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Antonio Carracci

Antonio Marziale Carracci, en français Antoine Carrache, (Venise, v. 1583 - Rome, 8 avril 1618[1]), est un peintre italien, le fils naturel d'Agostino Carracci, peintre réputé lui aussi de la famille d'artistes italiens des Carracci, et élÚve de ce dernier et de son oncle Annibale Carracci.

Antonio Carracci
L'enlĂšvement d'Europe
Naissance
DĂ©cĂšs
Activité
MaĂźtres
Agostino Carracci (jusqu'en ), Annibale Carracci (Ă  partir de )
Lieu de travail
Mouvement
PĂšre
ParentĂšle

Biographie

Antonio Carracci: Leto, en compagnie de ses enfants Apollon et Diane, transforme les paysans Lyciens en grenouilles. Whitfield Fine Art, Londres.

Antonio Carrache est nĂ© dans la paroisse de Sta Lucia Ă  Venise, probablement en 1583, le produit d'une liaison avec une courtisane appelĂ©e Isabella, survenue lors de la premiĂšre visite de son pĂšre Ă  Venise[2]. Giovanni Battista Agucchi, ami et protĂ©gĂ© du cardinal Édouard FarnĂšse, nous dit dans une lettre de 1609[3] qu'il fut Ă©levĂ© avec Sisto Badalocchio et un proche contemporain de Domenichino et de Giovanni Lanfranco. Il a d'abord fait son apprentissage avec son pĂšre, comme le notent les principaux biographes d'artistes baroques de son temps, Baglione, Bellori et Malvasia. Malvasia remarque que son pĂšre admirait une «Vierge Ă  l’enfant» qu'il acheva Ă  l’ñge de dix-sept ans. Le portrait d'un garçon peint par Annibale dans les annĂ©es 1590[4] ressemble grandement Ă  celui de la gravure sur bois de Malvasia de 1678, «Felsina Pittrice», pour lesquels il pourrait avoir servi de modĂšle. Il pourrait Ă©galement ĂȘtre le garçon du portrait de groupe de la Brera, qui inclut Ă©galement le portrait du pĂšre d'Annibale, le grand-pĂšre d'Antonio, Mastro Antonio.

À la mort de son pĂšre en 1602, Antonio s'installe Ă  Rome pour travailler sous son oncle Annibale avec lequel il dĂ©veloppe une profonde affection. Il a probablement travaillĂ© sur les fresques de la galerie FarnĂšse, sur les lunettes de la chapelle du Palazzo Aldobrandini et probablement dans la chapelle Herrera (situĂ©e au sein de l'Ă©glise Santa Maria in Monserrato degli Spagnoli). AprĂšs le dĂ©cĂšs de son oncle, il a reçu des commandes Ă  Rome du cardinal Tonti et du cardinal Peretti-Montalto, y compris la Stanza del Diluvio dans le palais du Quirinal, et de grands retables comme la «Madone Ă  l'enfant avec des saints» de Berlin et la «Nativité» du palais Corsini.

La confiance en soi des lettres qu'il a Ă©crites au cardinal FarnĂšse et au vieux protecteur de son pĂšre, le cardinal Spinola, aprĂšs la mort de son oncle, suggĂšre qu'elles ont Ă©tĂ© Ă©crites par Agucchi, qui dans sa lettre un peu plus tardive (12 septembre 1609) Ă  Dulcini sur Antonio, parle d'une carriĂšre dĂ©jĂ  bien commencĂ©e. Malvasia cite mal cette lettre et la copie comme suit : «[Le travail d’Antonio] semble celui d’un dĂ©butant», le message dit en fait le contraire «il suo fare non pare da principiante/son comportement ne semble pas ĂȘtre un dĂ©butant». Il n'est pas Ă©tonnant de voir qu'Antonio parle des engagements qu'il a dĂ©jĂ , pour sous-entendre qu'il a suffisamment appris tanto da tirarmi avanti da me stesso/assez pour prendre de l'avance sur moi, et qu'il se considĂšre comme le maintien de l'Ă©cole Carracci Ă  Bologne, dans l'idĂ©e de tourner son studio au service de la famille FarnĂšse 'Ă  essa scuola, procureuro che s'avanzino in essa per dovere indirizzare l'opera l'oro al servizio di VS Ill.ma.../Ă  l'Ă©cole, je m'assure qu'ils y avancent pour avoir Ă  diriger le travail de l'or au service de VS Ill.ma... »

Antonio Carracci: Paysage avec baigneurs, Palais Pitti, Florence.

Antonio a hĂ©ritĂ© du studio en dĂ©pit des revendications du frĂšre survivant d’Annibale, Giovanni Antonio, qui contesta l’hĂ©ritage en mettant en doute la paternitĂ© de son neveu[5]. MalgrĂ© des commissions gagnĂ©es, celles du cardinal Pietro Aldobrandini, principal mĂ©cĂšne aprĂšs les FarnĂšse, avaient dĂ©clinĂ©es aprĂšs la mort de l'oncle du cardinal ClĂ©ment VIII en 1605. Cela coĂŻncide Ă©galement avec l'apparition de la maladie invalidante d'Annibale. Avec l'ascension du pape Borghese, Paul V, a continuĂ© le dĂ©clin du studio. Annibale ne pouvait pas recevoir le cardinal Scipione Borghese, se glissant par une porte dĂ©robĂ©e quand ce dernier est venu au studio; mais Antonio fut prĂ©sentĂ© au Prodatario du pape, le cardinal Tonti, Ă©galement un collectionneur passionnĂ©. Tonti employa Antonio pour peindre quatre chapelles dans son Ă©glise; d'autres commandes publiques comprenaient une chapelle dans l'Ă©glise Santa Maria in Monticelli, des travaux dans l'Ă©glise San Girolamo dei Croati, la basilique Sainte-Marie-du-Trastevere, la basilique Saint-SĂ©bastien-hors-les-Murs, et au Palazzo Mattei. Antonio et Guido Reni collaborĂšrent Ă  la dĂ©coration de la Cappella dell ’Annunciata du palais du Quirinal, en peignant une frise de la Stanza del Diluvio. Il a contribuĂ©, vers 1616, aux fresques d'Alexandre rĂ©alisĂ©es pour le cardinal Peretti Montalto; d'autres travaux furent rĂ©alisĂ©s pour le marquis Giustiniani, le cardinal Orsino, le Ludovisi, le Cavalier Sachetti, Dionigio Buonavia Ă  Bologne; et bien sĂ»r il Ă©tait sous la protection du cardinal Odoardo Farnese, qui le reconnaissait comme son «pittor di casa» (peintre de maison) et lui versait une allocation mensuelle.

Antonio Carracci: Vierge à l'enfant sur un trÎne avec saint Jean-Baptiste enfant, Marie-Madeleine et Marthe, GemÀldegalerie, Berlin

Antonio Ă©tait bien connu pour ses compositions de taille armoire souvent basĂ©es sur la grande variĂ©tĂ© de matĂ©riel graphique en possession du studio Carracci. Son chef-d’Ɠuvre, Le DĂ©luge[6] Ă©tait l’une des images les plus prisĂ©es du cardinal Mazarin et influencĂšrent les premiĂšres peintures de bataille de Poussin ainsi que ses peintures des saisons pour Louis XIV 40 ans plus tard. Avec son raffinement Ă  la Reni, l'articulation du rĂ©cit, de l'espace, du geste et de l'expression, le DĂ©luge a Ă©tĂ© une importante collaboration acadĂ©mique avec Agucchi.

Antonio mourut jeune et fut enterré au sein de la basilique Sant'Andrea delle Fratte, à Rome.

Antonio Ă©tait trĂšs admirĂ© par ses contemporains, Ă  tel point que sa mort prĂ©maturĂ©e fut vĂ©cue comme une perte particuliĂšrement tragique «nel morire che seguĂŹ nel 1618 mostrĂČ tal contritione e sentimento che simil passaggi si vedono in pochi/dans la mort qui a suivi en 1618, il a montrĂ© une telle tristesse et un tel sentiment que peu de passages peuvent ĂȘtre vus". RĂ©cemment, sa rĂ©putation a dĂ©clinĂ© et il a Ă  l'occasion Ă©tĂ© dĂ©crit comme un imitateur Ă  petite Ă©chelle et maladroit des Ɠuvres de son aĂźnĂ©. Son ami Giulio Mancini a dĂ©clarĂ© qu’il n’avait pas seulement hĂ©ritĂ© de l’atelier d’Annibale, mais mĂȘme que «Herede dei suoi disegni et arte fĂč Antonio/l'hĂ©ritier de ses dessins et de son art Ă©tait Antonio». Antonio, comme l’a dit Guido, «l’ultima scintilla (del) valor Caraccesco/la derniĂšre Ă©toile (de) valeur des Carraci» avait de fait plus investi dans le studio Carracci que quiconque.

L’original de la composition trĂšs copiĂ©e du Martyre de Saint-Denis («Saint Denis effrayant ses bourreaux») est Ă©videmment d’Antonio, et le compagnon de son Saint Paul baptisant Saint-Denis.

Ce n’était pas un compliment exagĂ©rĂ© de la part de Mancini quand il dĂ©clara qu’Antonio «mostrĂČ gran segni di dover venir grande/montrait de grands signes qu'(il) allait devenir grand». NĂ©anmoins, il restait trĂšs facile pour son identitĂ© d'ĂȘtre subsumĂ©e Ă  celle de l'aĂźnĂ© Carrache. Parce qu'il partageait les mĂȘmes initiales que son pĂšre et son oncle, et parce que les Carracci collaboraient souvent, leurs peintures ont souvent Ă©tĂ© confondues. Ainsi, lorsque Padre Resta remit le dessin du DĂ©luge, qu'il avait eu de Bellori, Ă  Max Emmanuel de BaviĂšre, il fut heureux d'apprendre que l'Ă©lecteur chĂ©rissait le cadeau et le gardait sur une table Ă  son chevet; mais «lo teneva per pittura d’Annibale/Il le tenait pour la peinture d’Hannibal».

ƒuvres

DĂ©cors

Antonio Carracci a travaillé sur de nombreux décors de palais, églises et chapelles en Italie.

Comme assistant de son oncle Annibale

AprĂšs la mort de son oncle

En Europe

Allemagne

  • 'Vierge Ă  l'enfant sur un trĂŽne avec saint Jean-Baptiste enfant, Marie-Madeleine et Marthe, 1613-15, huile sur toile, 264 Ă— 185 cm, GemĂ€ldegalerie, Berlin

Autriche

France

Grande-Bretagne

  • Le Martyre de Saint StĂ©phane , 1610, huile sur toile, 64 Ă— 50,1 cm National Gallery, Londres
  • Leto, en compagnie de ses enfants Apollon et Diane, transforme les paysans Lyciens en grenouilles, huile sur toile, 79 Ă— 123,5 cm, Whitfield Fine Art, Londres
  • VĂ©nus se lamentant de la mort d'Adonis, huile sur toile, 67,9 Ă— 85,7 cm, National Trust

Italie

Aux Amériques

USA

Localisation inconnue

  • Sainte CĂ©cile, collection privĂ©e
  • Saint Jean-Baptiste, 46 Ă— 38 cm, collection privĂ©e

Galerie

Peintures

  • Peintures par Antonio Carracci
  • VĂ©nus se lamentant de la mort d'Adonis
    VĂ©nus se lamentant de la mort d'Adonis
  • Joueur de Luth
    Joueur de Luth
  • Madone avec enfant et Saint-François
    Madone avec enfant et Saint-François
  • Saint Jean-Baptiste
    Saint Jean-Baptiste
  • Sainte PraxĂšde
    Sainte PraxĂšde
  • Le Martyre de Saint StĂ©phane
    Le Martyre de Saint Stéphane
  • Le DĂ©luge
    Le DĂ©luge

Dessins

  • Dessins par Antonio Carracci
  • Femme nue assise de dos
    Femme nue assise de dos
  • Femme nue assise de face
    Femme nue assise de face

Voir aussi

Articles connexes

Lectures complémentaires

  • Clovis Whitfield, Antonio Carracci. Catalogue RaisonnĂ© of the paintings and drawings. (in preparation)
  • Clovis Whitfield, "Landscape paintings and drawings by Antonio Carracci" in Paragone, November 2006 pp. 3–20
  • Anne Sutherland Harris, "Annibale's Legacy: Proposals for Giovanni Angelo Canini and Antonio Carracci" in Master Drawings Vol. XLIII 2005, pp. 440–454
  • Clovis Whitfield, “A name for a ridiculous man – Rinaldo Coradini by the Carracci” in Festrift for Dr. Alfred Bader, 2004, pp. 239–244
  • Clovis Whitfield, "Antonio Carracci" in Studi di Storia dell'arte in onore di Denis Mahon, Milan 2000
  • Stephen M. Bailey, "Newly identified drawings by Antonio Carracci" in Master Drawings, XXXVII/3 (1999), pp. 277–286
  • Classicismo e Natura; La Lezione di Domenichino, Catalogue d'exhibition , ed. Sir Denis Mahon & C. Whitfield, Rome, Galerie Capitoline 1996/97
  • C.Van Tuyll van Serooskerken " Two Preparatory drawings by Antonio Carracci" in Master Drawings, XXXI (1993), pp. 428–32
  • R. Zapperi, "I ritratti di Antonio Carracci" in Paragone, XXXVIII/449 (1987), pp. 3–22
  • E. Schleier, "Ancora su Aontonio Caracci e il ciclo di Alessandro Magno per il Cardinal Montalto" in Paragone XXXII/381 (1981), pp. 10–25
  • F. Frisoni, "Antonio Carracci: Riflessioni e aggiunte" in Paragone, XXXI/367 (1980), pp. 22–28

Sources

    Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflÚte le savoir actuel sur ce thÚme, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des rÚgles de neutralité de Wikipédia.

    Notes et références

    1. Livre des Morts de la paroisse de Saint-André à Fratte, 1588-1646, II, c. 26V. (Cit. Dans R. Zapperi, p. 17.).
    2. C.C. Malvasia, peintre Felsina (Bologne 1678)
    3. lettre du 12 septembre 1609
    4. Uffizi 1668 E) recently published by Catherine Loisel-Legrand
    5. R. Zapperi, Les portraits d'Antonio Carracci, p. 4.
    6. actuellement au Louvre et parfois moquĂ© comme une ‘grouillante collection d’acadĂ©mies’.
    7. Vincent PomarĂšde, 1001 peintures au Louvre : De l’AntiquitĂ© au XIXe siĂšcle, Paris, MusĂ©e du Louvre Editions, , 589 p. (ISBN 978-2-35031-032-9, BNF 40101925), p. 340

    Liens externes

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