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Palais du Quirinal

Le palais du Quirinal (en italien : Palazzo del Quirinale) est un palais romain, qui se trouve sur la colline du Quirinal et qui fait face à la place du même nom, à Rome. Il est situé à l'intérieur du complexe de rues connu sous le nom de Trident.

Palais du Quirinal
Palazzo del Quirinale
L'obélisque du Quirinal et l'entrée principale du palais.
Présentation
Type
Destination actuelle
Résidence officielle du président de la République italienne
Style
Architecte
Construction
Commanditaire
Surface
110 500 m2
Propriétaire
Patrimonialité
Bien culturel italien (d)
Site web
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Adresse
Coordonnées
41° 54′ 01″ N, 12° 29′ 12″ E
Carte

Résidence papale, elle est occupée par la famille royale italienne à partir de avant de devenir enfin la résidence officielle du président de la République italienne. Ce palais, l'un des plus vastes au monde, est l'un des symboles les plus éminents de l'État italien.

Construit à partir de 1574 à l'initiative du pape Grégoire XIII, le palais du Quirinal est l'un des bâtiments les plus prestigieux de la capitale italienne, tant du point de vue artistique que du point de vue politique. Plusieurs artistes, parmi les plus grands d'Italie voire d'Europe, ont contribué à sa construction ou à ses aménagements, comme Pietro da Cortona, Domenico Fontana, Ferdinando Fuga et Carlo Maderno. Actuellement, le palais abrite le plus grand fragment d'une fresque de l'artiste Melozzo da Forlì.

Paul V est le premier pontife prenant vraiment place au Quirinal, qui sera la résidence romaine de trente papes, de Grégoire XIII à Pie IX. Le palais est toutefois davantage utilisé par la papauté comme une résidence secondaire, son véritable siège étant le Palais apostolique.

En 1870, le palais devient une résidence royale après la prise de Rome et accueille, jusqu'en 1946, les quartiers de la famille royale d'Italie. Après l'instauration de la République italienne, le bâtiment est provisoirement réquisitionné pour accueillir les dignitaires étrangers invités par le nouveau régime, avant qu'il ne soit établi, à partir du , comme la résidence officielle du président de la République italienne.

Couvrant une superficie de 110 500 m2, le palais du Quirinal est l'un des plus grands palais d'Europe ; il est, en outre, l'une des plus grandes rĂ©sidences de chef d'État au monde[1].

L'actuel hôte du Quirinal est Sergio Mattarella, président de la République italienne depuis le .

Histoire

En 1574, le pape Grégoire XIII fait débuter la construction d'une résidence d'été, dans un lieu considéré comme plus salubre que le Latran ; durant cette époque, le Vatican est une zone marécageuse qui déplaît aussi bien au pontife qu'à son entourage. La tâche est alors confiée à l'architecte Ottaviano Mascherino, originaire de Bologne, qui achève les premiers travaux en 1585. La mort du pape, la même année, empêche l'artiste de lancer un second projet qui prévoyait l'agrandissement de la nouvelle demeure papale afin d'en faire un grand palais digne d'accueillir le chef de l'Église catholique.

L'édifice construit par Mascherino est encore reconnaissable dans la partie nord de la cour d'honneur, caractérisée par une façade à double loggia et surmontée par une tour panoramique connue aujourd'hui sous le nom de torrino.

L'édifice de Mascherino a été érigé sur un terrain qui appartenait à la famille Carafa et loué à Luigi d'Este, auquel il semble que le pape aurait voulu laisser le petit palais. Le pape Sixte V en 1587 fait donc racheter le terrain par la Chambre apostolique et intervient à l'issue de la vente pour agrandir la résidence en faisant appel à Domenico Fontana.

Le pape Paul V confie les travaux d'agrandissement à Flaminio Ponzio qui réalise l'aile donnant sur le jardin, la salle du Consistoire, aujourd'hui le Salon des Fêtes et la Cappella dell'Annunziata, décorée entre 1609 et 1612 par Guido Reni avec la collaboration de Giovanni Lanfranco, Francesco Albani, Antonio Carracci et Tommaso Campana.

Après la mort de Ponzio en 1613, les travaux d'agrandissement sont poursuivis par Carlo Maderno, auteur de l'aile donnant sur la via del Quirinale, où il réalise la cappella Paolina, les appartements pontificaux et la Sala Regia, dite aujourd'hui des Corazzieri.

Cette salle est décorée par une frise peinte, œuvre du peintre Agostino Tassi, auteur du projet et responsable du chantier de la paroi sud, tandis que les trois autres parois sont confiées à Carlo Saraceni et Giovanni Lanfranco. Lo Spadarino, Fra Paolo Novelli, de même que, selon Roberto Longhi, Marcantonio Bassetti, Pasquale Ottino et Alessandro Turchi dit l'Orbetto, contribuent également à cette entreprise, de manière moins importante.

Le palais du Quirinal (La Place de Monte Cavallo, gravure de Giovanni Battista Piranesi, 1773).

Gian Lorenzo Bernini sous le pape Alexandre VII dessine le bâtiment dit de la Manica Lunga, en réalisant la première partie de 1657 à 1659.

La construction est ensuite poursuivie entre 1722 et 1724 par Alessandro Specchi pour le pape Innocent XIII et achevée par Ferdinando Fuga entre 1730 et 1732 pour Clément XII. Après la fermeture de la Manica Lunga, Ferdinando Fuga modifia le pavillon du comte de Cantalmaggio, du XVIIe siècle, en le transformant en Palazzina del Segretario delle Cifre, connue aujourd'hui comme la Palazzina del Fuga.

L’escalier d'honneur est dominé par une fresque de Melozzo da Forlì, un Christ en gloire, qui faisait à l'origine partie de la décoration absidiale de la basilique des Saints-Apôtres, également à Rome, celle-là même d'où proviennent les très célèbres Anges musiciens de Melozzo, aujourd'hui conservés dans les musées du Vatican.

La fresque est située au-dessus du premier palier, sur le mur du côté de la cour d'honneur, de manière à être plus visible lorsqu'on quitte le palais que lorsqu'on y entre : l'effet recherché était de rappeler une dernière fois au visiteur sur le départ qu'il avait reçu la bénédiction papale, et donc faisait fonction de congé bienveillant. Une plaque en latin, enfin, fixée sous la fresque, rappelle le rôle principal de Melozzo dans la perspective et l’intention du pape Clément XI Albani de sauvegarder le chef d’œuvre que l’artiste avait conçu pour la basilique des Saints-Apôtres qui devait être restaurée et re-décorée (1711).

Les jardins ont été conçus par Maderno.

Les hĂ´tes du Quirinal

Le Quirinal, palais papal puis royal

Un garde républicain en faction devant l'entrée du palais.

Le palais fut d'abord la résidence des papes. Puis, lors de l'annexion des États pontificaux en 1809 par la France sous le Premier Empire, Napoléon Ier le fait aménager puis rebaptiser palais de Monte-Cavallo pour en faire son palais impérial dans la ville. Il y envoie alors de nombreux meubles, venus de Paris.

Le pape retrouva sa résidence à la chute du Premier Empire et Pie VII fut le dernier à l'occuper. Léon XII son successeur choisit de vivre au Vatican et, sous le pontificat de Pie IX en 1870, année où Rome fut annexée au royaume d'Italie après l'entrée des troupes italiennes dans la ville, le , le Pape se retira derrière les murs du palais apostolique et il s'y considéra comme prisonnier.

Le Quirinal devint ainsi la résidence des rois d'Italie jusqu'en 1946. Cependant, le pape Pie XII le visita en 1940.

Après la proclamation de la République, le chef provisoire de l'État italien, De Nicola, ne résida pas au Quirinal, mais s'installa au palais Giustiniani, actuelle résidence du Président du Sénat.

Néanmoins, le Quirinal n'est devenu le siège officiel de la présidence de la République que le .

Le Quirinal, palais présidentiel

Le premier président à s'y installer fut donc Einaudi, imité par ses successeurs Segni, Saragat et Leone, tous avec leurs familles respectives.

Gronchi, Pertini et Cossiga au contraire ont utilisé le Quirinal comme bureau et comme lieu de représentation, mais n'y séjournèrent jamais.

Scalfaro s'y est installé au milieu de son mandat, imité par ses deux successeurs, Ciampi et Napolitano.

Aujourd'hui, le palais accueille les bureaux et les appartements du chef de l'État, tandis dans l'aile situé le long de la via XX Settembre (surnommée Manica Lunga), des appartements ont été spécialement aménagés, décorés et meublés afin de recevoir les monarques et chefs d'État étrangers.

Dans le palais du Quirinal, se trouvent diverses collections, parmi lesquelles : des tapisseries, des tableaux, des statues, des vieux carrosses, des horloges, des meubles, des porcelaines.

  • Drapeaux sur le sommet du palais.
    Drapeaux sur le sommet du palais.
  • Le palais depuis la place du Quirinal.
    Le palais depuis la place du Quirinal.
  • La cour intĂ©rieure.
    La cour intérieure.
  • Relève de la Garde.
    Relève de la Garde.
  • Les jardins du Quirinal.
    Les jardins du Quirinal.
  • Pavillon dans les jardins.
    Pavillon dans les jardins.
  • Quirinal, Salle de bal.
    Quirinal, Salle de bal.

Architecture

La Loggia des bénédictions.

Le bâtiment principal, construit autour de la majestueuse cour d'honneur, comporte les plus belles salles qui servent pour les rĂ©ceptions du prĂ©sident de la RĂ©publique. Les bureaux et les appartements du chef de l'État sont situĂ©s dans l'aile dite Manica Lunga (« manche longue »), longeant la Via del Quirinale : ce bâtiment comprend Ă©galement les appartements impĂ©riaux, qui ont Ă©tĂ© organisĂ©s, dĂ©corĂ©s et meublĂ©s spĂ©cialement pour deux visites de l'empereur Guillaume II (en 1888 et 1893), maintenant utilisĂ©s pour loger des souverains et chefs d'État Ă©trangers en visite[2]. Le palais, dans sa totalitĂ©, a 1 200 pièces.

Chapelle Pauline

Chapelle Pauline.

Les dimensions de cette chapelle commandĂ©e par Paul V, d'oĂą son nom, sont les mĂŞmes que celle de la chapelle Sixtine au Vatican, identiques Ă  celles du temple de Salomon (soit 40,92 mètres de long sur 13,41 mètres de large et 20,69 mètres de haut), en application de la thĂ©ologie du successionisme (en). Elle a accueilli au XIXe siècle quatre conclaves, en 1823, 1829, 1830 et 1846, dont le rĂ©sultat du vote est pour la première fois annoncĂ© par une fumĂ©e noire (vote non concluant) ou blanche, ce vote concluant servant de signal au corps de garde qui tirait alors des salves pour avertir la population de Rome de l'Ă©lection du nouveau pape[3]. La tradition veut que toutes les ouvertures soient murĂ©es, un maçon cassant les briques bouchant la fenĂŞtre de la loggia des bĂ©nĂ©dictions de la salle du balcon au-dessus de la porte principale du palais pour annoncer l'Habemus papam[4].

La voûte réalisée par Martino Ferabosco (en) en 1616 est décorée de stuc et de dorures. En 1818, le pape Pie VII fait décorer les murs, divisés horizontalement par des entablements et verticalement par des lésènes, avec des fresques monochromes et des niches accueillant les figures des apôtres et des évangélistes. L'autel est orné d'une tapisserie française du XIXe siècle représentant le dernier sermon de saint Étienne[5].

Dans cette chapelle a été célébrée en 1930, le mariage d'Humbert II et Marie-José de Belgique. Aujourd'hui, la messe de Noël et de Pâques est célébrée en présence du président de la République italienne.

Collections

Le palais abrite plusieurs collections artistiques, parmi lesquelles 261 tapisseries inestimables des principaux fabricants (Tapisserie mĂ©dicĂ©enne dans la Salle du Bronzino) et centres de production entre le XVIe et le XIXe siècle, des porcelaines dont 38 000 pièces occidentales (Ă©quivalentes Ă  celles des principales collections mondiales), 105 carrosses, 205 horloges et pendules, des peintures, des statues, des meubles, dont beaucoup sont arrivĂ©s ici en provenance d’autres rĂ©sidences italiennes. On y trouve Ă©galement, en plus des fresques et des peintures, 56 000 Ĺ“uvres d'art, dont 20 000 pièces d'argenterie, 7 000 objets en argent blanc, 2 400 en vermeil (variĂ©tĂ© d'argent dorĂ©), 9 000 objets en mĂ©tal argentĂ© et plus de 9 000 pièces en divers mĂ©taux, notamment en bronze. On y trouve Ă©galement une collection de lustres en verre de Murano (rĂ©alisĂ©s depuis les dernières annĂ©es du XVIIIe siècle par des verreries historiques, dont le lustre en hauteur de style « Rezzonico » d'une hauteur record de 6 mètres avec un diamètre de 4 mètres et 320 lumières) et en cristal.

Jardins

Les jardins du Quirinal, réputés pour leur position privilégiée qui en fait comme une «île» élevée au-dessus de Rome, ont été modifiés au fil des siècles en fonction des goûts et des besoins de la cour pontificale.

L’agencement actuel intègre le jardin «formel» du XVIIe siècle qui surplombe le noyau originel du bâtiment avec le jardin «romantique» de la seconde moitié du XVIIIe siècle, en préservant de cette époque l’élégant Coffee House du Quirinal construit par Ferdinando Fuga comme pièce de réception du pape Benoît XIV.

À l'intérieur des jardins du Quirinal se trouve le célèbre orgue hydraulique construit entre 1997 et 1999 par Barthélemy Formentelli sur la base des caractéristiques de l'orgue précédent du XIXe siècle. L'orgue est alimenté par une cascade avec un saut de 18 mètres et possède une transmission entièrement mécanique, avec un seul clavier de 41 notes.

Les jardins ont presque 500 ans et sont plus vieux que ceux de Versailles. Leur superficie est de 40 000 m2, dont 11 000 m2 de prairies, des allĂ©es de gravier, des arbres centenaires comme un platane gĂ©ant de plus de 40 mètres de hauteur âgĂ© de 400 ans. Il y a des haies de 3,5 kilomètres de long « Ă  l'italienne », c'est-Ă -dire avec la partie infĂ©rieure de buis et la plus haute, sur le mur, de laurier.

On trouve des fontaines d'époques et de styles très différents, comme la Fontaine des Baigneurs provenant du Palais Royal de Caserte.

Sous les jardins, à travers une trappe, il est possible d’accéder aux fouilles archéologiques qui ont permis de découvrir ce qui restait du temple original du dieu Quirinus et quelques insulae de l’époque impériale.

Les jardins du Quirinal sont ouverts au public le de chaque annĂ©e, jour de la FĂŞte nationale, Ă  cette occasion près de 20 000 personnes se promènent dans ses allĂ©es.

  • Fontaine.
    Fontaine.
  • Coffee House.
    Coffee House.
  • VĂ©gĂ©tation.
    Végétation.
  • AllĂ©es.
    Allées.
  • Bassin.
    Bassin.

Numismatique

Le palais du Quirinal est reprĂ©sentĂ©, avec l'obĂ©lisque du Quirinal, sur la pièce de 500 lires de 1982 Ă  2001.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Louis Godart, « Le palais du Quirinal dans l'histoire », dans Monuments et mĂ©moires de la Fondation Eugène Piot, 2006, no 85, p. 73-118 (lire en ligne)

Lien externe

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