AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Oliver Stone

Oliver Stone [ˈɑlÉȘvɚ stoʊn][1], nĂ© le Ă  Manhattan, Ă  New York, est un rĂ©alisateur, scĂ©nariste, documentariste, producteur de cinĂ©ma et acteur amĂ©ricain.

Oliver Stone
Oliver Stone au Comic-Con de San Diego en 2016.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
William Oliver Stone
Nationalité
Domiciles
Formation
Tisch School of the Arts
Université Yale
The Hill School (en)
Trinity School (en)
Saybrook College (en)
Activités
Période d'activité
depuis
MĂšre
Jacqueline Goddet (d)
Conjoint
Sun-jung Jung (d) (depuis )
Enfant
signature d'Oliver Stone
Signature

Il a reçu quatre Oscars du cinéma : meilleur scénario adapté pour Midnight Express en 1978, meilleur film et meilleur réalisateur pour Platoon en 1986, et meilleur réalisateur pour Né un 4 juillet en 1989.

Biographie

Jeunesse et formation

NĂ© le Ă  New York, dans l'arrondissement de Manhattan, il est l'unique enfant[2] de Louis Stone, un financier de Wall Street issu d'une famille juive franco-amĂ©ricaine — qui lui inspirera plus tard le film Wall Street —, et de Jacqueline Goddet, elle-aussi, une Française de confession catholique (ce qui explique l'aisance d'Oliver Stone en français)[3]. ÂgĂ©e d'Ă  peine 19 ans et d'une famille modeste[2], elle rencontre Louis Stone Ă  Paris peu aprĂšs la fin de la guerre en Europe, alors que celui-ci est officier chargĂ© des finances dans le cabinet du gĂ©nĂ©ral Dwight Eisenhower[2]. Ils se marient en [2] et partent pour New York. Oliver est Ă©levĂ© dans des conditions privilĂ©giĂ©es mĂȘme si, en raison des nombreux voyages de sa mĂšre en France, une baby-sitter remplace le plus souvent ses deux parents. Le couple finit par divorcer, chose que ne digĂ©rera jamais leur fils[4].

Il entame des Ă©tudes Ă  Yale, oĂč il frĂ©quente George W. Bush, tout en y faisant preuve d'esprit « aventurier et provocateur ».

Il Ă©crit un manuscrit, rejetĂ© par une demi-douzaine d'Ă©diteurs, et dĂ©cide alors sur un coup de tĂȘte de s'engager dans l'armĂ©e[3].

Volontaire au ViĂȘt Nam (1967-1968)

En avril 1967, il dĂ©cide de s'engager comme volontaire dans l'armĂ©e amĂ©ricaine et de prendre part Ă  la guerre du ViĂȘt Nam[5]. EngagĂ© dans l'infanterie, Oliver Stone effectue ses classes Ă  Fort Jackson en Caroline du Sud, avant d'ĂȘtre envoyĂ© au ViĂȘt Nam le . Il se fait alors appeler Bill, le prĂ©nom Oliver faisant trop effĂ©minĂ© auprĂšs du corps militaire.

Il sert tout d'abord au sein de la 2e section de la compagnie B du 3e bataillon du 22e rĂ©giment d'infanterie de la 25e division d'infanterie, du 27 septembre 1967 au 23 fĂ©vrier 1968. Puis, du 24 fĂ©vrier au 12 avril 1968, il est temporairement affectĂ© Ă  SaĂŻgon, Ă  la compagnie C du 52e rĂ©giment d'infanterie : cette compagnie est alors Ă  la disposition du 716e bataillon de police militaire (MP). Il rejoint ensuite de nouveau le front en Ă©tant affectĂ©, du 18 avril au 23 mai 1968, Ă  la compagnie E du 52e rĂ©giment d'infanterie : cette compagnie, rattachĂ©e Ă  la 1re division de cavalerie, est spĂ©cialisĂ©e dans la reconnaissance en profondeur (long-range reconnaissance patrol). Enfin, du 29 mai au 13 novembre 1968, il sert Ă  la troupe D du 1er escadron du 9e rĂ©giment de cavalerie de la 1re division de cavalerie, Ă  la frontiĂšre cambodgienne. Le 1er escadron du 9e de cavalerie[6], dont les hommes Ă©taient surnommĂ©s « The Headhunters », est l'une des unitĂ©s les plus cĂ©lĂšbres et les plus dĂ©corĂ©es de la guerre du ViĂȘt Nam, et elle a Ă©tĂ© immortalisĂ©e par Francis Ford Coppola dans Apocalypse Now (scĂšne de l'assaut hĂ©liportĂ©)[7].

Ayant Ă©tĂ© blessĂ© Ă  deux reprises durant son sĂ©jour au ViĂȘt Nam[4], il termine son service en novembre 1968, et rentre aux Etats-Unis dĂ©corĂ© de la Purple Heart et de la Bronze Star. Au ViĂȘt Nam, il dĂ©veloppe l'aspect visuel de ses futurs films, ayant expĂ©rimentĂ© pendant le conflit ses talents de photographe. Le conflit l'affecte durablement et influence son cinĂ©ma, Oliver Stone privilĂ©giant les thĂšmes portant sur la violence contemporaine et les liens de celle-ci Ă  l'État.

Débuts dans le cinéma (années 1970)

Il reprend ses Ă©tudes et se tourne vers le cinĂ©ma, sa pension militaire lui permettant de payer les frais de scolaritĂ©[4]. Il intĂšgre l'universitĂ© de New York. Il y rencontre Lloyd Kaufman, fondateur de la sociĂ©tĂ© Troma Entertainment, spĂ©cialisĂ©e dans le film d’horreur, et surtout, Martin Scorsese, qui devient son professeur, lui conseillant de puiser dans son expĂ©rience personnelle et sa vie pour Ă©crire. DĂšs lors, il se concentre sur l’épisode marquant de sa jeune vie : la guerre du ViĂȘt Nam. Ainsi, il sort de l’universitĂ© diplĂŽme en poche grĂące Ă  son trĂšs remarquĂ© film de fin d’annĂ©e, un court-mĂ©trage de 11 minutes intitulĂ© Last Year in Viet Nam, pour lequel le fĂ©licite Martin Scorsese[4]. DĂšs lors, il expĂ©rimente le cinĂ©ma en diversifiant ses mĂ©thodes d’écriture et de rĂ©alisation et en passant tour Ă  tour du rĂŽle de rĂ©alisateur Ă  celui de producteur et mĂȘme d'acteur.

Révélation et consécration (années 1980)

Le cinéaste en 1987.

Oliver Stone dĂ©bute rĂ©ellement en tant que scĂ©nariste : il Ă©crit en outre durant sa carriĂšre tous les scĂ©narios de ses Ɠuvres (mis Ă  part U-Turn[8]). Il Ă©crit des scripts stylisĂ©s qui plaisent aux producteurs et se trouve ainsi au gĂ©nĂ©rique de films des plus grands rĂ©alisateurs : Brian De Palma pour Scarface, Alan Parker pour Midnight Express et Evita ou encore Michael Cimino pour L'AnnĂ©e du dragon.

Oliver Stone rĂ©alise quelques sĂ©ries B d’horreur comme La Main du cauchemar, puis apparaĂźt sous le feu des projecteurs en 1986 avec deux films retentissants et contestataires : Salvador et Platoon. Ce dernier remporte quatre Oscars en 1987 dont ceux du meilleur film et du meilleur rĂ©alisateur. Il s'agit du premier opus de sa trilogie sur le ViĂȘt Nam avec NĂ© un 4 juillet et Entre Ciel et Terre quasi autobiographiques. NĂ© un 4 juillet lui vaut en 1990 un nouvel Oscar pour sa rĂ©alisation et la reconnaissance de ses pairs.

Films biographiques et documentaires (années 1990-2000)

A la 66e Mostra de Venise, en , pour la présentation du documentaire South of the border.

Il Ă©gratigne ainsi maints Ă©lĂ©ments de la sociĂ©tĂ© civile et militaire : les yuppies dans Wall Street, l’État dans NĂ© un 4 juillet ou encore la CIA et le complexe militaro-industriel dans JFK.

Oliver Stone s'intĂ©resse ensuite au dopage dans le milieu du sport avec son film axĂ© sur le football amĂ©ricain L'Enfer du dimanche. Il marque ensuite une pause par la rĂ©alisation de deux documentaires, l’un sur la Palestine et Yasser Arafat (Persona non grata) et un autre trĂšs controversĂ© sur Fidel Castro (Comandante). Ce documentaire est une synthĂšse de 30 heures d’interviews entre Stone, grand admirateur du dirigeant cubain, et Fidel Castro. DiffusĂ© en sur les Ă©crans amĂ©ricains, il a dĂ» ĂȘtre remontĂ© Ă  cause de la pression des anti-castristes.

Enfin, Oliver Stone repart avec de nouveaux films : le film Ă©pique Alexandre en 2005 qui, fort d’un budget de plus de 150 millions d’euros, n’a pas trouvĂ© son public et reste pour Stone un Ă©chec, lui qui voulait rĂ©aliser le plus grand film de sa carriĂšre. Il s’attaque de nouveau Ă  un sujet brĂ»lant concernant les États-Unis, les attentats terroristes du . Longtemps baptisĂ© The 11 September’s Oliver Stone Project, le film prend le nom de World Trade Center et se focalise sur les secours dĂ©ployĂ©s par les autoritĂ©s durant ces attentats et les pompiers en particulier.

AprĂšs JFK et Nixon, il s'intĂ©resse Ă  George W. Bush dans W. : L'Improbable PrĂ©sident, sorti en 2008. Josh Brolin incarne le 43e PrĂ©sident des Etats-Unis. W. a rapportĂ© 29 500 000 $ au box-office[9]. Ces recettes sont jugĂ©es assez dĂ©cevantes, au vu du budget du film de 25 100 000 $[9].

Confirmation (années 2010)

En 2010, il signe la suite de son Wall Street de 1987, intitulée Wall Street : L'argent ne dort jamais. Michael Douglas reprend son rÎle de Gordon Gekko, alors que Shia LaBeouf incarne un jeune trader.

En 2012, il adapte un roman de Don Winslow, pour le film Savages. Taylor Kitsch, Blake Lively et Aaron Taylor-Johnson incarnent les membres d'un ménage à trois qui dealent de la marijuana. On retrouve également dans ce film John Travolta, Benicio del Toro et Salma Hayek.

En 2013, il rĂ©alise un spot publicitaire pour la Coupe du monde de football de 2014, oĂč il apparaĂźt lui-mĂȘme aux cĂŽtĂ©s des footballeurs Radamel Falcao, David Luiz et Sergio AgĂŒero[10].

En 2014, il prépare un film sur l'histoire du lanceur d'alerte Edward Snowden, sur la base du livre du journaliste Luke Harding (The Guardian), The Snowden Files : The Inside Story of the World's Most Wanted Man (en)[11]. Le tournage de Snowden débute en , et le film sort en 2016.

En 2017, il préside le jury du 22e Festival international du film de Busan.

Années 2020

Oliver Stone prolonge son long mĂ©trage JFK (1991) avec le documentaire JFK : L'EnquĂȘte (JFK Revisited: Through the Looking Glass). Il s'inspire du livre Destiny Betrayed: JFK, Cuba, and the Garrison Case de James DiEugenio, paru en 1992. Le film est prĂ©sentĂ© au festival de Cannes 2021.

Le cinéaste réalise ensuite un autre documentaire, Nuclear Now, présenté à la Mostra de Venise 2022. Il s'agit d'un film sur l'énergie nucléaire comme solution du réchauffement climatique. Il s'inspire de l'ouvrage A Bright Future: How Some Countries Have Solved Climate Change and the Rest Can Follow écrit par les scientifiques Staffan A. Qvist et Joshua S. Goldstein[12].

Vie privée

Jacqueline Goddet, la mÚre d'Oliver, est décédée le , à l'ùge de 93 ans, à Indian Wells[13].

Il se marie trois fois : avec Najwa Sarkis de 1971 à 1977, avec Elizabeth Burkit Cox de 1981 à 1993, avec laquelle il a deux fils (dont Sean Stone), et enfin avec Sun-jung Jung, une Sud-Coréenne, avec laquelle il a une fille.

Prises de position et critiques

Durant sa jeunesse, il est de son propre avis « trÚs conservateur, anti-Castro, anti-Kennedy, pro-Nixon »[3].

En 2007, alors qu'il intervenait en Colombie pour la libĂ©ration de trois otages des Forces armĂ©es rĂ©volutionnaires de Colombie (FARC, considĂ©rĂ©s comme terroriste par l'Union europĂ©enne et les États-Unis), il accuse le controversĂ© chef d’État colombien Álvaro Uribe d'avoir dĂ©libĂ©rĂ©ment fait Ă©chouer leur libĂ©ration en faisant intensifier les opĂ©rations militaires dans le secteur. Il dĂ©clare par ailleurs au sujet des guĂ©rilleros qu'ils ne sont pas des terroristes mais « une armĂ©e de paysans semblable Ă  celle d’Emiliano Zapata » et, tout en condamnant la pratique des enlĂšvements, les juge « hĂ©roĂŻques de se battre et de mourir pour ce qu'ils pensent ĂȘtre juste »[14].

DĂ©jĂ  critiquĂ© en 1992 par certains mĂ©dias amĂ©ricains Ă  cause de ses vues sur l’assassinat de John F. Kennedy[15], Oliver Stone et Time Warner sont mĂȘme attaquĂ©s en justice pour les crimes suscitĂ©s par Tueurs nĂ©s (en) mais l'affaire est classĂ©e.

Il apporte son soutien Ă  Julian Assange, Chelsea Manning, Edward Snowden, Fidel Castro et Hugo Chavez[3]. En 2020, il choisit de se faire vacciner contre la Covid-19 avec le vaccin russe Spoutnik V[16].

Oliver Stone ne soutient ni Hillary Clinton ni Donald Trump Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2016. Il dĂ©clare ne pas avoir le dĂ©sir de rĂ©aliser de film sur Trump Ă  la suite de la victoire de celui-ci, et ne pas ĂȘtre autant « fascinĂ© par lui » que la majoritĂ© des gens[17]. Quant Ă  Clinton, Stone lui reproche principalement son agressivitĂ© dans les relations internationales, Ă©voquant son rĂŽle dans le soutien des États-Unis aux paramilitaires Contras (Nicaragua), les bombardements de l'OTAN en ex-Yougoslavie (Serbie et Kosovo), l'invasion de l'Irak et de l'Afghanistan, la destruction de l’État laĂŻc libyen et les tentatives de changement de rĂ©gime en Syrie. Il avait cependant soutenu Bernie Sanders dans la primaire dĂ©mocrate[18]. En , il signe avec Danny Glover, Noam Chomsky, Eve Ensler, Mark Ruffalo et Nancy Fraser une pĂ©tition de soutien Ă  Jean-Luc MĂ©lenchon pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle en France (« France: Please Don't Repeat Clinton vs. Trump Tragedy »).

Oliver Stone participe également à une rencontre annuelle des soutiens du mouvement de révolution zapatiste du Chiapas[19].

Filmographie

Courts métrages

  • 1971 : Last Year in Viet Nam
  • 1979 : Mad Man of Martinique

Longs métrages

Documentaires

Scénariste

Producteur

Acteur

Distinctions

Oliver Stone récompensé pour l'ensemble de sa carriÚre à Sitges, en octobre 2015.

Publications

  • Conversations avec Poutine, Albin Michel, 2017
  • A la recherche de la lumiĂšre, L'observatoire Eds De, 2020, autobiographie

DĂ©corations

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. (en) Steven Mintz et Randy W. Roberts, Hollywood's America : Twentieth-Century America Through Film (lire en ligne), p. 282.
  3. Dany Jucaud, « Olivier Stone : "Voici Sun-jung, ma femme" », parismatch.com, 3 janvier 2014.
  4. Étienne Sorin, « Oliver Stone, l'Ă©ternel outsider », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous »,‎ 10-11 octobre 2020, p. 39 (lire en ligne).
  5. (en-US) « Film Director Oliver Stone Was a Soldier in Vietnam », sur U.S. Department of Defense (consulté le )
  6. (en-US) « 9 Cavalry History », sur 1st Cavalry Division Association (consulté le )
  7. (en) Imgur, « Oliver Stone's public service record », sur Imgur (consulté le )
  8. « U Turn (1997) - IMDb » (consulté le )
  9. (en) « W. », sur Box Office Mojo.com (consulté le ).
  10. Oliver Stone réalise... un clip pour la Coupe du Monde de Football ! - Allociné
  11. Oliver Stone réalise un film sur le «traßtre» Edward Snowden, Le Figaro, 3 juin 2014
  12. (en) Anmar Frangoul, « Filmmaker Oliver Stone slams environmental movement over 'destructive' actions on nuclear » [archive du ], sur CNBC, (consulté le )
  13. Oliver Stone : Mort à 93 ans de sa maman, la Française Jacqueline Goddet
  14. (en-GB) « Stone: my part in hostage baby saga », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  15. (en) Sam Smith, « Why They Hate Oliver Stone », sur www.thirdworldtraveler.com, Progressive Review,
  16. « Oliver Stone, 74 ans, reçoit le vaccin russe Spoutnik V malgré la réticence des experts », sur www.lefigaro.fr,
  17. (en) « Oliver Stone Says He Has No Plans for a Trump Biopic: "People Are Fascinated by Him, but I’m Not" », sur hollywoodreporter.com,
  18. (en-US) Oliver Stone, « Why I'm for Bernie Sanders », sur Huffington Post,
  19. François Cusset, « Au Chiapas, la rĂ©volution s’obstine », sur Le Monde diplomatique, (consultĂ© le )
  20. « S.A.R. le Prince Moulay Rachid décore plusieurs personnalités du 7e Art », sur lematin.ma, .

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.