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Jean-Pierre Raffarin

Jean-Pierre Raffarin, nĂ© le Ă  Poitiers (Vienne), est un homme d'État français, Premier ministre de 2002 Ă  2005.

Jean-Pierre Raffarin
Illustration.
Jean-Pierre Raffarin en 2013.
Fonctions
Président de la commission des Affaires étrangÚres, de la Défense et des Forces armées du Sénat
–
(2 ans, 9 mois et 2 jours)
Prédécesseur Jean-Louis CarrÚre
Successeur Christian Cambon
Vice-président du Sénat
–
(3 ans, 6 mois et 1 jour)
Élection
RĂ©Ă©lection
Président Gérard Larcher
Jean-Pierre Bel
Premier ministre français
–
(3 ans et 25 jours)
Président Jacques Chirac
Gouvernement Raffarin I, II et III
LĂ©gislature XIIe (CinquiĂšme RĂ©publique)
Coalition Majorité présidentielle
UMP – PRV – UDF
Prédécesseur Lionel Jospin
Successeur Dominique de Villepin
SĂ©nateur
–
(12 ans et 16 jours)
Élection
RĂ©Ă©lection
Circonscription Vienne
Prédécesseur Claude Bertaud
Successeur Yves Bouloux
–
(1 mois)
Élection 26 septembre 2004
Circonscription Vienne
Prédécesseur René Monory
Successeur Claude Bertaud
–
(4 ans, 8 mois et 16 jours)
Élection
Circonscription Vienne
Prédécesseur Guy Robert
Successeur Alain Fouché
–
(29 jours)
Élection 24 septembre 1995
Circonscription Vienne
Prédécesseur Guy Robert
Successeur Guy Robert
Ministre des Petites et moyennes entreprises, du Commerce et de l'Artisanat
–
(2 ans et 15 jours)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Alain Juppé
Gouvernement Juppé I et II
Prédécesseur Alain Madelin
Successeur Marylise Lebranchu
Député européen
–
(5 ans, 9 mois et 23 jours)
Élection 15 juin 1989
Successeur Jean-Antoine Giansily
Président du conseil régional de Poitou-Charentes
–
(13 ans, 4 mois et 19 jours)
Prédécesseur Louis Fruchard
Successeur Dominique de La MartiniÚre (intérim)
Élisabeth Morin
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Poitiers (France)
Nationalité Français
Parti politique UDF-PR (1977-1995)
UDF-PPDF (1995-1998)
DL (1997-2002)
UMP (2002-2015)
LR (2015-2019)
Horizons (depuis 2022)
PĂšre Jean Raffarin
DiplÎmé de Université Panthéon-Assas
ESCP Europe
Profession Cadre de communication d'entreprise

Jean-Pierre Raffarin
Premiers ministres français

Il est président du conseil régional de Poitou-Charentes de 1988 à 2002 et ministre des Petites et moyennes entreprises, du Commerce et de l'Artisanat dans les gouvernements d'Alain Juppé, entre 1995 et 1997.

DĂ©putĂ© europĂ©en, puis sĂ©nateur, il est nommĂ© Premier ministre par le prĂ©sident Jacques Chirac aprĂšs l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2002. À Matignon, il mĂšne une politique de rĂ©formes et favorise notamment la dĂ©centralisation. Souffrant d'une importante impopularitĂ©, il dĂ©missionne aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum sur le traitĂ© Ă©tablissant une constitution pour l'Europe de 2005.

Cadre historique de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), il assure l'intĂ©rim Ă  la tĂȘte du parti pendant quelques mois en 2014. Candidat par deux fois (en 2008 et en 2014) Ă  la primaire interne Ă  l'UMP pour la prĂ©sidence du SĂ©nat, il est battu par GĂ©rard Larcher. Il dĂ©missionne de son mandat de sĂ©nateur en 2017, et se concentre depuis sur la collaboration entre la France et la Chine.

Situation personnelle

Origines et famille

Fils de Jean Raffarin, propriĂ©taire-exploitant agricole dans le Mirebalais, puis homme d'affaires qui fut le secrĂ©taire d'État Ă  l'Agriculture du Gouvernement Pierre MendĂšs France de 1954 Ă  1955, et de RenĂ©e Michaud, Jean-Pierre Raffarin a deux sƓurs et un frĂšre.

Le , il épouse Anne-Marie Perrier, née en 1952 à ChamaliÚres, avec laquelle il a une fille : Fleur, responsable des ressources humaines chez Cartier.

Études et formation

AprÚs avoir fait ses études secondaires au lycée Henri-IV puis fréquenté la faculté de droit de Poitiers, il se rend à Paris pour étudier le droit à l'université Paris II Panthéon-Assas. Il entre ensuite à l'ESCP, dont il sort diplÎmé en 1972, comme Michel Barnier, qui sera l'un de ses ministres. Durant ses études, il fait un stage d'un an à la savonnerie Fébor, dans le département de l'Eure à Bernay. Lorsqu'il est étudiant à l'ESCP, Jean-Pierre Raffarin crée l'association Tribunes ESCP[1].

Cadre dans le secteur privé

Contrairement Ă  de nombreux hommes politiques, Jean-Pierre Raffarin effectue une carriĂšre dans le secteur privĂ©. Entre 1973 et 1976, il siĂšge au sein de la direction marketing des cafĂ©s Jacques Vabre, avant d'ĂȘtre le directeur gĂ©nĂ©ral de Bernard Krief Communication de 1981 Ă  1988, puis d'ĂȘtre dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de l'Institut Euro-92 entre 1988 et 1989.

En 1978, aprÚs la démission de son pÚre, il devient président de la société anonyme de crédit immobilier rural de la Vienne, structure fondée en 1956 par Jean Raffarin, puis affiliée au Crédit immobilier de France. Il fait fructifier cet héritage tout au long des années 1980, et devient, de fusion en fusion avec d'autres sociétés de crédit immobilier, président du Crédit immobilier de Poitou-Charentes, puis du Crédit immobilier de France Centre-Ouest.

Conseiller technique de Lionel StolĂ©ru, secrĂ©taire d'État chargĂ© des travailleurs manuels et immigrĂ©s, de 1976 Ă  1981, il est Ă©galement maĂźtre de confĂ©rences Ă  l'Institut d'Ă©tudes politiques de Paris de 1979 Ă  1988.

AprÚs avoir annoncé son retrait définitif de la vie politique, à l'été 2017, Jean-Pierre Raffarin devient en janvier 2018 administrateur indépendant de la filiale chinoise du groupe Plastic Omnium[2] - [3].

Parcours politique

DĂ©buts chez les centristes

Jean-Pierre Raffarin est membre des jeunes giscardiens et secrétaire général de Génération sociale et libérale (GSL), qui se fond dans le Parti républicain en 1977. En 1976, « poussé par Giscard », il visite la Chine. De ce périple, naßt « un ouvrage collectif émerveillé », La vie en jaune (1977)[4].

Il est successivement animateur, délégué national, secrétaire national adjoint et membre du bureau politique (1977), puis secrétaire national chargé des élus locaux de ce parti (1989-1995).

Il est ensuite secrétaire général adjoint et porte-parole (1993-1995), puis secrétaire général de l'Union pour la démocratie française (UDF).

Cofondateur du Parti populaire pour la démocratie française (PPDF), il en est le délégué général adjoint de 1995 à 1997. Membre du bureau politique de l'UDF (1996), il prend part à la création de Démocratie libérale, dont il est membre du bureau politique (1997), puis vice-président jusqu'à la fusion avec l'UMP en 2002.

Conseiller municipal de Poitiers

Au niveau local, il est conseiller municipal d'opposition de Poitiers de 1978 Ă  1995, conseiller rĂ©gional de la rĂ©gion Poitou-Charentes en 1986, puis prĂ©sident du conseil rĂ©gional de 1988 Ă  2002, oĂč il succĂšde Ă  Louis Fruchard, son mentor. En 1995, il quitte le conseil municipal de Poitiers pour devenir, jusqu'en 2001, adjoint au maire de Chasseneuil-du-Poitou. Il est ensuite vice-prĂ©sident UMP du conseil rĂ©gional de Poitou-Charentes de 2002 Ă  2004.

Du Parlement européen au Sénat

Le , Jean-Pierre Raffarin est élu député européen sur la liste UDF-RPR. Il siÚge au Parlement européen jusqu'en 1995.

Le , il est nommĂ© ministre des Petites et Moyennes entreprises, du Commerce et de l'Artisanat dans le gouvernement Alain JuppĂ© (1), poste qu'il conservera en novembre dans le gouvernement Alain JuppĂ© (2). En , il est Ă©lu sĂ©nateur de la Vienne, mais n'exerce pas ce mandat pour rester au gouvernement. Jean-Pierre Raffarin se fait surtout connaĂźtre Ă  cette Ă©poque pour son action en faveur de la protection des artisans boulangers et pour la loi qui porte son nom du qui renforce la rĂ©glementation concernant la grande distribution prĂ©vue par la loi Royer de 1973 en abaissant Ă  300 m2 le seuil de la surface au-delĂ  duquel une autorisation administrative d’implantation de surfaces commerciales est nĂ©cessaire.

AprÚs la défaite de la droite aux législatives de 1997, il lance le club « Giscardisme et modernité », cultivant un positionnement qui fait alors de lui l'un des rares giscardiens « chiraco-compatibles ». Plus tard, en , il crée avec Dominique Perben, Jacques Barrot et Michel Barnier l'association « Dialogue & Initiatives » dont le but est de rassembler la droite et le centre et de proposer un « contrat d'alternance » pour 2002.

Réélu sénateur en septembre 1997 lors d'une élection partielle provoquée par la démission de son suppléant Guy Robert, il le reste jusqu'au , démissionnant pour rejoindre Matignon. Il sera réélu au Sénat le , alors qu'il est chef du gouvernement.

Premier ministre sous la présidence Chirac

Jean-Pierre Raffarin et son homologue italien, Silvio Berlusconi, le 4 décembre 2003.

À la suite de la rĂ©Ă©lection du prĂ©sident Jacques Chirac, il est nommĂ© Premier ministre le [5]. Il est choisi pour son expĂ©rience d'Ă©lu local de province, censĂ©ment consensuel et proche du terrain et des prĂ©occupations des Français ordinaires (« la France d'en bas », comme le veut une expression qu'il rĂ©pĂšte). Il doit cependant se faire un nom, de nombreux Ă©lecteurs n'ayant jamais entendu parler de lui jusque-lĂ [6].

Jean-Pierre Raffarin est chef de trois gouvernements successifs du [5] au [7] :

Il commence par gouverner par dĂ©crets, avant d'obtenir une large majoritĂ© pour le soutenir lors des Ă©lections lĂ©gislatives (363 dĂ©putĂ©s UMP sur 577). Sa ligne de conduite politique, marquĂ©e d'un style personnel en matiĂšre de communication[8], s'attache aux rĂ©formes avec une certaine fermetĂ©, tout en poursuivant la politique de baisse d'impĂŽts de ses prĂ©dĂ©cesseurs[9]. Ses adversaires estiment qu'une consĂ©quence de cette politique de baisse d'impĂŽts sans diminution des dĂ©penses de l'État est l'augmentation de la dette française[9]. Cette « indiscipline budgĂ©taire » se traduit par un taux de dĂ©ficit annuel en dehors des critĂšres de Maastricht[10].

En 2003, il conduit la rĂ©forme des retraites, celle de la dĂ©centralisation et de l'assurance maladie, en dĂ©pit de plusieurs grĂšves et manifestations. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'IntĂ©rieur, lui fait de l'ombre et l'importance prise par celui-ci, comme le grand investissement du prĂ©sident de la RĂ©publique dans les affaires de l'État, rĂ©duisent son champ d'action. L'importante baisse de sa popularitĂ©[11], notamment Ă  la suite de l’importante dĂ©faite de la majoritĂ© aux Ă©lections rĂ©gionales de 2004 (sa rĂ©gion, comme toutes les autres Ă  l'exception de l'Alsace et de la Corse, passe Ă  gauche), l'affaiblissent durablement. Un remaniement ministĂ©riel dans ce sens a lieu, offrant Ă  Nicolas Sarkozy le ministĂšre des Finances et Ă  Jean-Louis Borloo le ministĂšre des Affaires sociales. Jean-Pierre Raffarin est alors Ă©cartelĂ© entre la politique de ce dernier (en particulier sa politique de construction de HLM et de dĂ©veloppement des emplois aidĂ©s) soutenue par Jacques Chirac et sa volontĂ© « en bon pĂšre de famille », avant que ce dernier ne quitte le gouvernement pour prendre la prĂ©sidence de l'UMP.

Au rang des principaux textes lĂ©gislatifs qu'il a fait adopter, la loi relative Ă  l'application du principe de laĂŻcitĂ© Ă  l'Ă©cole l'a Ă©tĂ© en 2004. Il met Ă©galement en place la journĂ©e de solidaritĂ© envers les personnes ĂągĂ©es (annonce faite le [12]). Il fait autoriser la privatisation des autoroutes : du sud de la France (2002), du nord et de l'est de la France et Paris Rhin RhĂŽne (2004), puis la vente des actions de l'État dans les sociĂ©tĂ©s concessionnaires (2005). Enfin, il fixe de nouvelles orientations dans le domaine de la lutte contre les dĂ©rives sectaires, notamment en demandant que « le recours Ă  des listes de groupements [soit] Ă©vitĂ© au profit de l'utilisation de faisceaux de critĂšres »[13].

AprĂšs l'Ă©pidĂ©mie de SRAS de 2002-2004, Jean-Pierre Raffarin rencontre le docteur Chen Zhu, un Shanghaien francophile qui a Ă©tĂ© formĂ© Ă  l'hĂŽpital Saint-Louis, dans les services d’un proche de Jacques Chirac. En octobre 2004, lors d'un voyage Ă  PĂ©kin, Jacques Chirac scelle une alliance avec son homologue chinois et les deux pays dĂ©cident de s’associer pour lutter contre les maladies infectieuses Ă©mergentes. Ce partenariat aboutira Ă  la construction d'un laboratoire de type P4 Ă  l'institut de virologie de Wuhan en dĂ©pit des rĂ©ticences des experts français en guerre bactĂ©riologique de la SGDSN (secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral Ă  la DĂ©fense et Ă  la SĂ©curitĂ© nationale) qui redoutent qu'un P4 puisse se transformer en arsenal biologique[14].

La victoire du « non » au référendum sur le projet de constitution européenne du , est fatale à Jean-Pierre Raffarin. L'échec de cette campagne l'amÚne à remettre sa démission de Premier ministre le au président Chirac. Il est aussitÎt remplacé par Dominique de Villepin.

Figure de l'UMP et des RĂ©publicains

Jean-Pierre Raffarin dans les salons du Sénat, le 14 février 2008.

Une Ă©lection partielle, provoquĂ©e par la dĂ©mission de son supplĂ©ant Claude Bertaud aprĂšs son dĂ©part du gouvernement, lui permet d'ĂȘtre rĂ©Ă©lu sĂ©nateur au premier tour, le , avec 57 % des voix des grands Ă©lecteurs[15]. AprĂšs cette rĂ©Ă©lection, Jean-Pierre Raffarin, prĂ©sident du club de rĂ©flexion politique « Dialogue & Initiative », se fait plus discret. Dans les premiers mois de 2006, le prĂ©sident Jacques Chirac le nomme prĂ©sident du comitĂ© d'organisation français pour cĂ©lĂ©brer le 400e anniversaire de la ville de QuĂ©bec, lui confiant la mission de rassembler des initiatives françaises[16].

En tant que porte-parole de l'UMP, il s'investit dans la campagne des élections présidentielle et législatives de 2007, intervenant durant de nombreux meetings comme à la télévision. AprÚs l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, la structure de l'UMP est profondément modifiée, notamment dans sa fonction institutionnelle ; Jean-Pierre Raffarin devient alors vice-président du parti. D' à , il est le représentant personnel du président de la République pour la francophonie, fonction occupée précédemment par Christian Philip. En , il décline la proposition de Nicolas Sarkozy de devenir ambassadeur de France en Chine[17].

Le , Jean-Pierre Raffarin, qui veut ĂȘtre dĂ©signĂ© candidat Ă  la prĂ©sidence du SĂ©nat pour le groupe UMP, est battu par GĂ©rard Larcher, dĂ©signĂ© par 78 voix contre 56 Ă  l'ancien Premier ministre et 17 Ă  Philippe Marini[18].

Il s'oppose avec 24 autres sénateurs UMP, fin 2009, à la suppression de la taxe professionnelle, refusant de voter le projet de loi « en l'état »[19]. Le , il est désigné par ses pairs pour présider la mission sénatoriale relative à l'avenir de l'organisation décentralisée de la République ; son rapport, qui s'est fixé comme objectif de dégager des axes d'évolution consensuels de l'organisation décentralisée de la République à échéance 2020-2025, est adopté le .

Avec Luc Chatel et Marc Laffineur, il lance, en , la motion « France moderne et humaniste » en vue du congrĂšs de l'UMP de novembre 2012[20] - [21], laquelle arrive en troisiĂšme du vote des militants (18,2 %). En , Ă  la suite de l’accord entre Jean-François CopĂ© (qu'il soutenait lors du congrĂšs[22]) et François Fillon qui a suivi la crise politique du congrĂšs, il est nommĂ© prĂ©sident du conseil national de l’UMP[23]. AprĂšs la dĂ©mission de Jean-François CopĂ© de la prĂ©sidence de l'UMP, le , Jean-Pierre Raffarin forme, avec Alain JuppĂ© et François Fillon, un triumvirat dirigeant le parti jusqu'au congrĂšs de novembre suivant, qui voit l'Ă©lection de Nicolas Sarkozy Ă  la prĂ©sidence de l'UMP par les militants

Le , Jean-Pierre Raffarin se déclare de nouveau candidat à la présidence de la haute assemblée, fonction qu'il dispute à Gérard Larcher et Philippe Marini lors d'une primaire au sein du groupe des sénateurs UMP, aprÚs le renouvellement d'une partie du Sénat[24]. Le , Gérard Larcher l'emporte avec 80 voix, contre 56 à Jean-Pierre Raffarin et 7 à Philippe Marini[25]. Le , Jean-Pierre Raffarin obtient néanmoins la présidence de la Commission des affaires étrangÚres du Sénat.

Il quitte sa fonction de président du conseil national des Républicains en et soutient Alain Juppé en vue de la primaire présidentielle de novembre 2016[26].

Retrait de la vie politique

Le , il annonce renoncer aux trois ans de mandat qu'il lui reste à accomplir, pour se consacrer à Leaders for Peace, une ONG pour « alerter sur les risques de guerre »[27]. Il quitte la présidence de la commission des Affaires étrangÚres du Sénat le et démissionne de son mandat de sénateur le [28].

Il rejoint, en , l'équipe de l'émission télévisée 19 h le dimanche, présentée par Laurent Delahousse sur France 2[29]. Il n'est finalement pas renouvelé aprÚs la premiÚre émission[30].

Le , il rejoint le conseil d'administration de la filiale chinoise du groupe Plastic Omnium, avec le rÎle d'administrateur indépendant[2] - [3]

Il apporte son soutien Ă  la liste de La RĂ©publique en marche aux Ă©lections europĂ©ennes de 2019[31]. La mĂȘme annĂ©e, il dĂ©clare ne pas avoir renouvelĂ© sa cotisation Ă  LR, et par consĂ©quent quitter le parti. Il rĂ©affirme son soutien au prĂ©sident Emmanuel Macron[32].

Soutien Ă  Emmanuel Macron

Le , il annonce soutenir Emmanuel Macron en vue de l'Ă©lection prĂ©sidentielle[33]. Il explique qu'il voit dans le parti Horizons d'Édouard Philippe, « un retour Ă  une sorte de nouvelle UDF » et ajoute : « Je soutiendrai les efforts de mon ami Édouard Philippe, en qui j’ai toute confiance pour construire ce qu’a toujours Ă©tĂ© ma famille politique, c’est-Ă -dire un nouveau centre droit »[34].

Liens avec la Chine

Premiers rapprochements avec la république populaire de Chine

Jean-Pierre Raffarin (25 octobre 2005).

Jean-Pierre Raffarin a effectuĂ© de nombreux voyages en Chine, gĂ©nĂ©ralement de trĂšs courte durĂ©e[35]. En 2005, il est l'un des seuls reprĂ©sentants politiques occidentaux Ă  se dĂ©placer dans le pays en pleine pandĂ©mie de SRAS, ce qui lui confĂšre une certaine aura sur place et renforce ses liens auprĂšs des autoritĂ©s locales, le faisant baptiser par l'agence de presse officielle du rĂ©gime « le vieil ami du peuple chinois »[36]. Depuis, il organise de nombreux congrĂšs et rencontres entre les deux pays, et est prĂ©sent Ă  chaque occasion collatĂ©rale importante. Il est plusieurs fois chargĂ© de mission par Nicolas Sarkozy[37]. François Hollande continuera Ă  utiliser ses services[4], de mĂȘme qu'Emmanuel Macron[36].

En 2011, il rĂ©dige avec son Ă©pouse Anne-Marie, Ce que la Chine nous a appris (Zhongguo de qishi), ouvrage qui n’est publiĂ© qu'en chinois - et dont il n'a pas pu surveiller la traduction, n'Ă©tant pas sinophone[36]. Il s'agit d'un ouvrage Ă  la gloire du rĂ©gime, dans lequel il dĂ©clare « Les dirigeants chinois sont tous d'une grande qualitĂ© », voit dans l'École du Parti « l'ENA de la Chine », souligne l'utilitĂ© de l'absence d'opposition politique, et critique le DalaĂŻ-Lama pour ses « objectifs sĂ©paratistes »[36]. Il y salue l’efficacitĂ© de l’administration communiste et la rapiditĂ© avec laquelle elle exĂ©cute des grands travaux sans jamais Ă©voquer, selon Philippe Grangereau de LibĂ©ration, « des millions de dĂ©placĂ©s qui ont dĂ» quitter leur terre natale Ă  cause des projets pharaoniques du ComitĂ© central ». Sa posture est d'aprĂšs Grangereau, celle d'une « diplomatie d’allĂ©geance ». Il en recueille les fruits en accompagnant rĂ©guliĂšrement en Chine des dĂ©lĂ©gations d’hommes d’affaires qui profitent de ses entrĂ©es[35].

Représentant spécial du gouvernement français en Chine

Depuis , Jean-Pierre Raffarin est le représentant spécial du ministÚre des Affaires étrangÚres pour la Chine[38] - [39].

Il coopĂšre rĂ©guliĂšrement avec la tĂ©lĂ©vision nationale chinoise (CGTN), comme en , comme Ă  l'occasion d'une sĂ©rie de documentaires de promotion de la Chine[40], oĂč il fait devant des centaines de millions de tĂ©lĂ©spectateurs l'Ă©loge de Xi Jinping et de son « leadership puissant, dans un grand pays oĂč il faut naturellement de l'autoritĂ© pour gouverner plus de 1,4 milliard d'habitants »[36].

En Chine, Jean-Pierre Raffarin siĂšge au « council of advisors » du forum de Bo’ao[41]. Il siĂšge aussi Ă  l’« advisory council » du Belt & Road Forum for International Cooperation[42]. Il est membre du conseil d'administration de la China Europe International Business School de Shanghai[43]. Il est co-prĂ©sident de la Sino-International Entrepreneurs Federation[44] et de l'International Capital Conference[45]. Il est Ă©galement prĂ©sident du colloque Ă©conomique franco-chinois du ComitĂ© France-Chine et coprĂ©sident du Forum sino-europĂ©en des affaires[36]. En septembre 2020, il participe Ă  un symposium Ă  Wenzhou organisĂ© par la China Association for Science & Technology et promouvant les Ă©changes de talents (scientifiques de haut niveau) vers la Chine[46].

Il collabore rĂ©guliĂšrement avec le « Front uni » chinois (stratĂ©gie douce du Parti communiste chinois consistant Ă  coopter des alliĂ©s pour diffuser sa vision du monde et servir ses intĂ©rĂȘts), l’Association des anciens Ă©tudiants chinois Ă  l’étranger (WRSA) et le groupe privĂ© Weidong dont le patron — membre de l’Association de l’amitiĂ© chinoise Ă  l’étranger, autre branche du Front uni — finance un prix pour « l’esprit de paix dans la petite enfance » pour l'ONG Leaders pour la paix de Jean-Pierre Raffarin[47]. En , il participe au « dialogue de PĂ©kin », organisĂ© par le dĂ©partement de liaison international du comitĂ© central du Parti communiste chinois[48]. Selon Le Monde, l'ancien Premier ministre multiplie les interventions louangeuses, notamment sur la politique du prĂ©sident Xi Jinping « au risque d’ĂȘtre accusĂ© de faire le jeu du rĂ©gime »[47].

Jean-Pierre Raffarin a aussi recentrĂ© vers la Chine la fondation Prospective et innovation crĂ©Ă©e par l'ancien ministre RenĂ© Monory et dont il a pris en 2005 la prĂ©sidence, peu aprĂšs son dĂ©part du gouvernement. Depuis 2006, la Fondation organise notamment au Futuroscope Ă  Poitiers un forum annuel consacrĂ© Ă  la Chine et aux grandes questions internationales[49]. La fondation dispose d'un budget de 3,5 millions d'euros financĂ© par une trentaine d'entreprises dont Carrefour, Kering, L'OrĂ©al, LVMH qui, pour 15 000 euros par an, accĂšdent Ă  ses colloques et Ă  son rĂ©seau. La fondation reçoit Ă©galement des dons de personnalitĂ©s chinoises (85 000 euros de l'ancien ambassadeur Wu Jianmin, par exemple[4]). Ses cours Ă  la China Europe International Business School lui rapportaient 78 500 euros annuels quand il Ă©tait sĂ©nateur. Depuis son retrait de la politique en 2017, il siĂšge au conseil d’administration de quelques entreprises implantĂ©es en Chine – Pierre et Vacances, Plastic Omnium ou la sociĂ©tĂ© de gestion de fonds Idinvest Partners – pour environ 100 000 euros annuels[4].

Dans le cadre de la pandémie de maladie à coronavirus de 2019-2020, il signe le 24 février 2020 une tribune dans le Quotidien du peuple intitulée « Les atouts des institutions chinoises impressionnent ». Il écrit notamment : « J'ai été impressionné par les mesures fortes et efficaces et les capacités d'organisation et mobilisation du gouvernement chinois démontrées lors de la lutte contre le coronavirus, et qui représentent vraiment les atouts du systÚme chinois ! » Plus loin, reprenant l'antienne du président Xi Jinping, il affirme que « la coopération bilatérale peut aider à établir une communauté de destin partagée »[50].

Pour ces bons services, Jean-Pierre Raffarin s'est vu remettre le 29 septembre 2019 devant 6000 dignitaires chinois la plus haute distinction possible pour un étranger : la médaille de l'Ordre de l'Amitié, des mains de Xi Jinping[51] - [52]. En date du 22 février 2023, seules dix personnalités politiques, dont Vladimir Poutine et Raul Castro[36], ont reçu cette distinction.

Cette frénésie sinophile de l'ex-premier ministre français semble avoir inquiété jusqu'à la Direction générale de la Sécurité intérieure, qui a dû le convoquer à un « entretien de sensibilisation » à l'été 2018 du fait de sa fréquentation assidue d'hommes d'affaires chinois considérés par la DGSI comme des agents du Parti[36].

DĂ©corations

Publications

  • La Vie en jaune : sept jeunes giscardiens en Chine populaire (Dominique Bussereau, Jean-Pierre Raffarin, Henri Giscard d'Estaing et Nicolas Giscard d'Estaing, Marc-Philippe Daubresse, Pierre Simonet, Benoit Roger-Vasselin), Paris, Stock, 1977
  • La PublicitĂ©, nerf de la communication, 1983
  • L'Avenir a ses racines, Paris, Projet, 1986 (ISBN 978-2-905282-06-4)
  • 92, nous sommes tous des rĂ©gionaux, Paris, Projet, 1988 (ISBN 978-2-905282-31-6)
  • Pour une morale de l'action, Paris, HermĂ©, 1992 (ISBN 978-2-86665-161-9)
  • Le Livre de l'Atlantique, l'Arc atlantique, une idĂ©e qui gagne en Europe (sous la dir. de Jean-Pierre Raffarin), 1994 (ISBN 978-2-9508577-0-5)
  • Notre contrat pour l'alternance (coĂ©crit avec Dominique Perben, Jacques Barrot et Michel Barnier), 2001 (ISBN 978-2-259-19579-9)
  • Pour une nouvelle gouvernance : l'humanisme en actions, 2002 (ISBN 978-2-84187-335-7)
  • La France dans le bon sens (avec Jacques Blanc), 2003 (ISBN 978-2-268-04593-1)
  • La France de mai, entretiens avec Éric Mandonnet, Paris, Grasset, 2003 (ISBN 978-2-246-64701-0)
  • La DerniĂšre Marche : Lettre Ă  Nicolas Sarkozy, Paris, Grasset & Fasquelle, 2007 (ISBN 978-2-246-72121-5)
  • avec Anne-Marie Raffarin, Zhongguo de qishi (Ce que la Chine nous a appris), Editions du savoir mondial, 2011, 79 pp.
  • Je marcherai toujours Ă  l'affectif, Paris, Flammarion, 2012
  • Chine, le grand paradoxe, Paris, Michel Lafon, 2019
  • Choisir un chef, Michel Lafon, 2021

Notes et références

  1. « Tribunes ESCP », sur Tribunes ESCP (consulté le )
  2. « Jean-Pierre Raffarin devient administrateur de Plastic Omnium en Chine », Le ProgrĂšs,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Gilles Guillaume, « Jean-Pierre Raffarin administrateur de Plastic Omnium en Chine », Reuters,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Sophie des DĂ©serts, Jean-Pierre Raffarin, ombres chinoises, parismatch.com, 4 juillet 2020
  5. DÉCRET du 6 mai 2002 PORTANT NOMINATION DU PREMIER MINISTRE
  6. CĂ©cile Cornudet, « Jacques Chirac choisit Jean-Pierre Raffarin pour conduire le changement », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  7. DĂ©cret du 31 mai 2005 relatif Ă  la cessation des fonctions du Gouvernement
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  54. Depuis le décret du 21 novembre 2008 (Décret no 2008-1202 du 21 novembre 2008 modifiant le code de la Légion d'honneur et de la médaille militaire, paru au Journal officiel du 22 novembre 2008 (texte 1): « La dignité de grand officier appartient de plein droit aux anciens Premiers ministres qui ont exercé leurs fonctions durant deux années au moins ».
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Voir aussi

Bibliographie

  • Albert Algoud et Christophe Bertin, Raffarin de Matignon, guide modique, modeste et modĂ©rĂ© de la France d'en-bas, Paris, Mango document, 2002.
  • Le Canard enchaĂźnĂ©, Raffarin d'en haut en bas : qui se cache derriĂšre l'homme de Matignon ?, Paris, Les dossiers du « Canard », 2002, (ISSN 0292-5354)
  • Dol est une bande dessinĂ©e de Philippe Squarzoni publiĂ©e en 2006 par Les requins Marteaux. C'est une critique de la politique française des annĂ©es 2000 et notamment de celle de Jean-Pierre Raffarin.

Articles connexes

Liens externes

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