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Yasser Arafat

Yasser Arafat (en arabe : ÙŠŰ§ŰłŰ± ŰčŰ±ÙŰ§ŰȘ), nĂ© le au Caire en Égypte et mort le Ă  Clamart en France, de son vrai nom Mohamed Abdel Raouf Arafat al-Qoudwa al-Husseini (en arabe : Ù…Ű­Ù…ŰŻ Űčۚۯ Ű§Ù„Ű±Ű€ÙˆÙ ŰčŰ±ÙŰ§ŰȘ Ű§Ù„Ù‚ŰŻÙˆŰ© Ű§Ù„Ű­ŰłÙŠÙ†ÙŠ) et connu aussi sous son surnom (kounya) de Abou Ammar, est un activiste et homme d'État palestinien.

Yasser Arafat
ÙŠŰ§ŰłŰ± ŰčŰ±ÙŰ§ŰȘ
Illustration.
Yasser Arafat en 1996
Fonctions
Président de l'Autorité palestinienne[N 1]
–
(8 ans, 9 mois et 22 jours)
Élection
Premier ministre Mahmoud Abbas
Ahmed QoreĂŻ
Prédécesseur Poste créé
Successeur Rauhi Fattouh (intérim)
Mahmoud Abbas
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Le Caire, royaume d'Égypte
Date de décÚs
Lieu de décÚs Clamart, Hauts-de-Seine, France
Nationalité Palestinien
Parti politique Fatah
Conjoint Souha Arafat
Enfants Zahwa Arafat (1995-)
Religion Islam sunnite
RĂ©sidence Ramallah

Signature de Yasser ArafatÙŠŰ§ŰłŰ± ŰčŰ±ÙŰ§ŰȘ

Yasser Arafat
Prix Nobel de la Paix 1994
Présidents de l'Autorité palestinienne

Dirigeant du Fatah puis également de l'Organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat est resté pendant plusieurs décennies une figure controversée de l'expression des aspirations nationales palestiniennes avant d'apparaßtre pour Israël comme un partenaire de discussions dans le cadre du processus de paix israélo-palestinien dans les années 1990.

Yasser Arafat représente alors les Palestiniens dans les différentes négociations de paix et signe les accords d'Oslo en 1993. Il devient le premier président de la nouvelle Autorité palestinienne et reçoit le prix Nobel de la paix 1994 en compagnie de Shimon Peres et Yitzhak Rabin.

À partir de 2001, aprĂšs l'Ă©chec du sommet de Taba et le dĂ©clenchement de la seconde intifada, il perd progressivement de son crĂ©dit auprĂšs d'une partie de son peuple qui lui reproche la corruption de son autoritĂ©. Il se retrouve isolĂ© sur la scĂšne internationale tandis que les IsraĂ©liens Ă©lisent Ariel Sharon au poste de Premier ministre de l'État d'IsraĂ«l, amenant un durcissement de la position israĂ©lienne vis-Ă -vis du dirigeant palestinien, contraint Ă  ne plus quitter Ramallah. Cet isolement n'est rompu qu'Ă  la veille de sa mort, quand il est emmenĂ© d'urgence Ă  Clamart, en rĂ©gion parisienne, oĂč il meurt le .

En 2012, la dĂ©pouille de Yasser Arafat a Ă©tĂ© exhumĂ©e pour Ă©tudier l'hypothĂšse d'une mort du leader palestinien par empoisonnement au polonium 210. L'Ă©quipe d'experts suisses a conclu Ă  l'empoisonnement, mais les Ă©quipes russes et françaises Ă  une mort de vieillesse Ă  la suite d'une gastro-entĂ©rite. Le , le parquet de Nanterre prononce un non-lieu dans l’enquĂȘte sur la mort de Yasser Arafat.

Biographie

Naissance

Palais dans le quartier Sakakini au Caire

Son nom officiel est Mohammed Abdel Rahman Abdel Raouf Arafat al-Qudua al-Husseini. Son biographe palestinien, Saïd K. Aburish, précise que « Mohammed Abdel Rahman était son prénom ; Abdel Raouf, le nom de son pÚre ; Arafat, son grand-pÚre ; al-Qudua est le nom de sa famille et al-Husseini est le nom du clan de Gaza dont font partie les al-Qudua »[1] - [2]. Yasser, surnom d'enfance, signifie « facile à vivre » en arabe[3] - [2]. Arafat se revendiquait encore comme étant le petit-neveu du grand mufti de Jérusalem Hadj Amin al-Husseini[4], bien qu'en réalité il était un cousin éloigné.

Yasser Arafat est nĂ© au Caire en Égypte, le , oĂč il passe ses premiĂšres annĂ©es de vie dans le quartier de Sakakini oĂč vivent Juifs et musulmans[3] - [2]. Un biographe de Yasser Arafat, Alan Hart, rapporte que des documents dĂ©couverts Ă  l’universitĂ© du Caire par des chercheurs français ont permis de conclure qu’il Ă©tait bien nĂ© dans la capitale Ă©gyptienne[5]. SixiĂšme d’une famille de sept enfants, son pĂšre Abdel Raouf al-Qudwa al-Husseini est un riche marchand d'Ă©pices et propriĂ©taire terrien originaire de Gaza, sa grand-mĂšre paternelle est Ă©gyptienne et sa mĂšre Zahwa Abul Saud est originaire de JĂ©rusalem oĂč la famille Abul Saud prĂ©tend descendre directement du ProphĂšte[6] - [7] - [8]. Son pĂšre rĂ©clamait « une grande partie du Caire qu'il croyait ĂȘtre la propriĂ©tĂ© lĂ©gitime de sa famille »[2].

Cependant, Yasser Arafat dĂ©clarait ĂȘtre nĂ© Ă  JĂ©rusalem le [9], ce qui s'est rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre faux selon les vĂ©rifications d'historiens[10] - [11]. Selon son rĂ©cit, sa mĂšre aurait ainsi quittĂ© le Caire durant sa grossesse Ă  la suite d'une dispute avec son Ă©poux, pour se rendre chez ses parents dans la ville sainte oĂč elle aurait donnĂ© naissance Ă  Yasser[12]. Arafat insistait sur le fait qu’il aurait vu le jour dans une maison en pierre attenante au Mur des Lamentations, puis indiquait comment il avait vĂ©cu avec son oncle Saoud, Ă  JĂ©rusalem pour en ĂȘtre expulsĂ© Ă  la crĂ©ation d'IsraĂ«l[8] - [11]. Arafat se prĂ©sentait ainsi comme une victime du sionisme, afin de prĂ©server son mythe et accroĂźtre sa crĂ©dibilitĂ© en tant que dirigeant palestinien[13] - [11].

AprĂšs le dĂ©cĂšs de sa mĂšre, alors qu’il a quatre ans, il passe avec son frĂšre, Fathi Arafat — Egyptien comme lui, qui devient plus tard le prĂ©sident du Croissant-Rouge palestinien —, quatre ans Ă  JĂ©rusalem chez un de ses oncles maternels, Salim Abou Saoud[14], mufti chargĂ© des tribunaux islamiques[3], avant que son pĂšre, lorsqu’il se marie pour la deuxiĂšme fois avec une Egyptienne[15], le fasse rentrer au Caire oĂč sa sƓur aĂźnĂ©e s’occupe de lui[16].

Au Caire, il bĂ©nĂ©ficie de l’enseignement gratuit des Ă©coles Ă©gyptiennes[14] ; il y passe la plus grande partie de son enfance et de son adolescence avec ses six frĂšres et sƓurs. Sa sƓur indique qu'il n'aimait pas l'Ă©cole et prĂ©fĂ©rait faire du camping dans le jardin de la maison et Ă  l'extĂ©rieur, ĂȘtre chef de bande ; il « portait un bĂąton pour battre ceux qui n'obĂ©issaient pas Ă  ses ordres »[2].

Une jeunesse engagée

Abdel Kader al-Husseini.
Le mufti Husseini vers 1929.

Au Caire, Arafat fréquente les Macchabées, des clubs sportifs juifs pour « étudier leur mentalité »[17]. Il se met également à lire les textes de penseurs sionistes comme Theodor Herzl et Vladimir Jabotinsky. « Il faut que je comprenne mon ennemi », déclare-t-il.

En 1946, il rencontre le Mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini, qu'il viendra à admirer. Il entre dans son organisation en tant qu'assistant du Cheik Hassan, un religieux, principal confident du Mufti. Il délivre des lettres, récolte de l'argent ou bien fournit des informations sur les activités politiques dans les écoles et universités égyptiennes. Il ne parvient pas à intégrer l'université du Texas[8] mais malgré ses activités, il s'inscrit à l'université Roi Fouad Ier en 1947, probablement avec l'aide financiÚre du Cheik Hassan et du Mufti qui sont à leur tour admiratifs de ce « jeune activiste dynamique »[18].

L'historienne Nadia Ben Jelloun rapporte une confidence que lui a faite Yasser Arafat sur sa « perception politique de la prĂ©sence sioniste en Palestine que peu avant la guerre de 1948 »[8]. Quand Ă©clate la guerre civile en Palestine, il participe — de façon marginale — Ă  l'achat et l'envoi d'armes lĂ©gĂšres aux partisans du Mufti, les combattants de la Jaysh al-Jihad al-Muqaddas qui affrontent des forces juives mieux Ă©quipĂ©es et mieux entraĂźnĂ©es[16] - [18].

À vingt ans, il entre en 1949 Ă  l’école d’ingĂ©nieurs de l'universitĂ© Roi Fouad Ier du Caire, oĂč il obtient un diplĂŽme d’ingĂ©nieur civil[19] - [11].

Lutte politique en Égypte

Carte des positions militaires au début octobre 1948.

En Égypte, il fait la rencontre de ceux qui fonderont le Fatah avec lui, et deviendront ses adjoints à la direction de l’OLP[20].

Au cours de ses Ă©tudes universitaires, il fait la connaissance de Khaled Moheidine, professeur d’art militaire chargĂ© de la formation des officiers de rĂ©serve. On rapporte que Yasser ne manque pas une seule fois son cours et obtient ainsi le certificat d’officier de rĂ©serve. Cette formation lui permet de cĂŽtoyer des fonctionnaires du gouvernement Ă©gyptien[21], mais le temps qu’il y consacre fait qu’il n’obtient son diplĂŽme d’ingĂ©nieur qu’un peu tard par rapport Ă  ses camarades, en juillet 1956[22].

Il se rapproche, sans toutefois en devenir membre[14], de la confrĂ©rie des FrĂšres musulmans, confrĂ©rie politique islamiste. Il participe avec eux Ă  des opĂ©rations contre les Britanniques. De 1952 Ă  1956, il devient prĂ©sident de l’Union gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants de Palestine (GUPS)[23]. Il Ă©dite le magazine La Voix de la Palestine.

Le pĂšre d’Arafat meurt en 1952. Yasser n’assiste pas Ă  ses funĂ©railles[20] : la sĂ©vĂ©ritĂ© de ce dernier avec ses enfants, ses mariages rĂ©pĂ©tĂ©s et son expulsion Ă  Gaza ont en effet contribuĂ© Ă  l’éloigner de son fils.

Arafat, qui considĂšre que la monarchie Ă©gyptienne est corrompue, s’éloigne bientĂŽt des « FrĂšres » pour se rapprocher du Mouvement des officiers libres Ă©gyptiens (Naguib, Nasser, Sadate) qui prĂ©parent en secret le renversement de celle-ci, et qui accĂšdent au pouvoir en . L’annĂ©e suivante, Arafat prĂ©sente Ă  Mohammed Naguib, alors prĂ©sident, une pĂ©tition au nom des Ă©tudiants palestiniens rĂ©digĂ©e en lettres de sang avec trois mots en arabe signifiant : « N’oubliez pas la Palestine »[14].

En , Arafat est arrĂȘtĂ© pendant quelques jours lors de la liquidation par le prĂ©sident Gamal Abdel Nasser de l’organisation des FrĂšres musulmans qui s’opposent Ă  son programme, considĂ©rĂ© par eux comme Ă©tant « nationaliste athĂ©e »[24].

Durant la crise du canal de Suez, il sert dans l’armĂ©e Ă©gyptienne avec le grade de sous-lieutenant[19]. Mais avec la dĂ©faite des armĂ©es arabes, il s’éloigne peu Ă  peu des dirigeants arabes qu’il estime incapables de libĂ©rer la Palestine[25]. Il quitte le Caire Ă  28 ans.

Le Koweït et la création du Fatah

AprĂšs plusieurs arrestations pour ses activitĂ©s politiques avec les FrĂšres musulmans en Égypte, Yasser Arafat s’installe dans l’émirat du KoweĂŻt oĂč de nombreux Palestiniens travaillent et rĂ©sident.

Le KoweĂŻt est Ă  l’époque un protectorat britannique et les visas de travail sont dĂ©livrĂ©s par les ambassades anglaises au Caire, qui examinent avec soin les dossiers des demandeurs. Des compĂ©tences professionnelles solides sont exigĂ©es, et les activitĂ©s politiques sont trĂšs mal vues. L’obtention du visa par Yasser Arafat malgrĂ© son profil reste difficile Ă  expliquer. L’auteur palestinien Audeh Butus Audeh estime que les Britanniques lui ont nĂ©anmoins accordĂ© un visa, parce qu’il Ă©tait opposĂ© Ă  Nasser[26].

Arafat travaille comme ingénieur au département des travaux publics puis à la municipalité de la ville de Koweït, avant de développer sa propre affaire qui devient prospÚre ; il roule à bord d'une voiture de sport rouge[8]. Les revenus générés par cette activité lui permettent en 1958 de financer la création du Fatah, son parti politique[27].

Yasser Arafat est le seul parmi les fondateurs du mouvement Ă  ne pas avoir d’enfants, et contrairement aux autres fondateurs, il ne prend pas le nom de l’enfant aĂźnĂ©. Il adopte le nom de guerre de Abou Ammar, en hommage Ă  Ammar Ben Yasser, un compagnon du prophĂšte Mahomet et premier martyr de l’islam. Abou signifie pĂšre de en arabe.

Il crĂ©e le Mouvement de libĂ©ration de la Palestine (Harakat Tahrir Filastin Ű­Ű±ÙƒŰ© ŰȘŰ­Ű±ÙŠŰ± ÙÙ„ŰłŰ·ÙŠÙ†) avec Salah Khalaf, Khalil al-Wazir et Farouk Kaddoumi, rebaptisĂ© rapidement Fatah (la conquĂȘte en arabe). Cette nouvelle organisation a pour premier but l’établissement d’un État palestinien de la MĂ©diterranĂ©e au Jourdain, recouvrant notamment les territoires d’IsraĂ«l. Elle met en avant l’idĂ©e que la libĂ©ration de la Palestine est avant tout l’affaire des Palestiniens, et ne saurait ĂȘtre confiĂ©e aux rĂ©gimes arabes ou rapportĂ©e Ă  une problĂ©matique d’unitĂ© arabe. Cette doctrine est, Ă  l’époque de Nasser et du panarabisme triomphant, quasiment hĂ©rĂ©tique[20]. En 1959, Arafat fonde avec Salah Khalaf le journal Filistinuna (Notre Palestine) dont les colonnes, selon le diplomate Eric Rouleau, ne contiennent pas de propos antisĂ©mites mais qui prĂ©conise la lutte armĂ©e contre IsraĂ«l dit « ennemi sioniste »[16] - [8].

Arafat, qui cherche à donner une certaine légitimité à son organisation, contacte les gouvernements arabes. En 1965, il réussit à ouvrir un bureau à Alger[28] en Algérie.

CrĂ©ation de l’OLP

L'intervention des SoviĂ©tiques et des Syriens en 1964 Ă  Moscou facilite le choix de Yasser Arafat comme leader des Palestiniens: Ion Mihai Pacepa, ancien chef de la Securitate roumaine, note dans son livre The Kremlin Legacy, un jour de 1964, « nous avons Ă©tĂ© convoquĂ©s Ă  une rĂ©union conjointe du KGB, Ă  Moscou ». Le sujet Ă©tait d’importance : « il s’agissait de redĂ©finir la lutte contre IsraĂ«l, considĂ©rĂ© comme un alliĂ© de l’Occident dans le cadre de la guerre que nous menions contre lui ». La guerre arabe pour la destruction d’IsraĂ«l n’était pas susceptible d’attirer beaucoup de soutiens dans les « mouvements pour la paix », satellites de l’Union SoviĂ©tique. Il fallait la redĂ©finir. L’époque Ă©tait aux luttes de libĂ©ration nationale. Il fut dĂ©cidĂ© que ce serait une lutte de libĂ©ration nationale : celle du « peuple palestinien ». L’organisation s’appellerait OLP : Organisation de LibĂ©ration de la Palestine. Des membres des services syriens et des services Ă©gyptiens participaient. Les Syriens ont proposĂ© leur homme pour en prendre la tĂȘte, Ahmed Choukairy, et il fut choisi. Les Égyptiens avaient leur candidat : Yasser Arafat. Quand il apparut que Choukairy ne faisait pas l’affaire, il fut dĂ©cidĂ© de le remplacer par Arafat, et, explique Pacepa, celui-ci fut « façonnĂ© » : costume de Che Guevara moyen-oriental, barbe de trois jours de baroudeur. « Il fallait sĂ©duire nos militants et nos relais en Europe »[29] - [30].

En , Ă  JĂ©rusalem-Est alors sous contrĂŽle jordanien, le Conseil national palestinien se rĂ©unit Ă  l’hĂŽtel Intercontinental, situĂ© en haut du mont des Oliviers et adopte la Charte nationale palestinienne qui dĂ©finit les objectifs nationalistes palestiniens. Un mois plus tard, la Ligue arabe se rĂ©unit Ă  l’instigation de Nasser pour crĂ©er l’Organisation de libĂ©ration de la Palestine. Celle-ci a pour but de combattre l’État israĂ©lien. Sa branche politique est le Fatah. Quant Ă  son bras militaire, l’ArmĂ©e de libĂ©ration de la Palestine, il est placĂ© sous le commandement des diffĂ©rentes armĂ©es arabes[14].

Nasser s’inquiĂšte en effet de la prĂ©sence sur son sol de commandos palestiniens incontrĂŽlĂ©s qui pourraient saboter l’armistice de 1957, en mĂȘme temps qu’il doit montrer son soutien aux Palestiniens : d’oĂč l’idĂ©e de crĂ©er une organisation qui sera sous son autoritĂ©.

La mĂȘme annĂ©e, Yasser Arafat rencontre le pape Paul VI[25] : le Vatican ne reconnaissait pas encore l’État d’IsraĂ«l Ă  cette Ă©poque.

Le mois de marque un tournant dans le parcours de l’organisation, lorsqu’un groupe du Fatah mĂšne sa premiĂšre opĂ©ration militaire — la destruction d’une pompe Ă  eau israĂ©lienne. Arafat envoie en personne un communiquĂ© qui revendique l’opĂ©ration au journal libanais An Nahar[31]. Toutefois, cette attaque est un Ă©chec et le Fatah est condamnĂ© par la quasi-totalitĂ© des gouvernements arabes. Le Fatah poursuit toutefois ses opĂ©rations contre des cibles civiles avec notamment les attaques Ă  l’explosif de contre Beit Guvrin, et une voie ferrĂ©e prĂšs de Kfar Battir.

Au printemps 1966, Arafat est arrĂȘtĂ© par les autoritĂ©s syriennes pour son implication dans l'assassinat d'un activiste palestinien. Il ne s'est sorti d'affaire que grĂące Ă  l'intervention conjointe de Farouk Kaddoumi et de Abu Ali Iyad (en) auprĂšs de Hafez el-Assad, Ă  cette Ă©poque ministre de la dĂ©fense : on le soupçonnait d’ĂȘtre un agent Ă©gyptien du fait qu'il parlait l'arabe dialectal Ă©gyptien. Finalement, Ă  la suite de leur insistance Assad accepta de le libĂ©rer tout en les mettant en garde contre Arafat[32].

Jusqu’à la guerre des Six Jours, la branche armĂ©e du Fatah mĂšne une « centaine de raids ». « Le dĂ©but de [cette] lutte armĂ©e [lui vaut] et plus particuliĂšrement Ă  Arafat, le soutien croissant de la diaspora palestinienne, lui permettant de prendre (
) les rĂȘnes de l’OLP »[33].

Émancipation et dĂ©but de l’activisme

La guerre des Six Jours change la donne géopolitique au Proche-Orient et constitue le véritable point de départ de la carriÚre de Yasser Arafat.

L’Égypte, la Syrie et la Jordanie sont dĂ©faites par IsraĂ«l qui conquiert JĂ©rusalem-Est et la Cisjordanie (qui avaient Ă©tĂ© occupĂ©es Ă  la fin du mandat britannique en mai 1948 par la Transjordanie), ainsi que la bande de Gaza (occupĂ©e par l'Égypte en mai 1948) et le SinaĂŻ alors Ă©gyptien, et le Golan syrien.

Les organisations palestiniennes se rĂ©organisent. Deux jours aprĂšs la fin des combats, un congrĂšs du Fatah tenu Ă  Damas dĂ©cide, sous l’impulsion de Yasser Arafat, d’accentuer la lutte armĂ©e. L’attention d’IsraĂ«l se dĂ©tourne alors des gouvernements arabes pour se concentrer sur les diverses organisations palestiniennes, dont le Fatah[20].

Entre la guerre des six jours et le dĂ©but de l’annĂ©e 1968, le Fatah organise la lutte intĂ©rieure en Cisjordanie en Ă©tablissant des cellules et en perpĂ©trant sabotages et attentats. Arafat se rend successivement Ă  Qabatiya, Naplouse puis Ramallah oĂč il est proche de se faire arrĂȘter par le Shin Beth[34]. La rĂ©pression israĂ©lienne est « implacable » et fait plus de 200 tuĂ©s parmi les Palestiniens[35]. Devant l’échec, Arafat et le Fatah dĂ©cident alors de changer de tactique. Ils Ă©tablissent leur quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Karameh et lancent, depuis la Jordanie, des opĂ©rations pour lesquelles ils obtiennent le soutien de la LĂ©gion arabe. En rĂ©ponse, IsraĂ«l Ă©tablit des systĂšmes de surveillance renforcĂ©s et mĂšne des raids au-delĂ  du Jourdain[36].

En , en reprĂ©sailles Ă  l’explosion d’un bus de ramassage scolaire israĂ©lien sur une mine dĂ©posĂ©e par les fedayins, l’armĂ©e israĂ©lienne lance une opĂ©ration d’envergure visant Ă  dĂ©truire le camp palestinien de Karameh. 300 Palestiniens, auxquels Yasser Arafat a ordonnĂ© de « tenir tĂȘte Ă  l’ennemi », Ă©paulĂ©s par une centaine de Jordaniens, font face pendant plusieurs heures Ă  une incursion d’envergure menĂ©e par prĂšs de 6 500 hommes soutenus par l’aviation, les blindĂ©s et l’artillerie. Le camp est finalement rasĂ© et les IsraĂ©liens se retirent. 128 soldats jordaniens, 97 combattants palestiniens et 29 soldats israĂ©liens sont tuĂ©s[37]. MalgrĂ© le nombre Ă©levĂ© de morts cĂŽtĂ© arabe et la destruction du camp, la bataille est considĂ©rĂ©e comme une victoire par le Fatah car les IsraĂ©liens se sont finalement retirĂ©s aprĂšs dix heures de combat. Arafat annonce la victoire Ă  la radio et organise Ă  Amman des funĂ©railles officielles pour les fedayins qui ont Ă©tĂ© tuĂ©s.

Cette nouvelle situation permet au Fatah de s’émanciper totalement de la tutelle des Moukhabarat, et de prendre la mĂȘme annĂ©e le contrĂŽle de l’OLP, Organisation de libĂ©ration de la Palestine, organisme reprĂ©sentatif crĂ©Ă© lors du sommet de la Ligue arabe quatre ans auparavant. Nasser reconnaĂźt le Fatah et son chef, qu’il avait cherchĂ© Ă  circonvenir par tous les moyens.

Arafat est reconnu et largement financĂ© par Nasser pour reprĂ©senter le peuple palestinien et a pris dĂ©finitivement le dessus pour le rĂŽle de rĂ©sistant contre IsraĂ«l sur le Syrien Ahmed Choukairy. Sur conseil des SoviĂ©tiques, s'est crĂ©Ă© un « Che Guevara du Moyen-Orient » : vĂȘtu d'un treillis, barbe de trois jours et kheffieh prenant la forme de la Palestine, le personnage Yasser Arafat se met la tĂȘte de Fedayins et reprĂ©sente un peuple Ă  l'identitĂ© discutĂ©e, le peuple palestinien[30].

Le , la charte de l’OLP est modifiĂ©e avec l’ajout de sept nouveaux articles Ă  la suite de la guerre de 1967 et devient la Charte nationale palestinienne, adoptĂ©e au Caire qui dĂ©clare le territoire de la Palestine mandataire comme indivisible et comme la patrie du peuple arabe palestinien. Cette charte est considĂ©rĂ©e par les IsraĂ©liens comme une vĂ©ritable dĂ©claration de guerre, car elle dĂ©finit le but de l’organisation dans l’anĂ©antissement de l’État d’IsraĂ«l par la lutte armĂ©e en lui niant toute lĂ©gitimitĂ© d’existence.

PrĂ©sidence de l’OLP

GrĂące aux diffĂ©rentes distinctions donnĂ©es par Nasser Ă  Arafat, ce dernier est promu Ă  la tĂȘte du Fatah. MĂȘme ses dĂ©tracteurs au sein de l’organisation le suivent, ce qui lui permet de disposer d’une base solide. Arafat prend Ă©galement de l’importance sur la scĂšne internationale : Ă  l’occasion de la bataille de Karameh, la couverture du Time offre les premiĂšres images publiques de cet homme qui est prĂ©sentĂ© comme le chef de la guĂ©rilla palestinienne. Une dĂ©lĂ©gation du Fatah est acceptĂ©e en France, qui devient ainsi le premier pays non arabe Ă  accepter une reprĂ©sentation permanente du mouvement.

La direction de l’OLP est plus que jamais Ă  sa portĂ©e[38]. Le , durant le CongrĂšs national palestinien, il en est nommĂ© prĂ©sident du comitĂ© exĂ©cutif[39], en remplacement de Yahya Hammouda.

Yasser Arafat, en faisant monter l’OLP en premiĂšre ligne, amĂšne la nature du combat des Palestiniens sur un terrain plus politique. Il modifie alors le cap de l’OLP, d’un mouvement panarabe, pour en faire un mouvement qui se consacre Ă  la cause nationale palestinienne. La lutte armĂ©e contre IsraĂ«l a Ă©tĂ© acceptĂ©e par les accords du Caire en 1969[40]. À l’aube des annĂ©es 1970, l’OLP qu’il prĂ©side recourt Ă  la violence dans sa lutte contre IsraĂ«l. Ses militants n’hĂ©sitent pas Ă  dĂ©tourner des avions, Ă  prendre des otages, Ă  commettre des actions armĂ©es contre des civils, opĂ©rations qu’Arafat dirige et planifie[41].

Septembre noir en Jordanie

Yassar Arafat Ă  Amman (1970).

À la suite de la guerre des Six Jours, des milliers de nouveaux rĂ©fugiĂ©s et des fedayins palestiniens se sont installĂ©s en Jordanie. AprĂšs Karameh, l’OLP dĂ©place son quartier gĂ©nĂ©ral de Damas Ă  Amman. En raison du prestige croissant de l’OLP, les combattants palestiniens commencent Ă  parcourir en arme les rues des villes jordaniennes, ce qui provoque des heurts avec les forces jordaniennes. Petit Ă  petit, le pays devient la base de la lutte armĂ©e palestinienne, les bases et les camps palestiniens deviennent un « État dans l’État »[42].

À la suite du dĂ©tournement de trois avions par quatre Palestiniens du FPLP et de leur destruction sur le sol jordanien Ă  Zarqa[31], ainsi que de la tentative d’assassinat ratĂ© Ă  son encontre[43], le roi Hussein ordonne, le , le massacre de dizaines de milliers de Palestiniens, qu’ils soient fedayins ou civils. La Syrie envoie deux cents tanks sur le sol jordanien pour aider les forces armĂ©es de l’OLP. Cet Ă©pisode dramatique est connu sous le nom de Septembre noir[14].

Le 27 septembre 1970 au Caire, Nasser obtient, vingt-quatre heures avant sa mort, la fin de la tuerie en imposant un accord entre le roi Hussein et Yasser Arafat. AprÚs plusieurs tentatives infructueuses de négociations avec le roi Hussein, Munib Masri, le Palestinien le plus haut placé dans le cabinet de Wasfi Tal, réussit à emmener Arafat avec lui pour rencontrer le roi.

AprĂšs avoir atteint la ville de Jarash, il se dirige vers la Syrie, d’oĂč il prend la route du Liban avec deux mille de ses combattants[44]. ChassĂ©s du pays, Arafat et le Fatah s’installent au Liban. Arafat devient le commandant en chef des forces rĂ©volutionnaires palestiniennes deux ans plus tard, puis, en 1973, le dirigeant du dĂ©partement politique de l’OLP.

La nouvelle charte dĂ©finie Ă  Beyrouth prĂ©voit de « s’attaquer aux intĂ©rĂȘts sionistes partout dans le monde » et de « soulever la base libanaise aux cĂŽtĂ©s des Palestiniens »[25].

De 1970 Ă  1982, Ă©tablissement au Liban

En , chassĂ© de Jordanie par les troupes du roi Hussein de Jordanie, Arafat s’établit au Liban[39]. Le gouvernement central du Liban, fragilisĂ©, ne peut empĂȘcher l’OLP d’opĂ©rer presque comme un État indĂ©pendant, surnommĂ© parfois Fatah land. Les camps de rĂ©fugiĂ©s servent de bases d’entrainement militaire, et l’OLP commence alors des attaques d’artillerie et des infiltrations commando contre la frontiĂšre nord d’IsraĂ«l, ou mĂȘme des actions terroristes Ă  l’étranger.

Au Liban, Yasser Arafat contrĂŽle les rentrĂ©es de fonds pour l’OLP. Il demande aux donateurs que les chĂšques soient rĂ©digĂ©s Ă  son ordre avant qu'il ne refasse un chĂšque pour l'OLP Ă  son nom. « Ainsi, personne ne peut rien faire », constate Mustapha Tlas[45]. Plus directement, les services soviĂ©tiques lui remettent environ 200 000 dollars en espĂšces chaque mois durant les annĂ©es 1970[30]. Arafat devient une clĂ© de voĂ»te de la stratĂ©gie soviĂ©tique dans la rĂ©gion[2].

L’armĂ©e libanaise tente en 1969 de reprendre le contrĂŽle des camps, mais elle est trop faible. Un compromis est trouvĂ© avec la signature au Caire sous l’égide de Nasser, en 1969, d’un accord entre Yasser Arafat — commandant de l’OLP — et le commandant en chef de l’armĂ©e reconnaissant l’extraterritorialitĂ© des camps des fedayins.

Jeux olympiques de Munich

En , huit Palestiniens du groupe Septembre noir pĂ©nĂštrent dans le village olympique, abattent deux membres de l’équipe israĂ©lienne et kidnappent neuf athlĂštes israĂ©liens au cours des jeux Olympiques de Munich[46]. Le commando palestinien rĂ©clame la libĂ©ration de 200 de leurs compatriotes emprisonnĂ©s en IsraĂ«l. Lors d’une tentative de libĂ©ration des otages par la police allemande, une fusillade Ă©clate, et tous les athlĂštes sont tuĂ©s, par les preneurs d’otage, parfois Ă  la grenade, mais aussi par les tireurs d’élite de la police.

Arafat Ă  Berlin-Est, en 1971.

Selon Benny Morris, le Fatah avait pris la dĂ©cision de crĂ©er le groupe Septembre noir lors d’un congrĂšs du Fatah qui s’était tenu d’aoĂ»t Ă  Ă  Damas[47].

La condamnation internationale de l’attaque ainsi que d’autres opĂ©rations du groupe Septembre noir a pour consĂ©quence la distanciation du Fatah avec l’organisation responsable du massacre. Arafat ordonne mĂȘme l’assassinat de deux de ses membres qui ont refusĂ© d’arrĂȘter leurs activitĂ©s[48]. Mohammed Daoud Odeh, leader du commando qui a menĂ© l’opĂ©ration, indique dans un livre qu’il a publiĂ© en 1999 qu’Arafat avait Ă©tĂ© informĂ© des plans de l’opĂ©ration mais ajoute que l’intention n’avait jamais Ă©tĂ© de tuer les athlĂštes israĂ©liens[49]. Selon Said Aburich, on ne dispose d’aucune preuve qu’Arafat ait Ă©tĂ© personnellement impliquĂ© dans les actions du groupe Septembre noir mais il aurait eu les moyens de les faire cesser et ne l’a pas fait[50].

Diplomatie

Le sommet arabe organisĂ© Ă  Alger en admet implicitement l’idĂ©e d’une dĂ©marche progressive vis-Ă -vis d’IsraĂ«l, en Ă©voquant la libĂ©ration prioritaire des territoires occupĂ©s en 1967. L’OLP est dĂ©signĂ©e par le mĂȘme sommet comme seul reprĂ©sentant des Palestiniens dans le but de faire adhĂ©rer Arafat Ă  cette idĂ©e, ce qu’il accepte.

Arafat rĂ©unit la douziĂšme confĂ©rence du Conseil national palestinien dans le but de faire accepter aux Palestiniens cette dĂ©marche par Ă©tape que certains craignent de voir devenir une reconnaissance d’IsraĂ«l. Pour faire face aux oppositions internes Ă  l’OLP, il ajoute au comitĂ© exĂ©cutif quatre nouveaux membres de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Les habitants des territoires occupĂ©s, et principalement les Cisjordaniens, sont en effet favorables Ă  un rĂšglement politique du conflit.

Yasser Arafat déclare à la sortie d'une réunion de l'ONU devant les caméras : « Je viens de créer un pays et un peuple qui jusque-là n'existait pas », en référence ironique aux mots de Golda Meir du 15 juin 1969 (« There was no such thing as Palestinians, they never existed »).

Dans le mĂȘme temps, Arafat essaie de prendre contact avec les États-Unis pour inciter IsraĂ«l Ă  reconnaĂźtre l’OLP. Il propose ainsi la protection par l’OLP des ressortissants et intĂ©rĂȘts amĂ©ricains dans ses rĂ©gions d’influence. Inquiet de ces dĂ©veloppements, IsraĂ«l prend alors contact avec la Jordanie qu’elle souhaite voir reprĂ©senter les Palestiniens en lieu et place de l’OLP[51].

La nouvelle orientation d’Arafat divise l’OLP. Le FPLP gĂšle son adhĂ©sion, suivi par le FPLP-CG, le Front de libĂ©ration arabe. Certains groupes palestiniens, comme l’Union gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants palestiniens et d’autres opposants d’Arafat, recourent au terrorisme pour affaiblir sa tentative de rapprochement avec les États-Unis. En 1974, le FPLP-CG mĂšne plusieurs attentats dans les villes du nord d’IsraĂ«l : le 11 avril, 18 personnes (dont 9 enfants) sont tuĂ©s dans un appartement de Kiryat Shmona et le 15 mai, 21 enfants sont tuĂ©s lors une prise d’otages dans une Ă©cole Ă©lĂ©mentaire Ă  Ma’alot[52] - [53]. Le , un commando de l’OLP arrivĂ© Ă  Tel Aviv par la mer s’introduit dans l’hĂŽtel Savoy et capture des otages. Huit de ces otages sont tuĂ©s et 11 blessĂ©s par les Palestiniens qui finissent par se faire exploser durant leur retraite face Ă  l’opĂ©ration de sauvetage israĂ©lienne qui fait 3 morts parmi les soldats[52]. À la suite de ces attaques, le gouvernement d’IsraĂ«l renforce son refus de toutes discussions avec l’OLP, considĂ©rĂ© comme groupe terroriste, malgrĂ© les dĂ©nĂ©gations d’Arafat qui tente en vain de faire admettre que ni lui, ni l’OLP, ne sont responsables de ces attaques[54].

La bataille diplomatique

Yasser Arafat avec Nicolae Ceaușescu (Bucarest, 1974).
Yasser Arafat avec Erich Honecker (Berlin, 1982).

L’annĂ©e 1974 constitue, pour Yasser Arafat, une annĂ©e importante d’avancĂ©es en faveur d’un rĂšglement politique.

  • Sur le plan international

Le 14 mai, l’ONU reconnaĂźt l’OLP par 105 voix contre 4 comme reprĂ©sentant du peuple palestinien[55].

Le 21 octobre à Beyrouth, il rencontre Jean Sauvagnargues, ministre français des Affaires étrangÚres, qui devient ainsi le premier chef de la diplomatie occidentale à recevoir Arafat[56].

Le , Yasser Arafat fait un discours devant l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies. Il y dĂ©finit le sionisme comme une idĂ©ologie raciste, impĂ©rialiste et colonialiste, il y justifie la cause palestinienne en la comparant aux luttes nationalistes d’autres peuples du monde, et il y dĂ©fend l’idĂ©e d’un État unique dĂ©mocratique oĂč vivraient chrĂ©tiens, juifs et musulmans[57].

Le , l’Organisation est admise comme membre observateur Ă  l’ONU[58], faisant d’Arafat le premier reprĂ©sentant d’une organisation non gouvernementale Ă  participer Ă  une session plĂ©niĂšre de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l’Organisation des Nations unies.

  • Dans le monde arabe

Au mois de juin, l’OLP adopte le principe de crĂ©ation d’un État palestinien sur les territoires qui seront libĂ©rĂ©s.

Arafat dĂ©clare ne pas vouloir « que soit versĂ©e une seule goutte de sang, juif ou arabe », et ne pas vouloir « que les combats se poursuivent »[59] mais n’abroge pas la partie de la charte de l’OLP visant la fin du sionisme Ă©tatique.

Le , lors du 8e sommet arabe Ă  Rabat, les chefs d’États arabes admettent l’OLP comme membre Ă  part entiĂšre de la Ligue arabe. Cette rĂ©solution implique Ă©galement « l’obligation de tous les pays arabes de prĂ©server l’unitĂ© palestinienne et de s’abstenir de toute ingĂ©rence dans les affaires palestiniennes »[60].

Activisme palestinien et interventions israéliennes au Liban

À partir de 1975, la guerre civile fait rage au Liban, en particulier entre Libanais et Palestiniens mais Ă©galement entre chrĂ©tiens et musulmans tandis que les forces militaires syriennes entrent dans le pays. Le prĂ©sident libanais et le chef de l’OLP sont convoquĂ©s Ă  Riyad et sont invitĂ©s par l’Arabie saoudite et l’Égypte Ă  reconnaĂźtre la lĂ©gitimitĂ© de la prĂ©sence des troupes syriennes au Liban, et l’officialisent par la mise en place de la Force arabe de dissuasion (FAD).

D’autre part, des attaques palestiniennes contre le territoire israĂ©lien sont organisĂ©es depuis le Liban. Le , un commando palestinien dĂ©barque au sud de HaĂŻfa et prend les passagers d’un autobus en otage. Le commando mitraille tout ce que rencontre l’autobus. Ce dernier est finalement arrĂȘtĂ© par une unitĂ© militaire israĂ©lienne au nord de Tel Aviv et les membres du commando palestinien sont tuĂ©s. Le bilan est lourd avec un total de 35 morts et 74 blessĂ©s graves dont de nombreux civils[61]. IsraĂ«l attend du Liban qu’il assure sa sĂ©curitĂ© en contrĂŽlant l’activitĂ© des Palestiniens sur son territoire, mais le Liban est trop faible pour rĂ©soudre le problĂšme.

C'est dans ce contexte qu'Israël intervient deux fois au Liban : en 1978 et plus largement, en 1982.

Menahem Begin lance l’OpĂ©ration Litani en 1978. À son terme, l’armĂ©e israĂ©lienne et l’armĂ©e du Sud Liban (des chrĂ©tiens libanais alliĂ©s aux IsraĂ©liens) prennent le contrĂŽle d’une Ă©troite bande de terre, dite la zone de sĂ©curitĂ© pour en refouler les forces palestiniennes[62]. Elle sera Ă©vacuĂ©e en 1985.

En 1982, un attentat est commis Ă  Londres par Abou Nidal (qui avait aussi tentĂ© auparavant d’assassiner Arafat), contre un diplomate israĂ©lien, Shlomo Argov, et laisse ce dernier paralysĂ©. IsraĂ«l accuse l’OLP, qui envoie en continu depuis 1981 des roquettes du Liban sur son territoire mais qui nie toute implication dans l’affaire, et une seconde opĂ©ration militaire, dite opĂ©ration Paix en GalilĂ©e, voit s’affronter 15 000 Palestiniens dirigĂ©s par Arafat et 85 000 soldats israĂ©liens. La structure de commandement qu’il avait imaginĂ©e sur le terrain s’effondre, les officiers sur lesquels il comptait prennent la fuite. SaĂŻd Aburich dĂ©crit cette situation comme suit : « La lĂ©gendaire tendance d’Arafat Ă  s’entourer d’incapables flagorneurs et son manque d’organisation coutaient cher aux Palestiniens »[63].

Arafat lance des appels dans les mĂ©dias pour demander de l’aide aux pays arabes mais ceux-ci ne bougent pas. La Ligue arabe ne juge mĂȘme pas utile de se rĂ©unir. MĂȘme la Syrie, avec laquelle Arafat avait Ă©tabli un plan d’urgence en cas d’invasion israĂ©lienne, signe une trĂȘve unilatĂ©rale avec IsraĂ«l qui occupe le Liban Sud au terme de l’opĂ©ration[64].

Au cours de cette seconde intervention, lors du siĂšge de Beyrouth par l’armĂ©e israĂ©lienne, des civils palestiniens (entre 800 et 3 500 selon les sources) sont massacrĂ©s dans les camps de rĂ©fugiĂ©s de Sabra et de Chatila par les milices chrĂ©tiennes ; l'opĂ©ration est dĂ©cidĂ©e le libanais Elie Hobeika qui appartient aux services secrets syriens. L’implication supposĂ©e d’Ariel Sharon, alors Ministre de la DĂ©fense d’IsraĂ«l, dans cette opĂ©ration, aura plus tard un impact nĂ©gatif sur les pourparlers de paix lorsqu’il accĂšdera aux fonctions de Premier ministre, le .

Pendant la pĂ©riode libanaise, les camps palestiniens deviennent de plus en plus indĂ©pendants. De sa base de Beyrouth, l’OLP prend en charge les services sociaux des rĂ©fugiĂ©s palestiniens. Mais dans le mĂȘme temps, elle arme et organise les groupes de fedayins qui lancent des attaques contre IsraĂ«l et ses intĂ©rĂȘts.

Retrait du Liban

En 1982, en pleine guerre du Liban, Arafat Ă©chappe Ă  la mort en quittant de justesse un immeuble jetĂ© Ă  terre par une bombe israĂ©lienne[14]. EscortĂ© et protĂ©gĂ© par les lĂ©gionnaires français du 2e REP, il est forcĂ© de quitter Beyrouth, assiĂ©gĂ©e par l’armĂ©e israĂ©lienne, le , Ă  bord d’un navire marchand battant pavillon grec, l’Atlantis, protĂ©gĂ© par une escorte conjointe franco-amĂ©ricaine (dont les frĂ©gates Dupleix et Georges Leygues)[65]. Il est exfiltrĂ© vers la GrĂšce puis en Tunisie, ce qui dĂ©sorganise en partie ses rentrĂ©es financiĂšres. Le prĂ©sident tunisien, Habib Bourguiba, est peu enclin Ă  hĂ©berger Arafat mais finit par accepter aprĂšs les pressions de la Ligue arabe et de sa femme[66].

Un an aprĂšs, Arafat revient Ă  Tripoli (Liban). DĂšs le mois de septembre, les partisans d’Arafat sont repoussĂ©s par des dissidents de l’OLP dirigĂ©s par Abou Moussa Ă©paulĂ©s par des troupes syriennes[67] vers les camps de rĂ©fugiĂ©s de Tripoli. Yasser Arafat est contraint Ă  l’exil. Farouk Kaddoumi demande Ă  l’URSS de protĂ©ger les navires quittant le port de la ville pour assurer le dĂ©part d’Arafat mais les SoviĂ©tiques refusent. Farouk Kaddoumi demande alors l’aide des Français qui acceptent. L’URSS justifie son refus par la volontĂ© d’éviter tout conflit avec les États-Unis[68].

Arafat et 4 000 de ses partisans quittent Tripoli sur des bĂątiments grecs protĂ©gĂ©s par la marine française[69]. Il installe son quartier gĂ©nĂ©ral dans la ville de Borj CĂ©dria tout prĂšs de Tunis oĂč il vit constamment sur ses gardes. Il n’a pas de domicile fixe et ne dort jamais plus d’une nuit au mĂȘme endroit. Il accepte la dispersion de ses forces combattantes.

Arafat Ă©vite la mort le lorsqu’un avion de chasse israĂ©lien F-15 bombarde le siĂšge de l’OLP Ă  Tunis oĂč devait se tenir un meeting entre les dirigeants du mouvement, meeting auquel Arafat arrive en retard[70]. Cette opĂ©ration intervient en rĂ©ponse Ă  l’assassinat de trois IsraĂ©liens Ă  Chypre. Le 7 octobre, un navire de croisiĂšre italien, le Achille Lauro, est dĂ©tournĂ© par 4 membres de l’OLP. Le , d’autres commandos palestiniens attaquent les comptoirs aĂ©riens de El Al dans les aĂ©roports de Rome et de Vienne, faisant 15 morts civils.

MalgrĂ© le renoncement au terrorisme de l’OLP en au Caire - tel que prĂ©cĂ©demment conseillĂ© par les services secrets roumains[71] -, l’organisation est impliquĂ©e dans plus de 100 actes de cet acabit lors des deux annĂ©es suivantes[72].

Hommage à cet épisode, en 2014 subsiste un boulevard du Leader Yesser Arafet à Tunis, à l'extrémité orientale du boulevard Mohamed Bouazizi.

  • Pays reconnaissant l’État de Palestine (DĂ©cembre 2010)

PremiĂšre intifada et dĂ©claration d’Alger

En 1988, la premiĂšre intifada, ou « rĂ©volte des pierres », Ă©clate en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Bien que l’OLP ait Ă©tĂ© grandement impliquĂ©e dans cette rĂ©volte, celle-ci a principalement Ă©tĂ© menĂ©e par le Commandement unifiĂ© de l'Intifada, et non par la faction tunisienne d’Arafat[72].

L’éclatement de l’Intifada prĂ©cipite la proclamation depuis Alger d’un État palestinien dans la nuit du 14 au et Arafat est Ă©lu par le Conseil national palestinien, prĂ©sident de ce nouvel État. Dans le mĂȘme temps, l’OLP reconnaĂźt la rĂ©solution 181 de l’ONU de 1947 qui partage la Palestine en deux États, l’un juif, l’autre arabe, reconnaissant de facto l’existence de l’État israĂ©lien, et elle rĂ©affirme sa condamnation du terrorisme[73].

Ouverture diplomatique

Yasser Arafat s’engage alors dans une dĂ©marche diplomatique, en accord avec sa nouvelle forme de lutte pour l’obtention d’un État palestinien. Le , devant l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations unies Ă  GenĂšve, Arafat en appelle Ă  une rĂ©solution pacifique du conflit israĂ©lo-arabe sur base des rĂ©solutions 181, 242 et 338 et rappelle le rejet par le Conseil national palestinien et par l’OLP de toute forme de terrorisme[74]. Il aurait prĂ©cisĂ© le lendemain lors d’une confĂ©rence de presse que l’OLP reconnaissait la rĂ©solution 242, le droit Ă  l’existence d’IsraĂ«l et renoncer au terrorisme[75]

Le prĂ©sident amĂ©ricain Ronald Reagan met fin aux treize annĂ©es d’interdiction de discuter avec l’OLP en officialisant l’ouverture du dialogue avec l’organisation, lors d’une confĂ©rence de presse le 14 dĂ©cembre[76].

Arafat rencontre le pape Jean-Paul II au Vatican, le [25], et affiche par exemple sa dĂ©votion envers « Notre Seigneur JĂ©sus-Christ » (« “palestinien” puisque nĂ© Ă  BethlĂ©em, qui est un mot hĂ©braĂŻque qui veut dire “maison du pain” »), pour rallier Ă  lui la minoritĂ© chrĂ©tienne palestinienne qui, bien souvent, est persĂ©cutĂ©e par les intĂ©gristes musulmans et obligĂ©e de fuir.

DĂšs cette Ă©poque, il assiste Ă  toutes les messes de NoĂ«l Ă  BethlĂ©em, sauf lorsque l’accĂšs lui en est interdit par IsraĂ«l Ă  la fin de sa vie.

Le , en visite officielle, pour la premi Ăšre fois Ă  Paris, Arafat dĂ©clare « caduque » la charte de l’OLP qui affirmait que « la lutte armĂ©e est la seule voie pour la libĂ©ration de la Palestine »[77]. C’est la condition qu’avait mise François Mitterrand pour accepter de rencontrer le leader de l’OLP. Arafat fait Ă©tat d’une « correspondance avec le gĂ©nĂ©ral de Gaulle en 1968 » et montre la croix de Lorraine que ce dernier lui aurait envoyĂ©e, ce que niera le fils du gĂ©nĂ©ral[78].

Le , plus de soixante sĂ©nateurs amĂ©ricains envoient une lettre au secrĂ©taire d’État James Baker, pour s’opposer au visa d’entrĂ©e d’Arafat en visite au siĂšge de l’ONU aux États-Unis.

Mariage

Alors qu'il rĂ©pĂ©tait des annĂ©es durant qu'il avait « Ă©pousĂ© la Palestine », Arafat se marie Ă  60 ans avec sa secrĂ©taire, Souha Tawil, de trente-quatre ans sa cadette, appartenant Ă  l'Église grecque orthodoxe, fille d'un banquier et d'une militante nationaliste de la premiĂšre heure, proche du leader, le . Les proches d’Arafat n’apprĂ©cient pas cette union, qu’ils estiment incongrue[79] - [8].

Sa femme, Souha, affirme qu’elle a rencontrĂ© pour la premiĂšre fois Arafat en 1988. Il demande en mariage celle qu'il surnomme « Soussou », en 1990[80]. Celui-ci est cĂ©lĂ©brĂ© en secret Ă  Tunis. Arafat a convoquĂ© pour l’occasion deux tĂ©moins, qui seraient deux de ses gardes, ainsi qu’un cheikh, comme le veut la loi islamique pour le mariage. Souha, convertie Ă  l'islam, ne portait pas une robe de mariage mais une robe normale et Arafat portait son habit militaire traditionnel et un keffieh.

Arafat a souhaitĂ© garder le mariage secret malgrĂ© le refus de sa femme. Selon elle, Arafat a agi ainsi car le mariage coĂŻncidait avec la guerre du Golfe et la premiĂšre intifada et qu’il Ă©tait inquiet des consĂ©quences que cela pourrait entraĂźner[81].

Ils ont ensemble une fille, Zahwa, née le à Paris, prénommée comme la mÚre de Yasser Arafat[82] - [2].

AprĂšs les premiĂšres annĂ©es, Souha Arafat souffre de cette vie « terrible et injuste » qu'elle subit et dont elle impute la faute aux IsraĂ©liens ; elle tente Ă  de nombreuses reprises de quitter Arafat mais il l'en empĂȘche[83]. À partir du dĂ©but de la seconde intifada, en 2000, elle ne voit plus son mari et part vivre avec sa fille Ă  Paris en France oĂč elle laisse s'exprimer ses goĂ»ts de luxe, en opposition avec ceux austĂšres de son Ă©poux[80].

Quand Yasser sera hospitalisé à Clamart, elle deviendra omniprésente auprÚs de lui, gÚrera les visites à l'hÎpital et distillera les communiqués médicaux à la direction palestinienne de Ramallah[80]. AprÚs sa mort, Souha Arafat est accusée par des responsables palestiniens ou des journalistes occidentaux d'avoir capté une partie de l'argent qu'Arafat gardait dans ses comptes à l'étranger ce qu'elle a toujours nié[79] - [80] - [83] - [2].

L’alliance avec Saddam Hussein

En 1989, la dĂ©sintĂ©gration du Bloc socialiste et la fin de la guerre froide entraĂźnent une redistribution des alliances diplomatiques qui marginalise Arafat sur la scĂšne internationale. De plus, le gouvernement russe autorise l’émigration vers IsraĂ«l de plusieurs centaines de milliers de ses ressortissants d'origine juive.

Cherchant une issue à son isolement, Yasser Arafat s’allie avec Saddam Hussein, de qui il aurait reçu de l’aide financiùre[84], et ne condamne pas l’invasion du Koweït par l’Irak, ce qui est perçu comme une trahison par le Koweït.

Dans les jours qui prĂ©cĂšdent l’invasion, Yasser Arafat fait la navette entre Bagdad et la ville de KoweĂŻt pour tenter d’imposer sa mĂ©diation. Mais ses interlocuteurs koweĂŻtiens ont remarquĂ© qu’il semblait ĂȘtre Ă©trangement rĂ©ceptif aux arguments de Saddam Hussein et la communautĂ© palestinienne, trĂšs importante (300 000 personnes) dans le petit Ă©mirat du KoweĂŻt, favorise la prise de cet État par l’armĂ©e irakienne en 1990. Sa dĂ©cision mĂšnera Ă  la faillite de l’OLP, puisque plusieurs États, comme l’Arabie saoudite et le KoweĂŻt, lui retirent alors leur soutien financier[41].

Cette alliance vaut à Yasser Arafat, aprÚs la deuxiÚme guerre du Golfe et la défaite des armées irakiennes, le ressentiment et la colÚre des monarchies pétroliÚres et des Américains.

Il est paradoxalement sauvĂ© par le nouveau gouvernement israĂ©lien, oĂč la gauche arrive au pouvoir en 1992 avec Yitzhak Rabin et Shimon Peres, qui estiment que Yasser Arafat ne peut plus refuser de leur donner toutes les garanties nĂ©cessaires en matiĂšre de sĂ©curitĂ©, en vue de la crĂ©ation d’un État autonome palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Accident d’avion

En 1992, Arafat Ă©chappe Ă  la mort lorsque son avion, un Antonov 26, s’écrase en Libye alors qu’il effectue la liaison Khartoum-Tripoli. DĂšs la disparition de l’appareil, les autoritĂ©s palestiniennes ont fait appel Ă  l’aide internationale. À la suite d’une intervention de l’ex-prĂ©sident amĂ©ricain Jimmy Carter, George Bush autorise la fourniture d’informations enregistrĂ©es par les satellites amĂ©ricains. De leur cĂŽtĂ©, les autoritĂ©s françaises envoient deux appareils, l’un basĂ© au Tchad, l’autre Ă  Djibouti, pour participer aux recherches[85].

Les deux pilotes de l’avion du leader palestinien ainsi qu’un ingĂ©nieur sont retrouvĂ©s morts[82], Arafat ne souffre que de quelques contusions[14]. Quelques semaines plus tard, il est hospitalisĂ© d’urgence Ă  Amman, en Jordanie, pour ĂȘtre opĂ©rĂ© d’un caillot au cerveau.

De 1994 Ă  2001, le retour en Palestine

Poignée de main historique lors de la signature des accords d'Oslo sur la pelouse de la Maison-Blanche : encouragé par Bill Clinton, Yasser Arafat tend la main vers Yitzhak Rabin qui la saisit aprÚs une brÚve hésitation, le [86].

Processus d’Oslo

Alors que le processus de paix entamĂ© Ă  la ConfĂ©rence de Madrid de 1991 ne donnait aucun rĂ©sultat, des nĂ©gociations secrĂštes sont menĂ©es Ă  Oslo entre des membres de l’OLP et du gouvernement israĂ©lien pour trouver un accord de paix.

Le , la DĂ©claration de Principes dite « accords d'Oslo », est signĂ©e Ă  la Maison-Blanche sous l’égide du prĂ©sident Bill Clinton. Le monde entier retient la poignĂ©e de main historique Ă©changĂ©e entre le premier ministre israĂ©lien Yitzhak Rabin et Yasser Arafat.

Arafat est alors invitĂ© par le Parlement europĂ©en en dĂ©cembre 1993 (aprĂšs avoir Ă©tĂ© reçu Ă  titre non officiel au sein du Parlement en octobre 1988), et il insiste sur le rĂŽle que l’Union europĂ©enne doit jouer dans le processus de paix[19].

Dans une lettre adressĂ©e Ă  Yitzhak Rabin le , Arafat dĂ©clare que l’OLP renonce officiellement Ă  la lutte armĂ©e contre IsraĂ«l en mĂȘme temps qu’elle reconnaĂźt la lĂ©gitimitĂ© de cet État : « L’OLP reconnaĂźt le droit de l’État d’IsraĂ«l Ă  vivre en paix et dans la sĂ©curitĂ©. [
] Ainsi, l’OLP renonce Ă  recourir au terrorisme et Ă  tout autre acte de violence »[87].

Yasser Arafat recevant le Prix Nobel de la paix, aux cÎtés de Shimon Peres et Yitzhak Rabin, le 12 décembre 1994

En 1994, Yasser Arafat, Shimon Peres et Yitzhak Rabin reçoivent le prix Nobel de la paix pour leurs efforts en faveur de la paix dans cette rĂ©gion. L’un des cinq jurĂ©s du comitĂ© Nobel dĂ©missionne pour protester contre l’attribution du prix Ă  Yasser Arafat[41]. Arafat et Yitzhak Rabin partagent Ă©galement la mĂȘme annĂ©e le prix Princesse des Asturies de la coopĂ©ration internationale « en reconnaissance de leurs efforts rĂ©solus pour crĂ©er des conditions de paix dans la rĂ©gion »[88] et le Prix de la Fondation du Forum Universale qui leur sera remis, lors d'un Forum annuel de Crans Montana conjointement par Jean-Paul Carteron, son fondateur, et le prĂ©sident de la ConfĂ©dĂ©ration suisse, Jean-Pascal Delamuraz[89].

Voir aussi : Lettres de reconnaissance mutuelle échangées entre Arafat et Rabin

Arafat au pouvoir

Yasser Arafat avec Nabil Chaath et Yasser Abd Rabbo (Copenhague, 1999).

Yasser Arafat prend ses quartiers Ă  Gaza Ă  partir de et reçoit un accueil triomphal. L’accord dit « Oslo II », conclu en septembre 1995, permet la tenue d’élections gĂ©nĂ©rales en janvier 1996 qui opposent Arafat Ă  Samiha Khalil. Arafat est Ă©lu sous le contrĂŽle d’observateurs internationaux, avec 87,1 % des suffrages exprimĂ©s, prĂ©sident de la nouvelle AutoritĂ© palestinienne, nĂ©e des accords d’Oslo.

Le , Yitzhak Rabin est assassinĂ© lors d’une assemblĂ©e pour la paix Ă  Tel Aviv. Nabil Shaath raconte « Je ne l’avais jamais vu comme ça. Quand Rabin est mort, j’ai vu tant de tristesse et de dĂ©sespoir dans ses yeux ». Les journalistes John et Janet Wallah estiment qu’« Arafat a sĂ»rement craint de subir le mĂȘme sort ». On conseille Ă  Arafat de ne pas assister aux obsĂšques. Il envoie alors des reprĂ©sentants du gouvernement et va quelques jours plus tard prĂ©senter ses condolĂ©ances Ă  Leah Rabin.

Le 19 novembre, l’armĂ©e israĂ©lienne se retire de JĂ©nine. Il s’agit du premier retrait israĂ©lien et l’autonomie est Ă©tendue. Mais l’assassinat de Yahia Ayache par le Shin Beth met un terme aux efforts de Yasser Arafat de convaincre le mouvement islamiste Hamas de prĂ©senter des candidats aux Ă©lections lĂ©gislatives.

Le Hamas rĂ©pond par quatre attentats-suicides faisant plus de 60 victimes israĂ©liennes. Arafat fait alors arrĂȘter des centaines d’activistes islamistes, exige la fermeture de l’universitĂ© islamique de Gaza et fait interpeller cinq des treize terroristes les plus recherchĂ©s par IsraĂ«l[90].

Le , le 21e Conseil national palestinien modifie les articles de la charte nationale palestinienne refusant l’existence de l’État d’IsraĂ«l[91].

Yassar Arafat avec Bill Clinton et Ehud Barak (Washington, 1999).

AprĂšs les Ă©lections de 1996, Arafat prend officiellement le titre de RaĂŻs (prĂ©sident) de l’AutoritĂ© palestinienne.

En 1996, le nouveau premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, déclare qu'il ne parlerait pas à Arafat directement, ce qui rend Arafat furieux, qui promet à son entourage d'inverser ces intentions. Il demande alors aux Palestiniens d'organiser des manifestations et de provoquer les Israéliens ; aprÚs les premiÚres violences, les Israéliens sont blùmés et Netanyahu téléphone pour la premiÚre fois à Arafat[2].

Dans les annĂ©es qui suivent, l’économie palestinienne croĂźt Ă  un rythme de 9,28 % par an, selon un rapport du FMI, et les investissements de 150 %, ce qui en fait l’un des taux de dĂ©veloppement les plus rapides au monde au cours de cette pĂ©riode.

L’évolution du processus de paix se ralentit et en , le prĂ©sident amĂ©ricain Bill Clinton doit persuader Arafat et le nouveau Premier ministre israĂ©lien, Benjamin Netanyahou, pour les amener Ă  signer le mĂ©morandum de Wye Plantation prĂ©voyant de nouvelles Ă©tapes Ă  entreprendre pour parvenir Ă  la paix entre les deux partis.

Relation avec le Hamas

Sur la scĂšne palestinienne, Arafat entretient de mauvaises relations avec le Hamas. Celui-ci a semblĂ© lui dĂ©clarer la guerre dĂšs son retour dans les territoires palestiniens. Il a cherchĂ© Ă  l’affaiblir en soutenant un parti islamiste fondĂ© en 1995, soit un an aprĂšs son retour dans les territoires[92]. Des membres du Hamas ont Ă©tĂ© Ă©galement arrĂȘtĂ©s : 170 sympathisants sont ainsi arrĂȘtĂ©s en 1995, lors de sa premiĂšre annĂ©e dans les territoires occupĂ©s.

Depuis sa crĂ©ation, le Hamas rejette la coopĂ©ration avec l’OLP et Ă  plusieurs reprises, ses militants se heurtent, sur le terrain, aux militants de Yasser Arafat[93]. Celui-ci dĂ©clare dans une interview au Corriere della Sera, en dĂ©cembre 2001, que le gouvernement israĂ©lien a favorisĂ© la crĂ©ation du Hamas, par le biais de subventions budgĂ©taires ; le mĂȘme mois, dans L'Espresso, il prĂ©cise que l'objectif d'IsraĂ«l « Ă©tait de crĂ©er une organisation hostile Ă  l'OLP ».

Lorsqu’Arafat dĂ©clare la fin de la lutte armĂ©e contre IsraĂ«l le , des voix s’élĂšvent contre sa dĂ©cision et les relations avec le Hamas se dĂ©gradent encore. L’AutoritĂ© palestinienne dĂ©clare avoir dĂ©jouĂ© une tentative d’assassiner Arafat par le mouvement islamiste et arrĂȘte sept personnes qui devaient l’assassiner pendant l'AĂŻd al-Adha[94].

Aussi, Arafat assigne Ă  rĂ©sidence Ahmed Yassine, le chef spirituel et fondateur du Hamas[95]. Toutefois, Ă  la suite de son assassinat par IsraĂ«l, le , Yasser Arafat dĂ©noncera comme un « crime barbare » l’assassinat de Ahmed Yassine et dĂ©crĂ©tera trois jours de deuil dans les territoires palestiniens[96].

Contestation du pouvoir

Yasser Arafat avec Madeleine Albright et Benyamin Netanyahou (Houghton House, 16 octobre 1998).

Si, sur le plan extĂ©rieur, son rĂ©gime doit faire face Ă  de nombreuses accusations de corruption et de violation des rĂšgles dĂ©mocratiques — certains accusent Arafat d’ĂȘtre corrompu et des chiffres circulent sur les sommes dĂ©tournĂ©es vers un compte personnel de Yasser Arafat (le rapport du FMI les estime Ă  800 millions de dollars, d’autres sources Ă  plusieurs milliards sans pour autant savoir s'il s'agit d'une fortune personnelle ou de fonds de l'OLP[97]) —, sur le plan intĂ©rieur, le leadership de Yasser Arafat, qui muselle toute tentative d’opposition et censure les mĂ©dias, ne paraĂźt que rarement ĂȘtre remis en cause. Selon Amnesty International, les prisonniers politiques sont souvent torturĂ©s, avec son aval. Bassam Eid, journaliste palestinien et directeur de Palestinian Human Rights Monitor Group, confirme qu’« il est Ă  l’origine de chacun des actes de ses services de sĂ©curitĂ© [
] il les libĂšre aprĂšs une enquĂȘte bidon »[98].

Le , 20 intellectuels et hommes politiques palestiniens signent une pĂ©tition traitant le gouvernement palestinien de « corrompu, non juste et manipulateur ». Arafat ordonne l’arrestation de 11 d’entre eux. Les 9 restants sont protĂ©gĂ©s par loi et ne sont pas arrĂȘtĂ©s, mais deux d’entre eux disent avoir Ă©tĂ© attaquĂ©s par la police palestinienne[76].

Il est aussi accusĂ© de participer au conditionnement de la population palestinienne Ă  la guerre contre IsraĂ«l, Ă  l’école, Ă  la mosquĂ©e, par la presse et la tĂ©lĂ©vision.

Les critiques ne viennent pas seulement des opposants Ă  un État palestinien[84]. Ainsi, par exemple, le « Centre palestinien pour les droits humains » accuse l’AutoritĂ© palestinienne de procĂ©der Ă  des arrestations politiques de militants islamistes. Mohammed Dahlan, ex-ministre de l’intĂ©rieur, accuse Arafat d’avoir gaspillĂ© 5 milliards de dollars[99], ce qui pousse Arafat Ă  essayer Ă  plusieurs reprises d’écarter Dahlan aprĂšs ces accusations portĂ©es contre lui.

Sommet de Camp David

En , le sommet de Camp David entre Yasser Arafat et Ehud Barak Ă©voque la reconnaissance d’un État palestinien. Il achoppe nĂ©anmoins sur de nombreux points. À l’issue du sommet, chacune des deux parties rejette sur l’autre la responsabilitĂ© de l’échec des discussions. Les Palestiniens considĂšrent qu’IsraĂ«l ne leur a pas proposĂ© assez, tandis que les IsraĂ©liens clament qu’ils ne peuvent raisonnablement pas offrir davantage.

Aux États-Unis comme en IsraĂ«l, l’échec est largement attribuĂ© Ă  Yasser Arafat qui, pour eux, avait quittĂ© la table des nĂ©gociations sans faire de contre-proposition. À l'inverse, de nombreux ouvrages et articles, comme celui de Robert Malley, conseiller de Bill Clinton et membre de l'Ă©quipe amĂ©ricaine organisatrice du sommet de Camp David, ont Ă©tĂ© Ă©crits pour clamer que la proposition d'Ehoud Barak Ă  Yasser Arafat, prĂ©tendument gĂ©nĂ©reuse selon l'opinion israĂ©lienne et amĂ©ricaine, Ă©tait en rĂ©alitĂ© un mythe[100].

Seconde intifada, Ă©chec de Taba et Ă©lection d’Ariel Sharon

Arafat en 1999.

La seconde intifada est initiĂ©e en , Ă  la suite de l’échec des discussions israĂ©lo-palestiniennes ; elle tourne rapidement Ă  la guerre ouverte avec IsraĂ«l. La visite du parlementaire du Likoud, Ariel Sharon, sur l’Esplanade des MosquĂ©es/Mont du Temple est vĂ©cue par eux comme une provocation. La veille, Arafat demande au Premier ministre israĂ©lien, Ehud Barak, d’annuler cette visite car selon lui, elle risque de provoquer de nouvelles Ă©meutes sanglantes[101]. Barak n'interdira pas cet acte politique de Sharon.

Cette visite est le point de dĂ©part de mois de violence qu’Arafat n’arrive pas Ă  maitriser. Des attentats-suicides, visant la population civile, sont perpĂ©trĂ©s en IsraĂ«l. Impuissant Ă  calmer la rĂ©volte, y compris parmi les Faucons du Fatah, Arafat dĂ©cide de se joindre Ă  l’Intifada en diffusant un appel dans lequel il exhorte les Palestiniens Ă  se soulever contre « l’usurpateur israĂ©lien ». Mais c’est la faction du Fatah dirigĂ©e par Marouan Barghouti, qui ne reçoit aucun ordre d’Arafat, qui dirige cette deuxiĂšme intifada[102].

Dans un rapport Ă©tabli Ă  ce sujet, Human Rights Watch dĂ©clare ne pas avoir trouvĂ© de preuves que Yasser Arafat ou l’AutoritĂ© palestinienne aient jamais participĂ© Ă  la mise en Ɠuvre de ces attaques, mais souligne que cette derniĂšre n’a pas fait suffisamment pour poursuivre les organisateurs et n’a pas pris de mesures prĂ©ventives. Aussi Kenneth Roath, directeur exĂ©cutif de Human rights watch, dĂ©clare qu'Arafat et l’AutoritĂ© palestinienne portent un degrĂ© de responsabilitĂ© politique Ă©levĂ© dans les atrocitĂ©s qui se sont produites[103]. Selon les sources officielles israĂ©liennes, 506 personnes auraient trouvĂ© la mort dans les attentats-suicides entre 2000 et 2004[104] et elles accusent les dirigeants palestiniens de n’avoir rien fait pour arrĂȘter les kamikazes voire de les avoir encouragĂ©s[105].

Des nĂ©gociations de paix sont engagĂ©es dans l’urgence en au cours du Sommet de Taba alors que les violences sur le terrain se multiplient. Elles n’aboutissent pas, Ă  la veille d’élections anticipĂ©es en IsraĂ«l.

Yassar Arafat avec Shimon Peres au Forum Ă©conomique mondial (2001).

D’aprĂšs al-Jazeera, Arafat refuse Ă©galement les propositions du PrĂ©sident amĂ©ricain Bill Clinton de renoncer au droit au retour des rĂ©fugiĂ©s palestiniens en Ă©change du statut de JĂ©rusalem comme capitale de la Palestine et d’IsraĂ«l[28]. Selon un de ses gardes de corps, Arafat aurait dit Ă  Clinton que s’il acceptait cette offre, il serait tuĂ© des mains de son propre peuple. Des personnalitĂ©s arabes, comme le prĂ©sident Ă©gyptien Hosni Moubarak, pressent Arafat d’accepter cette offre mais celui-ci rĂ©pond que cela est impossible[106].

Les pourparlers de Taba sont interrompus, le , aprĂšs six jours de nĂ©gociations intenses Ă  la suite de la mise en terme aux discussions par Shlomo Ben-Ami, ministre des Affaires Ă©trangĂšres et chef de la dĂ©lĂ©gation israĂ©lienne Ă  la demande expresse d’Ehoud Barak[107].

En , Ariel Sharon est Ă©lu Premier ministre tandis qu’aux États-Unis, George W. Bush est Ă©lu prĂ©sident.

Ariel Sharon ne cherche pas Ă  poursuivre les nĂ©gociations avec Yasser Arafat qu’il ne juge pas comme un interlocuteur valable.

L’isolement à la Mouqata'a

Les attentats du 11 septembre 2001 prĂ©cipitent les États-Unis dans la « guerre contre le terrorisme » Ă  partir de , alors qu’au mĂȘme moment, Yasser Arafat conclut une trĂȘve avec le Hamas et le Jihad islamique palestinien.

ConsidĂ©rĂ© comme responsable du dĂ©clenchement de la seconde intifada et des attentats-suicides par le gouvernement israĂ©lien, boycottĂ© par le gouvernement amĂ©ricain, Yasser Arafat va passer les derniĂšres annĂ©es de sa vie enfermĂ© dans la Mouqata’a, son quartier gĂ©nĂ©ral de Ramallah, encerclĂ©e par les forces israĂ©liennes. Interdit de voyage aussi bien en Palestine qu’à l’étranger, il va perdre toute prise sur les Ă©vĂšnements, gardant toutefois le contrĂŽle de l’AutoritĂ© palestinienne et de l’OLP.

Pour les responsables israĂ©liens, le prĂ©sident de l’AutoritĂ© palestinienne n’est plus un interlocuteur valable. Une conviction partagĂ©e par Washington, qui fait de son dĂ©part une condition prĂ©alable Ă  la crĂ©ation d’un État palestinien indĂ©pendant[41]. Bush dĂ©crit Sharon comme un homme de paix et refuse de recevoir Arafat. Selon certains observateurs politiques, Yasser Arafat Ă©tait « diabolisĂ© » et Ă©tait devenu « infrĂ©quentable ». « EnfermĂ© sans que les opinions publiques internationales ne s’en indignent rĂ©ellement », il semblait ĂȘtre ressenti comme un « gĂȘneur », le peuple palestinien ne « le voyant presque plus » et s’étant « habituĂ© Ă  vivre et Ă  combattre sans lui ».

L’assassinat ciblĂ© de Raed Karmi, membre du Tanzim, de la rĂ©gion de Toulkarem, par les forces israĂ©liennes, change la nature des attentats en IsraĂ«l. Ceux-ci sont dorĂ©navant perpĂ©trĂ©s en Cisjordanie et Ă  Gaza. De son cĂŽtĂ©, Ariel Sharon lance une sĂ©rie de reprĂ©sailles Ă  grande Ă©chelle avec l’accord de George W. Bush et de Donald Rumsfeld. George W. Bush dĂ©clare qu’Arafat est inapte Ă  gouverner[108] et appelle les « Palestiniens Ă  Ă©lire de nouveaux dirigeants qui ne soient pas compromis dans le terrorisme »[14].

L’Union europĂ©enne exige de Yasser Arafat une dĂ©nonciation catĂ©gorique et « en langue arabe » du terrorisme, ce qu’il fait le et, en , il publie une « vision de la paix ». En 2002, l’« Affaire du Karine A » met directement en cause Yasser Arafat : un bateau transportant 50 tonnes d’armement est arraisonnĂ© par l’armĂ©e israĂ©lienne : selon cette derniĂšre la cargaison est destinĂ©e aux Palestiniens. Des documents montreront que le bateau Ă©tait possĂ©dĂ© par l’Irakien Ali Mohamed Abbas. Certains officiels amĂ©ricains ont suggĂ©rĂ© par la suite que le bateau n’était pas destinĂ© Ă  l’AutoritĂ© palestinienne mais au Hezbollah[109].

Affiche réunissant Yasser Arafat et Mahmoud Abbas, 2011

En vertu des rĂ©formes exigĂ©es par IsraĂ«l et les États-Unis, Yasser Arafat doit toutefois se rĂ©signer, en , Ă  nommer un premier ministre qui sera Mahmoud Abbas. Deux ans et demi aprĂšs le dĂ©but de la seconde intifada, le poste de premier ministre, qui n’était pas prĂ©vu Ă  la crĂ©ation de l’AutoritĂ© palestinienne, est imposĂ© Ă  Arafat par les occidentaux, notamment par les AmĂ©ricains, qui y voient une façon de contourner l’obstacle Ă  la paix qu’est devenu pour eux Arafat gouvernant seul. Pour eux, il faut un nouvel interlocuteur. Washington fait alors pression pour que soit crĂ©Ă© ce poste de premier ministre au sein de l’AutoritĂ© palestinienne.

Un bras de fer oppose rapidement Arafat Ă  son premier ministre Mahmoud Abbas. Au centre des divergences, la feuille de route pour la paix et la proposition de Mahmoud Abbas de nommer Mohammed Dahlan au poste de ministre de l’IntĂ©rieur. À la suite d'un conflit de pouvoir avec Yasser Arafat autour de la question du contrĂŽle des forces de sĂ©curitĂ©, Mahmoud Abbas renonce Ă  son poste le . Le refus d’Arafat de lui confĂ©rer des pouvoirs essentiels, ainsi que son maintien du contrĂŽle de certains services de sĂ©curitĂ©, ont limitĂ© la capacitĂ© d’agir de l’ex-Premier Ministre[110]. Ahmed QoreĂŻ est alors nommĂ© Ă  sa place.

C’est en 2003 Ă©galement que des membres du gouvernement Sharon vont jusqu’à proposer publiquement de « l’éliminer ». La trĂšs forte rĂ©action de la communautĂ© internationale force le gouvernement Sharon Ă  se rĂ©tracter[41]. En 2004, Ariel Sharon franchit une Ă©tape supplĂ©mentaire en dĂ©clarant, le 2 avril, que son adversaire n’a « aucune assurance » sur la vie. Le journaliste israĂ©lien Uri Dan rapporte, dans son livre Ariel Sharon : Entretiens intimes avec Uri Dan, une conversation tĂ©lĂ©phonique qui se serait alors tenue entre Ariel Sharon et George W. Bush, Sharon informant Bush qu’il ne se sentait plus tenu par la promesse qu’il lui avait faite en mars 2001 de ne pas toucher Ă  la vie d’Arafat. Bush lui aurait rĂ©pondu qu’il fallait laisser le destin de Arafat entre les mains de Dieu, ce Ă  quoi Sharon avait rĂ©pondu que parfois, Dieu a besoin d’une aide[111].

À la suite de ces menaces, le pacifiste israĂ©lien pro-palestinien, Uri Avnery, dĂ©clare dans son Ă©ditorial pour le Gush Shalom, ĂȘtre prĂȘt Ă  servir comme bouclier humain pour protĂ©ger Arafat. Il se rend avec un groupe de pacifistes Ă  la Mouqata’a oĂč Arafat les invite Ă  dĂźner. Au cours du diner, Arafat dĂ©clare « J’étais alors et je reste aujourd’hui engagĂ© dans l’espĂ©rance d’un avenir pacifiĂ©, un avenir dans lequel les enfants de nos deux peuples pourront grandir sans la peur »[112].

Dans la foulĂ©e, Sharon confirme que si Arafat quitte Ramallah et les territoires autonomes pour se rendre Ă  l’étranger, il ne sera pas autorisĂ© Ă  revenir.

Provenance de son argent

« Qui n'a pas l'argent n'a pas le pouvoir », confiait-il[3]. Yasser Arafat est accusĂ© d’avoir dĂ©tournĂ© au profit de son organisation plusieurs centaines de millions de dollars qui Ă©taient destinĂ©s au peuple palestinien, et un conflit d’intĂ©rĂȘts financiers sur les sommes disparues a persistĂ© entre sa femme rĂ©sidant Ă  Paris en France et Ă  Gammarth en Tunisie, et l’OLP. PrĂ©cĂ©demment, les services soviĂ©tiques lui remettaient mensuellement environ 200 000 dollars en espĂšces durant les annĂ©es 1970[30] - [113]. Le ministre syrien de la DĂ©fense, Moustafa Tlas, raconte qu’un jour une dĂ©lĂ©gation d’hommes d’affaires koweĂŻtiens avait remis Ă  Arafat un chĂšque de 800 000 dollars rĂ©digĂ© Ă  l’ordre de l’OLP ; Arafat l’a fait refaire Ă  son nom. Tlas ajoute « Chaque fois qu’un chef d’État arabe veut lui remettre un chĂšque, il insiste pour qu’il soit rĂ©digĂ© Ă  son ordre »[45]. La question est d’autant plus complexe qu’en l’absence d’État palestinien, les sommes destinĂ©es au peuple palestinien ne devaient ĂȘtre encaissĂ©es que sur les comptes de l’OLP qui Ă©tait seul juge des dĂ©penses.

DĂšs 1991, Abou Ali Shahin, l'un des premiers alliĂ©s d'Arafat, Ă©crit un rapport secret accusant le leader palestinien de « dĂ©gradation morale inconcevable », oĂč il le qualifie de mĂ©galomaniaque, dictateur, de pharaon financiĂšrement corrompu[2] - [114].

En 2002, Ozrad Lev, un conseiller en investissement israĂ©lien avoue dans le journal israĂ©lien Maariv ne plus pouvoir vivre plus longtemps avec la honte d'avoir transfĂ©rĂ© illĂ©galement 300 millions $ de l'AutoritĂ© palestinienne, avec son partenaire d'affaires Yossi Ginossar et en Ă©troite collaboration avec l'argentier d'Arafat, le Kurde Muhammad Rachid, sur un compte suisse secret appartenant Ă  Yasser Arafat et ouvert auprĂšs de la Lombard Odier & Cie, en avril 1997 - argent qui a ensuite disparu[115]. Outre cette « goutte dans l'ocĂ©an », Lev s'Ă©panche au sujet de son propre rĂŽle dans le blanchiment de centaines de millions de dollars volĂ©s par Yasser Arafat au peuple palestinien avec la complicitĂ© du gouvernement israĂ©lien et des autoritĂ©s internationales, et dit en avoir terminĂ© aprĂšs une dĂ©cennie de mensonges et de corruption flagrants qui Ă©taient justifiĂ©s au nom de la paix[116] - [117]. En juillet 1997, Lev avait rencontrĂ© Yasser Arafat qu'il a trouvĂ© « humble et charmant » maist constatait qu'il connaissait tous les dĂ©tails de ses comptes. Selon Lev, le chef palestinien Ă©tait corrompu tout comme l'AutoritĂ© palestinienne et mĂȘme le processus de paix, pas moins que l'occupation[117]. La collaboration avec Rachid prend fin en 2001 ; les comptes sont fermĂ©s et 65 millions $ sont transfĂ©rĂ©s sur des comptes inconnus dans d'autres banques entre Londres et Le Caire, aprĂšs l'Intifada[2] - [117] - [115].

L'Américain Dennis Ross qui l'a longuement fréquenté soutient qu'Arafat possédait un cabinet noir, un placard financier et un systÚme de blanchiment d'argent.

Des magazines comme Forbes estiment qu'Arafat Ă©tait riche de 300 millions de dollars[118] alors que des officiels amĂ©ricains estiment sa fortune Ă  1 milliard de dollars. Alors qu’elle vivait Ă  Paris, sa femme aurait reçu 100 000 dollars chaque mois de la part de l’autoritĂ© palestinienne[119].

Le FMI estime Ă  au moins 898 millions de dollars[120] le montant des dĂ©tournements sur les financements allouĂ©s Ă  l'autoritĂ© palestinienne entre 1994 et 2000, sans compter l'argent qu'Arafat et sa famille obtenaient de l'AutoritĂ© palestinienne par des moyens secondaires tels que les contrats sans appel d'offres, des commissions occultes, etc.[2]. Un rapport secret prĂ©parĂ© sous l'autoritĂ© d'« un cousin d'Arafat a conclu qu'en 1996 seulement, 326 millions $, soit 43 % du budget de l'État, avait Ă©tĂ© dĂ©tournĂ© »[2]. Mohamed Rachid, diamantaire et homme d'affaires, prĂ©sentĂ© comme l'agent financier personnel de Yasser Arafat, aurait ainsi gĂ©rĂ© sur plusieurs annĂ©es une fortune considĂ©rable Ă  travers de nombreux investissements aux rendements avĂ©rĂ©s et des comptes occultes[120] - [2] ; il est considĂ©rĂ© comme un personnage clĂ© derriĂšre la corruption au sein de l'AutoritĂ© palestinienne[117].

Un certain nombre des 200 comptes bancaires d'Arafat répartis dans le monde entier ont été mis à jour depuis sa mort[2].

Financement du terrorisme

Fin connaisseur du pouvoir, Arafat utilise l'argent qu'il aurait volé pour acheter de l'influence, pour assurer des monopoles sur les biens et des services, pour provoquer ou désamorcer des conspirations, etc.[2].

Arafat est Ă©galement accusĂ© de financer le terrorisme palestinien et d’utiliser les aides internationales pour acheter des armes[121]. Certains groupes auteurs d’attentats-suicides en IsraĂ«l sont liĂ©s directement au RaĂŻs palestinien[122]. Maslama Thabet, l’un des leaders du groupe, s’exprimant dans le quotidien USA Today, affirme : « nous recevons nos instructions du Fatah. Notre chef est Yasser Arafat lui-mĂȘme ».

IsraĂ«l publie des documents trouvĂ©s dans les dossiers d’Arafat, prouvant que celui-ci avait tacitement approuvĂ© les attentats perpĂ©trĂ©s par les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa. De son cĂŽtĂ©, l’Union europĂ©enne enquĂȘte sur les allĂ©gations de dĂ©tournement de ses aides par l’AutoritĂ© palestinienne. L’Office europĂ©en de lutte antifraude (OELAF) conclut qu’il n’existe aucune preuve que des aides aient Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©es pour financer des activitĂ©s illĂ©gales. NĂ©anmoins, elle ajoute que l’UE est convaincue que l’AutoritĂ© doit rĂ©former ses institutions financiĂšres pour lutter contre la corruption et les dĂ©tournements de fonds[123].

La mort de Yasser Arafat

Mausolée d'Arafat, inauguré en 2007 à Ramallah.
Sa tombe gardée dans le mausolée.

Hospitalisation et décÚs en France

En , Arafat se plaint de douleurs Ă  l’estomac et de vomissements. MalgrĂ© une premiĂšre intervention chirurgicale dans son quartier gĂ©nĂ©ral de la Mouqata’a Ă  Ramallah, en Cisjordanie, le 25 octobre, sa santĂ© continue Ă  se dĂ©grader. Le , gravement malade, Yasser Arafat quitte Ramallah pour rejoindre la Jordanie, d’oĂč il se rend en France, Ă  bord d’un avion mĂ©dicalisĂ©. Il est hospitalisĂ© dans l’hĂŽpital d’instruction des armĂ©es Percy Ă  Clamart prĂšs de Paris.

Il meurt officiellement en France Ă  Clamart le , Ă  3 h 30, heure de Paris, dans la seconde partie du mois de Ramadan. Mahmoud Abbas est nommĂ© chef de l’Organisation de libĂ©ration de la Palestine, Farouk Kaddoumi est Ă©lu chef du Fatah, et Ahmed QoreĂŻ maintenu dans ses fonctions de chef du gouvernement. AprĂšs un hommage officiel Ă  l’aĂ©rodrome militaire de Villacoublay en prĂ©sence du Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin et une cĂ©rĂ©monie officielle au Caire, en prĂ©sence de nombreux reprĂ©sentants politiques Ă©trangers, Yasser Arafat est inhumĂ© le 12 novembre, dans la Mouqata'a, son dernier quartier gĂ©nĂ©ral de Ramallah, en Cisjordanie, le gouvernement israĂ©lien ayant refusĂ© qu’il soit enterrĂ© Ă  JĂ©rusalem alors que Yasser Arafat avait Ă  plusieurs reprises exprimĂ© le souhait d’y ĂȘtre inhumĂ©. Une foule de prĂšs de 100 000 personnes est prĂ©sente pour accueillir sa dĂ©pouille Ă  son arrivĂ©e d’Égypte.

EnquĂȘte sur les causes du dĂ©cĂšs de Yasser Arafat

Huit ans aprĂšs le dĂ©cĂšs de Yasser Arafat Ă  Paris, une information judiciaire a Ă©tĂ© ouverte en aoĂ»t 2012 par le parquet de Nanterre, pour dĂ©terminer les causes de la mort du leader palestinien sur laquelle pĂšsent des soupçons d'empoisonnement[124]. La veuve du chef de l'autoritĂ© palestinienne avait d'ailleurs dĂ©posĂ© plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile le 31 juillet par Souha Arafat[125]. Ce dĂ©pĂŽt de plainte Ă©tait consĂ©cutif Ă  la dĂ©couverte de polonium, une substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de l'ex-dirigeant palestinien, qui a relancĂ© la thĂšse d'un empoisonnement. Cette mĂȘme annĂ©e, un documentaire de la chaĂźne arabe Al-Jazeera attribuerait sa mort Ă  un empoisonnement au polonium[126] - [127], mais le laboratoire qui a effectuĂ© l'analyse des effets personnels de Yasser Arafat pour Al-Jazeera prĂ©cise que les symptĂŽmes cliniques de Yasser Arafat ne correspondaient pas Ă  un empoisonnement au polonium. De plus, la pĂ©riode de demi-vie du polonium 210 Ă©tant de 138 jours, la prĂ©sence de cette substance 8 ans aprĂšs la mort laisse Ă  penser que les vĂȘtements ont Ă©tĂ© contaminĂ©s bien aprĂšs la mort de Yasser Arafat et qu'une analyse sur sa dĂ©pouille est indispensable mais malaisĂ©e[128].

À la suite des rĂ©vĂ©lations d’Al Jazeera, Souha Arafat a portĂ© plainte et obtenu du tribunal de Nanterre l'exhumation de la dĂ©pouille de son mari, en novembre 2012 ; une soixantaine d'Ă©chantillons ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ©s et adressĂ©s Ă  trois Ă©quipes d'expertises, suisse, française, russe, chacune travaillant sans contact avec les autres[129].

L'Ă©quipe suisse

Le 12 octobre 2013, la revue médicale The Lancet publie les premiers résultats des travaux des experts suisses mandatés dans le cadre de la procédure ordonnée par le tribunal de Nanterre.

La plupart des observateurs relĂšvent que, « le dossier (Ă©tant) ultra-sensible », il convient de « garder la tĂȘte froide et de ne pas se prononcer trop rapidement »[130]. De fait, la publication du Lancet ne rapporte que les conclusions d'un examen partiel, l'analyse ne portant que sur les fluides corporels relevĂ©s sur les effets personnels du leader dĂ©funt[131].

Les experts suisses concluent que leurs analyses conduisent Ă  envisager « la possibilitĂ© » d'un scĂ©nario d'empoisonnement. Sans se prononcer sur le processus qui aurait conduit Ă  l'ingestion par Yasser Arafat de polonium 210, les scientifiques Ă©tablissent la prĂ©sence de « radio-activitĂ© Ă©levĂ©e », due Ă  la prĂ©sence de polonium 210[132]. Ils soulignent que la dĂ©couverte de ce poison extrĂȘmement puissant est cohĂ©rente avec les symptĂŽmes cliniques (« nausĂ©es, vomissements, fatigue, diarrhĂ©e et anorexie puis dĂ©faillances hĂ©patiques et rĂ©nales »[133]) relevĂ©s par les mĂ©decins français ayant traitĂ© le prĂ©sident Arafat lors de son hospitalisation Ă  l'hĂŽpital militaire Percy (Clamart - Hauts-de-Seine).

Selon Al-Jazeera, l'empoisonnement par le polonium a Ă©tĂ© confirmĂ© par le rapport Ă©tabli par des chercheurs suisses et rendu public par la chaĂźne d'information le 6 novembre 2013[134]. Patrice Mangin, directeur du Centre universitaire romand de mĂ©decine lĂ©gale (CURML), indiquait que l’on pouvait « raisonnablement » supposer que la mort avait Ă©tĂ© « la consĂ©quence d’un empoisonnement au polonium 210 » et jugeait cette hypothĂšse comme la « plus cohĂ©rente » au vu des rĂ©sultats obtenus, mais « sans ĂȘtre parfaitement catĂ©gorique sur le lien entre le poison et le dĂ©cĂšs »[135].

Selon le mensuel belge flamand Joods Actueel qui avait déjà dénoncé les conclusions suisses[136], le CHUV admet dans un article scientifique publié le 30 novembre 2015 dans la revue Forensic Science International[137] que leur analyse ne permet pas de trouver des preuves directes de l'empoisonnement d'Arafat[138].

Le CHUV confirme dans son texte « Frequently asked questions regarding the expertise conducted on President Yasser Arafat's personal belongings and remains » que, par manque de preuves probantes, il ne peut donner une probabilité concernant l'hypothÚse de l'empoisonnement mais précise toutefois pouvoir conclure sur base d'une analyse bayesienne non-chiffrée que « dans le cadre de l'hypothÚse de l'empoisonnement au polonium toutes (ses) observations étaient plus cohérentes qu'avec l'hypothÚse alternative selon laquelle la personne impliquée n'aurait pas été empoisonnée au polonium »[139].

Les équipes française et russe

Les experts russes chargĂ©s de l'enquĂȘte ont dĂ©clarĂ© le qu'ils excluent tout empoisonnement au polonium et ont conclu en 2013 Ă  une mort naturelle[140].

Yasser Arafat avec Vladimir Poutine, 2001

Ayant eu accÚs au dossier médical de Yasser Arafat (personnalité qu'il avait rencontrée), le professeur de médecine Marcel-Francis Kahn, par ailleurs militant juif de la cause palestinienne, est interrogé en 2013 sur les causes de sa mort : il affirme que les traces de polonium sont bien présentes dans les affaires et le corps du dirigeant palestinien, mais que le tableau clinique et les analyses faites durant son hospitalisation ne correspondent pas à un empoisonnement par un radionucléide comme le polonium. Ainsi, Yasser Arafat a gardé ses cheveux jusqu'au bout et ses analyses ne montrent pas de leucopénie[141].

France Inter annonce le que Yasser Arafat n'est pas mort empoisonné[142]. La conclusion des experts mandatés par la justice française pour déterminer les causes du décÚs de l'ancien leader palestinien est que le leader palestinien est mort de vieillesse, à la suite d'une infection généralisée[143].

La veuve de Yasser Arafat s'est dite « bouleversée » par le caractÚre contradictoire des analyses et annonce qu'une contre-expertise sera demandée[135].

Dans son étude « Histoire secrÚte des assassinats ciblé commandités par Israel », le journaliste israélien Ronen Bergman confirme clairement le désir de Sharon d'assassiner Arafat. Il note également que la mort d'Arafat est survenue au « bon moment ».

Sur la question de savoir s'il a Ă©tĂ© effectivement assassinĂ©, Bergman a une phrase trĂšs alambiquĂ©e qui laisse entendre que mĂȘme s'il savait la vĂ©ritĂ©, il ne serait pas autorisĂ© par la censure israĂ©lienne Ă  la divulguer. Cela ne permet certainement pas d'exclure l'hypothĂšse de l'assassinat[144].

Fin de l'enquĂȘte en justice

À la demande de Souha Arafat, la veuve de Yasser Arafat, la justice française avait ouvert une enquĂȘte pour assassinat de l'ancien chef d'État palestinien. La veuve d'Arafat avait fait appel du premier non-lieu en septembre 2015 et demandĂ© l'annulation d'une expertise-clĂ© pour l'enquĂȘte. La justice française a confirmĂ© le 24 juin 2016 le non-lieu prononcĂ© par les magistrats chargĂ©s de l'enquĂȘte pour « assassinat » ouverte aprĂšs la mort en 2004 de Yasser Arafat[145] - [146].

Le 2 juillet 2021 la CEDH rejette une requĂȘte dĂ©posĂ©e par la veuve et la fille de Yasser Arafat. Elle juge que « l’enquĂȘte conduite par la justice française avait Ă©tĂ© sĂ©rieuse et qu’elle ne portait pas atteinte au droit Ă  un procĂšs Ă©quitable »[147].

Succession par intérim

L’élection prĂ©sidentielle palestinienne de 2005 se dĂ©roule le 9 janvier suivant la mort d’Arafat et dĂ©signe Mahmoud Abbas comme nouveau prĂ©sident de l’AutoritĂ© palestinienne. L’intĂ©rim est assurĂ© par Rawhi Fattuh.

Regards sur Yasser Arafat

En Israël

Arafat Ă©tait souvent considĂ©rĂ© comme l’ennemi numĂ©ro un par IsraĂ«l. Il a Ă©tĂ© qualifiĂ© de « chef terroriste » et de « menteur congĂ©nital », voire de « rĂ©incarnation d’Hitler »[14].

Les IsraĂ©liens ne prĂȘtent attention Ă  Arafat qu’aprĂšs 1965, lorsqu’il se lance dans la lutte armĂ©e.

Il devient une cible aprĂšs les Ă©vĂ©nements de Karameh. Moshe Dayan tente discrĂštement de prendre contact avec lui, en vain, pour le sonder sur ses intentions mais Golda Meir adopte une position tranchĂ©e qui restera celle des autoritĂ©s israĂ©liennes pendant deux dĂ©cennies : « Yasser Arafat est le chef d’une bande d’assassins », dĂ©clare-t-elle.

Uri Avnery et Yasser Arafat, 1982

AprĂšs le dĂ©part d’Arafat de Beyrouth, des dĂ©putĂ©s de la gauche israĂ©lienne, comme le fondateur du Gush Shalom (Bloc de la Paix), Uri Avnery ou l'intellectuel d'extrĂȘme gauche antisioniste Ilan HalĂ©vy, commencent Ă  rencontrer Arafat[8]. La Knesset vote alors en 1986 une loi interdisant aux IsraĂ©liens de rencontrer des membres de l’OLP, sous peine de prison.

En 1991, le soutien d’Arafat Ă  Saddam Hussein est perçu par les IsraĂ©liens comme une alliance avec l’homme qui bombarde leur pays de missiles SCUD.

Shimon Peres, chef de file de l’opposition travailliste israĂ©lienne et qui a partagĂ© le prix Nobel de la paix avec Arafat en 1994 Ă  la suite des accords d'Oslo, a dit : « Arafat a commis sa plus grande erreur lorsqu’il s’est tournĂ© vers le terrorisme. Il a enregistrĂ© ses plus grands succĂšs lorsqu’il a tentĂ© de se tourner vers la paix ». AprĂšs la signature des accords d’Oslo, la gauche adopte une position plus souple comparĂ©e Ă  celle de la droite israĂ©lienne.

Les discours d'Arafat se terminant souvent par le credo juif « L'an prochain à Jérusalem ! », des Israéliens peuvent y percevoir une volonté de substitution religieuse, politique ou territoriale[8].

Lors des accords de Wye Plantation en , seul Ariel Sharon, homme de droite et ministre des Affaires Ă©trangĂšres, refuse de serrer la main d’Arafat car, selon lui, il a « du sang juif sur les mains ».

AprĂšs le , Sharon, qui avait jurĂ© en 1982 de le tuer, dĂ©clare : « Nous aussi avons notre ben Laden : Arafat »[14]. Les relations entre les deux nations se dĂ©gradent d’autant plus que Sharon refuse de le rencontrer. Mais des personnalitĂ©s de gauche, comme Peres, refusent une telle comparaison.

Arafat est considĂ©rĂ© comme le premier responsable de l’échec du sommet de Camp David II et du Sommet de Taba par les AmĂ©ricains et les IsraĂ©liens, pour avoir refusĂ© ce qu’ils considĂšrent comme des offres gĂ©nĂ©reuses des IsraĂ©liens. Pour Shlomo Ben-Ami, ancien ministre des Affaires Ă©trangĂšres, « Arafat s’est montrĂ© tout Ă  fait incapable d’accepter un compromis et d’orienter les nĂ©gociations vers la paix ».

À la suite du dĂ©clenchement de la seconde intifada et l’élection de Sharon, les discussions de paix sont interrompues et Yasser Arafat redevient, pour la plupart des IsraĂ©liens, un « assassin »[14]. Les IsraĂ©liens, notamment les membres du Likoud, pensent alors qu’il faut changer la direction palestinienne pour faire avancer les choses[148].

Dans le monde arabe

Boulevard Yasser Arafat Ă  Tunis.

Les dirigeants arabes dans leur ensemble n’ont jamais portĂ© Yasser Arafat dans leur cƓur. Quatre d’entre eux en particulier : Nasser, Hussein de Jordanie, Anouar el-Sadate et Hafez el-Assad aujourd’hui dĂ©cĂ©dĂ©s, ont entretenu avec lui des relations difficiles, complexes et ambivalentes. En effet, les dirigeants arabes voulaient instrumentaliser la cause palestinienne pour Ă©tendre leur influence rĂ©gionale et considĂ©raient que l’émergence d’une direction palestinienne incontrĂŽlable, perturberait leurs plans.

C’est pour cette raison que Nasser a crĂ©Ă© l’OLP. Nasser, d’abord opposĂ© Ă  Arafat, finit par devenir son alliĂ©, parfois dĂ©cevant. Arafat a connu Ă  plusieurs reprises la prison sous son rĂ©gime, surtout lorsqu’il Ă©tait proche des FrĂšres musulmans.

Le Syrien Hafez El-Assad, qui a emprisonnĂ© Arafat en , n’a pas cessĂ© de chercher Ă  affaiblir le prĂ©sident de l’OLP pour contrĂŽler lui-mĂȘme le mouvement, n’hĂ©sitant pas Ă  susciter des scissions au sein mĂȘme du Fatah et Ă  intervenir militairement au Liban, dĂšs 1976, contre les forces « palestino-progressistes »[20].

En Jordanie, Arafat s’est constituĂ© un État dans l’État qui reprĂ©sentait une menace pour le pouvoir en place. L’armĂ©e israĂ©lienne attaqua les villages jordaniens oĂč se trouvaient les bases du Fatah, ce qui rendit le roi Hussein, qui cherchait un accord avec IsraĂ«l, mĂ©fiant Ă  son Ă©gard aprĂšs la dĂ©couverte d’un complot et dĂ©clencha le Septembre noir[14].

Boulevard Yasser Arafat Ă  Sousse (Tunisie)

Anouar el-Sadate est le premier chef d’un État arabe Ă  avoir signĂ© un traitĂ© de paix avec IsraĂ«l. À la suite de cette signature, les contacts entre l’OLP et l’Égypte sont interrompus et ne reprennent que six ans plus tard, c’est-Ă -dire aprĂšs l’assassinat de Sadate et l’arrivĂ©e de Moubarak au pouvoir[149].

Dans la « rue arabe », la popularitĂ© d’Arafat commence Ă  croĂźtre aprĂšs la guerre de 1967. On y considĂšre que ses combattants vaincus sauvaient l’honneur des Arabes. ÉbranlĂ©s par la dĂ©faite, les civils ainsi que les militaires lui apportent leur soutien ; par respect, on le surnomme toujours al-Khityar (le Vieux)[150] - [8]. AprĂšs la bataille de Karameh, considĂ©rĂ©e comme une victoire par les Arabes, Arafat organise des funĂ©railles officielles pour les fedayins morts. Des dizaines de milliers de personnes y assistent, scandant : « Fatah ! Fatah ! Fatah ! ».

AprĂšs la signature des accords d’Oslo, Arafat est autorisĂ© Ă  revenir dans les territoires pour la premiĂšre fois depuis 1967. Il effectue un retour triomphal. Des millions de Palestiniens accueillent « le hĂ©ros de l’OLP » Ă  Gaza[150].

Les Palestiniens reconnaissent sa grande générosité ; Arafat finançait les études et le mariage d'un certain nombre d'orphelins qu'il avait pris sous son aile, dont des enfants de shahids, ces dits martyres palestiniens ayant commis des actes terroristes[2] ; les documents saisis par les Israéliens à la Mouqata montrent une grande variété de demandes d'aide auprÚs du Raïs, par voie postale ou par le biais de petites annonces dans le journal, pour un mariage, un pÚlerinage, des frais de scolarité ou des funérailles de Palestiniens : « Quand il visitait les villes, il était suivi d'une aide chargé d'un porte-documents Samsonite bourré de liasses de billets qu'il distribuait aux gens qui faisaient la queue pour en mendier ». Sa garde rapprochée a également largement bénéficié de ses largesses, et plus encore, les hauts fonctionnaires de l'Autorité palestinienne[151]. De la rue au sommet, tous le considÚrent comme leur pÚre bienfaisant et peuvent ainsi tolérer ses autres lubies[2]. Pour sa part, Arafat mÚne à son habitude, une vie austÚre et rangée, se contentant de conditions de vie presque spartiates[8] - [3].

Ses proches apprécient le fin politique, le « renard rusé » qui, ne voulant se brouiller avec personne, tour à tour progressiste, islamiste, conservateur ou éclairé suivant son interlocuteur, encense tout le monde pour laisser toutes les lignes ouvertes et dont la vertu maßtresse est la patience[2] - [8].

L’image d’Arafat se dĂ©grade au cours des annĂ©es qui suivent son retour Ă  Gaza Ă  cause du blocage du processus de paix, de la dĂ©gradation de la situation des Palestiniens due Ă  la corruption et des fausses promesses[2], mais le siĂšge de sa rĂ©sidence Ă  Ramallah ne fait qu’augmenter sa popularitĂ© auprĂšs de ces derniers, et aprĂšs sa mort, de pĂšre les Palestiniens en font une sorte d'icĂŽne[8].

Toutefois, Arafat a Ă©tĂ© notamment critiquĂ© par l'intellectuel Edward SaĂŻd : « C'est un tyran : il a Ă©tabli une censure totale sur les mĂ©dias et dĂ©veloppĂ© une bureaucratie qui absorbe 60 % du budget de l'AutoritĂ© » mais Ă©galement par l’un de ses proches, le ministre palestinien Nabil Amr, pour l’échec du Sommet de Camp David II et par d'autres encore comme HaĂŻdar Abdel Shafi parce qu'il nĂ©gociait avec les IsraĂ©liens[3].

Par les diplomates Ă©trangers

RĂ©guliĂšrement, Yasser Arafat transformait les Ă©checs et les dĂ©faites en victoires pour garder toujours haut le moral et l'espoir palestiniens. Le diplomate Terje Roed-Larsen qui l'a cĂŽtoyĂ© une dizaine d'annĂ©es dĂ©signe Yasser Arafat comme un « guignol » qui « mentait tout le temps » : ce n'Ă©tait jamais lui mais la faute du Hamas, celle d'al-QaĂŻda, des Iraniens, des Libanais ou des Syriens, alors que tout le monde savait que c'Ă©tait lui derriĂšre ces Ă©checs[2]. Dennis Ross, nĂ©gociateur du Moyen-Orient pour les États-Unis, qualifie Arafat d'acteur et de manipulateur ayant commis des erreurs catastrophiques sur le plan moral et politique ; il rapporte Ă©galement qu'un jour de 1994, il dĂ©plorait les attentats palestiniens Ă  la bombe de Hadera et Afula, et le RaĂŻs lui a rĂ©pondu qu'ils Ă©taient l'Ɠuvre d'un commando israĂ©lien d'Ehud Barak[2].

Le chancelier autrichien Bruno Kreisky, le chancelier allemand Wily Brandt et d'autres personnalités encore s'étonnaient de rencontrer en Yasser Arafat une personne bien différente du portrait qu'ils en avaient[8].

NĂ© comme Arafat Ă  Heliopolis, le journaliste et diplomate français Eric Rouleau considĂšre Arafat comme un fin stratĂšge malgrĂ© ses Ă©checs, ses erreurs de jugement et ses faux-pas, qu'il trouve comprĂ©hensibles, tout autant que sa versatilitĂ©, son double langage, ses demi-vĂ©ritĂ©s, ses exagĂ©rations ou ses silences. Amateur de longues tirades qui ne souffraient pas l'interruption, ses conversations pouvaient n'aboutir Ă  rien, aucune rĂ©ponse concrĂšte, et agacer par leur vacuitĂ©. Rouleau indique lui aussi qu'Arafat niait systĂ©matiquement toute responsabilitĂ© dans les Ă©checs de sa politique, les imputants aux autres. Pour les Palestiniens, mĂȘme sa mort serait due aux IsraĂ©liens. Par diplomatie, le RaĂŻs avait refusĂ© toutes les offres d'Ă©crire sa biographie, afin de n'avoir pas Ă  s'en prendre Ă  quelque dirigeant qui lui a nui mais dont il aurait besoin[8].

De nombreux diplomates ont remarqué qu'à travers les années, Yasser Arafat appréciait les égards occidentaux, les tapis rouges et les avions privés[8] - [2].

Apparence et vie publique

Buste de Yasser Arafat Ă  Mexico.

Yasser Arafat adopte la barbe à la Che Guevara et l'uniforme militaire sur conseil du KGB[29] - [30]. Porté par Fidel Castro, cet habit servait de signe distinctif avec les masses[152] - [153]. Arafat doit apparaßtre comme étant un soldat et non comme un terroriste[154]. Il porte le keffieh, coiffe arabe traditionnelle et symbole palestinien. Il le drape sur son épaule droite de maniÚre à représenter la forme de la carte de la Palestine[155] - [156] - [157].

Comme le lui avaient conseillĂ© les services secrets soviĂ©tiques et roumains dans les annĂ©es 1960, lorsqu'il apparaissait devant une audience europĂ©enne, il parlait de son intĂ©rĂȘt pour la paix, tandis qu'en s'adressant Ă  une audience arabe, il parlait de bataille, de conquĂȘte et de sacrifice d' « un million de shuhada » [martyres] pour la rĂ©demption de la Palestine[158] - [71]. Il Ă©tait persuadĂ© que la stabilitĂ© du Moyen-Orient dĂ©pendait de sa personne. Et lorsqu'il n'Ă©tait pas satisfait, il menaçait de dĂ©chaĂźner la colĂšre palestinienne, de dĂ©stabiliser le Moyen-Orient et de menacer les intĂ©rĂȘts amĂ©ricains[154].

Arafat croyait en l'islamisme et ses discours en arabe oĂč perdurait son accent Ă©gyptien dont il ne parvint jamais Ă  se dĂ©barrasser, Ă©taient agrĂ©mentĂ©s par des citations coraniques, sĂ©duisant un public islamique large[154] - [8] - [2].

Bien qu'Arafat apparaissait comme un dirigeant charismatique et chaleureux, manifestant sans cesse, selon Claude Cheysson, un « souci de plaire à tout prix », une « sorte de Machiavel sentimental », son gouvernement était centralisé et il dirigeait le Fatah et l'Autorité palestinienne d'« une main de fer »[3]. Le Raïs est perçu dans la culture populaire palestinienne, comme le pÚre et le symbole du mouvement nationaliste palestinien[159], et dans le reste du monde comme un anti-héros iconique[114].

Distinctions

DĂ©corations

Autre

Son nom a été donné à une roquette Qassam produite dans la bande de Gaza : la roquette Arafat (Type 1 et 2)[160] - [161].

Notes et références

Notes

  1. Ahmed Qoreï assure l'intérim du au .

Références

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Annexes

Bibliographie

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Filmographie

Articles connexes

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