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Tunnel ferroviaire du Fréjus

Tunnel du Mont Cenis

Tunnel ferroviaire
du Fréjus
Image illustrative de l’article Tunnel ferroviaire du Fréjus
Portail du tunnel côté Italie.

Type Tunnel ferroviaire
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France - Drapeau de l'Italie Italie
Traversée Col du Fréjus
CoordonnĂ©es 45° 08′ 27″ nord, 6° 41′ 20″ est
Caractéristiques techniques
Gabarit B+ (en cours)
Longueur du tunnel 13 688 m
Nombre de tubes 1 tube
Nombre de voies par tube 2 voies
Construction
DĂ©but des travaux 1857
Fin des travaux 1871
1881 (nouvelle entrée)
Ouverture Ă  la circulation 19 septembre 1871
GĂ©olocalisation sur la carte : Savoie
(Voir situation sur carte : Savoie)
Tunnel ferroviaire  du Fréjus
Géolocalisation sur la carte : Piémont
(Voir situation sur carte : Piémont)
Tunnel ferroviaire  du Fréjus
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tunnel ferroviaire  du Fréjus
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Tunnel ferroviaire  du Fréjus

Le tunnel ferroviaire du FrĂ©jus relie, Ă  une altitude moyenne de 1 123 m, Modane (France) dans la vallĂ©e de la Maurienne et Bardonnèche (Italie) dans le haut val de Suse, sur la ligne de Culoz Ă  Modane (frontière) pour la partie française et sur la ligne du FrĂ©jus pour la partie italienne.

Sa construction s'Ă©tend de 1857 Ă  1870 et sa mise en service a lieu en 1871.

Historique

Le premier projet connu de percement d'un tunnel entre les vallées de la Maurienne et de Suse remonte à . C'est Joseph François Medail, un commissionnaire en douanes sarde, qui propose au roi Charles-Albert de Sardaigne un tunnel entre Modane et Bardonnèche passant sous le col du Fréjus[1] - [2]. Il meurt toutefois en 1844 sans avoir pu connaître la décision du roi[3].

Ce n’est que près de 20 ans plus tard, le , que le successeur de Charles-Albert, le roi Victor Emmanuel II de Savoie, ordonne le dĂ©but des travaux d'un tunnel ferroviaire, dont l'Ă©tude prĂ©liminaire a Ă©tĂ© menĂ©e par l'ingĂ©nieur belge Henri Maus. ArrivĂ© en 1849 avec le but de relier ChambĂ©ry Ă  GĂŞnes, ce dernier prend connaissance du projet de tunnel sous le FrĂ©jus de MĂ©dail et le retient, bien qu'il doive retourner en Belgique dès 1854[3]. Les travaux sont alors repris et conduits par l'ingĂ©nieur savoyard Germain Sommeiller, qui a dĂ©posĂ© un brevet pour un bĂ©lier hydraulique un an plus tĂ´t, en [3]. Pour l'aĂ©ration des deux galeries du tunnel en construction, on a installĂ© des compresseurs reliĂ©s par un grand conduit aux compresseurs mobiles, placĂ©s sur des chariots[4].

  • Percement du Mont Cenis, habitation des ingĂ©nieurs (L'Illustration, 1862).
    Percement du Mont Cenis, habitation des ingénieurs (L'Illustration, 1862).
  • Percement du Mont Cenis, ouvriers foreurs (L'Illustration, 1862).
    Percement du Mont Cenis, ouvriers foreurs (L'Illustration, 1862).
  • Percement du Mont Cenis, machine Ă  forer (L'Illustration, 1862).
    Percement du Mont Cenis, machine Ă  forer (L'Illustration, 1862).
  • Percement du Mont Cenis, entrĂ©e du tunnel (L'Illustration, 1862).
    Percement du Mont Cenis, entrée du tunnel (L'Illustration, 1862).
  • Percement du Mont Cenis, machines servant Ă  envoyer de l'air dans le tunnel (L'Illustration, 1862).
    Percement du Mont Cenis, machines servant Ă  envoyer de l'air dans le tunnel (L'Illustration, 1862).

La première mine des travaux du tunnel du Mont-Cenis est tirée aux Fourneaux le , en présence du roi Victor-Emmanuel II et du cousin de l'Empereur français Napoléon III[2]. Symboliquement, le premier bloc arraché au mont du Fréjus constitue la première pierre du futur pont de Culoz traversant le Rhône[2], déposée le .

Alors qu'au début de sa construction, le tunnel était exclusivement situé sur le territoire du royaume de Sardaigne, il devient tunnel international avec l'annexion de la Savoie à la France en 1860 d'une part, et la création de l'Italie en 1861 d'autre part.

La jonction des deux galeries débutées de part et d'autre de la montagne se fait le [2]. Le tunnel est inauguré du 17 au : le convoi inaugural part de Turin pour rejoindre Modane où se trouvait le ministre des Travaux Publics Victor Lefranc en compagnie de Ferdinand de Lesseps. Le premier train à le traverser sera un Paris-Rome en . Une plaque aurait dû recevoir cette inscription : Un travail herculéen a permis de forcer la porte des Enfers.

C'Ă©tait Ă  son ouverture le plus long tunnel ferroviaire au monde. Il le resta jusqu'au , date de l'ouverture du tunnel ferroviaire du Gothard, long de 15 kilomètres. Le percement de la galerie a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© selon un tracĂ© rigoureusement rectiligne d'une longueur de 12 234 m[5]. Après la construction des galeries de raccordement Ă  chaque extrĂ©mitĂ©, Ă  sa mise en service, l'ouvrage avait une longueur de 12 820 m[5]. En 1881, Ă  la suite de l'apparition de fissurations au niveau du portail de la tĂŞte nord, une nouvelle galerie de raccordement plus longue a Ă©tĂ© construite, ce qui a portĂ© la longueur du tunnel Ă  13 637 m (mise en service le )[5]. La rĂ©paration des deux portails dĂ©truits le par l'armĂ©e allemande battant en retraite a nĂ©cessitĂ© des travaux importants qui ont portĂ© la longueur de l'ouvrage Ă  13 688 m dont 6 906 m en France[6].

Le tunnel est électrifié en 1915[2]. En 1953, des navettes pour le transport d'automobiles sont mises en service, d'abord en hiver puisque la route nationale 6 passant par le col du Mont-Cenis est coupée à cause de la neige, puis finalement toute l’année dans la mesure où la navette est préférée y compris en été par les automobilistes ne souhaitant pas franchir le col sans possibilité de doubler les nombreux poids-lourds qui l'empruntent[7]. Après avoir transporté plus d'un million de véhicules en 27 ans de service[7], la navette cesse avec la mise en service le du tunnel routier du Fréjus, qui offre une liaison routière entre la France et l'Italie tout au long de l'année. La route d'accès au portail du tunnel routier passe dorénavant juste au-dessus du portail ferroviaire primitif (environ km avant le péage du tunnel routier).

Actuellement

L'entrée actuelle du tunnel côté français.

Le tunnel ferroviaire est actuellement utilisé pour le transport commercial de voyageurs (Paris-Milan notamment) et de marchandises. En particulier, il est utilisé par les navettes de l'autoroute ferroviaire alpine, qui relie les plateformes de chargement d'Aiton-Bourgneuf dans la vallée de la Maurienne (Savoie) et d'Orbassano (dans la banlieue de Turin). À ce titre, le tunnel est mis au gabarit GB1 qui permet de transporter la majorité des semi-remorques sur les wagons Modalohr, dans les deux sens de circulation.

Galerie de photographies

  • Une machine pneumatique pour creuser la roche inventĂ©e par Germain Sommeiller pour permettre la crĂ©ation de tunnels dans les Alpes.
    Une machine pneumatique pour creuser la roche inventée par Germain Sommeiller pour permettre la création de tunnels dans les Alpes.
  • Ancienne entrĂ©e française du tunnel avec locomotive commĂ©morative (Gr. 640).
    Ancienne entrée française du tunnel avec locomotive commémorative (Gr. 640).
  • Plaque commĂ©morative du centenaire du dĂ©but de la construction du tunnel.
    Plaque commémorative du centenaire du début de la construction du tunnel.
  • Un train Modalohr sortant du tunnel en direction de Modane.
    Un train Modalohr sortant du tunnel en direction de Modane.
  • Localisation gĂ©ographique du tunnel.
    Localisation géographique du tunnel.

Notes et références

  1. Joseph François Medail, Projet de percement des Alpes entre Bardonneche et Modane, Lyon, Imprimerie Dumoulin, Ronet et Sibuet, , 16 p.
  2. Ratel et Prieur 1996, p. 68
  3. Matthieu Lapadu-Hargues, « Histoire de la gare de Modane : le tunnel ferroviaire du Fréjus », sur archivchemindefer.free.fr (consulté le )
  4. H.castelmans, Percement du Mont Cenis, L'Illustration, 1862, p. 108-109
  5. Revue : La Vie du rail, no 1294, page 18.
  6. Revue de l'AFAC, no 426, année 1994, page 10 (source : Direction des ouvrages d'art de la SNCF).
  7. Communauté de communes Terra Modana, « Du temps de la navette », Terra Modana, no 142,‎ , p. 4

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Roger Ratel et Jean Prieur, Le tunnel ferroviaire du FrĂ©jus : 1857 - 1995 ; le chemin de fer, son Ă©volution, Impr. Roux, , 188 p.
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