film, une jeune fille indĂ©pendante qui renonce Ă  l’amour pour devenir Ă©crivain dans Les Quatre Filles du docteur March, un garçon manquĂ© travesti en homme dans Sylvia Scarlett, la reine Marie Stuart pour John Ford, une militante fĂ©ministe qui assume sans honte sa condition de fille-mĂšre dans La Rebelle


TrĂšs vite les producteurs, rĂ©alisateurs et vedettes vont succomber Ă  son charme et seront victimes de son caractĂšre. DĂšs ses premiers films, elle donne son avis sur tout et fait preuve d’un sens artistique innĂ©.

Vedette attitrĂ©e de la RKO, elle obtient dĂšs son troisiĂšme film l’Oscar de la meilleure actrice dans Morning Glory[18]. Un an plus tard, en 1934, elle divorce de Ludlow Oggen Smith.

George Cukor, tout de suite fascinĂ© par l’actrice, renouvelle leur collaboration pour Les Quatre filles du docteur March. DĂšs leur premiĂšre rencontre naĂźt une amitiĂ© qui durera tout au long de leur vie. Elle reçoit pour ce film la toute premiĂšre Coupe Volpi pour la meilleure interprĂ©tation fĂ©minine du Festival de Venise. En 1936, elle retrouve pour la troisiĂšme fois George Cukor, pour le film Sylvia Scarlett oĂč elle interprĂšte le rĂŽle d’un garçon manquĂ© se transformant en jeune femme Ă©panouie grĂące Ă  l’amour. Lourd Ă©chec critique et commercial, ce film inclassable est pourtant l'un des plus beaux du Cukor des annĂ©es trente.

Mais bien que le public commence à l'aduler, beaucoup de ses films sont des fiascos et on la surnomme « poison du box-office ». Peu à peu les portes des studios se ferment.

Elle renoue pourtant avec le succĂšs pour son dernier film Ă  la RKO, dans l’extraordinaire L'Impossible Monsieur BĂ©bĂ© d’Howard Hawks. Cette comĂ©die loufoque, chef-d’Ɠuvre de la « screwball comedy », restera un modĂšle du genre, notamment grĂące au duo hors pair formĂ© par Katharine Hepburn et Cary Grant. AprĂšs avoir rachetĂ© son contrat Ă  la RKO deux mille dollars, elle retrouve Cukor, son rĂ©alisateur fĂ©tiche, et Cary Grant, son partenaire de prĂ©dilection, pour une brillante comĂ©die de la Columbia, Vacances[19]. C'est un nouveau succĂšs au box-office.

SollicitĂ©e pour le rĂŽle tant enviĂ© de Scarlett O'Hara, et pourtant bien dĂ©cidĂ©e Ă  l’obtenir, elle refuse nĂ©anmoins de tourner un bout d’essai et voit ainsi le rĂŽle lui Ă©chapper.

Star de la MGM

Entre-temps, Katharine se laisse séduire par le trÚs fantasque milliardaire Howard Hughes. Amants et associés, ils achÚtent les droits de la piÚce The Philadelphia Story, et l'infatigable Kate triomphe deux années durant sur les planches. Lorsque Howard Hughes envoie des limousines au domicile de l'actrice pour lui permettre de rejoindre les studios plus confortablement, elle n'hésite pas une seconde à décliner, préférant utiliser son vélo.

Les studios s'intĂ©ressent de nouveau Ă  elle, mais elle fait monter les enchĂšres et nĂ©gocie durement avec Samuel Goldwyn, les frĂšres Warner et mĂȘme Louis B. Mayer. Pour son retour, elle exige George Cukor comme rĂ©alisateur, James Stewart et Cary Grant comme partenaires (cf. IndiscrĂ©tions).

Louis B. Mayer, patron de la MGM, cĂšde aux demandes de la star. En effet, la MGM a un grand besoin de renouveler ses stars fĂ©minines en ce dĂ©but de dĂ©cennie. Greta Garbo et Norma Shearer sont sur le point de se retirer des Ă©crans, Myrna Loy interrompt sa carriĂšre pour travailler Ă  la Croix-Rouge, Joan Crawford est sur la sellette et va quitter la MGM en 1943 pour la Warner. La firme du lion a absolument besoin d’une forte personnalitĂ©, et Katharine Hepburn arrive Ă  point nommĂ©. Le film IndiscrĂ©tions est un Ă©norme succĂšs. L'actrice obtient le prix de la critique new-yorkaise et une nomination aux Oscars, James Stewart reçoit la prĂ©cieuse statuette.

En 1940, elle fait son entrée parmi les stars de la firme Metro-Goldwyn-Mayer, avec un contrat de longue durée assorti de privilÚges, dont celui de pouvoir choisir ses partenaires.

Spencer Tracy et Katharine Hepburn dans Madame porte la culotte (1949).

AprĂšs le succĂšs d’IndiscrĂ©tions et une pause de quelques mois, elle reçoit un scĂ©nario de Ring Lardner Jr., Michael Kanin et Garson Kanin, La Femme de l'annĂ©e. C’est la rencontre avec Spencer Tracy, celui qui va devenir l’homme de sa vie. Ils formeront un des couples les plus cĂ©lĂšbres de l’histoire du cinĂ©ma et tourneront neuf films ensemble. Les films MGM suivants seront plus conventionnels, malgrĂ© de grands rĂ©alisateurs comme Vincente Minnelli, Elia Kazan, Clarence Brown, Frank Capra. Mais deux brillantes comĂ©dies de George Cukor, Madame porte la culotte et Mademoiselle Gagne-Tout, Ă©crites par Ruth Gordon et Garson Kanin (nommĂ©s les deux fois aux Oscars), donnent une nouvelle preuve de la merveilleuse complicitĂ© qu'exprime le couple Tracy-Hepburn.

C’est aussi l’époque du maccarthisme. Katharine, qui ne cachait pas ses opinions sur ce comitĂ© chargĂ© d'enquĂȘter sur les activitĂ©s anti-amĂ©ricaines des artistes d’Hollywood, dĂ©clara notamment : « Depuis le commencement des temps, l’artiste a toujours exprimĂ© les aspirations et les rĂȘves du peuple. En imposant silence Ă  un artiste, vous bĂąillonnez la voix la plus puissante qui soit[20]. »

Son contrat avec la MGM se termine en 1952 et Katharine retrouve son indépendance.

Une femme indépendante

Katharine Hepburn et Humphrey Bogart dans L'Odyssée de l'African Queen (1951).

AprĂšs un retour Ă  Broadway triomphal et une tournĂ©e pour une piĂšce de Shakespeare, Comme il vous plaira, John Huston lui propose un film avec Humphrey Bogart : L'OdyssĂ©e de l'African Queen. RĂ©alisĂ© en dĂ©cors naturels Ă  Biondo en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (alors Congo belge), le tournage est Ă©prouvant en raison des conditions climatiques pĂ©nibles, ce qui n’empĂȘche pas les deux acteurs de composer un duo haut en couleur qui va faire la joie des spectateurs. Le film reçoit quatre nominations aux Oscars pour John Huston, Katharine Hepburn, James Agee (scĂ©nario) et Humphrey Bogart, qui obtient la prĂ©cieuse statuette.

Elle retourne au thĂ©Ăątre dans une piĂšce de George Bernard Shaw, La Milliardaire, puis joue les vieilles filles au cinĂ©ma dans Vacances Ă  Venise (un film qui lui vaut sa sixiĂšme nomination aux Oscars) et Le Faiseur de pluie. Elle retrouve Spencer Tracy pour une nouvelle comĂ©die, Une femme de tĂȘte, et surtout interprĂšte Mme Venable, vieille milliardaire excentrique, dans Soudain l'Ă©tĂ© dernier, d’aprĂšs un roman de Tennessee Williams. Le cĂŽtĂ© sulfureux du scĂ©nario et l’attitude du rĂ©alisateur Joseph L. Mankiewicz envers Montgomery Clift provoquent une atmosphĂšre lourde durant le tournage. Le film est nĂ©anmoins un triomphe. Elizabeth Taylor et Katharine Hepburn sont toutes deux citĂ©es aux Oscars.

Katharine Hepburn avec le danseur Robert Helpmann en 1955.

AprĂšs les annĂ©es 1950, ses apparitions sur le grand Ă©cran se font plus rares, mais sont toujours saluĂ©es aussi bien par la critique et le public que par les professionnels, comme l'attestent les louanges qu'elle reçoit pour son interprĂ©tation dans le film de Sidney Lumet en 1962, Long voyage vers la nuit, tirĂ© d'une piĂšce de thĂ©Ăątre Ă©ponyme d'Eugene O'Neill, qui lui vaut le Prix d'interprĂ©tation Ă  Cannes. Elle continue parallĂšlement, toujours avec bonheur, les incursions au thĂ©Ăątre, notamment dans des piĂšces de Shakespeare et mĂȘme dans la comĂ©die musicale avec Coco, sur la vie de la couturiĂšre Coco Chanel.

Elle reçoit encore trois Oscar de la meilleure actrice ; deux consĂ©cutifs en 1968 et 1969, et un en 1982. Ils distinguent ses interprĂ©tations dans la comĂ©die de mƓurs Devine qui vient dĂźner... de Stanley Kramer (son dernier film avec Spencer Tracy), Le Lion en hiver d'Anthony Harvey oĂč elle joue AliĂ©nor d'Aquitaine (elle obtint le prix ex ĂŠquo avec Barbra Streisand dans Funny Girl), puis enfin La Maison du lac de Mark Rydell, l'un de ses derniers rĂŽles au cinĂ©ma. Dans ce dernier, elle et Henry Fonda campent un couple d'octogĂ©naires qui voient dĂ©barquer dans leur maison de campagne leur fille (jouĂ©e par Jane Fonda), avec un nouveau compagnon et le fils de celui-ci.

Bien que les quatre Oscars de sa carriĂšre, glanĂ©s sur une cinquantaine d'annĂ©es et douze nominations, fassent d'elle la comĂ©dienne la plus rĂ©compensĂ©e dans la catĂ©gorie de la meilleure actrice (aucun homme n'a reçu autant d'Oscars du meilleur acteur)[21], elle ne se dĂ©place jamais pour les accepter au cours des diffĂ©rentes cĂ©rĂ©monies, davantage par dĂ©sintĂ©rĂȘt que par boycott[22]. Sa seule et unique apparition aux Oscars date de 1974 : elle y a remis le Prix Irving G. Thalberg au producteur Lawrence Weingarten[23] - [22].

Elle tourne encore quelques films, dont l'un dans lequel elle forme un truculent duo avec John Wayne, Une bible et un fusil, et deux téléfilms avec son pygmalion George Cukor. Alternant des rÎles de comédie romantique avec ceux de vieilles filles privées d'amour, elle a régné durant quatre décennies sur Hollywood avant de se retirer à New York.

Katharine Hepburn, atteinte d'un cancer de l'Ɠsophage, meurt durant son sommeil le Ă  l'Ăąge de 96 ans[24] dans sa rĂ©sidence d'Old Saybrook (Connecticut)[25] - [26]. Elle repose au Cedar Hill Cemetery de Hartford (Connecticut)[27].

Les exécuteurs testamentaires de Katharine Hepburn ont évalué ses biens, meubles et immeubles, à plus de 20 millions de dollars[24]. Sa maison a été vendue pour la somme de 18 millions de dollars[28].

Elle a imposé au cinéma son inimitable style fait de désinvolture, de malice, d'indépendance, d'avant-garde, de provocation et d'impertinence et son verbe émaillé de traits d'esprit.

Vie privée

Au dĂ©but des annĂ©es 1940, Kate rencontre le grand amour de sa vie, Spencer Tracy. Lors de leur premiĂšre entrevue elle s'Ă©crie : « Oh, Monsieur Tracy, mais je suis vraiment trop grande pour vous ! » À quoi Tracy rĂ©plique : « Ce n’est pas grave, ma chĂšre, j’aurai vite fait de vous rendre votre vraie dimension[29]. »[30]. Elle a dit Ă©galement de lui qu'il Ă©tait « bon comme une pomme de terre au four ». Une profonde intimitĂ© les unit tout de suite. Ils vivent, clandestinement, vingt ans de passion adultĂšre (Tracy n'a jamais voulu divorcer de son Ă©pouse[31]) et elle tourne avec lui neuf films, dont La Femme de l'annĂ©e, Madame porte la culotte et Devine qui vient dĂźner... Tracy meurt en 1967.

Dans son livre Kate: The Woman Who Was Hepburn[32], William J. Mann s'interroge sur sa sexualitĂ©, et affirme qu'elle a prĂ©fĂ©rĂ© la compagnie sexuelle des femmes. Mann mentionne Scotty, un homme qui arrangeait des rencontres et fournissait des partenaires Ă  la communautĂ© homosexuelle de Hollywood. Il aurait eu des rapports sexuels avec Tracy et prĂ©sentĂ© prĂšs de 150 partenaires sexuelles Ă  Hepburn. Scotty Bowers, proxĂ©nĂšte et prostituĂ©, raconte dans son livre Full Service que Hepburn ne voyait la plupart d'entre elles qu'une ou deux fois ; il y eut cependant l'exception notable d'une jeune femme de 17 ans nommĂ©e Barbara. Peu de temps aprĂšs l'avoir rencontrĂ©e, Hepburn lui offrit une voiture Ford Fairlane ; elle reverra Barbara durant quarante-neuf ans. Trois mois avant la mort de Katharine Hepburn en , Barbara, mariĂ©e trois fois au cours de cette pĂ©riode, reçoit une lettre de ses avocats, accompagnĂ©e d'un chĂšque de 100 000 dollars[33] - [34].

Divers

  • Katharine Hepburn, Ă  dĂ©faut d'ĂȘtre parfaitement bilingue, parlait couramment français[35].
  • Katharine Hepburn possĂšde son Ă©toile sur le Walk of Fame[36] - [37].
  • Myrna Loy, qui Ă©tait l'un des plus grands amours secrets de Spencer Tracy, dira qu'elle aurait prĂ©fĂ©rĂ© gagner des prix remportĂ©s par Katharine Hepburn. Tracy, lui, dira plus tard avoir trouvĂ© la femme qu'il voulait en la personne de Hepburn tout en gardant intact son amour pour Loy. Toutefois, Myrna Loy folle amoureuse de Spencer Tracy, poursuivit clandestinement sa liaison et profita des absences rĂ©guliĂšres de Katharine Hepburn pour se rendre dans la chambre d'hĂŽtel de son amant Ă  Beverly Hills. Plusieurs annĂ©es plus tard, Loy finit par rĂ©vĂ©ler lors d'un entretien confidentiel avec le cinĂ©aste Alan Greenberg : « J'aimais profondĂ©ment Spence. Je l'aimais. J'Ă©tais folle amoureuse de lui et je voulais ĂȘtre en couple avec lui mais elle [Katharine Hepburn], Ă©tait malheureusement en travers de mon chemin »[38] - [39] - [40] - [41] - [42] - [43].
  • Elle a eu plusieurs surnom Katharine of arrogance, First Lady of Cinema[44], The Great Kate[45].

Théùtre

Katharine Hepburn en 1951 dans une piĂšce de Shakespeare, Comme il vous plaira (As You Like It)
Katharine Hepburn en 1958 dans une autre piĂšce de Shakespeare, Beaucoup de bruit pour rien (Much Ado About Nothing)

Filmographie

Cinéma

Télévision

Distinctions

Aux États-Unis

Katharine Hepburn est récompensée par l'oscar de la meilleure actrice à quatre reprises : en 1934 pour le rÎle d'Eva Lovelace dans Morning Glory (1933) de Lowell Sherman ; en 1968 pour le rÎle de Christina Drayton dans Devine qui vient dßner... (1967) de Stanley Kramer ; en 1969 pour le rÎle d'Aliénor d'Aquitaine dans Le Lion en hiver (1968) d'Anthony Harvey et en 1982 pour le rÎle d'Ethel Thayer dans La Maison du lac (1981) de Mark Rydell. Ceci reste un record inégalé en 2022. Elle a par ailleurs été nommée à huit autres reprises[46], sans toutefois remporter la récompense.

Katharine Hepburn est par ailleurs nommĂ©e Ă  quatre reprises aux Golden Globe Awards, pour la distinction de meilleure actrice dans un film dramatique : en 1959 pour son interprĂ©tation de madame Violet Venable dans Soudain l'Ă©tĂ© dernier (1958) de Joseph L. Mankiewicz ; en 1967 pour le rĂŽle de Christina Drayton dans Devine qui vient dĂźner... (1967) de Stanley Kramer ; en 1968 pour le rĂŽle d'AliĂ©nor d'Aquitaine dans Le Lion en hiver (1968) d'Anthony Harvey et en 1981 pour son interprĂ©tation d'Ethel Thayer dans La Maison du lac (1981) de Mark Rydell. Elle n’a toutefois jamais remportĂ© cette distinction.

En Europe

La Mostra de Venise est le premier grand festival européen à distinguer Katharine Hepburn en lui décernant, en 1934, la Coupe Volpi de la meilleure actrice pour son interprétation du rÎle de Josephine « Jo » March dans Les Quatre Filles du docteur March (1933) de George Cukor.

Katharine Hepburn est ensuite nommée à plusieurs reprises au Royaume-Uni pour le British Academy Film Award (BAFTA) de la meilleure actrice étrangÚre, sans obtenir la récompense : en 1953 pour le rÎle de Pat Pemberton dans Mademoiselle Gagne-Tout (1951) de George Cukor ; en 1956 pour le rÎle de Jane Hudson dans Vacances à Venise (1954) de David Lean et en 1958 pour le rÎle de Lizzie Curry dans Le Faiseur de pluie (1956) de Joseph Anthony.

Elle est plus tard distinguée du BAFTA de la meilleure actrice[47] pour son interprétation dans trois rÎles : ceux de Christina Drayton dans Devine qui vient dßner... (1967) de Stanley Kramer et d'Aliénor d'Aquitaine dans Le Lion en hiver (1968) d'Anthony Harvey en 1969, puis celui d'Ethel Thayer dans La Maison du lac (1981) de Mark Rydell en 1983.

En France, c'est en 1962 que Katharine Hepburn reçoit le prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes pour le rÎle de Mary Tyrone dans Long Voyage vers la nuit (1962) de Sidney Lumet.

RĂ©compenses

Nominations

Hommages

Katharine Hepburn a été nommée par l'American Film Institute « plus grande actrice de légende du cinéma américain » et a reçu le prix Geoffrey-Beene du Conseil des créateurs de mode américains en 1985.

Plusieurs actrices ont incarnĂ© Katharine Hepburn Ă  l'Ă©cran : aprĂšs Marisa Berenson dans un film de Clint Eastwood Ă©voquant le tournage de L'OdyssĂ©e de l'African Queen, Chasseur blanc, cƓur noir (1990), Cate Blanchett joua son rĂŽle en 2004 dans Aviator de Martin Scorsese (The Aviator), qui lui permit d'obtenir le BAFTA et l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rĂŽle en 2005.

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. Thierry Georges, « Looking for Miss Kate, Katharine Hepburn à Old Saybrook, Connecticut », sur rcf.fr, .
  3. Laetitia Ratane et Yoann Sardet, « 20 idĂ©es reçues sur le cinĂ©ma : Katharine n'est PAS la sƓur de Audrey Hepburn », AllocinĂ©,
  4. Elles n'ont d'ailleurs pas la mĂȘme nationalitĂ© : Audrey est anglaise alors que Katharine est amĂ©ricaine.
  5. (en) « Katharine Hepburn | Biography & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  6. (en-US) « Katharine Hepburn Biography - life, family, children, name, story, death, wife, mother, information, born, college », sur www.notablebiographies.com (consulté le ).
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  8. « Katharine Hepburn Facts », sur biography.yourdictionary.com (consulté le ).
  9. « Katharine Hepburn », sur Enciclopedia Treccani
  10. (en-US) « Katharine Hepburn | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
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  23. [vidéo] « Katharine Hepburn's only Academy Awards appearance » » sur YouTube (consulté le 20 juillet 2010).
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  29. Peter Hay, Metro Goldwyn Mayer : Splendeur du cinéma américain, traduit par Paule Pagliano, Bordas, Paris (ISBN 2-04-019778-8).
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  44. AlloCine, « Katharine Hepburn : The Duke, The Body, The Look... Qui se cache derriÚre ces surnoms ? », sur AlloCiné (consulté le ).
  45. « Katharine Hepburn, The Great Kate », sur visionsdureel.ch (consulté le ).
  46. En 1936 pour Désirs secrets (1935), en 1941 pour Indiscrétions (1940), en 1943 pour La Femme de l'année (1942), en 1952 pour L'Odyssée de l'African Queen (1951), en 1956 pour Vacances à Venise (1955), en 1957 pour Le Faiseur de pluie (1956), en 1960 pour Soudain l'été dernier (1959) et en 1963 pour Long voyage vers la nuit (1962).
  47. Les distinctions de meilleure actrice et de meilleure actrice étrangÚre sont fusionnées à partir de 1969.

Annexes

Bibliographie

  • (en) Scott A. Berg (trad. Bella Arman), Appelez-moi Kate : confidences de Katharine Hepburn [« Kate Remembered: Katharine Hepburn, a Personal Biography »], Paris, Robert Laffont, , 318 p. (ISBN 978-2-221-10147-6, OCLC 77098161)
  • Katharine Hepburn (trad. de l'anglais par Françoise Cartano), Moi, Histoires de ma vie [« Me: Stories of My Life »], Paris, Presses Pocket, coll. « Best », , 379 p. (ISBN 2-266-05150-4 et 978-2-266-05150-7)
  • Katharine Hepburn (trad. BĂ©atrice Vierne), African Queen ou Comment je suis allĂ©e en Afrique avec Bogart, Bacall et Huston et faillis perdre la raison [« The Making of The African Queen »], Paris, Flammarion, (ISBN 978-2-08-211401-1, OCLC 53740242)

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