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Philippe Tillous-Borde

Philippe Tillous-Borde, né le à Versailles et mort le à Paris, est un ingénieur et entrepreneur français, qui a assuré aux producteurs français d’oléoprotéagineux (tournesol, colza, pois, soja, olive, etc.) un débouché durable pour leurs productions.

Philippe Tillous-Borde
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Philippe Luc Henri Tillous-Borde
Nationalité
Française
Formation
Activités

Cofondateur du groupe Sofiprotéol avec le responsable agricole Jean-Claude Sabin, il dirige durant une trentaine d’années le groupe Sofiprotéol (devenu le groupe Avril en 2015). Il est par la suite le président de la Fondation Avril, reconnue d'utilité publique.

Philippe Tillous-Borde est membre de la Commission Attali (2007-2010).

Biographie

Philippe Tillous-Borde est ingénieur agronome de formation. Sa famille originaire de la Soule dans le Pays basque est connue dans le milieu du rugby[1]. Après une première expérience sur l’Altiplano andin, avec l’étude des communautés paysannes, Philippe Tillous-Borde rejoint le GERBIOS (Groupe d’Étude et de Recherche en BIOSystèmes) où il applique des modèles mathématiques à l’agrobiologie[2]. Il intègre fin 1974 la société Oleafin, une entreprise commune au groupe Louis-Dreyfus et au Comptoir national des techniques agricoles (CNTA), comme chargé d’études d’investissement puis directeur du contrôle de gestion et d’investissement en 1978[3].

En 1983, le CNTA dépose le bilan avec le risque de déstabiliser l’ensemble de la filière des oléoprotéagineux[4]. Afin de permettre à la filière de se restructurer et de se développer, Philippe Tillous-Borde est mandaté par le syndicaliste Jean-Claude Sabin pour mettre sur pied l’établissement financier Sofiprotéol, la société de financement de la filière des protéines et oléagineux[4] - [5]. Les principales productions soutenues par Sofiprotéol sont le colza et le tournesol, deux plantes riches en protéine, cultivées en rotation avec les céréales.

Sous l’impulsion de Philippe Tillous-Borde, Sofiprotéol mise dès la fin des années 1980 sur le biocarburant diester conçu à partir d'huile de colza dont le débouché alimentaire est problématique à l'époque[6]. Par ailleurs l’huile produite par Sofiprotéol dont la teneur est la plus élevée en oméga 3 est commercialisée dans l’alimentation humaine[7]. Sous l’action de Philippe Tillous-Borde, Sofiprotéol devient le principal producteur d’huiles de table en France avec l’achat de Lesieur en 2002 et des huiles d’olive Puget en 2004[8] - [9] - [10] - [11].

En parallèle, Philippe Tillous-Borde consolide la filière avec une stratégie orientée sur les coproduits. Le tourteau, coproduit particulièrement riche en protéines issu de la transformation des graines, est utilisé pour l’alimentation animale. Pour mieux valoriser les tourteaux produits par Sofiprotéol, il entre dans le capital de Glon-Sanders en 1998, le leader français de l’alimentation animale dont il prend le contrôle en 2007[12] - [13]. Philippe Tillous-Borde s’intéresse également de près à la glycérine, le coproduit du diester, utilisée dans l’oléochimie dans lequel il prend pied en 1996 en créant la société Novance. En 2009, Sofiprotéol renforce son activité dans la chimie du renouvelable avec l’acquisition de la société belge Oléon[14] - [15].

Pour poursuivre le développement stratégique du groupe à l’international, Philippe Tillous-Borde pousse Sofiprotéol à acheter la société Expur en Roumanie, Lesieur Cristal au Maroc et investit fortement dans l’oléochimie en Malaisie[16] - [17].

En 2012, le chiffre d’affaires de Sofiprotéol est de 7,3 milliards d’euros[18]. Ayant atteint l'âge limite d'activité, Philippe Tillous-Borde passe le témoin à son successeur Jean-Philippe Puig, tout en étudiant à la demande de Xavier Beulin qui avait succédé à Jean-Claude Sabin en 2000, une nouvelle gouvernance pour Sofiprotéol[19] - [20]. Le groupe, renommé Avril, est transformé en 2015 en société en commandite par actions dont le principal actionnaire commanditaire est la Fondation Avril, reconnue d’utilité publique[21]. Il préside jusqu'en 2021 cette fondation.

Atteint d’une hyper-myopie congénitale handicapante, Philippe Tillous-Borde est très malvoyant, le titre de son témoignage édité par Eyrolles Un homme d’entreprise visionnaire s’y réfère[22]. Membre du conseil d'administration de la Fondation Voir et Entendre créée par les professeurs José-Alain Sahel et Christine Petit, Philippe Tillous-Borde s'est vu confier dans ce cadre la présidence de la société Streelab dont la mission est d’améliorer l’autonomie, la mobilité et la qualité de vie des personnes déficientes visuelles et des seniors[23] - [24].

Philippe Tillous-Borde meurt le Ă  Paris[25] Ă  76 ans[26].

DĂ©corations

Publications

TĂ©moignage

  • Yannick Le Bourdonnec et Philippe Tillous-Borde, Un homme d'entreprise visionnaire : 40 ans au service d'une ambition agricole pour la France, Paris, Éditions Eyrolles, , 180 p. (ISBN 978-2-212-56174-6, lire en ligne)

Articles

  • Pierre Estivals, Francis HĂ©nin et Philippe Tillous-Borde, « CoopĂ©ratives et systèmes traditionnels de l'Altiplano pĂ©ruvien », DĂ©veloppement et civilisations, nos 52-53,‎ , p. 80-140
  • Romain Gaignard et Philippe Tillous-Borde, « Les protĂ©ines dans le monde : bilans et nouveaux enjeux », Annales de GĂ©ographie, t. 89, no 493,‎ , p. 373-393 (lire en ligne), consultĂ© en ligne le
  • Philippe Dusser et Philippe Tillous-Borde, « Les Ă©quilibres de marchĂ©s agricoles Ă©volutions et tendances » dans Pierre Jacquet et Jean-HervĂ© Lorenzi (dir.), Les nouveaux Ă©quilibres agroalimentaires mondiaux, Paris, Presses Universitaires de France, , 128 p. (ISBN 978-2-13-058769-9)
  • Philippe Tillous-Borde, « Notre agriculture, au cĹ“ur des enjeux de la COP21 », La Tribune,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le

Notes et références

  1. Le Bourdonnec et Tillous-Borde 2015, p. 19
  2. Le Bourdonnec et Tillous-Borde 2015, p. 23
  3. Le Bourdonnec et Tillous-Borde 2015, p. 7
  4. Azouvi 1984, p. 27
  5. Delanglade 2015
  6. de Perthuis 1993, p. 182
  7. Bourre 2004, p. 19
  8. La France Agricole n°2963 2002
  9. Moal 2004
  10. Cahuzac 2015
  11. Le Bourdonnec et Tillous-Borde 2015, p. 104
  12. Le Bourdonnec et Tillous-Borde 2015, p. 106
  13. du Guerny 2007
  14. Le Bourdonnec et Tillous-Borde 2015, p. 90
  15. La France Agricole 2008
  16. Le Bourdonnec et Tillous-Borde 2015, p. 11
  17. Cougard 2015
  18. RIA 2013
  19. Delanglade 2013
  20. Le Bourdonnec et Tillous-Borde 2015, p. 13
  21. Lentschner et La Chesnais 2015
  22. Le Bourdonnec et Tillous-Borde 2015, p. 16
  23. « Conseil d'administration de la Fondation Voir et Entendre », http://www.fondave.org,‎ (lire en ligne), consulté en ligne le 27 janvier 2019
  24. « Présentation de Streetlab », http://www.streetlab-vision.com,‎ (lire en ligne), consulté en ligne le 27 janvier 2019
  25. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  26. Laurence Girard, « Philippe Tillous-Borde, acteur-clé de l’agro-industrie française, est décédé », Le Monde,‎ (lire en ligne), consulté en ligne le 19 décembre 2022
  27. DĂ©cret du 3 avril 2015 portant promotion
  28. DĂ©cret du 14 novembre 2011 portant promotion et nomination

Bibliographie

Livres édités

  • Alain Azouvi, Les industries agricoles et alimentaires en 1983, Paris, INSEE, coll. « SĂ©ries statistiques 1976-1983 », , 112 p.
  • Christian de Perthuis, Agriculture 2000 : le livre blanc, les stratĂ©gies agricoles face Ă  la nouvelle PAC. Un enjeu majeur pour la France : l'adaptation de la filière grains, Paris, Economica, coll. « Economie Agricole et Agroalimentaire », , 192 p. (ISBN 978-2-7178-2475-9)
  • Jean-Marie Bourre, La vĂ©ritĂ© sur les omĂ©ga-3, Paris, Editions Odile Jacob, , 278 p. (ISBN 2-7381-1520-9, lire en ligne)

Articles parus

Sud Ouest

  • Michel Monteil, « Philippe Tillous-Borde, plus de 30 ans au service de l'agro-industrie », Sud Ouest,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le

Les Échos

  • Sabine Delanglade, « SofiprotĂ©ol, l'essence du succès », Les Echos,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le
  • Sabine Delanglade, « Un patron qui croit en l'agriculture française », Les Echos,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le
  • Marie-JosĂ©e Cougard, « Avril crĂ©e une filière huile au Maroc avec Lesieur Cristal », Les Echos,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le

Le Figaro

  • Keren Lentschner et Eric de La Chesnais, « Avril, un gĂ©ant de l'huile au cĹ“ur de l'agroalimentaire français », Le Figaro,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le

Le Journal du Dimanche

  • Marie Nicot, « La fondation Avril prĂŞte pour la Cop 21 », Le Journal du Dimanche,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le

L’Usine nouvelle

  • Catherine Moal, « Lesieur rachète l'huile d'olive Puget », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le
  • Stanislas du Guerny, « SofiprotĂ©ol prend le contrĂ´le de Glon », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le
  • Adrien Cahuzac, « SofiprotĂ©ol adopte Avril comme nouveau nom », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le

La France Agricole

  • « SofiprotĂ©ol et Cereol concluent un accord financier sur Lesieur », La France Agricole, no 2963,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le
  • « Diester Industrie acquiert le belge Oleon », La France Agricole,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le
  • « Le chiffre d'affaires de SofiprotĂ©ol atteint 7,3 milliards d'euros (+ 12 %) », RIA,‎ (lire en ligne), consultĂ© en ligne le
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