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Saint-Jean-de-Maurienne

Saint-Jean-de-Maurienne (prononcĂ© [sɛ̃ ʒɑ̃ d(ə) mɔ.ˈʁjɛn]) est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement de la Savoie, en rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes.

Saint-Jean-de-Maurienne
Saint-Jean-de-Maurienne
Vue sur Saint-Jean-de-Maurienne
en direction de Modane.
Blason de Saint-Jean-de-Maurienne
Blason
Saint-Jean-de-Maurienne
Logo
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes
DĂ©partement Savoie
(sous-préfecture)
Arrondissement Saint-Jean-de-Maurienne
(chef-lieu)
IntercommunalitĂ© CommunautĂ© de communes CƓur de Maurienne Arvan
(siĂšge)
Maire
Mandat
Philippe Rollet (SE)
2020-2026
Code postal 73300
Code commune 73248
DĂ©mographie
Gentilé Saint-Jeannais et Saint-Jeannaises
Population
municipale
7 560 hab. (2020 en diminution de 4,17 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 657 hab./km2
Population
agglomération
11 889 hab.
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 16â€Č 22″ nord, 6° 20â€Č 54″ est
Altitude Min. 489 m
Max. 1 200 m
Superficie 11,51 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Saint-Jean-de-Maurienne
(ville-centre)
Aire d'attraction Saint-Jean-de-Maurienne
(commune-centre)
Élections
DĂ©partementales Canton de Saint-Jean-de-Maurienne
(bureau centralisateur)
LĂ©gislatives TroisiĂšme circonscription
Localisation
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Saint-Jean-de-Maurienne
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Saint-Jean-de-Maurienne
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Saint-Jean-de-Maurienne
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Saint-Jean-de-Maurienne
Liens
Site web saintjeandemaurienne.fr

    GĂ©ographie

    Localisation

    Saint-Jean-de-Maurienne est installée dans un bassin constitué par la confluence de l'Arc, riviÚre, et de l'Arvan, qui descend de la vallée des Arves (col de la Croix-de-Fer)[1]. Elle est une sous-préfecture du département de la Savoie et la capitale historique de la vallée de la Maurienne[2].

    Les communes limitrophes de Saint-Jean-de-Maurienne sont Saint-Julien-Montdenis, Jarrier, La-Tour-en-Maurienne, Villargondran, Albiez-le-Jeune, Albiez-Montrond, Saint-Pancrace, Pontamafrey-Montpascal et Fontcouverte-la-Toussuire.

    Saint-Jean-de-Maurienne est au carrefour de plusieurs grandes villes : Albertville (59 km), Chambéry (72 km), Grenoble (103 km), Turin (137 km) et Lyon (174 km)[3].

    Climat

    Le climat y est de type montagnard en raison de la présence du Massif alpin.

    La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1983 à 2020 permet de connaßtre l'évolution des indicateurs météorologiques[4]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-aprÚs.

    Statistiques 1981-2010 et records ST-JEAN DE MAURIENNE (73) - alt : 550 m 45° 16â€Č 54″ N, 6° 21â€Č 12″ E
    Statistiques établies sur la période 1983-2010 - Records établis sur la période du 01-11-1983 au 31-12-2020
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    TempĂ©rature minimale moyenne (°C) −2,5 −1,3 2 5,1 9,3 12,1 14,3 13,9 10,5 6,7 1,7 −1,6 5,9
    Température moyenne (°C) 1,4 3,2 7,4 10,8 15,1 18 20,5 20 15,9 11,6 5,7 2 11
    Température maximale moyenne (°C) 5,2 7,7 12,8 16,5 20,9 23,9 26,7 26,1 21,4 16,5 9,7 5,6 16,1
    Record de froid (°C)
    date du record
    −18,2
    06.01.1985
    −14,4
    11.02.1986
    −10
    01.03.05
    −4,7
    08.04.03
    −0,2
    06.05.19
    1,2
    01.06.06
    6
    04.07.1984
    3,7
    31.08.1989
    1
    26.09.02
    −3,9
    30.10.1997
    −9,3
    28.11.1985
    −13,2
    25.12.1986
    −18,2
    1985
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    19,1
    30.01.02
    22,2
    24.02.1990
    25,8
    24.03.01
    30
    29.04.03
    33,2
    25.05.09
    37
    30.06.03
    39,5
    07.07.15
    39
    13.08.03
    32,1
    04.09.05
    29,9
    26.10.06
    23,9
    25.11.06
    21,1
    16.12.1989
    39,5
    2015
    Précipitations (mm) 86,6 82,3 73,1 65 72,3 70,9 60,1 73,1 64,7 76,4 81 83 888,5
    Source : « Fiche 73248002 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base

    Voies de communication et transports

    Vallée de la Maurienne et ses voies de communication à Saint-Jean-de-Maurienne.

    Voies routiĂšres

    Transport ferroviaire

    Saint-Jean-de-Maurienne dispose d'une gare ferroviaire de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par le TGV et des trains TER Auvergne-RhÎne-Alpes.

    Saint-Jean-de-Maurienne se situe sur le tracĂ© de la future nouvelle liaison ferroviaire Lyon-Turin. Des habitations, des entreprises, la gare SNCF et le centre de secours sont pleinement touchĂ©s par ce projet. ChargĂ©e de la phase « Ă©tudes », la sociĂ©tĂ© Lyon Turin ferroviaire (LTF) prĂ©voit l'installation d'une nouvelle gare dans le quartier Sous-le-Bourg, desservant la ligne historique et la ligne Lyon-Turin. Les enquĂȘtes gĂ©ologiques et topographiques sont en cours. Ce chantier s'annonce encore plus complexe que celui du tunnel sous la Manche.

    Transports en commun

    La ville de Saint-Jean-de-Maurienne est dotĂ©e d'un rĂ©seau de transports en commun gĂ©rĂ© par la communautĂ© de communes CƓur de Maurienne Arvan.

    Transports aériens

    Un héliport est disponible pour l'hélicoptÚre de la gendarmerie dont la base est située à Modane ainsi qu'un autre sur le toit de l'hÎpital de Saint-Jean-de-Maurienne, réservé aux urgences.

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Jean-de-Maurienne est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densitĂ© intermĂ©diaire, au sens de la grille communale de densitĂ© de l'Insee[Note 1] - [5] - [6] - [7]. Elle appartient Ă  l'unitĂ© urbaine de Saint-Jean-de-Maurienne, une agglomĂ©ration intra-dĂ©partementale regroupant 4 communes[8] et 9 401 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[9] - [10].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Jean-de-Maurienne, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de moins de 50 000 habitants[11] - [12].

    Vue générale de Saint-Jean-de-Maurienne.
    Vue générale de Saint-Jean-de-Maurienne.
    Vue de Saint-Jean-de-Maurienne depuis le Rocheray

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (45,5 % en 2018), en augmentation par rapport Ă  1990 (44 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : forĂȘts (28,5 %), zones urbanisĂ©es (20,9 %), zones industrielles ou commerciales et rĂ©seaux de communication (15,9 %), prairies (13,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de vĂ©gĂ©tation (9,5 %), milieux Ă  vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (7,5 %), mines, dĂ©charges et chantiers (4,1 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (0,6 %)[13].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[Carte 1].

    • Carte en couleurs prĂ©sentant l'occupation des sols.
      Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
    • Photo aĂ©rienne en couleurs de la commune.
      Carte orthophotogrammétrique de la commune.

    Transports

    La ville de St-Jean-de-Maurienne est desservie par l'autoroute de la Maurienne, l'A43, la route nationale 6 devenue D1006, le train TER Auvergne-RhÎne Alpes pour Modane ou Chambéry-Lyon Part-Dieu, le train TGV pour Milan ou Paris Gare de Lyon via l'aéroport de Lyon (la ligne grande vitesse Lyon-Turin est en construction et la ville accueillera une gare internationale).

    La ville possĂšde aussi un rĂ©seau de transports en commun appelĂ© St Jean Bus, gĂ©rĂ© par la 3CMA, CommunautĂ© de Communes CƓur de Maurienne Arvan. Trois lignes circulent en centre-ville, des lignes pour les villages aux alentours en transport Ă  la demande, des lignes loisirs.

    Un double privilĂšge

    La ville de Saint-Jean-de-Maurienne dispose d’une situation doublement privilĂ©giĂ©e. Dans une vallĂ©e de l’Arc si longuement Ă©tirĂ©e, elle occupe une position mĂ©diane, Ă  distance sensiblement Ă©gale de la Combe-de-Savoie (44 km jusqu’au confluent de l’Arc avec l’IsĂšre) et de Lanslebourg,  au pied du col du Mont-Cenis (53 km). Dans une Maurienne linĂ©aire, elle est situĂ©e au droit de la seule dilatation vraiment considĂ©rable de l’écoumĂšne : le bassin de l’Arvan, affluent de rive gauche de l’Arc, fort de ses 9 communautĂ©s rurales : « Si le bourg [de Saint-Jean] est devenu de bonne heure le premier de Maurienne, c’est qu’il Ă©tait le dĂ©bouchĂ© de toute une haute province peuplĂ©e et prospĂšre dĂšs les temps prĂ©historiques, son centre d’échanges avec l’extĂ©rieur »[14]. Sur ce site de confluence, les rives de l’Arc et celles de l’Arvan n’étaient cependant pas les plus favorables Ă  un Ă©tablissement urbain, trop sujettes aux risques rĂ©currents d’inondation. Le souvenir de la crue exceptionnelle de l’Arc gonflĂ© Ă  900 m3/s le 14 juin 1957 reste encore gravĂ© dans les mĂ©moires. Quant Ă  l’Arvan, il a fallu sĂ©rieusement l’endiguer dans ses deux derniers kilomĂštres : en cas de rupture du pont sur l’ancienne Route nationale 6, tout l’amont de la Maurienne serait coupĂ© du territoire national. Seul le cĂŽne de dĂ©jection du Bonrieu a offert des assises suffisamment larges pour un vĂ©ritable organisme urbain sur une pente modĂ©rĂ©ment inclinĂ©e d’une centaine de mĂštres vers l’est, une fois son humeur domptĂ©e !  Car il s’est manifestĂ© parfois violemment dans les siĂšcles anciens[15].

    Logement

    Le nombre total de logements dans la commune est de 4 240[16]. Parmi ces logements, 87,9 % sont des rĂ©sidences principales, 5,4 % sont des rĂ©sidences secondaires et 6,7 % sont des logements vacants. Ces logements sont pour une part de 17,5 % des maisons individuelles, 79,3 % sont des appartements et enfin seulement 3,2 % sont des logements d'un autre type. Le nombre d'habitants propriĂ©taires de leur logement est de 37,9 %[16]. Ce qui est infĂ©rieur Ă  la moyenne nationale qui se monte Ă  prĂšs de 55,3 %. Le nombre de locataires est de 56,7 % sur l'ensemble des logements qui est supĂ©rieur Ă  la moyenne nationale qui est de 39,8 %[16]. On peut noter Ă©galement que 5,4 % des habitants de la commune sont des personnes logĂ©es gratuitement alors qu'au niveau de l'ensemble de la France le pourcentage est de 4,9 %. Toujours sur l'ensemble des logements de la commune, 3,5 % sont des studios, 11,5 % sont des logements de deux piĂšces, 28,4 % en ont trois, 34,5 % des logements disposent de quatre piĂšces, et 22,1 % des logements ont cinq piĂšces ou plus[16].

    Toponymie

    Le toponyme de la ville trouve son origine dans la référence à son saint patron Jean le Baptiste le Précurseur, auquel est ajouté le déterminant complémentaire -de-Maurienne en référence à sa situation dans la vallée de la Maurienne[17].

    Les premiĂšres mentions de Maurienne apparaissent vers le VIe siĂšcle Urbem Mauriennam[18], notamment avec l'Ă©dification de la cathĂ©drale primitive dĂ©diĂ©e Ă  saint Jean-Baptiste. GrĂ©goire de Tours dĂ©signe d'ailleurs la ville : « urbs Maurienna »[18] ou « locus Mauriennensis ». En 739, le testament patrice Abbon mentionnera quant Ă  lui la vallĂ©e qui prend le nom de Maurienne, vallis Maurigenica[18]. Selon le chanoine Adolphe Gros, dans sa recherche Ă©tymologique du nom de la ville[19], indique que la Maurienne sous sa forme Maurogenna[18], dĂ©signe la ville jusqu'au Xe siĂšcle, oĂč on lui accole celui du saint[20], alors que la vallĂ©e est dĂ©signĂ©e par « territorio Mauriennam »[18] ou « vallis Maurigennica ».

    En francoprovençal, la graphie de la commune s'écrit San Dyan , selon la graphie de Conflans[21].

    Histoire

    Reliques de saint Jean le Baptiste lors de la fĂȘte du pain.

    Naissance d’une citĂ© Ă©piscopale

    L’humanitĂ© s’est d’abord concentrĂ©e au croisement de l’actuelle rue de la RĂ©publique et de la rue du Bonrieu qui devait rester le seul noyau de peuplement jusqu'au milieu du XIXe siĂšcle[22].La ville apparaĂźt dans l’histoire au VIe siĂšcle, sous le nom de Morienna. Cette obscure bourgade a retenu l’attention du roi burgonde Gondran en guerre contre les Lombards et il veut la soustraire ainsi que toute la vallĂ©e Ă  leur domination. Cela passera par le biais d’une promotion dans l’ordre ecclĂ©siastique. Alors que la chĂ©tive chrĂ©tientĂ© des origines est dans la mouvance de l’évĂȘque de Turin, au-delĂ  des monts, il obtient complaisamment des Ă©vĂȘques rĂ©unis en synode en 579 Ă  Chalon-sur-SaĂŽne la crĂ©ation Ă  Morienna d’un nouveau diocĂšse au siĂšge duquel Felmase est Ă©lu comme premier Ă©vĂȘque ; il est rattachĂ© comme suffragant Ă  l’archevĂȘchĂ© de Vienne[23].

    Sainte ThĂšcle
    Sainte ThĂšcle.

    Par la mĂȘme occasion, Gondran entend rendre hommage au saint prĂ©curseur Jean-Baptiste qu’il vĂ©nĂšre particuliĂšrement. Il peut compter sur l’appui fervent de la population. Selon la lĂ©gende, ThĂšcle de Valloire ne vient-elle pas de rapporter d’un long voyage Ă  Alexandrie une insigne relique : un doigt de ce saint Jean dont le Christ a reçu le baptĂȘme ? Et cette lĂ©gende traversera les siĂšcles. Les amateurs d’hĂ©raldique souligneront que le blason de la citĂ© porte « d’azur Ă  la main droite bĂ©nissant d’argent, vĂȘtue de mĂȘme ». Et il n’est pas jusqu'Ă  la plus cĂ©lĂšbre entreprise du pays, Opinel, pour avoir gravĂ© cet emblĂšme sur ses couteaux ? De cette lointaine Ă©poque date l’habitude de rebaptiser Morienna en Saint-Jean, appellation officielle Ă  partir du XIe siĂšcle. Les Mauriennais n’ont cependant pas oubliĂ© Gondran : en tĂ©moigne, le nom de la commune de Villargondran sur la rive est de l’Arvan[24].

    L’évĂȘque et le comte

    S’il est possible de dater avec prĂ©cision la date de la fondation de l’évĂȘchĂ©, il est moins aisĂ© de dĂ©terminer l’époque oĂč l’évĂȘque a cumulĂ© autoritĂ© religieuse et politique avec le titre de comte. Cette date paraĂźt assez tardive. Les historiens mettent en doute le sĂ©rieux de l’évĂȘque Lambert qui, se prĂ©valant d’une bulle pontificale de Lucius III en 1184, la ferait remonter Ă  une donation faite par Gondran Ă  Felmase lors de la crĂ©ation du diocĂšse : « La donation de Gondran fut simplement le noyau autour duquel se forma peu Ă  peu, au fil des siĂšcles, le petit Etat souverain de Maurienne »[24]. Encore fallait-il ne pas abuser de ce pouvoir. Or l’histoire a surtout retenu de cette Ă©poque un Ă©pisode peu glorieux pour l’évĂȘque Aymon d'UrtiĂšres. La rapacitĂ© de ses tabellions et percepteurs d’impĂŽts a provoquĂ© la fureur des Arvans. Descendus de leurs montagnes, ils se sont livrĂ©s Ă  Saint-Jean au pillage et Ă  l’incendie des biens et au massacre des gens de l’évĂȘchĂ©. Aymon a cherchĂ© le salut dans la fuite jusqu'Ă  la collĂ©giale Sainte-Catherine de Randens (Aiguebelle). Il ne serait rien restĂ© de son pouvoir sans l’intervention de son suzerain le comte Edouard de Savoie dont les ancĂȘtres, dĂšs la fondation de la dynastie en l’an mille par Humbert aux Blanches Mains, se prĂ©valaient du titre de comte de Maurienne. Pour le remercier d’avoir matĂ© la rĂ©bellion, par le traitĂ© de Randens en 1327, Aymon le constitue comme son associĂ© et conseigneur. La derniĂšre page de cette histoire sera Ă©crite quatre siĂšcles plus tard[24]. C’est en 1768 qu’est mis fin officiellement Ă  ce rĂ©gime ou plutĂŽt Ă  cette fiction de coseigneurie : Ă  cette date, au terme d’une spectaculaire ascension, les descendants du comte de Savoie Ă©taient devenus rois du PiĂ©mont-Sardaigne[24].

    La crue du Bonrieu

    Le souvenir de la crue du Bonrieu de 1439 est restĂ©e gravĂ©e dans les mĂ©moires par son exceptionnelle gravitĂ©. Elle mĂ©rite une mention particuliĂšre car, outre son caractĂšre de catastrophe majeure, elle dĂ©termine encore aujourd’hui la topographie du centre-ville. Le rĂ©cit le plus prĂ©cis est celui de monseigneur Billiet. Il date de 1859 mais Paul Mougin, le grand spĂ©cialiste des torrents de Savoie, le reproduit terme pour terme page 1123 dans sa somme de 1251 pages. « Dans la nuit du premier au deux fĂ©vrier 1439, le torrent de Bonrieu prodigieusement enflĂ© par les pluies qui avaient dĂ©trempĂ© le sol des communes de Jarrier et de Saint-Pancrace, quitte brusquement son lit pour s’en ouvrir un, un peu plus au nord Ă  500 mĂštres Ă  l’aval de son embouchure actuelle
 [Il]} couvrit Saint-Jean de ruines et charria d’énormes quantitĂ©s de terre et de galets. La rue de Bonrieu eut surtout Ă  souffrir, peu de maisons restaient debout
 Autour de la cathĂ©drale, le sol fut tellement exhaussĂ© que, suivant une tradition bien accrĂ©ditĂ©e, on montait cinq marches pour entrer dans l’église tandis que maintenant on en descend neuf, soit 1,44 m. La crypte qui existe sous le chƓur fut remplie Ă  cette Ă©poque. Le pont sur l’Arvan qui avait vingt-deux arches en bois fut emportĂ© ainsi qu’un pont sur l’Arc qui Ă©tait proche de celui-ci ». Le bilan se serait soldĂ© par 75 morts. Deux chanoines partirent quĂȘter, emmenant les reliques de saint Jean comme piĂšces d’identitĂ© tandis que le chapitre apportait sa caution de l’utilisation exclusive des sommes rĂ©unies pour la rĂ©paration du dĂ©sastre. Le pape FĂ©lix V lui-mĂȘme, d’origine savoyarde, assura le maximum de retentissement en promettant aux donateurs une pluie d’indulgences par la bulle du 28 mars 1447[25].

    Du flamboyant au classicisme

    Clocher de l'Ă©glise Notre-Dame
    Clocher de l'Ă©glise Notre-Dame.
    l'ancien clocher de l'Ă©glise Notre-Dame
    L'ancien clocher de l'Ă©glise Notre-Dame.

    DĂ©chus de leur puissance temporelle, les Ă©vĂȘques ont pu, en revanche, manifester leur munificence dont tĂ©moignent encore les Ă©difices religieux au cƓur de la citĂ©. Avec Guillaume d'Estouteville (1452-1483) et son successeur Etienne de Morel (1483-1499) triomphe le style flamboyant. Le premier a Ă©rigĂ© en 1477 sur le banal clocher de l'Ă©glise paroissiale Notre-Dame une flĂšche Ă©lancĂ©e de plus de 50 mĂštres cantonnĂ©e de clochetons (1477)[26] et donnĂ© plus de lumiĂšre dans la cathĂ©drale par des fenĂȘtres ogivales. Le second a commandĂ© au sculpteur genevois Pierre Mochet les 82 magnifiques stalles du chƓur reconstruit lui aussi dans le style flamboyant en harmonie avec la nef. Elles ont Ă©tĂ© taillĂ©es dans le bois des noyers de la rĂ©sidence Ă©piscopale d'Argentine en basse Maurienne. Le magnifique ciborium est aussi de 1497. À la fin du XVIe, quand la mode est au classicisme, c’est dans ce style que Pierre de Lambert (1567-1591) et son successeur Philibert Milliet (1591-1618) construisent le palais Ă©piscopal. Au dĂ©clin du XVIIIe siĂšcle, Carlo Giuseppe Filippa della Martiniana (1756-1778) en transformera complĂštement l’intĂ©rieur, du vestibule Ă  la salle de rĂ©ception en passant par l’escalier monumental Ă  double rampe[27].

    Les relations franco-savoyardes

    Il ne faut pas oublier que jusqu'en 1860 la Savoie fait partie d'un État indĂ©pendant et que la qualitĂ© de ses relations avec la France a fluctuĂ© au grĂ© des circonstances. La vie des Saint-Jeannais a Ă©tĂ© marquĂ©e par divers Ă©pisodes qui s'inscrivent positivement ou nĂ©gativement dans ce contexte selon les Ă©poques. L'accueil favorable rĂ©servĂ© au roi de France Henri II en 1548 peut apparaĂźtre paradoxal. Le duc de Savoie est alors l'alliĂ© de Charles-Quint et cette alliance a provoquĂ© la premiĂšre des six occupations françaises de la province par François Ier en 1535, occupation qui ne prendra fin qu'en 1559. Pourtant, si le roi Henri II qui lui succĂšde vient parader en Maurienne au dĂ©but de son rĂšgne (1548-1559) c'est qu'il est assurĂ© d'un excellent accueil. Les historiens se plaisent Ă  souligner les effets bĂ©nĂ©fiques de cette prĂ©sence Ă©trangĂšre qui, entre autres particularitĂ©s, a abouti Ă  l'officialisation de la langue française dans les actes publics. Venu Ă  Saint-Jean sur invitation expresse de l'Ă©vĂȘque, il est gratifiĂ© d'un spectacle des plus inattendus : « Comme il eut marchĂ© environ deux cents pas en belle ordonnance, voici une compagnie de cent hommes vĂȘtus de peaux d'ours, tĂȘtes, corps, bras et mains, cuisses, jambes et pieds, si proprement qu'on les eĂ»t pris pour des ours naturels qui sortent d'une rue, tambours battants, enseignes dĂ©ployĂ©es
 et se vont jeter entre le roi et sa garde suisse ». Suit le rĂ©cit des mille acrobaties auxquelles se livrent nos plantigrades, la panique des chevaux, le calme imperturbable des Suisses « car ils sont comme compatriotes des ours » : ils iront se joindre Ă  la farandole finale[28]. La visite d'Henri II est attestĂ©e dans les archives municipales[29].

    C’est sur un registre plus grave que s'inscrit en 1630 la prĂ©sence Ă  Saint-Jean de Louis XIII et de Richelieu ainsi qu’une rencontre qui devait connaĂźtre d'importants lendemains. Un conflit local qui oppose Ă  nouveau les deux puissances a amenĂ© une deuxiĂšme brĂšve occupation française. Le roi de France a voulu payer de sa personne mais il a prĂ©sumĂ© de sa santĂ© chancelante. De surcroĂźt, la peste menace. Il abandonne donc son ministre qui demeure seul en Maurienne du 25 juillet Ă  la mi-aoĂ»t, « bravant l'Ă©pidĂ©mie et se livrant Ă  un travail opiniĂątre ». De Turin arrive un hĂŽte mystĂ©rieux, mandĂ© par le lĂ©gat pontifical, afin d'explorer les voies d’une mĂ©diation : il se nomme Mazarin, il est jeune (28 ans) et, ambitieux, il fera du chemin[24].

    On monte d'un degrĂ©, mais dans le tragique, avec la venue dans la capitale mauriennaise en 1793 d'un hĂŽte, cette fois, hautement indĂ©sirable : le commissaire Albitte a pour mission de faire abattre tous les clochers de Maurienne au nom du principe d'Ă©galitĂ© et Saint-Jean, rebaptisĂ© commune d'Arc, chef-lieu du district, doit donner l'exemple. Mais aucune entreprise n'accepte de soumissionner et les artisans restent sourds aux rĂ©quisitions. Il faudra faire appel Ă  la troupe, en  l'occurrence le quatriĂšme bataillon de l'Ain et le deuxiĂšme de Haute-Loire. La dĂ©molition peut commencer. Elle sera achevĂ©e le 24 fĂ©vrier 1794, Ă  4 heures du soir, « aprĂšs trente-huit journĂ©es d'un travail digne des barbares » au jugement de Saturnin Truchet[24].

    Un siĂšcle d'immobilisme

    On s’attendrait Ă  assister au dĂ©veloppement de Saint-Jean-de-Maurienne au cours du XIXe siĂšcle, celui de la rĂ©volution industrielle et du chemin de fer en contrepartie de l’exode rural. Les changements Ă©conomiques et dĂ©mographiques n’ont pas accompagnĂ© les changements politiques aprĂšs l'annexion de 1860. Saint-Jean reste une petite ville Ă  l'Ă©cart de ces mutations.

    La rue Neuve
    La rue Neuve.

    Une fois la monarchie sarde rĂ©tablie en 1815, sous le rĂ©gime du Buon Governo, la ville a pourtant retrouvĂ© ses fonctions administratives et religieuses. Elle est chef-lieu de province et l'Ă©vĂȘchĂ©, supprimĂ© sous le rĂ©gime français, a Ă©tĂ© rĂ©tabli en 1825 par une bulle de LĂ©on XII. Comme par le passĂ©, elle joue son rĂŽle de relais sur l’itinĂ©raire du Mont-Cenis et l'on dĂ©nombre 27 auberges en 1858. Elle s’anime particuliĂšrement lorsque les maquignons descendent de l'Arvan pour les nombreuses foires. La population est passĂ©e de 2 371 habitants en 1806 Ă  3 254 en 1861 et est toujours confinĂ©e dans d'Ă©troites limites au croisement du grand chemin vers l'Italie et de la montĂ©e vers l'Arvan. Deux de ses enfants sont allĂ©s conquĂ©rir leur cĂ©lĂ©britĂ© loin du berceau natal : François-Emmanuel FodĂ©rĂ© (1764-1835), fondateur de la mĂ©decine lĂ©gale et le commerçant Jacques-Antoine Brun-Rollet (1810-1858), muĂ© en explorateur des sources du Nil. Ă€ mettre au crĂ©dit de la monarchie sarde sous le mandat municipal du chevalier du Col en 1829 : le percement de la rue Neuve, aujourd'hui rue de la RĂ©publique ; elle a Ă©tĂ© dotĂ©e de portiques dans le goĂ»t italien[22] - [30].

    Les arcades de la rue de la RĂ©publique
    Les arcades de la rue de la RĂ©publique.

    L'annexion Ă  la France en 1860 n'a rien changĂ©. La paisible bourgade a mĂȘme vu sa  population (3 081 habitants en 1891) rĂ©gresser. La comparaison est humiliante avec l'agglomĂ©ration de Modane-Fourneaux passĂ©e de 1 404 habitants en 1858 Ă  4 370 en 1906. La ligne de chemin de fer Aix-les-Bains—Saint-Jean-de-Maurienne est ouverte en 1857[31]. Saint-Jean est dĂ©sormais desservie par le chemin de fer en direction de Paris et reliĂ©e Ă  l’Italie en 1871 grĂące au percement du tunnel du FrĂ©jus. Mais la gare a Ă©tĂ© plantĂ©e Ă  l’écart et n’a pas mĂȘme eu droit Ă  une inauguration. Nul ne pouvait imaginer qu'en 1917, le 19 aoĂ»t plus prĂ©cisĂ©ment, viendraient se ranger quai Ă  quai dans cette gare et y tenir confĂ©rence dans les wagons en toute discrĂ©tion le prĂ©sident du conseil Alexandre Ribot, le premier ministre britannique Lloyd George et le ministre des affaires Ă©trangĂšres italien Giorgio Sonnini venu de Rome. Ils tinrent confĂ©rence sur le partage des zones d'influences en Orient aprĂšs la guerre et sur de possibles pourparlers d'armistice avec l'Autriche-Hongrie, etc.[32].

    Le développement des carriÚres et de l'industrie du plùtre

    Le gypse, matiĂšre premiĂšre avec laquelle est fabriquĂ© le plĂątre, est abondant en Maurienne[33]. Ainsi, une industrie du plĂątre se dĂ©veloppe rĂ©gionalement Ă  partir du milieu du XIXe siĂšcle grĂące Ă  l'arrivĂ©e du chemin de fer et Ă  l’utilisation croissante de ce matĂ©riau dans la construction et l'agriculture[34]. À Saint-Jean-de-Maurienne, d'artisanale, la production du plĂątre devient industrielle et augmente notablement pour passer de 200 tonnes en 1856 Ă  40 000 tonnes en 1883. Cette progression est le fait de la sociĂ©tĂ© des PlĂątriĂšres du Sud-Est, crĂ©Ă©e en 1881 et dont le siĂšge social est Ă©tabli Ă  Lyon. Les carriĂšres sont localisĂ©es Ă  flanc de montagne tandis que les plĂątriĂšres sont en fond de vallĂ©e, au bord de l'Arvan.

    Le 9 janvier 1908, un Ă©boulement dans la carriĂšre souterraine de Mont-l'ÉvĂȘque tue quatre ouvriers et en blesse griĂšvement un cinquiĂšme. La carriĂšre est murĂ©e et un monument commĂ©moratif est Ă©rigĂ© route des Arves. AprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale, la sociĂ©tĂ© des PlĂątriĂšres du Sud-Est dont le siĂšge est depuis 1909 Ă  Saint-Jean-de-Maurienne, exploite les trois usines Ă  plĂątre de Rochenoire, l'Échaillon et la Combe. En 1963, les PlĂątriĂšres du Sud-Est sont absorbĂ©es par la sociĂ©tĂ© des PlĂątriĂšres Modernes de Grozon (Jura), filiale de BPB (British Plaster Board) qui dĂ©tient Ă©galement la sociĂ©tĂ© Placoplatre. De cette façon, l'usine de plaques de plĂątre Placoplatre de ChambĂ©ry, inaugurĂ©e en 1966, est alimentĂ©e en gypse depuis Saint-Jean-de-Maurienne, distante de 75 km. Une fabrication de plĂątre est maintenue Ă  Saint-Jean avec la construction d'une nouvelle plĂątriĂšre au milieu des annĂ©es 1970. Celle-ci est finalement arrĂȘtĂ©e en 1981 lorsque l’exploitation de la carriĂšre passe des PlĂątriĂšres Modernes de Grozon Ă  la sociĂ©tĂ© Gypse de Maurienne, filiale de Placoplatre poursuivant ainsi l'envoi de gypse vers l'usine de plaques de ChambĂ©ry[34].

    La révolution de la houille blanche

    Si la rĂ©volution des transports avait Ă©tĂ© vĂ©cue dans l’indiffĂ©rence, celle de la houille blanche va imprimer fortement sa marque dans la capitale de la Maurienne. En 1907 entre en activitĂ© l’usine des Plans, en bordure de l’Arc[35]. La production d’aluminium ne devient importante qu’aprĂšs la crise de 1929 mais reste faible (15 700 t en 1939) au regard des donnĂ©es actuelles et l’effectif de 1 300 emplois en 1939 paraĂźt disproportionnĂ© vu la faible productivitĂ©. Il faut loger cette main-d’Ɠuvre dont une forte proportion d’immigrĂ©s, essentiellement des Italiens originaires de la VĂ©nĂ©tie et du Frioul, rĂ©gions dĂ©vastĂ©es pendant la PremiĂšre Guerre mondiale[22]. À l’époque, c’est l’affaire du patronat et les citĂ©s sont construites au voisinage immĂ©diat de l’usine : Monetta et le Parquet en rive gauche de l’Arc, Echaillon en rive droite ; un peu Ă  l’écart, aux Chaudannes. La limite de l’Arvan n’est jamais transgressĂ©e. Le vieux bourg traditionnel, lui, n’a guĂšre Ă©tĂ© transformĂ© et il ne s’est Ă©toffĂ© que d’une antenne en direction de la gare ferroviaire sous les mandats de Henri Falcoz, maire de la commune depuis 1912 et jusqu'en 1935 (il mourra en 1936). La ville prend ainsi une structure bipolaire. C’est sans doute grĂące Ă  cette vitalitĂ© que Saint-Jean, Ă  l’inverse de MoĂ»tiers, sa jumelle tarine, garde sa sous-prĂ©fecture en 1927 lors de la rĂ©forme de la carte administrative de Raymond PoincarĂ©. Au total, la population est passĂ©e de 3278 habitants en 1896, Ă  5201 en 1936. Tandis que le secteur primaire recule de 29,4 % en 1896 Ă  18 % en 1936, le secteur secondaire progresse de 22,3 % en 1896 Ă  39,6 %[22].

    Le centre de Saint-Jean restructuré
    Le centre de Saint-Jean restructuré.

    AprĂšs la DeuxiĂšme Guerre mondiale, sont cumulĂ©s les effets d’une double Ă©volution. D’une part, la prospĂ©ritĂ© Ă©conomique pendant les Trente Glorieuses a sa traduction dans le dĂ©veloppement considĂ©rable de la production d’aluminium qui passe Ă  72 000 tonnes en 1972. Les progrĂšs de la productivitĂ© expliquent en partie que l’emploi dans l’usine des Plans ait rĂ©gressĂ© mais l’effectif de 770 en 1974 reste considĂ©rable et n’a d’égal en Maurienne qu’aux AciĂ©ries du Temple Ă  Saint-Michel-de-Maurienne. Il faut prendre en compte la tendance des grandes affaires industrielles d'externaliser la plus grande part possible de leurs activitĂ©s. A Saint-Jean de Maurienne, en tĂ©moignent les exemples de Clauser, spĂ©cialiste des installations de cuves d’électrolyse ou Lacroix, pourvoyeur de main-d’Ɠuvre intĂ©rimaire. D’autre part, on observe le phĂ©nomĂšne gĂ©nĂ©ral de la concentration urbaine d’une population de plus en plus soucieuse de profiter du dĂ©veloppement des services administratifs, commerciaux, scolaires, sanitaires. C’est dans cette optique qu’il faut interprĂ©ter le changement de mentalitĂ© de la population autochtone qui s’est substituĂ©e Ă  la main-d’Ɠuvre Ă©trangĂšre : en janvier 1972, 680 des 813 emplois (84 %) de l’usine des Plans sont occupĂ©s par des Français contre  seulement 133 par des Ă©trangers dont 77 Italiens. Au lendemain de la DeuxiĂšme Guerre mondiale, le recrutement avait Ă©tĂ© assurĂ© par le dĂ©veloppement du genre de vie ouvrier-paysan au prix d’épuisantes migrations alternantes depuis les villages de montagne. Mais Ă  la gĂ©nĂ©ration suivante a prĂ©valu le choix d’une fixation en ville pour bĂ©nĂ©ficier de tous les services de proximitĂ©[22].

    Plan de Saint Jean de Maurienne en 1975
    Plan de la ville en 1975.

    La population de Saint-Jean a donc considĂ©rablement augmentĂ©, passant de 5 886 habitants en 1946 Ă  9 729 en 1975. La construction a marchĂ© bon train selon deux mouvements contraires. D’une part, Pechiney, nouveau nom depuis 1950 de la sociĂ©tĂ© Alais-Froges et Camargue, lance quelques programmes par le truchement de la SociĂ©tĂ© immobiliĂšre Alpes-Provence ; par le jeu de primes, elle favorise l’accession Ă  la propriĂ©tĂ© de son personnel. Ces initiatives Ă©loignent l’habitat de plus en plus loin des halls industriels, aux Chaudannes, Ă  Plan Chapitre ; l’Arvan est franchi dĂšs les annĂ©es 50 pour le lotissement, vaguement esquissĂ© avant 1945, du Moulin des PrĂ©s et pour un ensemble rĂ©sidentiel aux Clappeys, prĂšs de la vieille ville. Dans un mouvement inverse, les organismes publics investissent celle-ci de constructions nouvelles. Un quartier administratif et surtout scolaire (lycĂ©e Paul HĂ©roult, C.E.T , C.E.S) au carrefour de l’avenue du Mont-Cenis et de la rue Aristide Briand ; un ensemble sportif au nord, sur la route de ChambĂ©ry avec piscine et gymnase ; entre les deux, enfin, l’avenue Falcoz se garnit d’immeubles HLM,  mais le groupe le plus important (275 logements) est Ă©difiĂ© Ă  la Bastille entre 1964 et 1972 ; l’Office dĂ©partemental s’est aventurĂ© aussi au-delĂ  de l’Arvan entre 1961 et 1969 (86 logements aux Chaudannes). CitĂ©s ouvriĂšres fuyant les fumĂ©es de l’usine vers l’ouest, bourg Ă©piscopal cherchant ses aises en glissant vers l’est se sont interpĂ©nĂ©trĂ©s dans une belle indiffĂ©rence aux limites posĂ©es par le torrent. La ville bipolaire de l’avant-guerre a rĂ©alisĂ© son unitĂ©. Du haut de la route de Jarrier, la masse grise du vieux Saint-Jean, oĂč l’opĂ©ration de restructuration met une touche claire, paraĂźt dĂ©sormais soudĂ©e Ă  l’usine des Plans par le jeu gĂ©omĂ©trique des immeubles rĂ©cents[22].

    Restait Ă  rendre plus attractif le centre, menacĂ© de dĂ©pĂ©rissement. C’est prĂ©cisĂ©ment Ă  quoi a pourvu cette restructuration dans le secteur de l’hĂŽpital une fois signĂ©e la DĂ©claration d’UtilitĂ© Publique en 1963. Mais il a fallu rĂ©duire la rĂ©alisation de la deuxiĂšme tranche dans un souci d’économie des deniers publics car l’opĂ©ration de libĂ©ration des sols a Ă©tĂ© trop coĂ»teuse. La rĂ©novation de l’ensemble Ă©piscopal a Ă©tĂ© plus facile et plus valorisante. Le palais de Martiniana devenu Maison pour tous offre un ensemble culturel complet avec salle de rĂ©unions, d’expositions, de musique, de lecture et abrite le musĂ©e Opinel ; en vis-Ă -vis, l’ancienne Ă©glise paroissiale Notre-Dame a Ă©tĂ© transformĂ©e en musĂ©e d’art local[22].

    Retour de l'aluminium

    Depuis la fin des Trente Glorieuses, le problĂšme n’est plus dans le dĂ©veloppement urbain car la population de la ville a diminuĂ© de 20 %, passant de 9 746 Ă  7 809 habitants entre les recensements de 1975 et de 2015. Un projet de ZAD de 600 logements sous le bourg a mĂȘme Ă©tĂ© annulĂ©. Plus que jamais, l'avenir de Saint-Jean est Ă©troitement liĂ© Ă  celui de l'usine des Plans. C’est avec un grand soulagement qu'a Ă©tĂ© accueillie la dĂ©cision de nationalisation et de modernisation prise en 1982 par le gouvernement socialiste ; en 2008, le salut est venu de la sociĂ©tĂ© allemande Trimet qui s’est mĂȘme engagĂ©e Ă  porter les capacitĂ©s de production Ă  145 000 tonnes. L'emploi se maintient Ă  un bon niveau[36].

    L'accent a Ă©tĂ© mis sur la qualitĂ© de la vie. Le problĂšme de la pollution par les fumĂ©es fluorĂ©es a Ă©tĂ© rĂ©glĂ© dĂšs la mise en marche des nouvelles cuves d’électrolyse d'aluminium Ă  partir des annĂ©es 1980. Celui de la circulation l'a Ă©tĂ© Ă©galement de maniĂšre satisfaisante. Il est loin le temps des embouteillages en centre-ville. D'une part le trafic de transit automobile et surtout des poids lourds Ă  l'intĂ©rieur de la vallĂ©e comme au niveau international s'effectue depuis l'an 2000 par le prolongement de l'autoroute A43 dont les Saint-Jeannais ont aussi une utilisation facile grĂące Ă  un Ă©changeur. D'autre part, le flot de voitures en direction de l'Arvan et de ses stations de ski a Ă©tĂ© canalisĂ© en pĂ©riphĂ©rie avant la fin du mandat du maire Samuel Pasquier (1971).

    Le bassin de compensation de Longefan
    Le bassin de compensation de Longefan.

    Reste le problĂšme de l'accompagnement Ă  l'emploi par la crĂ©ation de zones d'activitĂ©s amĂ©nagĂ©es comme celles des Plans et du Plan de la Garde. Elles forment aujourd'hui un ensemble continu parallĂšlement Ă  l'usine d’aluminium agrandie jusqu'Ă  occuper tout l'espace entre l'Arc et la voie ferrĂ©e. On peut ĂȘtre rassurĂ© sur la soliditĂ© des implantations lorsque l'on dĂ©tecte un lien entre la nature de l'activitĂ© et les spĂ©cificitĂ©s mauriennaises. L'exemple le plus Ă©vident est celui du Groupe d’Exploitation Hydraulique VallĂ©e de Maurienne avec ses 160 emplois. Ce n’est que justice rendue Ă  une vallĂ©e dont l'Ă©quipement intĂ©gral a Ă©tĂ© terminĂ© dans les annĂ©es 1970 et dont l’empreinte est Ă©vidente dĂšs l’arrivĂ©e Ă  Saint-Jean : en rive droite de l'Arc, le bassin de compensation de Longefan a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© au dĂ©bouchĂ© du tunnel de l'Echaillon et de la nouvelle centrale Ă  son pied. EDF a fait de son Ă©tablissement de Saint-Jean un centre de commandement pour un secteur Ă©largi trĂšs au-delĂ  de la seule Maurienne jusque dans le GrĂ©sivaudan, dans l'IsĂšre, et Ă  la vallĂ©e du Fier, en Haute-Savoie[37]. Un autre exemple concerne les Ă©tablissements en lien avec l'usine d'aluminium. Au spĂ©cialiste des constructions de cuves Clauser depuis 1963 dont les ateliers ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s en 1971 dans la commune voisine de Pontamafrey et au chaudronnier Trivero d'implantation plus ancienne (1939) s'est ajoutĂ©e en 1984 la sociĂ©tĂ© Di Sante Sud-Est qui s’est installĂ©e au Plan de la Garde pour le service de Pechiney[38]. Elle emploie aujourd’hui 85 personnes dans la construction, l'usinage, la maintenance de piĂšces de grandes dimensions en mĂ©cano-soudure. Ont Ă©galement leur place d'autres PME dans les domaines du transport, des travaux en montagne (Compagnie d'Intervention et de Travaux en Montagne) ou du tourisme hivernal (Alliance rĂ©seaux).

    Politique et administration

    La ville de Saint-Jean-de-Maurienne est une sous-préfecture de la Savoie. L'arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne est divisé en six cantons :

    La ville de Saint-Jean-de-Maurienne fait partie de la troisiĂšme circonscription de la Savoie.

    C'est Ă©galement la ville la plus importante de la communautĂ© de communes CƓur de Maurienne Arvan.

    Tendances politiques et résultats

    Traditionnellement, Saint-Jean-de-Maurienne a Ă©tĂ© un fief de la gauche socialiste, dĂšs les annĂ©es 1930, en raison de l'importance de son bassin d'emploi ouvrier. Ainsi, Roland Merloz en a Ă©tĂ© le maire socialiste de 1977 Ă  2008. Mais depuis les annĂ©es 1990 et les mutations sociologiques de la Maurienne (dĂ©part des usines, multiplication des stations touristiques, diminution de la population surreprĂ©sentant les personnes ĂągĂ©es), le vote de droite a progressĂ© ; un conseiller gĂ©nĂ©ral UMP, Pierre-Marie Charvoz, est Ă©lu en 2001, Nicolas Sarkozy arrive en tĂȘte lors des deux tours de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2007, avec respectivement 33,5 % et 56,62 %, et, en 2008, Pierre-Marie Charvoz remporte les Ă©lections municipales.

    Administration municipale

    Le conseil municipal de Saint-Jean-de-Maurienne compte 29 membres ; il est composé d'un maire, de sept adjoints, de quatre conseillers délégués et de dix-sept conseillers municipaux.

    Roland Merloz, maire de la ville depuis 1977 annonce en 2008 sa volonté de ne pas se représenter.

    Voici ci-dessous le partage des siĂšges au sein du Conseil municipal de Saint Jean de Maurienne :

    GroupeTĂȘte de listeEffectifStatut
    DVD-UMP-UDI-LREMPierre-Marie Charvoz23majorité
    Union de la gaucheHervé Bottino6opposition

    Lors des Ă©lections municipales de mars 2008, le taux de participation du premier tour fut de 65,46 % sachant que l'on dĂ©nombre un total de 5 310 inscrits sur toute la commune. Le nombre de votants s'est Ă©levĂ© Ă  3 476 voix dont 3 393 se sont exprimĂ©es. Lors du premier tour, la liste majoritĂ© prĂ©sidentielle Ensemble pour Saint Jean avec Ă  sa tĂȘte, Pierre-Marie Charvoz a recueilli 46,95 % des suffrages soit 1 593 voix. Suivi de la liste « Saint Jean 10 000 » menĂ©e par HervĂ© Bottino, ayant reçu 34,39 % des suffrages soit 1 169 voix. En troisiĂšme position, la liste « Saint Jean Ă  venir », avec Ă  sa tĂȘte Christine Merlin a obtenu 13,26 % des suffrages soit 450 voix. Enfin la liste « Vivons Saint Jean », menĂ©e par Florence Arnoux Le Bras obtient 5,39 % des suffrages soit 183 voix.

    Lors du second tour, le taux de participation fut de 68,57 %. Le nombre de votants s'est Ă©levĂ© Ă  3 642 voix dont 3 509 se sont exprimĂ©es. Lors du deuxiĂšme tour, la liste majoritĂ© prĂ©sidentielle Ensemble pour Saint Jean avec Ă  sa tĂȘte, Pierre-Marie Charvoz a recueilli 55,40 % des suffrages soit 1 944 voix et remporte ainsi 23 siĂšges. La liste « Saint Jean 10 000 » menĂ©e par HervĂ© Bottino, a reçu 44,60 % des suffrages soit 1 565 voix et se voit donc attribuer 6 siĂšges. Les autres listes n'Ă©taient pas prĂ©sentes au deuxiĂšme tour.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    1945 1953 Florimond Girard UNR Conseiller général, député
    1953 1971 Samuel Pasquier UNR Maire
    1971 1977 Charles Gubian UNR Maire
    1977 2008 Roland Merloz PS Conseiller général
    mars 2008 mai 2020 Pierre-Marie Charvoz UMP puis UDI, puis LREM Maire/Conseiller général
    mai 2020 En cours Philippe Rollet
    Les données manquantes sont à compléter.

    Jumelages

    19/11/2005, signature du protocole d'amitié avec Tessalit au Mali.

    Voici la liste des villes ayant passé un jumelage avec la commune de Saint-Jean-de-Maurienne :

    Population et société

    Les habitants de la commune sont appelés les Saint-Jeannais(es)[39].

    Évolution dĂ©mographique

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[41].

    En 2020, la commune comptait 7 560 habitants[Note 3], en diminution de 4,17 % par rapport Ă  2014 (Savoie : +3 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
    2 0052 2402 3712 5503 0842 8373 4713 2543 088
    1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
    3 1213 0872 9873 0683 1143 2783 0813 1103 327
    1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
    3 7944 1564 4565 2015 8866 6767 4048 6859 746
    1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015 2020 -
    9 6399 4398 9028 7318 6858 2427 8097 560-
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[42] puis Insee Ă  partir de 2006[43].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des Ăąges

    La population de la commune est relativement ĂągĂ©e. En 2018, le taux de personnes d'un Ăąge infĂ©rieur Ă  30 ans s'Ă©lĂšve Ă  29,7 %, soit en-dessous de la moyenne dĂ©partementale (33,6 %). À l'inverse, le taux de personnes d'Ăąge supĂ©rieur Ă  60 ans est de 35,2 % la mĂȘme annĂ©e, alors qu'il est de 26,7 % au niveau dĂ©partemental.

    En 2018, la commune comptait 3 566 hommes pour 4 117 femmes, soit un taux de 53,59 % de femmes, largement supĂ©rieur au taux dĂ©partemental (51,04 %).

    Les pyramides des ùges de la commune et du département s'établissent comme suit.

    Pyramide des Ăąges de la commune en 2018 en pourcentage[44]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    1,6
    90 ou +
    3,1
    10,1
    75-89 ans
    15,4
    19,6
    60-74 ans
    20,0
    21,4
    45-59 ans
    19,8
    14,6
    30-44 ans
    14,4
    16,9
    15-29 ans
    13,3
    15,7
    0-14 ans
    14,0
    Pyramide des ùges du département de la Savoie en 2018 en pourcentage[45]
    HommesClasse d’ñgeFemmes
    0,7
    90 ou +
    1,9
    7
    75-89 ans
    9,7
    16,7
    60-74 ans
    17,4
    21,3
    45-59 ans
    20,6
    19
    30-44 ans
    18,4
    17,2
    15-29 ans
    15,3
    18,2
    0-14 ans
    16,6

    MĂ©nages

    Le nombre total de mĂ©nages Ă  Saint-Jean-de-Maurienne est de 3 729. Ces mĂ©nages ne sont pas tous Ă©gaux en nombre d'individus. Certains de ces mĂ©nages comportent une personne, d'autres deux, trois, quatre, cinq voire plus de six personnes. Voici ci-dessous, les donnĂ©es en pourcentage de la rĂ©partition de ces mĂ©nages par rapport au nombre total de mĂ©nages.

    Les ménages
    MĂ©nages de : 1 personne 2 pers. 3 pers. 4 pers. 5 pers. 6 pers. ou +
    Saint-Jean-de-Maurienne 32,9 % 31,8 % 16,8 % 13,4 % 3,5 % 1,6 %
    Moyenne Nationale 31 % 31,1 % 16,2 % 13,8 % 5,5 % 2,4 %
    Sources des données : INSEE[46]

    Industrie

    L'usine d'aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne livre aujourd'hui 40 % de l'aluminium de premiÚre fusion produit en France derriÚre l'usine de Dunkerque (60 %). Mais elle reste la plus prestigieuse à plusieurs titres. DÚs sa fondation en 1907 par Alais-et-Camargue (la future Pechiney), elle devient la plus importante de France et le restera jusqu'à la création de l'usine de NoguÚres au destin plus éphémÚre. Son laboratoire à la pointe de la recherche vise à optimiser les conditions de production, de dépenses énergétiques et de respect de l'environnement du métal blanc. Enfin, son maintien en activité est essentiel dans une politique d'aménagement du territoire car elle reste le seul établissement hérité de la révolution de la houille blanche dans la vallée de la Maurienne de premiÚre importance par l'effectif employé et les activités induites. On ne peut que saluer les deux opérations de sauvetage de l'Etat par la nationalisation de 1983 et de rachat par l'Allemand Trimet en 2010 'une et l'autre accompagnées de trÚs gros investissements.

    Aux origines : la houille blanche

    L’aventure a commencĂ© en 1907. C’est alors qu’est entrĂ©e en service l’usine fondĂ©e par la compagnie Alais-et-Camargue dont le modanais Adrien Badin Ă©tait devenu directeur gĂ©nĂ©ral l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Le choix du site a Ă©tĂ© dictĂ© par la possibilitĂ© de mettre Ă  profit l’énergie hydroĂ©lectrique de l’Arc. La riviĂšre a Ă©tĂ© dĂ©rivĂ©e de son cours Ă  partir de Saint-Julien sous une chute de 73,5 mĂštres jusqu'Ă  la centrale de Saint-Jean d'une puissance installĂ©e de 15 MW mise en service depuis cette annĂ©e 1907. La conduite forcĂ©e franchissait la riviĂšre en un arceau de 65 mĂštres. Il fallut complĂ©ter cette alimentation en 1912 par une deuxiĂšme centrale en dĂ©rivant Ă©galement l’Arc Ă  Hermillon, Ă  l’aval de Saint-Jean-de-Maurienne : la centrale de Pontamafrey fonctionnait sous une chute de 40,5 mĂštres et avec une puissance installĂ©e de 31 MW[47].

    photographie de l'usine d'aluminium en 1987
    Usine des Plan en 1987.

    Quatre étapes du développement

    L’histoire de l’usine des Plans se lit Ă  travers l’évolution de la courbe de la production d’aluminium. On peut distinguer quatre Ă©tapes :

    1. Jusqu’en 1934, la production reste trĂšs modeste en fonction des besoins d’un marchĂ© encore limitĂ© mais aussi Ă  cause de la difficile maĂźtrise des contraintes techniques. Le maximum de 4 800 tonnes a Ă©tĂ© atteint en 1929 Ă  la veille de la grande crise Ă©conomique. La production a Ă©tĂ© multipliĂ©e par 5,6 entre 1934 (2 800 tonnes) et 1940 (15 700 tonnes) en accompagnement du marchĂ© grĂące Ă  la construction du barrage de Bissorte (1935) : le potentiel Ă©nergĂ©tique a Ă©tĂ© considĂ©rablement accru mais surtout l’alimentation en Ă©lectricitĂ© est devenue plus rĂ©guliĂšre : les Ă©tiages hivernaux de l’Arc Ă©tant compensĂ©s par la libĂ©ration des rĂ©serves accumulĂ©es l’étĂ© dans ce puissant rĂ©servoir de haute altitude[48].
    2. Au sortir de la guerre de 1939-45, on assiste au grand bond en avant des fameuses Trente Glorieuses. Le niveau de 1939 n’a Ă©tĂ© retrouvĂ© qu’en 1950 (15 200 tonnes) mais la progression est ensuite trĂšs forte jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1970 (78 200 tonnes en 1970) soit une nouvelle multiplication par cinq. C’est que, sous son nouveau nom de Pechiney depuis 1950, l’entreprise s’est lancĂ©e dans des investissements sans commune mesure avec ceux de l’avant-guerre. De quoi satisfaire l’explosion de la demande dans tous les secteurs de l’industrie. L’alimentation Ă©lectrique ne fait plus problĂšme quantitativement dans un rĂ©seau EDF interconnectĂ© Ă  l’échelle nationale[49] - [50]. Les annĂ©es 1970 marquent un palier (73 000). Il s’explique par la nĂ©cessitĂ© de relever de graves dĂ©fis environnementaux. Les fumĂ©es fluorĂ©es s’échappaient librement des cuves non capotĂ©es et de lĂ  par les toits des halles non fermĂ©es causant les plus grands dommages tant aux forĂȘts de conifĂšres qu’aux herbages dont se nourrissaient les troupeaux fragilisĂ©s dans leur constitution osseuse. Était en cause aussi le systĂšme anodique dit Söderberg particuliĂšrement polluant. La mise Ă  des normes respectueuses de l’environnement Ă©quivalait Ă  une quasi reconstruction de l’usine, Ɠuvre de longue haleine qui mobilisait d’énormes investissements de simple renouvellement. La croissance Ă©tait rĂ©servĂ© Ă  l’usine de NoguĂšres, sur le gisement de gaz de Lacq[51].
    3. Le capotage des cuves supprime la pollution.
      Vue d'ensemble de Saint-Jean en 2018.
      SĂ©rie de cuves d'Ă©lectrolyse.
      En 1983 a eu lieu la nationalisation du groupe PUK (Pechiney-Ugine-Kuhlmann) dans lequel Pechiney avait Ă©tĂ© intĂ©grĂ© en 1972. La dĂ©cision a Ă©tĂ© prise non seulement d’achever la modernisation de l’outil de travail mais Ă©galement d’augmenter la capacitĂ© de l’usine de Saint-Jean-de-Maurienne. C’est alors qu’ont Ă©tĂ© Ă©difiĂ©s les longs halls qui s’étirent sur 800 mĂštres de long entre Arc et voie-ferrĂ©e au sud de l’usine jusqu'Ă  remplir la totalitĂ© de la plaine des Plans. Au terme des travaux, Saint-Jean pouvait produire annuellement 120 000 tonnes et reprendre le premier rang en France, dans le respect le plus rigoureux des exigences environnementales[52].
    4. Les repreneurs successifs aprĂšs la privatisation d’Aluminium Pechiney en 1990 ont Ă©tĂ© Alcan puis Rio Tinto. La situation s’est avĂ©rĂ©e trĂšs critique au dĂ©but des annĂ©es 2010. Le pire Ă©tait alors Ă  craindre si les calculs de rentabilitĂ© amenaient Ă  privilĂ©gier la littoralisation des nouvelles installations. Tel avait Ă©tĂ© le cas lorsqu'il avait Ă©tĂ© arbitrĂ© entre la reconstruction sur place de NoguĂšres, sur le gisement du gaz de Lacq et la crĂ©ation d'une nouvelle usine sur le port de Dunkerque. C’est avec un trĂšs grand soulagement qu’a Ă©tĂ© accueillie la proposition de rachat de Rio Tinto par l’Allemand Trimet en association avec EDF. Non seulement Saint-Jean voit son avenir assurĂ© pour un nouveau bail mais l’investisseur a dĂ©cidĂ© de porter la production Ă  145 000 tonnes, soit 40 % de la production nationale, les 60 % allant Ă  Dunkerque[53].

    À l'aval de la production quantifiĂ©e d'aluminium

    L'usine des Plans a donc fĂȘtĂ© son centenaire en 2007. Le secret de cette longĂ©vitĂ© tient sans doute en partie Ă  une politique volontariste comme ce fut le cas lors de la nationalisation de 1983. Il est cependant permis de l'interprĂ©ter comme la rĂ©compense d'une volontĂ© opiniĂątre de rester Ă  la pointe de l'innovation grĂące au laboratoire crĂ©Ă© en 1959 au sein de l'usine de Saint-Jean. Il est trĂšs significatif que, dans le mĂȘme temps oĂč Rio Tinto se dĂ©sengageait en Maurienne, il dĂ©cidait d'y conserver la propriĂ©tĂ© de ce « Laboratoire de recherche des fabrications » dans lequel Ɠuvrent toujours 70 chercheurs en 2018 avec le triple objectif d'« augmenter les capacitĂ©s de production, d'optimiser notre efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et de rĂ©duire nos Ă©missions de gaz Ă  effet de serre et de fluorure »[54].

    De tous temps, l'usine de Saint-Jean-de-Maurienne s'est efforcĂ©e de compenser le handicap des frais de transport (il faut deux tonnes d'alumine pour une tonne de mĂ©tal), et la perte de la rente Ă©nergĂ©tique depuis la nationalisation de ses centrales par EDF en valorisant le mĂ©tal par sa premiĂšre transformation : vers 1970, la moitiĂ© des ventes Ă©tait constituĂ©e de plaques destinĂ©s aux laminoirs pour les produits plats, de fil-machine travaillĂ© ensuite en trĂ©filerie, et, pour moindre partie de billettes dont sont tirĂ©s les produits ronds[55]. La mĂȘme politique a Ă©tĂ© reprise par Trimet qui a inscrit dans ses 180 millions d'investissements fil-machine, barres et plaques en forme de T ainsi qu'une chaĂźne de production de lingots d’alliages pour rĂ©pondre Ă  des besoins spĂ©cifiques de l'industrie automobile[56].

    L'usine d'aluminium a induit l'existence ou le dĂ©veloppement d'un petit monde de PME Ă  Saint-Jean-de-Maurienne. Le plus bel exemple en est l'entreprise Clauser, fondĂ©e en 1963 et passĂ©e maĂźtre dans l'Ă©quipement des fours Ă©lectriques et des cuves d'Ă©lectrolyse. Elle n'a trouvĂ© ses aises qu'en se dĂ©localisant en 1971 dans la zone industrielle proche de Pontamafrey. Elle emploie en Maurienne 78 personnes mais elle est sans doute la seule entreprise Ă  avoir assurĂ© la promotion de la vallĂ©e loin de ses bases : deux filiales ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es : celle de Dunkerque en 1989 avec 50 emplois et celle de DubaĂŻ avec 80 emplois, Ă  partir de laquelle elle rayonne sur le Qatar, Bahrein et Oman[57].

    Les mutations humaines

    La prĂ©sence de l’usine d’aluminium dans une vallĂ©e menacĂ©e de dĂ©sertification industrielle a Ă©vitĂ© Ă  Saint-Jean-de-Maurienne le dĂ©clin dĂ©mographique qui menace tant de villes de province et lui a valu de conforter son rĂŽle administratif comme sous-prĂ©fecture, Ă  l’inverse de MoĂ»tiers en Tarentaise, et ses Ă©quipements scolaires comme le lycĂ©e Paul HĂ©roult. Elle a plus que triplĂ© sa population depuis le dernier recensement avant la crĂ©ation de l’usine des Plans : 3 081 habitants Ă  cette date contre 9 746 Ă  son maximum en 1982 et un dĂ©clin limitĂ© depuis (7 809 en 2015). Son aire urbaine, qui inclut en particulier le petit millier d’habitants de la commune contiguĂ« de Villargondran est Ă©valuĂ©e Ă  11 889 habitants. Sans doute cette courbe de croissance n’épouse-t-elle pas fidĂšlement celle de l’embauche dans la grande usine : avec prĂšs de 650 emplois en 2018 (contre 450 en 2013) on est loin des 1 211 de 1940 du fait de la modernisation des installations, de l’automatisation des tĂąches et donc des gains de productivitĂ©. La physionomie de la ville n’en a pas moins Ă©tĂ© profondĂ©ment transformĂ©e du fait de la fixation de la main-d’Ɠuvre dans le pĂ©rimĂštre de la commune avec un certain retard toutefois. La paysannerie des hautes vallĂ©es comme l’Arvan, les Villards ou le Bugeon ne manifestait aucun empressement Ă  Ɠuvrer sur les cuves d’électrolyse. Leur fonctionnement Ă©tait surtout estival, en rapport avec la marche des centrales hydroĂ©lectriques. Or c’était la saison oĂč les travaux des champs et la montĂ©e en alpage requĂ©rait leur prĂ©sence sur l’exploitation. Il fallait donc pallier cette carence par l’embauche d’une main-d’Ɠuvre italienne immigrĂ©e, qui rĂ©pugnait elle-mĂȘme Ă  se fixer et se contentait de vivre dans des baraquements prĂ©caires aux portes de l’usine. Les VĂ©nĂ©to-Frioulans, dont le territoire avait beaucoup souffert des combats de la Grande guerre, furent particuliĂšrement nombreux entre les deux guerres[58]. La paysannerie mauriennaise n’a cĂ©dĂ© Ă  l’attrait du travail salariĂ© en usine qu’à partir de 1936, Ă  l’avĂšnement du Front populaire. La loi sur les 40 heures de travail hebdomadaire, combinĂ©e au systĂšme des trois huit, permettait aux habitants de la montagne de concilier travaux des champs et en usine car dans le mĂȘme temps Ă©tait organisĂ© le ramassage par autocar. À la fin des annĂ©es 1930 naĂźt vraiment le genre de vie ouvrier-paysan. Une cinquantaine sont recrutĂ©s dans le bassin de La Chambre et 260 descendent de l’Arvan. C’est cependant aprĂšs la DeuxiĂšme Guerre mondiale qu’est entrepris de maniĂšre systĂ©matique l’effort de construction des citĂ©s en vue de fixer la main-d’Ɠuvre Ă  proximitĂ© de l’usine : « Il faut importer une main-d’Ɠuvre digne de nos efforts et mĂ©riter la confiance que nous fait encore le personnel en place.. Il faut bĂątir[59]. »... pour la plus grande satisfaction de ces migrants-alternants : ils  sont de moins en moins nombreux Ă  descendre de l’Arvan (30 en 1954) et plus aucun du bassin de La Chambre ou des Villards. Tout l’espace entre la vieille citĂ© historique sur le cĂŽne du Bonrieu et le cours de l’Arc, soit le vaste cĂŽne de dĂ©jection de l’Arvan est urbanisĂ© sous forme de pavillons[60].

    Maternelle

    • École maternelle Aristide-Briand (publique) ;
    • École maternelle des Clapeys (publique) ;
    • École maternelle des Chaudannes (publique) ;
    • École maternelle privĂ©e Saint-Joseph (fermĂ©e Ă  la rentrĂ©e 2015-16).

    Primaire

    • École primaire Aristide-Briand (publique) ;
    • École primaire des Clapeys (publique) ;
    • École primaire des Chaudannes (publique) ;
    • École primaire privĂ©e Saint-Joseph (fermĂ©e Ă  la rentrĂ©e 2015-16).

    CollĂšge

    • CollĂšge public Maurienne ;
    • CollĂšge privĂ© Saint-Joseph (fermĂ© Ă  la rentrĂ©e 2015-16).

    Lycée

    • LycĂ©e Polyvalent Paul-HĂ©roult qui propose des formations de la voie gĂ©nĂ©rale, technologique et professionnelle[61].

    Manifestations culturelles et festivités

    Reliques de saint Jean le Baptiste lors de la fĂȘte du pain.
    • 2006, dĂ©part de l'Ă©tape du Tour de France cycliste jusqu'Ă  Morzine, vainqueur Floyd Landis aprĂšs une Ă©tape de 200,5 km.
    • FĂȘte de la musique samedi 20 juin 2009.
    • FĂȘte de la saint Jean samedi 27 et dimanche 28 juin 2009.
    • CinĂ©ma en plein air tous les mardis et spectacle tous les jeudis en juillet et aoĂ»t.
    • Passage de multiples courses cyclistes tout au long de l'Ă©tĂ© (Classique des Alpes junior, Tour des Pays de Savoie, CritĂ©rium du DauphinĂ© LibĂ©rĂ©, Tour de France).
    • FĂȘte du pain jeudi 6 aoĂ»t 2009.
    • 10 km de Saint-Jean en octobre.
    • Divers spectacles tout au long de l'annĂ©e (thĂ©Ăątre, concerts...).
    • Salon des vins et saveurs 3e week-end de novembre organisĂ© par l'association verres et verines du cƓur.

    Santé

    La ville possÚde un centre hospitalier performant ainsi qu'une maternité et un EHPAD.

    Sports

    Saint-Jean-de-Maurienne est située à proximité de certains des plus grands cols alpins, du domaine skiable Les Sybelles et du parc national de la Vanoise. Des activités sont disponibles pour les amateurs de sports-nature, aussi bien les randonneurs et les cyclistes que les skieurs. Saint-Jean-de-Maurienne permet de rejoindre les cols de la Croix-de-Fer, du Télégraphe, du Lautaret, du Grand Cucheron, de la Madeleine, du Glandon, de l'Iseran, du Mont-Cenis et du Galibier. La ville accueille réguliÚrement des courses cyclistes importantes telles que le Tour de France ou le Critérium du Dauphiné libéré.

    Le Versus DIY Skatepark

    L'association « Skate And Create » permet la crĂ©ation d'un espace appeler skatepark DIY (Do It Yourself, fais le toi-mĂȘme) sous la forme de chantier participatif.

    En 2017, le chantier dĂ©bute Ă  la Combe des Moulins oĂč sont dĂ©jĂ  prĂ©sents des parcours accrobranche et terrains omnisports, le chantier dure jusqu'Ă  l' automne 2021. Le skatepark fait plus de 2 000 m2 et possĂšde une reconnaissance internationale, notamment grĂące Ă  des modules spĂ©cifiques, le « Volcano », oĂč trĂŽne le plus grand couteau Opinel du monde, la « Porte de l'Enfer », un quarter de plus de 3 mĂštres de haut, des courbes suspendues et un loop. Les abords sont amĂ©nagĂ©s l'annĂ©e suivante, notamment avec un espace street dĂ©butant. En 2022, il est envisagĂ© la construction d'un « pumptrack » pour attirer les pratiquants de VTT.

    MĂ©dias

    Emploi

    Le taux de chÎmage, en 1999, pour la commune s'élÚve à 8,8 %[64], avec un nombre totale de 359 chomeurs. Le taux d'activité entre 20 et 59 ans s'établit à 84 % ce qui est supérieur à la moyenne nationale qui est de 82,2 %. On comptait 46 % d'actifs contre 19,1 % de retraités dont le nombre est légÚrement supérieur à la moyenne nationale (18,2 %). Il y avait 21,9 % de jeunes scolarisés et 13 % de personnes sans activité[64].

    Répartition des emplois par domaine d'activité

    Agriculteurs Artisans, commerçants, chefs d'entreprise Cadres, professions intellectuelles Professions intermédiaires Employés Ouvriers
    Saint-Jean-de-Maurienne 0 % 6,9 % 7,5 % 20,2 % 28,7 % 36,8 %
    Moyenne nationale 2,4 % 6,4 % 12,1 % 22,1 % 29,9 % 27,1 %
    Sources des données : INSEE[65]

    Entreprises de l'agglomération

    Actuellement, une importante activité de fabrication d'aluminium par électrolyse de l'alumine existe encore grùce à une usine Trimet France.

    Commerce

    Avec le tourisme qui se développe grùce aux stations de sport d'hiver et à la proximité des grands cols des Alpes et du parc national de la Vanoise, le commerce local trouve une nouvelle dynamique.

    Tourisme

    En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 1 394 lits touristiques répartis dans 176 structures[Note 4]. Les hébergements marchands se répartissent comme suit : 6 hÎtels ; une structure d'hÎtellerie de plein air et une chambre d'hÎtes[66].

    Culture locale et patrimoine

    Période médiévale

    • Le Tabellion ou Correrie : maison du juge Corrier nommĂ© conjointement par le comte de Savoie et l'Ă©vĂȘque. Construit aprĂšs la rĂ©volte des Arves en 1326.
    • La rue du CollĂšge : rue mĂ©diĂ©vale, dernier exemple de boutiques des XVe et XVIe siĂšcles.
    • Tour de la Fournache, tour de dĂ©fense et observation de la vallĂ©e de la Maurienne.

    PĂ©riode contemporaine

    Monuments religieux

    Le cloĂźtre.
    • La cathĂ©drale Saint-Jean-Baptiste, place de la CathĂ©drale : singulier mĂ©lange de styles et d'Ă©poques. Son origine remonte au XIe siĂšcle. Logo monument historique ClassĂ© MH (1906).
      • La crypte : bĂątie au dĂ©but de la pĂ©riode romane et redĂ©couverte en 1958.
      • Les stalles de la cathĂ©drale : achevĂ© en 1498, ce chef-d'Ɠuvre de l'art gothique en bois de noyer est attribuĂ© Ă  Pierre Mochet.
      • Le cloĂźtre : situĂ© entre la cathĂ©drale et le rĂ©fectoire des chanoines, son origine remonte Ă  1450. ClassĂ© aux Monuments historiques en 1933.
      • Le clocher : ancien donjon capitulaire ayant perdu sa flĂšche gothique et ses quatre clochetons en 1794. Logo monument historique ClassĂ© MH (1933).
    • Église Notre-Dame, place de la CathĂ©drale : ancienne Ă©glise paroissiale, fermĂ©e aujourd'hui au public, son origine remonte au XIe siĂšcle. Le clocher, aujourd'hui sĂ©parĂ© de l'Ă©glise, en Ă©tait l'entrĂ©e. Logo monument historique ClassĂ© MH (1966).
    • Palais Ă©piscopal de Maurienne ou Ancien Ă©vĂȘchĂ©[67] : remaniĂ© au XVIIIe siĂšcle et classĂ© « bĂątiment communal » depuis 1905. Le grand salon est un bel exemple d'art baroque.
    • Couvent des Bernardines de Saint-Jean-de-Maurienne.
    • Chapelle Bonne-Nouvelle : lieu de pĂšlerinage de style baroque avec des ex-voto. Table d'orientation.
    • Chapelle du collĂšge Saint-Joseph, 137, rue du CollĂšge. Chapelle baroque situĂ©e dans le collĂšge Saint-Joseph (anciennement collĂšge Lambertain, fondĂ© en 1534).
    • Chapelle Notre-Dame-de-DĂ©livrance, D110 (la Combe des Moulins).
    • Chapelle Notre-Dame du Travail, rue Jean Moulin aux Chaudannes.
    • Chapelle Saint-Joseph, rue des Écoles.
    • La cathĂ©drale Saint-Jean-Baptiste et l'Ă©glise Notre-Dame.
      La cathédrale Saint-Jean-Baptiste et l'église Notre-Dame.
    • Valentin de Boulogne,Saint Jean-Baptiste,La cathĂ©drale Saint-Jean-Baptiste.
      Valentin de Boulogne,Saint Jean-Baptiste,La cathédrale Saint-Jean-Baptiste.
    • DĂ©tail du portail roman de l'Ă©glise Notre-Dame.
      DĂ©tail du portail roman de l'Ă©glise Notre-Dame.
    • Tour, ancien clocher de l'Ă©glise Notre-Dame.
      Tour, ancien clocher de l'Ă©glise Notre-Dame.
    • Escalier de l'ancien palais des Ă©vĂȘques.
      Escalier de l'ancien palais des Ă©vĂȘques.

    Espaces verts

    Vallée de l'Arvan.

    Le clos Carloz et la zone de loisirs de la Combe sont les principaux espaces verts de la ville. Il existe Ă©galement le Jardin de l'Europe et le jardin Saint-Ayrald.

    Patrimoine culturel

    La commune possÚde plusieurs musées :

    • MusĂ©e des costumes, arts et traditions populaires de Maurienne : ce musĂ©e prĂ©sente de nombreux costumes traditionnels de Saint-Jean-de-Maurienne et de toute la vallĂ©e, et tĂ©moigne de la vie en Maurienne autrefois[68] ;
    • MusĂ©e de l'Opinel : l'histoire du fameux petit couteau imaginĂ© en 1890 par Joseph Opinel et diffusĂ© sur tous les continents ;
    • MusĂ©e du Mont Corbier : toute l'histoire de la liqueur, de l'alambic Ă  l'invention du Mont Corbier par l'abbĂ© Guille en 1888.

    Associations culturelles notables :

    Espaces verts et fleurissement

    En 2014, la commune de Saint-Jean-de-Maurienne bénéficie du label « ville fleurie » avec « trois fleurs » attribuées par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages fleuris[69].

    Personnalités liées à la commune

    Naissance sur la commune :

    Autres personnalités :

    HĂ©raldique

    Armes de Saint-Jean-de-Maurienne

    Les armes de Saint-Jean-de-Maurienne se blasonnent ainsi : D'azur Ă  la main bĂ©nissant d'argent, vĂȘtue de mĂȘme.

    Ce blason est d'abord celui du chapitre de la cathĂ©drale, avant de devenir celui de la ville[74]. Il a pour origine les reliques de saint Jean-Baptiste, apportĂ©es au VIe siĂšcle : trois doigts de la main qui baptisa le Christ ; d'oĂč le symbole de la main bĂ©nissant. Ce blason est dĂ©sormais rĂ©pandu dans une large partie du monde, sur la lame du couteau Opinel : la « main couronnĂ©e ». La main bĂ©nissant rappelle l'origine du couteau, prĂšs de Saint-Jean-de-Maurienne, et la couronne ducale signifie qu'il est dĂ©sormais produit Ă  ChambĂ©ry, capitale des ducs de Savoie.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Publications (Bulletins, puis Travaux) de la SociĂ©tĂ© d'histoire et d'archĂ©ologie de Maurienne (index en ligne).
    • MichĂšle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes : La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Éditions Horvath, , 558 p. (ISBN 978-2-7171-0289-5), p. 306-335. (lire en ligne)
    • Bernard Demotz, François Loridon, 1000 ans d'histoire de la Savoie : La Maurienne, ClĂ©opas, , 845 p. (ISBN 978-2-9522459-7-5). Notamment l'article « Saint-Jean-de-Maurienne » (p. 619) par Daniel Dequier.
    • Pierre Dompnier, Saint-Jean, capitale de la Maurienne, MĂ©moires et documents de la SociĂ©tĂ© savoisienne d'histoire et d'archĂ©ologie, coll. « L'histoire en Savoie » (no 63), , 32 p. (ISSN 0046-7510).
    • Pierre Dompnier, Saint-Jean-de-Maurienne et son canton, Sutton Ă©ditions, coll. « MĂ©moire en images », , 128 p. (ISBN 978-2-84910-027-1).
    • Roland Porte, Saint-Jean-de-Maurienne : une ville Ă  l'Ɠuvre, Ediville, , 216 p..

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
    4. La structure Savoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hÎtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme les résidences secondaires[66].
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă  droite ou Ă  gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă  gauche de l'Ă©cran.

    Références

    1. La Maurienne, 2008, p. 46.
    2. La Maurienne, 2008, p. 619.
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