Joseph L. Mankiewicz
Joseph Leo Mankiewicz [ËdÍĄÊoÊsÉf ËliËoÊ ËmĂŠĆkÉwÉȘtÍĄs][1], nĂ© le Ă Wilkes-Barre en Pennsylvanie et mort le Ă Mount Kisco (New York), est un rĂ©alisateur, scĂ©nariste et producteur de cinĂ©ma amĂ©ricain.
Nom de naissance | Joseph Leo Mankiewicz |
---|---|
Naissance |
Wilkes-Barre, Pennsylvanie, Ătats-Unis |
Nationalité | Américaine |
DĂ©cĂšs |
Mount Kisco , NY, Ătats-Unis |
Profession | Réalisateur, scénariste, producteur |
Films notables |
L'Aventure de madame Muir Ăve LâAffaire CicĂ©ron La Comtesse aux pieds nus Soudain l'Ă©tĂ© dernier ClĂ©opĂątre Le Limier |
CinĂ©aste de premier ordre, oscarisĂ© Ă plusieurs reprises, Mankiewicz est l'auteur de films majeurs, tels que Ăve, La Comtesse aux pieds nus ou encore Le Limier, particuliĂšrement reconnus pour la qualitĂ© de leur scĂ©nario et leurs dialogues soignĂ©s. Il est Ă©galement le frĂšre d'Herman J. Mankiewicz, scĂ©nariste de Citizen Kane dâOrson Welles.
Biographie
Joseph Leo Mankiewicz[2] - [3] est le fils cadet[4] de Franz Mankiewicz et Johanna Blumenau[5], immigrĂ©s juifs venus d'Allemagne. AprĂšs ses Ă©tudes secondaires Ă la Stuyvesant High School, il s'inscrit Ă lâuniversitĂ© Columbia oĂč il obtiendra son Bachelor of Arts en 1928[5]. Puis, sur les conseils de son pĂšre, il part Ă Berlin pour parfaire son Ă©ducation. Ă Berlin il est correspondant du Chicago Tribune, parallĂšlement, il sâintĂ©resse au thĂ©Ăątre et au cinĂ©ma et est embauchĂ© par lâUFA pour traduire les intertitres des films destinĂ©s au marchĂ© anglo-saxon. Ă la suite de l'Ă©mission dâun chĂšque sans provision, il quitte prĂ©cipitamment Berlin pour Paris. En 1929, son frĂšre Herman[6] qui travaille comme scĂ©nariste (pour les Marx Brothers, pour Orson Welles avec Citizen Kane, etc.) Ă la Paramount Pictures[7] lui suggĂšre de rentrer le rejoindre. Joseph se voit chargĂ© de la rĂ©daction de sous-titres puis de scĂ©narios pour des comĂ©dies simples (Skippy, 1931, nommĂ© aux Oscars pour son scĂ©nario) et burlesques (pour W. C. Fields).
Passant Ă la MGM il obtient une nouvelle nomination aux Oscars du scĂ©nario pour LâEnnemi public no 1 tournĂ© par W.S. Van Dyke. Alors quâil exprime le souhait de tourner lui-mĂȘme ses scĂ©narios, Louis B. Mayer le nomme producteur â il produisit entre autres Furie[8] de Fritz Lang, qui ne lui pardonna pas dâavoir procĂ©dĂ© Ă des coupes, contre son avis, sur la fin du film.
En 1942, il se brouille avec L. B. Mayer et rejoint la 20th Century Fox. Câest Ă ce moment que Lubitsch, victime dâune crise cardiaque et incapable de tourner, lui confie la tĂąche de rĂ©aliser un film quâil devait faire : Le ChĂąteau du dragon[9] (1946).
Mankiewicz rencontre ensuite le succĂšs avec ChaĂźnes conjugales[10] (1949), qui remporte les Oscars du scĂ©nario et de mise en scĂšne. LâannĂ©e suivante il rĂ©itĂšre la performance, obtenant exactement les mĂȘmes prix pour Ăve[11], qui remporte Ă©galement lâOscar du meilleur film.
En 1950 alors quâil est prĂ©sident de la Screen Director Guild, Cecil B. DeMille profite dâune pĂ©riode oĂč Mankiewicz est absent pour tenter une offensive pro-maccarthysme. Ă son retour, Mankiewicz sâoppose Ă la manĆuvre et, soutenu par John Ford, repousse lâattaque.
En 1951, aprĂšs avoir tournĂ© LâAffaire CicĂ©ron[12], il quitte la Fox et Los Angeles pour aller sâinstaller au calme sur la cĂŽte Est. En 1952, il adapte le Jules CĂ©sar[13] de Shakespeare pour la MGM[14] avec Marlon Brando en vedette, et met en scĂšne La BohĂšme de Giacomo Puccini pour le Metropolitan Opera. L'annĂ©e suivante, il crĂ©e sa propre maison de production, Figaro Inc., qui produisit lâannĂ©e suivante La Comtesse aux pieds nus[15]. Les films suivants rencontrent moins de succĂšs. Il faut attendre 1959 pour que Soudain lâĂ©tĂ© dernier, adaptation de la piĂšce de Tennessee Williams, le ramĂšne Ă lâavant-scĂšne. En 1960, il est appelĂ© en urgence pour sauver le tournage de ClĂ©opĂątre. TrĂšs rĂ©ticent, il accepte la proposition en Ă©change dâune grosse somme dâargent et du sauvetage de Figaro Inc. au bord du naufrage financier. Le tournage de ce pĂ©plum colossal lâaccapare jusquâen 1963. Son montage fut remaniĂ© par Zanuck et Mankiewicz renia le film. En 1967 sort GuĂȘpier pour trois abeilles et en 1970, un western, Le Reptile. En 1972, il tourne son dernier film, Le Limier, dont la distribution se limite Ă deux acteurs, aux antipodes de ClĂ©opĂątre.
Il se retire ensuite, se consacrant Ă la lecture et se tenant en retrait de lâindustrie cinĂ©matographique.
Il dĂ©cĂšde des suites d'un infarctus le Ă 6 jours de son 84e anniversaire au Northern Westchester Hospital[16] de Mount Kisco[17] dans lâĂtat de New York.
Il est enterrĂ© au cimetiĂšre Saint Matthew's Episcopal Churchyard de Bedford[5] (comtĂ© de Westchester dans lâĂtat de New York).
Joseph Mankiewicz s'est marié trois fois[18] :
- Elizabeth Young (1934-1937), un fils, Eric.
- L'actrice Rose Stradner (1913-1958), deux fils, Tom et Christopher.
- Rosemary Matthews (1962-1993), une fille, Alexandra.
Il obtient son Ă©toile sur le Hollywood Walk of Fame le [19].
Les archives de Joseph Mankiewicz sont déposées à la BibliothÚque Margaret Herrick Library[20] de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences[21].
Commentaires
RĂ©alisateur atypique[22] - [23] - [24] - [25] du panthĂ©on amĂ©ricain, ses films se caractĂ©risent par une quasi absence dâaction, au sens hollywoodien du terme, et lâimportance prĂ©pondĂ©rante des flashbacks, des dialogues[26] et des rapports entre les personnages. Ses tĂȘtes dâaffiches couvrent le gotha de lâĂ©poque (Marlon Brando, Elizabeth Taylor, Bette Davis, Ava Gardner, Humphrey Bogart, Montgomery Clift, Gene Tierney, Vincent PriceâŠ) avec une prĂ©pondĂ©rance dâacteurs britanniques : George Sanders, Rex Harrison, Cary Grant, Richard Burton, Laurence Olivier, Michael Caine, James Mason, Maggie SmithâŠ
Sa filmographie est relativement restreinte comparĂ©e Ă celle des autres grands noms du cinĂ©ma amĂ©ricain, mais peu de ses films sont passĂ©s inaperçus. Mankiewicz sâest mĂȘme essayĂ© au pĂ©plum (ClĂ©opĂątre[27] - [28] qui fut jusqu'en 1995 le film le plus cher jamais rĂ©alisĂ©[29] - [30] ), Ă la comĂ©die musicale (Blanches colombes et vilains messieurs[31]) et au western (Le Reptile[32]).
Filmographie
RĂ©alisateur
- 1946 : Le Chùteau du dragon[33] (Dragonwyck) (+ scénariste)
- 1946 : Quelque part dans la nuit (Somewhere in the Night)[34] (+ scénariste)
- 1947 : Un mariage Ă Boston[35] (The Late George Apley)
- 1947 : L'Aventure de madame Muir[36] (The Ghost and Mrs. Muir)
- 1948 : L'ĂvadĂ© de Dartmoor (Escape)[37]
- 1949 : Chaßnes conjugales[38] (A Letter to Three Wives) (+ scénariste)
- 1949 : La Maison des Ă©trangers[39] (House of Strangers)
- 1950 : La porte sâouvre[40] (No Way Out) (+ scĂ©nariste)[41]
- 1950 : Ăve[42] (All about Eve)[11](+ scĂ©nariste)
- 1951 : On murmure dans la ville (People Will Talk) (+ scénariste)
- 1952 : LâAffaire CicĂ©ron[12] (Five Fingers) (+ scĂ©nariste)
- 1953 : Jules César[14](Julius Caesar) (+ scénariste), adaptation de la piÚce de William Shakespeare
- 1954 : La Comtesse aux pieds nus (The Barefoot Contessa)[43] (+ scénariste, producteur)
- 1955 : Blanches colombes et vilains messieurs[31] (Guys and Dolls)[44] (+ scénariste)
- 1958 : Un Américain bien tranquille[45] (The Quiet American) (+ scénariste)
- 1959 : Soudain lâĂ©tĂ© dernier[46] (Suddenly Last Summer[47])
- 1963 : Cléopùtre (Cleopatra) (+ scénariste)[48]
- 1964 : A Carol for Another Christmas (TV)
- 1967 : GuĂȘpier pour trois abeilles[49] (The Honey Pot), film inspirĂ© par la piĂšce Volpone de Ben Jonson (+ scĂ©nariste)
- 1970 : King : de Montgomery à Memphis (coréalisé avec Sidney Lumet)
- 1970 : Le Reptile[32] (There Was a Crooked Man[50]) (+ producteur)
- 1972 : Le Limier[51] (Sleuth)[52]
Scénariste
- 1929 : Le CĂ©lĂšbre Capitaine Blake (River of Romance) de Richard Wallace
- 1929 : L'Aspirant détective (The Dummy) de Robert Milton
- 1929 : ChimĂšres (Fast Company) de A. Edward Sutherland
- 1929 : L'Homme que j'aime (The Man I Love) de William A. Wellman
- 1930 : Paramount on Parade film Ă sketches
- 1931 : Forbidden Adventure de Norman Taurog
- 1931 : Finn and Hattie de Norman Taurog et Norman Z. McLeod
- 1933 : Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland), de Norman Z. McLeod
- 1934 : Souvent femme varie (Forsaking All Others), de W.S. Van Dyke
- 1934 : L'Ennemi public no 1 (Manhattan Melodrama), de W.S. Van Dyke
- 1935 : Vivre sa vie (I Live My Life) de W.S. Van Dyke
- 1944 : Les Clés du royaume (The Keys of the Kingdom), de John M. Stahl (+ producteur)
Producteur
- 1936 : Le Fils du désert (Three Godfathers) de Richard Boleslawski
- 1936 : Loufoque et Cie (Love on the Run), de W.S. Van Dyke
- 1936 : Furie (Fury), de Fritz Lang
- 1936 : LâEnchanteresse (The Gorgeous Hussy) de Clarence Brown
- 1937 : LâInconnue du palace (The Bride Wore Red) de Dorothy Arzner
- 1937 : Mannequin (Mannequin) de Frank Borzage
- 1938 : Trois Camarades (Three Comrades), de Frank Borzage
- 1938 : L'Ange impur (The Shopworn Angel) de H.C. Potter
- 1938 : LâEnsorceleuse (The Shining Hour), de Frank Borzage
- 1939 : Les Aventures dâHuckleberry Finn (The Adventures of Huckleberry Finn) de Richard Thorpe
- 1940 : Le Cargo maudit (Strange cargo), de Frank Borzage
- 1940 : Indiscrétions (The Philadelphia Story), de George Cukor
- 1941 : The Feminine Touch, de W. S. Van Dyke
- 1941 : The Wild Man of Borneo de Robert B. Sinclair
- 1942 : La Femme de lâannĂ©e (The Woman of the Year), de George Stevens
- 1942 : Quelque part en France (Reunion in France), de Jules Dassin
Acteur
- 1929 : Woman Trap, de William A. Wellman
Prix et récompenses
- Oscars 1950 : Oscar de la meilleure réalisation et Oscar du meilleur scénario pour A letter to three wives (Chaines conjugales)
- New York Film Critics Circle Awards : Prix du meilleur réalisateur pour All about Eve (Eve)
- Oscars 1951 : Oscar du meilleur film, Oscar de la meilleure rĂ©alisation et Oscar du meilleur scĂ©nario pour All about Eve (Ăve)
- Golden Globes 1951 : Golden Globe du meilleur scĂ©nario pour All about Eve (Ăve)
- Festival de Cannes 1951 : Prix spĂ©cial du jury pour All about Eve (Ăve)[53]
- Mostra de Venise 1987 : Lion d'or d'honneur pour sa carriĂšre
Notes et références
- Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
- EncyclopÊdia Universalis, « JOSEPH LEO MANKIEWICZ », sur EncyclopÊdia Universalis (consulté le )
- « Joseph L. Mankiewicz - CinémathÚque française », sur cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr (consulté le )
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- Stephanie FUZEAU, « Le limier (Arte) : pourquoi le thriller de Mankiewicz est-il culte ? », sur www.programme-tv.net, (consulté le )
- « ALL ABOUT EVE », sur Festival de Cannes (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Pascal MĂ©rigeau, Mankiewicz, Paris, Ăditions DenoĂ«l, , 412 p. (ISBN 2-207-24060-6)
- Patrick Brion, Joseph L. Mankiewicz : biographie, filmographie illustrée, analyse critique, Paris, éditions La MartiniÚre, , 622 p. (ISBN 2-7324-3326-8)
- Vincent Amiel, Joseph L Mankiewicz et son double, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Perspectives critiques », , 134 p. (ISBN 978-2-13-058150-5)
- Alice Ferney, Paradis conjugal, Ădition Albin Michel 2008
Liens externes
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