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Emmanuel Macron

Emmanuel Macron (/ɛmanÉ„É›l makʁɔ̃/[alpha 5] ), nĂ© le Ă  Amiens, est un haut fonctionnaire et homme d'État français. Il est prĂ©sident de la RĂ©publique française depuis le .

Emmanuel Macron
Illustration.
Emmanuel Macron en 2023.
Fonctions
Président de la République française
En fonction depuis le
(6 ans, 1 mois et 21 jours)
Élection 7 mai 2017
RĂ©Ă©lection 24 avril 2022
Premier ministre Édouard Philippe
Jean Castex
Élisabeth Borne
Prédécesseur François Hollande
Président d'En marche
–
(1 an, 1 mois et 2 jours)
Secrétaire général Ludovic Chaker
Richard Ferrand
Prédécesseur Parti créé
Successeur Catherine Barbaroux (intérim)
Christophe Castaner (délégué général)
Ministre de l'Économie, de l'Industrie
et du Numérique
–
(2 ans et 4 jours)
Président François Hollande
Premier ministre Manuel Valls
Gouvernement Valls II
Prédécesseur Arnaud Montebourg[alpha 1]
Successeur Michel Sapin[alpha 2] - [alpha 3]
Secrétaire général adjoint du cabinet du président de la République[alpha 4]
–
(2 ans et 2 mois)
Avec Nicolas Revel
Président François Hollande
Prédécesseur Jean Castex
Successeur Laurence Boone
Biographie
Nom de naissance Emmanuel Jean-Michel Frédéric Macron[1]
Date de naissance
Lieu de naissance Amiens (France)
Nationalité Française
Parti politique PS (2006-2009)
EM/LREM/RE (depuis 2016)
Conjoint Brigitte Trogneux
DiplÎmé de Université Paris-Nanterre
IEP de Paris
ENA
Profession Haut fonctionnaire
Banquier d'affaires
Distinctions Voir distinctions
RĂ©sidence Palais de l'ÉlysĂ©e (Paris 8e)
La Lanterne (Versailles)
Fort de Brégançon (Bormes-les-Mimosas)

Signature de Emmanuel Macron

Emmanuel Macron
Présidents de la République française

Sorti de l'École nationale d'administration en 2004, il devient inspecteur des finances. En 2007, il est nommĂ© rapporteur adjoint de la commission pour la libĂ©ration de la croissance française (« commission Attali »). L'annĂ©e suivante, il rejoint la banque d'affaires Rothschild & Cie, dont il devient associĂ©-gĂ©rant en 2010.

Proche du Mouvement des citoyens puis membre du Parti socialiste de 2006 Ă  2009, il participe Ă  la campagne Ă©lectorale de François Hollande pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2012, qui le nomme aprĂšs sa victoire secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de son cabinet. Alors encore inconnu du grand public, mais rĂ©putĂ© pour sa ligne sociale-libĂ©rale, Emmanuel Macron est nommĂ© en 2014 ministre de l'Économie, de l'Industrie et du NumĂ©rique ; en 2015, il fait adopter une loi pour la croissance, l'activitĂ© et l'Ă©galitĂ© des chances Ă©conomiques, dite « loi Macron ». Sa notoriĂ©tĂ© s'accroĂźt alors qu'il prend progressivement ses distances avec François Hollande.

En 2016, il fonde et prend la prĂ©sidence de son propre mouvement politique, baptisĂ© En marche, et dĂ©missionne du deuxiĂšme gouvernement Manuel Valls. Il adopte un positionnement hostile au clivage gauche-droite et se prĂ©sente Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2017. Il l'emporte au second tour, bĂ©nĂ©ficiant d'un « front rĂ©publicain » face Ă  la candidate du Front national (FN), Marine Le Pen, avec 66,1 % des suffrages exprimĂ©s. À 39 ans, il devient le plus jeune prĂ©sident français et le plus jeune dirigeant du G20 du moment.

Son premier mandat est marqué par une réforme du code du travail, une loi de réforme de la SNCF, l'affaire Benalla, le mouvement des Gilets jaunes et le grand débat national qui s'ensuit, ainsi que par un premier projet contesté de réforme des retraites, la mise en place d'une convention citoyenne pour le climat, la pandémie de Covid-19 puis en février 2022, la crise provoquée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, alors que la France vient de prendre la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne.

Candidat Ă  sa rĂ©Ă©lection lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2022, il est qualifiĂ© pour le second tour oĂč il affronte une nouvelle fois Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national. Il sort vainqueur de l'Ă©lection le avec 58,55 % des suffrages exprimĂ©s. Son second mandat commence par l'obtention d'une majoritĂ© relative aux Ă©lections lĂ©gislatives, une crise Ă©nergĂ©tique mondiale liĂ©e Ă  l'invasion de l'Ukraine par la Russie et une rĂ©forme des retraites reculant notamment l'Ăąge du dĂ©part Ă  64 ans, adoptĂ©e sans vote au parlement et trĂšs fortement contestĂ©e.

Situation personnelle

Origines

Emmanuel Jean-Michel FrĂ©dĂ©ric Macron est le fils de Jean-Michel Macron, nĂ© en 1950, mĂ©decin, professeur de neurologie au CHU d'Amiens[2] et responsable d'enseignement Ă  la facultĂ© de mĂ©decine de cette mĂȘme ville[3], et de Françoise NoguĂšs, mĂ©decin-conseil Ă  la SĂ©curitĂ© sociale[4]. Leur premier enfant, une fille, est morte Ă  la naissance[5]. Ils ont ensuite eu trois enfants : Emmanuel, Laurent (nĂ© en 1979, radiologue, mariĂ© Ă  Sabine Aimot, gynĂ©cologue-obstĂ©tricienne) et Estelle (nĂ©e en 1982, nĂ©phrologue, mariĂ©e Ă  Carl Franjou, ingĂ©nieur)[6]. AprĂšs avoir divorcĂ© en 2010, Jean-Michel Macron Ă©pouse HĂ©lĂšne Joly, psychiatre au CHS Pinel-Dury[7].

La famille Macron est originaire du village d'Authie, dans la Somme. Son arriĂšre-grand-pĂšre, Henri Macron, ingĂ©nieur voyer, fut maire de la commune de 1953 Ă  1964[8]. Ses grands-parents paternels sont AndrĂ© Macron, qui Ă©tait cadre (chef de district) Ă  la SNCF[9], et Jacqueline Robertson, fille de Suzanne Leblond, native d'Amiens, et du Britannique George Robertson, venu de Bristol pour combattre durant la PremiĂšre Guerre mondiale et hĂ©ros de la bataille de la Somme. George Robertson divorce en 1928, puis rentre Ă  Londres, oĂč il se remarie, en 1936[10]. Ses grands-parents maternels, Jean NoguĂšs et Germaine Arribet, sont originaires de BagnĂšres-de-Bigorre, dans les PyrĂ©nĂ©es[11] - [12] - [13]. Emmanuel Macron affirme s'ĂȘtre passionnĂ© pour les lettres et s'ĂȘtre engagĂ© Ă  gauche en raison de l'influence de sa grand-mĂšre maternelle Germaine NoguĂšs, surnommĂ©e affectueusement par Emmanuel Macron « Manette »[14] - [15], enseignante puis principale de collĂšge[16] - [17] - [18] - [19].

À l’ñge de 12 ans, il demande Ă  ĂȘtre baptisĂ© contre l’avis de son pĂšre en dĂ©clarant : « Je suis allĂ© tout seul Ă  l’église. Ce fut le dĂ©but d’une pĂ©riode mystique qui a durĂ© plusieurs annĂ©es. AprĂšs quoi, je me suis Ă©loignĂ© de la religion »[20]. Par la suite, il est scolarisĂ© au lycĂ©e jĂ©suite de La Providence, Ă  Amiens[21]. À l’ñge adulte, il se dĂ©finit comme agnostique[21] tout en dĂ©clarant : « Aujourd'hui, j'ai une rĂ©flexion permanente sur la nature de ma propre foi. Mon rapport Ă  la spiritualitĂ© continue de nourrir ma pensĂ©e mais je n'en fais pas un Ă©lĂ©ment de revendication »[22].

Formation

De la sixiĂšme Ă  la premiĂšre, Emmanuel Macron est scolarisĂ© au lycĂ©e La Providence, un Ă©tablissement privĂ© catholique d'Amiens fondĂ© par la congrĂ©gation des jĂ©suites. Il obtient une « mention rĂ©gionale » au concours gĂ©nĂ©ral de français en 1994, alors qu'il est Ă©lĂšve en classe de premiĂšre[23] - [24] - [25]. Il termine ses Ă©tudes secondaires au lycĂ©e Henri-IV, Ă  Paris, oĂč ses parents l'envoient pour l'Ă©loigner de Brigitte Trogneux, sa professeur de thĂ©Ăątre avec laquelle il a une relation. Il rĂ©Ă©crit avec elle la piĂšce de thĂ©Ăątre de l'auteur italien Eduardo De Filippo L'Art de la comĂ©die[24] - [26] - [27] - [28]. Il obtient le baccalaurĂ©at scientifique avec la mention « trĂšs bien » en 1995[29].

Admis en hypokhĂągne et khĂągne B/L au lycĂ©e Henri-IV, il Ă©choue Ă  deux reprises Ă  l'Ă©crit du concours d'entrĂ©e de l'École normale supĂ©rieure (ENS)[25] - [30] - [31].

Il intÚgre l'Institut d'études politiques de Paris en 1998[32]. D'abord étudiant au sein de la section « Internationale », il se réoriente en troisiÚme année au sein de la section « Service public ». Il sort diplÎmé de Sciences Po en 2001[33]. Il suit en parallÚle un cursus en philosophie à l'université Paris-Nanterre et y obtient successivement une maßtrise en 2000 et un DEA en 2001[34] ; ses mémoires d'études sont dédiés à des penseurs politiques[33] : Machiavel[35] et Hegel[36].

De 1999 Ă  2001, il est assistant Ă©ditorial pour le livre La MĂ©moire, l'histoire, l'oubli du philosophe Paul RicƓur, qui recherchait un archiviste[30] - [16] - [37]. Il devient membre du comitĂ© de rĂ©daction de la revue Esprit[38]. Certains observateurs mettront en avant l'influence de Paul RicƓur dans les modes de raisonnement d'Emmanuel Macron[39] - [40].

Emmanuel Macron n'effectue pas son service national en raison de la poursuite de ses Ă©tudes supĂ©rieures, qui reportent sa date d'incorporation. NĂ© en dĂ©cembre 1977, il appartenait aux derniĂšres classes d'Ăąge encore soumises Ă  l'obligation de la conscription. Celle-ci a, en effet, Ă©tĂ© suspendue en 1996 pour « tous les Français nĂ©s aprĂšs le ». Les derniers appelĂ©s (environ 4 380) ont quittĂ© leur caserne en novembre 2001[41].

Il poursuit ses Ă©tudes Ă  l'ENA Ă  Strasbourg dans la promotion LĂ©opold-SĂ©dar-Senghor (2002-2004)[42] de laquelle il sort classĂ© 5e[43]. Mais comme l'un des sujets de l'examen final avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© abordĂ© par certains Ă©lĂšves, le Conseil d'État annule le classement final de cette promotion, un recours[44] ayant Ă©tĂ© dĂ©posĂ© par 75 Ă©lĂšves, dont Emmanuel Macron[45] - [46]. Pour la premiĂšre fois depuis la crĂ©ation de l'ENA, une promotion sort donc sans classement final[47], mais cette dĂ©cision n'aura d'influence ni sur l'affectation d'Emmanuel Macron Ă  l'Inspection des finances[48] ni sur les autres Ă©lĂšves de la promotion[45]. Il fait partie des Ă©tudiants militant pour le choix de Senghor comme nom de promotion[49]. À l'ENA, il effectue un stage de six mois Ă  l'ambassade de France Ă  Abuja au Nigeria[49] - [50], puis un autre Ă  la prĂ©fecture de l'Oise[51].

En 2007, il bĂ©nĂ©ficie du German Marshall Fund, qui lui permet de dĂ©couvrir les États-Unis, pays oĂč il effectuera par la suite un stage pour la banque Rothschild[52].

Des Ă©lĂ©ments de sa biographie publiĂ©s dans les mĂ©dias font l'objet d'incertitudes et de contradictions[53]. Ainsi, Emmanuel Macron semble avoir entretenu pendant un certain temps l'ambiguĂŻtĂ© sur son prĂ©tendu passage par l'École normale supĂ©rieure[54]. Par ailleurs, il indique avoir rĂ©alisĂ© un mĂ©moire sur l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, en rapport avec la philosophie du droit de Hegel, sous la direction d'Étienne Balibar, mais ce dernier dĂ©clare ne pas avoir de souvenir ni de trace de cet Ă©pisode[55] - [37], prĂ©cisant : « Peut-ĂȘtre s'agit-il d'une censure inconsciente, je ne sais pas »[56]. Selon l'historien François Dosse, « dans la mesure oĂč Balibar ne semble pas vĂ©ritablement atteint par quelque pathologie mĂ©morielle, un tel dĂ©ni du rĂ©el relĂšve bien chez lui d'une dĂ©marche volontaire de ne pas se retrouver liĂ© au nom d'Emmanuel Macron »[57]. Par ailleurs, le couple prĂ©sidentiel Ă©voque rĂ©guliĂšrement Jean-Paul Sartre[58] - [59].

Vie privée

Emmanuel et Brigitte Macron en 2017.

Le , au Touquet, oĂč il rĂ©side[60], Emmanuel Macron Ă©pouse Brigitte Trogneux[61] - [62], avec pour tĂ©moins le professeur d'Ă©conomie Marc Ferracci et l'homme d'affaires Henry Hermand[63] - [64].

Brigitte Trogneux est une professeur de lettres classiques de vingt-quatre ans son aßnée, qui a eu trois enfants d'une union précédente avec André-Louis AuziÚre (dont elle est séparée depuis 1994 et divorcée depuis 2006)[65] - [66] - [67]. Emmanuel Macron l'a rencontrée en 1993, au cours d'un atelier de théùtre qu'elle animait dans son lycée, alors qu'il était ùgé de quatorze à quinze ans et en classe de seconde[68] - [69].

Il pratique le piano, qu'il a étudié pendant dix ans au conservatoire d'Amiens et dont il a obtenu un troisiÚme prix[2] - [70] - [71], le ski[72] et le tennis[73]. Il a pratiqué la boxe française[16] et le football (il apprécie l'Olympique de Marseille) et suit le Tour de France cycliste[73].

En ce qui concerne ses goĂ»ts culturels, il apprĂ©cie beaucoup le film Les Tontons flingueurs ainsi que les Ă©crivains AndrĂ© Gide — dont l'ouvrage Les Nourritures terrestres est prĂ©sent dans son portrait officiel[74] —, Stendhal, Albert Camus, Arthur Rimbaud, RenĂ© Char[75]. Ses chanteurs prĂ©fĂ©rĂ©s sont LĂ©o FerrĂ©, Johnny Hallyday et Charles Aznavour[75]. Selon le sociologue Philippe Coulangeon, il y a chez Emmanuel Macron un « hyperconformisme mĂątinĂ© d’un peu de transgression et d’une certaine bienveillance Ă  l’égard de la culture de masse »[76].

CarriĂšre professionnelle

Inspecteur des finances

En 2004, à l'issue de ses études à l'ENA, il intÚgre le corps de l'Inspection générale des finances (IGF)[48] - [77]. Emmanuel Macron devient l'un des protégés de Jean-Pierre Jouyet qui dirige alors l'IGF[78]. Il participe notamment à des missions sur la « valorisation de la recherche »[79] - [80], la « fraude aux prélÚvements obligatoires et son contrÎle »[81] et « la répartition des prélÚvements obligatoires entre générations et la question de l'équité intergénérationnelle »[82]. Alors qu'il est inspecteur des finances, Macron enseigne l'été à la « prep'ENA » du groupe privé IPESUP[83] - [84] - [85].

Laurence Parisot lui propose en 2006, le poste de directeur général du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), qu'elle préside, mais Emmanuel Macron décline l'offre, tout en restant en étroit contact avec celle-ci[86].

En août 2007, il est nommé rapporteur adjoint de la commission pour la libération de la croissance française (« commission Attali »)[87]. En mars 2010, il est nommé par décret membre de cette commission[88]. Il y rencontre notamment Peter Brabeck, alors PDG de Nestlé, contact qui lui a permis chez Rothschild & Cie de conseiller le rachat par Nestlé de la filiale de lait infantile de Pfizer en 2012[89].

Emmanuel Macron est co-rapporteur de la commission sur les professions du droit en 2008[90].

Il dĂ©missionne de l'Inspection des finances en 2016. En tant qu'Ă©narque, il devait dix ans de services Ă  l'État ; n'en ayant effectuĂ© que six (ses deux ans comme ministre n'Ă©tant pas comptĂ©s), il doit s'acquitter de la somme de 54 000 euros[91].

Banquier d'affaires

En septembre 2008, il se met en disponibilitĂ© de la fonction publique et devient banquier d'affaires chez Rothschild & Cie[92] - [93]. RecrutĂ© par François Henrot sur recommandation de Jacques Attali, Serge Weinberg (prĂ©sident du conseil d'administration d'Accor) et Xavier Fontanet (PDG d'Essilor International), il indique que l'Ă©chec de son militantisme local dans le Pas-de-Calais, oĂč il n'a pu obtenir une investiture socialiste, et l'Ă©lection de Nicolas Sarkozy Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique, l'ont poussĂ© vers cette activitĂ©[16]. À cette Ă©poque, il a dĂ©jĂ  pour ambition de devenir prĂ©sident de la RĂ©publique, mais, en s'engageant dans le privĂ©, il suit les conseils d'Alain Minc, qui estime qu'il est prĂ©fĂ©rable d'ĂȘtre fortunĂ© pour faire de la politique[94]. L'un de ses premiers dossiers est le rachat de Cofidis, spĂ©cialiste du crĂ©dit Ă  la consommation, par le CrĂ©dit mutuel[89].

En 2010, sous le mandat du président Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron offre son aide bénévole à la « Société des rédacteurs du Monde » (SRM), dans le contexte de la revente du journal Le Monde. Mais il est aussi en relation secrÚte avec Alain Minc, alors que celui-ci soutient une offre Perdriel-Prisa-Orange, et alors que cette offre paraissait à la SRM « particuliÚrement dangereuse »[95]. Découvert de maniÚre rocambolesque par Adrien de Tricornot[96], il doit renoncer à ce double jeu[96] - [97], révélateur de sa stratégie médiatique, selon les analyses de Laurent Mauduit et Julia Cagé, fin 2021 sur Off-investigation[96].

Il est promu, fin 2010, associĂ© au sein de la banque, aprĂšs avoir travaillĂ© sur la recapitalisation du journal Le Monde et sur le rachat par Atos de Siemens IT Solutions and Services[98]. À l'Ăąge de 33 ans seulement, Emmanuel Macron bat ainsi le record de jeunesse d'Ăąge de GrĂ©goire Chertok. Cette ascension rapide apparaĂźt Ă©tonnante Ă  certains commentateurs[94].

En février 2012, il conseille Philippe Tillous-Borde, le PDG de Sofiprotéol qui prend 41 % du capital de Lesieur Cristal[90].

La mĂȘme annĂ©e, il est nommĂ© gĂ©rant et dirige l'une des plus grosses nĂ©gociations de l'annĂ©e, le rachat par NestlĂ© de la filiale « laits pour bĂ©bĂ© » de Pfizer[89]. Cette transaction, Ă©valuĂ©e Ă  plus de neuf milliards d'euros, lui permet de devenir millionnaire[68] - [93]. François Henrot dira de lui qu'« il aurait Ă©tĂ©, s'il Ă©tait restĂ© dans le mĂ©tier, un des meilleurs en France, sans doute mĂȘme en Europe »[92]. L'expression « Mozart de la finance », parfois utilisĂ©e, est cependant critiquĂ©e par certains observateurs[89]. La journaliste Martine Orange, auteur de Rothschild, une banque au pouvoir, indique qu'Emmanuel Macron avait Ă©tĂ© recrutĂ© pour son carnet d'adresses[94].

Entre dĂ©cembre 2010, date de sa nomination comme associĂ©-gĂ©rant, et mai 2012, celle de son arrivĂ©e Ă  l'ÉlysĂ©e comme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint, Emmanuel Macron indique avoir gagnĂ© 2 millions d'euros brut[99]. Selon ses dĂ©clarations de revenus et de patrimoine faites Ă  la Haute AutoritĂ© pour la transparence de la vie publique, il a gagnĂ© plus de 2,5 millions d'euros bruts entre 2009 et 2013.

Ascension politique

DĂ©buts et militantisme au MDC

À la fin des annĂ©es 1990, pendant prĂšs de deux ans, il milite au Mouvement des citoyens (MDC) de Jean-Pierre ChevĂšnement[99] - [100], sans pour autant que son adhĂ©sion Ă  ce parti soit Ă©tablie[100]. Alors Ă  Sciences Po, il effectue un stage au cabinet de Georges Sarre, maire du 11e arrondissement de Paris et proche de ChevĂšnement[101]. Il participe Ă  la campagne de celui-ci pour les Ă©lections municipales de 2001 Ă  Paris[102] et vote pour Jean-Pierre ChevĂšnement au premier tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2002[100]. Il explique : « Autant la deuxiĂšme gauche m'a inspirĂ© sur le social, autant je considĂšre que son rapport Ă  l'État reste trĂšs complexĂ©. Je me suis toujours interrogĂ© sur le rĂŽle de l'État, et c'est pour cette raison que je me tourne, plus jeune, vers Jean-Pierre ChevĂšnement »[100]. À la suite du , il considĂšre que l'Ă©chec de Lionel Jospin et du Parti socialiste (PS) s'explique notamment par l'incapacitĂ© de la gauche Ă  tenir un discours de fermetĂ© sur les questions de sĂ©curitĂ©[100].

Engagement au sein du Parti socialiste

Membre du PS à partir de 2006, il est à jour de cotisation jusqu'en 2009[68] - [103] - [104] - [alpha 6], il collabore également, à partir de 2006, avec la fondation Jean-JaurÚs[103], qui en est proche. Par l'intermédiaire de Jean-Pierre Jouyet, il rencontre en 2006 François Hollande, auprÚs duquel il s'engage à partir de 2010[68]. Lors de l'élection présidentielle de 2007, il fait partie du groupe les Gracques, composé d'anciens patrons et de hauts fonctionnaires, qui appelle à une alliance entre SégolÚne Royal et François Bayrou[105] - [106]. D'aprÚs Anne Fulda, « il dit [en 2016] ne pas se souvenir pour qui il a voté au premier tour mais a déposé un bulletin SégolÚne Royal dans l'urne au second »[107].

En vue des Ă©lections lĂ©gislatives de 2007, il essaie d'obtenir du PS une investiture en Picardie[108]. Mais les adhĂ©rents socialistes de Picardie s'opposent Ă  sa candidature[108]. Cet Ă©chec, associĂ© Ă  la victoire de Nicolas Sarkozy Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2007, l'encourage Ă  donner un nouveau tournant Ă  sa carriĂšre[108]. Alors qu'il est soutenu par une association locale et par l'opposition municipale de droite du Touquet-Paris-Plage[109], il renonce Ă  se prĂ©senter aux Ă©lections municipales de 2008[110]. Il indique avoir « dĂ©clinĂ© une offre au cabinet Woerth en 2007 » car « cela n'Ă©tait pas conforme Ă  [ses] opinions »[111]. En 2010, il dĂ©cline la proposition, portĂ©e par Antoine Gosset-Grainville et validĂ©e par le palais de l'ÉlysĂ©e, de devenir le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, François Fillon[112].

Il soutient François Hollande lors de la primaire prĂ©sidentielle socialiste de 2011[4] et ce avant l'affaire du Sofitel, alors que Dominique Strauss-Kahn Ă©tait en tĂȘte des sondages[113]. De juillet Ă  dĂ©cembre 2011, il anime un cĂ©nacle d'experts et d'Ă©conomistes, le « groupe de la Rotonde », composĂ© des Ă©conomistes Philippe Aghion, Gilbert Cette et Élie Cohen, qui fait un rapport tous les quinze jours Ă  François Hollande, qui gagne la primaire prĂ©sidentielle[16] - [114]. Ce groupe prĂŽne « un vĂ©ritable choc de compĂ©titivitĂ© », idĂ©e que Michel Sapin, chargĂ© du projet prĂ©sidentiel, ne retient pas[63].

SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de l'ÉlysĂ©e

François Hollande remporte l'Ă©lection prĂ©sidentielle. Le , aprĂšs avoir rĂ©intĂ©grĂ© la fonction publique, Emmanuel Macron devient secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de l'ÉlysĂ©e, en tandem avec Nicolas Revel[115] - [116]. Il seconde le nouveau secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Pierre-RenĂ© Lemas. Sa nomination Ă  ce poste est suggĂ©rĂ©e Ă  François Hollande par François Rebsamen, qui rapporte une requĂȘte formulĂ©e par plusieurs patrons, dont Bernard Attali, GĂ©rard Mestrallet, Jean-Pierre Clamadieu, Jean-Pierre Rodier et Serge Weinberg[117] - [118].

Nicolas Prissette indique : « DĂšs les premiĂšres semaines du quinquennat, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de 34 ans retient l'attention du microcosme : jeune, sĂ©millant, atypique, pas trĂšs Ă  gauche. Les journaux lui consacrent des articles. On s'intĂ©resse davantage Ă  ce personnage qu'au secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Pierre-RenĂ© Lemas, qui occupe pourtant le poste clĂ© parmi tous les autres, au cƓur du pouvoir »[119].

L'Ă©tĂ© 2012, l'ancienne cellule Ă©conomique de l'ÉlysĂ©e, dont Macron est devenu le plus haut gradĂ©, Ă©tudie un passage temporaire aux 37 heures, jusqu'Ă  la fin 2014, avec un bilan prĂ©vu pour voir si les Français peuvent repasser aux 35 heures, Ă©tudie une concentration des hausses d'impĂŽts sur les plus hauts revenus, ainsi que le maintien de la dĂ©fiscalisation des heures supplĂ©mentaires. Ces propositions sont dĂ©clinĂ©es par François Hollande[120].

Emmanuel Macron est notamment l'un des artisans[121] - [122], voire Ă  l'origine[123] du crĂ©dit d'impĂŽt pour la compĂ©titivitĂ© et l'emploi et du pacte de responsabilitĂ© et de solidaritĂ©[124]. Concernant ce dernier, il s'oppose Ă  Nicolas Revel, chargĂ© des questions sociales, sur l'opportunitĂ© d'inscrire le projet dans le collectif budgĂ©taire votĂ© avant l'Ă©tĂ© 2014[125]. La presse fait Ă©galement Ă©tat de dissensions avec Philippe LĂ©glise-Costa, conseiller de François Hollande chargĂ© des questions europĂ©ennes, ce que ce dernier dĂ©ment rĂ©guliĂšrement[126] ; la revue Contexte indique notamment qu'en 2013, il perd un conflit avec celui-ci alors qu'il plaide « pour une stratĂ©gie coup-de-poing face Ă  la Commission europĂ©enne, qui rĂ©clame Ă  cor et Ă  cri le respect des 3 % »[127]. Il contribue par ailleurs au choix de l'ÉlysĂ©e de ne pas lĂ©gifĂ©rer sur les salaires des patrons et de privilĂ©gier un code de bonne conduite[128]. Il confie avoir songĂ© Ă  quitter son poste Ă  l'automne 2013, estimant que la rĂ©forme des retraites prĂ©sentĂ©e par l'exĂ©cutif n'Ă©tait « pas Ă  la hauteur »[105]. Il apparaĂźt dans la liste des invitĂ©s Ă  la rĂ©union du groupe Bilderberg de 2014[129] en sa qualitĂ© de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de la prĂ©sidence de la RĂ©publique.

Une candidature lui est proposée dans sa ville natale d'Amiens lors des élections municipales de 2014, mais il refuse l'offre[45]. Alors que Manuel Valls propose à François Hollande, à l'issue de ces élections, de lui confier le ministÚre du Budget dans son premier gouvernement, le président de la République écarte cette idée en raison de son absence de mandat électoral[63] - [130] - [45] - [125].

DĂ©mission et projets professionnels

Le , l'ÉlysĂ©e annonce qu'il quitte le cabinet de François Hollande et que Laurence Boone reprend les dossiers Ă©conomiques et financiers. Son titre et rang protocolaire de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de l'ÉlysĂ©e ne sont en revanche pas confĂ©rĂ©s Ă  celle-ci, qui ne reprend que le titre de chef du pĂŽle Ă©conomie et finance[131] - [132]. Les observateurs expliquent son dĂ©part par ses dĂ©ceptions de ne pas entrer dans le premier gouvernement de Manuel Valls et de ne pas obtenir gain de cause sur l'approfondissement des rĂ©formes engagĂ©es par le gouvernement[125], ou encore par l'arrivĂ©e comme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de Jean-Pierre Jouyet, « beaucoup plus au fait des questions Ă©conomiques et financiĂšres, mais aussi des questions europĂ©ennes, que ne l'Ă©tait son prĂ©dĂ©cesseur Pierre-RenĂ© Lemas »[130] - [56]. Alors qu'il espĂ©rait rĂ©cupĂ©rer le poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, il est Ă©galement déçu de la dĂ©cision de François Hollande de nommer ce dernier Ă  la tĂȘte de la Caisse des dĂ©pĂŽts et consignations[56].

Jouyet indique qu'Emmanuel Macron quitte le cabinet de la prĂ©sidence « pour mener des projets personnels dans les domaines de l'enseignement et de la recherche »[133]. Il cherche, selon les sources, soit Ă  crĂ©er une sociĂ©tĂ© de conseil financier[134] - [56], soit « une sorte de TOEFL multidisciplinaire pour Ă©valuer les Ă©lĂšves »[135], soit « un fonds d'investissement pour financer des projets innovants, notamment dans le domaine de l'Ă©ducation »[56], soit « aller dans la Silicon Valley monter une boĂźte d'enseignement sur internet »[136]. Il obtient un poste universitaire Ă  l'universitĂ© de Berlin au dĂ©but de l'Ă©tĂ© 2014 et, avec l'aide d'Alain Minc, le titre de Senior Research fellow en Ă©conomie politique Ă  la London School of Economics pour y devenir maĂźtre de confĂ©rences en policy-mix europĂ©en ; il se rend une fois par semaine Ă  Londres et Berlin donner des cours[137]. Il cherche Ă©galement, par l'intermĂ©diaire de Philippe Aghion, Ă  obtenir un poste Ă  l'universitĂ© Harvard[56] - [63]. AprĂšs avoir visitĂ© des start-up en Californie avec Xavier Niel[52], il s'installe quelques semaines dans les locaux de BDGS, le cabinet d'Antoine Gosset-Grainville, dont il est proche et qui affirmera plus tard : « À l’époque, il essayait de monter une start-up dans le conseil stratĂ©gique. Il nous a demandĂ© de l’accompagner sur les aspects juridiques »[138].

Ministre de l'Économie, de l'Industrie et du NumĂ©rique

Emmanuel Macron lors de la passation de pouvoir au ministùre de l'Économie.

Le , il est nommĂ© ministre de l'Économie, de l'Industrie et du NumĂ©rique dans le gouvernement Valls II en remplacement d'Arnaud Montebourg[139], dont il conserve la moitiĂ© du cabinet[135]. Plusieurs personnalitĂ©s ont Ă©tĂ© envisagĂ©es avant lui : Bertrand DelanoĂ«, Louis Gallois, GĂ©rard Collomb ou encore Pascal Lamy ; il est suggĂ©rĂ© par Jean-Pierre Jouyet[56]. Alors inconnu du grand public[140] - [141], il devient le plus jeune ministre de l'Économie depuis ValĂ©ry Giscard d'Estaing dans le premier gouvernement de Georges Pompidou en 1962[142]. Il est qualifiĂ© par certains mĂ©dias et acteurs politiques d'« anti-Montebourg »[143] et de « symbole » d'un virage social-libĂ©ral de l'exĂ©cutif[144] - [145] - [146] - [147]. La passation de pouvoir entre les ministres a lieu le au ministĂšre de Bercy[148]. Il a pour directeur de cabinet Alexis Kohler, qui fut directeur de cabinet adjoint de Pierre Moscovici de juin 2012 Ă  mars 2014, quand celui-ci Ă©tait ministre de l'Économie et des Finances[149]. Plusieurs de ses lieutenants sont issus des rĂ©seaux de Dominique Strauss-Kahn, dont CĂ©dric O, Benjamin Griveaux et Stanislas Guerini[150].

Loi Macron

Prenant la suite du projet de « loi sur la croissance et le pouvoir d'achat » porté par Arnaud Montebourg, qui se donnait pour objectif de « restituer six milliards d'euros de pouvoir d'achat » aux Français[151], il présente au mois de décembre 2014 au Conseil des ministres, le projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, aussi appelé « loi Macron », qui a pour objectif de « déverrouiller l'économie française » en modifiant notamment la réglementation concernant le travail le dimanche, les professions réglementées, les transports et le permis de conduire, l'ouverture du marché autocar[152] et la vie des entreprises et des salariés. Par peur de ne pas trouver de majorité sur ce texte, le gouvernement Valls II décide de ne pas faire voter cette réforme auprÚs des parlementaires et d'utiliser l'article 49 alinéa 3 de la Constitution, pour la faire adopter[153]. AprÚs son adoption le et une saisine du Conseil constitutionnel par l'opposition[154], la loi est promulguée le [155]. Pour son biographe Marc Endeweld, « c'est bien à l'Assemblée nationale [à l'occasion de l'examen du projet de loi] que le banquier de chez Rothschild s'est mué en véritable homme politique, essayant de convaincre jusqu'à ses détracteurs »[156].

L'OCDE estime que les mesures d'Emmanuel Macron gĂ©nĂ©reront une hausse du PIB « de 0,3 % Ă  un horizon de cinq ans et de 0,4 % Ă  un horizon de 10 ans »[157]. À l'Ă©tĂ© 2016, Ludovic Subran, chef Ă©conomiste de l'assureur Euler Hermes, estime Ă  seulement un « demi-dixiĂšme de point » (soit 0,05 %) l'apport de la loi Macron Ă  la croissance de la France[158]. Elle a pour mesure phare la libĂ©ralisation du marchĂ© des autocars longue distance, dits « autocars Macron »[159] - [160].

Emmanuel Macron défend également certains articles du projet de loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite « Sapin 2 », notamment sur le statut des autoentrepreneurs ou le seuil de qualification pour accéder à certains métiers. Face à l'opposition qui se manifeste à l'Assemblée, il doit accepter de nombreuses concessions et mobiliser ses partisans[161].

Renault

En avril 2015, Emmanuel Macron fait passer la part de l'État dans le capital de Renault de 15 % Ă  prĂšs de 20 %, sans en avertir le PDG, Carlos Ghosn. Il impose ensuite l'application de la nouvelle loi Florange qui permet de donner un droit de vote double aux actionnaires « historiques », ce qui confĂšre Ă  l'État la minoritĂ© de blocage. Devant les remontrances de Nissan qui s'inquiĂšte de cette progression au capital, l'État s'accorde Ă  limiter sa puissance au sein de Renault et s'interdit d'agir chez Nissan[162]. En mai 2016, Emmanuel Macron appelle Carlos Ghosn Ă  revoir sa rĂ©munĂ©ration de 2015 Ă  la baisse en menaçant de « lĂ©gifĂ©rer »[163]. Cet Ă©pisode dĂ©gradera durablement le climat de confiance au sein de l'alliance Renault-Nissan[164].

AĂ©roport de Toulouse-Blagnac

En 2015, Emmanuel Macron autorise la privatisation partielle de 49 % du capital de l'aéroport de Toulouse-Blagnac à des acquéreurs privés étrangers. Le bilan de cette cession est sévÚrement critiqué par la Cour des comptes dans un rapport publié en novembre 2018. En avril 2019, la cour administrative d'appel estime que la procédure de cession a été irréguliÚre[165].

Ecopla

Les salariés licenciés de l'usine Ecopla en IsÚre, cédée à un groupe italien, lui reprochent son inaction, tandis que le député Pierre Ribeaud déplore « une absence de prise de conscience » de sa part[166]. Interrogé sur ce sujet, Emmanuel Macron reconnaßt « des échecs » et « des limites à l'action publique » : « le rÎle des responsables politiques, ce n'est pas de démontrer en toutes circonstances des capacités, des protections que parfois ils n'ont plus »[166].

Uber

Selon l'enquĂȘte Uber Files menĂ©e par un consortium de mĂ©dias, les communications internes de la start-up Uber montrent qu'elle a dĂ©ployĂ© entre 2014 et 2016 une activitĂ© intense et en grande partie secrĂšte de lobbying pour faire Ă©voluer favorablement la rĂ©glementation et la lĂ©gislation en sa faveur. Emmanuel Macron est en relation directe avec le PDG Travis Kalanick et les lobbyistes de Uber, qu'il rencontre Ă  de nombreuses reprises et en secret, et intervient Ă  la grande satisfaction de la start-up[alpha 7] en court-circuitant les dĂ©cisions de ses collĂšgues du gouvernement et des dĂ©putĂ©s socialistes[167] - [168]. En 2017, le lobbyiste qui avait quittĂ© l'entreprise Ă©tait devenu conseiller senior de son conseil d’administration quand il prend part Ă  la campagne d’Emmanuel Macron et Ă  la crĂ©ation de LREM avec d'autres personnes impliquĂ©es dans les discussions avec Uber: Astrid Panosyan-Bouvet (cofondatrice de LREM), Julie Bonamy (ancienne spĂ©cialiste du numĂ©rique de LREM) ou Fabrice Comptour (considĂ©rĂ© par Uber comme l’un de ses meilleurs soutiens au sein de l’exĂ©cutif europĂ©en)[169].

Amazon

Selon une enquĂȘte de MĂ©diapart, un lobbyiste d'Amazon a participĂ© Ă  des groupes de travail pour prĂ©parer la campagne d'Emmanuel Macron[170].

Alstom
Emmanuel Macron en juillet 2015 lors d'un sommet franco-chinois.

En novembre 2014, Emmanuel Macron autorise l'achat de la branche énergie d'Alstom par l'entreprise américaine General Electric (GE). Plus tÎt, l'entreprise avait promis au gouvernement de créer environ un millier d'emplois en France, d'ici fin 2018[171] - [172].

DĂšs janvier 2016, le groupe annonce pourtant la suppression de 765 emplois en France, au siĂšge de Levallois et dans les activitĂ©s rĂ©seaux Ă©lectriques[173]. Lorsque fin aoĂ»t 2016, GE annonce la fermeture du site d'Alstom Ă  Belfort, Emmanuel Macron commence Ă  s'attirer des critiques, y compris de la part de l'ÉlysĂ©e, de son prĂ©dĂ©cesseur Arnaud Montebourg et de Michel Sapin, son successeur et ancien collĂšgue Ă  Bercy, qui dĂ©clare qu'il « avait levĂ© le pied depuis un an »[174] - [175] - [166]. Emmanuel Macron quant Ă  lui condamne la dĂ©cision d'Alstom de fermer le site, affirmant que la question d'une fermeture Ă  Belfort n'avait jamais fait partie des discussions de 2015 entre Alstom et le Gouvernement et qu'il a agi sur le dossier en 2015 pour « Ă©viter un plan social et des licenciements »[176]. Mediapart souligne qu'Ă  Bercy, Emmanuel Macron s'est « privĂ© de plusieurs moyens d'influencer les dĂ©cisions stratĂ©giques du groupe Alstom, surtout lors du rachat par le groupe amĂ©ricain General Electric de ses activitĂ©s Ă©nergie — il a notamment refusĂ© de se servir d'un dĂ©cret, adoptĂ© en mai 2014, permettant Ă  l'État de s'opposer Ă  une prise de contrĂŽle d'une entreprise française par un groupe Ă©tranger. Il a Ă©galement donnĂ© Ă  General Electric un avantage dĂ©cisif dans les coentreprises dĂ©tenues par les deux groupes »[166].

En 2016, Emmanuel Macron met en cause « une surcapacité du secteur ferroviaire français » et affirme que l'idée de sauver Alstom « uniquement par la commande publique, c'est une fausse piste sur le moyen et long terme »[177].

General Electric annonce en octobre 2017 la suppression de 350 postes Ă  Grenoble, en juin 2018 un renoncement dĂ©finitif Ă  sa promesse de crĂ©ation de 1000 postes[172] et en mai 2019 la suppression de 1 050 emplois en France[171]. La gestion du dossier par Emmanuel Macron est alors rĂ©guliĂšrement l'objet de critiques[178], reliant notamment l'affaire Alstom avec la dĂ©sindustrialisation de la France et un dĂ©ficit de stratĂ©gie Ă  long terme[179] - [180] - [181] - [182]. Emmanuel Macron est accusĂ© par le dĂ©putĂ© Pierre Lellouche d'avoir « prĂ©sidĂ© » la destruction d'un fleuron de l'industrie française en tant que secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de l'ÉlysĂ©e puis ministre de l'Ă©conomie. Emmanuel Macron affirme cependant n'avoir appris le projet de vente Ă  General Electric qu'en avril 2014 lors d'une fuite dans la presse[183] - [184] - [185], et il dĂ©clare le lors d'une audition Ă  l'AssemblĂ©e nationale : « Le gouvernement a Ă©tĂ© mis devant le fait accompli. Les entreprises discutaient depuis plusieurs mois dans le plus grand secret. [
] Le gouvernement s'est trouvĂ© face Ă  un projet totalement ficelĂ© »[183] - [186] - [185]. En 2019, Alain Marleix, dĂ©putĂ© LR et ancien prĂ©sident de la commission d'enquĂȘte parlementaire sur les dĂ©cisions de politique industrielle de l'État, saisit le parquet de Paris en mettant en cause Emmanuel Macron[187]. En 2022, Emmanuel Macron soutient le rachat par EDF Ă  General Electric des anciennes activitĂ©s nuclĂ©aires d'Alstom, dont la turbine Arabelle, composant essentiel des centrales nuclĂ©aires et considĂ©rĂ©e comme un « joyau » technologique français[178] - [188] - [189].

Visibilité médiatique

JérÎme Fourquet, directeur du département Opinion de l'Ifop, relÚve qu'« en quelques mois à peine, d'octobre 2014 à février 2015, la proportion de Français qui ne le connaissent pas passe de 47 % à 18 %. Gagner trente points de notoriété en quelques mois, c'est tout à fait exceptionnel »[190]. Il organise son premier meeting en mars 2015, dans le Val-de-Marne[191].

Tout en donnant l'apparence de la loyautĂ© envers le prĂ©sident de la RĂ©publique, il prend rĂ©guliĂšrement ses distances avec celui-ci Ă  partir de son entretien Ă  l'hebdomadaire Le 1 du [192]. En avril 2015, Le Monde estime qu'Ă  travers ses prises de parole, Emmanuel Macron « assume dĂ©sormais son social-libĂ©ralisme en pleine lumiĂšre, mĂȘme si son cabinet rĂ©fute tout changement d'attitude ou de discours »[193]. Fin 2015, il hĂ©site Ă  quitter le gouvernement en raison du projet de rĂ©forme sur la dĂ©chĂ©ance de la nationalitĂ©, avec lequel il exprime son dĂ©saccord ; il y renonce car celui-ci « ne fait pas partie de [son] pĂ©rimĂštre ministĂ©riel »[194].

En janvier 2016, il dĂ©pose Ă  l'ÉlysĂ©e et Ă  Matignon un projet de loi, dit « Macron 2 » ou « nouvelles opportunitĂ©s Ă©conomiques » (NOÉ), qui est annulĂ© par un arbitrage de l'exĂ©cutif[195] - [158] - [196]. Manuel Valls s'oppose tout particuliĂšrement Ă  ce qu'il prĂ©sente ce nouveau projet de loi, dont le contenu est confiĂ© Ă  d'autres ministĂšres[195]. En fĂ©vrier 2016, dans le cadre d'une rĂ©union au palais de l'ÉlysĂ©e visant Ă  arbitrer le contenu du projet de loi El Khomri, il accepte de s'effacer au profit de la ministre du Travail, Ă  condition que le projet de loi comprenne deux dispositions qu'il avait prĂ©vu d'inclure dans le sien : la rĂ©Ă©criture du licenciement Ă©conomique et le plafonnement des indemnitĂ©s prud'homales. Si Myriam El Khomri proteste et obtient alors gain de cause selon plusieurs tĂ©moignages, ces mesures sont finalement intĂ©grĂ©es peu aprĂšs dans le texte[196] - [195]. Selon son conseiller en communication Gaspard Gantzer, qui lui fait cette proposition, François Hollande envisage de le nommer Premier ministre en fĂ©vrier 2016[197] - [198]. Dans Les Leçons du pouvoir, François Hollande indique Ă  ce sujet : « J’écarte d’emblĂ©e ce scĂ©nario, non par dĂ©fiance envers lui mais parce que j’estime que Manuel Valls remplit loyalement son rĂŽle et que je ne dois pas bouleverser l’équipe qui avait tenu le choc du terrorisme »[198]. Au contraire, il est rĂ©trogradĂ© dans l'ordre protocolaire du gouvernement Ă  l'occasion du remaniement rĂ©duit de fĂ©vrier 2016, Ă  l'initiative de Manuel Valls[199] - [200]. Alors que Manuel Valls entre en situation de concurrence directe avec lui dĂšs la fin de l'annĂ©e 2015, les deux hommes occupant un espace politique similaire, un sondage Odoxa teste pour la premiĂšre fois les intentions de vote en sa faveur pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle en janvier 2016[192].

Le 6 avril 2016, Ă  Amiens, il fonde le parti En marche (qui reprend ses propres initiales, « E.M. »), qu'il veut « transpartisan » et qu'il dĂ©finit comme Ă©tant Ă  la fois de droite et de gauche[201] - [202]. Avec cette initiative, il assume pour la premiĂšre fois son ambition de se prĂ©senter Ă  une Ă©lection prĂ©sidentielle[203]. Plusieurs dĂ©putĂ©s lui apportent alors leur soutien[204]. Il est alors entourĂ© d'anciens collaborateurs et soutiens de Dominique Strauss-Kahn, qui trouvent en lui « un honorable produit de substitution » et le suivront sous sa prĂ©sidence[205]. Ce lancement s'accompagne de tensions avec François Hollande sur la question de la loyautĂ© d'Emmanuel Macron Ă  son Ă©gard[202], et d'une dĂ©gradation de ses relations avec le Premier ministre Manuel Valls[206]. Emmanuel Macron entretient Ă©galement de mauvais rapports avec Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics[63] - [135] - [207], mais aussi avec les secrĂ©taires d'État Axelle Lemaire (numĂ©rique), dont il a la tutelle, et Christian Eckert (budget)[208]. BĂ©nĂ©ficiant alors d'une trĂšs bonne image dans l'opinion, il voit celle-ci se dĂ©grader en juin 2016, aprĂšs une altercation filmĂ©e avec des syndicalistes et une polĂ©mique autour de son paiement de l'impĂŽt sur la fortune (ISF)[209] - [210]. Plusieurs journaux (L'Express, Les Échos, Le 1, L'Opinion) soutiennent plus ou moins ouvertement son action[64].

Le 8 mai 2016, il est invitĂ© par le maire d'OrlĂ©ans, Olivier CarrĂ©, Ă  prĂ©sider les fĂȘtes johanniques, organisĂ©es chaque annĂ©e pour cĂ©lĂ©brer la libĂ©ration de la ville par Jeanne d'Arc[211]. Dans son discours, il Ă©tablit un parallĂšle implicite entre la vie de Jeanne d'Arc et sa propre trajectoire[212] - [213]. En aoĂ»t 2016, il devient le premier ministre d'un gouvernement socialiste Ă  se rendre au Puy du Fou, oĂč il dĂ©clare qu'il n'est « pas socialiste »[214].

Bénéficiant d'une importante couverture médiatique, il est parfois présenté comme le « candidat des médias »[215] - [216] - [217] - [218] - [219]. Certains observateurs évoquent ainsi la « macronite », désignant une attitude démesurément bienveillante à son égard, dont serait atteinte la presse, voire l'opinion publique[220] - [221] - [222]. D'autres acteurs, issus de la gauche radicale (Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin), utilisent le terme pour dénoncer son positionnement politique et son influence au sein de la gauche[223] - [224] - [225].

DĂ©mission

Son départ du gouvernement de Manuel Valls est évoqué à plusieurs reprises par la presse à partir de l'été 2015[226]. Il aurait envisagé de démissionner en janvier 2016, aprÚs l'annulation de son nouveau projet de loi, puis aprÚs le meeting qu'il organise le , au lendemain duquel Manuel Valls demande son renvoi à François Hollande[195] - [227]. Lors de son entretien du , François Hollande déclare qu'Emmanuel Macron est tenu à la « solidarité » gouvernementale et à la nécessité de « servir jusqu'au bout » sans « démarche personnelle et encore moins présidentielle »[226]. Le , il démissionne de ses fonctions de ministre pour se consacrer à En marche[228] - [229] - [230] - [231]. Il est remplacé par Michel Sapin[228] - [232]. François Hollande confie alors qu'Emmanuel Macron l'a « trahi avec méthode »[233]. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron déplore le fait que le gouvernement ait « fait beaucoup de choses à moitié », contrairement à ce qu'il préconisait[234]. D'aprÚs un sondage de l'Ifop, 84 % des Français approuvent alors le choix d'Emmanuel Macron de quitter ses fonctions ministérielles[235].

Selon Les DĂ©codeurs du Monde, le rĂ©sultat des rĂ©formes lancĂ©es par Emmanuel Macron pour « libĂ©rer la croissance » est difficilement perceptible[alpha 8] - [158]. Le produit intĂ©rieur brut (PIB) a ainsi « connu des variations irrĂ©guliĂšres », avec du « mieux » — 0,6 % de croissance au premier trimestre 2015 et 0,8 % de croissance au premier trimestre 2016 — et du « moins bon » — 0 % de croissance aux deuxiĂšmes trimestres des annĂ©es 2015 et 2016[158]. Par ailleurs, le nombre de demandeurs d'emploi de catĂ©gorie A est passĂ© de 3,41 millions lors de sa prise de fonction Ă  3,51 millions lors de son dĂ©part du gouvernement[158].

Campagne pour le premier tour

En avril 2016, aprÚs avoir présenté le mois précédent François Hollande comme « le candidat légitime » de son camp, il fait part de sa volonté de se présenter à l'élection présidentielle[236] - [237] - [238]. Il refuse de participer à la primaire de la gauche et annonce sa candidature le [239] - [240] - [241]. Le Monde souligne que « jamais aventure personnelle comme la sienne n'a été couronnée de succÚs sous la Ve République »[242]. Certains comparent sa dynamique et son positionnement à la candidature de François Bayrou en 2007[243] - [244]. Bénéficiant d'une importante couverture médiatique, il est parfois présenté comme le « candidat des médias »[215] - [216] - [217]. Son premier ouvrage, Révolution, figure parmi les meilleures ventes de livres en France à la fin de l'année 2016[alpha 9] - [245] - [246] - [247]. Finalement, le , François Hollande renonce à se représenter[248].

Pour financer sa campagne, Emmanuel Macron organise d'importantes collectes de fonds[alpha 10] - [249] - [250] - [251]. Des opposants et journalistes l'accusent d'avoir utilisĂ© de l'argent public pour favoriser sa candidature aprĂšs la rĂ©vĂ©lation qu'il a utilisĂ© en huit mois plus de 120 000 â‚Ź de son ministĂšre pour organiser des dĂźners[252] - [253] - [254] - [255] : selon les journalistes FrĂ©dĂ©ric Says et Marion L'Hour, il a utilisĂ© ses frais de reprĂ©sentation du ministĂšre de l'Économie « pour faire son rĂ©seau avec les personnalitĂ©s qui comptent, et pas seulement dans le domaine de l’économie », afin de lancer En marche puis sa campagne prĂ©sidentielle[256]. Finalement, avec 16,6 millions d'euros de dĂ©penses, la campagne d'Emmanuel Macron sera la plus coĂ»teuse de tous les candidats[257]. Un an aprĂšs l'Ă©lection, il est rĂ©vĂ©lĂ© qu'Emmanuel Macron a bĂ©nĂ©ficiĂ© de rabais significatifs de la part d'entreprises prestataires lors de sa campagne prĂ©sidentielle[258]. Toutefois, les comptes du candidat sont validĂ©s[259] par la CNCCFP. À partir de novembre 2018, le financement d'En marche fait l'objet d'une enquĂȘte en raison de l'origine non identifiĂ©e de 144 000 euros de dons[260]. En juillet 2021, le prĂ©sident de l'association de financement du parti Christian Dargnat et le trĂ©sorier de l'association Emmanuel Miquel sont rappelĂ©s Ă  la loi concernant la « non-communication Ă  la CNCCFP des Ă©lĂ©ments dĂ©taillĂ©s des dons », et le parquet de Paris classe l'affaire sans suite, dĂ©clarant n'avoir « pas pu dĂ©montrer d’infraction aux rĂšgles » et attestant que « ces dons Ă©taient bien des dons de personnes physiques et n’ont pas dĂ©passĂ© le plafond »[261].

Les principales critiques à son encontre portent sur le supposé flou entourant son programme[262] - [263] - [264]. La droite le présente également comme le « dauphin » de François Hollande en raison de ses anciennes fonctions ministérielles et du fait qu'il rallie à sa candidature un certain nombre de personnalités de gauche, notamment Manuel Valls[alpha 11] - [265] - [266] - [267]. Jean-Christophe Cambadélis menace cependant les membres du Parti socialiste qui soutiendraient Emmanuel Macron de sanctions, voire d'exclusions[268]. Le , Le Canard enchaßné indique que le parti d'Emmanuel Macron travaille à une alliance électorale avec le Parti socialiste afin de disposer d'une majorité en cas de victoire[269]. Mais Emmanuel Macron exclut toute alliance avec le PS[270]. AprÚs l'avoir critiqué, François Bayrou annonce qu'il n'entend pas se présenter à l'élection présidentielle et propose une alliance à Emmanuel Macron, qui l'accepte[271] - [272].

À la suite de la rĂ©vĂ©lation de plusieurs affaires concernant le candidat de la droite François Fillon, qui Ă©tait donnĂ© largement favori, Emmanuel Macron progresse dans les intentions de vote au premier tour[273] - [274]. Le , il arrive en tĂȘte du premier tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle avec 24,01 % des suffrages exprimĂ©s[275]. Il se qualifie ainsi pour le second tour face Ă  Marine Le Pen[276].

Pendant l'entre-deux-tours

Dans son discours suivant le premier tour, Emmanuel Macron remercie François Fillon et BenoĂźt Hamon, qui lui ont apportĂ© leur soutien en vue du second tour, et appelle Ă  un large rassemblement derriĂšre lui[277]. Il reçoit le soutien de plusieurs personnalitĂ©s, dont celui de François Hollande et celui de l'ancien prĂ©sident des États-Unis Barack Obama[278] - [279] - [280].

Le dĂ©but de l'entre-deux-tours est marquĂ© par le duel Ă  distance entre les deux candidats sur le parking de l'usine Whirlpool d'Amiens, menacĂ©e de dĂ©localisation, oĂč Marine Le Pen se rend par surprise peu avant l'arrivĂ©e prĂ©vue de son concurrent qui a prĂ©vu d'Ă©changer avec les salariĂ©s[281]. Le dĂ©bat tĂ©lĂ©visĂ© qui oppose Emmanuel Macron Ă  Marine Le Pen, le , est d'une violence inhabituelle[282]. Si le candidat d'En marche est plutĂŽt considĂ©rĂ© comme le vainqueur de la confrontation, c'est surtout la faiblesse de Marine Le Pen qui est soulignĂ©e[283]. D'aprĂšs GĂ©rard Courtois, Ă©ditorialiste au Monde, ce dĂ©bat est le premier Ă  avoir sensiblement modifiĂ© le rapport de force entre les deux candidats finalistes d'une Ă©lection prĂ©sidentielle au regard de l'agrandissement de l'Ă©cart observĂ© entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen[284].

AprĂšs des tentatives d'hameçonnage en mars 2017 (affaire des MacronLeaks)[alpha 12], des milliers de documents internes Ă  l'Ă©quipe de campagne d'Emmanuel Macron sont piratĂ©s et diffusĂ©s sur Internet le [285] - [286] - [287] - [288] - [289]. La Commission nationale de contrĂŽle de la campagne Ă©lectorale demande aux organes de presse « de ne pas rendre compte du contenu de ces donnĂ©es »[288]. AccusĂ©e, la Russie nie toute implication[285]. En juin 2017, aprĂšs l’élection et enquĂȘte, le directeur de l'ANSSI, Guillaume Poupard, indiquera que « l'attaque Ă©tait si gĂ©nĂ©rique et simple qu'elle pourrait ĂȘtre quasiment l'Ɠuvre de n’importe qui » et qu’il n’y a aucune trace d'implication de la Russie[290] - [291].

Victoire face Ă  Marine Le Pen

Le 7 mai 2017, il est élu président de la République avec 66,10 % des suffrages exprimés, contre 33,90 % pour Marine Le Pen[292]. Ce second tour est marqué par un nombre record d'abstentions et de bulletins blancs ou nuls : 25,4 % d'abstentions, 6,4 % de votes blancs et 2,2 % de votes nuls[293]. Emmanuel Macron a ainsi recueilli le vote de 43 % des électeurs inscrits sur les listes électorales, ce qui est comparable aux résultats des précédentes élections présidentielles[294].

Au lendemain de son Ă©lection Ă  l'ÉlysĂ©e, il dĂ©missionne de la prĂ©sidence d'En marche, dont Catherine Barbaroux assure l'intĂ©rim en vue des Ă©lections lĂ©gislatives[295] - [296].

Emmanuel Macron est perçu comme un rĂ©ceptacle de la demande de renouvellement du personnel politique[297] - [298] - [299]. Sa trajectoire a pu ĂȘtre comparĂ©e Ă  celle de Charles de Gaulle en 1958 pour sa capacitĂ© Ă  s'imposer dans un paysage politique Ă  bout de souffle et Ă  le recomposer[300] - [301] - [302] - [303].

Président de la République

Emmanuel Macron en mai 2017.

Investiture et débuts

Le 14 mai 2017, Emmanuel Macron est investi prĂ©sident de la RĂ©publique française[304]. Il est le 8e prĂ©sident de la CinquiĂšme RĂ©publique et le 25e prĂ©sident de la RĂ©publique française. Lors de son entrĂ©e en fonction, il est, Ă  39 ans, le plus jeune prĂ©sident français de l'histoire[alpha 13], le plus jeune dirigeant du G20 et le plus jeune chef d'État Ă©lu dĂ©mocratiquement, exception faite du micro-État de Saint-Marin[alpha 14].

Il confie la fonction de Premier ministre Ă  Édouard Philippe, maire du Havre et membre des RĂ©publicains (LR)[307]. Celui-ci forme un gouvernement comprenant des personnalitĂ©s de gauche, de droite, du MoDem et des indĂ©pendants, prĂ©sentĂ©s comme des membres de la « sociĂ©tĂ© civile »[308].

Emmanuel Macron ayant dĂ©clarĂ© en octobre 2016 que la France a besoin d'un chef de l'État « jupitĂ©rien »[309] sur le modĂšle de Charles de Gaulle et François Mitterrand (par opposition au « prĂ©sident normal » que François Hollande entendait incarner), les mĂ©dias reprennent largement cette mĂ©taphore — en le qualifiant de prĂ©sident jupitĂ©rien, voire en le surnommant « Jupiter » —[310] pour Ă©voquer le dĂ©but de sa prĂ©sidence et les symboles auxquels il recourt (marche vers la pyramide du Louvre le soir de son Ă©lection, remontĂ©e des Champs-ÉlysĂ©es en vĂ©hicule militaire, tentative de sĂ©lectionner la presse accrĂ©ditĂ©e pour les voyages officiels, invitation de Vladimir Poutine Ă  Versailles[311]). Le chercheur Alexandre Eyries estime qu'Emmanuel Macron « affiche un retour aux sources de la Ve avec un pouvoir exĂ©cutif absolu »[312] - [313].

Le dĂ©but du quinquennat d'Emmanuel Macron est marquĂ© par l'affaire Richard Ferrand, du nom du ministre de la CohĂ©sion des territoires, accusĂ© de conflits d'intĂ©rĂȘts, et par des accusations d'emplois fictifs visant le MoDem, parti de François Bayrou, tout juste nommĂ© ministre de la Justice[314]. Ces rĂ©vĂ©lations interviennent en pleine prĂ©paration d'une loi sur la « moralisation » de la vie politique portĂ©e par François Bayrou[315]. Sous le feu des critiques, celui-ci, Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez ne sont pas reconduits lors de la formation du second gouvernement Philippe, Ă  la suite des Ă©lections lĂ©gislatives[316] - [317].

Mesures Ă©conomiques

Emmanuel Macron en 2017.

Au début de sa présidence, il fait principalement voter des réformes en matiÚre fiscale et en droit du travail[318]. Le quotidien Le Monde indique que si Emmanuel Macron souhaitait à la fois « libérer » l'économie et « protéger » les Français, le premier objectif a « pris le pas » sur le second[319].

Il fait Ă©galement sortir les valeurs mobiliĂšres et les placements (actions, assurance-vie
) de l'impĂŽt de solidaritĂ© sur la fortune (ISF), qu'il remplace par l'impĂŽt sur la fortune immobiliĂšre (IFI), au pĂ©rimĂštre plus limitĂ©[320]. Cette mesure, qui coĂ»te 3,2 milliards d'euros au budget français alors qu'elle profite Ă  seulement 300 000 personnes, contribue Ă  sa perception dans l'opinion comme le « prĂ©sident des riches »[321]. Il annonce Ă©galement la suppression de la taxe visant les Français transfĂ©rant leur domicile fiscal hors de France (exit tax)[322]. D'aprĂšs une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2018 par l'OFCE, les mesures Ă©conomiques d'Emmanuel Macron auront un effet quasi-nul sur le pouvoir d'achat des classes moyennes et les mĂ©nages les plus pauvres verront leur niveau de vie se rĂ©duire, alors que les 2 % des Français les plus aisĂ©s gagneront 42 % de l'augmentation attendue par l'exĂ©cutif[323] - [324].

Dans son rapport publiĂ© en dĂ©cembre 2020, le comitĂ© d’évaluation des rĂ©formes de la fiscalitĂ© du SĂ©nat indique que les rĂ©formes du dĂ©but du quinquennat sur la fiscalitĂ© du capital « ont eu comme corollaire un enrichissement trĂšs marquĂ© des 0,1 % les plus fortunĂ©s ». Les dividendes ont augmentĂ© de 60 % en 2018, et cette tendance Ă  la hausse se poursuit en 2019. La fortune des 0,1 % de Français les plus riches s'est ainsi accrue de 25 % entre 2017 et 2019[325].

La Cour des comptes fait part de son scepticisme sur la politique budgĂ©taire menĂ©e par l'exĂ©cutif, qui suscite en outre l'hostilitĂ© d'une majoritĂ© de la population[326] - [327] - [328] - [329] - [330]. En 2019, le Fonds monĂ©taire international (FMI) exprime son inquiĂ©tude sur le mĂ©contentement social et sur le niveau d'endettement de la France (98 % du PIB), indiquant que « la dette française a augmentĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es et [que] le pays dispose de peu de marge de manƓuvre en cas de crise »[331] - [332]. Cependant, le dĂ©ficit de 2017 Ă  2019 se maintient sous les 3 % du PIB, avant une brusque dĂ©gradation avec la pandĂ©mie de Covid-19[333].

Selon les chiffres officiels, le chĂŽmage au sens du BIT a baissĂ© jusqu’à 7,8 % de la population active (hors Mayotte) au premier trimestre 2020, soit son niveau le plus bas depuis la crise Ă©conomique de 2008[334]. Emmanuel Macron voit dans cette baisse « l’efficacitĂ© des politiques conduites » notamment pour « rĂ©duire la peur d'embaucher » (« flexi-sĂ©curitĂ© », rĂ©forme de l'assurance-chĂŽmage, « investissement dans les compĂ©tences » ou dĂ©veloppement de l’apprentissage et l’alternance)[335]. Cependant, des commentateurs avancent un simple reflet de conjoncture mondiale, ou l’effet des mesures prises par son prĂ©dĂ©cesseur François Hollande[336]. Enfin, certaines thĂ©ories, parfois soutenues par des opposants politiques, prĂ©tendent que cette baisse est due Ă  des chiffres manipulĂ©s, ou Ă  une hausse des radiations, ce que dĂ©ment l’INSEE[337]. Pendant la crise du Covid-19, le taux de chĂŽmage remonte lĂ©gĂšrement[334].

En dĂ©pit d’une baisse moins marquĂ©e que sur la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente, le dĂ©clin industriel de la France se poursuit avec la perte de 16 000 emplois salariĂ©s entre dĂ©but 2017 et fin septembre 2021[338]. Pour le quotidien conservateur The Daily Telegraph, « gonflĂ© par ses politiques fiscales confiscatrices et malgrĂ© ses politiques commerciales protectionnistes, l'État français n'a pas rĂ©ussi Ă  empĂȘcher la descente de ses rĂ©gions industrielles vers un dĂ©clin terminal. »[339].

RĂ©formes de l'Éducation nationale

En matiÚre d'éducation, Emmanuel Macron met en place un programme prévoyant des classes de CP à douze élÚves dans les écoles défavorisées[alpha 15] - [340] - [341], fait voter l'interdiction des téléphones portables dans les écoles et les collÚges[342] - [343], ainsi qu'une nouvelle formule du baccalauréat, qui doit comprendre une part de contrÎle continu à partir de 2021[344] - [345], malgré l'opposition du Conseil supérieur de l'éducation du [346]. AprÚs le grand débat national, il annonce qu'aucune nouvelle fermeture d'école n'aura lieu pendant son quinquennat sans l'accord des maires[347] - [348].

Politique d'administration de la justice

Sa prĂ©sidence est marquĂ©e par plusieurs polĂ©miques sur l'indĂ©pendance de la justice. Il propose, dans un discours prononcĂ© devant le Conseil constitutionnel le , une rĂ©forme de la justice[349]. En novembre 2018, des magistrats dĂ©noncent une « reprise en main politique du ministĂšre public » avec son choix de nommer RĂ©my Heitz comme procureur de Paris, contre les candidats retenus par la ministre de la Justice Nicole Belloubet[350] - [351]. Sa dĂ©cision de suspendre le volet sur l'indĂ©pendance du parquet de la rĂ©vision constitutionnelle ainsi que les perquisitions mĂ©diatisĂ©es au siĂšge de La France insoumise interrogent Ă©galement l'opposition[352]. En octobre 2019, il est interpellĂ© aprĂšs la diffusion d'une note confidentielle du ministĂšre de la Justice envisageant de maintenir ou supprimer des postes de juges d'instruction en fonction des rĂ©sultats allant ĂȘtre obtenus par La RĂ©publique en marche aux Ă©lections municipales de 2020[352] - [353].

En juin 2021, il lance des « États gĂ©nĂ©raux de la justice ». Ceux-ci sont secouĂ©s par l'affaire Éric Dupond-Moretti, du nom du ministre de la Justice, mis en examen en juillet 2021 pour « prise illĂ©gale d’intĂ©rĂȘts » par la Cour de justice de la RĂ©publique, une situation inĂ©dite dans l’histoire de France pour un garde des Sceaux en fonction[354].

Élections intermĂ©diaires

Les Ă©lections sĂ©natoriales de 2017 constituent la premiĂšre dĂ©faite Ă©lectorale d'Emmanuel Macron[355]. Initialement, La RĂ©publique en marche espĂ©rait doubler son nombre de sĂ©nateurs, mais ses espĂ©rances sont progressivement revues Ă  la baisse, notamment en raison de l'annonce par le gouvernement de coupes budgĂ©taires aux collectivitĂ©s territoriales[356]. Le scrutin, auquel participent essentiellement des grands Ă©lecteurs Ă©lus lors des municipales de 2014, est un sĂ©vĂšre Ă©chec pour le parti prĂ©sidentiel, qui ne parvient pas Ă  remporter de siĂšges supplĂ©mentaires[357] - [358]. Ce rĂ©sultat complique le projet de rĂ©forme constitutionnelle d'Emmanuel Macron, car, pour rĂ©viser la Constitution, il faut que les deux chambres approuvent le mĂȘme texte, et que le projet soit appuyĂ© par une majoritĂ© de trois cinquiĂšmes des parlementaires (dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs)[359].

Aux Ă©lections europĂ©ennes de 2019 — dans la campagne desquelles Emmanuel Macron s'implique fortement[360] —, la liste de la majoritĂ© prĂ©sidentielle arrive en deuxiĂšme position avec 22 % des voix, un point derriĂšre celle du Rassemblement national, mais parvient Ă  rallier une part significative de l’électorat Les RĂ©publicains[361]. Lors des Ă©lections municipales de 2020, la majoritĂ© ne remporte aucune mĂ©tropole : Ă  Paris, pourtant longtemps jugĂ©e gagnable, AgnĂšs Buzyn n’arrive qu’en troisiĂšme position, tandis que dans d’autres grandes communes les candidats LREM perdent en dĂ©pit de nombreuses alliances avec la droite, notamment face Ă  Europe Écologie Les Verts[362] - [363]. Cet Ă©chec de l’implantation territoriale du parti prĂ©sidentiel se poursuit Ă  l’occasion des Ă©lections rĂ©gionales et dĂ©partementales de 2021, LREM et ses alliĂ©s n’obtenant aucune rĂ©gion et ne jouant pas de rĂŽle dĂ©cisif au second tour[364].

Crise sociale des Gilets jaunes

« Acte III » des Gilets jaunes manifestant contre la politique de l'exécutif (Belfort, ).

À partir de novembre 2018, il est au centre de la contestation des Gilets jaunes, qui commence de façon spontanĂ©e aprĂšs l'annonce par l'exĂ©cutif d'une augmentation des taxes sur le prix des carburants au [365] - [366]. Alors que le mouvement fait de nombreux blessĂ©s, Emmanuel Macron revient sur la hausse des taxes et annonce notamment l'augmentation du SMIC de 100 euros par mois en 2019[367] - [368]. Il lance en dĂ©cembre un grand dĂ©bat national et publie le mois suivant une Lettre aux Français[369]. Le , Ă  la suite de ce dĂ©bat — critiquĂ© par l’opposition pour son manque de reprĂ©sentativitĂ© supposĂ©, sa longueur et sa proximitĂ© avec les Ă©lections europĂ©ennes —, il annonce son intention de rĂ©former le rĂ©fĂ©rendum d'initiative partagĂ©e, d'intĂ©grer des citoyens tirĂ©s au sort au Conseil Ă©conomique social et environnemental, de rĂ©organiser l'administration publique, de crĂ©er un Conseil de dĂ©fense Ă©cologique, d'augmenter la durĂ©e du travail et de rĂ©duire l'impĂŽt sur le revenu[370] - [371]. Environ trois millions de Français auraient pris part Ă  au moins une manifestation du mouvement des Gilets jaunes[372].

Projet contesté de réforme des retraites

Lors de la campagne prĂ©sidentielle de 2017, la rĂ©forme des retraites est l’un des sujets du programme d’Emmanuel Macron[373], qui souhaite rĂ©former le systĂšme par rĂ©partition en place. LancĂ© Ă  la fin de l’annĂ©e 2019, le projet de rĂ©forme fait face Ă  un important mouvement social et se voit repoussĂ© sine die en mars 2020 du fait de la pandĂ©mie de Covid-19[374]. En juillet 2021, Emmanuel Macron annonce qu'il souhaite que la rĂ©forme puisse garantir un minimum de 1 000 euros par mois, tout en prenant en compte la difficultĂ© des mĂ©tiers, mais aussi qu’il faut allonger le temps de travail « parce que nous vivons plus longtemps » et mettre fin aux « 42 rĂ©gimes diffĂ©rents », facteur selon lui d'inĂ©galitĂ©s majeures[375] - [376].

Évolution de sa cote de popularitĂ©

Évolution de la popularitĂ© d'Emmanuel Macron de Ă  .

Emmanuel Macron voit sa cote de popularité de début de mandat s'établir à un niveau compris entre 45 % (selon Elabe) et 62 % (selon l'Ifop) de satisfaction[377] - [378]. Sa popularité est ainsi sensiblement inférieure à celles de ses prédécesseurs au début de leur mandat[379] - [380] - [381].

À l'Ă©tĂ© 2017, les instituts de sondage font Ă©tat d'une baisse de sa popularitĂ© dans une proportion jamais vue depuis Jacques Chirac en 1995[382] - [383]. Selon l'Ifop, sa cote de satisfaction connaĂźt une baisse de 24 points de pourcentage en trois mois[384] - [385]. Plusieurs Ă©lĂ©ments sont avancĂ©s par les sondeurs pour expliquer ce phĂ©nomĂšne quasi inĂ©dit sous la Ve RĂ©publique[386] : mise en place par l'exĂ©cutif d'une politique de rigueur ; difficultĂ© Ă  satisfaire sur la durĂ©e son Ă©lectorat, composĂ© Ă  la fois de sympathisants de droite et de gauche ; dĂ©clarations jugĂ©es humiliantes envers le chef d'État-Major des armĂ©es, Pierre de Villiers[382] - [385] - [387]. Dans une tribune publiĂ©e par le New York Times, Chris Bickerton, maĂźtre de confĂ©rences Ă  l'universitĂ© de Cambridge, dĂ©signe son « attitude arrogante Ă  l'Ă©gard du pouvoir » et le « vide de son projet politique » comme raisons de sa perte de popularitĂ©[388] - [389] - [390].

Sa chute de popularitĂ© est particuliĂšrement marquĂ©e chez les catĂ©gories populaires (ouvriers et employĂ©s), alors qu'il avait dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© ses moins bons rĂ©sultats chez celles-ci au premier tour de la prĂ©sidentielle ; JĂ©rĂŽme Fourquet de l'Ifop et ChloĂ© Morin de la fondation Jean-JaurĂšs considĂšrent que « pour l’essentiel, c’est l’insĂ©curisation Ă©conomique, que la politique menĂ©e est perçue comme aggravant davantage, ainsi que le sentiment d’injustice sociale, nourri par un certain nombre d’annonces fiscales rĂ©centes, qui sont Ă  l’origine de la fracture qui se dessine entre le reprĂ©sentant d’une France « en marche » et celle qui se sent de moins en moins prise en compte voire, aux dires de certains, mĂ©prisĂ©e »[391].

Emmanuel Macron aux cérémonies du .

De novembre 2017 Ă  janvier 2018, les sondages indiquent une hausse continue de sa popularitĂ©[392] - [393] - [394] - [395]. Selon Brice Teinturier, ce regain donne une « grande originalitĂ© » Ă  la courbe de popularitĂ© d'Emmanuel Macron au regard de celles de ses prĂ©dĂ©cesseurs ; il l'explique par les rĂ©formes qu'il mĂšne, le respect de la plupart de ses promesses de campagne et la faible structuration de l'opposition Ă  son Ă©gard[396]. Un sondage Odoxa de dĂ©cembre 2017 indique que la proportion d'opinions favorables Ă  son Ă©gard s'Ă©tablit Ă  54 %, mais qu'il reste considĂ©rĂ© Ă  67 % comme le « prĂ©sident des riches »[397] - [398] ; le mĂȘme institut indique en fĂ©vrier 2018 que 69 % des Français le considĂšrent comme Ă©loignĂ© des intĂ©rĂȘts de la France rurale[399].

Cependant, Ă  l'Ă©tĂ©-automne 2018, il atteint ses plus faibles cotes de popularitĂ©, Ă©tant crĂ©ditĂ© de 21 Ă  34 % d'opinions favorables, soit un niveau plus faible que celui du Premier ministre, Édouard Philippe, et souvent infĂ©rieur Ă  celui de ses prĂ©dĂ©cesseurs au mĂȘme moment de leur prĂ©sidence[400] - [401] - [402] - [403]. Selon FrĂ©dĂ©ric Dabi, directeur gĂ©nĂ©ral adjoint de l'Ifop, l'affaire Benalla a Ă©tĂ© un « dĂ©clic pour dĂ©clencher une vague de jugements nĂ©gatifs » mais c'est la politique Ă©conomique d'Emmanuel Macron qui serait la principale source de mĂ©contentement : d'aprĂšs lui, « Macron n'est plus seulement dĂ©noncĂ© comme le prĂ©sident des riches mais comme celui qui s'attaquerait aux pauvres, celui dont la politique nuirait aux classes moyennes »[400]. Il souffre Ă©galement de l'usage d'expressions qui passent pour arrogantes ou traduisant un mĂ©pris de classe[alpha 16] et de ses critiques envers les Français lors de dĂ©placements Ă  l'Ă©tranger[404] - [405].

En mai 2020, l'universitaire Bruno CautrÚs, sur la base d'un sondage BVA, identifie quatre groupes de Français dont les attitudes diffÚrent à l'égard d'Emmanuel Macron[406] :

  • un premier qui « partage une forte adhĂ©sion Ă  sa personne » en valorisant principalement sa « stature prĂ©sidentielle », mais qui « ne pĂšse que 6 % des Ă©lecteurs », rĂ©unissant « davantage des hommes que de femmes, des Ă©lecteurs jeunes (18-24 ans) ou des seniors (plus de 65 ans), des retraitĂ©s, des cadres supĂ©rieurs ou des travailleurs indĂ©pendants » ;
  • un deuxiĂšme qui « est celui d’un soutien positif mais plus modĂ©rĂ© Ă  Emmanuel Macron », reprĂ©sente 26 % des Français interrogĂ©s par BVA et « partage plusieurs traits avec le groupe des « macronistes convaincus » » en Ă©tant « plus diversifiĂ© » ;
  • un troisiĂšme prĂ©sentĂ© comme celui des « opposants modĂ©rĂ©s », se situant « plutĂŽt Ă  gauche », regroupant « 41 % des personnes interrogĂ©es, soit le groupe le plus nombreux », « avant tout composĂ© de catĂ©gories sociales intermĂ©diaires ou populaires (ouvriers), de chĂŽmeurs, plutĂŽt des femmes que des hommes, des 35-49 ans ou des Ă©tudiants » ;
  • un quatriĂšme prĂ©sentĂ© comme celui des « opposants convaincus », plutĂŽt proches du RN, de LFI, plus rarement d'autres partis de gauche, reprĂ©sentant 27 % des personnes interrogĂ©es, « composĂ© de classes moyennes plutĂŽt basses, de catĂ©gories populaires (ouvriers, employĂ©s), ou de petits indĂ©pendants, gĂ©nĂ©ralement ĂągĂ©s ou retraitĂ©s » et peu favorables Ă  l'intĂ©gration europĂ©enne.

La pandĂ©mie de Covid-19 et le confinement qui s’ensuit lui permettent dans un premier temps de connaĂźtre une hausse de popularitĂ© inĂ©dite sous sa prĂ©sidence, mĂȘme s’il reste en deçà du niveau d'opinions favorables de ses dĂ©buts. Cependant, peu avant le dĂ©confinement, en mai 2020, sa cote s’érode Ă  nouveau alors que celle d’Édouard Philippe continue de croĂźtre, dĂ©passant celle du chef de l’État de façon encore plus nette qu’auparavant. Pascal Perrineau, directeur du CEVIPOF, explique cette situation par son « hyperprĂ©sidence » et une « dimension personnelle » : alors que le prĂ©sident est avant tout perçu comme « arrogant », « autoritaire » et « changeant », le chef du gouvernement est vu davantage comme « rassurant », « tenace » et « authentique »[407].

En avril 2022, une nette majorité de Français se dit insatisfaite du bilan d'Emmanuel Macron, selon un sondage YouGov[408].

Gestion de la pandémie de Covid-19

Le , trois premiers cas de maladie Ă  coronavirus 2019 (Covid-19), un virus dĂ©couvert le mois prĂ©cĂ©dent dans la ville de Wuhan (Chine), sont recensĂ©s en France[409]. Alors que le nombre de malades se multiplie, Emmanuel Macron, en concertation avec l’opposition, dĂ©cide de maintenir le premier tour des Ă©lections municipales au . Au lendemain d'un vote marquĂ© par un taux d’abstention record, Emmanuel Macron annonce, afin de stopper la diffusion exponentielle du virus, que la population sera confinĂ©e Ă  domicile Ă  partir du lendemain et que tous les lieux recevant du public considĂ©rĂ©s comme non indispensables Ă  la vie seront fermĂ©s ; il dĂ©clare Ă  plusieurs reprises que le pays est « en guerre » et fait savoir que le second tour des municipales est repoussĂ© sine die.

Emmanuel Macron portant un masque de protection en novembre 2020.

Le , l'ÉlysĂ©e annonce qu'Emmanuel Macron a Ă©tĂ© testĂ© positif Ă  la Covid-19[410]. Un dĂźner ayant eu lieu la veille du diagnostic fait polĂ©mique pour avoir rĂ©uni plus de six convives, seuil maximal recommandĂ© par le prĂ©sident lui-mĂȘme, bien que les rĂšgles de distanciation physique aient Ă©tĂ© respectĂ©es selon l'ÉlysĂ©e[411]. Le prĂ©sident de la RĂ©publique s'isole alors Ă  La Lanterne, Ă  Versailles, oĂč il continue de travailler. AprĂšs sept jours d'isolement, la prĂ©sidence annonce qu’il ne prĂ©sente plus de symptĂŽmes, ce qui lui permet de regagner le palais de l'ÉlysĂ©e[412] - [413].

En novembre 2020, face à une nouvelle augmentation du nombre de cas, un second confinement national est décrété par Emmanuel Macron.

Une campagne de vaccination se met en place, mais l’Union europĂ©enne souffre de lenteurs administratives importantes. Le , en raison d’effets secondaires aigus sur plusieurs personnes dans le monde et Ă  la suite d’une dĂ©cision similaire de l'Allemagne, le prĂ©sident de la RĂ©publique annonce que la France suspend la vaccination par le vaccin AstraZeneca en attendant la recommandation officielle de l'Agence europĂ©enne des mĂ©dicaments (AEM)[414], qui Ă©met finalement une recommandation en faveur du vaccin[415].

Le , alors qu’il avait refusĂ© un troisiĂšme confinement national Ă  la fin du mois de janvier prĂ©cĂ©dent contre notamment l’avis du Conseil scientifique Covid-19[416] - [417], Emmanuel Macron annonce l'extension des mesures de confinement dĂ©jĂ  en vigueur dans seize dĂ©partements Ă  tout le territoire mĂ©tropolitain, ainsi que la fermeture des crĂšches, Ă©coles, collĂšges et lycĂ©es[418]. Il fait lever progressivement les restrictions sanitaires Ă  compter du suivant. Selon Le Monde, son choix de reporter les mesures rĂ©clamĂ©es dĂšs janvier par des scientifiques a gĂ©nĂ©rĂ© plus de 14 000 dĂ©cĂšs et 112 000 hospitalisations supplĂ©mentaires[419].

Les mesures dĂ©cidĂ©es par l’exĂ©cutif, similaires Ă  celles prises dans de nombreux pays, ont des consĂ©quences Ă©conomiques, sociales et environnementales importantes et font peser des incertitudes sur les droits fondamentaux de la population. En contrepartie, Emmanuel Macron multiplie les aides publiques aux entreprises et aux particuliers, sa formule du « quoi qu'il en coĂ»te » — qui s’absout du principe d’équilibre des finances publiques — devenant le leitmotiv du gouvernement[420]. Elle se traduit notamment par des dĂ©ficits et une dĂ©gradation des finances publiques[338].

Le 12 juillet 2021, souhaitant rendre maximale l'incitation de la vaccination contre la Covid, Emmanuel Macron annonce l’extension de l’obligation de prĂ©sentation d’un « passe sanitaire » Ă  de nombreux lieux de la vie quotidienne (bars, restaurants, hĂŽpitaux, trains et bus pour les trajets de longue distance, etc.)[421]. Ces annonces, considĂ©rĂ©es comme un moyen de rendre la vaccination obligatoire de fait et rĂ©duisant la libertĂ© de chacun, entraĂźnent de nombreuses manifestations dans le pays[422] - [423]. La DĂ©fenseure des droits, Claire HĂ©don, Ă©met des rĂ©serves concernant le projet de loi et pointe de nombreux points allant Ă  l'encontre des libertĂ©s publiques[424] - [425]. Le projet suscite de nouveau de vives rĂ©actions et nombreuses manifestations d’opposition[426] - [427]. Le 5 aoĂ»t, aprĂšs adoption par le Parlement, le Conseil constitutionnel ne juge pas inconstitutionnelles l'extension du passe sanitaire et la vaccination obligatoire pour le personnel soignant, mais censure l'isolement obligatoire des malades, de mĂȘme que la rupture anticipĂ©e d'un CDD ou d'un contrat d'intĂ©rim en cas de non-prĂ©sentation du passe[428].

Relations avec l'Union européenne

Emmanuel Macron avec Vladimir Poutine et Angela Merkel en 2017.
Angela Merkel, Emmanuel Macron et Petro Porochenko en 2018.

Emmanuel Macron suscite une crise diplomatique avec la Pologne en aoĂ»t 2017, alors qu'il souhaite modifier le statut des travailleurs dĂ©tachĂ©s contre la volontĂ© du gouvernement polonais : il dĂ©clare que « la Pologne n'est en rien ce qui dĂ©finit le cap de l'Europe » et que « le peuple polonais mĂ©rite mieux » que la position adoptĂ©e par sa prĂ©sidente du Conseil des ministres, Beata SzydƂo[429] - [430] - [431] ; en retour, celle-ci dĂ©nonce l'« arrogance » du prĂ©sident français, ajoutant qu'il devrait essayer d'« avoir les mĂȘmes rĂ©sultats Ă©conomiques et le mĂȘme niveau de sĂ©curitĂ© de ses citoyens que ceux garantis par la Pologne »[431].

En avril 2018, Angela Merkel, présentée comme sa principale alliée, s'oppose publiquement à son souhait de doter la zone euro d'une capacité budgétaire. La chanceliÚre allemande voit dans ce projet le risque que les pays du Sud de la zone relùchent leur effort budgétaire[432].

Sur la crise migratoire, Emmanuel Macron fait face à l'opposition de plusieurs pays européens hostiles à l'accueil de migrants, dont la Hongrie, la Pologne, la République tchÚque et l'Autriche[433] - [434]. Fin 2018, il qualifie les dirigeants hongrois et polonais d'« esprits fous » qui « mentent à leur peuple »[435]. L'opposition entre Emmanuel Macron et Viktor Orbån est soulignée par les médias, qui indiquent qu'ils essaient de reconfigurer la vie politique européenne autour de leurs figures respectives[436].

En vue des Ă©lections europĂ©ennes de 2019, il fait publier une tribune dans les 28 pays de l'UE, mais celle-ci reçoit un accueil mitigĂ© : la Commission europĂ©enne rappelle que plusieurs des propositions du prĂ©sident français sont dĂ©jĂ  en place tandis que plusieurs États jugent ses mesures confuses ou irrĂ©alistes[437] - [438] - [439].

En 2019, Le Figaro relÚve que le budget de la zone euro reste trÚs mince, qu'aucun mécanisme de stabilisation en cas de crise économique n'a été mis en place, que le projet français de taxe sur les géants du numérique n'a pas abouti et que la France est isolée sur la question du Brexit[440]. En effet, Emmanuel Macron se montre parmi les plus intransigeants sur la question du retrait du Royaume-Uni, ce qui l'isole au sein des dirigeants européens et fait dire à la presse britannique qu'il est le principal responsable de l'enlisement des négociations entre le Royaume-Uni et l'UE[441] - [442] - [443].

Il Ă©choue Ă  Ă©tablir des listes transnationales aux Ă©lections europĂ©ennes de 2019[444]. En juin et juillet 2019, alors que l'influence française se trouve rĂ©duite au sein de la neuviĂšme lĂ©gislature du Parlement europĂ©en, il fait en sorte d'Ă©carter de la course Ă  la prĂ©sidence de la Commission europĂ©enne la candidature de Manfred Weber, pourtant dĂ©signĂ© spitzenkandidat par le PPE, arrivĂ© en tĂȘte du scrutin. Cette attitude lui vaut des critiques sur sa conception de la dĂ©mocratie europĂ©enne et les reproches de plusieurs de ses partenaires europĂ©ens, notamment de l'Allemagne et de la Belgique, sur une gestion jugĂ©e peu diplomatique et solitaire[440]. Il suggĂšre Ă  Angela Merkel le nom d'Ursula von der Leyen, finalement dĂ©signĂ©e[445]. En octobre 2019, fait inĂ©dit pour la France, le Parlement europĂ©en rejette la candidature de Sylvie Goulard car elle faisait l'objet de deux enquĂȘtes pour des soupçons d'emplois fictifs. Emmanuel Macron l'avait proposĂ©e pour devenir commissaire europĂ©enne dans la commission Von der Leyen[446] - [447].

États-Unis
Emmanuel Macron et Donald Trump lors d'un sommet de l'OTAN, en 2018.

Le , il s'Ă©lĂšve contre la dĂ©cision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat, lors d'une allocution tĂ©lĂ©visĂ©e qu'il prononce en français puis en anglais[alpha 17] - [448] - [449]. Il conclut son intervention en paraphrasant le slogan de campagne du prĂ©sident amĂ©ricain (« Make America Great Again ») par « Make our Planet Great Again », une formule qui fait le tour du monde[450] et bat le record de partages sur Twitter pour un compte français[451].

En novembre 2018, Emmanuel Macron évoque l'idée d'une armée européenne, ce qui lui attire les critiques du président américain alors que l'entente entre les deux hommes était jusqu'ici soulignée[452] - [453].

Moyen-Orient

En novembre 2017, il s'investit dans la crise au Liban, oĂč le Premier ministre Saad Hariri avait dĂ©missionnĂ©, sous la pression de l'Arabie saoudite selon certains[454].

Dans le cadre de la guerre civile syrienne, Emmanuel Macron reste sur une ligne proche de celle de François Hollande[455] - [456] : il rĂ©affirme son soutien Ă  l'opposition syrienne[457] - [458] mais change cependant de rhĂ©torique en affirmant ouvertement ne pas vouloir faire de « la destitution de Bachar el-Assad une condition prĂ©alable Ă  des discussions. [
] Daech est notre ennemi, Bachar est l'ennemi du peuple syrien »[459] - [460] - [461] - [455] - [462].

Élu peu aprĂšs l'attaque chimique de Khan Cheikhoun, Emmanuel Macron dĂ©clare, le , qu'une nouvelle utilisation d'armes chimiques en Syrie serait une « ligne rouge » qui, si elle Ă©tait franchie, ferait l'objet d'une « riposte immĂ©diate »[463]. Une semaine aprĂšs l'attaque chimique de Douma du , la France participe Ă  des bombardements contre des sites liĂ©s au programme d'armement chimique syrien[464]. Emmanuel Macron affirme alors que la France dĂ©tient des « preuves » de l'usage d'armes chimiques contre des civils par le rĂ©gime de Bachar el-Assad[465]. Cette riposte est soutenue par le Parti socialiste, mais condamnĂ©e par le Front national et La France insoumise, tandis que Les RĂ©publicains sont divisĂ©s[466] - [467] - [468]. Parmi eux, plusieurs personnalitĂ©s appellent Ă  la divulgation des « preuves » Ă©voquĂ©es par Emmanuel Macron et dĂ©noncent une intervention sans mandat de l'ONU ni vote du Parlement[465] - [469].

Afrique

Plusieurs analystes notent la perte d'influence de la France sur le continent africain[339] en compĂ©tition notamment avec la diplomatie russe[470] ou chinoise[471]. La France voit son influence s’éroder, en particulier sur les plans Ă©conomique et commercial confrontĂ©e Ă  des pays comme la Chine, l’Inde ou l’Allemagne[472].

Au Mali, confrontĂ© Ă  l’hostilitĂ© de la junte au pouvoir[473], Emmanuel Macron est contraint d’annoncer en 2022 le retrait des troupes françaises du pays[474]. Cette dĂ©cision sonne la fin de l’opĂ©ration Barkhane et, selon RĂ©mi Carayol, illustre « l’échec de la France Ă  sortir de cette guerre par le haut »[475]. Renaud Girard considĂšre Ă©galement, qu'au bout de huit ans, l'opĂ©ration Barkhane n'a pas obtenu de « rĂ©sultat patent »[476].

Organisation des Nations unies

Lors de son premier discours à l'ONU, le , Emmanuel Macron défend une vision « multilatéraliste » des relations internationales[477].

En mars 2019, Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, demande une enquĂȘte sur les cas rapportĂ©s d'« usage excessif de la force » et violences policiĂšres face au mouvement des Gilets jaunes. Le Gouvernement français s'Ă©tonne de trouver la France sur une liste qui comporte des rĂ©gimes autoritaires comme le Soudan, le Zimbabwe et le Venezuela qui torturent ou tuent des manifestants, affirmant qu'en France aucun mort n'est Ă  dĂ©plorer. Michelle Bachelet invite le Gouvernement français Ă  dialoguer avec les manifestants, et rappelle que « mĂȘme dans des États prospĂšres, des gens se sentent exclus des bĂ©nĂ©fices du dĂ©veloppement et privĂ©s de droits Ă©conomiques et sociaux »[478] - [479] - [480].

Relations avec le Saint-SiĂšge

Le président Macron a plusieurs contacts avec le pape François : une premiÚre fois lors d'une audience le au Vatican[481] ; une deuxiÚme fois par téléphone, le , à la suite de l'incendie de Notre-Dame de Paris[482] ; une troisiÚme fois par téléphone le , dans le contexte de la pandémie de Covid-19[483].

Co-prince français d'Andorre

Emmanuel Macron en 2019.

En tant que prĂ©sident de la RĂ©publique française, Emmanuel Macron est co-prince d'Andorre aux cĂŽtĂ©s de l'Ă©vĂȘque d'Urgell. En juillet 2017, il rencontre Ă  Paris le chef du gouvernement d'Andorre, Antoni MartĂ­, et le prĂ©sident du Parlement andorran, Vicenç Mateu. Les trois hommes discutent des rĂ©formes Ă©conomiques et sociales de la principautĂ©, dont l'introduction rĂ©cente d'une nouvelle lĂ©gislation fiscale. Emmanuel Macron promet de soutenir l'Andorre dans ses nĂ©gociations pour l'obtention d'un statut d'association avec l'Union europĂ©enne[484] - [485].

En septembre 2019, il effectue une visite officielle dans les sept paroisses de la principauté, suivant la « rÚgle non écrite » qui veut que les présidents français se rendent toujours une fois en Andorre au cours de leur mandat[486] - [487]. Il est le premier président français à avoir un portrait officiel spécifique à sa fonction de co-prince[488].

Pendant la pandĂ©mie de Covid-19, le gouvernement andorran sollicite auprĂšs de lui une aide Ă©conomique, mais Emmanuel Macron oppose une fin de non-recevoir Ă  cette demande, estimant que « la France est plongĂ©e elle aussi dans une situation Ă©conomique fort dĂ©licate et que, par ailleurs, la Banque de France ne saurait octroyer un crĂ©dit Ă  un pays tiers sans l’aval de la Banque centrale europĂ©enne »[489].

Élection prĂ©sidentielle de 2022

Emmanuel Macron au Parlement europĂ©en en janvier 2022. L’élection prĂ©sidentielle doit se tenir alors que la France assure la prĂ©sidence du Conseil de l'Union europĂ©enne.

Durant sa prĂ©sidence, les sondages le donnent quasi-systĂ©matiquement en tĂȘte du premier tour et rĂ©Ă©lu au second mais avec une avance plus faible qu’en 2017[490].

Selon les mĂ©dias, il prĂ©pare sa candidature Ă  un second mandat Ă  partir du dĂ©but de l'annĂ©e 2021[491] - [492]. Alors qu’il dĂ©fend son bilan dans des allocutions tĂ©lĂ©visĂ©es consacrĂ©es Ă  la pandĂ©mie de Covid-19 et formule des promesses de rĂ©formes, l’opposition demande le dĂ©compte de son temps de parole en vue de l’élection prĂ©sidentielle Ă  venir[493]. Le contexte Ă©lectoral est marquĂ© par un dĂ©bat grandissant sur la concentration des mĂ©dias, accusĂ©e de « fausser le jeu dĂ©mocratique » en lui Ă©tant favorable[494] - [495] - [496]. En outre, la campagne intervient en pleine prĂ©sidence française du Conseil de l'Union europĂ©enne[497] - [498].

Dans un entretien au Parisien en janvier 2022, il dit avoir « envie » d'ĂȘtre candidat[499]. Son entourage fait savoir qu'il ne participera pas aux dĂ©bats organisĂ©s entre les candidats au premier tour de l’élection[500].

Le , Emmanuel Macron annonce dans une Lettre aux Français sa candidature Ă  un second mandat de prĂ©sident de la RĂ©publique, Ă  la veille de la clĂŽture des candidatures par le Conseil constitutionnel oĂč il rassemble 2 098 parrainages d'Ă©lus. Le slogan de sa campagne est « Avec vous », selon le site prĂ©figurant sa candidature lancĂ© discrĂštement le [501]. La Commission nationale de contrĂŽle de la campagne Ă©lectorale en vue de l’élection prĂ©sidentielle (CNCCEP) lui reproche d’utiliser son compte officiel de chef de l’État sur Twitter pour faire campagne[502].

Au soir du , il arrive en tĂȘte du premier tour avec 27,85 % soit une progression de 3,8 % par rapport Ă  2017. Il devance une nouvelle fois la candidate du RN Marine Le Pen (23,15 %). Il bĂ©nĂ©ficie d'un appel au report de voix d'une partie des candidats de gauche (Yannick Jadot, Fabien Roussel et Anne Hidalgo) face Ă  sa concurrente soutenue par la droite souverainiste (Éric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan).

Le débat d'entre-deux-tours opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen a lieu le mercredi sur TF1, France 2, BFM TV, France Info, LCI et CNews, dans des conditions trÚs proches de celles du débat d'entre-deux-tours de 2017[503]. Auparavant, le président par intérim du Rassemblement national Jordan Bardella, avait déjà débattu des principaux sujets de l'entre-deux-tours avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur BFM TV le 13 avril et avec le ministre de la Santé Olivier Véran sur LCI le 18 avril[504]

Le , au soir du second tour de l’élection prĂ©sidentielle, Emmanuel Macron est rĂ©Ă©lu prĂ©sident de la RĂ©publique face Ă  Marine Le Pen, avec un score annoncĂ© de 58% des voix[505]. Il reçoit les fĂ©licitations de chefs de gouvernement Ă©trangers, tels que Boris Johnson, Olaf Scholz, et de la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, Ursula von der Leyen[506]. Le Conseil constitutionnel proclame un rĂ©sultat de 58,55 %, soit 18 768 639 voix, contre 41,45 % et 13 288 686 voix pour Marine Le Pen[507]. Emmanuel Macron est ainsi le premier prĂ©sident de la Ve RĂ©publique Ă  ĂȘtre rĂ©Ă©lu depuis l'instauration de l'Ă©lection prĂ©sidentielle au suffrage universel, hors pĂ©riode de cohabitation[508] - [alpha 18].

Investiture pour un second mandat

La deuxiĂšme cĂ©rĂ©monie d’investiture d’Emmanuel Macron a lieu le samedi 7 mai 2022 au palais de l'ÉlysĂ©e, en prĂ©sence du gouvernement et de nombreux invitĂ©s. Son second mandat dĂ©bute officiellement le 14 mai suivant, Ă  0 heure[509].

Il reçoit la dĂ©mission du premier ministre Jean Castex et nomme Élisabeth Borne comme nouveau chef du gouvernement, qui devient la deuxiĂšme femme Ă  occuper ce poste aprĂšs Édith Cresson.

Échec Ă  reconduire une majoritĂ© absolue Ă  l'AssemblĂ©e nationale

Les élections législatives qui suivent son élection voient l'opposition de gauche s'unir au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale avec l'objectif de pousser Emmanuel Macron à une cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon[510]. Lors du premier tour du scrutin, la NUPES fait jeu égal avec la majorité du président regroupée dans la coalition Ensemble[511], avec un score d'environ 26%. Le Rassemblement national obtient de son cÎté son meilleur score à un scrutin législatif avec 18,68% des suffrages[512].

Les projections en siĂšges des sondages de l'entre-deux tours laissent entrevoir la possibilitĂ© qu'Emmanuel Macron puisse perdre sa majoritĂ©. Le prĂ©sident et les membres de sa coalition concentrent dĂšs lors toutes leurs attaques sur la NUPES et son programme de gouvernement[513] - [514]. Emmanuel Macron rompt finalement avec le front rĂ©publicain lors d'une prise de parole improvisĂ©e au tarmac d'Orly[515] au cours de laquelle il refuse de donner une consigne de vote dans les circonscriptions oĂč le second tour oppose un candidat de la NUPES Ă  un candidat RN, rĂ©clamant plutĂŽt « une majoritĂ© solide » au nom de « l'intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de la nation »[516]. Cette dĂ©claration est vivement critiquĂ©e par les membres de la NUPES qui ont appelĂ© Ă  faire barrage en sa faveur lors du scrutin prĂ©sidentiel deux mois auparavant[517].

Aucune des deux coalitions ne parvient finalement Ă  obtenir la majoritĂ© absolue mais Emmanuel Macron parvient nĂ©anmoins Ă  disposer d'une majoritĂ© relative de dĂ©putĂ©s[518], une situation similaire Ă  celle de François Mitterrand lors de sa propre rĂ©Ă©lection. Toutefois, l'Ă©lection de 89 dĂ©putĂ©s du Rassemblement national, dans un mode de scrutin historiquement dĂ©favorable Ă  l'extrĂȘme droite, questionnent certains observateurs sur sa responsabilitĂ© dans ce score historique en refusant clairement d'appeler Ă  voter pour les candidats de la gauche face aux candidats nationalistes, alors qu'il affirmait que son premier mandat ne donnerait plus aucune raison de « voter pour les extrĂȘmes »[519] - [520] - [521].

Difficultés de gouvernance

AprĂšs les Ă©lections lĂ©gislatives, Élisabeth Borne prĂ©sente la dĂ©mission de son gouvernement Ă  Emmanuel Macron — dĂ©mission traditionnelle Ă  la suite d'un scrutin lĂ©gislatif — mais celui-ci la refuse « afin que le gouvernement puisse demeurer Ă  la tĂąche », une premiĂšre dans l'histoire de la Ve RĂ©publique[522]. AprĂšs avoir reçu les diffĂ©rents prĂ©sidents de groupe de la nouvelle assemblĂ©e, le prĂ©sident se dit prĂȘt Ă  ouvrir le gouvernement aux partis d'oppositions, Ă  l'exception du Rassemblement national mais aussi de La France insoumise, qu'il considĂšre tous deux comme « ne s’[inscrivant] pas comme des partis de gouvernement »[523]. Cette proposition est rejetĂ©e par les diffĂ©rents partis.

Les dĂ©buts de la nouvelle lĂ©gislature sont houleux, la PremiĂšre ministre refusant de solliciter la confiance des dĂ©putĂ©s[524]. L'absence de majoritĂ© absolue du camp prĂ©sidentiel combinĂ©e Ă  l'absence de consensus avec les oppositions voit le gouvernement utiliser une dizaine de fois le controversĂ© article 49.3 de la Constitution en quelques semaines pour valider le budget de l’État sans vote au Parlement[525]. Bien que des motions de censure soient Ă  chaque fois dĂ©posĂ©es par la NUPES d'une part et le Rassemblement national d'autre part, le refus des RĂ©publicains de voter une quelconque motion permet au gouvernement de se maintenir[526].

Crise sociale et politique du début de 2023

La presse et les observateurs Ă©voquent dĂšs la mi-mars 2023 une « crise sociale et politique » liĂ©e Ă  la longueur et la duretĂ© du mouvement social contestant la rĂ©forme des retraites et la dĂ©cision de dĂ©clencher pour la onziĂšme fois en moins d'un an l'article 49.3 pour la faire adopter sans vote, ce qui est sans prĂ©cĂ©dent pour une rĂ©forme des retraites[527] - [528]. Emmanuel Macron refuse notamment de rencontrer les syndicats, qui demandent Ă  ĂȘtre reçus par le prĂ©sident[529]. Pour tenter de « reprendre la main », il laisse sa PremiĂšre ministre les recevoir dĂ©but avril mais ceux-ci ne restent qu'une petite heure avec elle. Laurent Berger, le numĂ©ro un de la CFDT affirme alors que cette « crise sociale est en train de se transformer en crise dĂ©mocratique ». L'entourage du prĂ©sident a immĂ©diatement contestĂ© cette vision des choses[530] et mis en avant le fait que ce projet de rĂ©forme des retraites avait, lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle, Ă©tĂ© « portĂ©, expliquĂ© et assumĂ© » par le prĂ©sident français. Les tensions sont telles que par mesure de sĂ©curitĂ© et pour Ă©viter les provocations, la visite en France du Roi du Royaume-Uni Charles III, prĂ©vue fin mars est reportĂ©e, en concertation avec les autoritĂ©s anglaises[531].

Le 14 avril 2023, le conseil constitutionnel dĂ©clare la rĂ©forme conforme Ă  la Constitution. Dans les heures qui suivent, Emmanuel Macron promulgue la loi, qui est aussitĂŽt inscrite au Journal officiel[532] et annonce sa seconde allocution tĂ©lĂ©visĂ©e en un mois, pendant laquelle des concerts de casseroles ont lieu dans de nombreuses villes de France[533] - [534] - [535] puis au cours de ses deux voyages officiels de la mĂȘme semaine, en Alsace[536] - [537] - et dans l'HĂ©rault[538] - [539] - [540].

Ligne politique

Positionnement

Lors de son émergence sur la scÚne politique française, Emmanuel Macron est alternativement qualifié de social-libéral ou de social-démocrate[206] - [541] - [143] - [542] - [16]. Il est alors soutenu par l'aile droite du Parti socialiste[543] et par une partie de la droite[544].

Alors qu'il l'assume en 2014, il renie à partir de 2016 la qualification de socialiste, tout comme celle de centriste[545] - [546] - [547] - [548] - [549] - [550]. Dans son ouvrage Révolution de 2016, il se présente à la fois comme un « homme de gauche » et un « libéral », « si par libéralisme on entend confiance en l'homme »[551].

Avec En marche, il affirme souhaiter dĂ©passer le clivage existant entre la gauche et la droite au profit de celui entre « progressistes » et « conservateurs »[552] - [553]. Lors de la campagne prĂ©sidentielle de 2017, ses propositions mĂȘlent des mesures considĂ©rĂ©es comme Ă©tant de gauche et d'autres de droite[554] - [555] - [556] - [557] - [558]. Pour en faire part dans une mĂȘme phrase, il a rĂ©guliĂšrement recours Ă  l'expression « en mĂȘme temps »[40]. Avec le lancement d'En marche et le recours Ă  une rhĂ©torique antisystĂšme, il est parfois qualifiĂ© de populiste, terme qu'il rejette et revendique alternativement en fonction du sens qui lui est donnĂ©[559] - [556] - [560] - [561] - [562] - [563] - [564]. Dans le mĂȘme temps, il est dĂ©crit comme un reprĂ©sentant des Ă©lites et accusĂ© de servir leurs intĂ©rĂȘts[565] - [566].

Proche de Michel Rocard[alpha 19], il revendique une filiation politique avec Pierre MendÚs France et François Mitterrand[567] - [568] - [16] - [569] - [570] - [571]. Mediapart relÚve au cours de sa campagne de 2017 qu'il « mobilise dans ses discours et entretiens un panthéon hétéroclite de figures politiques et intellectuelles » (« plus de 80 auteurs et intellectuels, philosophes, artistes et écrivains, souvent des classiques »), avec Charles de Gaulle comme « référence favorite »[572].

Le 18 avril 2022, sur France Culture, entre l'entre-deux tours des Ă©lections prĂ©sidentielles de 2022, il qualifie son projet politique « d'extrĂȘme centre » en comparaison de ceux de Jean-Luc MĂ©lenchon et Marine Le Pen[573] - [574].

Questions Ă©conomiques et fiscales

Emmanuel Macron au Forum Ă©conomique mondial de 2018.

Durant la campagne prĂ©sidentielle de 2012, il s'oppose Ă  la suppression de niches fiscales[16] - [575]. Lorsqu'Arnaud Montebourg tente de sauver les emplois menacĂ©s du site ArcelorMittal de Florange, il affirme que la « gauche romantique » doit « ouvrir les yeux »[576]. En fĂ©vrier 2017, il annonce vouloir supprimer 120 000 postes de fonctionnaires en ne renouvelant pas certains postes[577].

À quelques mois de distance, il tient des propos contradictoires ou opposĂ©s : c'est le cas notamment pour les 35 heures, le droit du travail, l'indemnisation dĂ©gressive du chĂŽmage, le diesel, le cannabis, la colonisation ou le mariage pour les couples de mĂȘme sexe[578] - [579]. En vue de la prĂ©sidentielle de 2017, il dĂ©clare vouloir exonĂ©rer 80 % des Français de la taxe d'habitation, l'État prenant en charge le dĂ©ficit de ressources pour les communes[580] - [581].

En septembre 2022, Jean-Bernard LĂ©vy, PDG du groupe ÉlectricitĂ© de France, met en cause la stratĂ©gie du gouvernement et pointe du doigt les erreurs en matiĂšre de nuclĂ©aire indiquant que sa stratĂ©gie avait Ă©tĂ© basĂ©e sur la loi rĂ©duisant la part du nuclĂ©aire dans le mix Ă©lectrique Ă  50 %. Il explique ainsi avoir recrutĂ© des employĂ©s pour fermer douze centrales et non pour en crĂ©er. Ces propos sont tenus alors que 32 rĂ©acteurs sont Ă  l'arrĂȘt et qu'EDF affiche une disponibilitĂ© de son parc historiquement faible, alourdissant la crise Ă©nergĂ©tique qui touche le pays[582]. Peu aprĂšs, Emmanuel Macron condamne fermement les propos de Jean-Bernard LĂ©vy, dĂ©fendant la politique nuclĂ©aire de son gouvernement, notamment la fermeture de la centrale de Fessenheim[582].

Social

Selon Alternatives économiques (2020)[583], Emmanuel Macron pratique un jacobinisme social allant à rebours de la politique visant à social-démocratiser la France à travers la « refondation sociale » telle qu'elle a été suivie en France depuis les années 2000, notamment à travers la loi Larcher de 2007. Le magazine cite ainsi la loi Macron, la loi travail de 2016 et la réforme des retraites en France en 2020[583]. L'article relÚve d'un autre cÎté que la refondation sociale n'a pas atteint ses objectifs : les syndicats, loin de se regrouper, se sont divisés, et le patronat a préféré exercer des pressions sur les gouvernements successifs plutÎt que de négocier[583]

Santé

En matiĂšre de santĂ©, il ne remet pas en cause le dispositif du tiers payant mais estime qu'il faut revenir sur le paiement des mĂ©decins Ă  l'acte « pour faire face Ă  la surcharge de travail » ainsi qu'Ă  « une nouvelle sociologie de mĂ©decins qui veulent travailler autrement », mais aussi pour « un problĂšme d'efficacitĂ© »[584]. Il propose de « prendre en charge Ă  100 % l'optique, l'audition et le dentaire »[585], une mesure qui, selon le quotidien Les Échos, coĂ»terait 4,4 milliards sans que le candidat prĂ©cise si ce surcoĂ»t sera payĂ© par la SĂ©curitĂ© sociale ou par les mutuelles[586].

Éducation

Pour L'Obs, les propositions d'Emmanuel Macron s'inscrivent « dans l'esprit de la loi de refondation de l'Ă©cole de l'ex-ministre de l'Éducation Vincent Peillon (prioritĂ© au primaire), avec un soupçon de libĂ©ralisme de droite (plus d'autonomie aux Ă©coles) et un message rassurant envoyĂ© aux Ă©lites sociales (maintien des classes prĂ©pas et des grandes Ă©coles puisque le systĂšme marche) »[587].

Il propose que les réseaux d'éducation prioritaire (ex-ZEP) enrÎlent des professeurs expérimentés, mieux payés, et disposant d'une plus grande liberté pédagogique[587]. Il propose d'enrichir l'offre scolaire dans les collÚges de quartiers populaires pour qu'ils attirent les bons élÚves du secteur, voire des élÚves venus d'ailleurs par dérogation ; ces mesures font l'objet d'une expérimentation du gouvernement à la rentrée 2016[587]. Il conforte le besoin d'un collÚge unique et propose une réforme de la carte scolaire[588].

Selon lui, l'enseignement professionnel « doit devenir une prioritĂ© de l'Éducation nationale » mais il Ă©voque une rĂ©forme organisationnelle proche de celle mise en place en Allemagne, avec la proposition d'une dĂ©centralisation. Il dĂ©clare : « L'État doit dĂ©finir les programmes et le cadre de l'enseignement professionnel, et la gestion de ces filiĂšres doit ĂȘtre transfĂ©rĂ©e aux rĂ©gions »[589].

Logement

Emmanuel Macron propose de relancer « de maniÚre brutale » la production de logements par « une politique de l'offre », quitte à « réduire » des « normes », « certains droits et certaines capacités de recours » pour « accélérer les opérations » immobiliÚres[590].

Institutions

En 2011, dans la revue Esprit, Emmanuel Macron Ă©crit que l'Ă©lection prĂ©sidentielle « n’apportera pas plus qu’auparavant le dĂ©miurge », et appelle Ă  retrouver le temps long de la « dĂ©libĂ©ration permanente », cette « double vertu du parlementarisme et de la dĂ©mocratie sociale que notre RĂ©publique a encore trop souvent tendance Ă  nĂ©gliger »[591].

Il regrette en 2015, l'absence de la figure symbolique du roi, qui crée selon lui un vide dans la vie politique française[592], et affirme qu'il ne croit pas au « président normal », image sur laquelle François Hollande avait fait campagne[571].

Pendant sa campagne de 2017, il propose d'introduire le scrutin proportionnel à l'Assemblée nationale et, « de façon massive », au Sénat, de limiter le cumul des mandats, de mettre en place des incitations financiÚres pour l'introduction des personnes non encartées sur les listes électorales, d'instaurer des formations pour aider les citoyens à accéder aux fonctions d'élus et pour aider les responsables politiques à revenir à la vie « normale », d'obliger le président de la République à rendre des comptes chaque année de son mandat devant une commission de citoyens tirés au sort et de « subordonner l'accÚs à la vie élective à un casier judiciaire vierge »[593] - [594].

Enjeux sociétaux

« La fĂȘte Ă  Macron », manifestation organisĂ©e par la gauche radicale contre la politique d'Emmanuel Macron (Paris, mai 2018).

Immigration

En 2015, il se dit confiant sur la capacité de la France à accueillir davantage d'immigrés[595]. En janvier 2017, contrairement à plusieurs socialistes, il apporte son soutien à la politique d'accueil des migrants conduite par Angela Merkel en Allemagne[596] - [alpha 20] - [597].

Lors de la commĂ©moration internationale de l'armistice de 1918, il dĂ©clare que le nationalisme est « l'exact contraire » du patriotisme[598] - [599] et que donner la prioritĂ© aux intĂ©rĂȘts nationaux sans tenir compte des autres revient Ă  sacrifier ce que la nation a de « plus prĂ©cieux », Ă  savoir selon lui ses « valeurs morales »[600] - [601]. Il se prononce pour le pacte mondial sur les migrations, dit « pacte de Marrakech »[602].

Si la politique migratoire d'Emmanuel Macron est jugĂ©e ferme par quelques mĂ©dias[603] - [604] et par Amnesty International[605], la loi asile et immigration de septembre 2018 est qualifiĂ©e de « laxiste » par la droite et l'extrĂȘme droite[606]. Une enquĂȘte Elabe rĂ©alisĂ©e en juin 2018 indique Ă©galement que 61 % des Français jugent sa politique migratoire « trop laxiste »[607]. Selon la Cimade, cette loi a eu « trĂšs peu d'effet en termes d'expulsions » alors que des associations craignaient leur augmentation[608].

Laïcité et religions

En juillet 2016, il annonce ĂȘtre contre l'interdiction du voile Ă  l'universitĂ©[609]. RĂ©agissant Ă  des propos tenus par Manuel Valls et Jean-Pierre ChevĂšnement sur la pratique de l'islam, il « dĂ©nonce les considĂ©rations qui demandent Ă  des citoyens d'ĂȘtre « discrets », parce que les prĂ©cĂ©dents historiques oĂč l'on a demandĂ© la discrĂ©tion en matiĂšre de religion ne sont pas Ă  l'honneur de la RĂ©publique »[610]. En avril 2018, il dĂ©clare devant la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France au CollĂšge des Bernardins : « Nous partageons confusĂ©ment le sentiment que le lien entre l’Église et l’État s’est abĂźmĂ©, et qu’il nous importe Ă  vous comme Ă  moi de le rĂ©parer. » En octobre 2019, il dĂ©clare que « le port du voile islamique dans l’espace public n’est pas [s]on affaire »[611].

Environnement

Image twittée par Emmanuel Macron le 1er juin 2017 en réponse au retrait américain des accords de Paris sur le climat[612].

Dans la perspective de la confĂ©rence de Paris de 2015 sur le climat, il appelle Ă  « accĂ©lĂ©rer la transition Ă©cologique » et prĂŽne un « Ă©quilibre entre impĂ©ratif Ă©cologique et exigence Ă©conomique ». Durant l'Ă©tĂ© 2016, il prend la dĂ©fense du diesel, auquel il estime qu'il ne faut « pas faire la chasse » car il « reste au cƓur de la politique industrielle française ». Cette prise de position pour ce carburant polluant s'inscrit dans les suites de l'affaire Volkswagen et lui vaut les foudres de son camp politique[613] - [614] - [615]. Macron s'exprime Ă©galement en faveur de la filiĂšre nuclĂ©aire, qui est selon lui « un choix français et un choix d'avenir »[616].

Concernant le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il estime d'abord qu'il « relÚve d'un modÚle qui n'a plus cours aujourd'hui » mais « qu'il faut lancer la construction parce que la consultation a eu lieu »[617]. Il indique ensuite qu'il se donnerait six mois, s'il était élu président, pour statuer sur ce projet aprÚs un examen comparatif avec l'alternative d'un aménagement de l'aéroport de Nantes-Atlantique, sous l'autorité d'un « médiateur indépendant »[618]. Il dit également refuser toute « évacuation de la ZAD par la violence »[618].

DĂ©but 2019, il renonce Ă  sa promesse d'interdire le glyphosate en 2021[619].

Au cours de l'annĂ©e 2019, Les DĂ©codeurs du Monde jugent le bilan de la politique Ă©cologique et environnementale de sa prĂ©sidence comme peu positif[620] - [621]. La Commission europĂ©enne considĂšre que la France n'atteindra pas ses objectifs en matiĂšre d'Ă©nergies renouvelables et qu'il n'y a pas d'accĂ©lĂ©ration de la rĂ©novation des logements anciens. Des subventions Ă©levĂ©es aux Ă©nergies fossiles subsistent. Il y a encore trop de dĂ©rogations pour l'utilisation de pesticides dĂ©favorables aux pollinisateurs et des avantages aux agrocarburants sont maintenus malgrĂ© leur impact sur la dĂ©forestation. En parallĂšle, de nombreuses mesures favorables aux chasseurs ont Ă©tĂ© prises. L'État investit peu dans les transports en commun ou la mobilitĂ© vĂ©lo. NĂ©anmoins, Emmanuel Macron est perçu Ă  l'international comme un « hĂ©raut de la lutte pour le climat » pour avoir organisĂ© le One Planet Summit en dĂ©cembre 2017, et avoir remportĂ© le prix « Champion of the Earth » de l'ONU en septembre 2018. Il Ă©choue cependant Ă  convaincre les États-Unis Ă  respecter les accords de Paris sur le climat[622]. ConsĂ©cutivement au One Planet Summit, il participe au lancement du Fashion Pact en 2019.

En 2021, un an et un mois aprĂšs l'arrĂȘt du second rĂ©acteur de la centrale nuclĂ©aire de Fessenheim, il renouvelle son soutien Ă  l'Ă©nergie nuclĂ©aire contre le rĂ©chauffement climatique : « La France a une chance, quand on parle d'Ă©mission de gaz Ă  effet de serre, c'est le nuclĂ©aire ». Il souhaite Ă©galement dĂ©velopper le renouvelable et souhaite un « cas par cas » pour les projets Ă©oliens[623].

Proche de la FĂ©dĂ©ration nationale des chasseurs (FNC) et de son dirigeant Willy Schraen, il accĂšde durant son quinquennat Ă  la plupart de leurs revendications : division par deux du prix du permis de chasse, pas d'interdiction de la chasse Ă  courre, dĂ©rogations pour la chasse de certaines espĂšces protĂ©gĂ©es, possibilitĂ© pour les prĂ©fets d'organiser des chasses entre collaborateurs des forces de l'ordre, autorisation donnĂ©e aux chasseurs d'employer des dispositifs silencieux sur leurs armes Ă  feu, restriction de la possibilitĂ© pour les ONG de dĂ©poser des recours, etc. Il choisit Ă©galement de prendre part Ă  des chasses prĂ©sidentielles[624]. Au cours de son quinquennat, les subventions annuelles allouĂ©es Ă  la FNC sont passĂ©es de 27 000 Ă  6,3 millions d'euros[625].

Sécurité

Emmanuel Macron estime que le projet de rĂ©forme avortĂ© sur la dĂ©chĂ©ance de la nationalitĂ© n'Ă©tait pas une « solution concrĂšte » et juge que « la prolongation sans fin de l'Ă©tat d'urgence pose des questions, et des questions lĂ©gitimes » ; il prĂŽne des moyens accrus pour les services de renseignement[590]. Il appelle de ses vƓux un rĂ©tablissement de la police de proximitĂ© et considĂšre que « sur la gestion de certains grands risques il faut dĂ©lĂ©guer aux associations », voire au secteur privĂ©[590] - [593]. Lors de sa campagne pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2022, il propose la privation des droits civiques pour les personnes s'en prenant aux dĂ©positaires de l'autoritĂ© publique[626].

DĂ©fense

En 2017, il se prononce pour un service national universel et obligatoire d'un mois[627]. Il reproche au chef d'État-Major des armĂ©es, Pierre de Villiers, d'avoir fait part de son inquiĂ©tude quant aux 850 millions d'euros de coupes budgĂ©taires annoncĂ©es dans le budget de la DĂ©fense. AprĂšs avoir dĂ©clarĂ© ĂȘtre le « chef », il contraint Pierre de Villiers Ă  la dĂ©mission[628]. Le prĂ©sident français se voit alors reprocher une attitude autoritaire et humiliante[629] - [630].

En déplacement au Proche-Orient début 2017, il se définit dans une position médiane « à mi-chemin de la politique d'ostracisation du régime Assad et de soutien exclusif à la rébellion » suivie par la France depuis 2011[631] - [632]. Toutefois en avril 2017, Emmanuel Macron a proposé une intervention militaire contre le régime d'Assad[633].

Politique internationale

Emmanuel Macron avec le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, en 2018.

Emmanuel Macron est présenté comme europhile et fédéraliste[634] - [635] - [636]. Il se réclame de Jacques Delors, et se prononce pour l'accord économique et commercial global (CETA)[637] - [638] - [639]. Il est l'un des rares candidats à l'élection présidentielle à ne pas remettre en cause l'engagement pris par la France de respecter le critÚre de convergence d'un déficit public inférieur à 3 % de son PIB[640]. Il prÎne la création d'un poste de « commissaire responsable de la zone euro, ainsi qu'un Parlement de la zone euro » et un budget commun pour celle-ci[641] - [590].

OpposĂ© au mouvement Boycott, dĂ©sinvestissement et sanctions (BDS), il refuse de se prononcer sur la reconnaissance de l'État de Palestine[631].

Stratégies de communication

L’universitaire Arnaud Benedetti Ă©crit : « Emmanuel Macron est, de loin, le prĂ©sident qui maĂźtrise le mieux sa stratĂ©gie d’intervention mĂ©diatique. Contrairement Ă  François Hollande, qui laissait les mĂ©dias faire l’opinion, ou Ă  Nicolas Sarkozy, qui saturait l’espace mĂ©diatique, il a une vision trĂšs managĂ©riale. Il fonctionne comme un chef d’entreprise. Il veut tout contrĂŽler. Il joue de la raretĂ© de sa parole, mais il suit de trĂšs prĂšs les rĂ©seaux sociaux, sur lesquels il intervient trĂšs frĂ©quemment[642]. »

Ainsi, le prĂ©sident Macron intervient avec des youtubeurs et trĂšs rĂ©guliĂšrement sur Twitter (oĂč il compte quelque sept millions d’abonnĂ©s en 2021), Instagram ou TikTok, notamment pour rallier les jeunes ou d’autres cibles identifiĂ©es Ă  ses projets politiques[643] - [644] - [645].

Il met en place une communication publicitaire en crĂ©ant la lettre d'information Cocorico pour mettre en avant les initiatives de Français[646] - [647]. Il ouvre Ă©galement le palais de l'ÉlysĂ©e Ă  une exposition, Le FabriquĂ© en France, dont la premiĂšre Ă©dition se tient en juillet 2020[648].

Affaires et controverses

Polémiques

Le parcours politique d'Emmanuel Macron est jalonnĂ© de dĂ©clarations qui dĂ©clenchent des polĂ©miques et se voient parfois baptisĂ©es du nom gĂ©nĂ©rique de « macronade » dans les mĂ©dias[649]. Ceux-ci se demandent dans quelle mesure ces propos peuvent ĂȘtre spontanĂ©s ou, au contraire, participer d'une stratĂ©gie de communication[650] - [651] - [652]. Le terme plus pĂ©joratif de « macronerie » est Ă©galement utilisĂ©[653].

En tant que ministre de l'Économie

Emmanuel Macron crée la polémique le en déclarant au sujet des employées de Gad qu'elles sont « pour beaucoup illettrées », avant de regretter ses propos[654] - [655].

Alors ministre de l'Économie, il se rend Ă  Lunel et s'emporte face Ă  des grĂ©vistes en lançant : « Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler »[656].

La dĂ©putĂ©e socialiste des Hautes-Alpes Karine Berger, soutien de BenoĂźt Hamon[657], rapporte que lors du dĂ©bat sur la loi de sĂ©paration des banques de dĂ©pĂŽt et d'investissement, Emmanuel Macron, alors secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de l'ÉlysĂ©e, l'a appelĂ©e Ă  plusieurs reprises « pour lui demander de retirer deux amendements non favorables Ă  ses amis banquiers »[658].

PĂ©riode Ă©lectorale de 2017

Le , en dĂ©placement Ă  NƓux-les-Mines (Pas-de-Calais), l'ancien ministre de l'Économie est accusĂ© par certains Ă©lus de tout bord politique de « mĂ©priser » les habitants du bassin pour avoir affirmĂ© que l'alcoolisme et le tabagisme se sont peu Ă  peu installĂ©s dans le bassin minier[659].

Il déclare le : « Il n'y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse »[660]. Le suivant, à Londres, il réitÚre ces propos en affirmant qu'« il n'y a pas de culture française » et qu'il n'a jamais vu l'« art français »[661]. Ces déclarations lui attirent des critiques du monde politique et culturel français[662].

Le , il dĂ©clare regretter « l'humiliation » qu'auraient subie les opposants au mariage entre personnes de mĂȘme sexe, suscitant de nombreuses rĂ©actions, notamment de la part d'organisations LGBT et de Christiane Taubira[663] - [664] - [665].

Lors de l'« affaire » Mohamed Saou, Macron apporte son soutien à ce dernier sur Beur FM alors qu'il se pense hors antenne : « Il a fait un ou deux trucs un peu plus radicaux, c'est ça qui est compliqué. Mais à cÎté de ça, c'est un type qui est trÚs bien Mohamed en plus ». Il est alors accusé de complaisance à l'égard de l'islamisme[666] - [667].

Dépénalisation du cannabis
Emmanuel Macron en conférence pour promouvoir le label French Tech, en décembre 2014.

Dans son livre Révolution, publié en novembre 2016, il « plaide pour une dépénalisation de la détention en petite quantité du cannabis afin de désengorger les tribunaux ». Toutefois, dans un entretien accordé au Figaro en février 2017, il réfute totalement l'idée en déclarant qu'il « ne croit pas à la dépénalisation des petites doses ni aux peines symboliques, cela ne rÚgle rien[668] ». La semaine suivante, son soutien Gérard Collomb explique que Macron préfÚre sanctionner par une amende directe de 100 euros un délit lié au cannabis au lieu de convocations au tribunal pour des rappels à la loi et des peines symboliques. Il précise donc tenir une position de dépénalisation mais pas de légalisation[669].

Condamnation de la colonisation de l'Algérie par la France

Il est critiquĂ© pour Ă©voquer « des Ă©lĂ©ments de civilisation » dans la colonisation de l'AlgĂ©rie : « Oui, en AlgĂ©rie, il y a eu la torture, mais aussi l'Ă©mergence d'un État, de richesses, de classes moyennes, c'est la rĂ©alitĂ© de la colonisation. Il y a eu des Ă©lĂ©ments de civilisation et des Ă©lĂ©ments de barbarie[670]. » En fĂ©vrier 2017, prĂ©cise Ă  la chaĂźne algĂ©rienne Echorouk News qu'« il est inadmissible de faire la glorification de la colonisation » et qu'il l'a « toujours condamnĂ©e ». Il ajoute Ă©galement : « La colonisation fait partie de l'histoire française. C'est un crime contre l'humanitĂ©[671]. » Cette sortie est abondamment commentĂ©e dans la presse[672] - [673]. Pour l'historienne Sylvie ThĂ©nault, « le contexte suggĂšre que ses dĂ©clarations visent Ă  chercher des voix dans un Ă©lectorat qui serait sensible Ă  une condamnation de la colonisation »[674].

En tant que président de la République

Emmanuel Macron est critiquĂ© aprĂšs une plaisanterie lancĂ©e le en marge d'un dĂ©placement en Bretagne : « le kwassa-kwassa pĂȘche peu, il amĂšne du Comorien, c'est diffĂ©rent ». Celle-ci suscite de vives rĂ©actions dans le monde politique et au sein de la communautĂ© comorienne[675]. Quelques jours plus tard, Emmanuel Macron s'entretient avec le prĂ©sident comorien Azali Assoumani, avec lequel il affirme vouloir « travailler dans un esprit d'apaisement et de confiance mutuelle »[676].

Le , il suscite une polĂ©mique en affirmant, Ă  l'occasion de l'inauguration de la Station F, qu'« une gare, c'est un lieu oĂč on croise des gens qui rĂ©ussissent et des gens qui ne sont rien ». Ces propos sont condamnĂ©s par de nombreuses personnalitĂ©s politiques et par une partie de l'opinion publique[677].

Le , en marge du sommet du G20, il suscite une autre polémique auprÚs de journalistes de L'Humanité et Libération en affirmant : « Le défi de l'Afrique, il est civilisationnel. Quand des pays ont encore aujourd'hui sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien »[678].

Le , lors d'une visite en CorrĂšze pour l'inauguration d'un campus Ă  Égletons, il prononce en apartĂ©[679], au sujet des salariĂ©s de l'usine GM&S venus s'inviter pour manifester leur mĂ©contentement Ă  la suite de la suppression de 150 emplois : « Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes lĂ -bas, parce qu’il y en a qui ont les qualifications pour le faire »[680], ce qui est considĂ©rĂ© comme une forme d'arrogance par ses opposants[681]. Plusieurs personnes, dont Ugo Bernalicis, dĂ©putĂ© de la France Insoumise, retournent mĂȘme les propos du prĂ©sident de la RĂ©publique contre lui en disant que « l'expression pourrait trĂšs bien ĂȘtre rĂ©utilisĂ©e contre son auteur »[682]. En rĂ©action Ă  la polĂ©mique, Emmanuel Macron dĂ©clare aux journalistes : « C'est vous qui le mettez [le bordel] »[683] - [684].

Le , la conseillĂšre de presse de l'ÉlysĂ©e publie une vidĂ©o sur son compte Twitter montrant Emmanuel Macron en train de critiquer le « pognon de dingue » dĂ©pensĂ© dans les aides sociales sans efficacitĂ©. La vidĂ©o est critiquĂ©e par des personnalitĂ©s politiques de gauche, comme Jean-Luc MĂ©lenchon (« Ce qui coĂ»te un pognon de dingue, c'est vous et vos cadeaux aux ultra-riches »), et de droite, comme Bruno Retailleau (« On est dans la continuitĂ© du sans-dents de François Hollande avec la thĂ©Ăątralisation en plus »)[685].

Vaccination

Le 4 janvier 2022, dans un entretien accordĂ© au Parisien dans le cadre du dĂ©bat sur le passe vaccinal, il fait part d’une stratĂ©gie de communication par laquelle il assume vouloir « emmerder les non-vaccinĂ©s » et dĂ©clare Ă  ce propos qu’« un irresponsable n'est plus un citoyen », ce qui dĂ©clenche une vive polĂ©mique[686] - [687] - [688].

Conflit d'intĂ©rĂȘts lors du rachat du journal Le Monde

En 2010, en butte Ă  des difficultĂ©s financiĂšres, le journal Le Monde cherche de nouveaux investisseurs[97]. Emmanuel Macron, alors banquier chez Rothschild, se propose de conseiller Ă  titre gracieux la SociĂ©tĂ© des rĂ©dacteurs du Monde, actionnaire majoritaire du journal avec les autres salariĂ©s du groupe et les lecteurs[689]. Le , alors que les journalistes du Monde rencontrent les conseillers de Pierre BergĂ©, l'un des futurs repreneurs de l'entreprise[690] - [691], Adrien de Tricornot, spĂ©cialiste pour Le Monde des questions Ă©conomiques et financiĂšres et vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© des rĂ©dacteurs du Monde, rencontre Emmanuel Macron dans le sillage d'Alain Minc[97] - [689] - [690]. Ce dernier a ses bureaux dans le mĂȘme immeuble et conseille le groupe Prisa, qui fait une offre de rachat du Monde concurrente Ă  celle de Pierre BergĂ©[692] - [97] - [689] - [690]. En 2015, Adrien de Tricornot obtient une autre preuve du « double jeu » d'Emmanuel Macron lors de la publication du livre L'ambigu Monsieur Macron : un courrier proposĂ© par Emmanuel Macron et rĂ©digĂ© Ă  l'origine par la sociĂ©tĂ© d'Alain Minc[97] - [693].

Allégations de sous-estimation de patrimoine

Dans son Ă©dition du , Le Canard enchaĂźnĂ© affirme qu'Emmanuel Macron sous-Ă©value son patrimoine de 253 255 â‚Ź par rapport Ă  l'Ă©valuation faite par l'administration fiscale, qui vĂ©rifie les dĂ©clarations rĂ©alisĂ©es auprĂšs de la Haute AutoritĂ© pour la transparence de la vie publique (HATVP)[694]. Cette sous-Ă©valuation concerne la valeur de sa maison au Touquet, que l'intĂ©ressĂ© affirme avoir fait estimer en 2012 par un expert auprĂšs de la Cour de cassation qui l'aurait Ă©valuĂ© 1 200 000 â‚Ź, alors que l'administration fiscale considĂšre qu'elle vaut 1 453 255 â‚Ź. Cette rĂ©Ă©valuation par l'administration fiscale fait passer le patrimoine des Ă©poux Macron mĂ©caniquement au-dessus du seuil d'imposition Ă  l'impĂŽt de solidaritĂ© sur la fortune (ISF), entraĂźnant un retard d'impĂŽt de 4 174 â‚Ź pour 2013 et de 2 264 â‚Ź pour 2014.

Emmanuel Macron Ă©chappe Ă  un redressement fiscal au moyen d'une dĂ©claration rectificative conforme Ă  l'Ă©valuation que le fisc a retenue, « aprĂšs un an et demi de discussions » selon Mediapart[695]. Invoquant son Ă©tat de ministre, il nie toutefois publiquement que cette Ă©valuation reflĂšte la rĂ©alitĂ©, dĂ©clarant Ă  L'Express le : « Si j'avais Ă©tĂ© un citoyen normal, j'aurais discutĂ©. Mais il n'Ă©tait pas sain que, ministre Ă  Bercy, je m'engage dans une discussion, mĂȘme si je n'ai pas l'administration fiscale sous mon autoritĂ©. »[696].

Par ailleurs, le Canard enchaĂźnĂ© rĂ©vĂšle Ă©galement que Macron n'a rĂ©Ă©valuĂ© son appartement du 15e arrondissement de Paris que de 5 % entre 2007 et 2013, alors que l'indice des prix dans cet arrondissement a augmentĂ© de 33 % sur la mĂȘme pĂ©riode. L'intĂ©ressĂ© dĂ©clare Ă  ce sujet : « J'ai achetĂ© cher »[697].

Le , Paul Mumbach, candidat des Maires en colĂšre, Jean-Philippe Allenbach, prĂ©sident du Mouvement Franche-ComtĂ©, et Serge Grass, prĂ©sident de l'Union civique des contribuables citoyens (U3C), demandent Ă  la HATVP de diligenter une enquĂȘte concernant les dĂ©clarations financiĂšres et patrimoniale d'Emmanuel Macron, s'Ă©tonnant que ses revenus n'aient pas Ă©tĂ© entiĂšrement dĂ©clarĂ©s. Ils dĂ©clarent notamment qu'« Il [leur] paraĂźt surprenant que M. Macron ayant perçu plus de 3 000 000 â‚Ź de revenu entre 2010 et 2013 sa fortune nette dĂ©clarĂ©e le , lors de son arrivĂ©e au gouvernement, n'ait Ă©tĂ© que de 156 000 â‚Ź, pour ensuite n'ĂȘtre plus que de 63 048 â‚Ź quand il en est parti (cf. sa dĂ©claration du 28/10/2016) ». Sans rĂ©ponse, ils saisissent le Parquet national financier le [698].

IndĂ©pendamment de ce premier Ă©pisode, le journal La Croix publie le un entretien avec Emmanuel Macron durant lequel il est questionnĂ© sur le dĂ©calage apparent entre ses trĂšs hauts revenus chez Rothschild et une dĂ©claration de « patrimoine financier limitĂ© Ă  200 000 euros »[699]. Au vu des rĂ©ponses donnĂ©es, l'association Anticor, engagĂ©e depuis 2002 dans la dĂ©fense de l'Ă©thique en politique, saisit le la Haute AutoritĂ© pour la transparence de la vie publique, lui demandant de vĂ©rifier le caractĂšre « exhaustif, exact et sincĂšre » de la dĂ©claration du candidat Ă  la prĂ©sidentielle. Elle s'interroge, en effet, sur un « manque de cohĂ©rence entre les revenus et le patrimoine dĂ©clarĂ©s » d'Emmanuel Macron[700]. Les donnĂ©es, reprises largement dans la presse, sont qu'Emmanuel Macron a dĂ©clarĂ© 3,3 millions d'euros de revenus entre 2009 et 2014, dont 2,8 millions d'euros perçus entre 2009 et 2012 comme banquier d'affaires Ă  la banque Rothschild, et un patrimoine net (patrimoine brut rĂ©duit des dettes) de seulement 200 000 euros dans sa dĂ©claration officielle de patrimoine en novembre 2014[701] - [702] - [703].

Sa dĂ©claration de situation patrimoniale au [704] ne fait apparaĂźtre aucun bien immobilier que ce soient des biens propres, des biens de la communautĂ© (son rĂ©gime matrimonial Ă©tant la communautĂ© lĂ©gale) ou des biens indivis. Ne possĂ©dant aucun bien immobilier depuis qu'il a revendu son appartement parisien, Emmanuel Macron dĂ©clare avoir encore Ă  rembourser prĂšs de 246 000 â‚Ź au titre d'un emprunt pour financer des travaux dans la rĂ©sidence secondaire de son Ă©pouse Brigitte au Touquet[705]. Le , la Haute AutoritĂ© pour la transparence de la vie publique rĂ©pond Ă  Anticor, aprĂšs investigations, que cette dĂ©claration de patrimoine paraĂźt exhaustive et sincĂšre[706]. Anticor n'envisage alors pas de recours. En 2022, la question du dĂ©calage entre les revenus supposĂ©s d'Emmanuel Macron chez Rothschild liĂ©s notamment au rachat par NestlĂ© de la filiale de lait infantile de Pfizer et sa dĂ©claration d'intĂ©rĂȘts Ă  la Haute autoritĂ© pour la transparence de la vie publique est Ă  nouveau Ă©voquĂ©e par la presse[707] - [708].

EnquĂȘte sur les soupçons de favoritisme de Business France

Le 13 mars 2017, le parquet de Paris ouvre une enquĂȘte prĂ©liminaire sur des soupçons de « favoritisme, complicitĂ© et recel de favoritisme » Ă  l'encontre de Business France, organisme de promotion dĂ©pendant du ministĂšre de l'Économie. Cette enquĂȘte, confiĂ©e Ă  l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financiĂšres et fiscales (OCLCIFF), fait suite Ă  un rapport de l'Inspection gĂ©nĂ©rale des finances qui soupçonne des irrĂ©gularitĂ©s lors d'un dĂ©placement d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas en janvier 2016. L'organisation du dĂ©placement, dĂ©cidĂ© en urgence par Emmanuel Macron, est confiĂ©e sans appel d'offres Ă  Havas par Business France. Selon Le Canard enchaĂźnĂ©, qui rĂ©vĂšle l'affaire, le coĂ»t de la soirĂ©e atteint 381 759 euros. Emmanuel Macron y est ovationnĂ© par plus de 500 personnalitĂ©s et dirigeants de start-ups françaises[709].

Cependant, pour le ministre de l'Économie et des Finances Michel Sapin, Emmanuel Macron, son cabinet et le ministĂšre de l'Économie « sont totalement hors de cause »[710]. « C'est un dysfonctionnement de Business France. Il lui appartenait, si elle considĂ©rait que les dĂ©lais Ă©taient trop courts, de dire qu'elle ne pouvait pas organiser l'Ă©vĂ©nement selon les rĂšgles, ce qui n'a pas Ă©tĂ© fait », ajoute-t-il, prĂ©cisant avoir « naturellement missionnĂ© l'IGF » lorsqu'il est « informĂ© de ces dysfonctionnements ». « Si l'inspection concluait Ă  l'existence d'un non-respect des rĂšgles, elle devrait saisir la justice, mais cette saisine ne concerne en aucun cas Emmanuel Macron, son cabinet ou le ministĂšre », insiste-t-il.

En juin 2017, Muriel Pénicaud, administratrice de Business France au moment des faits et ministre du Travail sous la présidence Macron, admet « une erreur de procédure »[711].

Affaire Benalla

En juillet 2018, Alexandre Benalla, coordinateur de diffĂ©rents services lors des dĂ©placements d'Emmanuel Macron, est accusĂ© d'avoir usurpĂ© la fonction de policier, et d'avoir interpellĂ© et violentĂ© des manifestants le . L'opposition et les mĂ©dias mettent en doute la rĂ©alitĂ© des sanctions infligĂ©es par l'ÉlysĂ©e Ă  Benalla et soulignent la communication controversĂ©e de l'exĂ©cutif. L'affaire met en lumiĂšre plusieurs dysfonctionnements au sein de la prĂ©sidence de la RĂ©publique. Une enquĂȘte prĂ©liminaire est ouverte par la justice, tandis que le Parlement constitue une commission d'enquĂȘte. En novembre 2021, Alexandre Benalla est condamnĂ© Ă  trois ans de prison, dont un ferme, et fait appel[712]. Les rĂ©percussions mĂ©diatiques de l'affaire ont pendant longtemps posĂ© problĂšme Ă  Emmanuel Macron[713].

Affaire Kohler

DĂ©but mai 2018, le site Mediapart affirme que le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ÉlysĂ©e, Alexis Kohler, « bras droit d'Emmanuel Macron » selon L'Express[714] et « numĂ©ro 2 » de sa campagne prĂ©sidentielle de 2017[715], a des liens familiaux avec l'armateur italo-suisse MSC[714] - [715]. D'aprĂšs les documents rĂ©vĂ©lĂ©s par Mediapart, Alexis Kohler est intervenu entre 2010 et 2012 sur des contrats entre une filiale de MSC et le Grand port maritime du Havre (GPMH), alors qu'il Ă©tait sous-directeur de l'Agence des participations de l'État (APE) et siĂ©geait au conseil de surveillance de GPMH[716]. L'association Anticor dĂ©pose une plainte fin mai 2018 auprĂšs du Parquet national financier pour « prise illĂ©gale d'intĂ©rĂȘts », « trafic d'influence » et « corruption passive »[717] - [716] - [718]. Selon l'ÉlysĂ©e, cette plainte repose sur « des soupçons totalement infondĂ©s jetĂ©s sur lui Ă  l'Ă©vidence en raison de ses fonctions »[714]. Alexis Kohler n'a aucune fonction chez MSC[714] - [718], et selon l'ÉlysĂ©e, Alexis Kohler a toujours dĂ©clarĂ© ses liens familiaux avec MSC, Ă©vitant de participer aux dĂ©cisions concernant cette sociĂ©tĂ©, et sa hiĂ©rarchie a veillĂ© Ă  un Ă©ventuel conflit d'intĂ©rĂȘts dans « toutes les fonctions qu'il a occupĂ©es Ă  l'Agence des participations de l'État, Ă  Bercy et Ă  l'ÉlysĂ©e »[719].

Liens avec le cabinet de conseil McKinsey

En 2007, Macron rencontre dans la Commission Attali le prĂ©sident de McKinsey France, Eric Labaye, et Karim Tadjeddine, alors chef des consultants de McKinsey[720]. En 2010, Emmanuel Macron entre avec Karim Tadjeddine dans le think tank En temps rĂ©el. Les deux hommes y font la connaissance de Thomas Cazenave avec lequel ils travailleront sur son livre L'État en mode start-up publiĂ© en 2016, et, en 2017, Emmanuel Macron, devenu prĂ©sident de la RĂ©publique, place Thomas Cazenave Ă  la direction de la DITP qui supervise notamment toutes les missions attribuĂ©es par l’État aux cabinets de conseil privĂ©s comme McKinsey[720] - [721].

Par ailleurs, les MacronLeaks montrent qu'une dizaine de membres de McKinsey a travaillé à l'élaboration du programme politique d'Emmanuel Macron pour sa campagne aux élections présidentielles de 2017. Le parti politique d'Emmanuel Macron, LREM, affirme ne faire appel à aucun cabinet de conseil et le journal Le Monde a vérifié qu'aucune facture de la campagne pour les présidentielles ne concerne McKinsey. Interrogé par Le Monde début 2021, McKinsey préfÚre ne pas préciser si ses membres se sont engagés dans cette campagne « à titre personnel, bénévolement et sur leur temps libre »[721] - [720]. En 2022, Les Décodeurs affirment que les consultants de McKinsey se sont investis sur leur temps libre[722]. Le JDD signale que Karim Tadjeddine apparaßt dans les MacronLeaks avec son adresse mail de McKinsey et que, interrogé par le Sénat à ce sujet, il a plaidé une erreur[723].

AprĂšs l'accession d'Emmanuel Macron Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique, certains des consultants ayant participĂ© Ă  la campagne rejoignent des postes d’influence au sein de la « Macronie »[722], notamment au parti LREM, et, en 2018, Emmanuel Macron nomme Eric Labaye (patron de McKinsey France) prĂ©sident de Polytechnique[721] - [722].

En janvier 2021, une premiĂšre polĂ©mique Ă©clate lorsque Le Canard enchaĂźnĂ© rĂ©vĂšle que la logistique du plan de vaccination pour contrer la pandĂ©mie de covid-19 a Ă©tĂ© sous-traitĂ©e Ă  McKinsey[720] - [722]. En mars 2022, la campagne d'Emmanuel Macron pour la prĂ©sidence de la RĂ©publique est perturbĂ©e par une nouvelle polĂ©mique[724] - [725] - [726] : une commission d'enquĂȘte du SĂ©nat accuse McKinsey France d'optimisation fiscale lui ayant permis de ne payer aucun impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s entre 2011 et 2020[727]. InterrogĂ© trois mois avant la publication de l'enquĂȘte du SĂ©nat, Karim Tadjeddine, responsable du dĂ©partement « secteur public » chez McKinsey, avait pourtant affirmĂ© que l'entreprise s'acquittait de son impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s en France[728] - [729]. Les opposants politiques d'Emmanuel Macron se saisissent de l'« affaire McKinsey » et parlent d'un « scandale d'Ă©tat »[730] - [726] - [731]. Matthieu Aron, auteur de l'ouvrage d'enquĂȘte sur les cabinets de conseil Les infiltrĂ©s, affirme que le montage fiscal de McKinsey, qui rapatrie ses bĂ©nĂ©fices dans le Delaware, est lĂ©gal[732]. Emmanuel Macron affirme Ă©galement que McKinsey « a utilisĂ© les rĂšgles en vigueur », en conformitĂ© avec la loi, et qu'en l'absence de fraude, ce qui doit ĂȘtre vĂ©rifiĂ© par l'administration fiscale, McKinsey n'aura donc pas Ă  payer de « retard » d'impĂŽt. Cependant, Emmanuel Macron se dĂ©clare « choquĂ© » et affirme qu'il veut que « toute multinationale paie des impĂŽts lĂ  oĂč elle travaille »[733].

Selon Les DĂ©codeurs, aprĂšs que le rĂŽle de McKinsey pendant la crise sanitaire a Ă©tĂ© connu, « beaucoup soupçonnent un favoritisme de la part du prĂ©sident de la RĂ©publique Ă  l’égard du cabinet amĂ©ricain ». Emmanuel Macron se dĂ©fend de tout favoritisme envers McKinsey, dĂ©clarant : « On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. Il y a des rĂšgles de marchĂ©s publics. » À ce sujet, Les DĂ©codeurs indiquent que toute mission confiĂ©e Ă  McKinsey « passe en principe par la procĂ©dure encadrĂ©e des appels d’offres, qui vise Ă  assurer une mise en concurrence des cabinets candidats en Ă©vitant le favoritisme ». Un ministĂšre qui dĂ©sire faire appel Ă  un cabinet de conseil examine les dossiers de candidature de chaque cabinet et choisit la meilleure proposition. Si un cabinet soupçonne un favoritisme, il peut dĂ©poser un recours judiciaire. Les DĂ©codeurs signalent nĂ©anmoins que plusieurs mĂ©canismes lĂ©gaux permettent d'adapter ces rĂšgles. Notamment, McKinsey fait partie des cabinets de conseil ayant bĂ©nĂ©ficiĂ© des « accords cadres » attribuĂ©s en 2018 et 2019 par deux centrales d’achat de l’État (la DITP et l’UGAP). Ces accords cadres permettent aux ministĂšres de recruter des consultants pour n'importe quelle mission, avec des modalitĂ©s pour assurer une rotation des cabinets. Par ailleurs, Les DĂ©codeurs indiquent que McKinsey « a pu bĂ©nĂ©ficier d’un avantage indirect octroyĂ© par Emmanuel Macron », le cabinet amĂ©ricain ayant Ă©tĂ© choisi par la prĂ©sidence pour une action bĂ©nĂ©vole, donc sans appel d'offres, pour participer Ă  l'organisation des sommets du numĂ©rique Tech for Good. McKinsey a pu ensuite utiliser cette prestation comme argument lors d'un grand appel d'offres[722].

Autres engagements

Il est membre de la promotion 2012 des « Young Leaders » de la French-American Foundation[734]. Il est membre de la promotion 2013 des « Young Leaders » de la France China Foundation[735].

Il est également administrateur du théùtre de la Ville (Paris)[93] et trésorier de BibliothÚques sans frontiÚres de 2007 à 2012[56].

En 2016, il est nommé « Young Global Leader » par le Forum économique mondial[736].

Jusqu'en 2017, il est administrateur du think tank « En temps rĂ©el », oĂč il « a nouĂ© de solides amitiĂ©s et recrutĂ© de puissants soutiens, comme le financier StĂ©phane Boujnah, le responsable de son programme Jean Pisani-Ferry, son conseiller en politique Ă©trangĂšre François Heisbourg, le patron de la BPI Nicolas Dufourcq, l'assureur et chef de file des Gracques Bernard Spitz, le patron de McKinsey France Karim Tadjeddine ou l'ancienne syndicaliste CFDT Nicole Notat »[191].

Dans la culture populaire

Emmanuel Macron exultant dans les tribunes du stade Loujniki de Moscou, le , aprÚs un but français lors de la finale de la Coupe du monde de football de 2018.
Emmanuel Macron reprĂ©sentĂ© comme un roi lors de la manifestation « La fĂȘte Ă  Macron », le .

Dans Les Guignols de l'info, Emmanuel Macron est prĂ©sentĂ©, peu aprĂšs sa nomination en tant que ministre de l'Économie en aoĂ»t 2014, sous les traits d'un bĂ©bĂ© capricieux en costume cravate, opposĂ© au programme politique de François Hollande et proche de Pierre Gattaz[737] - [738]. Une marionnette d'adolescent est utilisĂ©e par la suite[739] avant de faire place Ă  un double en latex plus ressemblant[740]. L'imitateur Marc-Antoine Le Bret lui prĂȘte sa voix. Dans Groland, il est surnommĂ© « Emmanuel Micron » et est interprĂ©tĂ© par RaphaĂ«l Jimenez[741]. Dans les chroniques des humoristes Nicolas Canteloup et Laurent Gerra, Macron est respectivement caricaturĂ© en jeune homme huppĂ© et en protĂ©gĂ© de sa femme, qui lui prĂ©pare son agenda. Emmanuel Macron est aussi couramment caricaturĂ© sous la forme d'un roi ou d'un empereur napolĂ©onien[742] - [743] - [744].

La sĂ©rie de bande dessinĂ©e La PrĂ©sidente, de François Durpaire et Farid Boudjellal, s'achĂšve au tome 3 (paru en mars 2017) par la victoire d'Emmanuel Macron — soutenu par Christiane Taubira — contre Marion MarĂ©chal lors d'une Ă©lection prĂ©sidentielle organisĂ©e en 2024[745].

Emmanuel Macron est un protagoniste-clé du roman de Marc Welinski Dossier Wasselot (paru en avril 2018). Il y apparaßt sous les aspects d'un président-philosophe citant du Marcel Proust et du Marc AurÚle.

Les vidĂ©os de l'humoriste Anne-Sophie Bajon, dite La Bajon, critique d'Emmanuel Macron, totalisent plusieurs millions de vues sur les rĂ©seaux sociaux, notamment durant le mouvement des Gilets jaunes[746] - [747] - [748]. En 2019, Damien Saez sort, Ă  l'occasion de l'anniversaire du dĂ©but du mouvement des Gilets jaunes, la chanson Manu dans l'cul, oĂč il incarne un Gilet jaune s'adressant au prĂ©sident et fait rĂ©fĂ©rence au tag « Macron on veut ton cul », inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile le [749].

Le personnage d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'économie, apparaßt briÚvement dans le film Adults in the Room de Costa-Gavras sorti en 2019. L'intrigue se déroule en 2015, lors de la crise de la dette grecque. Lors d'une scÚne, il s'entretient avec son homologue grec Yånis Varoufåkis, venu à Bercy pour obtenir le soutien de la France dans ses négociations avec l'Eurogroupe.

Le groupe punk Les Sales Majestés a une chanson intitulée Macron dans son album Overdose (2017). HK fait allusion à Emmanuel Macron dans sa chanson Danser encore, sortie en 2020, lorsqu'il évoque « Monsieur le Bon Roi ».

De nombreux internautes trouvent une ressemblance physique troublante d'Emmanuel Macron avec l'artiste et écrivain français Boris Vian[750].

Il est laurĂ©at 2022 de l'AcadĂ©mie de la Carpette anglaise et dĂ©roge Ă  la rĂšgle selon laquelle le jury ne dĂ©cerne jamais son prix Ă  un prĂ©sident en exercice. Selon Philippe de Saint Robert, « Emmanuel Macron a tellement fait Ă©talage de son anglophilie que nous n’avons pas eu le choix »[751] - [752] - [753].

À l'occasion de la guerre russo-ukrainienne, les Ukrainiens inventent le verbe macroner (forme française de « ĐŒĐ°ĐșŃ€ĐŸĐœĐžŃ‚Đž », makronyty, un nĂ©ologisme par antonomase), pour dĂ©signer le fait de se montrer trĂšs inquiet d'une situation, de le dire haut et fort, mais de ne pas agir pour autant[alpha 21]. Il est initialement utilisĂ© par les soldats au front : « Entre combattants, on l’utilise Ă  chaque fois que quelqu’un parle pour ne rien dire. »[755]. Puis il apparait sur les rĂ©seaux sociaux en Ukraine et y devient trĂšs populaire[756] - [757] - [758] - [759] - [760]. Rapidement il prend un caractĂšre plus gĂ©nĂ©ral et l'expression « ArrĂȘte de Macroner ! » sert, en Ukraine, Ă  reprocher Ă  quelqu'un qu'il fait semblant d'agir, quel que soit le contexte[761].

Résultats aux élections présidentielles

Année Parti 1er tour 2d tour Issue
Voix % Rang Voix % Rang
2017[762] LREM 8 656 346 24,01 1er 20 743 128 66,10 1er Élu
2022[763] 9 783 058 27,85 1er 18 768 639 58,55 1er Élu

Distinctions

Titres ex officio en tant que président de la République

Décorations françaises

DĂ©corations Ă©trangĂšres

Prix Internationaux

Prix de la presse française

  • Prix Le Trombinoscope de la rĂ©vĂ©lation politique de l'annĂ©e 2014.
  • Prix Le Trombinoscope de la rĂ©vĂ©lation politique de l'annĂ©e 2016.
  • « PersonnalitĂ© de l’annĂ©e 2022 » par La Revue du vin de France.

Publications

Ouvrages

  • Emmanuel Macron, RĂ©volution, Paris, XO, , 270 p. (ISBN 978-2-84563-966-9). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • Revolution: Wir kĂ€mpfen fĂŒr Frankreich, Ă©d. Morstadt, 2017. Traduction en allemand.
    • Rivoluzione, Ă©d. La Nave di Teseo, 2017. Traduction en italien.
    • Revolutie!, Ă©d. Xander Uitgevers, 2017. Traduction en nĂ©erlandais.
    • Revolution, Ă©d. Scribe Publications, 2017. Traduction en anglais.
  • Macron par Macron, Ă©ditions de l'Aube, 2017.
  • Alain Chardonnens, Emmanuel Macron : Discours de la campagne prĂ©sidentielle, Paris, L'Harmattan, 2017.

Articles

  • Emmanuel Macron, « La lumiĂšre blanche du passĂ© : Lecture de La MĂ©moire, l'histoire, l'oubli, de Paul RicƓur », Esprit, vol. 8/9, nos 266/267,‎ , p. 16-31 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Emmanuel Macron, « Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia : les Courants historiques en France, XIXe-XXe siĂšcles », Esprit, vol. 8/9, nos 266/267,‎ , p. 238-240 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Emmanuel Macron, « François Dosse : l'Histoire », Esprit, vol. 8/9, nos 266/267,‎ , p. 238-240 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Yves Lichtenberger, Emmanuel Macron et Marc-Olivier Padis, « La rĂ©habilitation inattendue de l'universitĂ© au sein de l'enseignement supĂ©rieur », Esprit, vol. 12,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Henri Guillaume et Emmanuel Macron, « Enseignement supĂ©rieur, recherche, innovation. Quels acteurs ? », Esprit, vol. 12,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Emmanuel Macron, « Les labyrinthes du politique. Que peut-on attendre pour 2012 et aprĂšs ? », Esprit,‎ , p. 106-115 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Emmanuel Macron, « La France a toutes ses chances, pour peu qu'elle reprenne confiance », Les Echos,‎ (lire en ligne).
  • Emmanuel Macron, « Croire aux chances de la France », Les Echos,‎ (lire en ligne).
  • Emmanuel Macron, « Construire une « alliance de Paris pour le climat » », Annales des Mines - ResponsabilitĂ© et Environnement, vol. 2, no 78,‎ , p. 3 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Emmanuel Macron, « Avant-propos », Annales des Mines - ResponsabilitĂ© et Environnement, vol. 2, no 82,‎ , p. 3 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Emmanuel Macron, « La France doit ĂȘtre en premiĂšre ligne », Inventer demain : 20 projets pour un avenir meilleur,‎ , p. 89-91.
  • Emmanuel Macron, « La rĂ©forme, c'est une mĂ©thode, de la clartĂ©, pas une saignĂ©e », Les Échos,‎ (lire en ligne).
  • Emmanuel Macron, « Pour une renaissance europĂ©enne », tribune publiĂ©e le par plusieurs mĂ©dias français et europĂ©ens[783] - [784].
  • (en) Emmanuel Macron, « France is against ‘Islamist separatism’ — never Islam », Financial Times,‎ (lire en ligne).
  • Emmanuel Macron, « RĂ©enchanter le monde », L'Express,‎ (lire en ligne).

Préfaces

  • François-Denis Poitrinal et Guillaume Grundeler (prĂ©f. Michel Chabanel, propos lim. Emmanuel Macron, av.-propos Pierre-Olivier Sur), Le Capital-Investissement : guide juridique et fiscal, Paris, Association française des investisseurs pour la croissance (AFIC)-RB, , 834 p. (ISBN 978-2-86325-714-2, BNF 44517439).
  • Yann Algan et Thomas Cazenave (dir.) (prĂ©f. Emmanuel Macron), L'État en mode start-up, Paris, Eyrolles, , 150 p. (ISBN 978-2-212-56466-2, lire en ligne).
  • Design d'aujourd'hui 2016 : 156 crĂ©ations qui font avancer le design : l'observeur du design (prĂ©f. Emmanuel Macron, av.-propos Anne-Marie Boutin), Paris, Dunod, , 228 p. (ISBN 978-2-10-073889-2, SUDOC 19011312X).
  • MusĂ©e de la LĂ©gion d'honneur, musĂ©e de l'ordre de la LibĂ©ration (prĂ©f. Emmanuel Macron), Une certaine idĂ©e de la France
 et du monde : Charles de Gaulle Ă  travers ses dĂ©corations, Bruxelles, Peter Lang, , 352 p. (ISBN 978-2-212-56466-2).
  • Nathalie de Kaniv et Patrick Bellouard (dir.) (prĂ©f. Emmanuel Macron, postface Joseph Borrell), SouverainetĂ© et solidaritĂ©, un dĂ©fi europĂ©en, Paris, Ă©ditions du Cerf, , 348 p. (ISBN 9782204148351).
  • Isabelle Averty et Dominique Protin (prĂ©f. Emmanuel Macron), Un soir en Afrique, Ă©ditions konfident, , 250 p. (ISBN 9782956983750).

Voir aussi

Bibliographie

  • (it) Riccardo Brizzi et Marc Lazar, La Francia di Macron, Il Mulino, 2017.
  • Marc Endeweld, L'Ambigu Monsieur Macron, Paris, Flammarion, , 320 p. (ISBN 978-2-08-137239-9).
  • François-Xavier Bourmaud, Emmanuel Macron : le banquier qui voulait ĂȘtre roi, Éditions de l'Archipel, , 224 p. (ISBN 978-2-8098-1873-4, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Nicolas Prissette, Emmanuel Macron : en marche vers l'ÉlysĂ©e, Paris, Plon, , 240 p. (ISBN 978-2-259-25153-2). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Nicolas Prissette, Emmanuel Macron. Le prĂ©sident inattendu, First Document, 2017.
  • Thomas Porcher et FrĂ©dĂ©ric Farah, Introduction inquiĂšte Ă  la Macron-Ă©conomie, Paris, Les Petits matins, coll. « Essais », , 112 p. (ISBN 978-2-36383-216-0).
  • Caroline Derrien et Candice Nedelec, Les Macron, Paris, Fayard, , 234 p. (ISBN 978-2-213-70462-3).
  • François-Xavier Bourmaud, Macron : L'invitĂ© surprise, Éditions de l'Archipel, .
  • Anne Fulda, Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait, Paris, Plon, , 203 p. (ISBN 978-2-259-21705-7).
  • Éric Fottorino, Macron par Macron, Les Ă©ditions de l'Aube, , 140 p. (lire en ligne).
  • François Bazin, Rien ne s'est passĂ© comme prĂ©vu. Les cinq annĂ©es qui ont fait Macron, Robert Laffont, , 449 p. (lire en ligne).
  • François-Xavier Bourmaud, Emmanuel Macron, les coulisses d'une victoire, Archipel, 2017.
  • Soazig QuĂ©mĂ©ner & Alexandre Duyck, L'IrrĂ©sistible Ascension d'Emmanuel Macron, Flammarion, 2017.
  • Ghyslaine Pierrat, Emmanuel Macron
 et les autres : Les gagnants et les perdants d'une Ă©lection imprĂ©visible, L'Harmattan, 2017.
  • DĂ©sirĂ© Kraffa, Emmanuel Macron la volontĂ© d'y croire, Les Éditions du Net, 2017.
  • Mathieu Magnaudeix, EnquĂȘte sur le nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique, Don Quichotte, 2017.
  • Philippe Besson, Un personnage de roman, Julliard, 2017.
  • Philippe Raynaud, Emmanuel Macron : une rĂ©volution bien tempĂ©rĂ©e, DesclĂ©e De Brouwer, , 200 p. (lire en ligne).
  • Thomas Legrand, Chronique de l'imprĂ©vu, Paris, Stock, 2017.
  • Jean-NoĂ«l Jeanneney, Le Moment Macron. Un prĂ©sident et l'Histoire, Seuil, 2017.
  • Jean-Pierre Rioux, L'ÉvĂ©nement Macron. Un abĂ©cĂ©daire historique, Odile Jacob, 2017.
  • Maurice Szafran, Nicolas Domenach, Le Tueur et le PoĂšte, Albin Michel, 2018.
  • Roland Cayrol, Le PrĂ©sident sur la corde raide. Les enjeux du macronisme, Calmann-LĂ©vy, 2019.
  • Marc Endeweld, Le Grand Manipulateur, Stock, coll. « Essais - documents », , 360 p. (EAN 9782234086562).
  • Éric Stemmelen, OpĂ©ration Macron, Éditions du Cerisier, coll. « Politique », , 240 p. (ISBN 978-2-87267-218-9 et 2-87267-218-4).
  • Christophe Barbier, Macron sous les masques, Éditions de l'Observatoire, , 334 p. (ISBN 979-10-329-0312-4).
  • Bernard Dolez, Julien Fretel et RĂ©mi Lefebvre (dir.), L'entreprise Macron, Fontaine, Presses Universitaires de Grenoble, coll. « Libres cours - Politique », , 274 p. (ISBN 978-2-7061-4263-5).
  • JĂ©rĂŽme Sainte-Marie, Bloc contre bloc. La dynamique du macronisme, Ă©d. du Cerf, 2019.
  • Sandrine Foulon et Guillaume Duval, « La rĂ©forme des retraites illustre une fois de plus la reprise en main de la protection sociale par l'Etat : Le coup de force d'Emmanuel Macron », Alternativres Economiques, no 397,‎ , p. 8-11
  • Vincent Jauvert, Les Voraces : Les Ă©lites et l'argent sous Macron, Éditions Robert Laffont, , 216 p. (ISBN 978-2-221-22018-4)
  • FrĂ©dĂ©ric Rouvillois, Liquidation : Emmanuel Macron et le saint-simonisme, Paris, Le Cerf, 2020.
  • Renaud DĂ©ly, Marie Huret, Les Macron du Touquet ÉlysĂ©e-plage, Seuil, 2020.
  • Corinne LhaĂŻk, PrĂ©sident cambrioleur, Fayard, 2020.
  • Alain Duhamel, Emmanuel le Hardi, Ă©d. de l'Observatoire, 2021.
  • Arthur Berdah, Emmanuel Macron. VĂ©ritĂ©s et lĂ©gendes, Éditions Perrin, , 224 p. (ISBN 2262086370).
  • Marcel Gauchet, Macron, les leçons d'un Ă©chec : Comprendre le malheur français II, Stock, , 320 p. (ISBN 9782234084803).
  • Fabrice Lhomme et GĂ©rard Davet, Le TraĂźtre et le NĂ©ant, Fayard, , 638 p. (ISBN 2213705305).
  • Damon Mayaffre, Macron ou le mystĂšre du verbe : Ses discours dĂ©cryptĂ©s par la machine, La tour d’Aigues, Éditions de l’Aube, (ISBN 9782815937467)[Compte rendu de lecture par Bauvarie Mounga].

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Ministre de l'Économie, du Redressement productif et du NumĂ©rique.
  2. Ministre de l'Économie et des Finances.
  3. Christophe Sirugue devient secrĂ©taire d'État Ă  l'Industrie sous la direction de Michel Sapin.
  4. Chargé du pÎle de l'économie et de la finance.
  5. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  6. Le responsable des fédérations au PS Alain Fontanel indique quelques jours aprÚs sa nomination à Bercy qu'Emmanuel Macron n'est pas à jour de cotisation. Source : Macron, militant PS depuis 2006, n'est plus à jour de cotisation depuis 5 ans, Le Nouvel Observateur, .
  7. Le 1er octobre 2014, peu aprĂšs que le service UberPop est devenu illĂ©gal, un lobbyiste de Uber sort d'une rencontre avec M. Macron et Ă©crit Ă  ses collĂšgues « En un mot : spectaculaire. Du jamais-vu. Beaucoup de boulot Ă  venir, mais on va bientĂŽt danser ;) [
] Meeting mĂ©ga top avec Emmanuel Macron ce matin. La France nous aime aprĂšs tout. »
  8. De façon générale, Les Décodeurs estiment que tirer des conclusions complÚtes sur l'efficacité des réformes est prématuré.
  9. Plus de 69 000 ventes, soit la sixiĂšme position parmi les livres de personnalitĂ©s politiques.
  10. Son parti politique ne bénéficiant pas encore de financement public, l'ensemble de cette somme provient de dons de particuliers.
  11. Le , le Conseil constitutionnel indique qu'Emmanuel Macron a obtenu 1 829 parrainages d'Ă©lus, soit moins que François Fillon (3 635). Cf. « PrĂ©sidentielle: 11 candidats ont obtenu leurs 500 parrainages », sur LExpress.fr (consultĂ© le ). Il s'agit cependant d'un record pour un candidat sans parti de gouvernement derriĂšre lui ; la chercheuse ClĂ©mentine Belle-Grenier relĂšve que la plupart de ces parrainages ont Ă©tĂ© signĂ©s par des Ă©lus « sans Ă©tiquette » (224 divers droite, contre 353 divers gauche), ce qui tend Ă  dĂ©montrer « la capacitĂ© d’Emmanuel Macron Ă  mobiliser des Ă©lus de caractĂ©ristiques variĂ©es ». Fin mars 2017, 81 parlementaires, dont 54 socialistes, ont apportĂ© leur soutien Ă  Emmanuel Macron, ce qui pousse la droite Ă  le prĂ©senter comme le candidat de la gauche.
  12. Guillaume Poupard, directeur de la premiĂšre agence française de cyber sĂ©curitĂ©, a dĂ©clarĂ© dans une interview Ă  l'Associated Press que le piratage " Ă©tait si gĂ©nĂ©rique et si simple qu'il aurait pu ĂȘtre pratiquement par n'importe qui ". Cf « The Latest: France says no trace of Russian hacking Macron », sur AP NEWS, (consultĂ© le )
  13. Devant Louis-NapolĂ©on Bonaparte, Ă©lu Ă  40 ans en 1848. Il est aussi le plus jeune chef d'État français depuis la dĂ©signation en 1799 de NapolĂ©on Bonaparte comme Premier consul Ă  30 ans.
  14. Et le cinquiĂšme plus jeune dans le monde, derriĂšre la capitaine-rĂ©gente de Saint-Marin Vanessa D'Ambrosio (29 ans), le dictateur nord-corĂ©en Kim Jong-un (34 ans), l'Ă©mir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani (36 ans), le roi du Bhoutan Jigme Khesar Namgyel Wangchuck (37 ans)[305] - [306] et le prĂ©sident du Conseil politique suprĂȘme du YĂ©men Saleh Ali al-Sammad (38 ans).
  15. En septembre 2017, 2 500 classes de CP sont dĂ©doublĂ©es ou bien renforcĂ©es avec un instituteur supplĂ©mentaire dans les zones REP +.
  16. « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux » ; « Je traverse la rue, je vous trouve [un emploi] », lors d'un échange avec un chÎmeur.
  17. Il explique que Donald Trump a commis « une faute pour l'avenir de notre planÚte » et qu'il « n'y a pas de plan B car il n'y a pas de planÚte B », et réaffirme « l'implication totale » de la France et de beaucoup d'autres pays pour pleinement respecter cet accord.
  18. Le premier président de la cinquiÚme République, Charles de Gaulle avait été réélu en 1965, mais il s'agissait de la premiÚre élection présidentielle au suffrage universel direct. Sortant d'une période de cohabitation, avec Jacques Chirac comme premier ministre, François Mitterrand avait été réélu en 1988, alors que Chirac, qui cohabitait depuis 1997 avec le premier ministre Lionel Jospin, avait conservé ses fonctions en remportant l'élection présidentielle 2002. En revanche, Georges Pompidou (mort en 1974 en cours de mandat), Valery Giscard d'Estaing, Nicolas Sarkozy et François Hollande qui n'ont pas connu la cohabitation, n'ont effectué qu'un seul mandat
  19. Il affirme que Michel Rocard « est celui qui [l]'a fait venir à l'action politique », tout en s'en distinguant par ailleurs
  20. Le doctorant Josselin Dravigny met en avant la continuitĂ© de ses propositions « concernant les nĂ©gociations europĂ©ennes autour des questions migratoires, qui s’inscrivent dans ce qui a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© depuis plusieurs annĂ©es ». Il prĂ©cise : « En effet, sa volontĂ© d’aboutir Ă  un « Schengen renforcĂ© » en augmentant le nombre de garde-cĂŽtes de Frontex, d’accentuer la lutte contre les passeurs, d’externaliser les contrĂŽles aux frontiĂšres au sein des pays voisins non membres de l’UE, de multiplier les accords de rĂ©admission signĂ©s entre l’Union europĂ©enne et les pays tiers (de transit ou d’origine des flux migratoires) et de conditionner l’aide au dĂ©veloppement dĂ©bloquĂ©e par Bruxelles Ă  l’adoption de mesures de lutte contre l’immigration irrĂ©guliĂšre par les pays tiers sont autant d’élĂ©ments qui figurent sur la feuille de route europĂ©enne. ».
  21. Ne pas confondre avec la définition humoristique créée par Bernard Pivot en 2016 : « Macroner. Verbe irrégulier. Déf.: marcher, marcher surtout de gauche à droite. Syn.: zigzaguer. Ex.: sur l'eau Jésus macronait-il ? »[754].

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