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LĂ©on XII

Annibale della Genga, nĂ© le Ă  Genga, prĂšs d’AncĂŽne, et mort le Ă  Rome, est le 252e Ă©vĂȘque de Rome. Comme pape, il choisit de rĂ©gner sous le nom de LĂ©on XII (en latin Leo XII, en italien Leone XII), de 1823 Ă  1829[1].

LĂ©on XII
Image illustrative de l’article LĂ©on XII
Portrait peint par Charles Picqué. 1828. Grand séminaire de Malines.
Biographie
Nom de naissance Annibale della Genga
Naissance
Genga, États pontificaux
DĂ©cĂšs
Rome, États pontificaux
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat (63 ans)
Fin du pontificat
(5 ans, 4 mois et 13 jours)

Signature de LĂ©on XII

Blason
.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Buste de LĂ©on XII conservĂ© au Palais Campana (Osimo), oĂč il a Ă©tudiĂ©.

NĂ© dans une famille de noblesse pontificale, il est le fils du comte Ilario et de la comtesse Maria Luisa Periberti de Fabriano, qui eurent Ă©galement neuf autres enfants.

Il est ordonnĂ© prĂȘtre en 1783. Diplomate (en Suisse), il se fait remarquer en 1790 pour son Ă©loge funĂšbre prononcĂ©e lors du dĂ©cĂšs de l'empereur Joseph II.

En 1793, il devient archevĂȘque in partibus de Tyr (de) et est ensuite nommĂ© nonce apostolique Ă  Lucerne, nonce apostolique Ă  Cologne puis en BaviĂšre. Il y multiplie missions et contacts avec les cours d'Europe, partageant son temps entre les plaisirs de la chasse, la vaillance et les affaires ecclĂ©siastiques. Il attire aussi la rumeur (il aurait eu une liaison et trois enfants illĂ©gitimes)[2]. Sa carriĂšre d'ambassadeur cesse avec l'abolition des États pontificaux par le gĂ©nĂ©ral Bonaparte en 1798, et il vit Ă  l'abbaye de Monticelli (prĂšs de Genga, son lieu de naissance), oĂč il chasse les oiseaux et dĂ©veloppe le goĂ»t de la musique (activitĂ© aristocratique qu'il continua Ă  dĂ©velopper comme Pape).

En 1814, Ă  la chute de l’empereur des Français (et roi d’Italie) NapolĂ©on Ier, il est envoyĂ© porter les fĂ©licitations pontificales au roi Louis XVIII.

En 1816, il accÚde au cardinalat, puis en 1820, est nommé vicaire de Rome.

À la mort de Pie VII, il fut Ă©lu le par le parti conservateur, aprĂšs une pĂ©riode de sede vacante (siĂšge vacant) dĂ©butĂ©e le .

Gouvernement

Les premiĂšres mesures prises par le nouveau pape sont significatives de son dĂ©sir de ramener l’ordre dans les États pontificaux : par des ordonnances de police, LĂ©on XII relance la lutte contre le brigandage endĂ©mique dans les rĂ©gions montagneuses d’Italie centrale. Sont Ă©galement concernĂ©s par ces mesures les patriotes carbonari dont les menĂ©es clandestines et l’organisation en sociĂ©tĂ©s secrĂštes inquiĂštent le Saint-SiĂšge. Pour manifester un retour Ă  la normalitĂ© de la vie Ă  Rome, une annĂ©e sainte est dĂ©clarĂ©e en 1825.

En 1824, aprĂšs avoir rendu aux JĂ©suites la direction du 'CollĂšge romain' (bref ‘Cum multa in Urbe’ du )[3] avec son observatoire astronomique et son Ă©glise Saint-Ignace, il relance et rĂ©organise la vie acadĂ©mique dans les Ă©tats pontificaux par la bulle ‘Quod divina sapientia (). Rome et Bologne deviennent des universitĂ©s de premier ordre avec 38 chaires acadĂ©miques. Et cinq autres, y compris PĂ©rouse et Fermo, deviennent des universitĂ©s de deuxiĂšme ordre. Toutes les chaires, sauf quelques-unes rĂ©servĂ©es aux ordres religieux, sont ouvertes Ă  la compĂ©tition publique[4]. Pour superviser la bonne application de ces mesures il crĂ©e la ‘CongrĂ©gation (romaine) des Études’.

En 1823, il rĂ©tablit le sermon de predica coatta, auquel les Juifs du ghetto Ă©taient obligatoirement forcĂ©s d'assister sans broncher ainsi qu'un sermon aprĂšs leur repas de shabath sous peine d'amende ou de fouet[5] - [6] En 1825, il agrandit le ghetto juif de Rome[7]. L'annĂ©e suivante, il rĂ©tablit les portes du ghetto de la ville d’AncĂŽne, que les troupes napolĂ©oniennes avaient abattues, pour y enfermer les Juifs, ce, dĂšs huit heures du soir et jusqu'au matin, leur impose de nombreuses restrictions et les persĂ©cute en forçant souvent leur conversion au christianisme. Ces cruautĂ©s poussent nombre de Juifs Ă  fuir ces villes[8] - [9] - [6].

C’est aussi sous son pontificat que la cour quitte le palais du Quirinal pour celui du Vatican.

Une doctrine conservatrice

LĂ©on XII, statue dans la basilique Saint-Pierre, au Vatican.

S’inscrivant dans une mouvance conservatrice que suivront ses successeurs, Pie VIII puis GrĂ©goire XVI, LĂ©on XII publie en 1826, la lettre apostolique Quo graviora par laquelle il condamne la franc-maçonnerie.

Son intervention disciplinaire la plus marquante demeure cependant la lettre apostolique DirĂŠ Librorum, publiĂ©e le , dans laquelle il dĂ©clare qu’« au terrible torrent de boue constituĂ© par les livres sortis de l’officine tĂ©nĂ©breuse des impies, sans autre but, sous leur forme Ă©loquente et leur sel perfide, que de corrompre la foi et les mƓurs et d’enseigner le pĂ©chĂ©, le meilleur remĂšde, on en peut ĂȘtre assurĂ©, est de leur opposer des Ă©crits salutaires et de les rĂ©pandre. »

Politiquement, LĂ©on XII est considĂ©rĂ© comme le « pape de la Sainte-Alliance » : son hostilitĂ© au libĂ©ralisme fait de lui l’hĂ©ritier politique du congrĂšs de Vienne.

Son conservatisme politique le conduit Ă©galement Ă  s’ingĂ©rer dans la politique interne des États catholiques : il demandera ainsi Ă  Louis XVIII d’écarter VillĂšle devenu prĂ©sident du conseil, dont ses conseillers jugent la politique trop libĂ©rale. Mais le roi Louis XVIII lui rĂ©pondit que « des rapports dictĂ©s par un zĂšle imprudent et peu Ă©clairĂ© avaient trompĂ© la religion du Saint-PĂšre sur le vĂ©ritable Ă©tat des choses ». TroublĂ©, LĂ©on XII se renseigna de plus prĂšs ; il se rendit compte qu’une fois de plus on avait essayĂ© de le manƓuvrer. Il marqua son regret en allant prier Ă  Saint-Louis-des-Français, pour la France.

Peu populaire en raison de son hostilité au mouvement des nationalités, Léon XII meurt à Rome le .

Anneau cardinalice aux armes de LĂ©on XII

Au cours de son pontificat LĂ©on XII crĂ©a vingt-cinq cardinaux. Un anneau cardinalice du type de celui qui est reproduit ci-dessous leur Ă©tait remis par le Saint SiĂšge. Serti d'un saphir et portant au revers du chaton les armoiries du Pape, sommĂ©es de la tiare papale et encadrĂ©es des clefs de Saint Pierre. Cet anneau cardinalice aux armes de LĂ©on XII fut vendu aux enchĂšres Ă  Paris en 2012[10], avec une fausse provenance des collections du cardinal Fesch, parce que l'on avait confondu les armes du Premier Empire avec celles de la famille della Genga : "d'azur Ă  l'aigle Ă©ployĂ© d'or et couronnĂ© de mĂȘme".

Anneau cardinalice aux armes de LĂ©on XII, vue du chaton serti d'un saphir. MO Domenico Arcieri, Rome vers 1825. vue du revers du chaton aux armes de LĂ©on XII : "d'azur Ă  l'aigle Ă©ployĂ© d'or et couronnĂ© de mĂȘme".

Un portrait par Chateaubriand

Dans ses Mémoires d'Outre-Tombe, l'écrivain Chateaubriand qui était ambassadeur de France auprÚs du Saint-SiÚge le décrit ainsi :

« LĂ©on XII, prince d'une grande taille et d'un air Ă  la fois serein et triste, est vĂȘtu d'une simple soutane blanche ; il n'a aucun faste et se tient dans un cabinet pauvre, presque sans meubles. Il ne mange presque pas ; il vit, avec son chat, d'un peu de polenta. »

— Chateaubriand, MĂ©moires d'Outre-Tombe, livre 29, ch. 4.

Notes et références

  1. Les donnĂ©es personnelles rapportent gĂ©nĂ©ralement des erreurs concernant le lieu de naissance, Genga et non Spoleto ni Fabriano ni Monticelli di Genga, la date de naissance, le 2 pas le 20 ni le 22 aoĂ»t, et le nom de famille della Genga et non de Sermattei della Genga. Les donnĂ©es exactes rĂ©sultent du certificat de baptĂȘme enregistrĂ© le 3 aoĂ»t 1760 dans le livre de baptĂȘme de la paroisse de San Clemente de Genga, conservĂ© dans les archives paroissiales et publiĂ© par Alberico Pagnani, Storia della Genga e di Leone XII, Genga, 1964. La correction des donnĂ©es personnelles est due Ă  Raffaele Colapietra, La formazione diplomatica di Leone XII, Rome, Instituto per la Storia del Risorgimento italiano, 1966. p. 7, donnĂ©es rĂ©cemment confirmĂ©es par Philippe Boutry, Souverain et Pontife. Recherches prosographiques sur la Curie romaine Ă  l'age de la Restauration (1814-1846), Rome, École Française 2002, pp. 359-361.
  2. Letters from Rome in: The New Monthly Magazine and Literary Journal, Tom 11, pp. 468-471.
  3. Le pape lui-mĂȘme est prĂ©sent Ă  l’ouverture de la nouvelle annĂ©e acadĂ©mique, le 2 novembre
  4. Ph. Caraman, University of the Nations, New York, Paulist Press, 1981, p.84-85.
  5. Brian Isabelle, « « Les prĂ©dicateurs Ă  Paris, Ă  Rome et dans quelques autres villes. De l'Âge classique aux LumiĂšres » », Histoire urbaine, 2012/2 (n° 34),,‎ , p. 51-69 (DOI 10.3917/rhu.034.0051, lire en ligne)
  6. Philippe Boutry, « Rome, ville sainte ? Le projet de restauration de LĂ©on XII et son Ă©chec (1823-1829) », dans Les ChrĂ©tiens dans la ville, Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. « Normandie », (ISBN 9791024010366, lire en ligne), p. 105–124
  7. (it) Carla Benocci, Il rione S. Angelo, Ă©d. Rari Nantes-Roma, Rome, 1980, p. 56
  8. (en) Vittore Castiglione, « Ancona », sur Jewish Encyclopedia, (consulté le )
  9. Archives israélites de France, Bureau des Archives Israélites de France, (lire en ligne), « Les Juifs évangélisés enfin, et bientÎt rétablis », p. 75-76
  10. Audap Mirabeau, Paris le 23 octobre 2012, HÎtel Drouot salle 16, lot n°84

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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