Col du Lautaret
Le col du Lautaret est un col des Alpes françaises situé dans le département des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-CÎte d'Azur, à une altitude de 2 057 m.
Col du Lautaret | ||||
Le col du Lautaret vu depuis le sud dominĂ© par la crĂȘte de Chaillol ; sur le versant opposĂ©, la route mĂšne au col du Galibier (Ă droite, non visible). | ||||
Altitude | 2 057 m[1] | |||
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Massif | Arves / Ăcrins (Alpes) | |||
CoordonnĂ©es | 45° 02âČ 07âł nord, 6° 24âČ 20âł est[1] | |||
Pays | France | |||
Vallée | Oisans (vallée de la Romanche) (ouest) | Briançonnais (vallée de la Guisane) (sud-est) | ||
Ascension depuis | Le Bourg-d'Oisans (Les Clapiers) | Briançon | ||
Déclivité moy. | 3,8 % | 3,1 % | ||
Déclivité max. | 9,2 % | 7,5 % | ||
Kilométrage | 34,2 km | 27,7 km | ||
AccĂšs | D 1091 | D 1091 | ||
Fermeture hivernale | occasionnelle en fonction des conditions climatiques | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
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Il permet de passer de la vallĂ©e de la Guisane Ă celle de la Romanche et offre Ă©galement la possibilitĂ© de basculer sur la vallĂ©e de la Maurienne via le col du Galibier qui le domine au nord et dont la route dĂ©partementale 902 dĂ©bouche sur le col du Lautaret. Ceux qui y font halte sur le trajet de la route dĂ©partementale 1091 (ex-route nationale 91) peuvent observer notamment le chaĂźnon de la Meije au sud-ouest et celui du Grand Galibier au nord, ainsi que plusieurs sommets du massif des Ăcrins. Il est cĂ©lĂšbre notamment pour ses paysages, sa flore[2], son jardin botanique alpin et pour le passage du Tour de France. Il est Ă©galement Ă proximitĂ© de plusieurs sites naturels protĂ©gĂ©s, tels la rĂ©serve naturelle nationale des pics du Combeynot et le parc national des Ăcrins.
Il est le deuxiÚme plus haut col français ouvert à la circulation automobile en hiver[3] ; il arrive cependant que les conditions météorologiques ou d'enneigement lui imposent une fermeture temporaire[4] - [5].
Toponyme
L'Ă©tymologie du toponyme « Lautaret » est discutĂ©e (grammatici certant). Les diffĂ©rents chercheurs la font traditionnellement dĂ©river, par agglutination de l'article dĂ©fini « lâ » et de autaret, Ă rapprocher de « autel », du latin altare[6] qui dĂ©signait un tertre ou petite hauteur sur laquelle on sacrifiait aux dieux. Il semble davantage dĂ©rivĂ© du radical prĂ©-indoeuropĂ©en aut-, exprimant l'idĂ©e de « hauteur », « Ă©lĂ©vation », radical d'oĂč sont issus, d'une part le mot latin allĂąre, « autel » et d'autre part, allaret, allare ou autaret, « point le plus haut d'un sentier aboutissant Ă un col ou Ă un alpage, Ă une montagne »[7].
GĂ©ographie
C'est le point de passage entre l'Oisans (vallĂ©e de la Romanche) et le Briançonnais (vallĂ©e de la Guisane), reliĂ©s par la D 1091 (ancienne N 91) (Grenoble - Le Bourg-d'Oisans - Briançon). C'est un des points les plus bas de la ligne de crĂȘte sĂ©parant Alpes du Nord et Alpes du Sud, entre les massifs des Arves et des Ăcrins au sud. Le col marque Ă©galement la limite entre les communes de Villar-d'ArĂȘne et du MonĂȘtier-les-Bains.
La pente relativement douce qui permet d'accéder au col s'explique par l'origine de ce relief, modelé par le glacier Romanche-Guisane[8] qui se déversait de part et d'autre sur les deux vallées. Vestige de ce glacier, des moraines de fond déposées dans ce col grùce au transport sous-glaciaire. Le col est ainsi un « seuil de diffluence glaciaire ». De ce couloir émergent des buttes plates et dénudées constituées de marnocalcaires avec bélemnites (la plus visible est la Serre Orel dont les calcaires sont séparés par des lits plus schisteux). Les bases de ces buttes, en calcaire du Lias plus dur, expliquent qu'elles ont été dégagées par le glacier des schistes tendres voisins[9].
- Au premier plan, le couloir est-ouest du col jadis creusé par un glacier.
La petite route empierrée qui se dirige vers les grands cÎnes d'éboulis descendant du Combeynot serpente entre des dépÎts morainiques et des buttes liasiques et aboutit aux ruines d'une ancienne exploitation de graviers, sous un chalet de bergers (chalet des Couchettes)[12].
Le col du Lautaret est utilisé depuis longtemps comme voie de communication entre Grenoble et Briançon, voire pour accéder à l'Italie à travers les Alpes. La route du col du Galibier, versant sud, part du col du Lautaret. La Guisane prend sa source au col du Lautaret. Ce col fait également partie du tracé de la route des Grandes Alpes.
Histoire
Préhistoire
Les découvertes archéologiques ont mis au jour plusieurs sépultures de l'ùge du Fer sur ce chemin entre le Bas Dauphiné et le Briançonnais. La richesse relative du mobilier funéraire suggÚre un trafic important à cette époque. Dans les Alpes du Nord, les Hallstattiens développent probablement le commerce entre la France de l'Est et l'Italie en utilisant les montagnards comme porteurs, guides et convoyeurs sur les divers cols de cette région. Les montagnards qui constituent le « groupe de l'Oisans-Rochefort » sont placés sur la voie de pénétration intra-alpine entre la cluse de Grenoble et le col du Lautaret[13].
AntiquitĂ©, Moyen Ăge et Ă©poque moderne
De par sa situation et son accessibilité, le col du Lautaret est déjà un lieu de passage fréquenté dans les Alpes à l'époque romaine. Une voie romaine le traverse, permettant de rallier Gratianopolis (Grenoble) à Brigantium (Briançon)[14]. Dans les siÚcles suivants, le col du Lautaret reste l'un des lieux de passage pour traverser les Alpes françaises ; un hospice royal, permettant d'accueillir les personnes de passage, y est créé. L'habitat permanent n'est que récent sur ce site de haute montagne. Le géographe André Allix note que deux actes fondent l'habitat au col (dont l'hospice) : l'un au XVe siÚcle, l'autre en 1863, et ce, afin de surveiller, protéger et exploiter le passage sur la route[15] ; au début du XXe siÚcle, seules deux familles peuplent ce hameau à l'année : celles des aubergistes du col.
Fréquentation par des botanistes
L'intendant général du Dauphiné, Bouchu, indique en 1698 que les montagnes de La Grave font l'objet de visites de personnes connaissant bien les simples (plantes médicinales)[16]. Le botaniste Dominique Villars note en 1779 que le Lautaret est un lieu important pour la flore alpine[16].
Au XIXe siÚcle, le Lautaret est fréquenté par les botanistes : « Le Lautaret est, parmi les montagnes du Dauphiné, l'une des plus aimées des botanistes, qui, sur ses gazons dont le vert disparaßt pour ainsi dire sous les fleurs qui l'émaillent, cueillent des plantes belles à la fois de leur éclat et de leur rareté » (Victor Cassien et Alexandre Debelle, Album du Dauphiné, 1837)[17].
Réalisation de la route moderne, tourisme et expérimentations scientifiques
La route permettant dâaccĂ©der au Lautaret est rectifiĂ©e en 1881. La concurrence du chemin de fer (ligne Grenoble-Briançon) entraĂźne la fermeture hivernale Ă partir de 1885[18]. Cependant, la fin du XIXe siĂšcle marque aussi les dĂ©buts du tourisme dans la rĂ©gion, le dĂ©veloppement des infrastructures consacrĂ©es Ă celui-ci au col et la desserte de celui-ci par des vĂ©hicules de transport collectif[14]. Jusque-lĂ , les personnes de passage et les premiers alpinistes faisaient halte dans l'hospice national ; Ă partir de 1893, un premier hĂŽtel ouvre ses portes au col. En 1914, s'y adjoint le chalet-hĂŽtel de la Compagnie des chemins de fer de Paris Ă Lyon et Ă la MĂ©diterranĂ©e (PLM)[19].
En mars 1908[20] - [21], les rudes conditions hivernales du col du Lautaret servent de lieu d'essai aux trois véhicules motorisés à chenilles de Jean-Baptiste Charcot et Robert Falcon Scott qui s'illustrÚrent lors de l'expédition Terra Nova en Antarctique. En 1913, aprÚs la mort de Scott au retour de son expédition au pÎle Sud[21], Charcot décide de construire un cairn en son hommage sur le site du jardin alpin du Lautaret. L'inauguration a lieu le 5 février 1914 devant 200 personnes venues de Grenoble et Briançon. Le lieutenant de vaisseau Francis Drake, compagnon de Scott, fait un discours au pied du cairn lors de cette cérémonie.
Le , le gĂ©nĂ©ral Joseph BrugĂšre meurt d'une rupture d'anĂ©vrisme dans l'automobile qui le conduit en excursion au col du Lautaret. Le , l'explorateur français Paul-Ămile Victor franchit le col du Lautaret avec ses chiens de traĂźneau pendant une traversĂ©e des Alpes durant laquelle il teste ses animaux ; il assure ce jour-lĂ la liaison postale Le MonĂȘtier-les-Bains - La Grave et retour, tandis que le col enneigĂ© est fermĂ© Ă la circulation[21].
Seconde guerre mondiale
Le , une colonne de soldats allemands du IIIe Reich, en retraite entre Briançon et Grenoble, rafle sur son trajet 17 hommes de la vallĂ©e (alors que ceux-ci Ă©taient occupĂ©s Ă faire les foins dans les prĂšs le long de la route). En reprĂ©sailles des attaques des FFI subies, la colonne s'arrĂȘte au col et fusille ces 17 otages aprĂšs leur avoir fait creuser leurs tombes. Puis, elle incendie l'hĂŽtel PLM, pĂ©nĂštre dans l'Institut botanique et vole des objets, avant de continuer sa route vers l'IsĂšre, emmenant avec elle en otage tous les hommes de Villar-d'ArĂȘne. Six d'entre eux et un soldat allemand furent tuĂ©s par l'explosion d'une mine dans le tunnel du Chambon, prĂšs de La Grave. Le 14 et 15 aoĂ»t, la mĂȘme troupe exĂ©cuta au Bourg-d'Oisans des Juifs, des rĂ©sistants et des otages. Au col, la chapelle dite des FusillĂ©s a Ă©tĂ© construite sur le lieu de l'exĂ©cution. Sur son mur, on peut lire « C'est ici que sont tombĂ©s pour que vive la France, 17 patriotes lĂąchement torturĂ©s et fusillĂ©s le 11/08/1944 par les hordes nazies »[22] - [23] - [24]. Parmi les paysans occupĂ©s Ă leur travaux des champs le long de la route, l'un Ă©chappa Ă la rafle en s'enfuyant dans la montagne aprĂšs avoir vu approcher la colonne ; il ne rĂ©apparaĂźt au village du MonĂȘtier-les-Bains que deux jours plus tard, Ă la joie de sa famille qui l'avait cru mort.
Déneigement hivernal et ouverture à l'année à la circulation
Ă partir de , des essais de machines de dĂ©neigement modernes sont effectuĂ©s au col du Lautaret ; en avril de cette annĂ©e, une fraiseuse Ă neige Laffly Ă©quipĂ©e de chenilles ouvre la voie dans une couche de onze mĂštres de neige au niveau de la Marionnaise[25]. Bien que le dĂ©partement ait envisagĂ© une ouverture de la route toute l'annĂ©e dĂšs 1953, celle-ci tarde Ă ĂȘtre mise en Ćuvre ; en mai 1955, la route est par exemple encore enneigĂ©e et fermĂ©e[25]. Le dĂ©neigement hivernal complet du col est officiel depuis 1957, bien que sur la pĂ©riode 1957-1965, il ne puisse parfois ĂȘtre fait entre 10 et 30 jours par an[26]. Par la suite, le col est ouvert Ă l'annĂ©e, n'Ă©tant plus soumis Ă des fermetures qu'exceptionnellement (en cas de chutes de neige trĂšs importantes, tempĂȘtes de type « tourmente », coulĂ©es d'avalanches ayant barrĂ© la route, ou risque avalancheux Ă©levĂ©). La circulation automobile peut aussi parfois ĂȘtre perturbĂ©e par la formation de congĂšres sur la route Ă certains endroits.
Au printemps 2015, un éboulement, au niveau du lac du Chambon, coupe l'accÚs avec la vallée de la Romanche, contraignant par ailleurs les organisateurs du Tour de France à modifier la 20e étape de l'édition 2015, le col du Galibier étant remplacé par le col de la Croix-de-Fer.
Activités
Travaux de recherche sur l'écologie et la botanique et présentation au public
La station alpine Joseph-Fourier est une structure de l'Université Grenoble-Alpes et du CNRS. Elle se compose de trois entités[27], dont deux au col du Lautaret :
- le chalet-laboratoire du Lautaret ;
- le jardin botanique alpin du Lautaret[28] (qui est également un site classé[29] - [30]) ;
- l'arboretum Robert Ruffier-Lanche (sur le campus de Saint-Martin d'HĂšres).
Le jardin botanique prĂ©sente des plantes de la rĂ©gion du col du Lautaret et des autres montagnes du monde[31]. Les collections du jardin prĂ©sentent plus de 2 000 espĂšces. Il s'insĂšre dans un environnement naturel lui-mĂȘme marquĂ© par des conditions climatiques spĂ©cifiques et une importante biodiversitĂ©[32]. DiffĂ©rentes Ă©tudes scientifiques ont Ă©tĂ© et sont menĂ©es dans le secteur, en lien avec la station alpine Joseph-Fourier et d'autres organismes de recherche scientifique. Les Cahiers illustrĂ©s du Lautaret sont l'exemple d'une restitution au public de travaux menĂ©s en lien avec cette station, par le biais de documents Ă©ditĂ©s[33] - [34].
Depuis 2016, les installations situées au col du Lautaret ont été complétées par la galerie de l'Alpe, édifice plus adapté aux activités d'accueil du public, de recherche et de formation de la station alpine que les chalets existants[35].
Recherche sur les avalanches
L'Institut national de recherches en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA) utilise depuis 1972 un site sur la montagne de Chaillol entre le col du Lautaret et le col du Galibier pour des expérimentations en situation réelle[36] - [37]. Consacré à ses débuts à la mise au point de dispositifs de déclenchement des avalanches, il est à présent utilisé dans l'étude de la sollicitation des avalanches sur les ouvrages de génie civil et la dynamique des avalanches[38].
Accueil touristique
Dans le bĂątiment de l'ancien hospice du Lautaret, le centre d'accueil et d'information du parc national des Ăcrins, ouvert en Ă©tĂ©, propose de la documentation, des projections et des ouvrages publiĂ©s par le parc concernant celui-ci[39].
Le hameau du col comporte plusieurs hÎtels, des restaurants, des débits de boissons, un atelier de fabrication de miel et des commerces délivrant des produits locaux, certains ouverts toute l'année, tandis que d'autres ne sont ouverts qu'en période estivale.
Activités pastorales
Ce col est situé au niveau d'alpages et des activités agricoles et pastorales s'y déroulent.
Tour de France
Le col du Lautaret a été franchi au total à douze reprises par le Tour de France sans compter les combinaisons Lautaret-Galibier (montée depuis Grenoble ou Briançon) et Galibier-Lautaret (en descente). Il a été classé alternativement en 1re, 2e ou 3e catégorie. Voici les coureurs qui ont franchi les premiers le col[40] :
- 1950 : Apo LazaridĂšs France
- 1951 : Gino Sciardis Italie
- 1953 : Jean Le Guilly France
- 1958 : Piet van Est Pays-Bas
- 1960 : Jean Graczyk France
- 1962 : Juan Campillo Espagne
- 1965 : Francisco Gabica Espagne
- 1972 : Joaquim Agostinho Portugal
- 1976 : Luciano Conati Italie
- 2003 : Danilo Di Luca Italie (9e Ă©tape)
- 2006 : David de la Fuente Espagne (15e Ă©tape)
- 2014 : Joaquim RodrĂguez Espagne (14e Ă©tape)
Profil de l'ascension
L'ascension de ce col est considérée comme une des plus faciles à réaliser pour un col à plus de 2 000 mÚtres d'altitude, malgré sa longueur, quel que soit le versant.
Par le versant est, depuis Briançon, l'ascension totalise 27,7 km Ă 3,1 %[41] depuis le croisement (1 204 m)[42] entre les routes D2 ET N94 Ă Briançon. Ceci peut ĂȘtre lĂ©gĂšrement raccourci pour ceux provenant du col de MontgenĂšvre ou de la vallĂ©e de la ClarĂ©e avec 26,1 km[43] depuis le rond-point (1 262 m)[44] entre les routes N94 et D1091, au-dessus de la ville. Mais les 14 premiers kilomĂštres jusqu'au MonĂȘtier, Ă un peu moins de 1 500 m d'altitude, offrent un quasi faux plat, ne dĂ©passant pas les 3 % si ce nâest Ă la sortie de Briançon[41] - [43]. Et la route grimpe Ă peine plus dans les 4 km suivants Le MonĂȘtier-les-Bains[45]. Il est dâailleurs frĂ©quent que sur le Tour de France, les coureurs roulent lorsquâils descendent vers Briançon alors quâils reposent leurs jambes dans la plupart des descentes. Seuls les dix derniers kilomĂštres jusqu'au col du Lautaret sont un peu plus difficiles mais cela reste modeste, la pente oscillant entre 4 et 6 %[41].
Il est Ă©galement possible d'effectuer l'ascension par le versant ouest, depuis le pont Saint-Guillerme (743 m)[46] Ă cĂŽtĂ© du barrage de Clapier, non loin du Bourg-d'Oisans. L'ascension est alors de 34,05 km Ă 3,85 % de moyenne. Lâascension entre rapidement dans le vif du sujet avec trois premiers kilomĂštres assez difficiles Ă prĂšs de 7 %[41] dont des passages Ă 8 et 9 % et un premier tunnel aprĂšs seulement quelques hectomĂštres. La route suit au dĂ©but les gorges de l'Infernet. Au niveau du lieu-dit « Le Garcin » (944 m)[46] la pente se fait plus roulante et Ă partir dâun oratoire (988 m) 1,3 km plus loin, la route redescend et sâaplanit sur 2,3 km pour parvenir jusquâau Freney dâOisans, Ă prĂšs de 925 m dâaltitude, au km 6,6.
La route grimpe ensuite sur 2,2 km Ă un peu plus de 5 % pour dĂ©boucher au-dessus du lac du Chambon (1 043 m)[47]. Au km 9,4, la route D1091 croise la D25 montant au col de Sarenne. Ă ce niveau la route longe le lac par une grande portion trĂšs roulante incluant le grand tunnel du Chambon, long de prĂšs dâun kilomĂštre[43]. Par la suite, jusquâau kilomĂštre suivant la sortie de La Grave, la pente oscille entre 2 et 6 %[41]. La pente devient par la suite plus rĂ©guliĂšre, entre 5 et 7 %[43], avec dâautres tunnels Ă franchir au passage et autrefois pas trĂšs bien Ă©clairĂ©s. Enfin lâascension se termine par prĂšs de 2 km Ă 4,1 % de moyenne.
Randonnée pédestre
Plusieurs sentiers de randonnĂ©e passent au col du Lautaret, permettant diffĂ©rentes randonnĂ©es pĂ©destres en moyenne et haute montagne[48], dont le GR 50 (Tour du Haut DauphinĂ©)[1]. Un « sentier dĂ©couverte » (aussi nommĂ© « sentier d'interprĂ©tation des Crevasses ») a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© par le parc national des Ăcrins au dĂ©part du col du cĂŽtĂ© vallĂ©e de la Romanche : il permet d'admirer les paysages et la flore locale tout en prĂ©sentant diverses informations, notamment paysagĂšres et gĂ©ologiques. Des randonnĂ©es plus longues, et pour certaines prĂ©sentant une rĂ©elle difficultĂ©, peuvent ĂȘtre, parmi d'autres, l'accĂšs Ă l'Alpe de Villar-d'ArĂȘne par le sentier des Crevasses, le Tour du Combeynot, les sources de la Romanche ou le glacier et le lac glaciaire d'Arsine[49] - [1].
Certaines zones sont protĂ©gĂ©es et font l'objet d'une rĂ©glementation, comme la rĂ©serve naturelle nationale des Pics du Combeynot et le parc national des Ăcrins. Cela permet notamment la sauvegarde d'espĂšces vĂ©gĂ©tales et animales[50], ainsi que des biotopes et des paysages.
Ski de randonnée
Le col du Lautaret étant un des plus hauts cols déneigés de France, c'est un point d'accÚs privilégié pour les skieurs de randonnée, spécifiquement en début de saison.
Snowkite
Le col est un lieu classique de pratique du snowkite[51] - [52] - [53]. Des compétitions ont également lieu sur le site[54].
Cette activitĂ© est soumise Ă une rĂ©glementation, notamment quant aux espaces accessibles dans la montagne (par rapport aux zones protĂ©gĂ©es, Ă la faune sauvage et au parc national des Ăcrins)[55].
Des Ă©coles de snowkite proposent des cours sur le site.
Ski de piste
Pendant plusieurs dĂ©cennies, entre les annĂ©es 1970 et la premiĂšre moitiĂ© des annĂ©es 2000, le col du Lautaret accueille une petite station de sports d'hiver, composĂ©e de deux tĂ©lĂ©skis (TKD de Laurichard et TKD de Roche Gatipel) et des pistes de ski (niveaux bleu et rouge), plus un fil neige pour les dĂ©butants. La station est aujourd'hui fermĂ©e et les installations ont entiĂšrement Ă©tĂ© dĂ©montĂ©es en 2013[56] - [57]. Elle Ă©tait situĂ©e lĂ©gĂšrement en contrebas du col sur la commune de Villar-d'ArĂȘne.
Ski nordique
Depuis quelques annĂ©es, pour pallier les alĂ©as des chutes de neige dans les villages voisins, une ou des pistes de ski de fond sont tracĂ©es prĂšs du col lorsque les pistes situĂ©es plus bas dans les vallĂ©es de la Romanche et de la Guisane ne peuvent ĂȘtre empruntĂ©es par les skieurs[58] - [54].
Promenades en traĂźneau Ă chien
Le site accueille des promenades en traĂźneau Ă chien.
Patrimoine
Plusieurs lieux et bĂątiments situĂ©s au col ou Ă proximitĂ© sont l'objet de classements et protections, comme c'est le cas pour le parc national des Ăcrins (le Lautaret Ă©tant dans sa zone pĂ©riphĂ©rique), rĂ©serve naturelle nationale des Pics du Combeynot, le jardin alpin.
Plusieurs ouvrages bĂątis sont citĂ©s Ă l'Inventaire gĂ©nĂ©ral du patrimoine culturel, dont : l'hospice Sainte-Madeleine dit hospice de la Madeleine, fondĂ© au XIIIe siĂšcle par les dauphins pour abriter les voyageurs franchissant le col, reconstruit Ă la suite de sa destruction par une avalanche et amĂ©liorĂ© au XVIIIe siĂšcle, abandonnĂ© depuis 1921 et actuellement en ruines[59] ; le « refuge NapolĂ©on »[60], un ancien refuge de montagne dont la construction actuelle date de 1856 et ayant repris Ă l'Ă©poque les fonctions de l'hospice du Lautaret qui datait du milieu du XVe siĂšcle[61] ; le tunnel du col de Lautaret, ouvrage destinĂ© Ă protĂ©ger la route des congĂšres hivernales, jamais terminĂ©, qui aurait Ă©tĂ© commencĂ© sous l'Occupation durant la Seconde Guerre mondiale[62]. L'ancien chalet-hĂŽtel du PLM, qui avait Ă©tĂ© construit vers 1920, est sur cet inventaire[63], bien qu'il ait Ă©tĂ© dĂ©truit par un incendie et que son emplacement soit depuis quelques annĂ©es occupĂ© par la galerie de l'Alpe liĂ©e au jardin botanique alpin ; il en est de mĂȘme pour l'ancien hĂŽtel des Glaciers[64] (sinistrĂ© par un incendie et dont l'emplacement est occupĂ© par un nouvel hĂŽtel de mĂȘme nom). Les monuments commĂ©moratifs dĂ©diĂ©s pour l'un Ă Scott, l'autre Ă Henri Desgrange figurent Ă©galement sur cet inventaire.
Dans la littérature
- Ălie Berthet (1815-1891), La mine d'or, Bureaux du journal Le SiĂšcle, Paris, 1868, collection « Nouvelles et romans choisis »[65].
Notes et références
- « Carte IGN classique du col du Lautaret » sur Géoportail.
- « Le col du Lautaret », Parc national des Ecrins,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Le plus haut est le col de Vars.
- « France TV info - France 3 régions - Chroniques d'en haut - Lautaret, de l'enfer au paradis », sur https://france3-regions.francetvinfo.fr (consulté le )
- « Col du Lautaret - Ferme-t-il trop souvent ? », sur www.ledauphine.com, (consulté en )
- Félix Gaffiot, Dictionnaire latin français, Hachette, (lire en ligne), article altare
- Roger Brunet, Trésor du terroir. Les noms de lieux de la France, CNRS Editions, , p. 68.
- Au maximum glaciaire wĂŒrmien, ce glacier Ă©tait commun aux vallĂ©es de la Guisane et de la Romanche. Quand la dĂ©glaciation a commencĂ©, entre â15 et â12 000 ans, la langue de la Guisane, coulant vers lâest, sâest sĂ©parĂ©e de la langue de la Romanche, coulant vers lâouest. Ces deux langues sont dĂ©sormais 400 mĂštres plus bas.
- Jacques Debelmas, Le cadre géologique du col du Lautaret, 2007, p.3
- Le modelé glaciaire sur le versant supraglaciaire donne un relief d'aspect déchiqueté, en dents de scie, qui montre que les roches ont été soumises uniquement à l'action du gel et du dégel. La zone infraglaciaire est uniformément recouverte de roches moutonnées, trace du passage du glacier.
- Montagne constituée de lames de quartzites triasiques.
- Jacques Debelmas, Alpes du Dauphiné, Masson, , p. 64.
- Alain Duval, Les Alpes Ă l'Ăąge du fer, Ăditions du CNRS, , p. 128.
- S. Aubert, A. Bignon, « 150 ans de tourisme au col du Lautaret - Le rÎle de la Compagnie de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée et du Touring Club de France dans les Alpes », sur www.jardinalpindulautaret.fr (consulté le )
- AndrĂ© Allix, « L'habitat en Oisans », Revue de gĂ©ographie alpine,â , p. 189-287 (www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1929_num_17_2_4490)
- Paul Louis Rousset (Ouvrage publiĂ© sous le patronage de la SociĂ©tĂ© d'Ă©tudes des Hautes-Alpes), Au pays de la Meije, Grenoble, Ăditions Didier et Richard, (ISBN 2-901193-01-3), p. 343-344
- Cassien, Album du Dauphiné accompagné d'un texte historique et descriptif, Prudhomme, (lire en ligne)
- ĂcomusĂ©e du pays de la Roudoule, La Route des Grandes Alpes, Ădition de lâĂ©comusĂ©e du pays de la Roudoule, Puget-Rostang (ISSN 1246-1938), p. 17.
- Jean-Marie Roy, « Tourisme et circulation dans le DauphinĂ© alpestre », Revue de gĂ©ographie alpine,â , p. 515-551 (lire en ligne)
- « Centenaire des essais de Scott et de Charcot au Lautaret », sur www.jardinalpindulautaret.fr (consulté le )
- Paul Louis Rousset (Ouvrage publiĂ© sous le patronage de la SociĂ©tĂ© d'Ă©tudes des Hautes-Alpes), Au pays de la Meije, Grenoble, Ăditions Didier et Richard, (ISBN 2-901193-01-3), p. 361
- Chapelles de Provence, chapelle du col du Lautaret.
- Maurice Gignoux (Doyen de la FacultĂ© des Sciences de Grenoble), « Rapport sur les Ă©vĂ©nements survenus Ă l'Institut botanique du Lautaret (Hautes-Alpes), en aoĂ»t-septembre 1944 », (compte-rendu),â (lire en ligne)
- « Villar-d'ArĂȘne - Chapelle des fusillĂ©s », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr, (consultĂ© le )
- Paul Louis Rousset (Ouvrage publiĂ© sous le patronage de la SociĂ©tĂ© d'Ă©tudes des Hautes-Alpes), Au pays de la Meije, Grenoble, Ăditions Didier et Richard, (ISBN 2-901193-01-3), p. 364
- « INA - Le Galibier est ouvert », sur www.ina.fr, (consulté le )
- Station alpine Joseph-Fourier
- Rolland Douzet, Cartographie des espÚces végétales naturalisées aux environs du jardin alpin du Lautaret.
- « Villar-d'ArĂȘne - Jardin alpin du col du Lautaret », sur www.jardinalpindulautaret.fr (consultĂ© en )
- « Mistral - Jardin alpin du Lautaret », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
- Texte suivant les panneaux d'information à l'entrée du jardin botanique alpin
- « Galerie de l'Alpe au col du Lautaret », sur www.jardinalpindulautaret.fr (consulté le )
- « Les Cahiers illustrés du Lautaret | Jardin Alpin du Lautaret - », sur www.jardinalpindulautaret.fr (consulté le )
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- GĂ©ologie du col du Lautaret
- Site du Jardin Botanique Alpin du col du Lautaret
- Données météorologiques en direct et archivées au col du Lautaret
- Fiche descriptive du récit d'un voyage en 1784 par Joseph-Claude-Louis Colaud de La Salcette