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Michael Caine

Sir Michael Caine (prononcé en anglais : [ˈmaɪkəl kʰeɪn][1]) est un acteur et producteur de cinéma britannique, né le à Rotherhithe (un quartier de Londres)[2]. Icône du cinéma britannique, il a joué dans plus de cent quarante films, qui ont enregistré un total de recettes dépassant les 7,8 milliards de dollars américains au box-office mondial ; en outre, sept de ses films figurent parmi le Top 100 du British Film Institute.

Issu d'un milieu modeste, il commence sa carrière d'acteur après son service militaire qui s'est déroulé en Allemagne occupée, puis en Corée pendant le conflit, période qui marque profondément son esprit.

Il reçoit un Oscar du meilleur acteur dans un second rôle à deux reprises : en 1987 pour Hannah et ses sœurs de Woody Allen ; en 2000 pour L'Œuvre de Dieu, la Part du Diable de Lasse Hallström. Caine, comme Jack Nicholson, est nommé aux Oscars au moins une fois par décennie entre 1960 et 2010.

Il est fait commandeur de l'ordre de l'Empire britannique en 1992, puis anobli par la reine Élisabeth II en 2000, our services rendus aux arts britanniques. La même année, il reçoit un BAFTA Fellowship.

Michael Caine est aussi connu du grand public pour son rôle d'Alfred Pennyworth dans la trilogie The Dark Knight (Batman Begins en 2005, The Dark Knight en 2008 et The Dark Knight Rises en 2012) de Christopher Nolan, réalisateur avec qui il multiplie les projets cinématographiques à partir des années 2000, notamment Le Prestige (2006), Inception (2010) Interstellar (2014) et Tenet (2020).

Biographie

Enfance, formation et débuts

Michael Caine naît 1933 au St Olave's Hospital, sous le nom d'état-civil de Maurice Joseph Micklewhite Jr. Il est issu d'une famille pauvre du sud de Londres, son père (protestant)[3] travaillant comme porteur au marché aux poissons de Billingsgate[3] et sa mère (catholique)[3] étant femme de ménage[4] - [5]. Son père, Maurice Micklewhite Sr., revient alors de sept ans en Inde dans le régiment de la Royal Horse Artillery[3].

Le jeune Maurice Jr. grandit dans le quartier de Southwark, mais la guerre a comme conséquences une évacuation de toute la famille dans un village du comté de Norfolk[4] - [5] et un rappel de Maurice Sr. sous les drapeaux[3]. Puis, après la guerre, ils sont relogés dans des maisons préfabriquées dans le quartier d'Elephant and Castle[3] - [4]. Maurice Jr. fait alors parfois l'école buissonnière pour se rendre au cinéma[3] - [5].

À 18 ans, il est enrôlé dans la British Army et est envoyé en Allemagne dans les forces d'occupation, puis en 1952 en Corée[4] - [5]. Il en revient avec une aversion pour le communisme, constatant sur place l'utilisation des soldats ennemis comme chair à canon. À son retour, il exerce quelques petits emplois (garçon de course, accessoiriste) et joue dans des théâtres régionaux. Il participe également à de très nombreuses pièces pour la télévision. Il adopte rapidement le nom de scène « Michael Caine », un de ses films préférés étant Ouragan sur le Caine (1954) de Edward Dmytryk.

En 1956, il fait ses débuts au cinéma, dans Commando en Corée de Julian Amyes.

Carrière

Michael Caine dans le film Zoulou (1964).

Après une quinzaine d'apparitions au cinéma, Michael Caine se retrouve enfin en haut de l'affiche avec Zoulou (1964) de Cy Endfield. L'année suivante, il connaît la consécration pour Ipcress, danger immédiat (1965), film d'espionnage dans lequel il interprète Harry Palmer, un agent secret à l'opposé de James Bond. Il reprend ce rôle dans Mes funérailles à Berlin et Un cerveau d'un milliard de dollars. À la même époque, il assoit définitivement sa notoriété avec Alfie le dragueur, une prestation de séducteur pour laquelle il reçoit une nomination aux Oscars, et Que vienne la nuit d'Otto Preminger, aux côtés de Jane Fonda. Il enchaîne avec le premier rôle d'un film devenu culte au Royaume Uni, L'or se barre.

À partir des années 1970, il tourne davantage aux États-Unis sans pour autant devenir une grande star hollywoodienne. Il incarne un soldat anglais combattant aux Nouvelles Hébrides pendant la Seconde Guerre mondiale dans Trop tard pour les héros (1970), puis il est un gangster réclamant vengeance dans La Loi du milieu (1971), un coiffeur piégé par le mari de sa maîtresse dans Le Limier (1972) ainsi qu'un chasseur de trésor dans L'Homme qui voulut être roi (1975). Durant la décennie suivante, l'acteur continue de tourner à un rythme effréné. Parmi ses performances marquantes, il y a celles d'un psychiatre dans Pulsions (1980), d'un dramaturge mal intentionné dans Piège mortel (1982) ou d'un entraîneur de football dans un camp de prisonniers allemand dans À nous la victoire (1981) de John Huston.

Frôlant l'Oscar pour L'Éducation de Rita en 1984, il remporte la statuette en 1987 en donnant la réplique à Mia Farrow dans Hannah et ses sœurs de Woody Allen. Capable d'autodérision, il se montre également à l'aise dans la comédie, enchaînant La Faute à Rio (1984), Le Plus Escroc des deux (1988) et Élémentaire, mon cher... Lock Holmes (id.), où il campe un Sherlock Holmes plutôt inhabituel : dans cette parodie, il se montre peureux et c'est le docteur Watson/Ben Kingsley qui est en fait le véritable cerveau. En 1995, il tourne coup sur coup deux films dans lesquels il reprend le rôle de Harry Palmer : Bullet to Beijing (en) de George Mihalka et Midnight in Saint Petersburg (en) de Douglas Jackson.

Dans La Loi du milieu (Get Carter, 1972).

En 1987, il interprète le rôle d'un agent secret dans Le Quatrième Protocole, où il combat un espion de l'ex-URSS, campé par Pierce Brosnan.

Michael Caine au concert du prix Nobel de la paix en 2008.

On le voit ensuite aux côtés de Jack Nicholson dans Blood and Wine (1996) de Bob Rafelson, dans Little Voice (1998) et de Geoffrey Rush, dans Quills, la plume et le sang (2000). En 2000, il remporte un deuxième Oscar, toujours pour un second rôle, grâce à L'Œuvre de Dieu, la Part du diable de Lasse Hallström. La même année, il est anobli par la reine Élisabeth II et devient donc sir Michael Caine. Acteur vétéran, la jeune génération le réclame comme partenaire de jeu : Sandra Bullock pour Miss Détective (2000), Mike Myers pour Austin Powers dans Goldmember (2002) et Brendan Fraser pour Un Américain bien tranquille (2003). Norman Jewison le dirige en ancien tortionnaire milicien dans le thriller Crime contre l'humanité en 2003.

Dans The Weather Man (2005), il est le père de Nicolas Cage. Il se spécialise, pendant quelques années, dans les rôles de mentor, que ce soit dans l'adaptation de la série Ma sorcière bien-aimée, Les Fils de l'homme d'Alfonso Cuarón ou Batman Begins dans lequel il reprend le rôle du majordome de Bruce Wayne / Batman, Alfred Pennyworth, tenu avant lui par Michael Gough[6]. Le film marque sa première collaboration avec Christian Bale et Christopher Nolan, qu'il retrouve ensuite à l'occasion de Le Prestige (2006), ainsi que dans The Dark Knight (2008) et The Dark Knight Rises (2012), suites des aventures de l'homme chauve-souris[7] - [8] - [9].

Opposé à Laurence Olivier dans Le Limier (1972), l'acteur reprend ensuite le rôle tenu par ce dernier dans la réadaptation réalisée par Kenneth Branagh en 2007, tandis que Jude Law se glisse, pour la seconde fois (après Irrésistible Alfie) dans la peau d'un personnage créé par celui qui s'oppose à lui dans le film.

Au début de la nouvelle décennie, Michael Caine retrouve Nolan en 2010 dans Inception ainsi qu'en 2014 dans Interstellar[10] - [11].

Michael Caine retrouve Nolan en 2017 pour un bref caméo vocal dans le film de guerre Dunkerque, puis pour le temps d'une courte apparition dans le thriller de science-fiction Tenet, sorti en 2020[12] - [13].

Le , il annonce anticiper sa retraite d'acteur après la sortie du film Best Sellers[14].

Engagement

En 2016, lors du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, Michael Caine prend parti pour le Brexit[15].

Vie privée

Marié une première fois dans les années 1950 au Royaume-Uni avec une certaine Patricia dite « Pat », avec qui il aura une fille, Dominique, peu après avoir quitté l'usine pour le monde du cinéma, il a du mal à subvenir aux besoins de sa famille et doit faire face à ses créanciers, ce qui conduira d'après lui à l'échec de son premier mariage[16].

Après avoir vu Shakira Baksh dans une publicité télévisée britannique pour le café Maxwell House en 1971, Michael Caine est devenu obsédé par la recherche de la femme qu'il considérait comme « la plus belle... qu'il ait jamais vue ». Un ami publicitaire lui a dit qu'elle vivait à quelques kilomètres seulement de lui à Londres. Le couple s'est marié à Las Vegas le 8 janvier 1973, Shakira Baksh devenant ainsi Shakira Caine, ils auront une fille, Natasha[17] - [18].

En , l'acteur change de nom pour adopter officiellement son nom de scène, Michael Caine[19] - [20].

Filmographie

Années 1950
Années 1960
Années 1970
Années 1980
Années 1990
Années 2000
Michael Caine avec l'équipe du film lors de l'avant-première de The Dark Knight à Londres, le .
Michael Caine avec l'équipe du film lors de la première de Inception (2010).
Années 2010
Années 2020

Télévision

Producteur

Distinctions

Empreintes de mains de Michael Caine au Leicester Square, à Londres.
Blue plaque en l'honneur de l'acteur au St Olave's Hospital (en) de Londres.
Statue de cire de Michael Caine au musée Madame Tussauds.

Récompenses

Nominations

Décorations

Hommages

  • En 1984, le groupe anglais Madness rend hommage à l'acteur avec sa chanson (My Name Is) Michael Caine figurant dans l'album Keep Moving. Il est aussi possible d'entendre dans la chanson l'acteur prononcer la phrase « My name is Michael Caine ».
  • Une statue de cire représentant l'acteur est exposée au musée Madame Tussauds de Londres.

Voix francophones

En version française, Frédéric Cerdal est la voix française régulière de Michael Caine depuis Batman Begins. Dominique Paturel[24] fut sa voix régulière de 1965 à 2005, puis ponctuellement jusqu'à 2015 après le choix de Frédéric Cerdal. Gabriel Cattand[24] et Bernard Dhéran[24] ont été les voix régulières de Michael Caine à ses débuts. Francis Lax[24], Michel Roux[24] Marc Cassot[24] et Michel Le Royer[24] l'ont également doublé à trois ou quatre reprises chacun.

En version québécoise, Vincent Davy[25] est la voix québécoise régulière de l'acteur.

Notes et références

  1. Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
  2. Il change officiellement de nom en 2016.
  3. (en) Michael Caine, What's It All About?, Random House, , 592 p. (ISBN 978-1-4481-3648-3, lire en ligne).
  4. (en) « The Evolution of Cool - A Biography of Michael Caine », sur michaelcaine.com (consulté le ).
  5. (en) William Hall, Sir Michael Caine : The Biography, John Blake Publishing, , 300 p. (ISBN 978-1-78418-535-0, lire en ligne).
  6. (en) « Meet the all-star cast of 2005's Batman Begins », sur ew.com, (consulté le ).
  7. « Illusion du «Prestige» », sur liberation.fr, (consulté le ).
  8. (en) « Film Review: ‘The Dark Knight’ », sur variety.com, (consulté le ).
  9. (en) « The Dark Knight Rises: Film Review », sur hollywoodreporter.com, (consulté le ).
  10. (en) « Exclusive: Michael Caine On Inception », sur empireonline.com, (consulté le ).
  11. « Jessica Chastain et Michael Caine s’embarquent pour Interstellar de Christopher Nolan », sur premiere.fr, (consulté le ).
  12. (en) « Michael Caine Stars in ‘Tenet’ but Says He’s Clueless About Christopher Nolan’s New Film », sur vanityfair.com, (consulté le ).
  13. (en) « Michael Caine Stars in ‘Tenet’ but Says He’s Clueless About Christopher Nolan’s New Film », sur indiewire.com, (consulté le ).
  14. Michael Caine Announces He’s Retired From Acting After New Movie
  15. « Des personnalités britanniques pour le Brexit » (consulté le ).
  16. « Sir Michael Caine - Du monde ouvrier aux Oscars de la gloire » (consulté le )
  17. « Morgan Freeman, Michael Caine, and Alan Arkin Answer the Web's Most Searched Questions » (consulté le )
  18. (en) « Sir Michael Caine spills on the bizarre way he met his wife », sur The New Zealand Herald, (consulté le )
  19. « Michael Caine décide de changer définitivement de nom », sur Le Figaro.fr, .
  20. Barnes 2016.
  21. The London Gazette : n° 52952, p. 7, 13-06-1992.
  22. The London Gazette : n° 55879, p. 1, 19-06-2000.
  23. Ministère de la Culture : , 06-01-2011.
  24. « Comédiens ayant doublé Michael Caine en France » sur AlloDoublage
  25. « Comédiens ayant doublé Michael Caine au Québec » sur Doublage.qc.ca, consulté le 1er septembre 2014.
  26. François Justamand, « Rencontre au sommet », sur Objectif Cinéma.com, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Emma Andrews, The Films of Michael Caine, Barnden Castel Williams Ltd, 1974, 47 p.
  • (en) Anne Billson, My Name Is Michael Caine : A Lifetime in Films. Muller, 1991, 192 p.
  • (en) Henry Barnes, « My name is Michael Caine … actor changes name due to Isis », The Guardian,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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