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David Lean

David Lean (Croydon, Londres, – Londres, ) est un réalisateur, producteur, scénariste et monteur britannique.

David Lean
Description de cette image, également commentée ci-après
David Lean en 1965, sur le tournage du Docteur Jivago, en Finlande.

Il est reconnu pour avoir réalisé des œuvres majeures qui font partie des classiques du cinéma, dont Oliver Twist, Brève Rencontre, Le Pont de la rivière Kwaï, Lawrence d'Arabie, Le Docteur Jivago et La Route des Indes. En 2002, le magazine Sight and Sound publié par le British Film Institute l'a placé neuvième dans sa liste des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma.

Biographie

Jeunesse

David Lean naît en 1908[1] - [2] à Croydon du mariage de Francis William le Blount Lean et Helena Tangye (nièce de Sir Richard Trevithick Tangye), tous deux quakers. Il fréquente la Leighton Park School, à Reading (dans le Berkshire). Son frère, Edward Tangye Lean (1911–1974), est le fondateur du cercle littéraire des Inklings d'Oxford, dont les membres les plus connus sont C. S. Lewis, J. R. R. Tolkien et Charles Williams. David Lean quitte l'école à l'adolescence et intègre l'entreprise de comptabilité de son père comme apprenti.

DĂ©buts

Mais Lean préfère passer toutes ses matinées au cinéma. Il gardera cependant de son origine modeste une défiance vis-à-vis de la culture élitiste, mêlée d'une indéniable admiration pour les grandes figures romanesques et historiques. En 1927, écoutant une tante qui lui conseille de faire un métier qu'il apprécie, il travaille pendant un mois pour les Studios Gaumont sans recevoir de salaire. Bien qu'on ne lui demande que de faire le thé, il s'enthousiasme pour ce nouveau milieu et est bientôt promu clapman, puis troisième assistant-réalisateur. En 1930, il participe au montage des films d'actualité diffusés au cinéma pour Gaumont et Movietone. En 1935, il occupe le poste de monteur sur le film Escape Me Never de Paul Czinner. Derrière le banc de montage jusqu'en 1942 sur des films comme Pygmalion[3] (1938) d'Anthony Asquith et Leslie Howard et 49e Parallèle (1941) de Michael Powell, Lean y acquiert non seulement une solide réputation, mais aussi une expérience et un sens du rythme qui influenceront plus tard ses propres réalisations. Le critique Tony Sloman écrira à ce propos en 1999 que "comme l'ont prouvé David Lean, Robert Wise, Terence Fisher et Dorothy Arzner, le banc de montage est la plus belle formation à la réalisation"[4].

Premières réalisations

David Lean signe son premier film en 1942, Ceux qui servent en mer, en collaboration avec son scénariste Noël Coward dont il adapte par la suite trois pièces : Heureux Mortels en 1944, L'esprit s'amuse et Brève Rencontre[5] l'année suivante. Ce dernier film est perçu à l'étranger comme un signe de renouvellement du cinéma britannique d'après-guerre et contribue à faire connaître son réalisateur. Lean décide ensuite de porter à l'écran l'Angleterre de Charles Dickens et adapte coup sur coup Les Grandes Espérances (1946) et Oliver Twist[6] (1948). Le Mur du son (The Sound Barrier, 1952) est un drame aéronautique, tandis que Chaussure à son pied (Hobson's Choice, 1954), dont Lean est aussi producteur, est une adaptation comique du Roi Lear dans le Manchester victorien.

Consécration

Avec l'arrivée de la couleur, Lean devient une figure incontournable de l'industrie hollywoodienne pour laquelle il travaille dès 1955, y assurant la réalisation de triomphes commerciaux[7]. Il se spécialise dans le grand spectacle et la fresque historique[8] avec Le Pont de la rivière Kwaï[9] (The Bridge on the River Kwai, 1957) et, son chef-d'œuvre, Lawrence d'Arabie[10] qui lui valent chacun un Oscar pour sa mise en scène. En 1965, il réalise Le Docteur Jivago[11] (Doctor Zhivago) qui est également un succès[12].

Après le succès mitigé de La Fille de Ryan (Ryan's Daughter, 1970), il ne dirige plus aucun film, très marqué par les critiques négatives de la presse. En retrait, il tente malgré tout de monter divers projets de films, finalement développés par d'autres cinéastes : Gandhi (Richard Attenborough, 1982), Le Bounty (Roger Donaldson, 1984) ou encore Out of Africa (Sydney Pollack, 1985)[13]. Il fait finalement son retour en 1984, 14 ans après La Fille de Ryan, avec La Route des Indes (A Passage to India)[10], adapté d'E. M. Forster. Pour ses films épiques, à l'exception du Pont sur la rivière Kwaï, Lean travaille avec le compositeur français Maurice Jarre[14], dont la musique à la fois électronique et symphonique contribue fortement à la célébrité des films du cinéaste. Aussi en 1984, Lean était anobli avec le titre de Knight Bachelor.

Il meurt en 1991 alors qu'il prépare l'adaptation de Nostromo de Joseph Conrad[15] - [16] - [17] - [18].

Filmographie

RĂ©alisateur

Producteur

Monteur

Assistant réalisateur

Distinctions

Notes et références

  1. (en) « Sir David Lean | British director and cinematographer », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. « Dictionnaire du cinéma anglo-saxon|David Lean et les illusions romantiques - Un merveilleux malentendu », sur Dictionnaire du cinéma anglo-saxon (consulté le )
  3. (en) Anthony Lane, « Master And Commander », The New Yorker,‎ (ISSN 0028-792X, lire en ligne, consulté le )
  4. Sloman, Tony (1999)."Obituary: Harold Kress", The Independent, October 26, 1999.
  5. (en-GB) Michael Newton, « Loved but not lost: David Lean’s Brief Encounter and Dr Zhivago », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  6. (en-US) Bosley Crowther, « THE SCREEN IN REVIEW; 'Oliver Twist,' Rank Film Based on Charles Dickens Novel, at Park Avenue Theatre », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  7. (en-US) Terrence Rafferty, « The Film Forum’s Retrospective for David Lean, Perfectionist of Madness », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « TSPDT - David Lean », sur TSPDT (consulté le )
  9. (en-US) Bosley Crowther, « Screen: 'The Bride on the River Kwai' Opens; Memorable War Film Stars Alec Guinness Militarist Portrayed in Jungle Drama », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  10. (en-US) Bosley Crowther, « Screen: A Desert Warfare Spectacle:'Lawrence of Arabia' Opens in New York », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  11. (en-GB) Richard Roud, « Doctor Zhivago review – archive, 29 April 1966 », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  12. (en-US) New York Film Academy, « Sir David Lean », sur Student Resources, (consulté le )
  13. David Mikanowski, « Le chant du cygne des grands cinéastes – « La Route des Indes » », sur Le Point, (consulté le )
  14. Benoit Basirico, « Maurice Jarre et David Lean », sur cinezik.org (consulté le )
  15. (en-US) Peter B. Flint, « David Lean, Film Director, Dies at 83 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) « How Sir David Lean had an epic falling out with Steven Spielberg over », sur The Independent, (consulté le )
  17. (en) « THE LOST ART OF DAVID LEAN », Washington post,
  18. (en-US) William H. Honan, « David Lean, 81, Is at It Again, Working on Brando and Conrad », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  19. London Gazette : no 27490, p. 6897, 27-12-1984

Annexes

Bibliographie

  • Kevin Brownlow, David Lean : Une vie de cinĂ©ma, traduit de l'anglais par Catherine Gaston-MathĂ©, Corlet/CinĂ©mAction CinĂ©mathèque Française, 2003, 925 p.
  • (en) Louis Phillip Castelli et Caryn Lynn Cleeland, David Lean : A Guide to References and Resources, G.K. Hall, 1980, 134 p.
  • (en) Gerald Pratley, The Cinema of David Lean. A.S. Barnes/Tantivy Press, 1974, 256 p.
  • (en) Alain Silver et James Usini, David Lean and His Films, Leslie Frewin, 1974, 255 p.

Liens externes

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