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Lesieur (entreprise)

Lesieur (prononcĂ© [lə.sjĆ“Ê][2]) est une entreprise agroalimentaire française crĂ©Ă©e en 1908. AprĂšs avoir Ă©tĂ©, dans les annĂ©es 1970 et 1980, un groupe diversifiĂ© dans la production de plats prĂ©parĂ©s et de dĂ©tergents, Lesieur est aujourd’hui une filiale du groupe Avril et un acteur majeur de la production et de la commercialisation d’huiles alimentaires vĂ©gĂ©tales et de sauces condimentaires. C'est Ă©galement une marque commerciale sous laquelle sont commercialisĂ©s ses produits.

Lesieur
logo de Lesieur (entreprise)

Création 1908
Fondateurs Georges Lesieur
Forme juridique SASU Société par actions simplifiée à associé unique
SiĂšge social AsniĂšres-sur-Seine
Drapeau de la France France
Direction Olivier Delamea (depuis le 18 janvier 2018)

Marie Saglio (depuis le 16 mars 2018)

Actionnaires Groupe Avril
Activité Fabrication d'huiles végétales alimentaires et de sauces condimentaires
Produits Huiles vĂ©gĂ©tales, (CƓur de Tournesol, Fleur de Colza, Isio 4, Frial, 
), Mayonnaises & Sauces Salade Lesieur
Société mÚre Avril pÎle Végétal 328319033
Filiales Lesieur Générale Condimentaire 437507650
Effectif 600 en 2018 (effectif moyen annuel)
SIREN 457 208 619
SIREN 457208619[1]
Site web www.lesieur.fr

Chiffre d'affaires 610 559 400 € en 2018

Historique

Les débuts

L'entreprise voit le jour en 1908 Ă  Coudekerque-Branche dans l'agglomĂ©ration de Dunkerque, avec la construction de sa premiĂšre usine de production d'huile, sous le nom d'« Huileries Georges Lesieur ». Son fondateur, Georges Lesieur, 60 ans[3], la crĂ©e avec ses trois fils et avec trois anciens collaborateurs de l'entreprise oĂč il travaillait prĂ©cĂ©demment. L’édification des bĂątiments dĂ©bute en 1909 et l’usine commence Ă  fonctionner en 1911[3].

Le logo aux quatre losanges rouges date de 1910 et a trĂšs peu Ă©voluĂ© depuis. Il symboliserait l’union de Georges Lesieur et de ses trois fils[4].

La crĂ©ation de l'entreprise profite du boom africain de la culture de l'arachide, en particulier au SĂ©nĂ©gal oĂč elle s'amplifie et se dĂ©place vers l'Est, dans le Cayor. L'expansion a surtout eu lieu avant 1900, mais se poursuit aprĂšs : de 51 600 tonnes d'arachide exportĂ©es en 1895, le SĂ©nĂ©gal passe Ă  140 000 tonnes en 1900, puis 224 000 tonnes en 1909 et mĂȘme 303 000 tonnes en 1914.

La bouteille consignée, la marque déposée et l'usine électrique

En 1924 est introduite la bouteille en verre consignĂ©e pour le conditionnement du produit, Ă  la place des traditionnels tonneaux de bois. À l'occasion de ce changement, la marque « Lesieur » est dĂ©posĂ©e et vient identifier l'huile vendue. « Lesieur » devient progressivement dans l'image des Français un branduit[4]. À la mort de Georges Lesieur, en 1931, son gendre Jacques Lemaigre Dubreuil devient prĂ©sident directeur gĂ©nĂ©ral de la sociĂ©tĂ© Ă  l'Ăąge de 37 ans[5].

À partir de 1934, la centrale Ă©lectrique construite par la sociĂ©tĂ© Alsthom pour l'usine est dirigĂ©e par Paul Brisswalter, Dunkerquois d'adoption[6].

La Seconde Guerre mondiale

Gaston Jules Désiré Valéry Delmer, né le à Cucq, dirige l'usine pendant la guerre. En 1940, l'usine Lesieur n'a pas trop souffert des combats mais l'interruption du trafic des graines d'arachide en provenance du Sénégal a conduit ses dirigeants à délocaliser la production[6] d'huile d'arachide, tandis que la production de l'usine de Dunkerque tourne avec des huiles à base de produits cultivés dans le nord de l'Europe.

Les Allemands arrĂȘtent ensuite la production de l'usine de Dunkerque [7] puis procĂšdent Ă  un pillage Ă©conomique en rĂšgle par un dĂ©montage systĂ©matique du matĂ©riel qu'ils expĂ©dient vers l'est de l'Europe, puis consacrent la totalitĂ© de l'Ă©nergie Ă©lectrique de l'usine Ă  l'Ă©clairage[6]. Le , la centrale essuiera un violent bombardement aĂ©rien[6]. Les AlliĂ©s rĂ©cidivent cinq jours plus tard et l'anĂ©antissent[6].

Jacques Lemaigre-Dubreuil, patron de Lesieur, dispose d'un laisser-passer, permettant de circuler entre l'Afrique du Nord, l'Espagne et la France[8] et d'entrer discrÚtement en contact avec plusieurs réseaux de résistance qui pressentent Giraud comme chef de la France libre[8], et contribue à préparer l'opération Torch du 8 novembre 1942, ou débarquement allié en Afrique du Nord[8].

De 1940 Ă  1950, Lesieur subit ainsi l'arrĂȘt partiel ou total de ses installations en France et doit s'implanter en Afrique, oĂč ses trois usines entreront en service, Ă  Dakar en 1943, Ă  Casablanca en 1944 et Ă  Alger en 1948[9]. À Casablanca, la raffinerie mise en service en 1944 peut produire 24 000 tonnes d'huile raffinĂ©e par an. Le capital est contrĂŽlĂ© Ă  50 % avec des Marocains, dont la famille Sebti de FĂšs[8], association encore exceptionnelle pour l'Ă©poque[8]. Lesieur-Maroc a rapidement conquis le marchĂ© marocain, avec des dĂ©pĂŽts Ă  Safi, Agadir et Mogador, auprĂšs des entreprises de pĂȘche, car l'industrie de la conserve marocaine est en essor depuis la guerre. La technique a permis Ă  l'usine de valoriser la production de l'huile d'olive marocaine, jusqu'alors peu apprĂ©ciĂ©e sur les marchĂ©s Ă©trangers.

Parmi ses actionnaires, la SociĂ©tĂ© financiĂšre transafricaine (Sofitra), filiale de la SociĂ©tĂ© financiĂšre française et coloniale (devenue Soffo en 1949), fondĂ©e le [10]. Le capital de Lesieur-Afrique est Ă  l’origine de 0,5 million de francs, portĂ© en 1942 Ă  20 millions de francs, en 1943 Ă  70 millions de francs et en 1946 Ă  120 millions de francs[11].

L'aprĂšs-guerre

Lesieur a ainsi lancĂ© dans l'aprĂšs-guerre une marque d'huile d'olive surfine « Be Canto », rĂ©ussissant Ă  l'exportation[10]. Les bĂ©nĂ©fices de Lesieur atteindront respectivement 49 millions de francs en 1948, puis 39 millions de francs l'annĂ©e suivante, 34 millions de francs en 1950 et 17 millions de francs en 1951, l'annĂ©e 1952 devenant dĂ©ficitaire[11]. AprĂšs la crĂ©ation d'une sociĂ©tĂ© holding, FINLAC (fINanciĂšre Lesieur-Afrique-Casablanca), la sociĂ©tĂ© Lesieur Cristal naĂźtra de la fusion avec deux autres grandes sociĂ©tĂ©s françaises installĂ©es au Maroc depuis les annĂ©es 1940 : Unigral Cristal et la SociĂ©tĂ© d’Exploitation des Produits OlĂ©agineux, le Groupe ONA rĂ©cupĂ©rant les diffĂ©rentes entreprises Ă  partir de 1978.

AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, l'agglomĂ©ration de Dunkerque est dĂ©truite Ă  70 %, son port Ă  100 %, les habitants habitent dans des « chalets prĂ©fabriquĂ©s ». ThĂ©odore Leveau et Jean Niermans lancent la reconstruction.

C'est seulement en 1957 que le port est reconstruit en ZIP (zone industrialoportuaire), avec de grands travaux pour le creusement de bassins Ă  flot, comme celui de Rotterdam, et l'accueil en 1959 de l'usine Usinor, ouverte en 1962, l'agglomĂ©ration passe de 70 000 Ă  200 000 habitants en 5 ans. S'installent aussi la raffinerie BP, une centrale Ă©lectrique de 500 MW, qui va utiliser le gaz des hauts fourneaux d'Usinor mais dont l'entrĂ©e en service n'est finalement prĂ©vue qu'en 1962[12] - [13].

Les années 1950

La production de l'usine de Coudekerque restant entravĂ©e, tout au long des annĂ©es 1940, car elle a Ă©tĂ© bombardĂ©e, avec son usine Ă©lectrique et le Port de Dunkerque, par les Allemands pendant la guerre, le transfert des activitĂ©s en Afrique est durable. La filiale Lesieur-Afrique a un capital important, de 120 millions de francs, divisĂ© en 120 000 actions, portĂ© Ă  300 millions de francs[14]. C'est au moins le tiers, sans compter l'inflation depuis, de celui de la maison-mĂšre en 1952 (700 000 actions de 2 000 francs soit 900 millions de francs)[15]. L'usine de Casablanca, en plus d'alimenter les tables, fournit des huiles permettant de mettre en boites de conserve la pĂȘche Ă  la sardine, avec des dĂ©pĂŽts Ă  Safi, Agadir et Mogador[16] oĂč des sardiniers bretons ont installĂ© des usines innovantes[17]. L'industrie de la conserve marocaine, connait alors un « essor prodigieux depuis la guerre »[16] - [17], mais Ă  double tranchant, car au dĂ©but des annĂ©es 1950, le marchĂ© marocain n'en absorbait que 3%[17], l'empire colonial français[17] en consommant pour 450 tonnes sur les neuf premiers mois de 1949[17] tandis que l'approvisionnement en fer blanc est encore irrĂ©gulier[17]. Ils achĂštent l'huile d'arachide venant de Dakar puis raffinĂ©e par l’usine Lesieur de Casablanca[17], installĂ©e en 1944, mais certains clients aux Etats-Unis y sont rĂ©ticents[17], tandis que le fer blanc dĂ©pend des importations[17]. Ces usines acheminant la main-d’Ɠuvre fĂ©minine des environs d'Agadir par camion, elles demandent la construction de citĂ©s ouvriĂšres[17]. Michel Écochard, directeur de l’urbanisme au dĂ©but des annĂ©es 1950, veut alors Ă©viter l'Ă©mergence, comme Ă  Casablanca, d’énormes bidonvilles[17], tandis qu'une enquĂȘte collective dirigĂ©e par Robert Montagne de 1948 Ă  1950 souligne les enjeux sociaux[18]. L'exploitation des ressources halieutiques par des EuropĂ©ens, sans politique durable des stocks, est aussi dĂ©battue[17].

En 1951, Lesieur a largement dépassé ses niveaux de production d'avant-guerre, avec 46 800 tonnes d'huiles contre 41 500 en 1940[15], dont 90 % pour les huiles raffinées d'arachide[15], importées du Sénégal, puis broyées au Maroc et en Algérie. Lesieur contrÎle 18,5 % du marché contre 13,9 % avant-guerre[15], grùce à l'huile en bouteilles, qui pÚse 80 % du total[15]. La marque "Bel Canto"[15] y contribue en grande partie, l'usine de Casablanca utilisant un procédé permettant de « valoriser l'huile d'olive marocaine, jusqu'alors peu appréciée sur les marchés étrangers » [16].

L'année 1951 voit aussi l'usine de Coudekerque renaßtre, avec une production de 30 500 tonnes d'huile brute contre 24 100 tonnes en 1950[15] et surtout 39 900 tonnes de tourteau contre 24 800 tonnes en 1950[15], des progressions annuelles respectives de 25 % et 62 % tandis que sa production de savon a doublé pour atteindre 13 000 tonnes[15], la marque Persavon ayant presque triplé ses ventes en un an pour passer à 6 % du marché[15].

Le total des ventes de tourteaux a plus que triplé, à 84 000 tonnes dont plus de la moitié en Afrique, les différentes usines se complétant[15]. Le chiffre d'affaires total est passé de 11,3 milliards à 17,3 milliards de francs, en hausse de 53%[15], dégageant un bénéfice brut d'exploitation à 850 millions de francs contre 714 millions en 1950[15], l'essentiel étant affecté aux amortissements des importants investissements.

Bénéfices de Lesieur-Afrique à la fin des années 1940 et au début des années 1950 en millions de francs[14]:

1954 1953 1952 1951 1950 1949 1948
51,1 60,1 moins 23,8 17,8 34,3 39,2 45,4

La mĂȘme annĂ©e sont crĂ©Ă©s un rĂ©gime d’allocation vieillesse et d’assurance dĂ©cĂšs pour les employĂ©s, nouveaux pour l'Ă©poque, un restaurant d’entreprise et lancĂ©es des mesures d’intĂ©ressement aux rĂ©sultats[19] - [20] et l'entrĂ©e Ă  la Bourse de Paris, mĂȘme si la structure familiale conserve le contrĂŽle, avec parmi les administrateurs Jean Gaston-Breton, gendre de Maurice Lesieur[21].

Les autres huiliers français sont en difficultĂ©, avec une production hexagonale d'huiles fluides alimentaires Ă  268 000 tonnes en 1951, infĂ©rieure d'un quart aux 350 000 tonnes de 1938, avant la guerre[15], ce qui a amenĂ© le gouvernement Ă  multiplier les mesures alternant libertĂ© et taxation des prix, arrĂȘt des importations de graines[15], et autres politiques qui dĂ©clenchent la fondation d'un groupement, au mois de mars 1951, des principaux fabricants d'huile d'arachide[15].

Au Maroc, les usines de conserves de poisson utilisant l'huile locale se multiplient, pour la plupart concentrĂ©es Ă  Agadir et Ă  Safi, mais dĂ©clineront Ă  la fin des annĂ©es 1960 jusqu'Ă  n'ĂȘtre plus utilisĂ©es qu'Ă  moitiĂ©[22], sur fond de guerres commerciales. DĂšs 1963, un cargo congĂ©lateur marocain est bloquĂ© Ă  Nantes par des professionnels français, qui estiment que le mĂ©tier de pĂȘcheur sardinier ne pourra ĂȘtre maintenu qu'Ă  condition de supprimer les importations de sardines marocaines[23].

Lesieur progresse aussi sur le marché français. La part des huiles de marque sur le marché français est passée ainsi de 28,49 % eu 1955 à prÚs de 40 %. En savonnerie, les ventes de produits végétaux ont au contraire chuté de 25 % sur la période, à 112 000 tonnes, concurrencées par « la progression massive des détergents synthétiques, soutenus par de puissantes campagnes de publicité »[24]. Les bénéfices sont largement réinvestis. L'usine de Coudekerque-Branche monte en 1958 une quatriÚme chaudiÚre de vapeur, tandis que Lesieur procÚde à deux acquisitions : la Société Soddeo et la Société des huileries Maurel, avec des usines au Havre et à Dakar pour la premiÚre, à Bordeaux pour la seconde[25].

Les années 1960

Lesieur est de loin le premier huilier du marchĂ© français en 1958, avec 125 millions de litres d’huile vendus contre 30 millions de litres en 1950[19]. De nombreuses innovations suivent. Lesieur crĂ©e en 1960 la premiĂšre mayonnaise en tube qui concurrence la mayonnaise BĂ©nĂ©dictin[26], puis en 1963 lance la margarine Lesieur, ainsi que sa premiĂšre bouteille d'huile non consignĂ©e en plastique Ă  base de PVC, ce qui amĂšne Ă  fonder en 1965 la sociĂ©tĂ© Sidel, chargĂ©e du dĂ©veloppement des machines de fabrication des bouteilles plastique.

En 1966, Lesieur pĂšse 75 % du marchĂ© français des huiles de marque dont 48 % pour la seule huile Lesieur, loin devant Huilor (13 %) et Salador, grĂące au contrĂŽle de sociĂ©tĂ©s huiliĂšres avec lesquelles il s'est liĂ© dans les annĂ©es 1950[21]. À la fin des annĂ©es 1960, l'usine couvre 24,6 hectares et emploie 910 personnes, avec l'objectif mettre en bouteilles plastique un demi-million de litres d'huile par jour, soit prĂšs de 200 millions par an[27], en pleine pĂ©riode d'industrialisation de Dunkerque, qui voit la mise en place d'une sidĂ©rurgie sur l'eau, et l'usine Creusot-Loire des Dunes produire 380 000 tonnes d'acier en 1969 et prĂ©voir 700 000 tonnes pour 1975[27]. Ensuite, la production d'arachide au SĂ©nĂ©gal s'effondre, car la France ne la soutient plus et 1967 voit le dĂ©but de la diversification, quand Lesieur prend le contrĂŽle de Garbit, sociĂ©tĂ© qui produit des plats prĂ©parĂ©s, pizzas, paĂ«llas, couscous, et se rapproche de Cotelle et Foucher, qui dĂ©tient les marques de lessive Mir, ComĂšte et Super Croix, d'eau de javel La Croix, et de poudre Ă  rĂ©curer Bref[28]. Une filiale commune, Lesieur-Cotelle, est crĂ©Ă©e en 1968 et le groupe lance en 1969 sa premiĂšre huile de tournesol sous la marque AurĂ©a.

Les années 1970 et 1980

  • 1970 : la holding « Georges Lesieur et ses fils » devient la « Compagnie financiĂšre Lesieur ».
  • 1971 : Mir est revendue au groupe allemand Henkel.
  • 1972 : Lesieur se dote d’un Service Consommateurs. Le groupe familial Lesieur fait appel Ă  la BNP qui, par sa banque d'affaires BANEXI, prend une participation de 25% dans la « Compagnie financiĂšre Lesieur ».
    Lesieur cÚde Sidel au sidérurgiste Pont-à-Mousson.
  • 1973 : Garbit, qui a fusionnĂ© en 1970 avec la sociĂ©tĂ© Bretagne-Provence pour former la Sapal (SociĂ©tĂ© anonyme des produits Alimentaires), est cĂ©dĂ© Ă  Panzani.
  • 1974 : Lesieur lance la mayonnaise Lesieur Tournesol.
  • 1976 : Lesieur lance deux nouvelles huiles : Lesieur MaĂŻs et Lesieur Olive.
  • 1978 : Lesieur lance un nouveau concept d'utilisation des dĂ©tergents, le pistolet pulvĂ©risateur qui devient nettoyant pour vitre.
  • 1979 : Lesieur rachĂšte William Saurin Ă  la famille fondatrice[28].
  • 1981 : Acquisition de la SociĂ©tĂ© Française Alimentaire, qui dĂ©tenait entre autres VĂ©gĂ©taline, auprĂšs d'Unipol (Union des Industries de Produits OlĂ©agineux)[29]. L'agence Dupuy et Saatchi signe le fameux slogan publicitaire « Pas d'erreur, c'est Lesieur ».
  • 1985 : Lesieur s'allie avec l'entreprise sucriĂšre Saint-Louis et, ensemble, rachĂštent le groupe Royal Champignon, premier producteur au monde de champignons. La mĂȘme annĂ©e, Lesieur lance une bouteille d’huile en PET.
  • 1986 : le groupe agroalimentaire italien Ferruzzi, qui, via le conglomĂ©rat Montedison, possĂšde notamment BĂ©ghin-Say et Eridania, souhaite s'emparer de Lesieur par une OPA. Pour contrer cette tentative, Saint-Louis rachĂšte son associĂ©. Lesieur lance les premiĂšres vinaigrettes prĂȘtes Ă  consommer.
  • 1987 : Henkel acquiĂšrent les activitĂ©s de Lesieur-Cotelle dans le domaine des produits d'entretien[28] pour 2 milliards de francs, et rĂ©cupĂšre les marques de poudre Ă  rĂ©curer Bref, les lessives Mir et Super Croix, et revend Ă  Colgate-Palmolive l'eau de javel La Croix et Persavon.
  • 1988 : Saint Louis dĂ©cide de dĂ©manteler le groupe Lesieur. Il revend sa branche corps gras (huiles, mayonnaises et sauces, margarine Excel et la filiale espagnole) Ă  BĂ©ghin-Say, filiale de Montedison, pour se mettre Ă  l'abri d'une prise de contrĂŽle du groupe italien, qui avait achetĂ© l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente un pourcentage non nĂ©gligeable de ses actions[30]. Lesieur ne possĂšde plus alors qu'une activitĂ© d'huilerie, Saint Louis ayant conservĂ© William Saurin et Royal Champignon.
  • 1989 : Lesieur lance une gamme de sauces allĂ©gĂ©es.

Les années 1990 et le XXIe siÚcle

  • 1990 : Lesieur lance Isio 4.
  • 1995 : L'activitĂ© sauces et mayonnaise de Lesieur, nommĂ©e GĂ©nĂ©rale Condimentaire, est revendue par BĂ©ghin-Say Ă  Corn Product Company (CPC). La marque Lesieur est alors partagĂ©e entre deux entreprises.
  • 1997 : Lesieur crĂ©e la premiĂšre bouteille avec un bouchon bec verseur.
  • 2000 : La filiale alimentaire de CPC, Bestfoods, est rachetĂ©e par Unilever, qui se voit obligĂ© par la commission europĂ©enne de revendre une partie de ses activitĂ©s. Les sauces et mayonnaise Lesieur sont cĂ©dĂ©es Ă  Campbell un an plus tard[31].
Photographie de silos de stockage de l'usine Lesieur de Bordeaux Bacalan en 2014.
L'usine Lesieur de Bordeaux Bacalan en 2014.
  • 2001 : la filiale alimentaire du groupe Montedison est dĂ©mantelĂ©e et scindĂ©e en quatre unitĂ©s. Lesieur est alors sĂ©parĂ©e de BĂ©ghin-Say et intĂšgre CĂ©rĂ©ol[32].
  • 2003 : Alors que CĂ©rĂ©ol est en passe d'ĂȘtre rachetĂ© par l'amĂ©ricain Bunge, les huiles Lesieur sont rachetĂ©es par Saipol[33]. Lancement de l’huile de noisette. La vitamine D est introduite dans Isio 4.
  • 2004 : Lancement de la nouvelle huile Fleur de Colza. Nouveau slogan de Lesieur : « Un peu de Lesieur, un peu de vous, ça fait tout. »
  • 2005 : Lancement de la nouvelle huile Isio Protect et d’Epi d’Or CĂ©rĂ©ales et Fruits. Lancement de : Frit’O Clean, un solidifiant pour bain de friture. Le site internet « Le Fait-Main Revient » propose aux internautes des vidĂ©os sur les gestes quotidiens de la cuisine.
  • 2006 : Isio Protect devient Isio 4 Olive. Lesieur lance Andeleña.
  • 2007 : Lancement d’Isio MĂ©mo.
  • 2008 : Lesieur fĂȘte ses 100 ans. Saipol rachĂšte Ă  Campbell les sauces et mayonnaises Lesieur[34], qui se retrouvent de nouveau regroupĂ©es avec les huiles. ParallĂšlement, Lesieur lance Lesieur CƓur de Tournesol TorrĂ©fiĂ©. Lesieur affirme Ă©galement son intĂ©rĂȘt pour l’environnement avec sa Charte de DĂ©veloppement Durable.
  • 2009 : Lesieur lance une gamme d’huiles Bio et Isio ActiStĂ©rol.
  • 2017 : Le site historique de Lesieur Ă  Coudekerque-Branche (Nord), va bĂ©nĂ©ficier d’un investissement de 21,4 millions d’euros sur trois ans pour son unitĂ© de raffinage (2,4 millions d’euros), son unitĂ© de conditionnement d’huiles alimentaires (17 millions d’euros) ainsi que son centre de recherche, innovation et dĂ©veloppement (2 millions d’euros) entiĂšrement consacrĂ© aux huiles de table et condiments[35].

Faits marquants

Lancement d'ISIO 4

En 1990, Lesieur lance ISIO 4, présentée comme une huile santé avec une combinaison de 4 huiles complémentaires : huiles de tournesol, de colza, d'Oléisol (huile de tournesol issue de graines dites oléiques riches en oméga 9) et de pépins de raisin. Source de vitamine D et de vitamine E, ISIO 4 apporte également des acides gras essentiels oméga 6 et oméga 3, dans un rapport optimal de 5 (conformément aux recommandations de l'AFSSA[36]). La gamme ISIO 4 a été complétée depuis par ISIO Actistérol, ISIO 4 Olive et les vinaigrettes ISIO 4.

Huiles contaminées en 2008

Le , la Commission europĂ©enne lance une alerte concernant la contamination d'une cargaison d'huile de tournesol[37]. La contamination, signalĂ©e par les autoritĂ©s françaises, concerne un lot arrivĂ© d'Ukraine en France le . L'ensemble des États membres est prĂ©venu et neuf conteneurs d'huile contaminĂ©e sont dĂ©couverts dans cinq d'entre eux (France, Espagne, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni).

Selon Le Canard enchaßné, une partie des produits fabriqués par le groupe Saipol (Lesieur) entre fin et fin contiendraient de l'huile moteur[38] - [39] - [40]. Le Canard enchaßné affirme que tous les produits concernés n'auraient pas été retirés de la vente, la commission européenne et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ayant donné l'autorisation de commercialiser les plats préparés contenant moins de 10 % d'huile de tournesol frelatée en arguant de l'absence de toxicité aiguë des produits en cause (toutefois le rapport de l'AFSSA[41] donne des données de contaminations légÚrement supérieures aux normes pour l'enfant fort consommateur de plus de trois ans, et aucune donnée de contamination pour les femmes enceintes et les enfants de moins de trois ans).

Selon le communiqué de presse de la DGCCRF du , ayant été informé de la fraude le lundi , l'importateur (Saipol-Lesieur) n'aurait retiré les stocks incriminés chez les distributeurs et n'aurait informé la DGCCRF que le mardi [42]. Le directeur général de Lesieur, Romain Nouffert, a pris la parole au sujet de cette affaire sur un blog dédié : Lesieur-info.fr [43]

Marché

En 1996, les consommateurs utilisaient 1,7 variĂ©tĂ© d’huile en moyenne. En 2007, ils en utilisaient 2,4[44]. Avec un chiffre d'affaires de 829 millions d'euros en 2008, Lesieur est le leader du marchĂ© des huiles en France. Lesieur reprĂ©sente :

  • en part de marchĂ© en volume[45] : 33,7 % ;
  • en part de marchĂ© en valeur[45] : 38,5 %.

Lesieur exporte dans plus de 70 pays.

Annexe

Liens externes

Notes et références

  1. SystÚme national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)
  2. [vidéo] Lesieur France RSE sur YouTube
  3. L'Histoire de Lesieur, une réussite, dans La Voix du Nord
  4. David Dauba, « Lesieur », Ă©mission À vos marques sur BFM Business Radio, 31 mars 2013
  5. (en) William A. Hoisington Jr, The Assassination of Jacques Lemaigre Dubreuil : A Frenchman between France and North Africa, Routledge, , 200 p. (ISBN 978-1-134-26841-2, lire en ligne)
  6. Dunkerque 1944-1945: Sur les chemins de la libération - Page 28, par Patrick Oddone - 2005 -
  7. "La conversion libérale de Jacques Lemaigre-Dubreuil au Maroc (1950-1955)" par Clotilde De Gastines, dans la revue Outre-Mers 2009
  8. Valeurs actuelles du 5 décembre 1977
  9. "Le Monde des affaires", SEDE, Paris, 1952
  10. La CÎte Desfossés 1956
  11. « L'Ă©lectricitĂ© en France en 1959 et 1960 », par C. PrĂȘcheur, dans L'Information GĂ©ographique de 1961
  12. « Le port de Dunkerque a 50 ans: les souvenirs d’un docker qui l’a vu naĂźtre », dans La Voix du Nord du 23/04/2016
  13. "Lesieur Afrique" le 17 avril 2014 sur "Entreprises coloniales", par Alain LĂ©ger, auteur de "Les indĂ©sirables : L'histoire oubliĂ©e des Espagnols en Pays Charentais" aux ÉditionsLe CroĂźt
  14. Le Monde du 16 juin 1952
  15. "Le Monde des affaires de 1830 Ă  nos jours", par Jacques Boutet en 1952
  16. "Transferts culturels et gastronomie : les relations entre la France et le Maroc de la fin du XIXe siĂšcle jusqu’à nos jours", par Marie Caquel, thĂšse de Doctorat d’histoire contemporaine, dĂ©cembre 2018
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