Saint-Jean-de-Maurienne
Saint-Jean-de-Maurienne (prononcĂ© [sÉÌ ÊÉÌ d(É) mÉ.ËÊjÉn]) est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement de la Savoie, en rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes.
Saint-Jean-de-Maurienne | |||||
Vue sur Saint-Jean-de-Maurienne en direction de Modane. | |||||
Blason |
Logo |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Auvergne-RhĂŽne-Alpes | ||||
Département | Savoie (sous-préfecture) |
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Arrondissement | Saint-Jean-de-Maurienne (chef-lieu) |
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IntercommunalitĂ© | CommunautĂ© de communes CĆur de Maurienne Arvan (siĂšge) |
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Maire Mandat |
Philippe Rollet (SE) 2020-2026 |
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Code postal | 73300 | ||||
Code commune | 73248 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Saint-Jeannais et Saint-Jeannaises | ||||
Population municipale |
7 560 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 657 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
11 889 hab. | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 45° 16âČ 22âł nord, 6° 20âČ 54âł est | ||||
Altitude | Min. 489 m Max. 1 200 m |
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Superficie | 11,51 km2 | ||||
Type | Commune urbaine | ||||
Unité urbaine | Saint-Jean-de-Maurienne (ville-centre) |
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Aire d'attraction | Saint-Jean-de-Maurienne (commune-centre) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton de Saint-Jean-de-Maurienne (bureau centralisateur) |
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LĂ©gislatives | TroisiĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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GĂ©olocalisation sur la carte : Savoie
GĂ©olocalisation sur la carte : Auvergne-RhĂŽne-Alpes
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Liens | |||||
Site web | saintjeandemaurienne.fr | ||||
GĂ©ographie
Localisation
Saint-Jean-de-Maurienne est installée dans un bassin constitué par la confluence de l'Arc, riviÚre, et de l'Arvan, qui descend de la vallée des Arves (col de la Croix-de-Fer)[1]. Elle est une sous-préfecture du département de la Savoie et la capitale historique de la vallée de la Maurienne[2].
Les communes limitrophes de Saint-Jean-de-Maurienne sont Saint-Julien-Montdenis, Jarrier, La-Tour-en-Maurienne, Villargondran, Albiez-le-Jeune, Albiez-Montrond, Saint-Pancrace, Pontamafrey-Montpascal et Fontcouverte-la-Toussuire.
Saint-Jean-de-Maurienne est au carrefour de plusieurs grandes villes : Albertville (59 km), Chambéry (72 km), Grenoble (103 km), Turin (137 km) et Lyon (174 km)[3].
Climat
Le climat y est de type montagnard en raison de la présence du Massif alpin.
La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1983 à 2020 permet de connaßtre l'évolution des indicateurs météorologiques[4]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-aprÚs.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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TempĂ©rature minimale moyenne (°C) | â2,5 | â1,3 | 2 | 5,1 | 9,3 | 12,1 | 14,3 | 13,9 | 10,5 | 6,7 | 1,7 | â1,6 | 5,9 |
Température moyenne (°C) | 1,4 | 3,2 | 7,4 | 10,8 | 15,1 | 18 | 20,5 | 20 | 15,9 | 11,6 | 5,7 | 2 | 11 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,2 | 7,7 | 12,8 | 16,5 | 20,9 | 23,9 | 26,7 | 26,1 | 21,4 | 16,5 | 9,7 | 5,6 | 16,1 |
Record de froid (°C) date du record |
â18,2 06.01.1985 |
â14,4 11.02.1986 |
â10 01.03.05 |
â4,7 08.04.03 |
â0,2 06.05.19 |
1,2 01.06.06 |
6 04.07.1984 |
3,7 31.08.1989 |
1 26.09.02 |
â3,9 30.10.1997 |
â9,3 28.11.1985 |
â13,2 25.12.1986 |
â18,2 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
19,1 30.01.02 |
22,2 24.02.1990 |
25,8 24.03.01 |
30 29.04.03 |
33,2 25.05.09 |
37 30.06.03 |
39,5 07.07.15 |
39 13.08.03 |
32,1 04.09.05 |
29,9 26.10.06 |
23,9 25.11.06 |
21,1 16.12.1989 |
39,5 2015 |
Précipitations (mm) | 86,6 | 82,3 | 73,1 | 65 | 72,3 | 70,9 | 60,1 | 73,1 | 64,7 | 76,4 | 81 | 83 | 888,5 |
Voies de communication et transports
Voies routiĂšres
- Route nationale N 6 ;
- Autoroute A43 ;
- Col de la Croix de Fer.
Transport ferroviaire
Saint-Jean-de-Maurienne dispose d'une gare ferroviaire de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par le TGV et des trains TER Auvergne-RhÎne-Alpes.
Saint-Jean-de-Maurienne se situe sur le tracĂ© de la future nouvelle liaison ferroviaire Lyon-Turin. Des habitations, des entreprises, la gare SNCF et le centre de secours sont pleinement touchĂ©s par ce projet. ChargĂ©e de la phase « Ă©tudes », la sociĂ©tĂ© Lyon Turin ferroviaire (LTF) prĂ©voit l'installation d'une nouvelle gare dans le quartier Sous-le-Bourg, desservant la ligne historique et la ligne Lyon-Turin. Les enquĂȘtes gĂ©ologiques et topographiques sont en cours. Ce chantier s'annonce encore plus complexe que celui du tunnel sous la Manche.
Transports en commun
La ville de Saint-Jean-de-Maurienne est dotĂ©e d'un rĂ©seau de transports en commun gĂ©rĂ© par la communautĂ© de communes CĆur de Maurienne Arvan.
Transports aériens
Un héliport est disponible pour l'hélicoptÚre de la gendarmerie dont la base est située à Modane ainsi qu'un autre sur le toit de l'hÎpital de Saint-Jean-de-Maurienne, réservé aux urgences.
Urbanisme
Typologie
Saint-Jean-de-Maurienne est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [5] - [6] - [7]. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Jean-de-Maurienne, une agglomération intra-départementale regroupant 4 communes[8] et 9 401 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[9] - [10].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Jean-de-Maurienne, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 26 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11] - [12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (45,5 % en 2018), en augmentation par rapport Ă 1990 (44 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : forĂȘts (28,5 %), zones urbanisĂ©es (20,9 %), zones industrielles ou commerciales et rĂ©seaux de communication (15,9 %), prairies (13,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de vĂ©gĂ©tation (9,5 %), milieux Ă vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (7,5 %), mines, dĂ©charges et chantiers (4,1 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (0,6 %)[13].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[Carte 1].
- Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
- Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Transports
La ville de St-Jean-de-Maurienne est desservie par l'autoroute de la Maurienne, l'A43, la route nationale 6 devenue D1006, le train TER Auvergne-RhÎne Alpes pour Modane ou Chambéry-Lyon Part-Dieu, le train TGV pour Milan ou Paris Gare de Lyon via l'aéroport de Lyon (la ligne grande vitesse Lyon-Turin est en construction et la ville accueillera une gare internationale).
La ville possĂšde aussi un rĂ©seau de transports en commun appelĂ© St Jean Bus, gĂ©rĂ© par la 3CMA, CommunautĂ© de Communes CĆur de Maurienne Arvan. Trois lignes circulent en centre-ville, des lignes pour les villages aux alentours en transport Ă la demande, des lignes loisirs.
Un double privilĂšge
La ville de Saint-Jean-de-Maurienne dispose dâune situation doublement privilĂ©giĂ©e. Dans une vallĂ©e de lâArc si longuement Ă©tirĂ©e, elle occupe une position mĂ©diane, Ă distance sensiblement Ă©gale de la Combe-de-Savoie (44 km jusquâau confluent de lâArc avec lâIsĂšre) et de Lanslebourg, au pied du col du Mont-Cenis (53 km). Dans une Maurienne linĂ©aire, elle est situĂ©e au droit de la seule dilatation vraiment considĂ©rable de lâĂ©coumĂšne : le bassin de lâArvan, affluent de rive gauche de lâArc, fort de ses 9 communautĂ©s rurales : « Si le bourg [de Saint-Jean] est devenu de bonne heure le premier de Maurienne, câest quâil Ă©tait le dĂ©bouchĂ© de toute une haute province peuplĂ©e et prospĂšre dĂšs les temps prĂ©historiques, son centre dâĂ©changes avec lâextĂ©rieur »[14]. Sur ce site de confluence, les rives de lâArc et celles de lâArvan nâĂ©taient cependant pas les plus favorables Ă un Ă©tablissement urbain, trop sujettes aux risques rĂ©currents dâinondation. Le souvenir de la crue exceptionnelle de lâArc gonflĂ© Ă 900 m3/s le 14 juin 1957 reste encore gravĂ© dans les mĂ©moires. Quant Ă lâArvan, il a fallu sĂ©rieusement lâendiguer dans ses deux derniers kilomĂštres : en cas de rupture du pont sur lâancienne Route nationale 6, tout lâamont de la Maurienne serait coupĂ© du territoire national. Seul le cĂŽne de dĂ©jection du Bonrieu a offert des assises suffisamment larges pour un vĂ©ritable organisme urbain sur une pente modĂ©rĂ©ment inclinĂ©e dâune centaine de mĂštres vers lâest, une fois son humeur domptĂ©e ! Car il sâest manifestĂ© parfois violemment dans les siĂšcles anciens[15].
Logement
Le nombre total de logements dans la commune est de 4 240[16]. Parmi ces logements, 87,9 % sont des résidences principales, 5,4 % sont des résidences secondaires et 6,7 % sont des logements vacants. Ces logements sont pour une part de 17,5 % des maisons individuelles, 79,3 % sont des appartements et enfin seulement 3,2 % sont des logements d'un autre type. Le nombre d'habitants propriétaires de leur logement est de 37,9 %[16]. Ce qui est inférieur à la moyenne nationale qui se monte à prÚs de 55,3 %. Le nombre de locataires est de 56,7 % sur l'ensemble des logements qui est supérieur à la moyenne nationale qui est de 39,8 %[16]. On peut noter également que 5,4 % des habitants de la commune sont des personnes logées gratuitement alors qu'au niveau de l'ensemble de la France le pourcentage est de 4,9 %. Toujours sur l'ensemble des logements de la commune, 3,5 % sont des studios, 11,5 % sont des logements de deux piÚces, 28,4 % en ont trois, 34,5 % des logements disposent de quatre piÚces, et 22,1 % des logements ont cinq piÚces ou plus[16].
Toponymie
Le toponyme de la ville trouve son origine dans la référence à son saint patron Jean le Baptiste le Précurseur, auquel est ajouté le déterminant complémentaire -de-Maurienne en référence à sa situation dans la vallée de la Maurienne[17].
Les premiĂšres mentions de Maurienne apparaissent vers le VIe siĂšcle Urbem Mauriennam[18], notamment avec l'Ă©dification de la cathĂ©drale primitive dĂ©diĂ©e Ă saint Jean-Baptiste. GrĂ©goire de Tours dĂ©signe d'ailleurs la ville : « urbs Maurienna »[18] ou « locus Mauriennensis ». En 739, le testament patrice Abbon mentionnera quant Ă lui la vallĂ©e qui prend le nom de Maurienne, vallis Maurigenica[18]. Selon le chanoine Adolphe Gros, dans sa recherche Ă©tymologique du nom de la ville[19], indique que la Maurienne sous sa forme Maurogenna[18], dĂ©signe la ville jusqu'au Xe siĂšcle, oĂč on lui accole celui du saint[20], alors que la vallĂ©e est dĂ©signĂ©e par « territorio Mauriennam »[18] ou « vallis Maurigennica ».
En francoprovençal, la graphie de la commune s'écrit San Dyan , selon la graphie de Conflans[21].
Histoire
Naissance dâune citĂ© Ă©piscopale
LâhumanitĂ© sâest dâabord concentrĂ©e au croisement de lâactuelle rue de la RĂ©publique et de la rue du Bonrieu qui devait rester le seul noyau de peuplement jusqu'au milieu du XIXe siĂšcle[22].La ville apparaĂźt dans lâhistoire au VIe siĂšcle, sous le nom de Morienna. Cette obscure bourgade a retenu lâattention du roi burgonde Gondran en guerre contre les Lombards et il veut la soustraire ainsi que toute la vallĂ©e Ă leur domination. Cela passera par le biais dâune promotion dans lâordre ecclĂ©siastique. Alors que la chĂ©tive chrĂ©tientĂ© des origines est dans la mouvance de lâĂ©vĂȘque de Turin, au-delĂ des monts, il obtient complaisamment des Ă©vĂȘques rĂ©unis en synode en 579 Ă Chalon-sur-SaĂŽne la crĂ©ation Ă Morienna dâun nouveau diocĂšse au siĂšge duquel Felmase est Ă©lu comme premier Ă©vĂȘque ; il est rattachĂ© comme suffragant Ă lâarchevĂȘchĂ© de Vienne[23].
Par la mĂȘme occasion, Gondran entend rendre hommage au saint prĂ©curseur Jean-Baptiste quâil vĂ©nĂšre particuliĂšrement. Il peut compter sur lâappui fervent de la population. Selon la lĂ©gende, ThĂšcle de Valloire ne vient-elle pas de rapporter dâun long voyage Ă Alexandrie une insigne relique : un doigt de ce saint Jean dont le Christ a reçu le baptĂȘme ? Et cette lĂ©gende traversera les siĂšcles. Les amateurs dâhĂ©raldique souligneront que le blason de la citĂ© porte « dâazur Ă la main droite bĂ©nissant dâargent, vĂȘtue de mĂȘme ». Et il nâest pas jusqu'Ă la plus cĂ©lĂšbre entreprise du pays, Opinel, pour avoir gravĂ© cet emblĂšme sur ses couteaux ? De cette lointaine Ă©poque date lâhabitude de rebaptiser Morienna en Saint-Jean, appellation officielle Ă partir du XIe siĂšcle. Les Mauriennais nâont cependant pas oubliĂ© Gondran : en tĂ©moigne, le nom de la commune de Villargondran sur la rive est de lâArvan[24].
LâĂ©vĂȘque et le comte
Sâil est possible de dater avec prĂ©cision la date de la fondation de lâĂ©vĂȘchĂ©, il est moins aisĂ© de dĂ©terminer lâĂ©poque oĂč lâĂ©vĂȘque a cumulĂ© autoritĂ© religieuse et politique avec le titre de comte. Cette date paraĂźt assez tardive. Les historiens mettent en doute le sĂ©rieux de lâĂ©vĂȘque Lambert qui, se prĂ©valant dâune bulle pontificale de Lucius III en 1184, la ferait remonter Ă une donation faite par Gondran Ă Felmase lors de la crĂ©ation du diocĂšse : « La donation de Gondran fut simplement le noyau autour duquel se forma peu Ă peu, au fil des siĂšcles, le petit Etat souverain de Maurienne »[24]. Encore fallait-il ne pas abuser de ce pouvoir. Or lâhistoire a surtout retenu de cette Ă©poque un Ă©pisode peu glorieux pour lâĂ©vĂȘque Aymon d'UrtiĂšres. La rapacitĂ© de ses tabellions et percepteurs dâimpĂŽts a provoquĂ© la fureur des Arvans. Descendus de leurs montagnes, ils se sont livrĂ©s Ă Saint-Jean au pillage et Ă lâincendie des biens et au massacre des gens de lâĂ©vĂȘchĂ©. Aymon a cherchĂ© le salut dans la fuite jusqu'Ă la collĂ©giale Sainte-Catherine de Randens (Aiguebelle). Il ne serait rien restĂ© de son pouvoir sans lâintervention de son suzerain le comte Edouard de Savoie dont les ancĂȘtres, dĂšs la fondation de la dynastie en lâan mille par Humbert aux Blanches Mains, se prĂ©valaient du titre de comte de Maurienne. Pour le remercier dâavoir matĂ© la rĂ©bellion, par le traitĂ© de Randens en 1327, Aymon le constitue comme son associĂ© et conseigneur. La derniĂšre page de cette histoire sera Ă©crite quatre siĂšcles plus tard[24]. Câest en 1768 quâest mis fin officiellement Ă ce rĂ©gime ou plutĂŽt Ă cette fiction de coseigneurie : Ă cette date, au terme dâune spectaculaire ascension, les descendants du comte de Savoie Ă©taient devenus rois du PiĂ©mont-Sardaigne[24].
La crue du Bonrieu
Le souvenir de la crue du Bonrieu de 1439 est restĂ©e gravĂ©e dans les mĂ©moires par son exceptionnelle gravitĂ©. Elle mĂ©rite une mention particuliĂšre car, outre son caractĂšre de catastrophe majeure, elle dĂ©termine encore aujourdâhui la topographie du centre-ville. Le rĂ©cit le plus prĂ©cis est celui de monseigneur Billiet. Il date de 1859 mais Paul Mougin, le grand spĂ©cialiste des torrents de Savoie, le reproduit terme pour terme page 1123 dans sa somme de 1251 pages. « Dans la nuit du premier au deux fĂ©vrier 1439, le torrent de Bonrieu prodigieusement enflĂ© par les pluies qui avaient dĂ©trempĂ© le sol des communes de Jarrier et de Saint-Pancrace, quitte brusquement son lit pour sâen ouvrir un, un peu plus au nord Ă 500 mĂštres Ă lâaval de son embouchure actuelle⊠[Il]} couvrit Saint-Jean de ruines et charria dâĂ©normes quantitĂ©s de terre et de galets. La rue de Bonrieu eut surtout Ă souffrir, peu de maisons restaient debout⊠Autour de la cathĂ©drale, le sol fut tellement exhaussĂ© que, suivant une tradition bien accrĂ©ditĂ©e, on montait cinq marches pour entrer dans lâĂ©glise tandis que maintenant on en descend neuf, soit 1,44 m. La crypte qui existe sous le chĆur fut remplie Ă cette Ă©poque. Le pont sur lâArvan qui avait vingt-deux arches en bois fut emportĂ© ainsi quâun pont sur lâArc qui Ă©tait proche de celui-ci ». Le bilan se serait soldĂ© par 75 morts. Deux chanoines partirent quĂȘter, emmenant les reliques de saint Jean comme piĂšces dâidentitĂ© tandis que le chapitre apportait sa caution de lâutilisation exclusive des sommes rĂ©unies pour la rĂ©paration du dĂ©sastre. Le pape FĂ©lix V lui-mĂȘme, dâorigine savoyarde, assura le maximum de retentissement en promettant aux donateurs une pluie dâindulgences par la bulle du 28 mars 1447[25].
Du flamboyant au classicisme
DĂ©chus de leur puissance temporelle, les Ă©vĂȘques ont pu, en revanche, manifester leur munificence dont tĂ©moignent encore les Ă©difices religieux au cĆur de la citĂ©. Avec Guillaume d'Estouteville (1452-1483) et son successeur Etienne de Morel (1483-1499) triomphe le style flamboyant. Le premier a Ă©rigĂ© en 1477 sur le banal clocher de l'Ă©glise paroissiale Notre-Dame une flĂšche Ă©lancĂ©e de plus de 50 mĂštres cantonnĂ©e de clochetons (1477)[26] et donnĂ© plus de lumiĂšre dans la cathĂ©drale par des fenĂȘtres ogivales. Le second a commandĂ© au sculpteur genevois Pierre Mochet les 82 magnifiques stalles du chĆur reconstruit lui aussi dans le style flamboyant en harmonie avec la nef. Elles ont Ă©tĂ© taillĂ©es dans le bois des noyers de la rĂ©sidence Ă©piscopale d'Argentine en basse Maurienne. Le magnifique ciborium est aussi de 1497. Ă la fin du XVIe, quand la mode est au classicisme, câest dans ce style que Pierre de Lambert (1567-1591) et son successeur Philibert Milliet (1591-1618) construisent le palais Ă©piscopal. Au dĂ©clin du XVIIIe siĂšcle, Carlo Giuseppe Filippa della Martiniana (1756-1778) en transformera complĂštement lâintĂ©rieur, du vestibule Ă la salle de rĂ©ception en passant par lâescalier monumental Ă double rampe[27].
Les relations franco-savoyardes
Il ne faut pas oublier que jusqu'en 1860 la Savoie fait partie d'un Ătat indĂ©pendant et que la qualitĂ© de ses relations avec la France a fluctuĂ© au grĂ© des circonstances. La vie des Saint-Jeannais a Ă©tĂ© marquĂ©e par divers Ă©pisodes qui s'inscrivent positivement ou nĂ©gativement dans ce contexte selon les Ă©poques. L'accueil favorable rĂ©servĂ© au roi de France Henri II en 1548 peut apparaĂźtre paradoxal. Le duc de Savoie est alors l'alliĂ© de Charles-Quint et cette alliance a provoquĂ© la premiĂšre des six occupations françaises de la province par François Ier en 1535, occupation qui ne prendra fin qu'en 1559. Pourtant, si le roi Henri II qui lui succĂšde vient parader en Maurienne au dĂ©but de son rĂšgne (1548-1559) c'est qu'il est assurĂ© d'un excellent accueil. Les historiens se plaisent Ă souligner les effets bĂ©nĂ©fiques de cette prĂ©sence Ă©trangĂšre qui, entre autres particularitĂ©s, a abouti Ă l'officialisation de la langue française dans les actes publics. Venu Ă Saint-Jean sur invitation expresse de l'Ă©vĂȘque, il est gratifiĂ© d'un spectacle des plus inattendus : « Comme il eut marchĂ© environ deux cents pas en belle ordonnance, voici une compagnie de cent hommes vĂȘtus de peaux d'ours, tĂȘtes, corps, bras et mains, cuisses, jambes et pieds, si proprement qu'on les eĂ»t pris pour des ours naturels qui sortent d'une rue, tambours battants, enseignes dĂ©ployĂ©es⊠et se vont jeter entre le roi et sa garde suisse ». Suit le rĂ©cit des mille acrobaties auxquelles se livrent nos plantigrades, la panique des chevaux, le calme imperturbable des Suisses « car ils sont comme compatriotes des ours » : ils iront se joindre Ă la farandole finale[28]. La visite d'Henri II est attestĂ©e dans les archives municipales[29].
Câest sur un registre plus grave que s'inscrit en 1630 la prĂ©sence Ă Saint-Jean de Louis XIII et de Richelieu ainsi quâune rencontre qui devait connaĂźtre d'importants lendemains. Un conflit local qui oppose Ă nouveau les deux puissances a amenĂ© une deuxiĂšme brĂšve occupation française. Le roi de France a voulu payer de sa personne mais il a prĂ©sumĂ© de sa santĂ© chancelante. De surcroĂźt, la peste menace. Il abandonne donc son ministre qui demeure seul en Maurienne du 25 juillet Ă la mi-aoĂ»t, « bravant l'Ă©pidĂ©mie et se livrant Ă un travail opiniĂątre ». De Turin arrive un hĂŽte mystĂ©rieux, mandĂ© par le lĂ©gat pontifical, afin d'explorer les voies dâune mĂ©diation : il se nomme Mazarin, il est jeune (28 ans) et, ambitieux, il fera du chemin[24].
On monte d'un degré, mais dans le tragique, avec la venue dans la capitale mauriennaise en 1793 d'un hÎte, cette fois, hautement indésirable : le commissaire Albitte a pour mission de faire abattre tous les clochers de Maurienne au nom du principe d'égalité et Saint-Jean, rebaptisé commune d'Arc, chef-lieu du district, doit donner l'exemple. Mais aucune entreprise n'accepte de soumissionner et les artisans restent sourds aux réquisitions. Il faudra faire appel à la troupe, en l'occurrence le quatriÚme bataillon de l'Ain et le deuxiÚme de Haute-Loire. La démolition peut commencer. Elle sera achevée le 24 février 1794, à 4 heures du soir, « aprÚs trente-huit journées d'un travail digne des barbares » au jugement de Saturnin Truchet[24].
Un siĂšcle d'immobilisme
On sâattendrait Ă assister au dĂ©veloppement de Saint-Jean-de-Maurienne au cours du XIXe siĂšcle, celui de la rĂ©volution industrielle et du chemin de fer en contrepartie de lâexode rural. Les changements Ă©conomiques et dĂ©mographiques nâont pas accompagnĂ© les changements politiques aprĂšs l'annexion de 1860. Saint-Jean reste une petite ville Ă l'Ă©cart de ces mutations.
Une fois la monarchie sarde rĂ©tablie en 1815, sous le rĂ©gime du Buon Governo, la ville a pourtant retrouvĂ© ses fonctions administratives et religieuses. Elle est chef-lieu de province et l'Ă©vĂȘchĂ©, supprimĂ© sous le rĂ©gime français, a Ă©tĂ© rĂ©tabli en 1825 par une bulle de LĂ©on XII. Comme par le passĂ©, elle joue son rĂŽle de relais sur lâitinĂ©raire du Mont-Cenis et l'on dĂ©nombre 27 auberges en 1858. Elle sâanime particuliĂšrement lorsque les maquignons descendent de l'Arvan pour les nombreuses foires. La population est passĂ©e de 2 371 habitants en 1806 Ă 3 254 en 1861 et est toujours confinĂ©e dans d'Ă©troites limites au croisement du grand chemin vers l'Italie et de la montĂ©e vers l'Arvan. Deux de ses enfants sont allĂ©s conquĂ©rir leur cĂ©lĂ©britĂ© loin du berceau natal : François-Emmanuel FodĂ©rĂ© (1764-1835), fondateur de la mĂ©decine lĂ©gale et le commerçant Jacques-Antoine Brun-Rollet (1810-1858), muĂ© en explorateur des sources du Nil. Ă mettre au crĂ©dit de la monarchie sarde sous le mandat municipal du chevalier du Col en 1829 : le percement de la rue Neuve, aujourd'hui rue de la RĂ©publique ; elle a Ă©tĂ© dotĂ©e de portiques dans le goĂ»t italien[22] - [30].
L'annexion Ă la France en 1860 n'a rien changĂ©. La paisible bourgade a mĂȘme vu sa population (3 081 habitants en 1891) rĂ©gresser. La comparaison est humiliante avec l'agglomĂ©ration de Modane-Fourneaux passĂ©e de 1 404 habitants en 1858 Ă 4 370 en 1906. La ligne de chemin de fer Aix-les-BainsâSaint-Jean-de-Maurienne est ouverte en 1857[31]. Saint-Jean est dĂ©sormais desservie par le chemin de fer en direction de Paris et reliĂ©e Ă lâItalie en 1871 grĂące au percement du tunnel du FrĂ©jus. Mais la gare a Ă©tĂ© plantĂ©e Ă lâĂ©cart et nâa pas mĂȘme eu droit Ă une inauguration. Nul ne pouvait imaginer qu'en 1917, le 19 aoĂ»t plus prĂ©cisĂ©ment, viendraient se ranger quai Ă quai dans cette gare et y tenir confĂ©rence dans les wagons en toute discrĂ©tion le prĂ©sident du conseil Alexandre Ribot, le premier ministre britannique Lloyd George et le ministre des affaires Ă©trangĂšres italien Giorgio Sonnini venu de Rome. Ils tinrent confĂ©rence sur le partage des zones d'influences en Orient aprĂšs la guerre et sur de possibles pourparlers d'armistice avec l'Autriche-Hongrie, etc.[32].
Le développement des carriÚres et de l'industrie du plùtre
Le gypse, matiĂšre premiĂšre avec laquelle est fabriquĂ© le plĂątre, est abondant en Maurienne[33]. Ainsi, une industrie du plĂątre se dĂ©veloppe rĂ©gionalement Ă partir du milieu du XIXe siĂšcle grĂące Ă l'arrivĂ©e du chemin de fer et Ă lâutilisation croissante de ce matĂ©riau dans la construction et l'agriculture[34]. Ă Saint-Jean-de-Maurienne, d'artisanale, la production du plĂątre devient industrielle et augmente notablement pour passer de 200 tonnes en 1856 Ă 40 000 tonnes en 1883. Cette progression est le fait de la sociĂ©tĂ© des PlĂątriĂšres du Sud-Est, crĂ©Ă©e en 1881 et dont le siĂšge social est Ă©tabli Ă Lyon. Les carriĂšres sont localisĂ©es Ă flanc de montagne tandis que les plĂątriĂšres sont en fond de vallĂ©e, au bord de l'Arvan.
Le 9 janvier 1908, un Ă©boulement dans la carriĂšre souterraine de Mont-l'ĂvĂȘque tue quatre ouvriers et en blesse griĂšvement un cinquiĂšme. La carriĂšre est murĂ©e et un monument commĂ©moratif est Ă©rigĂ© route des Arves. AprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale, la sociĂ©tĂ© des PlĂątriĂšres du Sud-Est dont le siĂšge est depuis 1909 Ă Saint-Jean-de-Maurienne, exploite les trois usines Ă plĂątre de Rochenoire, l'Ăchaillon et la Combe. En 1963, les PlĂątriĂšres du Sud-Est sont absorbĂ©es par la sociĂ©tĂ© des PlĂątriĂšres Modernes de Grozon (Jura), filiale de BPB (British Plaster Board) qui dĂ©tient Ă©galement la sociĂ©tĂ© Placoplatre. De cette façon, l'usine de plaques de plĂątre Placoplatre de ChambĂ©ry, inaugurĂ©e en 1966, est alimentĂ©e en gypse depuis Saint-Jean-de-Maurienne, distante de 75 km. Une fabrication de plĂątre est maintenue Ă Saint-Jean avec la construction d'une nouvelle plĂątriĂšre au milieu des annĂ©es 1970. Celle-ci est finalement arrĂȘtĂ©e en 1981 lorsque lâexploitation de la carriĂšre passe des PlĂątriĂšres Modernes de Grozon Ă la sociĂ©tĂ© Gypse de Maurienne, filiale de Placoplatre poursuivant ainsi l'envoi de gypse vers l'usine de plaques de ChambĂ©ry[34].
La révolution de la houille blanche
Si la rĂ©volution des transports avait Ă©tĂ© vĂ©cue dans lâindiffĂ©rence, celle de la houille blanche va imprimer fortement sa marque dans la capitale de la Maurienne. En 1907 entre en activitĂ© lâusine des Plans, en bordure de lâArc[35]. La production dâaluminium ne devient importante quâaprĂšs la crise de 1929 mais reste faible (15 700 t en 1939) au regard des donnĂ©es actuelles et lâeffectif de 1 300 emplois en 1939 paraĂźt disproportionnĂ© vu la faible productivitĂ©. Il faut loger cette main-dâĆuvre dont une forte proportion dâimmigrĂ©s, essentiellement des Italiens originaires de la VĂ©nĂ©tie et du Frioul, rĂ©gions dĂ©vastĂ©es pendant la PremiĂšre Guerre mondiale[22]. Ă lâĂ©poque, câest lâaffaire du patronat et les citĂ©s sont construites au voisinage immĂ©diat de lâusine : Monetta et le Parquet en rive gauche de lâArc, Echaillon en rive droite ; un peu Ă lâĂ©cart, aux Chaudannes. La limite de lâArvan nâest jamais transgressĂ©e. Le vieux bourg traditionnel, lui, nâa guĂšre Ă©tĂ© transformĂ© et il ne sâest Ă©toffĂ© que dâune antenne en direction de la gare ferroviaire sous les mandats de Henri Falcoz, maire de la commune depuis 1912 et jusqu'en 1935 (il mourra en 1936). La ville prend ainsi une structure bipolaire. Câest sans doute grĂące Ă cette vitalitĂ© que Saint-Jean, Ă lâinverse de MoĂ»tiers, sa jumelle tarine, garde sa sous-prĂ©fecture en 1927 lors de la rĂ©forme de la carte administrative de Raymond PoincarĂ©. Au total, la population est passĂ©e de 3278 habitants en 1896, Ă 5201 en 1936. Tandis que le secteur primaire recule de 29,4 % en 1896 Ă 18 % en 1936, le secteur secondaire progresse de 22,3 % en 1896 Ă 39,6 %[22].
AprĂšs la DeuxiĂšme Guerre mondiale, sont cumulĂ©s les effets dâune double Ă©volution. Dâune part, la prospĂ©ritĂ© Ă©conomique pendant les Trente Glorieuses a sa traduction dans le dĂ©veloppement considĂ©rable de la production dâaluminium qui passe Ă 72 000 tonnes en 1972. Les progrĂšs de la productivitĂ© expliquent en partie que lâemploi dans lâusine des Plans ait rĂ©gressĂ© mais lâeffectif de 770 en 1974 reste considĂ©rable et nâa dâĂ©gal en Maurienne quâaux AciĂ©ries du Temple Ă Saint-Michel-de-Maurienne. Il faut prendre en compte la tendance des grandes affaires industrielles d'externaliser la plus grande part possible de leurs activitĂ©s. A Saint-Jean de Maurienne, en tĂ©moignent les exemples de Clauser, spĂ©cialiste des installations de cuves dâĂ©lectrolyse ou Lacroix, pourvoyeur de main-dâĆuvre intĂ©rimaire. Dâautre part, on observe le phĂ©nomĂšne gĂ©nĂ©ral de la concentration urbaine dâune population de plus en plus soucieuse de profiter du dĂ©veloppement des services administratifs, commerciaux, scolaires, sanitaires. Câest dans cette optique quâil faut interprĂ©ter le changement de mentalitĂ© de la population autochtone qui sâest substituĂ©e Ă la main-dâĆuvre Ă©trangĂšre : en janvier 1972, 680 des 813 emplois (84 %) de lâusine des Plans sont occupĂ©s par des Français contre seulement 133 par des Ă©trangers dont 77 Italiens. Au lendemain de la DeuxiĂšme Guerre mondiale, le recrutement avait Ă©tĂ© assurĂ© par le dĂ©veloppement du genre de vie ouvrier-paysan au prix dâĂ©puisantes migrations alternantes depuis les villages de montagne. Mais Ă la gĂ©nĂ©ration suivante a prĂ©valu le choix dâune fixation en ville pour bĂ©nĂ©ficier de tous les services de proximitĂ©[22].
La population de Saint-Jean a donc considĂ©rablement augmentĂ©, passant de 5 886 habitants en 1946 Ă 9 729 en 1975. La construction a marchĂ© bon train selon deux mouvements contraires. Dâune part, Pechiney, nouveau nom depuis 1950 de la sociĂ©tĂ© Alais-Froges et Camargue, lance quelques programmes par le truchement de la SociĂ©tĂ© immobiliĂšre Alpes-Provence ; par le jeu de primes, elle favorise lâaccession Ă la propriĂ©tĂ© de son personnel. Ces initiatives Ă©loignent lâhabitat de plus en plus loin des halls industriels, aux Chaudannes, Ă Plan Chapitre ; lâArvan est franchi dĂšs les annĂ©es 50 pour le lotissement, vaguement esquissĂ© avant 1945, du Moulin des PrĂ©s et pour un ensemble rĂ©sidentiel aux Clappeys, prĂšs de la vieille ville. Dans un mouvement inverse, les organismes publics investissent celle-ci de constructions nouvelles. Un quartier administratif et surtout scolaire (lycĂ©e Paul HĂ©roult, C.E.T , C.E.S) au carrefour de lâavenue du Mont-Cenis et de la rue Aristide Briand ; un ensemble sportif au nord, sur la route de ChambĂ©ry avec piscine et gymnase ; entre les deux, enfin, lâavenue Falcoz se garnit dâimmeubles HLM, mais le groupe le plus important (275 logements) est Ă©difiĂ© Ă la Bastille entre 1964 et 1972 ; lâOffice dĂ©partemental sâest aventurĂ© aussi au-delĂ de lâArvan entre 1961 et 1969 (86 logements aux Chaudannes). CitĂ©s ouvriĂšres fuyant les fumĂ©es de lâusine vers lâouest, bourg Ă©piscopal cherchant ses aises en glissant vers lâest se sont interpĂ©nĂ©trĂ©s dans une belle indiffĂ©rence aux limites posĂ©es par le torrent. La ville bipolaire de lâavant-guerre a rĂ©alisĂ© son unitĂ©. Du haut de la route de Jarrier, la masse grise du vieux Saint-Jean, oĂč lâopĂ©ration de restructuration met une touche claire, paraĂźt dĂ©sormais soudĂ©e Ă lâusine des Plans par le jeu gĂ©omĂ©trique des immeubles rĂ©cents[22].
Restait Ă rendre plus attractif le centre, menacĂ© de dĂ©pĂ©rissement. Câest prĂ©cisĂ©ment Ă quoi a pourvu cette restructuration dans le secteur de lâhĂŽpital une fois signĂ©e la DĂ©claration dâUtilitĂ© Publique en 1963. Mais il a fallu rĂ©duire la rĂ©alisation de la deuxiĂšme tranche dans un souci dâĂ©conomie des deniers publics car lâopĂ©ration de libĂ©ration des sols a Ă©tĂ© trop coĂ»teuse. La rĂ©novation de lâensemble Ă©piscopal a Ă©tĂ© plus facile et plus valorisante. Le palais de Martiniana devenu Maison pour tous offre un ensemble culturel complet avec salle de rĂ©unions, dâexpositions, de musique, de lecture et abrite le musĂ©e Opinel ; en vis-Ă -vis, lâancienne Ă©glise paroissiale Notre-Dame a Ă©tĂ© transformĂ©e en musĂ©e dâart local[22].
Retour de l'aluminium
Depuis la fin des Trente Glorieuses, le problĂšme nâest plus dans le dĂ©veloppement urbain car la population de la ville a diminuĂ© de 20 %, passant de 9 746 Ă 7 809 habitants entre les recensements de 1975 et de 2015. Un projet de ZAD de 600 logements sous le bourg a mĂȘme Ă©tĂ© annulĂ©. Plus que jamais, l'avenir de Saint-Jean est Ă©troitement liĂ© Ă celui de l'usine des Plans. Câest avec un grand soulagement qu'a Ă©tĂ© accueillie la dĂ©cision de nationalisation et de modernisation prise en 1982 par le gouvernement socialiste ; en 2008, le salut est venu de la sociĂ©tĂ© allemande Trimet qui sâest mĂȘme engagĂ©e Ă porter les capacitĂ©s de production Ă 145 000 tonnes. L'emploi se maintient Ă un bon niveau[36].
L'accent a Ă©tĂ© mis sur la qualitĂ© de la vie. Le problĂšme de la pollution par les fumĂ©es fluorĂ©es a Ă©tĂ© rĂ©glĂ© dĂšs la mise en marche des nouvelles cuves dâĂ©lectrolyse d'aluminium Ă partir des annĂ©es 1980. Celui de la circulation l'a Ă©tĂ© Ă©galement de maniĂšre satisfaisante. Il est loin le temps des embouteillages en centre-ville. D'une part le trafic de transit automobile et surtout des poids lourds Ă l'intĂ©rieur de la vallĂ©e comme au niveau international s'effectue depuis l'an 2000 par le prolongement de l'autoroute A43 dont les Saint-Jeannais ont aussi une utilisation facile grĂące Ă un Ă©changeur. D'autre part, le flot de voitures en direction de l'Arvan et de ses stations de ski a Ă©tĂ© canalisĂ© en pĂ©riphĂ©rie avant la fin du mandat du maire Samuel Pasquier (1971).
Reste le problĂšme de l'accompagnement Ă l'emploi par la crĂ©ation de zones d'activitĂ©s amĂ©nagĂ©es comme celles des Plans et du Plan de la Garde. Elles forment aujourd'hui un ensemble continu parallĂšlement Ă l'usine dâaluminium agrandie jusqu'Ă occuper tout l'espace entre l'Arc et la voie ferrĂ©e. On peut ĂȘtre rassurĂ© sur la soliditĂ© des implantations lorsque l'on dĂ©tecte un lien entre la nature de l'activitĂ© et les spĂ©cificitĂ©s mauriennaises. L'exemple le plus Ă©vident est celui du Groupe dâExploitation Hydraulique VallĂ©e de Maurienne avec ses 160 emplois. Ce nâest que justice rendue Ă une vallĂ©e dont l'Ă©quipement intĂ©gral a Ă©tĂ© terminĂ© dans les annĂ©es 1970 et dont lâempreinte est Ă©vidente dĂšs lâarrivĂ©e Ă Saint-Jean : en rive droite de l'Arc, le bassin de compensation de Longefan a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© au dĂ©bouchĂ© du tunnel de l'Echaillon et de la nouvelle centrale Ă son pied. EDF a fait de son Ă©tablissement de Saint-Jean un centre de commandement pour un secteur Ă©largi trĂšs au-delĂ de la seule Maurienne jusque dans le GrĂ©sivaudan, dans l'IsĂšre, et Ă la vallĂ©e du Fier, en Haute-Savoie[37]. Un autre exemple concerne les Ă©tablissements en lien avec l'usine d'aluminium. Au spĂ©cialiste des constructions de cuves Clauser depuis 1963 dont les ateliers ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s en 1971 dans la commune voisine de Pontamafrey et au chaudronnier Trivero d'implantation plus ancienne (1939) s'est ajoutĂ©e en 1984 la sociĂ©tĂ© Di Sante Sud-Est qui sâest installĂ©e au Plan de la Garde pour le service de Pechiney[38]. Elle emploie aujourdâhui 85 personnes dans la construction, l'usinage, la maintenance de piĂšces de grandes dimensions en mĂ©cano-soudure. Ont Ă©galement leur place d'autres PME dans les domaines du transport, des travaux en montagne (Compagnie d'Intervention et de Travaux en Montagne) ou du tourisme hivernal (Alliance rĂ©seaux).
Politique et administration
La ville de Saint-Jean-de-Maurienne est une sous-préfecture de la Savoie. L'arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne est divisé en six cantons :
- canton d'Aiguebelle ;
- canton de La Chambre ;
- canton de Lanslebourg-Mont-Cenis ;
- canton de Modane ;
- canton de Saint-Jean-de-Maurienne ;
- canton de Saint-Michel-de-Maurienne.
La ville de Saint-Jean-de-Maurienne fait partie de la troisiĂšme circonscription de la Savoie.
C'est Ă©galement la ville la plus importante de la communautĂ© de communes CĆur de Maurienne Arvan.
Tendances politiques et résultats
Traditionnellement, Saint-Jean-de-Maurienne a Ă©tĂ© un fief de la gauche socialiste, dĂšs les annĂ©es 1930, en raison de l'importance de son bassin d'emploi ouvrier. Ainsi, Roland Merloz en a Ă©tĂ© le maire socialiste de 1977 Ă 2008. Mais depuis les annĂ©es 1990 et les mutations sociologiques de la Maurienne (dĂ©part des usines, multiplication des stations touristiques, diminution de la population surreprĂ©sentant les personnes ĂągĂ©es), le vote de droite a progressĂ© ; un conseiller gĂ©nĂ©ral UMP, Pierre-Marie Charvoz, est Ă©lu en 2001, Nicolas Sarkozy arrive en tĂȘte lors des deux tours de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2007, avec respectivement 33,5 % et 56,62 %, et, en 2008, Pierre-Marie Charvoz remporte les Ă©lections municipales.
Administration municipale
Le conseil municipal de Saint-Jean-de-Maurienne compte 29 membres ; il est composé d'un maire, de sept adjoints, de quatre conseillers délégués et de dix-sept conseillers municipaux.
Roland Merloz, maire de la ville depuis 1977 annonce en 2008 sa volonté de ne pas se représenter.
Voici ci-dessous le partage des siĂšges au sein du Conseil municipal de Saint Jean de Maurienne :
Groupe | TĂȘte de liste | Effectif | Statut | ||
---|---|---|---|---|---|
DVD-UMP-UDI-LREM | Pierre-Marie Charvoz | 23 | majorité | ||
Union de la gauche | Hervé Bottino | 6 | opposition |
Lors des Ă©lections municipales de mars 2008, le taux de participation du premier tour fut de 65,46 % sachant que l'on dĂ©nombre un total de 5 310 inscrits sur toute la commune. Le nombre de votants s'est Ă©levĂ© Ă 3 476 voix dont 3 393 se sont exprimĂ©es. Lors du premier tour, la liste majoritĂ© prĂ©sidentielle Ensemble pour Saint Jean avec Ă sa tĂȘte, Pierre-Marie Charvoz a recueilli 46,95 % des suffrages soit 1 593 voix. Suivi de la liste « Saint Jean 10 000 » menĂ©e par HervĂ© Bottino, ayant reçu 34,39 % des suffrages soit 1 169 voix. En troisiĂšme position, la liste « Saint Jean Ă venir », avec Ă sa tĂȘte Christine Merlin a obtenu 13,26 % des suffrages soit 450 voix. Enfin la liste « Vivons Saint Jean », menĂ©e par Florence Arnoux Le Bras obtient 5,39 % des suffrages soit 183 voix.
Lors du second tour, le taux de participation fut de 68,57 %. Le nombre de votants s'est Ă©levĂ© Ă 3 642 voix dont 3 509 se sont exprimĂ©es. Lors du deuxiĂšme tour, la liste majoritĂ© prĂ©sidentielle Ensemble pour Saint Jean avec Ă sa tĂȘte, Pierre-Marie Charvoz a recueilli 55,40 % des suffrages soit 1 944 voix et remporte ainsi 23 siĂšges. La liste « Saint Jean 10 000 » menĂ©e par HervĂ© Bottino, a reçu 44,60 % des suffrages soit 1 565 voix et se voit donc attribuer 6 siĂšges. Les autres listes n'Ă©taient pas prĂ©sentes au deuxiĂšme tour.
Liste des maires
Jumelages
Voici la liste des villes ayant passé un jumelage avec la commune de Saint-Jean-de-Maurienne :
Population et société
Les habitants de la commune sont appelés les Saint-Jeannais(es)[39].
Ăvolution dĂ©mographique
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[41].
En 2020, la commune comptait 7 560 habitants[Note 3], en diminution de 4,17 % par rapport Ă 2014 (Savoie : +3 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Pyramide des Ăąges
La population de la commune est relativement ĂągĂ©e. En 2018, le taux de personnes d'un Ăąge infĂ©rieur Ă 30 ans s'Ă©lĂšve Ă 29,7 %, soit en-dessous de la moyenne dĂ©partementale (33,6 %). Ă l'inverse, le taux de personnes d'Ăąge supĂ©rieur Ă 60 ans est de 35,2 % la mĂȘme annĂ©e, alors qu'il est de 26,7 % au niveau dĂ©partemental.
En 2018, la commune comptait 3 566 hommes pour 4 117 femmes, soit un taux de 53,59 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,04 %).
Les pyramides des ùges de la commune et du département s'établissent comme suit.
MĂ©nages
Le nombre total de ménages à Saint-Jean-de-Maurienne est de 3 729. Ces ménages ne sont pas tous égaux en nombre d'individus. Certains de ces ménages comportent une personne, d'autres deux, trois, quatre, cinq voire plus de six personnes. Voici ci-dessous, les données en pourcentage de la répartition de ces ménages par rapport au nombre total de ménages.
MĂ©nages de : | 1 personne | 2 pers. | 3 pers. | 4 pers. | 5 pers. | 6 pers. ou + |
---|---|---|---|---|---|---|
Saint-Jean-de-Maurienne | 32,9 % | 31,8 % | 16,8 % | 13,4 % | 3,5 % | 1,6 % |
Moyenne Nationale | 31 % | 31,1 % | 16,2 % | 13,8 % | 5,5 % | 2,4 % |
Sources des données : INSEE[46] |
Industrie
L'usine d'aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne livre aujourd'hui 40 % de l'aluminium de premiÚre fusion produit en France derriÚre l'usine de Dunkerque (60 %). Mais elle reste la plus prestigieuse à plusieurs titres. DÚs sa fondation en 1907 par Alais-et-Camargue (la future Pechiney), elle devient la plus importante de France et le restera jusqu'à la création de l'usine de NoguÚres au destin plus éphémÚre. Son laboratoire à la pointe de la recherche vise à optimiser les conditions de production, de dépenses énergétiques et de respect de l'environnement du métal blanc. Enfin, son maintien en activité est essentiel dans une politique d'aménagement du territoire car elle reste le seul établissement hérité de la révolution de la houille blanche dans la vallée de la Maurienne de premiÚre importance par l'effectif employé et les activités induites. On ne peut que saluer les deux opérations de sauvetage de l'Etat par la nationalisation de 1983 et de rachat par l'Allemand Trimet en 2010 'une et l'autre accompagnées de trÚs gros investissements.
Aux origines : la houille blanche
Lâaventure a commencĂ© en 1907. Câest alors quâest entrĂ©e en service lâusine fondĂ©e par la compagnie Alais-et-Camargue dont le modanais Adrien Badin Ă©tait devenu directeur gĂ©nĂ©ral lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. Le choix du site a Ă©tĂ© dictĂ© par la possibilitĂ© de mettre Ă profit lâĂ©nergie hydroĂ©lectrique de lâArc. La riviĂšre a Ă©tĂ© dĂ©rivĂ©e de son cours Ă partir de Saint-Julien sous une chute de 73,5 mĂštres jusqu'Ă la centrale de Saint-Jean d'une puissance installĂ©e de 15 MW mise en service depuis cette annĂ©e 1907. La conduite forcĂ©e franchissait la riviĂšre en un arceau de 65 mĂštres. Il fallut complĂ©ter cette alimentation en 1912 par une deuxiĂšme centrale en dĂ©rivant Ă©galement lâArc Ă Hermillon, Ă lâaval de Saint-Jean-de-Maurienne : la centrale de Pontamafrey fonctionnait sous une chute de 40,5 mĂštres et avec une puissance installĂ©e de 31 MW[47].
Quatre étapes du développement
Lâhistoire de lâusine des Plans se lit Ă travers lâĂ©volution de la courbe de la production dâaluminium. On peut distinguer quatre Ă©tapes :
- Jusquâen 1934, la production reste trĂšs modeste en fonction des besoins dâun marchĂ© encore limitĂ© mais aussi Ă cause de la difficile maĂźtrise des contraintes techniques. Le maximum de 4 800 tonnes a Ă©tĂ© atteint en 1929 Ă la veille de la grande crise Ă©conomique. La production a Ă©tĂ© multipliĂ©e par 5,6 entre 1934 (2 800 tonnes) et 1940 (15 700 tonnes) en accompagnement du marchĂ© grĂące Ă la construction du barrage de Bissorte (1935) : le potentiel Ă©nergĂ©tique a Ă©tĂ© considĂ©rablement accru mais surtout lâalimentation en Ă©lectricitĂ© est devenue plus rĂ©guliĂšre : les Ă©tiages hivernaux de lâArc Ă©tant compensĂ©s par la libĂ©ration des rĂ©serves accumulĂ©es lâĂ©tĂ© dans ce puissant rĂ©servoir de haute altitude[48].
- Au sortir de la guerre de 1939-45, on assiste au grand bond en avant des fameuses Trente Glorieuses. Le niveau de 1939 nâa Ă©tĂ© retrouvĂ© quâen 1950 (15 200 tonnes) mais la progression est ensuite trĂšs forte jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1970 (78 200 tonnes en 1970) soit une nouvelle multiplication par cinq. Câest que, sous son nouveau nom de Pechiney depuis 1950, lâentreprise sâest lancĂ©e dans des investissements sans commune mesure avec ceux de lâavant-guerre. De quoi satisfaire lâexplosion de la demande dans tous les secteurs de lâindustrie. Lâalimentation Ă©lectrique ne fait plus problĂšme quantitativement dans un rĂ©seau EDF interconnectĂ© Ă lâĂ©chelle nationale[49] - [50]. Les annĂ©es 1970 marquent un palier (73 000). Il sâexplique par la nĂ©cessitĂ© de relever de graves dĂ©fis environnementaux. Les fumĂ©es fluorĂ©es sâĂ©chappaient librement des cuves non capotĂ©es et de lĂ par les toits des halles non fermĂ©es causant les plus grands dommages tant aux forĂȘts de conifĂšres quâaux herbages dont se nourrissaient les troupeaux fragilisĂ©s dans leur constitution osseuse. Ătait en cause aussi le systĂšme anodique dit Söderberg particuliĂšrement polluant. La mise Ă des normes respectueuses de lâenvironnement Ă©quivalait Ă une quasi reconstruction de lâusine, Ćuvre de longue haleine qui mobilisait dâĂ©normes investissements de simple renouvellement. La croissance Ă©tait rĂ©servĂ© Ă lâusine de NoguĂšres, sur le gisement de gaz de Lacq[51].
- Le capotage des cuves supprime la pollution.Vue d'ensemble de Saint-Jean en 2018.En 1983 a eu lieu la nationalisation du groupe PUK (Pechiney-Ugine-Kuhlmann) dans lequel Pechiney avait Ă©tĂ© intĂ©grĂ© en 1972. La dĂ©cision a Ă©tĂ© prise non seulement dâachever la modernisation de lâoutil de travail mais Ă©galement dâaugmenter la capacitĂ© de lâusine de Saint-Jean-de-Maurienne. Câest alors quâont Ă©tĂ© Ă©difiĂ©s les longs halls qui sâĂ©tirent sur 800 mĂštres de long entre Arc et voie-ferrĂ©e au sud de lâusine jusqu'Ă remplir la totalitĂ© de la plaine des Plans. Au terme des travaux, Saint-Jean pouvait produire annuellement 120 000 tonnes et reprendre le premier rang en France, dans le respect le plus rigoureux des exigences environnementales[52].SĂ©rie de cuves d'Ă©lectrolyse.
- Les repreneurs successifs aprĂšs la privatisation dâAluminium Pechiney en 1990 ont Ă©tĂ© Alcan puis Rio Tinto. La situation sâest avĂ©rĂ©e trĂšs critique au dĂ©but des annĂ©es 2010. Le pire Ă©tait alors Ă craindre si les calculs de rentabilitĂ© amenaient Ă privilĂ©gier la littoralisation des nouvelles installations. Tel avait Ă©tĂ© le cas lorsqu'il avait Ă©tĂ© arbitrĂ© entre la reconstruction sur place de NoguĂšres, sur le gisement du gaz de Lacq et la crĂ©ation d'une nouvelle usine sur le port de Dunkerque. Câest avec un trĂšs grand soulagement quâa Ă©tĂ© accueillie la proposition de rachat de Rio Tinto par lâAllemand Trimet en association avec EDF. Non seulement Saint-Jean voit son avenir assurĂ© pour un nouveau bail mais lâinvestisseur a dĂ©cidĂ© de porter la production Ă 145 000 tonnes, soit 40 % de la production nationale, les 60 % allant Ă Dunkerque[53].
à l'aval de la production quantifiée d'aluminium
L'usine des Plans a donc fĂȘtĂ© son centenaire en 2007. Le secret de cette longĂ©vitĂ© tient sans doute en partie Ă une politique volontariste comme ce fut le cas lors de la nationalisation de 1983. Il est cependant permis de l'interprĂ©ter comme la rĂ©compense d'une volontĂ© opiniĂątre de rester Ă la pointe de l'innovation grĂące au laboratoire crĂ©Ă© en 1959 au sein de l'usine de Saint-Jean. Il est trĂšs significatif que, dans le mĂȘme temps oĂč Rio Tinto se dĂ©sengageait en Maurienne, il dĂ©cidait d'y conserver la propriĂ©tĂ© de ce « Laboratoire de recherche des fabrications » dans lequel Ćuvrent toujours 70 chercheurs en 2018 avec le triple objectif d'« augmenter les capacitĂ©s de production, d'optimiser notre efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et de rĂ©duire nos Ă©missions de gaz Ă effet de serre et de fluorure »[54].
De tous temps, l'usine de Saint-Jean-de-Maurienne s'est efforcĂ©e de compenser le handicap des frais de transport (il faut deux tonnes d'alumine pour une tonne de mĂ©tal), et la perte de la rente Ă©nergĂ©tique depuis la nationalisation de ses centrales par EDF en valorisant le mĂ©tal par sa premiĂšre transformation : vers 1970, la moitiĂ© des ventes Ă©tait constituĂ©e de plaques destinĂ©s aux laminoirs pour les produits plats, de fil-machine travaillĂ© ensuite en trĂ©filerie, et, pour moindre partie de billettes dont sont tirĂ©s les produits ronds[55]. La mĂȘme politique a Ă©tĂ© reprise par Trimet qui a inscrit dans ses 180 millions d'investissements fil-machine, barres et plaques en forme de T ainsi qu'une chaĂźne de production de lingots dâalliages pour rĂ©pondre Ă des besoins spĂ©cifiques de l'industrie automobile[56].
L'usine d'aluminium a induit l'existence ou le développement d'un petit monde de PME à Saint-Jean-de-Maurienne. Le plus bel exemple en est l'entreprise Clauser, fondée en 1963 et passée maßtre dans l'équipement des fours électriques et des cuves d'électrolyse. Elle n'a trouvé ses aises qu'en se délocalisant en 1971 dans la zone industrielle proche de Pontamafrey. Elle emploie en Maurienne 78 personnes mais elle est sans doute la seule entreprise à avoir assuré la promotion de la vallée loin de ses bases : deux filiales ont été créées : celle de Dunkerque en 1989 avec 50 emplois et celle de Dubaï avec 80 emplois, à partir de laquelle elle rayonne sur le Qatar, Bahrein et Oman[57].
Les mutations humaines
La prĂ©sence de lâusine dâaluminium dans une vallĂ©e menacĂ©e de dĂ©sertification industrielle a Ă©vitĂ© Ă Saint-Jean-de-Maurienne le dĂ©clin dĂ©mographique qui menace tant de villes de province et lui a valu de conforter son rĂŽle administratif comme sous-prĂ©fecture, Ă lâinverse de MoĂ»tiers en Tarentaise, et ses Ă©quipements scolaires comme le lycĂ©e Paul HĂ©roult. Elle a plus que triplĂ© sa population depuis le dernier recensement avant la crĂ©ation de lâusine des Plans : 3 081 habitants Ă cette date contre 9 746 Ă son maximum en 1982 et un dĂ©clin limitĂ© depuis (7 809 en 2015). Son aire urbaine, qui inclut en particulier le petit millier dâhabitants de la commune contiguĂ« de Villargondran est Ă©valuĂ©e Ă 11 889 habitants. Sans doute cette courbe de croissance nâĂ©pouse-t-elle pas fidĂšlement celle de lâembauche dans la grande usine : avec prĂšs de 650 emplois en 2018 (contre 450 en 2013) on est loin des 1 211 de 1940 du fait de la modernisation des installations, de lâautomatisation des tĂąches et donc des gains de productivitĂ©. La physionomie de la ville nâen a pas moins Ă©tĂ© profondĂ©ment transformĂ©e du fait de la fixation de la main-dâĆuvre dans le pĂ©rimĂštre de la commune avec un certain retard toutefois. La paysannerie des hautes vallĂ©es comme lâArvan, les Villards ou le Bugeon ne manifestait aucun empressement Ă Ćuvrer sur les cuves dâĂ©lectrolyse. Leur fonctionnement Ă©tait surtout estival, en rapport avec la marche des centrales hydroĂ©lectriques. Or câĂ©tait la saison oĂč les travaux des champs et la montĂ©e en alpage requĂ©rait leur prĂ©sence sur lâexploitation. Il fallait donc pallier cette carence par lâembauche dâune main-dâĆuvre italienne immigrĂ©e, qui rĂ©pugnait elle-mĂȘme Ă se fixer et se contentait de vivre dans des baraquements prĂ©caires aux portes de lâusine. Les VĂ©nĂ©to-Frioulans, dont le territoire avait beaucoup souffert des combats de la Grande guerre, furent particuliĂšrement nombreux entre les deux guerres[58]. La paysannerie mauriennaise nâa cĂ©dĂ© Ă lâattrait du travail salariĂ© en usine quâĂ partir de 1936, Ă lâavĂšnement du Front populaire. La loi sur les 40 heures de travail hebdomadaire, combinĂ©e au systĂšme des trois huit, permettait aux habitants de la montagne de concilier travaux des champs et en usine car dans le mĂȘme temps Ă©tait organisĂ© le ramassage par autocar. Ă la fin des annĂ©es 1930 naĂźt vraiment le genre de vie ouvrier-paysan. Une cinquantaine sont recrutĂ©s dans le bassin de La Chambre et 260 descendent de lâArvan. Câest cependant aprĂšs la DeuxiĂšme Guerre mondiale quâest entrepris de maniĂšre systĂ©matique lâeffort de construction des citĂ©s en vue de fixer la main-dâĆuvre Ă proximitĂ© de lâusine : « Il faut importer une main-dâĆuvre digne de nos efforts et mĂ©riter la confiance que nous fait encore le personnel en place.. Il faut bĂątir[59]. »... pour la plus grande satisfaction de ces migrants-alternants : ils sont de moins en moins nombreux Ă descendre de lâArvan (30 en 1954) et plus aucun du bassin de La Chambre ou des Villards. Tout lâespace entre la vieille citĂ© historique sur le cĂŽne du Bonrieu et le cours de lâArc, soit le vaste cĂŽne de dĂ©jection de lâArvan est urbanisĂ© sous forme de pavillons[60].
Maternelle
- Ăcole maternelle Aristide-Briand (publique) ;
- Ăcole maternelle des Clapeys (publique) ;
- Ăcole maternelle des Chaudannes (publique) ;
- Ăcole maternelle privĂ©e Saint-Joseph (fermĂ©e Ă la rentrĂ©e 2015-16).
Primaire
- Ăcole primaire Aristide-Briand (publique) ;
- Ăcole primaire des Clapeys (publique) ;
- Ăcole primaire des Chaudannes (publique) ;
- Ăcole primaire privĂ©e Saint-Joseph (fermĂ©e Ă la rentrĂ©e 2015-16).
CollĂšge
- CollĂšge public Maurienne ;
- CollÚge privé Saint-Joseph (fermé à la rentrée 2015-16).
Lycée
- Lycée Polyvalent Paul-Héroult qui propose des formations de la voie générale, technologique et professionnelle[61].
Manifestations culturelles et festivités
- 2006, départ de l'étape du Tour de France cycliste jusqu'à Morzine, vainqueur Floyd Landis aprÚs une étape de 200,5 km.
- FĂȘte de la musique samedi 20 juin 2009.
- FĂȘte de la saint Jean samedi 27 et dimanche 28 juin 2009.
- Cinéma en plein air tous les mardis et spectacle tous les jeudis en juillet et août.
- Passage de multiples courses cyclistes tout au long de l'été (Classique des Alpes junior, Tour des Pays de Savoie, Critérium du Dauphiné Libéré, Tour de France).
- FĂȘte du pain jeudi 6 aoĂ»t 2009.
- 10 km de Saint-Jean en octobre.
- Divers spectacles tout au long de l'année (théùtre, concerts...).
- Salon des vins et saveurs 3e week-end de novembre organisĂ© par l'association verres et verines du cĆur.
Santé
La ville possÚde un centre hospitalier performant ainsi qu'une maternité et un EHPAD.
Sports
Saint-Jean-de-Maurienne est située à proximité de certains des plus grands cols alpins, du domaine skiable Les Sybelles et du parc national de la Vanoise. Des activités sont disponibles pour les amateurs de sports-nature, aussi bien les randonneurs et les cyclistes que les skieurs. Saint-Jean-de-Maurienne permet de rejoindre les cols de la Croix-de-Fer, du Télégraphe, du Lautaret, du Grand Cucheron, de la Madeleine, du Glandon, de l'Iseran, du Mont-Cenis et du Galibier. La ville accueille réguliÚrement des courses cyclistes importantes telles que le Tour de France ou le Critérium du Dauphiné libéré.
Le Versus DIY Skatepark
L'association « Skate And Create » permet la crĂ©ation d'un espace appeler skatepark DIY (Do It Yourself, fais le toi-mĂȘme) sous la forme de chantier participatif.
En 2017, le chantier dĂ©bute Ă la Combe des Moulins oĂč sont dĂ©jĂ prĂ©sents des parcours accrobranche et terrains omnisports, le chantier dure jusqu'Ă l' automne 2021. Le skatepark fait plus de 2 000 m2 et possĂšde une reconnaissance internationale, notamment grĂące Ă des modules spĂ©cifiques, le « Volcano », oĂč trĂŽne le plus grand couteau Opinel du monde, la « Porte de l'Enfer », un quarter de plus de 3 mĂštres de haut, des courbes suspendues et un loop. Les abords sont amĂ©nagĂ©s l'annĂ©e suivante, notamment avec un espace street dĂ©butant. En 2022, il est envisagĂ© la construction d'un « pumptrack » pour attirer les pratiquants de VTT.
MĂ©dias
- Télévision locale : 8 Mont-Blanc - La Fibre Mauriennaise[62] ;
- Radio locale : Radio Montagne FM ;
- Télévision locale : Maurienne TV[63].
Emploi
Le taux de chÎmage, en 1999, pour la commune s'élÚve à 8,8 %[64], avec un nombre totale de 359 chomeurs. Le taux d'activité entre 20 et 59 ans s'établit à 84 % ce qui est supérieur à la moyenne nationale qui est de 82,2 %. On comptait 46 % d'actifs contre 19,1 % de retraités dont le nombre est légÚrement supérieur à la moyenne nationale (18,2 %). Il y avait 21,9 % de jeunes scolarisés et 13 % de personnes sans activité[64].
Répartition des emplois par domaine d'activité
Agriculteurs | Artisans, commerçants, chefs d'entreprise | Cadres, professions intellectuelles | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers | |
---|---|---|---|---|---|---|
Saint-Jean-de-Maurienne | 0 % | 6,9 % | 7,5 % | 20,2 % | 28,7 % | 36,8 % |
Moyenne nationale | 2,4 % | 6,4 % | 12,1 % | 22,1 % | 29,9 % | 27,1 % |
Sources des données : INSEE[65] |
Entreprises de l'agglomération
Actuellement, une importante activité de fabrication d'aluminium par électrolyse de l'alumine existe encore grùce à une usine Trimet France.
Commerce
Avec le tourisme qui se développe grùce aux stations de sport d'hiver et à la proximité des grands cols des Alpes et du parc national de la Vanoise, le commerce local trouve une nouvelle dynamique.
Tourisme
En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 1 394 lits touristiques répartis dans 176 structures[Note 4]. Les hébergements marchands se répartissent comme suit : 6 hÎtels ; une structure d'hÎtellerie de plein air et une chambre d'hÎtes[66].
Culture locale et patrimoine
Période médiévale
- Le Tabellion ou Correrie : maison du juge Corrier nommĂ© conjointement par le comte de Savoie et l'Ă©vĂȘque. Construit aprĂšs la rĂ©volte des Arves en 1326.
- La rue du CollÚge : rue médiévale, dernier exemple de boutiques des XVe et XVIe siÚcles.
- Tour de la Fournache, tour de défense et observation de la vallée de la Maurienne.
PĂ©riode contemporaine
- Le théùtre Gérard-Philipe : architecture typique des années 1930.
Monuments religieux
- La cathédrale Saint-Jean-Baptiste, place de la Cathédrale : singulier mélange de styles et d'époques. Son origine remonte au XIe siÚcle. Classé MH (1906).
- La crypte : bùtie au début de la période romane et redécouverte en 1958.
- Les stalles de la cathĂ©drale : achevĂ© en 1498, ce chef-d'Ćuvre de l'art gothique en bois de noyer est attribuĂ© Ă Pierre Mochet.
- Le cloßtre : situé entre la cathédrale et le réfectoire des chanoines, son origine remonte à 1450. Classé aux Monuments historiques en 1933.
- Le clocher : ancien donjon capitulaire ayant perdu sa flÚche gothique et ses quatre clochetons en 1794. Classé MH (1933).
- Ăglise Notre-Dame, place de la CathĂ©drale : ancienne Ă©glise paroissiale, fermĂ©e aujourd'hui au public, son origine remonte au XIe siĂšcle. Le clocher, aujourd'hui sĂ©parĂ© de l'Ă©glise, en Ă©tait l'entrĂ©e. ClassĂ© MH (1966).
- Palais Ă©piscopal de Maurienne ou Ancien Ă©vĂȘchĂ©[67] : remaniĂ© au XVIIIe siĂšcle et classĂ© « bĂątiment communal » depuis 1905. Le grand salon est un bel exemple d'art baroque.
- Couvent des Bernardines de Saint-Jean-de-Maurienne.
- Chapelle Bonne-Nouvelle : lieu de pĂšlerinage de style baroque avec des ex-voto. Table d'orientation.
- Chapelle du collÚge Saint-Joseph, 137, rue du CollÚge. Chapelle baroque située dans le collÚge Saint-Joseph (anciennement collÚge Lambertain, fondé en 1534).
- Chapelle Notre-Dame-de-DĂ©livrance, D110 (la Combe des Moulins).
- Chapelle Notre-Dame du Travail, rue Jean Moulin aux Chaudannes.
- Chapelle Saint-Joseph, rue des Ăcoles.
La cathĂ©drale Saint-Jean-Baptiste et l'Ă©glise Notre-Dame. Valentin de Boulogne,Saint Jean-Baptiste,La cathĂ©drale Saint-Jean-Baptiste. DĂ©tail du portail roman de l'Ă©glise Notre-Dame. Tour, ancien clocher de l'Ă©glise Notre-Dame. Escalier de l'ancien palais des Ă©vĂȘques.
Espaces verts
Le clos Carloz et la zone de loisirs de la Combe sont les principaux espaces verts de la ville. Il existe Ă©galement le Jardin de l'Europe et le jardin Saint-Ayrald.
Patrimoine culturel
La commune possÚde plusieurs musées :
- Musée des costumes, arts et traditions populaires de Maurienne : ce musée présente de nombreux costumes traditionnels de Saint-Jean-de-Maurienne et de toute la vallée, et témoigne de la vie en Maurienne autrefois[68] ;
- Musée de l'Opinel : l'histoire du fameux petit couteau imaginé en 1890 par Joseph Opinel et diffusé sur tous les continents ;
- Musée du Mont Corbier : toute l'histoire de la liqueur, de l'alambic à l'invention du Mont Corbier par l'abbé Guille en 1888.
Associations culturelles notables :
Espaces verts et fleurissement
En 2014, la commune de Saint-Jean-de-Maurienne bénéficie du label « ville fleurie » avec « trois fleurs » attribuées par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages fleuris[69].
Personnalités liées à la commune
Naissance sur la commune :
- v. 650-v.750, saint Thomas de Farfa ou Thomas de Maurienne, abbé de Farfa[70]. Célébré le 10 décembre.
- Nicolas Martin, auteur de Noelz en franco-provençal imprimés à Lyon en 1555.
- Antoine Rochaix (1762-1836), Ă©vĂȘque de MoĂ»tiers-Tarentaise (1828-1836).
- François-Emmanuel Fodéré (1764-1835), créateur de la médecine légale (une statue orne la place Fodéré au centre-ville).
- Antoine Brun-Rollet (1810-1858), commerçant et explorateur au Soudan.
- Jean-Baptiste Finet (1813-1892), magistrat, conseiller à la Cour de Chambéry[71], officier d'Académie, chevalier de la Légion d'honneur[72] et de l'Ordre royal de la couronne d'Italie.
- Joseph Opinel (1872-1960), créateur du couteau Opinel.
- Henri Falcoz (1884-1936), homme politique.
- Pierre Balmain (1914-1982), couturier.
- Jean Baghe (1927-1992), militant ouvrier, chrétien et socialiste de la vallée de la Maurienne.
- Pierre Fournier, (1937-1973), journaliste et dessinateur pamphlétaire français.
- Catherine Sola (1941-2014), actrice.
- Jean-Noël Augert, né en 1949, skieur alpin.
- Kamel Belghazi, né en 1970, acteur.
- Damien Saez, né en 1977, chanteur, auteur, compositeur, interprÚte.
- Jean-Pierre Vidal, né en 1977, skieur alpin.
- Pierre-Emmanuel Dalcin, né en 1977, skieur alpin.
- Christophe Josse, journaliste sportif.
- Gérald NguyỠn, acteur, né à Saint-Jean-de-Maurienne[73].
- Jean-Baptiste Grange, né en 1984, skieur alpin, spécialiste des disciplines techniques du ski et particuliÚrement du slalom.
Autres personnalités :
- ĂvĂȘques de Saint-Jean-de-Maurienne du VIe siĂšcle Ă 1966.
- Jean-François Nicot (1828-1903), pédagogue français, a été Inspecteur de l'enseignement primaire à Saint-Jean-De-Maurienne de 1862 à 1867.
- Francesco Gallo (INIS), peintre et sculpteur calabrais, vivant Ă Saint-Jean-de-Maurienne.
- Pierre Dufour prĂȘtre de la paroisse condamnĂ© en 2006 pour viols et agressions sexuelles.
HĂ©raldique
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Les armes de Saint-Jean-de-Maurienne se blasonnent ainsi : D'azur Ă la main bĂ©nissant d'argent, vĂȘtue de mĂȘme. Ce blason est d'abord celui du chapitre de la cathĂ©drale, avant de devenir celui de la ville[74]. Il a pour origine les reliques de saint Jean-Baptiste, apportĂ©es au VIe siĂšcle : trois doigts de la main qui baptisa le Christ ; d'oĂč le symbole de la main bĂ©nissant. Ce blason est dĂ©sormais rĂ©pandu dans une large partie du monde, sur la lame du couteau Opinel : la « main couronnĂ©e ». La main bĂ©nissant rappelle l'origine du couteau, prĂšs de Saint-Jean-de-Maurienne, et la couronne ducale signifie qu'il est dĂ©sormais produit Ă ChambĂ©ry, capitale des ducs de Savoie. |
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Voir aussi
Bibliographie
- Publications (Bulletins, puis Travaux) de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne (index en ligne).
- MichĂšle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes : La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Ăditions Horvath, , 558 p. (ISBN 978-2-7171-0289-5), p. 306-335. (lire en ligne)
- Bernard Demotz, François Loridon, 1000 ans d'histoire de la Savoie : La Maurienne, Cléopas, , 845 p. (ISBN 978-2-9522459-7-5). Notamment l'article « Saint-Jean-de-Maurienne » (p. 619) par Daniel Dequier.
- Pierre Dompnier, Saint-Jean, capitale de la Maurienne, Mémoires et documents de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, coll. « L'histoire en Savoie » (no 63), , 32 p. (ISSN 0046-7510).
- Pierre Dompnier, Saint-Jean-de-Maurienne et son canton, Sutton éditions, coll. « Mémoire en images », , 128 p. (ISBN 978-2-84910-027-1).
- Roland Porte, Saint-Jean-de-Maurienne : une ville Ă l'Ćuvre, Ediville, , 216 p..
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative Ă la musique :
- Ressource relative aux organisations :
- Site de l'office du tourisme
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- La structure Savoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hÎtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme les résidences secondaires[66].
- Cartes
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
Références
- La Maurienne, 2008, p. 46.
- La Maurienne, 2008, p. 619.
- « En chiffres / Votre ville / Accueil - Mairie de Saint Jean de Maurienne », sur www.saintjeandemaurienne.fr (consulté le ).
- « Fiche du Poste 73248002 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - dĂ©finition », sur le site de lâInsee (consultĂ© le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Saint-Jean-de-Maurienne », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus dâhabitants dans les unitĂ©s urbaines », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
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- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans lâaire dâattraction dâune ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
- Blanchard Raoul, Les Alpes occidentales tome 3, Grenoble, Arthaud, , 698 p., p. 600.
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- Données INSEE compulsées par le JDN - Saint-Jean-de-Maurienne
- Henry Suter, « Saint-Jean-de-Maurienne », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
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- Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 425..
- Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 24préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
- Louis Chabert, Les grandes Alpes industrielles de Savoie, , 559 p., p. 379-392, 433-434, 451-452, 463-464, 479-480.
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- Louis Chabert, Aimer la Maurienne, , 190 p., p. 74-94.
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- La Maurienne, 2008, p. 622.
- La Maurienne, 2008, p. 627.
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- Jean-Yves Champeley, « RĂ©flexions sur une entrĂ©e royale curieuse dâHenri II Ă Saint-Jean-de-Maurienne (aoĂ»t 1548) », Ecrire lâhistoire, penser le pouvoir XIIIe-XVIe siĂšcles, ChambĂ©ry, Editions de lâuniversitĂ© Savoie Mont Blanc, sous la direction de Laurent Ripart, pp. 193-207,â .
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- Vincent Farion, Placoplatre et autres histoires industrielles, Paris, Anabole, , 194 p. (ISBN 978-2-953-82655-5)
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- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Insee, « Ăvolution et structure de la population en 2018 - Commune de Saint-Jean-de-Maurienne (73248) », (consultĂ© le ).
- Insee, « Ăvolution et structure de la population en 2018 - DĂ©partement de la Savoie (73) », (consultĂ© le ).
- Données démographiques cités par le l'JDN
- Dequier Daniel, Maurienne, la vallée de l'aluminium, la Fontaine de Siloé, , 246 p., p. 113-120.
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