Accueil🇫🇷Chercher

Monteur

Le chef-monteur, monteur film ou simplement monteur, assure l'assemblage des plans et séquences d'un film, c'est-à-dire le montage, pour en délivrer toute l’« essence » décrite par le scénario et voulue lors du tournage par le réalisateur. Il s'agit d'un travail complexe alliant une partie artistique importante (structure, narration, rythme) à une partie technique (gestion des problèmes de post-production, maîtrise des outils de montage, relation avec le laboratoire cinématographique, avec les monteurs son, etc.) ; de plus, il est souvent soumis à une pression en matière de temps de travail.

Monteur
Présentation
Forme féminine
Monteuse

Travail du monteur d'image

L'ancĂŞtre des tables de montage Moviola(it).

Au cinéma, le chef monteur est, en principe, un salarié CDDu (contrat à durée déterminée d'usage) engagé par le producteur.

En France, le monteur forme une équipe. Il travaille en étroite collaboration avec le réalisateur. Certains réalisateurs laissent libre cours à leur monteur, les laissant gérer la construction à partir des images fournies. D'autres travaillent étroitement en salle de montage, ayant souvent une vision précise de leur montage. Il s'agit dans ce dernier cas d'un travail de réflexion de groupe où la cohérence artistique entre les individus joue un rôle prépondérant.

Le monteur procède généralement en deux étapes : une première étape de choix des rushes (ou des bonnes prises) avec le réalisateur, suivi d'une mise en ordre des séquences conformément au plan du scénario et en fonction du tournage (certaines séquences du scénario ayant pu être supprimées au dernier moment donc non tournées - D'autres séquences auront pu être ajoutées ou improvisées pendant le tournage).

La fin de cette première étape aboutit à un premier bout à bout, surnommé « l'ours », lequel permet d'organiser une première projection en continuité du film.

Le producteur et le(s) scénariste(s) peuvent assister à cette projection et participer à la réunion qui la suivra. Cette réunion de travail permet d'analyser la cohérence du film, de juger de l'équilibre et de l'ordre des séquences, de détecter les lenteurs éventuelles dites « ventres mous » (moment trop long pendant lequel le spectateur va s'ennuyer).

À ce stade est décidé le déroulement de la seconde étape :

  • si tout va bien le montage continue, les raccords image sont affinĂ©s (souvent Ă  l'image près), les durĂ©es des sĂ©quences et des plans ajustĂ©s, les images montĂ©es sur les paroles ou les paroles montĂ©es sur les images (in et off par exemple). C'est la partie minutieuse du travail du monteur.
  • si la projection rĂ©vèle des insatisfactions patentes, des dĂ©cisions lourdes sont prises : restructuration, rĂ©Ă©quilibrage, dĂ©placement de sĂ©quences, suppressions de certaines sĂ©quences ou rajout de nouvelles sĂ©quences ou de plans (dans ce cas il y aura retournage), rĂ©Ă©criture de dialogues ou rajout de nouveaux dialogues (qui seront enregistrĂ©s par les comĂ©diens en postsynchronisation, etc.

Traditionnellement en photochimique sur une table de montage 35 mm, le chef monteur s'entoure d'assistants monteurs chargés de le soulager des manipulations et des tâches subalternes et d'un stagiaire (apprenti). Depuis que le montage est devenu non linéaire ou virtuel, l'équipe de montage a tendance à se réduire comme une « peau de chagrin » et se résume à un assistant qui assume l'aspect technique du montage (organisation des chutiers informatiques, etc.).

Le monteur travaille en général dans des salles de montage dédiées avec (traditionnellement) une table de montage ou sur des bancs de marque Avid, ou Final Cut.

L'assistant monteur

L'assistant monteur ou le monteur adjoint aide le chef monteur en le soulageant des tâches techniques :

  • organisation, rangement des rushes sur base des rapports du scripte
  • gĂ©nĂ©ration des proxies (copies plus lĂ©gères, plus faciles Ă  manipuler au montage que les rushes originaux)
  • synchronisation son-image
  • sortie des EDL, copies Ă  destination des autres participants (producteur, rĂ©alisateur, compositeur, monteur son, dĂ©partement des effets visuels numĂ©riques, Ă©talonneur, laboratoire ...)
  • conformation[1] son et image (recopie du montage en remplaçant les proxies par les rushes originaux en qualitĂ© maximale)
  • assistance informatique (aide Ă  la manipulation des logiciels de montage, rĂ©solution de problèmes techniques et autres bugs, sauvegardes du travail...)
  • communication avec les diffĂ©rents corps de mĂ©tier de la postproduction

Il peut également effectuer d'autres tâches telles que :

  • la rĂ©alisation du bout Ă  bout voire prĂ©-montage de sĂ©quences. Sur les grosses productions, les sĂ©ries ou les documentaires, il n'est pas rare de voir plusieurs assistants monteurs se partager le montage du film, sous la supervision du chef monteur
  • la crĂ©ation des maquettes des effets visuels, rĂ©alisation des gĂ©nĂ©riques simples
  • le prĂ©-Ă©talonnage des images, pour donner une première impression des couleurs du film
  • la participation aux discussions et rĂ©flexions artistiques avec le monteur

Monteur son

Historiquement, le monteur ou son assistant (sous la supervision du chef monteur) monte les paroles et les éléments sonores additionnels (musique, effets, ambiances).

Avant la fin du montage image, le montage son commence. Le montage son peut être une étape totalement distincte du montage image, et il est alors fait par une équipe différente.

Durée

Un montage de film de fiction pour la télévision dure 5 à 7 semaines en moyenne, quand un long métrage prend 8 à 18 semaines ou plus.

Évolution du montage

Les femmes dans le montage

Historiquement en France, il y a eu plus de monteuses que de monteurs, phénomène qui s'est estompé à l'apparition de l'informatique dans le montage. En Amérique, c'est l'inverse. Cela s'explique par le fait qu'en France les bobines étaient livrées jusqu'au laboratoire, alors qu'en Amérique, cette tâche revenait au monteur.

Les premières monteuses étaient des ouvrières travaillant au laboratoire pour monter le négatif.

Formation

Le parcours des monteurs de film reste variable :

  • Autodidacte en suivant la filière traditionnelle organisĂ©e par le CNC : stagiaire, assistant, puis chef
  • Formations supĂ©rieures : 3IS, FÉMIS et EICAR en France et IAD, INRACI ou INSAS en Belgique. DĂ©partement SATIS de l'UniversitĂ© d'Aix-Marseille
  • BTS Audiovisuel option montage et postproduction (formation d'une durĂ©e de deux ans)
  • D'autres formations : voir Formation audiovisuelle

Notes et références

  1. « Postproduction numérique: Dernière étape cruciale - Cinevox », Cinevox,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.